{~}Le Joyau du Harad{~}

~~~~~~~~~~~~

- Hai, Dinh Van te souhaite la bienvenue dans son humble établissement. Comment celui-ci peu t’aider, visiteur ?

Le vendeur se fit très mielleux quand il découvrit l’imposant guerrier richement vêtu qui pénétra dans sa boutique. Son teint de peau plus clair que la normal et sa grande taille étaient des indices suffisant pour deviner qu’il était un étranger, et Dinh Van savait d’expérience qu’un étranger dans sa boutique voulait souvent dire bénéfice. Le grand gaillard, vêtu aux couleurs locales, arborait fièrement quelques bracelets et même le fourreau de son épée respirait l’opulence par la complexité de ses ornements.

- Salam lekhem (paix sur vous). J’aimerais une audience avec vous… en Privé.

Afin de pallié sa rudesse, l’étranger déposa d’office une bourse sonnante d’or sur le comptoir. Devant l’hésitation et la surprise du vendeur, l’homme fit glisser celle-ci en sa direction, l’abandonnant généreusement à ses mains avares qui eut tôt fait de glisser le don dans sa tunique.

- Suivez-moi. Conclua Dinh Van, abandonnant son attitude aguicheuse pour un ton plus sérieux et sévère qui se voulait équivalent des manières du visiteur.

Ils croisèrent un assistant qui fut ordonné d’accueillir les clients potentiels durant leur absence.
Le duo arriva alors dans une petite pièce à l’étage qui donnait sur un balcon masqué d’un large drap mi transparent.

- Je vous écoute, étranger. Que voulez-vous ?

- Le gîte et le couvert.

- Je vous demande pardon ?...

- Vous m’avez bien compris. Je sers les Chiens de guerre de Pezarsan. Je suis éclaireur, mais ils ne sont pas encore en ville. Je n’ai aucune intention de servir leur bannière plus longtemps et je voudrais disparaître du monde à leurs yeux. C’est pourquoi je cherche l’asile chez vous, accepteriez vous de m’héberger ? Je resterais discret, je changerais d’apparence et vous n’aurez qu’à me considérer comme un apprenti, car je connais également les techniques traditionnelles de la fabrication des métaux précieux. J’ai amassé au fil des années une certaine fortune de nos pillages, je suis prêt à tout vous céder si vous accepter de m’aider… Je ferrais de mon mieux pour ne pas éveiller de soupçons et d’être le moins gênant dans vos affaires…

Dinh Van se servit un verre de vin, activité qui lui permit d’emmagasiner les informations rapidement. Il sentait le regard fixe et immobile du mercenaire en quête de rédemption. Intérieurement, le joailler luttait à contenir son excitation. Il avait enfin l’occasion de payer d’une seule traite toutes ses dettes, voilà une opportunité rare qui ne se présenterait pas deux fois.

Il fit patienter son visiteur quelques instants, le temps de sortir sur le balcon et échanger quelques mots avec son assistant. Le soir même, tout serait arrangé, l’homme irait vivre dans ses appartements sous la couverture d’être son apprenti, l’épargnant les inconfortables couches des serviteurs qui auraient surement fait preuve d’indiscrétion à un moment où un autre…

Ronce quand à lui, n’avait aucun mal à contenir ses sentiments. Rien n’était jamais gagné d’avance, il s’avait qu’il aurait encore du travail devant lui afin d’entretenir sa couverture aux yeux du joailler. Il ne devrait pas faire apparaître le moindre soupçon qui pourrait le trahir. Mais le mercenaire des Griffes d’Ammoth était bien assez expérimenté pour se permettre ce genre d’erreurs.