La Justice par le Feu [Passé]

Warin avait continué à leur parler pendant de longues minutes et la curiosité, la fascination et l'espoir renaissant avait multiplié par mille tout le pouvoir du bouche à oreille. C'était maintenant une foule considérable qui s'était fait passer le mot et qui se massait à présent pour l'écouter. Il fallait dire que la place du marché avait été l'endroit idéal pour ce genre de chose, rien de mieux que les vieilles grand-mères adeptes des ragots et des comérages pour être que tout leur quartier soit au courant à leur retour...

L'homme était maintenant monté sur une estrade improvisée avec quelques planches et tonneaux, bien que le terme improvisé soit sans doute un abus de langage, les accessoires étant étrangement disposés là, non loin, gardés par quelqu'un fort enclin à aider leur sauveur. Celui-ci parlait encore mais on pouvait noter une légère différence dans le ton de sa voix. La foule était assez nombreuse. Il s'apprêtait à agir.

"Ces brigands qui font couler le sang des braves citoyens de Minas Tirith, nous continuerons à les chasser et ils ne cnnaîtront d'autre répit que la mort, car jamais nous n'abandonnerons notre mission. Mais il y a plus grave péril encore..."

L'instant coïncidait dramatiquement avec le zénith du soleil, qui éclairait très précisément Warin de tout son éclat, de sorte que celui-ci paru être entouré d'un halo de lumière. Ce qu'il dit ensuite semblait du coup avoir encore plus de poids...

"La maladie ronge les bas-quartiers de la ville. Ceux-là sont condamnés. Mais cela ne se limite pas à eux. Ceux là ont eu la malchance peut-être, ou bien ont-ils fréquenté des endroits infréquentables... Mais ils sont condamnés et pourtant ils veulent encore aller et venir dans Minas Tirith. Par jalousie, ils ne savent plus ce qu'ils font. Par jalousie, ils veulent condamner notre Cité pour se venger du mauvais sort. Nous devons les arrêter. Pour nous, et pour eux. Car s'ils avaient encore toute leur tête, si la maladie n'avait pas avili et embrumé leurs cerveaux, ils ne seraient pas sous l'emprise de ce désir de destruction. Ils ne voudraient pas être la cause du déclin de Minas Tirith. Et nous allons l'empêcher !"

Un cri d'approbation monta de la foule. Certains, mais ils étaient peu nombreux, quittaient la place, dégoûtés des intentions de Warin.
Les hommes en or et pourpre allumaient des torches comme pour montrer l'exemple et les gens imitaient.
Ils suivaient Warin vers le bas de la ville.

#Warin

En digne sauveur de la Cité, Warin marchait devant. Il était encadré de ses subalternes, tous ces hommes en tenue or et pourpre qui brandissaient des torches, pour montrer l'exemple à la population qui les suivait. Bien sûr, ils portaient aussi des épées, mais ils avaient ordre d'éviter de s'en servir au maximum. Cela ternirait son image.
La seule personne qui n'était pas vêtue à la manière de ses hommes et qui pourtant se trouvait dans sa proximité directe était le capitaine Nogard. Le chef de la garde avait reçu le privilège d'accompagner le seigneur Warin de Gray dans sa croisade pour la justice. Eh oui, maintenant, ce n'était plus Nogard qui donnait des privilèges, c'était Warin. Nogard n'aurait sans pas du lui donner le privilège d'être nommé officiellement sauveur de la Cité, il n'aurait alors pas à recevoir des privilèges de celui-ci et serait encore à, lui, donner des privilèges quand bon lui semble, c'est à dire rarement.

Derrière suivait la foule qui était toujours aussi enthousiaste à l'idée se débarasser du fléau de la maladie sous les ordres de leur sauveur. Comme Warin était plus enclin que Nogard à distribuer des privilèges, certains avaient déjà été promus chefs miliciens de la milice improvisée du chef. C'étaient ceux qui étaient les exaltés par les perspectives que l'homme presque chauve à la petite barbe leur offrait.

Ils arrivèrent bientôt dans ce qui était généralement appellé le bas de la Cité, ou encore les cercles inférieurs, Minas Tirit étant constituée des sept cercles, comme chacun, sauf peut-être les khandiens du nord, des barbares incultes à ce qu'il paraît. Ces quartiers avaient toujours été les moins favorisés, normal, ce seraient les premiers touchés en cas d'incursion et donc, eh bien, on y loge les pauvres, pour les nobles, cela va de soi.

"Compagnons, nous allons purifier notre Cité du mal qui la ronge par la racine. Soyez fier, vous allez participer à notre victoire contre la corruption du mal." fit Warin, satisfait car ils étaient à deux pas de leur but.

Or, là où ils arrivèrent, il y avait déjà quelqu'un.

Un grand cri retentit dans la ville. Des drapeaux se levèrent aux quatre coins des bas quartiers. C'était le signal, Warin était là. Aussitôt, des dizaines de mercenaires apparurent sur les remparts qu'ils avaient renforcé vers l'extérieur par des barricades en bois. Devant la porte, il y avait également une grande masse de mercenaires au service du Comte de Sora. Ils avaient sorti leur armes sans aucune hostilité, juste pour montrer qu'en cas de combats ils sauraient réagir.

Le Comte sorti d'une grande maison adossée aux remparts qui semblaient être devenue son quartier général. Il boitillait comme à son habitude tandis qu'il s'approchait du groupe de Warin. La situation était complexe et tendue, la position des hommes du Comte n'était pas imprenable, mais toute attaque provoquerait un nombre de pertes assez affolant et particulièrement inutile. Cela devait jouer dans la tête de Nogard qui regardait la scène avec un mélange de soulagement et d'inquiétude.

Cantelmo de Sora prit alors la parole.

" Que faites vous là Seigneur Warin, et vous Seigneur Nogard ? Avez vous reçu des ordres du Roi ou de l'Intendant que mes sources m'annoncent très proche de la cité blanche ?"

#Cantelmo #Sora #Nogard

Dix minutes s’étaient écoulées après qu’elle eu quitté ses nouveaux compagnons à la a taverne de Mazarbul, Aelita prit le chemin du cœur de la ville puis elle amorça sa descente vers le bas de la cité sans savoir pourquoi son chemin l’amenait là-bas. Elle s’interrogeait sur la présence d’une foule aussi importante lorsqu’elle l’aperçu marchant rapidement derrière un homme habillée d’une étrange tunique. Que pouvait-il se passer ? Elle se hâta de rejoindre la foule et elle s’y mêla rapidement pour en savoir plus. Elle demanda à l’un des membres de la foule de bien vouloir lui expliquer la situation, il lui résuma les paroles du grand Warin avec une joie énorme. Cette foule était-elle prise de la même folie que ce Warin, où bien assistait-elle à une pièce de théâtre de plein air ? Quoi qu’il en soit elle ne prit pas un chemin différent, elle souhaitait voir jusqu’où il irait comme cela avant que quelqu’un ne s’oppose à ses ignobles projets de sauvetage. Warin fût arrêté par une bande de mercenaire armé qui ne semblait pas tout à fait hostile. Elle se pressa de rejoindre le devant de la foule, pour assister à la scène de plus près. Heureusement, elle gardait sous sa robe de voyageur se dague fraîchement aiguisée au cas où quelque chose se passerait mal entre les mercenaires, la foule et l’entourage de Warin. Elle observa alors une nouvelle arrivée, celle d’un homme au crâne chauve qu’elle n’avait jamais vue auparavant, mais sa carrure lui laissait penser que c’était un homme important. Apparemment, il était chef des mercenaires et il n’avait pas l’air très heureux de voir Warin et ce seigneur Nogard. Elle n’approuvait pas du tout les idées et les ambitions de Wiran, elle aurait préférée observer la scène de l’autre coté. Impossible et plus question de retourner auprès de ses compagnons dans cette situation, elle étudie depuis quelques semaines Minas Tirith et c'est la première fois qu'il s'y passe quelque chose d'intéressant. Ses compagnons se débrouilleraient sans elle, sa ne serait surement une grande perte si elle n'allait pas les rejoindre puisque la quête qu'attendait Aelita était une simple chasse aux trésor. Dans l’attente d’un événement, elle scrutait le dos du meneur en attendant qu’il ouvre la bouche pour répondre à Cantelmo de Sora.

La figure de Warin se crispa de fureur lorsqu'il vit les barricades érigées devant les remparts des derniers cercles de la Cité. Quoi, les pestiférés avaient eu vent de sa prochaine épuration et ils avaient poussé l'audace à venir leur tenir tête, lui qui avait juré de rétablir la santé dans la ville ? Mais les gens qu'il voyait sur des remparts n'avaient pas l'air particulièrement malades. Ils semblaient même en excellente forme, musclés et grands, avec des armes de bonnes qualités à ce qu'il voyait. Cela ne lui plaisaitpas du tout. Comment n'avait-il pas sur prévoir cela alors que tout le reste lui venait naturellement à l'esprit ?

Lorsque de Sora parla, un éclair traversa les yeux du Sauveur. "C'est le comte Cantelmo de Sora." lui murmura quelqu'un. Il fit un signe pour faire comprendre qu'il s'avait. Warin sait toujours tout. En vérité, il ne le savait pas. Sora. Il avait déjà entendu ce nom, comme il avait déjà entendu le nom de tous les notables de la Cité, mais il ne le connaissait pas.

"Alors vous savez le Roi proche ? Excellente nouvelle que cela. Mais comment se fait-il que vos soyiez les seuls au courant ? Avez-vous reçu un message, capitaine ?"

Nogard déclara n'avoir reçu aucun message royal, ni de l'Intendant, ni de l'armée de quelque façon. Warin fit alors d'une voix inquisitrice :

"Etrange. Cela signifie t-il que vous retenez les messagers royaux avec vos barrages, de Sora ?"

Un murmure suspicieux parcourut l'assemblée qui fixait maintenant l'assemblée qui tenait la position. Il était vrai que la plupart n'avait l'air très avenant...

"Mais ce n'est pas la question pour le moment. Le Roi a laissé tous les pouvoirs au seigneur Nogard en son absence, et il ne semble pas être là. Et le seigneur Nogard m'a permis de me charger du retour à l'ordre de la Cité. Nul besoin donc d'un ordre personnel de sa Majesté. C'est pourquoi, comte de Sora, je vous prierai de bien vouloir vous retirer immédiatement de notre chemin, vous, vos hommes et vos barricades, afin que nous puissions épurer Minas Tirith du mal qui la ronge."

Le Comte sourit, il avait surpris Warin et était assez heureux, il fallait maintenant gagner Nogard à sa cause.

" Seigneur Nogard, je ne crois pas que la mise à feu des étages inférieurs de la cité ne fasse partie de vos prérogatives... Surtout quand la quarantaine suffirait selon l'avis de spécialistes."

Il fixa de son regard profond le Capitaine. Bien que peu impressionnable en temps normal, il ne devrait pas rester insensible au charisme légendaire du Comte. Il avait d'ailleurs à une époque, avant sa blessure, commandé le jeune homme lors d'attaques préalables.

" J'ai reçu des nouvelles d'un messager qui est parti vers vos appartements pour vous contacter et vous expliquer le tout en détails.. Prendrez vous le risque de provoquer une guerre civile alors que votre Roi est sur le retour ? Prendrez vous le risque de suivre un illuminé ?"



De l'autre coté, Aelita observait la scène. Soudain, elle put entendre un bruit sourd, comme celui d'un corps tombant par terre. A quelques mètres d'elle , caché derrière une meule de foin, un homme était tombé d'une maison voisine.



Il était visiblement gravement blessé, un couteau semblait ressortir de son ventre. Il l'appela faiblement, il n'avait plus beaucoup de force.

" Vous... vous êtes un ange ?"

Il ferma les yeux et les réouvrit péniblement. Non ce n'était pas un ange.

" Gente dame ... avez vous la volonté... et le courage d'agir pour le bien de cette cité ?"

Il n'en avait plus pour longtemps mais semblait avoir quelque chose à dire.

Un faible sourire éclaira le visage du mourant. Mais il se ressaisit bien vite, il n'avait que peu de temps et il le savait pour avoir lui même donner la mort de nombreuses fois pour le bien de l'Arnor.

" Je suis... l'envoyé... de Saemon Havarian.. Il faut rejoindre le Mage Mithrandir... hors de la cité.. bientôt.. Ramenez le ici.. et expliquez lui...situation."

Un grand froid l'envahit, il n'en avait plus que pour quelques secondes, ses os qui brisés qui l'avait tant fait souffrir quelques secondes auparavant semblaient avoir disparut. Il était bien, serein... il était mort pour les Peuples Libres, et sa mort allait sans doute servir.
Il glissa sa main dans une petite sacoche et en sortit un parchemin. Il le tendit à Aelita..

" Pour Mithrandir... Pas attendre..."

Il ferma les yeux, pour ne jamais les rouvrir.

Nârwel se jeta dans une ruelle voisine de la Grande Route et, suivit par les deux hommes, il grimpa sur le toit pour voir ce qui se passait devant, et pourquoi tous semblaient bloqués. Tous semblaient excité par la promesse d'une purge des bas quartiers. Nârwel trouva cela répugnant, mais il savait que les foules se manipulaient comme on guide des moutons, et il savait également qu'il ne serait jamais un grand orateur et que son esprit n'était pas celui d'un politique. Aussi, ils commencèrent à se rapprocher de l'avant garde ou les cris d'une discussion panachée se faisaient entendre. De Sora se dressait face à Warin, et Nogard restait muet.

Se laissant retomber dans la rue. Nârwel se tourna vers Iriel.

"Couvrez-ma droite, mais gardez votre sang froid."

Puis se tournant vers Daix, il sortit la dague qu'il lui avait substitué et la lui tendit.

"Vous pourriez en avoir besoin, couvrez ma gauche. Nous discuterons plus tard."

Nârwel s'avança vers la Grande route, écartant les pans de sa cape et laissant apercevoir sa cuirasse frappée des armes de l'Intendant.

#Nârwel #Daix

Le sang coulait plus rapidement dans les veines du mercenaire. L"odeur du combat, des os brisaient, des membres coupaient le rendait fou. Le
bruit alentour et la pression montante, lui arracha un sourire, sur son
visage crispait depuis ça rencontre avec Daix.
L'homme n'avait dit un
mot depuis leur dernier accrochage. Devant la troupe Nârwel ordonna à Iriel de garder sa droite. Iriel lui tapota l'épaule:


- Ne vous inquiétez pas pour moi! Je serais me défendre.

Il vit Nârwel rendre la dague qu'il avait chipé à Daix. Iriel murmura pour
l'homme du Gondor qui écartait les pans de sa cape.


- Inquiétez-vous plutôt de lui!



Une puissance et une grandeur sortait de Nârwel,
le mercenaire se sentait petit en face de lui. Bientôt tous les trois
se lanceraient dans le combat et retrouveraient le Comte de Sora. Iriel pensait à Vimes:

- Reverons-nous cette sale crapule de Vimes? Je compte dessus et cette fois j'exécuterais ma promesse.

La folie envahissait le mercenaire. Le gout du sang venant le rendait comme un chien sauvage prêt à l'attaque. Nârwel
les menaient.

Ce fut Warin qui répondit, profitant du petit temps d'hésitation que Nogard lui avait laissé à profit tandis qu'il réfléchissait aux paroles du Comte. La voix puissante du grand homme au crâne chauve retentit dans la rue.

"Un illuminé ? Une guerre civile ? Comment cela, une guerre civile ? Qui ici veut provoquer une guerre civile ? Pas moi, de Sora, moi je viens enrayer une épidémie dont vous n'avez même pas idée. Cela doit donc être vous, qui pensez à une guerre civile..."

Warin eut un petit rire rageur et écartant les bras en désignant à la foule ce qu'il voyait devant lui, il déclara :

"Ah ! En effet, je vois que vous avez déjà ammenné toute votre troupe de complices à cet effet. Eh bien, voyez quel bel attroupement on a là. Voyez ces têtes de brutes, voyez ces cicatrices... Eh, de Sora, est-ce là une alliance de tous les bandits qui en ont marre que je les empêche de continuer leurs crimes ?"

Un rugissement de colère monta parmis la foule. Il était vrai que certains des mercenaires recrutés par le comte n'avait pas un air très recommandable, normal pour des mercenaires. Warin poursuivit :

"Que sa Majesté le Roi revienne demain ou dans un mois, mon devoir reste le même, qu'il trouve une Cité Blanche épurée de tout air vicié, de tout ce qui touche à cette maudite maladie. Maintenant écartez-vous pour nous laisser faire ce que nous avons à faire pour le bien de tous, ou nous avncerons par la force."

C'est à ce moment que Nogard prit enfin la parole :

"Non. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, si le Roi revient bientôt, ce sera à lui de décider."

"Mais comment pouvez-vous dire ça !?"

Nârwel traversa la foule par la droite, les hommes criaient leur adoration aux idées de Warin, ils agitaient armes et boucliers, simplement au nom de la peur. La peur mène à la souffrance, la souffrance mène à la haine, et la haine conduit au côté... à bien des extrémités. Cependant, l'allure de Nârwel, la carrure d'Iriel et le mystère qui planait dans les yeux de Daix calmèrent ceux qui s'écartèrent sur leur passage. Et bientôt ils se tinrent devant Warin et le Capitaine Nogard, auxquels ils firent face, et un silence agité s'installa. Il reconnut le Capitaine, mais celui-ci devait l'avoir oublié depuis le temps. Et il faut avoué qu'il fut quelque peu déçu par l'aspect de Warin.

"Je vous imaginais plus grand Seigneur Warin."

Il se tourna vers Nogard et inclina la tête.

"Capitaine."

Des murmures parcoururent la foule. Un subalterne aurait du dire Mon Capitaine, et saluer ainsi indiquait que l'homme qui se révélait désormais ne pouvait recevoir d'ordre de l'homme, en théorie, le plus puissant de la Cité. Et si Nârwel avait tout le respect du grade et des codes, beaucoup remarquèrent, des deux côtés, que De Sora et Warin avait outrepasser le code militaire de Gondor.

Alors que le leader de la milice pourpre regardait de haut l'Agent de l'Arbre blanc qui le dépassait de quelques centimètre, Nârwel devina sa prochaine question.

"Je me nomme Nârwel Rusk-Îar, aux armes de l'Intendant je sers Tar-Mephisto et donc, Gondor. J'ai un message pour le Capitaine Nogard."

Poli, Nârwel ne parlerai plus que dans l'oreille du Capitaine.

La situation avait quelque chose d'étrange aux yeux de Daix. Un courant d'hostilité passait entre les hommes qui se faisaient face. L'assassin n'avait jamais vu de près aucun des trois. Il avait entendu parlé de Warin et de ses maniéres de fou ; De Nogard également, qui paraissait d'ailleur bien impressionnant. Mais il restait cet homme, un homme que Daix n'avait jamais vu. Un homme qu'on ne pourrait décrire, mais qui dégageait une aura beaucoup plus rassurante pour l'assassin que Warin.

Nârwel adressa un bref salut a Nogard, en inclinant briévement la tête qui renforça l'idée de Daix de la haute importance de Nârwel dans la société. Ce qui ne le rassura pas. L'assassin avait déduit que son "compagnon" avait de sérieux soupçons sur le métier qu'il entreprenait. Surtout après que celui-ci lui avait emprunté son arme - que Daix avait repris sans un mot, le visage aussi inexpressif qu'une huître.

Daix inclina rapidement la tête - tout en gardant un regard froid, pénétrant et mystérieux- devant le capitaine, ce qui, pensa Daix, devait choquer certaines personnes qui se serait protesnés a ses pieds. Mais il s'en fichait de ce que pouvait penser les gens. Il méprisait la politique et le pouvoir... et il méprisait aussi les gens qui se retrouvait avec des mals de dos a force de se prosterné trop bas.

Warin jeta un regard noir au nouvel arrivant, mais ce fut sa seule réaction face au sarcasme de Nârwel. Il ne pouvait pas espérerer que le peuple approuve qu'il mette aux arrêts quelqu'un simplement pour cause d'insulte et pour le moment, seul le peuple avait décidé de lui donner le pouvoir, et l'homme était bien conscient qu'il ne faudrait pas grand chose pour qu'ildécide de lui reprendre. Mais il devrait bien trouver un moyen de le discréditer aux yeux de tous. Le seul fait qu'il ait osé faire cette remarque désobligeante prouvait qu'il serai contre lui et qu'il était dangereux. Peut-être même était-il déjà à la botte de de Sora, ce qui serait très mauvais pour lui. Et qui plus est, il insistait pour parler à Nogard. Cela signifait très clairment qu'il ne reconnaissait pas le fait que le Capitaine lui ait transmis ses pouvoirs...

Nogard... Il semblait intéressé par ce que le messager avait à dire. Il le croirait immédiatement,, Warin le voyait. L'homme autoritaire n'avait pas l'habitude qu'on lui mente, personne de ceux qu'il cotoyait n'osaient, et il était de ce fait bien trop prompt à croire un soldat sur parole.

"Etes-vous l'envoyé de l'armée dont parlait le comte de Sora ? Je vous prie de me livrer votre message."

Warin lança un regard noir envers Nogard, cette fois-ci. Le vieux soldat n'avait émis aucune réserve, bien évidemment. Il savait que si le peuple n'avait pas hurlé pour que Warin puisse rendre sa justice, Nogard ne lui aurait pas permis. C'est pourquoi il compléta ainsi :

"Si je puis me permettre, on pourrait également demander pourquoi le comte de Sora était-il au courant avant tous qu'un messager était arrivé..."

Warin aurait voulu retarder l'entrevue entre Nogard et Nârwel en forçant De Sora à intervenir, le Comte resta silencieux. Et Nârwel qui ne bougeait pas attendit que le Capitaine ne s'avance de lui-même.

Et quand ils furent assez proche l'un de l'autre Nârwel laissa l'Histoire glisser dans l'oreille attentive du Capitaine Nogard. Tout les mouvements de l'Armée de Gondor fut détaillée, et quand elle eut rejoins l'Armée des Peuples Unifiés, après le conseil de Fondcombe, il raconta comment la bataille fut gagné, le combat des deux Rois et de leurs compagnons contre le dragon et ses lieutenants.

Autour d'eux se pressait une foule qui ne se permettait pas de les approcher à plus de dix mètre, si bien que les deux hommes se trouvaient au milieu d'un cercle clos, seul quelques exceptions s'étaient infiltré dans le vide qui les séparaient de la foule, cepandant, Warin, De Sora, Iriel et Daix ne pouvaient rien entendre de la conversation.

Nârwel détailla leur pertes, il n'oublia pas le jour où après avoir laissé leurs frères d'Arnor sur leurs terres victorieux, comment Elfes et Nain étaient partis avec inquiétude et hâte.

"... Après avoir traverser l'Eregion nous passâmes la Trouée de Rohan, toujours accompagné par les derniers Rohirrims. Car comme je l'ai dit, peu revinrent du Nord. L'Isengard est une étape obligée, mais cela fait un mois que je galope vers vous. Le Roi et l'Intendant devraient entrer dans la cité avant que la Lune ne soit pleine."

Il se recula doucement, ayant délivrer son message. Nârwel sentit Nogard frémir, toutes ses informations se bousculaient. Mais l'ancien éclaireur n'eut aucun doute, Nogard traiterait cette information avec les méthodes adéquates. Lui seul rendrait la nouvelle publique, et jouirait de l'autorité quelle lui conférerait.

Cependant Nârwel, suivrait désormais le Capitaine, disponible.

Nogard écouta attetivement tout ce que l'éclaireur avait à lui apprendre de l'épopée à travers les terres du milieu de l'Armée Unifiée et leur combat titanesque contre les forces du mal. Il fut soulagé d'apprendre qu'à la fois le Roi et l'intendant étaient encore en vie. La mort de Méphisto aurait créé une vague de panique qui aurait très certainement plongé la Cité dans le chaos le plus total. Maintenant ce qui importait était qu'il rentre rapidemment, sans quoi ce serait également le chaos dans la Cité.

Le capitaine hocha de la tête. Cela signifiait que l'armée serait là dans très peu de temps. Il devrait pouvoir contenir tout le mécontentement de la foule jusque là.

"Citoyens ! L'armée de Sa Majesté doit rentrer à la Cité Blanche d'ici trois jours. Jusque là, j'ordonne la suspension de toute décision en ce qui concerne les mesures à prendre, afin de laisser au Roi le loisir de faire ce qui est juste. Et j'ordonne également la dispersion de ces assemblées."

Aussitôt ces paroles prononcées, des murmures s'élevèrent de la foule rassemblée, que ce soit d'approbation ou non. Warin se dirigeait à grandes enjambées vers le capitaine.

"Nogard, nous devons parler immédaitement."

"Je vous verrai plus tard, Warin, je suis occupé avec le messager."

Et il se retourna immédaitement vers Narwêl, empêchant l'homme de répondre quoi que ce soit après que le militaire l'ait écarté dans les règles. Warin se détourna, pour aller vers ses sbires et son visage donnait l'impression de déjà être à la recherche du moyen de retourner la situation à son avantage.

"Dites-moi la vérité, éclaireur. Avez-vous eu des contacts avec de Sora ?"

Nârwel recula légèrement avant de se rapprocher de Nogard. Et affichant un sourire discret l'ancien éclaireur cherchait ses mots. Sa respiration était lente et profonde, et sa main bien loin de Gilmilroth. Il avait confiance en Nogard.

"Il fut le premier dignitaire de la cité que j'ai croisé. Mon père a toujours eu un grand respect pour le Comte. Ils furent frères d'armes en des temps reculés. Confiant et respectueux de l'homme, j'ai parlé à De Sora du retour de notre souverain. Et c'est lui qui m'envoya vers vous de toute urgence."


Nârwel ne sut quoi lire dans les yeux du capitaine, un instant il décela une ombre qui planait sur Nogard. A l'évidence, il n'allait pas bien. L'impression disparue aussitôt quand il fixa de nouveau Nârwel dans le blanc des yeux. Mais l'homme de l'Intendant ne se démonta pas.

"Capitaine, sachez que je n'appartient plus à l'Armée régulière , et ma place dans la chaîne de commandement n'est pas définie. Mes ordres viennent désormais de l'Intendant Radamanthe qui me nomma lui même à son service. Cependant, soyez assuré que tant que vous serez du côté de l'Arbre Blanc, je serai du votre, ... même s'il ne s'agit pas de le défendre."


Nârwel avait pesé ses derniers mots, qui ne manquèrent pas d'attirer l'attention du Capitaine. Car il le sentait bien, quelque chose serrait l'esprit de Nogard comme un étau sers le fer. Mais les coups de la responsabilité ne l'avait jamais entamé, tous le savaient. C'étaient un autre marteau qui brisait peu à peu le Capitaine Nogard.

Warin semblait tendre l'oreille un peu plus alors qu'Iriel contenait un peu plus sa nervosité. Nârwel ne voyait pas Daix, mais nul doute qu'il n'avait pas bougé d'un pouce. A l'écart, De Sora scrutait leurs lèvres sans pouvoir entendre les mots. D'un geste il replaçait ses hommes, près à faire face à tout fourberie de la milice de Warin.

Ils s'arrêtèrent de parler quand Iriel s'approcha. Le son de sa cuirasse accompagnait celui de ses pas, et l'épée cognait contre sa jambe avec un tintement métallique. Le mercenaire se présenta.

Nârwel et Nogard s'était tourné vers lui, ils restèrent silencieux un long moment. Pourquoi le mercenaire les interrompais t-ils ainsi? Nârwel n'imaginait pas la réaction du Capitaine, mais avec tout ce temps, peut être s'était t-il adouci? Sinon, le mercenaire reculerait humilié par l'une des fureurs légendaire de Nogard. Jugeant que le silence avait duré assez longtemps Nârwel se retourna vers Nogard.

"Mmmh... Iriel est un merce... un homme dépêché par De Sora pour m'aider jusqu'à ce que je vous trouve et vous délivre ce message. J'aurais eu bien plus de mal sans lui."

Nârwel serra les dents, les militaires de carrières avaient toujours quelques comptes d'éthique à régler avec les mercenaires. Nârwel avait fait le pas avec Iriel, ce qui ne l'enchantait pas vraiment. Mais cet homme avait bon fond, mais il doutait de sa loyauté.

Tournant le dos au mercenaire, il baissa la voix et se pencha vers le Capitaine, fusillant du regard Warin par dessus l'épaule de Nogard.

"Quoi qu'il en soit, cette folie doit cesser. Reprenez-vous Capitaine, vous avez une sale mine." dit-il avec une chaleur nouvelle dans sa voix.

Un an plus tôt jamais il n'aurait pensé parler au Capitaine de Minas Tirith ainsi, mais aujourd'hui, cela s'imposait. Voir cet homme craint, respecter et aimé de beaucoup d'habitant de la cité reflétait le triste état dans laquelle la cité se trouvait depuis le départ du Roi. Au fond, le coeur de Nârwel était blessé de voir le joyau de Gondor ainsi déchiré.

Nogard hocha la tête aux premières paroles de Narwêl. Au moins cela signifiait que de Sora n'avait jamais eu l'intention de se servir de ces informations primordiales à son propre compte. A moins bien sûr que l'éclaireur soit au service du comte, ce qui était toujours une éventualité assez inquiétante.

"Ainsi vous êtes sous les ordres directs de l'Intendant. Je suppose que vous n'avez aucun moyen de me prouver cette affirmation, aussi devrai-je vous croire sur parole. Ou non.."

Le Capitaine réfléchissait à toute vitesse. Se faire passer pour un agent spécial aiderait très certainement à gagner sa confiance mais ce serait un mensonge risqué, très risqué. Au contraire, si c'était vrai, cela signifaiait que s'il avait promu par Radamanthe en personne, il devait avoir déjà prouvé qu'il était fidèle à l'Arbre Blanc et qu'il ne mentait donc pas.

"Je vais vous croire, Narwêl. Je vous préviens cependant. Il y a déjà suffisament de personnes voulant prétendre au commandement de la Cité sans que vous vous y ajoutiez. Et je suis le seul a avoir été nommé expréssément par le Roi."

Nogard regardait à présent l'agent dans les yeux. Le fait de s'attaquer à sa fierté semblait lui rendre un peu d'énergie dans la tâche qui semblait lui échapper depuis longtemps déjà. Narwêl présenta alors Iriel, et le capitaine lui jeta un regard de travers.

"Hmm. Un homme du comte. Je ne vous cacherai pas que les motivations de cet homme ma paraissent encore floues, quelle que soit la valeur des alliés qu'il a dépe^ché pour vous escorter."

Le militaire poussa un soupir et esquissa une grimace lorsque son interlocuteur lui parla ouvertement de son échec à contrôler le phénomène Warin. Malgré toute sa fierté de Capitaine réputé infaillible, il était forcé d'avouer que durant ces dernières semaines, il avait été incapable de s'occuper convenablement de la Cité et de la préserver du danger.

"La criminalité a exacerbé la population, messire Narwêl. Lorsque Warin a traqué tous les bandits pour les éliminer, il a été accueilli en héros par la population. J'ai été m^me ravi qu'il soit dans la Cité jusqu'à son tour de force pour s'emparer du pouvoir. Je sais maintenant qu'il est dangereux. Il a le soutien de la population, moi plus. Je suis forcé de satisfaire les deux parties, sans quoi si je m'oppose ouvertement à lui, il convaincra le peuple qu'il peut être le seul responsable du maintien de l'ordre. Je suis pris entre l'enclume et le marteau."

Un moment de silence passa.

"Mais vous avez raison. Cela doit cesser. Le fait qu vous ayez été engagé au service de l'Intendant me fait penser que le Service de Renseignement ne m'a pas été du secours que j'aurais pu attendre durant ces moments difficiles. Je crains que l'influence de Warin s'étende partout. Je pense qu'il serait bon que, en temps que nouvel agent, vous aliez voir le vieux Gilgamesh, qui vit au palais, pour voir cela, ainsi qu'en profiter pour enqêter sur Warin." Et signalant qu'Iriel pouvait l'accompagner, il ajouta dans l'oreille de Narwêl : "Ainsi que sur les ordres que donne de Sora à ses hommes. J'aimerais que nous puissions montrer toute l'étendue de la menace pour le retour du Roi. Nous avons trois jours pour cela."

Nârwel réfléchie longtemps avant de répondre au Capitaine. Mais il finit par hocher la tête. Il croisa le regard mystérieux de Daix. Il ajouta, pour finir sur ce sujet.

"Si Iriel me suit, il en va de même pour cet homme."

Il posa une main sur ses côtes, et d'un air impatient, il finit par murmurer avec énervement.

"Cela ne nous dis pas comment tout cela va s'arrêter. Que se passera t-il si je prouve la culpabilité de Warin, ou même du Comte. Combien d'hommes avez-vous?"

Il se recula et cacha son visage dans l'ombre de son capuchon. Il se permit de saluer avec un sourire ironique Warin, qui ne remarqua sans doute que la lueur de ses yeux fixés sur lui. Enfin, il se tourna une dernière fois vers le Capitaine.

"Je vous laisse régler tout cela, mais si cela dégénère, courrez dans la ruelle sur la droite. Nos épées seront vôtres. Courage Capitaine."

Il se tourna et disparut dans les plis de son habit de velours noir. Et il n'eut rien à dire à ses deux comparses, car il le suivirent sans une seule question. Silencieux, ils percèrent les rangs des hommes pourpres comment une goutte d'huile dans l'eau. Tous ceux qui ne se dispersaient pas suite aux paroles de Nogard s'écartaient sur leurs passage, Nârwel gardait les yeux baissés, sa main sur la garde de Gilmilroth, personne ne vit la couleur de ses yeux bruns.

Nogard était sastisfait de la façon qu'avaient pris les choses, finalement. Warin avait quitté l'endroit plus vite qu'il ne l'aurait cru, et, avec ce départ, la crainte qu'une bataille fratricide éclate s'était amenuisé quelque peu. Mais il lui restait la crainte que ce soit pour mieux préparer un autre plan avec pour but d'éradiquer ce contre-temps sans se mettre le capitaine de la garde à dos. Ou d'éradiquer le capitaine de la garde afin de ne pas se le mettre à dos lorsqu'il réglerait le contre-temps d'une façon plus expéditive, était-il tenté d'ajouter pour lui-même. Il avait bien remarqué la façon dont le nouvel héros de la Cité, ce Warin, avait négligé de parlementer avec lui après cet affaire. Il faisait comprendre au peuple qu'il désaprouvait de Nogard.

Jamais plus que maintenant, le capitaine ne disait qu'il n'aurait eu besoin du Service Secret pour savoir que l'autre avait en tête. Mais il ignorait que le vieux Gilgamesh était présentément en train d'expliquer à Narwêl et ses compagnons pourquoi il avait de si peu d'utilité et ce qu'il attendait d'eux, ce qui devait, il l'espérait, se révéler d'une grande aide pour Nogard pour la suite de cette affaire.

Le vieux capitaine soupira lorsqu'il vit que le soleil commençait à décliner et l'obscurité à tomber doucement sur la Cité. Cette histoire était arrivée au matin, et il n'avait laissé que trois jours pour avoir des nouvelels du Roi. Cela en faisait déjà un de passé. Et si sous deux jours à présent rien n'arrivait, les ennuis seraient grands. A moins qu'ils n'arrivent avant deux jours. Les ennuis, bien sûr, pas le Roi.

Quête interrompue suite à la resynchronisation.

Résumé du dénouement ici.