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La Salle des Contes et des Légendes (Hors RP) | |
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Lithildren Valbeön Exilée
Nombre de messages : 366 Age : 26 Localisation : Les Terres Sauvages Rôle : Exilée, Gardienne d'Ost-in-Edhil involontaire
~ GRIMOIRE ~ -: Elfe Noldo -: ~ 400 ans -:
| Mer 11 Mar 2015 - 18:18 | | Ce poème fut rédigé par mes soins, en ces temps difficiles pour moi. Les rapports avec Tolkien ? A vous d'en trouver si cela vous amuse...!! Oui bon disons une éloge au Rohan...
La pluie cristalline s'abattit En perles éclatées de rosée Sur les feuilles gelées au lever D'un soleil encore endormi.
Le ciel se teintait des couleurs Auparavant perdues au printemps Couleurs préférées de tout amant Evitant d'une femme aimée les pleurs.
Les premiers rayons d'un faisceau d'or Illuminent les dents de la plaine Recouvrants la douce plaine humaine Où les chevaux portent des Hommes forts.
La neige, petite mare de coton, Parsemant les dents et l'herbe d'or Laisse place de nouveau à la flore Piétinée par les soldats du front.
Une horde de chevaux parcourt Montée par de forts chevaliers Portant en main la lance et l'épée Chasse l'ennemi par des coups sourds. |
| | | Aranmorë Vagabond
Nombre de messages : 30
~ GRIMOIRE ~ -: Homme du Lac -: Assez pour la force, trop peu pour l’expérience -:
| Mar 5 Mai 2015 - 20:46 | | Ce sujet réuni tellement de talents... A moi de vous faire partager un de mes poèmes : La Muse Elle rentre, toute silencieuse et tremblante, Dans cette pièce calme où l'on respire la menthe, Cette odeur qui flotte partant de ce miroir, Il est là face à elle et lui dit de s'asseoir, Il l'observe longtemps, il en tremblerai presque, Il arme son stylo d'un geste chevaleresque, Il rédige et rédige, car les idées fusent, Une chose est fixée, cette belle est sa muse, Elle écoute le silence, patiente et calme, Son poète gratte de sa plume le feuillet, Elle ne peux résister à ce subtil charme, Puis s'évade un instant se surprend à l'aimer, Quant à lui il fige son regard sur ses yeux, La séance est fini il lui dit donc adieu, Malgré cette histoire il n'avoua jamais, Qu'en plus d'être sa muse, lui aussi il l'aimée. Edit Fofo': J'aime bien, c'est frais et subtil |
| | | Forlong Tribun Militaire d'Arnor
Nombre de messages : 3430 Age : 33 Localisation : En Arnor Rôle : Vieux loup au service du Royaume du Nord
~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan d'Arnor -: Quarante Ans -:
| Sam 6 Juin 2015 - 22:12 | | Je me permets de partager ici une création qui sort un peu du format habituel. Il ne s'agit pas vraiment de quelque chose de créatif, mais plutôt d'une expérience que j'aimerais partager avec vous. J'ai rédigé récemment un article pour Tolkiendrim au sujet de la conférence sur le genre Fantasy qui fut donnée par Lev Grossman au Pembroke College, et à laquelle j'ai eu la chance d'assister. Si vous êtes intéressés par le sujet de la littérature Fantasy et de son évolution depuis l'époque de CS Lewis et JRR Tolkien, ça pourrait vous intéresser http://www.tolkiendrim.com/tolkien-lewis-fantasy-grossman-pembroke-college/ Membre des Orange Brothers aka The Good Cop |
| | | Learamn Agent de Rhûn - Banni du Rohan
Nombre de messages : 1082 Age : 25 Localisation : Temple Sharaman, Albyor Rôle : Esclave au Temple Sharaman, Agent de la Reine Lyra, Ex-Capitaine du Rohan
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 25 ans -:
| Jeu 25 Juin 2015 - 10:21 | | Voilà quelques années que j'erre à travers ce forum , qu j'y progresse et que je m'y épanouis . En plus de me procurer l'immense plaisir de l'écriture , du partage et de la découverte dans l'univers fabuleux de Tolkien je pense que MT n'est pas étranger à mes envolées de notes en littérature. Matière que j'ai vraiment commencé a apprécier à partir du lycée. A la veille de mon oral de français et alors que je n'aurai plus de cours de littérature je me permet de vous partager ici quelque unes de mes créations pour le lycée , écritures d'invention , commentaires , dissertations u analyses . Je posterai ici progressivement, le temps de les taper . Ecriture d’invention Sujet : A la fin du roman de Tournier Vendredi ou les limbes du Pacifique, Robinson voit enfin débarquer un bateau. Mais, contre toute attente, il décide de rester sur son île et c’est Vendredi qui embarquera. Vous imaginerez le dilemme de Robinson, ses réflexions intimes, les arguments qui l’amènent à faire son choix. Vous écrirez à la troisième personne, et vous utiliserez, entre autres procédés, le discours indirect libre. Vous veillerez à soigner le style de votre production. Ce matin-là le ciel était clair et le soleil rougeoyant martelait la plage de ses puissants rayons. Robinson, accompagné de Vendredi, se dirigea vers la mer en quête de quelques coquillages qui pourraient les sustenter un tant soit peu. Robinson marchait pieds nus depuis qu’il avait égaré ses bottes et il en avait pris l’habitude. Cela se révélait même plaisant pour lui, marcher ainsi sur l’humus encore frais, avancer au contact de la nature, avec elle. Le trajet se fit en silence, les deux hommes ne voulant briser ce silence reposant qui appelait la réflexion. Alors, après quelques minutes de marche à travers un faible sentier qu’ils avaient aménagées, ils arrivèrent à bon port. Mais au lieu des simples huîtres qu’ils s’attendaient à trouver se tenait quelque chose de plus imposant qui fit d’un coup resurgir des temps immémoriaux dans la mémoire d’un Robinson surpris. Il s’arrêta net et resta un moment à contempler l’immense navire qui lui faisait face : le dernier vaisseau que le naufragé avait vu en mer avait sombré non loin d’ici ; il s’en souvenait bien. Sur la proue du bateau était inscrit en lettres métalliques « Redemptio ». Interdit, il ne vit même pas les matelots descendre du navire, plusieurs se dirigeaient vers lui. Seule la voix rugueuse de l’un d’entre eux le sortit partiellement de son incrédulité « Holà naufragés ! » Il les jaugea. « Dame ! Quelle allure ! La vie n’a pas dû être de tout repos par ici mais ne vous en faîtes plus vous voilà sauvés ! Alors si vous avez des effets allez les chercher au plus vite, l’Angleterre nous attends même toi l’Indien. » Robinson leva les yeux en direction de l’homme qui venait de les haranguer : ses vêtements étaient peut-être ceux d’un capitaine. Mais étrangement le naufragé ne pouvait pas le dire avec certitude comme il aurait pu le faire il y a quelques années : toutes ces choses lui semblaient si lointaines, si étrangères. Même la voix du marin lui avait semblé floue, diffuse presque inaudible comme venu d’un autre monde. Robinson s’apprêta alors à aller chercher ses maigres effets et monter à bord du Redemptio et retourner en Angleterre. Mais il ne fit pourtant pas le moindre pas. Dame ! Quel dilemme déchirant ! Comment pouvait-on se résoudre à fuir cet endroit en quelques minutes comme l’aurait fait un voleur ? Quand on avait baptisé l’île, qu’on en avait fait son royaume, qu’on y avait habité tant de temps, qu’on y avait tant réfléchi et médité il était impossible de quitter ainsi Speranza. Quelle était alors la solution ? Rester ? Laisser partir en toute impunité la seule chance qu’il avait de retrouver sa civilisation, sa vie d’avant, une chance qu’il avait tant attendu, était certes une solution mais les regrets se feraient sûrement rapidement sentir, avoir l’occasion de pouvoir rentrer chez soi et refuser n’était pas simple. Peut-être le moment de la solitude était arrivé à son terme. Depuis combien de temps n’avait-il pas vu ses proches, sa ville, son pays , la civilisation ? Depuis combien de temps ne s’était-il pas assis confortablement devant un feu de cheminée avec un cigare en bouche ? Depuis combien de temps n’avait-il pas fréquenté un restaurant ? En prenant le bateau il retrouverait tous ses plaisirs d’antan qui sont forcément toujours plus savoureux dans les souvenirs nostalgiques qu’en réalité. La tentation de partir était grande et il faillit y céder mais inexplicablement quelque chose le retenait, un sentiment encore vague et confus qu’il s’efforçait d’éclaircir au plus vite. Quand le marin avait parlé Robinson n’avait à peine pu entendre sa voix qui semblait lointaine , ses vêtements lui semblait presque étranger. Et si finalement en prenant ce bateau il ne retrouverait pas réellement son monde à lui ? Le retour à la civilisation serait-elle son salut ? Rien n’était moins sûr. La société mensongère ne voulait pas d’hommes comme lui , c’était évident . En effet il était un homme disparu et c’est tout, personne n’avait cherché à en savoir plus , et comme dans l’esprit des gens un homme disparu équivalait à un homme mort personne ne pouvait s’imaginer le voir revenir, et la société déteste quand quelque chose ne se passe pas comme prévu , les morts en ressuscitaient pas voilà tout ! Alors Robinson sera contrait au silence mais pas ce silence calme et apaisant de Sperenza qui appelait la sagesse et la méditation , non ce silence gênant et oppressant que vous inspire une foule trop dense qui parle si fort qu’il est impossible de distinguer un mot. L’agitation de cette même foule était d’ailleurs si fort qu’il en deviendra sûrement impossible de trouver un endroit coupé de tout pour pouvoir réfléchir : la civilisation vous rattrape où que vous soyez. Que ce soit par le sifflement d’un train , les cris d’un cocher , les cloches d’une église ou le bruit des fourneaux. Une société agitée et toujours pressée où l’individu en tant qu’être était incapable de prendre sur son précieux temps pour méditer. Les gens laissaient le devoir de réflexion aux prêtres car c’était plus simple. Ces mêmes prêtres qui , comble de l’absurdité de cette « réflexion » , officiaient pour une religion créée par un roi désireux de divorcer de sa femme : divorce que le pape ne permettait pas. La faible part de réflexion de la société était donc fausse et hypocrite. L’hypocrisie semblait d’ailleurs être l’un des principes fondateurs de la civilisation, sur ce point les gens recopiaient admirablement bien leur prêtres . En ville tout est faux et artificiel , les paroles sont toujours à double-sens quand elles ne sont pas simplement mensongère , les bâtiments toujours plus haut cachent la véritable nature du lieu. Ici , sur cet îlot perdu au milieu des limbes du Pacifique rien n’était moins beau : les cascades d’eau valaient bien les immeubles et les palmiers les lampadaires et en plus tout était vrai , originelle. Sperenza représentait ce paradis perdu : lui l’avait retrouvé et reconnu car il avait su ouvrir les yeux . Non ! Nulle rédemption n’était possible en montant à bord du Redemptio : le salut se trouvait ici-même sur le sable aux côtés des cocotiers et des animaux. Pour y parvenir Robinson n’avait d’autres choix que de continuer ce qu’il avait commencé à entreprendre : depuis des années il avait analysé les recoins et les méandres de l’île et de sa conscience en quête de paix intérieure et extérieure . « Sperenza », le nom qu’il avait donné à ce lieu sonnait si lourd de sens comme si il avait eu l’intuition du dilemme qu’il affronterait mais comment quitter le lieu de l’espérance pour celui du vice et du mensonge ? Partir serait un non-sens pour un homme en quête de vérité , de paix et de sérénité. On avait donné à la chance à Adam de retourner au Paradis , ce dernier ne pouvait pas repartir pour le monde vil sans y être forcé Vendredi avait de son côté prit le choix de partir , de partir explorer cette société inconnue dont on lui avait tant parlée Robinson comprenait son choix . Il n’avait jamais vu autre chose que sa tribu et que quelques îlots , la perspective de pouvoir enfin tenter sa chance dans le monde « réel » des hauts de forme et des corsets des bourgeois avait quelque chose d’alléchant. Et bien que Robinson doutât fortement des chances de réussite de son ami il ne le retint pas : Vendredi avait fait son choix comme lui avait fait le sien. Il observa l’homme à la peau sombre qu’il avait libéré et baptisé monter à bord du Redemptio avec un regard mélancolique avant de se tourner vers le marin qui semblait surpris par la décision du naufragé : Robinson ne lui en voulait pas , cet homme enfermé dans la société ne pouvait pas comprendre comme lui-même n’avait pas pu comprendre la vraie nature des choses avant le naufrage. Sans paroles futiles il exprima son choix : « Partez sans moi. » Il fit alors volte-face et d’un pas lent et mesuré qui exprimait la forme d’ataraxie qu’il était parvenu à atteindre ici il s’engouffra dans la jungle . Dans son monde à lui. The Young Cop |
| | | Sirion Ibn Lahad Intendant d'Arnor - Comte d'Amon Araf
Nombre de messages : 1872 Age : 33 Localisation : Arnor
~ GRIMOIRE ~ -: Homme du Sud -: 35 ans -:
| Dim 30 Aoû 2015 - 23:09 | | Cela fait quelques temps que je réfléchis à vous poster quelque chose ici.. Et puis je me suis dit que je ne risquais rien, alors je me lance (sur l'invitation de Forlong ). Depuis plusieurs années, je travaille sur un roman de medieval-fantasy. Et depuis cette année, j'ai enfin pu réellement m'y jeter corps & âme. Mon histoire se déroule donc un univers médieval avec une pincée de fantastique. Si on devait le comparer à d'autres univers je dirai Drenaï de David Gemmell ou le Trône de Fer de GRR Martin, mais je suis loin de vouloir me comparer à ces messieurs Le récit est pour l'instant prévu pour être un diptyque et s'intitulera La Sève du Pouvoir. Voici le résumé du premier tome dont le titre provisoire est "L'Ombre du Titan" : - Spoiler:
Le royaume d'Arcalie pleure son général. Alors que le pays réapprend à vivre libéré du joug des puissants Atraqses, cette mort inquiète le roi et ses proches car ce n'est pas la première de ce genre... Qui est l'auteur de ce crime ? Un nom resurgi du passé est sur toutes les lèvres : Rokran qu'on appelait autrefois le Titan.
Au même moment, Beryn, un jeune chasseur au franc parler, décide de poursuivre les mercenaires qui ont attaqué son village et capturé celle pour qui son cœur bat. Sur sa route, il va croiser un vieux tailleur de pierre aigri et drogué du nom d'Isan. Ensemble, ils vont arpenter un monde que l'un ne connaît pas et que l'autre ne reconnaît plus.
Et chacun va découvrir ce qu'est la vraie sève du pouvoir ...
Je posterai prochainement un extrait du roman. Si vous voulez en savoir davantage, n'hésitez pas à me contacter par MP ou sur ma page Facebook dédiée : https://www.facebook.com/pages/Sined-Duangrev/798240766908130 En espérant vous avoir mis l'eau à la bouche Edith Nath' : Moi je veux un extrait où y a Isan ^^, la courte description du bonhomme me donne envie d'en savoir plus. Envie de dessiner vos propres cartes fantasy ? Rendez-vous sur Cartogriffe.
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| | | Fendor Roi de la Marche
Nombre de messages : 1043 Age : 33 Localisation : Isengard - Rohan Rôle : Roi de la Marche
~ GRIMOIRE ~ -: Rohirrim -: 13 ans -:
| Lun 31 Aoû 2015 - 17:40 | | J'ai parcouru toute la page Facebook consacrée à ton roman et je suis sincèrement très emballé ! Je vais suivre l'avancée de celui-ci avec intérêt et si tu arrives à en venir à bout et à le publier (j'espère qu'il y aura un format numérique), je serai très certainement l'un des premiers lecteurs. En attendant, j'ai hâte d'en lire un extrait ! |
| | | Dwolin Capitaine Nain
Nombre de messages : 164 Age : 26 Localisation : Terkâ Nalâ Rôle : Capitaine nain
~ GRIMOIRE ~ -: Nain guerrier -: 83 ans -:
| Lun 31 Aoû 2015 - 23:28 | | En attendant l'extrait de Sirion , j'aimerai apporté une contribution, de moindre mesure soit-elle, à cette salle avec comme objectif de vous faire passer un bon moment ( drôle si possible, c'est toujours mieux ) Ce qui suit est le prologue d'un ensemble plus large qui raconte les histoires de héros hélas oubliés depuis. Tellement oubliés qu'on en parle pas vraiment ici. Bref, n'hésitez pas à laisser commentaires et critiques diverses et variées. Bonne lecture - Spoiler:
Jigg dormait profondément. Il aurait dû être en train de patrouiller le long du mur à observer le moindre mouvement venant du côté de la montagne, prêt à donner l'alerte sur le champ. Car à n'importe quel moment le monde pouvait courir à sa perte et il était le seul rempart face à sa destruction. Quoi qu'il en fut, il était fatigué et à vrai dire il s'en fichait un peu et préférait rêver de lapin violet dans des champs de roses. C'était nettement plus passionnant. Cela faisait six mois qu'il était ici et son enthousiasme de jeune recrue s'était vite transformé en lassitude encrée dans la routine solitaire de tous les jours. Et tout compte fait, la fin du monde lui était égale, ça donnerai au moins un peu d'action... C'est à ce moment qu'une voix le rappela à la réalité:
-Holà ! De la tour!
Jigg se leva mécaniquement et avança afin de pouvoir observer l'extérieur du mur. Il maudit au passage une énième fois ses supérieurs qui lui avaient promis de l'avancement rapide en échange de deux années à un poste « tranquille, reposant et sans danger ».
-Qu'est-ce qu'il y a ?
Il avait du mal à percer les ombres de la nuit et mit quelques secondes à se rendre compte qu'il n'y avait personne de ce côté du mur. Il se retourna péniblement et franchit les trois mètres de largeur du mur.
C'était invraisemblable, jamais personne ne revenait de l'intérieur du mur et cependant une dizaine de personnes se tenaient en bas. De sa position, Jigg hésitait entre une farce et un mauvais tour démoniaque tellement ce qu'il voyait ne ressemblait à rien. En tête de file, un homme de moyenne stature arborant l'insigne de général ressemblait plus à un crève-la-faim tout droit sorti des rues d'Albora qu'à un meneur d'homme. L'on discernait avec peine ses yeux qui étaient blottis dans un amas de cernes et de crasse. Ses vêtements qui avaient dû resplendir de milles feux étaient maintenant d'une couleur uniforme entre le vert et le marron. Quant à ses suivants ils formaient une masse indistincte de robes et de barbes qui tombaient au sol et cependant on remarquait dans chacun de leurs yeux la remarquable lueur de la folie. Cela faisait un mois qu'aucune compagnie n'était entrée dans l'enceinte du mur afin de toucher la prime concernant l'élimination de la plus grande engeance que l'univers ai jamais connu: Tarb le malicieux. C'était à ce que l'on disait un mage surpuissant et maléfique qui tous les soirs avec ses acolytes échafaudait des plans pour conquérir le petit village de Cabor-la-forêt et ensuite le monde.
Ainsi la montagne de Sliv, lieu historique de cure thermal, où il avait élu domicile fut renommé gouffre des ténèbres, bien qu'il n'y eût jamais ni gouffre ni de ténèbres. Et les sages avaient préconisé qu'on l'emmure et mirent une récompense conséquente sur la tête du seigneur maléfique. L'on attribuait à Tarb la plupart des maux existant, des tremblements de terre à l'odeur des chaussettes sales. Selon les rumeurs, son armée, bien que personne ne l'ai jamais vue, était constituée de toutes les bêtes difformes qu'il était possible d'imaginer et le jour où elle sortirait marquerait la fin des temps. Aussi une commission avait décrété, après deux ans de réflexion, qu'une compagnie qui ne revenait pas après trois semaines dans la montagne pouvait être considérée perdue.
Et de là venait la perplexité de Jigg qui avait du mal à saisir la situation.
-Qui êtes-vous ? leur-demanda t-il.
Le général Girbul, lui aussi récemment promu qui avait vite déchanté quand on lui avait confié la tête de l'expédition, lui répondit:
-Nous sommes l'expédition numéro euh... 1576.
En effet les expéditions était répertoriées par un puissant système administratif. Ainsi Jigg alla chercher le gros livre qui consignait les entrées et les sorties de l'enceinte du mur bien que son utilité principale fut d'écraser les pauvres araignées passagères. Il chercha le numéro 1576 et après quelques minutes, il le repéra entre le 7485 et le 16.
Il regarda à nouveau la compagnie d'un air perplexe : le registre indiquait qu'il s'agissait d'une expédition envoyée il y a un mois, mandatée par le roi lui même et surtout qu'elle était composée de cinq unités de 50 mages de combat sous le commandement d'un général des forces royales.
-C'est vous le général Glurbil ? dit-il d'un air hésitant.
-Girbul, mais oui.
-Et ça c'est les 5 unités d'élites de mages de guerre?
-Euh.. c'est à dire...
Girbul hésitait à raconter la vérité: qu'une fois rentré dans la montagne il n'avait pas réussi à maintenir les mages groupés ,il faut dire qu'ils sortaient pour la plupart de l'asile pour mage de l'université. Ils s'étaient vite dispersés afin d'avoir la prime pour eux-seuls. Seulement, à un moment, deux mages s'étaient pris mutuellement pour Tarb et s'étaient violemment entre-tués ameutant les autres mages qui n'avaient pas tardé à faire de même. S'en était suivi un joyeux bazar qui dura quelques jours causant la mort des trois quarts du groupe dans des souffrances atroces. Pendant ce laps de temps, on avait pu entendre des incantations perdues, voir des monstres d'antan et des lapins rose mutants courir et tuer dans la masse. On avait aussi entendu des jurons, des insultes, le tout mélangé avec certains sortilèges interdits transformant des mages en gelée verte ou en petite boite sertie de boutons numérotés et d'un écran dont personne ne connaissait l’utilité. Bref, certains jugeraient cela de folie, d'autres ,comme les mages, de génie sublime et enfin, ceux qui n'en avait cure, de grand n'importe quoi.
L'exécution du vrai Tarb n'avait pas été un problème en soi . Le général, qui était resté planqué durant une semaine en avait pris une autre pour retrouver et rassembler les mages survivants. Ils avaient surpris le seigneur du mal en plein bain quotidien dans la source d'eau chaude et seul un mage était mort d'une crise cardiaque due à l'air saturé de parfum de rose. Une fois le malicieux abattu, pulvérisé par un rayon pulvérisateur, les derniers mages s'étaient une nouvelle fois entre-tués afin de récupérer le masque de Tarb, seule preuve de sa mort et garantie de la récompense promise par la couronne. Quand les mages eurent utilisés toute leur énergie astrale, il n'en restait qu'une dizaine et Girbul avait pu faire valoir son droit au masque grâce à sa bonne vieille épée. Il s'était résolu à leur céder un dixième de la récompense chacun à condition qu'ils ne fassent plus de problème jusqu'à la fin du trajet. Sans pouvoir, les mages acceptèrent à contrecœur chacun prévoyant sa vengeance dès qu'il en aurait la possibilité. Ils s'étaient également concertés quand à la version des faits et Girbul la débita mécaniquement:
-L'armée de Tarb était innombrable. La plus grande partie de notre armée y est resté héroïquement après avoir lutté bravement pendants des jours. Il marqua une pause et repris : mais nous sommes passés avec une unité et avons débusqué le monstre dans son repaire et après quelques jours de combats sanguinaires nous l'avons abattu au prix de la plupart des compagnons qu'il nous restait.
Girbul brandit le masque avec fierté, symbole de la victoire. Tout compte fait, il serait peut-être encore une fois promu. Cette nouvelle lui fit presque oublier qu'il restait neuf mages à demi-fou derrière lui. Jigg, toujours perplexe, monta dans la tour réveiller le vieux Gilbert, qui de ce fait était de mauvaise humeur, bien que dans tous les cas il l'aurait été.
-Qu'est-ce qu'il y a gamin?
Gilbert était là depuis cinquante ans, et était farouchement persuadé que Tarb était responsable du massacre de sa famille. En effet, ils avaient servis de repas à un ours-gorille enragé assez mécontent qu'on l'ai vu se promener nu dans les bois pendant son bain annuel. Ainsi son seul but depuis était la destruction de Tarb, mais, faute de courage, plutôt de manière passive, guettant les nouvelles de sa mort.
Ainsi, lorsque le caporal lui annonça la destruction de Tarb, il se hâta de rédiger un message pour le roi et l'envoya par pigeon voyageur. Il était tellement excité qu'il fit tout cela sans respirer et tomba raide mort après avoir accompli la seul tâche à laquelle il était préposé. Au moins, son ennemi mort, il pouvait maintenant rejoindre les siens sans honte car il les avait vengés, enfin presque. Jigg, toujours flegmatique, descendit une fois cette formalité faite. Il descendit ouvrir la porte à la compagnie et reparti se coucher, il en avait fait assez pour la journée.
Le général Girbul quant à lui, franchit la porte, satisfait. Après tout, il était en vie et ça aurait pu être pire. Malheureusement, il sentit à ce moment un rayon d'acide le frapper dans le dos. Il eut juste le temps de voir les mages s’entre-déchirer pour récupérer le masque ; et de regretter amèrement sa promotion.
Edit : Après le commentaire très gentil d'Hadhod ( ça fait plaisir ) Je me rends compte que quelques précisions ne sont pas inutiles. Alors si vous avez eu le courage de lire le début voilà la suite directe qui reste assez introductif quant à l'intrigue et permet de mieux comprendre de quoi il en retourne ( même si c'est quelque peu absurde et qu'il y a pas forcément grand choses à comprendre) - Spoiler:
Geow, ne dormait qu'à moitié. En vérité, il dormait profondément, mais il avait appris à faire semblant de ne dormir que d'un œil. Ça faisait plus sérieux, comme s'il était prêt à tout. C'était un vieillard bien portant comme ceux que l'on pouvait dans toute administration qui se respecte. Plutôt grand, il arborait toujours un air grave les traits tirés et les yeux à demi clos au travers de petite lunette rondes. Les quelques cheveux qui lui restait viraient du gris vers le blanc écarlate qui forcent le respect des plus jeunes. Il restait néanmoins vigoureux quand il s'agissait de s'occuper de la tâche ardue qui lui était attribuée.
Geow était grand chambellan de sa Majesté, titre très mystérieux dont la fonction exacte restait floue. Plusieurs théorie avaient néanmoins émergées : certaines affirmant qu'il conseillait le roi, d'autre qu'il nettoyait ses chemises ou encore qu'il lui tenait la porte lorsqu'une envie irrépressible se faisait sentir. En fait, sa fonction officielle était de gouverner en l’absence de roi mais au vu de l'instabilité chronique de ce dernier tout le monde se referait à Geow, faisant de lui le vrai dirigeant du royaume. Et comme tout le monde pensait que c'était le roi qui s'en chargeait, s'il y avait un problème, il restait planqué et ça passait. Pour preuve, Geow occupait ce poste depuis douze rois, tous un à un décapités en à peine un an. Soit le rythme habituel. Le record pour un chambellan était cependant encore loin. En effet, le chambellan Gerry avait tenu 84 rois sur une durée de 6 mois pendant la grande instabilité de 421. C'était juste avant qu'il ne s'autoproclame roi dans la confusion, signant son arrêt de mort.
C'est à ce moment qu'on peut légitimement se demander pourquoi il continuait à avoir des rois alors que leurs espérance de vie était très faible. Déjà parce que l'on détestait la république. C'était pour les faibles et les couards et il n'y avait donc aucune raison de se séparer de la monarchie forte, puissante et surtout bien plus stable. L'autre raison était qu'il y a des millénaires, lors du règne de Siburd le brave, ce dernier avait délivré les fées de la tyrannie des mastroc, monstres horribles dont l'apparence est le cœur des débats de l'université magique depuis ce temps. Cet acte de bravoure lui avait valu la bénédiction d'immortalité sur sa couronne. Il vécu et régna pendant cinq siècles protégé de la mort.
Cependant, l'un de ses arrières-arrières-arrières-arrières-arrières petit-fils, ne voulant pas finir comme son père, son grand-père et l'arrière grand père de ce dernier, c'est-à-dire mourir sans avoir goutté au pouvoir, décida de le tuer. Son plan fut prêt à être mis à exécution lors du mariage de l'une de ses lointaines cousines Il consistait à un empoisonnement dans l'eau du bain du roi, qui à ce moment, retirait sa couronne bénie. Cependant, alors que le carrosse de Siburd arrivait dans la place, il fut percuté par une pierre venu du ciel. Bien qu'indemne du choc, le roi glissa dans les déjections des chevaux de l'attelage, perdit sa couronne d'immortalité et s'empala sur la hallebarde d'un de ses gardes du corps. Depuis lors, on sait deux choses: la couronne apporte l'immortalité et l'on peut tuer un roi lorsqu'il ne la porte pas. Quant à la pierre qui frappa le carrosse, nul ne su jamais d'où elle provenait.
Depuis, les descendants du brave se disputent la couronne ( et dieu sait qu'ils sont nombreux...) formatant des complots et meurtres à foison. Plus récemment, le peuple soutient un nouveau prétendant chaque premier lundi du mois, organisant une révolte et jetant à bas l'ancien occupant du palais, réduisant l'espérance de vie du Roi de manière conséquente.
Tout cela pris en compte, mieux valait être chambellan que roi.
Ainsi donc, Geow dormait paisiblement quand il fut réveillé par un bruit de porte qui s'ouvre brutalement mais pas trop. C'était le sous-délégué postal préposé aux courriers plus ou moins importants, dénommé Jess. Geow se demanda bien ce qui pouvait être assez important pour le réveiller en pleine nuit, lui le grand chambellan. Il se leva et retira ses draps révélant une robe de chambre à fleur quelque peu douteuse et se dépêcha de la recouvrir avec le premier haut qui lui tomba sous la main. Hélas, il se rendit compte un peu tard que c'était le pull en laine rose que sa mère lui avait offert lors de sa nomination. Malgré cet ensemble ridicule, il resta digne à l'image de son visage grave et serein qu'il servait lorsqu'on le dérangeait. Bien que dans son fort intérieur, il prévoyait d'éliminer le témoin de cette scène assez gênante.
-Bon, qui a t-il ? Dit-il d'une voie grave et sans appel, néanmoins un tantinet gênée.
Le coursier, plié en deux, reprenait difficilement sa respiration et lâcha entre plusieurs bouffées d'air :
-C'est le grand maître postier. Il aimerait vous voir. Il a reçu un message d'une extrême importance .
-Qu'est-ce donc ?
Son interlocuteur releva la tête et paru quelque peu déconcerté par l'étrange spectacle que donnait le chambellan.
-Il n'a pas voulu me le dire... Rétorqua Jess
-Bien, attendez ici 5 min que... je... me prépare psychologiquement.
Jess attendu quelques instants et Geow ressorti avec une longue robe grise un peu plus convenables comme vêtement de fonction.
Il le mena à travers les différents service postiers du royaume et ne s'y perdit que deux fois. Ça leur pris un gros quart d'heure. Une fois arrivé, Jess laissa le grand chambellan sur le palier du grand postier. Celui-ci toqua deux fois et rentra sur le champs.
-Bon il s'agit de quoi !
-Du calme Jo !
-Pour la énième fois c'est Geow !
-Jo, Geow, c'est un peu pareil non ? De toute façon je préférait Gill .
Gill était le prédécesseur de Geow et était réputé pour sa gentillesse légendaire bien qu'il n'ait occupé le poste que cinq malheureux jours. Ainsi, Geow détestait qu'on le compare à lui. Il aurait bien aimé pouvoir se séparer violemment de son interlocuteur. Mais c'était la seule personne de la cité qui savait à peu près se repérer dans les services postaux royaux, faisant de lui quelqu'un d'indispensable.
-Bon ce n'est pas le problème, pourquoi tu m'a fais venir ?
-J'ai reçu une lettre qui pourrait fortement t'intéresser. Il s'agit d'un rapport de l'anneau de fer.
-Eh, bien que dit-il ? Encore une patrouille perdue ?
-Non justement, on dirait que la mission envoyée par le roi a réussi et a tué Tarb.
Geow n'en pouvant plus, lui pris la lettre des mains et la lu :
Anneau de fer, 15 ème jour de la saison des pluies monotones Ce jour, une troupe d'environ dix personnes, composée du général Girbul des forces royales et des restes des unités de mages de combat l’accompagnant, sont sortis de l'anneau. Le général précédemment cité, preuve d'un masque à l'appui, affirme avoir occis quelques jours auparavant le dénommé Tarb dit « le malicieux » avec l'aide des mages de sa suite. Il fait en ce moment route vers Albora afin d'embarquer vers la capitale dans le but de récupérer la récompense promise par la couronne.
Gilbert Morgrack, pigeonnier en chef de la tour sud-sud-sud-nord-ouest de l'anneau de Fer.
Geow se retourna et jeta la lettre dans la cheminée, sortit, claqua la porte et après un instant ré-entra :
-Ah oui, en fait, elle est où la sortie ?
Après quarante-quatre bonnes minutes ce qui donne à peu près quarante-cinq minutes, Geow fut de retour dans sa chambre et cria :
-Maudit Gurbil ou Girbul ou Glirbul ! Rhaa je ne sais plus ! Mais qu'il meurt !
Tarb le malicieux était tout droit sortit de l'imagination de l'un de ces prédécesseurs. Il avait pour but de renvoyer les erreurs du gouvernement à une entité maléfique. Ce concept avait mis plus de deux siècle à être assimilé. On avait dû mettre en scène des disparitions près de la montagne de Sliv, simuler des visions extraordinaires jusqu’à droguer entièrement le village juste à côté puis le détruire en remettant la faute à ce mage maléfique. L 'anneau de Fer avait finit par persuader le peuple de sa réel méchanceté et les gens commencèrent d'eux même à incriminé Tarb pour tout et n'importe quoi, permettent au chambellan d'être en paix.
Mais qu'allait-il se passait si les gens se rendaient compte de sa disparition ?
Le premier imbécile qui sentira sa chaussette et constatera qu'elle sent toujours mauvais malgré la mort de l'abominable ne risquait-il pas de se poser des questions ? Il fallait absolument rattraper le masque afin que personne ne sache jamais, c'était la seule solution.
En tout cas j'espère que ça vous plaira, bonne lecture.
Dernière édition par Dwolin le Mar 1 Sep 2015 - 12:53, édité 2 fois |
| | | Hadhod Croix-de-Fer Ancien seigneur de la Moria
Nombre de messages : 3220 Age : 33
~ GRIMOIRE ~ -: Nain de la Maison des Longues-Barbes. -: 190 ans. -:
| Mar 1 Sep 2015 - 11:18 | | Sirion,J'ai hâte de lire cet extrait ! J'ai parcouru ta page facebook et je vois que tu t'efforces d'apporter une vraie cohérence à l'univers de tes récits (géographies, vitesse de déplacement, etc...), ce qui à mon avis est un point très positif voire indispensable quand on crée un univers. Pour ma part j'aimerais bien également écrire un roman digne de ce nom mais à chaque fois que je cherche une idée de départ originale j'ai l'impression de partir sur une piste déjà empruntée par les auteurs que j'ai lu. Problème d'imagination peut-être. Trouver des noms aux personnages m'est également un vrai casse-tête : en général j'aime bien quand les noms ont une cohérence comme chez Tolkien, mais dans ce cas il faut inventer une langue ce qui prendrait beaucoup de temps ; ou alors quand les noms sont tirés de racines mythologiques ou autre et ont un rapport avec les caractéristiques du perso comme chez Rowling (comme Fenrir Greyback ou Remus Lupin, par exemple). Donc tout ça pour te demander, est-ce que tu as une méthode particulière pour trouver les noms ou ça te viens naturellement ? Car ma foi dans le petit résumé que tu nous donnes, je trouve les noms plutôt sympas et qui collent bien avec ce qu'ils nomment. Dwolin,Tu nous offres un monde médiéval-fantastique volontairement burlesque, les lignes se boivent comme du petit lait, je l'ai même lu deux fois de suite pour ne rater aucun petit détail, bref ta petite histoire est très agréable à lire ! Je mets la suite de mon commentaire en spoiler pour ceux qui n'ont pas encore lu. - Spoiler:
Donc en réalité Tarb le Malicieux est juste un bonhomme qui vit tranquillement sur la montagne de Sliv. Et c'est simplement l'erreur de jugement de Gilbert et la cupidité des mages qui font qu'aucune expédition ne revient (jusqu'à celle de Girbul) et que les rumeurs dépeignent Tarb comme un seigneur maléfique destructeur. Est-ce que c'est bien ça ou je fais fausse route ?
Edit suite à l'edit de Dwo : - Spoiler:
Ok je comprend mieux maintenant, j'étais pas bien loin de la vérité mais pas tout à fait dedans ! Bien joué en tout cas, j'aime bien ces twists finaux, d'ailleurs ça me fait penser à un film de M. Night Shyamalan.
The Half Cop |
| | | Forlong Tribun Militaire d'Arnor
Nombre de messages : 3430 Age : 33 Localisation : En Arnor Rôle : Vieux loup au service du Royaume du Nord
~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan d'Arnor -: Quarante Ans -:
| Mar 1 Sep 2015 - 21:09 | | Pour le roman de Sirion, en ayant eu le privilège de lire plusieurs chapitres de son livre au fur et à mesure de l'écriture, je dois dire qu'il vaut le détour. Hormis le monde qui commence à prendre des belles couleurs avec sa géographie, histoire, faune et flore distinctes, le style d'écriture est vraiment très bon et on lit d'une traite sans se lasser. Notre ami Sirion fait ça de manière vraiment sérieuse; je suis convaincu qu'il mènera son projet à sa fin, et que dans la première moitié de 2016 avec un peu de chance on pourra lire le premier tome Dwolin: je trouve ton histoire courte, ou extrait (je sais pas si tu as écrit ou vas écrire davantage) vraiment excellente, j'ai beaucoup ri et c'est un genre de fantasy que j'apprécie énormément! C'est quelque part entre le Monde du Disque de Terry Pratchett et Muddle Earth de Paul Stewart - Spoiler:
Le masque du coup faisait partie des éléments mis en scène par les autorités du royaume. Par contre j'ai pas saisi si le mec qui s'est fait tuer portait le masque sur lui, donc s'il était un acteur qui jouait le rôle de Tarb, ou si le masque a été retrouvé autre part, du genre dans sa demeure).
- Hadhod a écrit:
- à chaque fois que je cherche une idée de départ originale j'ai l'impression de partir sur une piste déjà empruntée par les auteurs que j'ai lu. Problème d'imagination peut-être.
Vu que t'étais pas actif sur le forum au moment où je l'avais partagé, je me permets de t'envoyer le lien vers un article que j'ai écrit pour Tolkiendrim il y a plusieurs mois. Ca concerne une conférence annuelle sur le fantasy se déroulant au Pembroke College à Oxford, à laquelle j'ai pu assister. Cette année c'était un auteur de fantasy qui parlait, Lev Grossman, et il aborde notamment le thème duquel tu parles de manière assez intéressante. Dans mon article tu trouveras un bref résumé de son monologue traduit en français, ainsi qu'un lien vers l'enregistrement vidéo de l'intégralité, en anglais. http://www.tolkiendrim.com/tolkien-lewis-fantasy-grossman-pembroke-college/ Je sais pas si ca t'aidera, mais en tout cas moi ça m'a permis de changer un peu ma façon de penser à l'écriture du fantasy. Membre des Orange Brothers aka The Good Cop |
| | | Sirion Ibn Lahad Intendant d'Arnor - Comte d'Amon Araf
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~ GRIMOIRE ~ -: Homme du Sud -: 35 ans -:
| Mar 8 Sep 2015 - 13:35 | | Vraiment sympa ton texte Dwolin, j'ai beaucoup apprécié la lecture ! Ensuite c'est un plaisir de voir la bave couler le long de votre menton Fendor, En effet, je me suis déjà un peu renseigné sur les publications envisageables. Le format numérique est en effet quelque chose d'assez intéressant dans la mesure où il ne demande pas autant de moyens que le format papier même si tenir un bouquin en main est nettement plus agréable. Le numérique est un add-on indéniable de nos jours. Pour te répondre Hadh, concernant les noms des personnages je dirai que ça dépend mais la plupart du temps, je trouve le nom avant d'avoir l'idée du personnage. Ensuite suivant les caractères, les origines, je choisis le nom parmi ma liste en conséquence. Parfois il arrive que le nom et le personnage me viennent naturellement en "même temps". En tout cas, merci pour vos petits mots, j'espère que le résultat vous plaira. Voici donc comme promis un petit extrait issu du chapitre 3 avec l'apparition des deux personnages principaux Beryn et Isan. Il y a peut-etre quelques coquilles, erreurs ou fautes, je ne suis pas encore passé en phase de relecture. Bonne lecture ! - Spoiler:
Ce sont les rayons du soleil qui réveillèrent Isan. Il venait de passer l’une des pires nuits de sa vie. Les cauchemars s’étaient succédé et à son réveil, une douleur dans sa nuque restait le seul témoin de son sommeil agité. Une mince fumée blanche s’échappait encore du tas de cendres où le feu avait brûlé la veille. Isan se frotta la nuque, espérant diminuer sa gêne – sans succès. Son hongre hennit comme pour le saluer. Ou pour le prévenir. Isan balaya les environs. Le garçon avait disparu. Son sac et son arc s’étaient volatilisés. Après une seconde de surprise, Isan se relâcha. Beryn ne l’ennuierait plus. Il allait pouvoir reprendre son périple en paix, il oublierait vite cet enfant. Soulagé, il rangea ses affaires dans sa besace. Il sella son cheval avant de le faire boire une dernière fois avant de partir. Isan avait la gorge sèche. Voir sa monture se désaltérer lui rappela sa propre soif. Les paroles de Beryn résonnèrent dans sa tête. Non, il n’était pas un assassin. Boire du Nectar était aujourd’hui mal perçu par la plupart des gens. Mais il ne supportait pas l’idée d’être comparé à Harian et ses hommes. Il n’avait rien à voir avec eux. Hormis la consommation de Nectar. Il devait réconforter sa confiance et se décida à boire. Mais où était son outre ? Isan fit le tour du campement trois fois en vain. Puis ce fut clair. Beryn lui avait dérobé avant de disparaître. Isan hurla sa frustration. Il allait devoir perdre du temps – encore – et remettre la main sur ce jeune inconscient et sur sa gourde. Sans plus attendre, il se mit en selle et partit au galop vers l’ouest. Il traversa une dernière fois le village dévasté et son cœur se serra. Puis il se souvint enfin de son nom. Baciac. Et il se jura de ne jamais plus l’oublier. * * * Le tonnerre éclata alors que la foudre venait de s’abattre au-dessus des plaines de l’Arcalie. La partie est du royaume, proche de la mer intérieure était très peu vallonnée et ce, à mesure que l’on se rapprochait des côtes. Quelques routes marchandes venant du nord traversaient ce paysage verdoyant pour atteindre la mer et alimenter le commerce entre pêcheurs et forgerons, bâtisseurs et cordonniers. Beryn progressait sur l’une de ces routes. La plupart du temps en terre, il arrivait que certaines portions plus fréquentées soient pavées. Il n’y avait cependant pas la même fréquentation que sur les voies de l'extrême-sud du royaume où marchands de tissus, orfèvres, paysans et bétails traversaient le pays entre les riches cités méridionales. Depuis l’extinction des Atraqses, les villes s’étaient émancipées amenant commerce et richesse à travers tout le royaume. Quelques gouttes se mirent à tomber incitant Beryn à mettre sa capuche. Une averse s’apprêtait à tomber et il devenait urgent de s’abriter. N’ayant aucune envie de finir terrassé par la foudre, il se refusa à s’abriter sous un arbre. Il se souvenait encore du vieux Garcil mort lors d’une sieste près d’un ruisseau sous un chêne. La foudre frappa un peu plus près, Beryn sursauta. Au loin, l’archer remarqua une grande bâtisse où une cheminée semblait être allumée. Puis il se souvint être déjà passé par ici quelques mois auparavant. Il s’agissait d’une auberge isolée où les voyageurs pouvaient faire une halte pour se reposer et se nourrir. Cela ferait l’affaire pour attendre la fin de l’orage. Beryn accéléra le rythme et bientôt il se trouva devant les portes de l’auberge. Quelques chevaux étaient à l’abri dans l’étable, entourés de foin sec et d’un abreuvoir qui ne cessait de se remplir d’eau fraîche. Il n’attendit pas plus longtemps pour passer le seuil de la bâtisse. Aussitôt la chaleur ambiante se saisit de lui. Une bonne odeur de lard fumé envahissait l’endroit et quelques rires invitaient les voyageurs à venir dilapider leurs pièces d’argent. Beryn décrotta ses bottes pleines de boue et s’installa à une table vide. Une jeune femme aux formes généreuses s’approcha de lui pour prendre sa commande. Beryn n’avait pas beaucoup d’argent, aussi décida-t-il de se contenter d’un verre de lait. Dans la grande salle à manger, il n’y avait pas beaucoup de clients. L’aubergiste était derrière le comptoir en train de discuter avec un habitué. Sa femme vint apporter le verre de Beryn puis disparut dans la cuisine. Au fond de la pièce, trois hommes parlaient bruyamment. Plusieurs chopes vides trônaient au milieu de leur table. Leurs gestes étaient gauches et mal assurés. Nul doute que l’alcool avait coulé à flots. Il n’était pas encore midi et Beryn se demanda comment ils pouvaient être déjà si atteints. Il décida de les ignorer. Sa main effleura la gourde d’Isan. Il essaya d’imaginer la tête du vieil homme lorsqu’il s’était aperçu du vol. Beryn ne regrettait pas son geste. Le Nectar était mauvais et ce qu’il avait vu la nuit précédente l’avait conforté dans l’idée d’éloigner Isan de ce breuvage. Il n’était pas près d’y goûter mais il ne savait pas vraiment quoi en faire. Le jeter ? Non pour l’heure, il devait le garder avec lui, caché. Cela pourrait peut-être lui servir en cas de problème. Une monnaie d’échange, pourquoi pas. Soudain une main vint se poser violemment sur son épaule. Beryn tourna rapidement la tête et découvrit l’un des trois hommes ivres. — Hé mon gars, c’est quoi c’te gnôle que tu tiens ? L’haleine de l’homme était abominable et Beryn ne put retenir une grimace de dégoût. — C’est pas de l’alcool, répondit-il, espérant les éloigner de lui au plus vite. L’homme sembla étonné. — Bah ! Me dis pas que c’est de la flotte, j’te croirais pas ! — T’as qu’à lui chourer et z’y goûter toi-même ! L’un de ses comparses venait d’apparaître en face de Beryn, de l’autre côté de la table. Le premier tendit le bras en direction de l’outre. Beryn le repoussa et se leva de sa chaise. Il attacha l’objet du conflit à sa ceinture et recula d’un pas. Les trois hommes éméchés lui faisaient désormais face. Son sac était posé sous la table, aucune chance d’atteindre son couteau de voyage et encore moins son arc. — Fais nous-y goûter gamin. — Sinon c’nos poings qu’tu vas prendre ! continua un autre. — Et nos épées si tu résistes ! acheva le troisième. Le gérant décida enfin d’intervenir, tout en essuyant ses mains sur son tablier. — Pas de bordel chez moi ! Si vous n’allez pas continuer vos explications dehors, c’est moi qui vais vous foutre mon couteau de cuisine dans le bide ! Dégagez de chez moi ! Beryn n’eut pas le temps de réagir, ses trois nouveaux amis se saisirent de lui tout en quittant la bâtisse. Il fut projeté dehors sans ménagement et son agresseur faillit bien glisser dans la boue avec lui. — Donne cette gourde ! Ses appuis incertains, Beryn se releva avec difficulté. De la terre s’était mélangée à ses cheveux et il dut recracher de la boue. Il se trouvait dans une situation périlleuse, ces idiots avinés n’allaient pas le lâcher. Son esprit se mit à réfléchir à toute allure. Il pouvait facilement faire chuter le premier et se débrouiller pour atteindre une monture à l’étable. Mais il pouvait dire adieu à ses affaires et à son précieux arc. C’était toujours mieux que de dire adieu à la vie, en se battant avec des ivrognes pour une gourde et mourir dans la boue sous la pluie. Beryn repensa à son village et à Korah. Il n’allait pas renoncer. Il frappa du pied le sol projetant la boue aux visages de ses ennemis. Lorsque le premier rouvrit les yeux, il reçut un puissant coup dans la joue. Il tituba un instant avant de chuter en arrière, sonné. Le second frappa à l’aveugle d’un crochet du droit mais Beryn était sobre et alerte, il se pencha pour esquiver l’attaque. Il le frappa ensuite dans le bas ventre avant de lui donner un grand coup au menton. Mais lorsque Beryn se dirigea vers le troisième, il fut devancé par un direct en plein nez. La douleur fut intense et des larmes apparurent au coin de ses yeux. Aveuglé, Beryn sentit un second coup de poing l’atteindre à l’oreille, un bruit aigu envahit son crâne. Sans comprendre comment, il fut soulevé et envoyé à terre dans une immense éclaboussure. Il avala de la boue et faillit s’étouffer. Des mains se saisirent de son cou et la pression ne cessa de croître. Beryn n’y voyait plus rien et sentait ses forces le quitter. Il n’arrivait même plus à parler. Tout s’assombrissait autour de lui. C’est alors qu’il perçut un murmure au loin. L’étreinte autour de son cou se relâcha et il prit alors une grande inspiration. Il revivait. Ses sens revenaient petit à petit. Il aperçut ses trois agresseurs s’éloigner de lui. L’on aurait dit qu’ils ignoraient totalement son existence. — T’es qui toi étranger ? demanda l’un des ivrognes. Beryn tourna son regard dans la même direction qu’eux et découvrit un homme se tenant à quelques pas. Il tenait dans une main les rênes de sa monture et dans l’autre un bâton de marche. — Laissez ce gamin tranquille. Disparaissez, dit calmement l’homme. Beryn reconnut la voix d’Isan. Il l’avait retrouvé. — Sinon quoi ? Tu vas nous donner une leçon ? — Il parait que je suis un maître dans ce domaine. Donc oui. Sauf si vous partez. Les trois ivrognes ricanèrent. Ils semblaient sûrs de leur force et affronter un vieillard solitaire avec une canne leur paraissait une bonne raison de rester là. Beryn n’osait pas se relever, l’attention de ces trois crétins ne pesait plus sur ses épaules pour le moment. — Va te faire foutre vieillard ! Puis les trois hommes se ruèrent sur leur adversaire. Isan repoussa sa monture en arrière et se saisit à deux mains de son bâton. Le premier coup arriva, du bout de son arme Isan repoussa le poing puis écrasa le pied du premier homme. Il garda son appui et frappa en pleine poitrine de son arme de bois, coupant le souffle ennemi. Un coup bien placé suffit ensuite à le mettre au sol. Le second agresseur ceintura Isan mais grâce à son arme, il le décrocha comme on décroche un coquillage de son rocher puis lui donna un violent coup en pleine face le faisant chavirer en arrière. Soudain un bruit de métal se fit entendre. Voyant ses deux compagnons hors jeu, le dernier ivrogne n’avait vu qu’une alternative : sortir son épée. Il fonça sur le vieil homme et donna plusieurs coups de taille qu’Isan esquiva en reculant. L’homme tenta un coup d’estoc mais son adversaire était rapide et anticipait toutes ses attaques. Isan se décala sur sa gauche, il se saisit de l’extrémité de son bâton qui s’ouvrit alors en deux découvrant une lame cachée. L’ivrogne fut surpris et hurla sa rage en assénant un nouveau coup. Isan para avec sa propre lame, il fit glisser son arme jusqu’au pommeau ennemi avant d’obliquer vers le haut. Un coup de tonnerre retentit au même instant, couvrant le bruit de la gorge tranchée. L’homme s’étouffa avec son propre sang et tomba en arrière, mort. Les deux autres étaient encore au sol, assommés. — Le vieillard a terminé la leçon, lança Isan. Il nettoya sa lame sur la tunique du cadavre et la fit disparaître dans son fourreau. Bien qu’il ait vaincu ces trois hommes avec facilité, Isan dut reprendre son souffle quelques instants. Les effets du Nectar s’étaient dissipés durant la nuit et il n’avait plus l’habitude de se battre. Les années pesaient sur ses épaules comme jamais auparavant. Beryn avait rejoint son compagnon de la veille. Il restait impressionné par la technique d’Isan et ses talents de bretteur. Et découvrir que son bâton de marche était en réalité une canne-épée lui rappela de ne pas se fier aux apparences. La pluie s’était apaisée et l’orage s’éloignait de l’auberge. — Merci, lui glissa Beryn. — Tu peux te considérer chanceux gamin. Si tu ne m’avais pas volé ma gourde, tu boufferais encore la fange et tu serais mort comme un idiot. — Ceux sont eux qui m’ont provoqué. Ils étaient ivres. Ils voulaient la gourde. Isan sourit un bref instant. — Je les comprends. Rends-la-moi. Beryn jeta un regard à la flasque. Il hésitait. — Tu as bien vu que j’étais prêt à tuer pour cet objet, gamin. Donne la moi et on est quitte. Le jeune garçon sourit à son tour. Il prit en main l’outre. — Je pense plutôt que tu m’as sauvé la vie de ton plein gré. Pour récupérer ta gourde, il te suffisait de les laisser me tuer et de les couper en rondelles après. Je te propose un marché, vieil homme. — Arrête de me traiter de vieux, gamin. — Quand tu ne m’appelleras plus gamin, vieil homme. Isan resta stoïque. Ce garçon le malmenait depuis moins d’une journée, il détestait ça. Mais il devait se l’avouer, son caractère lui plaisait. — Bon, c’est quoi ce marché ? — Je te rends ta gourde. En échange, tu acceptes de voyager avec moi jusqu’à ce qu’on retrouve les esclavagistes. Une fois Korah délivrée et ta dette payée, nous pourrons nous dire adieu. — Tu es foutrement collant... J’accepte ton marché mais en cas d’ennuis, tu devras suivre mes ordres. Je n’ai aucune envie de mourir à cause de toi. Compris ? — Compris, répondit Beryn en souriant. — Bien. Commence par récupérer tes affaires et prends l’une des montures de ces types. On doit partir avant d’avoir des problèmes. Beryn partit à toute allure dans l’auberge pendant qu’Isan inspectait les environs. Il scruta une dernière fois les trois hommes qu’il avait combattus. Cela faisait des années qu’il n’avait pas eu à se battre et les sensations éprouvées étaient toujours les mêmes. L’angoisse du début puis les premiers coups. Isan n’avait pas vraiment apprécié de tuer le troisième mais l’élan du combat avait été le plus fort. Si son ennemi n’avait pas sorti sa lame, il l’aurait épargné comme ses compères. Ils auraient une gueule de bois particulièrement dure à digérer. — Isan ! Etonné il attrapa sans le vouloir la gourde que Beryn venait de lui lancer. Ce petit respectait ses engagements. Lorsqu’il eut de nouveau en main le précieux Nectar, un sentiment rassurant le gagna. Puis il se maudit. Les deux hommes se mirent en selle et partirent en direction de l’est.
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| | | Lithildren Valbeön Exilée
Nombre de messages : 366 Age : 26 Localisation : Les Terres Sauvages Rôle : Exilée, Gardienne d'Ost-in-Edhil involontaire
~ GRIMOIRE ~ -: Elfe Noldo -: ~ 400 ans -:
| Dim 11 Oct 2015 - 23:30 | | J'ai déjà posté un texte et un poème, ce me semble, sur ce sujet. Mais écrire est plus que vital pour moi, tout autant qu'écouter de la musique, boire, manger et dormir. Je n'aime pas préparer, alors j'ai décidé d'écrire un texte avec une image que j'ai trouvé. Voici donc l'image : - Spoiler:
[img:ad90]http://imalbum.aufeminin.com/album/D20120802/870609_O[MG5K1E2YSCOXOJMPQHQVZLWQICEPL_where-dead-angels-lie-by-d-s-infernalfrost-d4r2feu_H104939_L.jpg[/img:ad90]
Et voici le texte associé : - Spoiler:
Je ne ressens plus rien. Que se passe-t-il ? Quel est cet épais brouillard devant mes yeux ? Où suis-je ? Où vais-je ? Pourquoi ne puis-je plus bouger ? Et quelle est cette douleur sourde qui brûle mon corps, qui me lance si j'esquisse la volonté de bouger ? Pourquoi ne ressens-je que des regrets, et pas de peur ? Etrangement, je md sens si sereine...
Je me sens chuter, encore et encore, comme emportée vers les fonds marins, comme portée par un vent éternel. Je me sens lourde et faible, aussi vide qu'une coquille. Et pourtant, je ne me suis jamais sentie aussi vivante qu'en cet instant. Je ne vois rien, comme si les nuages étaient juste devant mes yeux. Mais peut-être est-ce le cas ? J'aperçois encore une étoile au loin, faible lueur d'espoir cachée par un nuage sombre et menaçant. Je tente de redresser une main vers ce mince espoir, mais impossible de me mouvoir... Je ferme les yeux...
Je vois... Je me souviens... Je doute et me resouviens, j'ignore qui est ce visage si tendre et doux qu'est le Sien, je lâche une larme sèche qui me bfûle les yeux, larme inutile volatilisée dans le ciel d'où je tombe. Je me sens aller plus vite, encore plus lourde et pourtant si légère... J'ignore depuis combien de temps je chute, ou si ma chute est encore longue. Je sens les ténèbres de la nuit se refermer autour de moi, enveloppe noire, aile de corbeau poisseuse, nappe de brouillard comme des bras glacés. Le froid se répend en moi à mesure que le sol se rapproche. La nuit me traverse de ses lames glaciales, paralysant mes os, atrophiant mes muscles. Je ne peux plus penser, je sens un éclair de gel réveiller et affoler mes sens, puis les annihiler totalement. Je sens à peine les douleurs de la chute devenue bien trop rapide.
Le choc en est d'autant plus terrible. Les rocs pointus me briseng les os, transpercent mes muscles, m'arrachent des bouts de peaux. Je ne peux crier tant ma douleur est forte. Je ne peux me relever, ni m'éterniser. Pourquoi moi ? Qu'ais-je donc fais ? Suis-je punie pour un amour interdit ? Aurais-je aimé la mauvaise personne ? Suis-coupable de sentiments, couoable d'aimer, coupable de ressentir ? Ou suis-me coupable d'être moi-même, de ne pas me voiler la face ; coupable de ne pas mentir aux yeux du monde, coupable de ne pas plaire ? Alors pourquoi ? Est-ce donc une faute de vouloir être soi ?
Je suis allongée là, sur ce roc. Je maudis ce ciel qui m'a vue naître, et qui vient de me jeter du haut de son palais de verre et de glace, aux jardins d'argent et de lumière, que même les ombres de la nuit ne peuvent atteindre. Je songe et rumine, me rendant coupable de tout, alors que coupable de rien ; je maudis ce ciel bienfaiteur et cruel. Je sens le froid de la mort emplir mon corps, je ne suis pas prête à rejoindre la terre. Mais il le faut, tel est mon destin. La vie me quitte, adieu Ô ciel aimé ! Je t'aime et t'aimerais toujours, toi qui m'a enfanté, bercé et rejeté. Je t'aime et te hais.
Et alors que la mort la prenait, un corbeau se posa près du corps brisé de l'Ange. Il attendit que ld froid de la mort ait envahi et tué l'Ange, puis il déchira la chair de sln bec. Son festin venait de tomber du ciel.
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| | | Learamn Agent de Rhûn - Banni du Rohan
Nombre de messages : 1082 Age : 25 Localisation : Temple Sharaman, Albyor Rôle : Esclave au Temple Sharaman, Agent de la Reine Lyra, Ex-Capitaine du Rohan
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 25 ans -:
| Jeu 29 Oct 2015 - 18:15 | | J'aime beaucoup ton texte Lith' , c'est court et intense . Franchement j'ai trouvé ça magnifique et à la lecture je me suis délecté ; je suis même un peu jaloux ^^. Sinon je passe aussi pour partager avec vous ma copie de bac que j'ai récupérée et tapée proprement à l'ordinateur. Alors c'est loin d'être parfait ( écrit de manière plutôt rapide et puis avec le stress de l'épreuve et tout) ; j'ai plusieurs fois tiqué à la relecture en me disant que j'aurai pu mieux tourner cette phrase mais j'ai résisté à la tentation de corriger tout ça pour vraiment partager avec vous la copie que j'ai rendu. Au final je m'en suis plutôt bien sorti au vu de ma note : 18/20 avec l'invention , on dira que je suis plus que satisfait. Vous trouverez le corpus de texte sur ce lien ( série S et ES) http://etudiant.aujourdhui.fr/etudiant/info/bac-2015-les-sujets-du-bac-francais-premiere.html Voilà ma production : Bac de français 2015 Série S Objet d’étude : Le texte théâtral et sa représentation du XVIIe siècle à nos jours Corpus de textes : Phèdre de Jean Racine , Acte V Scène 6 ( 1677) Le Roi se meurt d’Eugène Ionesco , fin de la pièce (1962) Le Tigre bleu de l’Euphrate de Laurent Gaudé , Acte X (2002) Appréciations du correcteur : Invention : 14/16 N’oubliez pas certaines consignes de la lettre et vérifiez la vraisemblance du propos ( cf. Spielberg). Néanmoins belle production. Riche et approfondie. Question : 4/4 Réponse au cœur de l’attente. Bonnes justifications. I) Question prélable Les auteurs du corpus ont choisi d’évoquer la mort sur scène. Vous comparerez les choix adoptés dans les trois extraits. Le corpus de textes est un corpus diachronique, comprenant trois extraits théâtraux, tous situés dans l’acte final d’une pièce. On y trouve un extrait de Phèdre de Jean Racine paru en 1677, la fin de la pièce Le Roi se meurt d’Eugène Ionesco éditée en 1962 et enfin un extrait du Tigre bleu de l’Euphrate de Laurent Gaudé , publié en 2002. Dans ces textes, les dramaturges évoquent la mort de l’un de leur personnage. L’idée du décès réunit donc ces trois extraits. Ainsi dans Phèdre, Racine nous présente la mort d’Hyppolite aux prises avec une monstrueuse créature marine. L’auteur use alors des registres pathétique et épique pour appuyer sur cette mort héroïque et douloureuse. On retrouve l’épique à travers les expressions « digne fils d’un héros »(v.1) et le pathétique est éloquent à cause des images d’une mort violente « image cruelle »(v.19), « Tout son corps n’est bientôt qu’une plaie »(v.24). Dans Le Roi se meurt, nous percevons la mort du monarque grâce aux didascalies éclairantes. Ces indications scéniques s’avèrent précieuses pour exprimer la lente mort du Roi, on retrouve « le Roi raidit ses membres »(l.28) ou « Le Roi est immobile, figé comme une statue » (l.30-31). Chez Gaudé, Alexandre, le personnage principal, annonce de façon on ne peut plus explicite son décès prochain : « Je vais mourir »(v.1), le texte est parsemé de forts accents lyriques et pathétiques « je ne fais qu’agoniser »(v.14). On retrouve également la double énonciation dans le vers 5 « Et je te demande d’avoir pitié de moi », l’empereur s’adresse à son interlocutrice ; la Mort , mais aussi aux spectateurs qui, face au malheur de cet homme, doivent se purger de leurs passions mauvaises en le prenant en pitié : c’est la catharsis. La mort est donc présente dans chacun de ces extraits, toutefois elle n’y est pas figurée de la même manière. Racine compose une tragédie classique, et donc la règle de bienséance veut que la mort ne soit pas représentée sur scène. Le dramaturge opte alors pour un récit qui rapporte le décès du personnage. Ainsi Théramène, témoin de la scène , raconte la mort d’Hippolyte. Théramène use alors d’images frappantes et violentes pour que personnages et spectateurs comprennent l’horreur de la situation. L’éloquence est donc importante pour transmettre les sentiments. Théramène n’hésite pas non plus à donner son propre point de vue de la scène, son ressenti : « Excusez ma douleur. Cette image cruelle/Sera pour moi de pleurs une source éternelle »(v.19-20). Dans Le Roi se Meurt, le monarque est présent sur scène et le public peut voir en direct sa mort représentée. Et c’est Marguerite, sa femme, qui semble dicter son décès, le mettre en scène. La mort est ici représentée de manière symbolique, voire allégorique. Ainsi « la grande roue » symbolise le trajet vers la mort, un sentier « embrasé »(v.7). La mort est ici imagée par des métaphores. Laurent Gaudé choisit le monologue pour dire la mort, Alexandre le Grand se retrouve seul face à la Faucheuse, il lui parle comme si cela était normal. On perçoit dans son discours le registre élégiaque, cette tirade est une complainte du jeune souverain macédonien : « J’ai failli »(v.12). Quand Théramène et Marguerite donnaient à voir leurs propres sentiments sur le décès d’un autre sans que le défunt n’ait véritablement son mot à dire , Alexandre est le seul à avoir le droit quelques instants avant sa mort annoncé ; la première personne du singulier est dès lors très présente. Ainsi , si la mort semble être une thématique qui unit ces extraits, les dramaturges la représentent de manière bien dissemblables. II) Ecriture d’invention Sujet : Imaginez la lettre qu’aurait pu adresser Ionesco à un metteur en scène de sa pièce à propos du dénouement. Dans cette lettre, il explique comment, selon lui , l’actrice doit jouer le rôle de Marguerite et précise les éléments de mise en scène qui accompagnent la mort du roi. Rédigez cette lettre en vous fondant sur vos expériences personnelles de spectateur et vos lectures. A Merlin Alcandre Carrefour du non-sens et de l’absurde Cher M.Alcandre. Il est midi ; la nuit est noire. Il pleut des cordes ; quel temps splendide. Introduction surprenante me direz-vous pour une lettre d’un dramaturge soucieux de prodiguer ses conseils au metteur en scène de sa pièce. Je vous réponds, bien que vous ne m’ayez pas encore techniquement posé la question, qu’au contraire l’introduction de cette lettre traduit la pièce Le Roi se meurt que vous mettez en scène, et plus particulièrement la dernière scène, celle de la mort du Roi. C’est à propos de ce dénouement que je vais vous conseiller si ce n’est vous diriger. Ne pensez toutefois pas que je néglige votre rôle, vous êtes celui qui va donner vie à ma pièce devant el public et Molière ne disait-il pas que « Le théâtre n’est fait que pour être vu » ? Je vais commencer par évoquer le rôle de Marguerite et l’attitude que va devoir adopter son interprète. Dans cette scène, la femme du souverain semble dicter la mort de ce dernier et contrôler tous les éléments aux alentours. Elle est un démiurge qui dirige ce monde illusoire comme le suggère l’abondance des impératifs dans ce texte : « Ne le touchez pas. »(l.9-10), « N’existez plus. »(l.13), « Evanouissez-vous »(l.16) ou encore « taisez-vous »(l.20). Marguerite met en scène cette comédie humaine, ce spectacle du monde dont fait partie le roi, véritable pantin. Marguerite doit donc afficher un air quelque peu supérieur, de surplomb et elle doit apparaître comme un être presque déifié. Vous pourriez placer de longues ficelles de marionettes attachées aux différents éléments du décor et qui seraient reliés aux doigts de fées de Marguerite. Les ficelles , c’est elle qui les tire ; elle est une metteuse en scène qui dirige ses acteurs et son équipe dont le roi : « Tiens-toi tout droit »(l.23), « Ne te baisse pas » (l.24). On observe ici une vraie mise en abyme de l’art théâtral, le théâtre se retrouve alors dans le théâtre comme l’avait fait Corneille en son temps avec L’Illusion comique quand le magicien Alcandre montre à Pridamant la mort de son fils Clindore, mort qui se révèle factice, Clindore étant comédien. Dans cette scène du Roi se meurt le théâtre doit être mis à nu et ses ficelles doivent être révélées au grand jour. Je rejoins en cela l’idée de distanciation, initiée par l’allemand Bertholt Brecht qui affirmait que pour éviter toute identification, il fallait montrer au public l’artificialité du théâtre , son côté illusoire et irréel. L’actrice de Marguerite devrait rester un peu en retrait, un peu dans l’ombre, cachée comme l’est un metteur en scène. Il faut qu’elle porte des vêtement sombres et amples ; pourquoi ne pas y ajouter une cape de magicien ? Elle pourrait y cacher de nombreux outils et ressorts théâtraux. Mais sa voix, quant à elle , doit se révéler omniprésente car le message d’un metteur en scène soutend toute la pièce, elle parlera dans un microphone et sa voix se verra amplifiée par des hauts-parleurs disséminés dans toute la salle. Je voudrais enchaîner en parlant du rôle du roi qui, bien que moins central que celui du Marguerite, s’avère important. La scène n’est qu’une extériorisation de la conscience du monarque manipulé par son épouse. Lui apparaît hagard, dépassé, il est devenu un pantin qui obéit aux ordres et directives ; on pourrait multiplier les ficelles de marionnettes qui le relient à Marguerite. Il semble progressivement se vider de sa substance vitale, se laissant dépérir à petit feu, ici c’est clair « le roi se meurt ». Dès lors, sur scène, il serait intéressant que les éléments du costume du souverain tombent au sol les uns après les autres au fil du texte : sa couronne, son manteau d’hermine et son sceptre. Il est donc « allégé » de ses attributs royaux au moment où il monte sur le trône pour accueillit la mort. Nous pouvons observer qu’à mesure que sa route vers la mort avance, le roi perd l’usage de ses sens. Au début, il perçoit encore les couleurs, sa vue est normale ; il faudra donc jouer avec un ingénieux système d’éclairages colorés aux teintes vives et même confuses. Mai sur l’ordre de Marguerite,, la vue du roi affectée ; les couleurs s’estompent : « Renonce aussi aux couleurs » (l.3). A ce moment l’éclairage coloré doit disparaître pour laisser place au noir et au blanc. Toujours sous la houlette de son épouse, le monarque perd aussi l’usage du goût « Tu n’as pas soif » (l.13) ; à ce moment , des techniciens monteront sur scène aux yeux de tous pour ôter les mets et boissons de la table de festin. La coulisse se retrouvera sur scène et le quatrième mur séparant la salle de la scène s’effondrera comme le désirait Brecht. L’odorat du souverain régent est aussi touché car, une fois de plus, Marguerite le veut : « Oublie son odeur »(l.21) ; les techniciens ,, toujours eux , retireront alors les encens qui parfumaient la salle du trône. L’ouïe n’est pas en reste et afin que le roi n’entendent plus rien, son épouse fait taire les voix : « on ne l’entend pas » (l.19) ; « J’absorbe leurs vois ; elles , je les efface » (l.18). Pour figurer la perdre d’audition, les bruitages divers et nombreux jusqu’ici cesseront brusquement à la ligne 18, seule la voix de Margueritte se fera entendre. Enfin le toucher se retrouve aussi affecté : « Le gros camion ne t’écrasera pas »(l.17), à l’aide d’un jeu d’éclairage et de projections l’on peut faire traverser le roi à travers ce camion qui n’est qu’un « mirage » (l.17). Mais le monarque ne perd pas seulement l’usage de ses cinq sens dans cette scène, la parole lui est également retirée : « Tu n’as plus la parole », un bâillon sur la bouche du roi pourrait traduire ce mutisme. J’aborde ici la vanité et l’inutilité de la parole et l’incapacité qu’ont les hommes à communiquer entre eux, idée que j’ai développée dans une autre de mes pièces datant de 1950 : La Cantatrice chauve. Mais avec la perte de la parole et des différents sens une nouvelle question se pose alors : le roi possède-t-il encore ne serait-ce qu’une once d’humanité ? La Mort lui prend tout. Cependant cette idée de la perte des sens apparaît comme paradoxale dans certaines expressions employées par Margueritte. Elle lui ordonne de ne pas perdre de vue « la roue » ou de la regarder « Regarde-moi » « Tu vois »(l.31), mais le Roi voit-il encore ? N’est-il pas déjà devenu aveugle ? Marguerite dirige ce monde , elle peut donc choisir ce le roi peut voir et ce qu’il ne perçoit pas. C’est la même chose pour le toucher : « ne heurte pas » (l. . Certains éléments doivent donc être mis en avant et être colorés ou mis en relief, ils contrasteront alors avec le noir et blanc ambiant. Un jeune cinéaste américain que j’ai rencontré nommé Steven Spielberg réalisera un film en noir en blanc sur la Shoah : La Liste de Schindler , le temps d’une scène ; une petite fille apparaît avec une robe d’un rose éclatant pour dire son innocence mais aussi pour rappeler la couleur du sang. Ne soyez pas surpris que je puisse prédire l’avenir mon cher, ce n’est pas bien difficile une fois que l’on est passé de l’autre côté du rideau de la comédie tragique du monde, que l’on pénètre dans les coulisses de ce spectacle grandiloquent, que l’on connaît les rouages et les mécanismes de ce monde insensé et absurde ; ce monde et l’Histoire ne sont qu’un éternel recommencement. Dans notre cas la roue menant à la mort pourrait apparaître en rouge vif et les fils de marionnettes déjà évoqués pourraient être mis en avant en les colorant. Pour finir, il me semble important de vous parler de quelques éléments scéniques qui ont leur importance. Quand Margueritte déclare « Tu ne peux plus t’arrêter » (l.4), cela induit la mouvance des choses, le caractère éphémère de l’existence. Le décor devra donc paraître légèrement mouvant , instable, bancal. On pourrait même oser accrocher une vanité sur le mur, ces peintures baroques rappelant le « memento mori » et la vanité de l’existence. L’épouse du roi affirme aussi qu’ « il n’y a plus de jour ; il n’y a plus de nuit »(l.6). Les luminaires : Soleil , Lune ou étoiles s’emballent et ne répondent plus à la logique que les hommes ont voulu leur donner. Des dessins représentant le Soleil et la Lune pourront apparaître sur scène et disparaître aussitôt ou bien nous pourrions faire figurer un croissant de Soleil. Le monde devient illogique, insensé et absurde car c’est son essence même. De même, le chemin emprunté par le roi pour accéder à son trône pourrait être un cercle fermé pour dire le recommencement éternel des choses. Marguerite met en garde son mari : « Ne tourne pas la tête »(l.10) ; on note ici une référence biblique : la femme de Loth changée en statue de sel pour avoir tournée la tête pour contempler la destruction d’origine divine de la ville de Sodome. Quant aux animaux présents dans l’extrait je les voudrais difformes ; le loup ne sera pas un loup , après tout peu importe puisqu’il n’existe pas « il n’existe pas »(l.11). Je vous laisse le choix de sa représentation physique sur scène M.Alcandre. Le mendiant et la vieille femme seront comme des spectres, flous et diffus ; eux aussi ne sont qu’illusions. Le roi est également défini comme « un peintre » (l.2) passionné par le monochrome. Ainsi vous pourriez placer un grand monochrome , d’abord de couleur, puis vous le remplacerez par une toile entièrement noire quand la vision des couleurs sera altérée ; là encore l’usage des techniciens pourrait se révéler judicieux. Pour conclure je voudrais déjà vous remercier d’avoir lu et accepté , car vous les accepterez , mes conseils. J’attends avec la plus patiente des impatiences le résultat final sur scène. Mais ne vous contentez pas d’appliquer mes recommandations , ajoutez aussi votre vision de l’œuvre car le metteur en scène c’est vous et comme le dit si justement Antoine Vitez « Une mise en scène n’est jamais neutre ; toujours, il y a un choix ». J’ai ma propre interprétation du Roi se meurt , une pièce qui ne m’appartient plus à présent, vous avez la vôtre , les lecteurs la leur, les acteurs ont la leur aussi tout comme les spectateurs. C’est comme cela que je vois le théâtre : un monde magique et illusoire où les différentes visions se confrontent, s’opposent, se heurtent, se rencontrent , s’entrechoquent, s’unissent et s’harmonisent. Cordialement. Eugène Ionesco. The Young Cop |
| | | Lithildren Valbeön Exilée
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~ GRIMOIRE ~ -: Elfe Noldo -: ~ 400 ans -:
| Jeu 29 Oct 2015 - 19:27 | | Learamn, il n'y a pas de quoi rougir. Ton texte, enfin TES textes, sont d'une belle qualité. Pour le Bac, je n'ai pas bien fait...
Ne laisse pas une jalousie inutile te prendre en lisant mes écrits, il n'y a pas de quoi, je n'ai pas une excellente plume ou une écriture extraordinaire. Et si tu regardes bien, j'ai même repris des paroles de chansons pour compléter (comme "jardin de lumière et d'argent"). |
| | | Elendüril Rôdeur
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~ GRIMOIRE ~ -: Humain Dunadan -: 27 -:
| Sam 2 Jan 2016 - 12:34 | | Il y a une semaine environ j'ai repris un jeu en ligne que javais arrêté quelques mois avant mon inscription sur le forum.dans ce jeu n'arrivant pas à trouver une alliance qui me convenait ou plutôt que je remplissais les conditions d'entrées. j'ai décidé de fonder ma propre alliance et voici le Role-play de présentation. - Aligator427 a écrit:
Bonjour à vous,
Je suis Aligator427, j’ai dix-sept ans et demi et je viens de quitter la maison familiale. Mes parents me destinaient à une vie « meilleure ». Ils me voyaient rester à Loss, l’une de ces méga-cités de la planète Pédrosia, où je trouverai forcément un métier qui me plaira, une femme, des enfants et un appartement. Bref, une vie tout à fait normale et ennuyeuse à souhait.
Moi, je rejetais toute la société, tout ce côté artificiel où il fallait porter un masque, faire semblant d’être une personne que nous n’étions pas réellement. Il faut dire qu’à l’époque, j’étais un anarchiste refoulé car je ne mettais pas mes pensées en action jusqu’au jour où j’ai fait la rencontre de voyageurs. Les voyageurs sont des personnes qui ont décidé de rejeter le dictat de la société pour vivre une vie en harmonie avec les sentiments et les personnes. Alors parfois, ils sont mal vus car ils font et disent ce qu’ils veulent sans aucune retenue. J’ai eu l’occasion de faire leur rencontre aux abords de la porte d’entrée de la cité. Lieu où ils étaient tolérés à conditions qu’ils se portent à carreau. C’est une place sur laquelle, il y a plusieurs étals pour les principaux produits pour les Voyageurs. Il y a aussi une taverne où ils peuvent trouver un lit et un repas chaud en échange de quelques crédits. A cette époque-là, je fréquentais régulièrement ces établissements et ce que j’aimais avec eux c’est que malgré le regard des autres qui est relativement négligeant, ils vivent une vie heureuse.
En parlant avec certains d’entre eux, j’ai découvert une pensée alternative, et ils m’ont appris aussi de leur vie qui bien qu’elle ne soit pas facile leur apporte tellement de bonheur car elle est avant tout faite sur de réels rapports humains, sans masque ni fioriture.
Plus le temps passait, plus j’avais envie de rejoindre l’un de ces groupes. Un jour, j’ai eu l’opportunité et je l’ai saisie. C’est alors que j’ai rejoint l’un de ces groupes. Au début, j’ai eu un peu de mal à m’habituer au rythme des journées et je me suis assez vite senti isolé. C’est alors que j’ai fait l’effort d’aller vers les autres et de m’intégrer un peu plus au groupe.
En parlant de ce qui n’allait pas avec eux, ils m’ont donné des conseils et m’ont remonté le moral. Rapidement, je me suis habitué à marcher autant chaque jour, à monter les tentes, comment organiser la défense car le risque zéro n’existe pas. Plus tard, une fois que mon endurance s’améliora, je commençais à suivre les veillées.
La chose qui me surprit le plus, c’est quand nous nous arrêtions dans les villages. L’accueil se faisait beaucoup plus chaleureux. A croire qu’ils avaient fait de grandes choses pour ces villages. Souvent les ambiances étaient festives et joyeuses. C’est là que j’ai appris à connaitre mes limites mais aussi les repousser afin d’aider ces personnes qui avaient besoin d’aide pour des tâches où il leur manquait certaines connaissances ou qu’il leur fallait être plusieurs pour achever une tâche à temps.
Je suis resté plusieurs années à parcourir les chemins et les routes en leur compagnie jusqu’au jour où j’ai fait part au leader du groupe, mon désir de fonder mon propre groupe afin d’avoir de nouvelles personnes avec qui arpentait les chemins et découvrir de nouveaux horizons.
Merci d'avoir pris le temps de lire ce petit message sur ma vie. Si vous souhaitez faire partie du groupe vous êtes bienvenue.
Aligator427
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| | | Lithildren Valbeön Exilée
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~ GRIMOIRE ~ -: Elfe Noldo -: ~ 400 ans -:
| Dim 1 Mai 2016 - 19:40 | | Des ces moments où mon coeur se fane, j'écris pour dire l'indicible, ce que je ne saurais exprimer autrement. Voilà donc mon dernier texte... Il faut écouter Red - Hymn for the Missing et Alex & Sierra - Little Do You Know - Fleur Fanée:
Assise à la fenêtre de sa chambre, son regard se perdait parmi le paysage citadin. Le jour semblait triste, la ville recouverte d'un linceul de brume, l'air était froid et lourd. Le ciel était couvert, et bientôt il pleuvrait. Les larmes roulaient sur ses joues douces, ses yeux rougis fixaient le vide, elle était immobile, comme morte là. Elle tenait dans la main une rose pâle, dont deux pétales s'étaient détachées pour s'accrocher comme des souvenirs perdus sur sa jupe en dentelle noire. Elle serrait dans l'autre main un pendentif ovale avec une photo sous une petite vitre brisée, le serrant comme pour l'ancrer en elle. - Ca fait deux jours qu'elle n'est pas sortie de sa chambre... Tu penses qu'on devrait aller la voir ? - Chérie, il vaut mieux la laisser. Elle traverse une période très difficile. - Tu as raison. Les deux adultes regardaient l'escalier d'un air inquiet. Deux jours sans voir leur fille, deux jours qu'elle était assise à sa fenêtre sans bouger. Boire ou manger ne l'intéressait plus. Elle s'était sentie mourir, et maintenant un vide demeurait en elle, comme une absence éternelle, une partie d'elle disparue derrière laquelle elle voulait courir. Jusqu'à ce qu'elle se souvienne pourquoi ce vide sidéral dans son être. Une vie s'en était allée, et elle avec. Elle n'avait de cesse de ressasser ses souvenirs pendant que la rose fanait dans sa main, perlant sur sa jupe ; et dehors les larmes du ciel tombaient en un fin voile, attristant encore plus le paysage déjà gris et peu attirant. Une fois la nuit tombée, elle descendit. Ses parents dormaient. Elle les regarda, et une poignée de roses blanches dans la main, et le pendentif autour des roses, elle sortit de la maison. Sous la pluie, sans capuche ni parapluie, elle marcha, serrant les fleurs contre sa poitrine. Sa chemise noire et sa jupe en dentelle furent rapidement trempées ; ses cheveux noirs lui collaient au visage, au cou, son collier serré contre son cou semblait la serrer un peu plus. Les gens encore dehors à cette heure-ci pensaient voir un fantôme, puis ils lâchaient un "Pauvre enfant..." en la reconnaissant. Elle continuait de marcher, n'écoutant rien ni personne à part la pluie et ses pas, les rires disparus, revoyant les courses dans la rue et les sourires, la joie perdue, effacée en une seconde, noyée parmi les ombres. Elle arriva sous une arche, et n'eut pas besoin de lire l'inscription en lettres gravées et calligraphiées. Elle marcha parmi les tombes, et lentement, comme dans une procession funèbre, elle s'approcha de la tombe qu'elle voulait voir. Elle s'assit à genoux devant, et posa les fleurs et le pendentif sous la photo d'une très beau jeune homme souriant. "A Kévin, notre lumière dans l'obscurité, le seul amour d'Elena" était écrit au-dessus, avec ses dates. Il n'avait que dix-huit ans, elle dix-sept. Ils se connaissaient depuis l'enfance, et s'aimaient depuis l'adolescence. Jamais une dispute n'avait éclaté entre eux, jamais un mauvais geste, jamais un mot de travers. Le bonheur avait été parfait. Elle se remit à pleurer, franchement cette fois, bruyamment, puis elle tourna son visage vers le ciel et hurla de désespoir, de rage et de détresse. Quand sa voix se brisa, elle fixa la photo souriante du garçon, et l'effleura. - Arrête de sourire... Elle tomba de fatigue devant la tombe de son petit ami. - Docteur, elle va bien ? Elle ouvrit les yeux, doucement. - Oui, ne vous en faites pas. - Oh, tu nous a fais si peur, Elena ! Elle regarda le ciel par la fenêtre. Les nuages s'étaient levés, et le bleu était brillant, radieux. Elle était coincée dans un lit d'hôpital. Elle avait attrapé si froid qu'elle avait dû être amenée d'urgence ici. - Ils ont proposé un suivi psychologique, mais on a refusé. Elle n'émit aucun son. Sa voix était encore brisée, et elle ne pourrait pas parler avant un moment. Enfin à la maison. Elle était debout devant un miroir cassé à un des coins supérieurs, déformant cette partie du visage d'Elena. Elle avait maigri depuis une semaine ; son teint était pâle, ses yeux ternes et cernés ; ses cheveux sales et mal coiffés ; sa jupe déchirée et abîmée, sa chemise froissée et mal mise. Elle se fichait de son apparence : à qui plaire, de toute façon ? Le seul qui comptait était parti la semaine dernière. Si seulement il n'avait pas traversé la route, et si seulement le conducteur n'était pas ivre et endormit au volant, si seulement c'était elle et pas lui. Elle tourna le miroir vers le mur et balaya sa chambre du regard. Tout les meubles étaient renversés et vides, les affaires étant éparpillées au sol. Son âme, son coeur, sa vie ressemblait à cela : aucun sens, pas de but ni d'ordre. Rien n'allait plus pour elle. Son ventre gargouillait, mais elle s'en fichait. Elle n'avait plus envie de mâcher quoi que ce soit, et ne faisait que boire depuis son retour de l'hôpital. L'été était bien triste. - NON ! Je refuse ! Elle criait. Ses parents se regardèrent, et baissèrent les yeux, pour regarder leur fille levée ayant tapé contre la table avec les mains. - Vous voulez que j'oublie Kévin comme on oublie une mauvaise expérience, comme un chiffon chassé d'un geste de la main, une poussière nettoyée ! - Déménager n'est pas si terrible. Tu pourras... - Vous ne comprenez rien ! Je ne peux pas partir, l'abandonner, renoncer à lui ! Il était ma vie, mon amour, ma raison de vivre, et je devrais renier tout ça pour un sourire ?! C'est n'importe quoi ! Je refuse de partir d'ici ! - Ca suffit, maintenant, Elena ! cria sa mère en se levant aussi. Tu vas obéir, pour une fois ! J'en ai assez de tes crises de gamine, et nous allons déménager ! Elena écarquilla les yeux, puis fila dans sa chambre en pleurant. - Ils veulent que je t'abandonne... Je ne peux pas, mon amour... Une douce chaleur l'entoura, et elle sentit le souffle de son amour l'envelopper, la réchauffer. - Je serais toujours là, où que tu ailles... Elle sourit, et s'endormit.
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| | | Elendüril Rôdeur
Nombre de messages : 152 Age : 32 Localisation : En patrouille Rôle : Rôdeur Arnorien
~ GRIMOIRE ~ -: Humain Dunadan -: 27 -:
| Lun 28 Aoû 2017 - 0:31 | | Ce que j'ai écrit est une chanson qui a été commencé à être écrite sous le coup de la colère que j'ai évacué en écrivant et j'ai fini d'écrire à tête reposée, ce qui m'a permit d'affiner et de changer une grosse partie.
Perdu dans les méandres de mes pensées, Je dois avancer, Pour survivre, pour vivre, Je suis au pied du mur.
Je n'ai pas le choix, Que d'avancer, Je vais foncer dans ce putain mur, Pour éviter de souffrir le martyr.
Si je continue ainsi, Je le traverserai, J'y laisserai des plumes, Mais enfin ce mal cessera t-il ?
Ce n'est qu'une simple phrase; Seulement lui dire ouvertement, Ce que je ressent,
Mais cette simple phrase, Me fait souffrir , Car je n'arrive pas à lui dire, Alors qu'il serait tellement , Plus libérateur d'aller lui parler !
Car je n'ai pas peur, De continuer à avancer, Sur le chemin de ma destinée, Pour affronter les adversité, Qui m'y attendent.
Seulement sa réponse, Me fait tellement flipper, Que je suis tétanisé. Et je n'ose pas lui en parler, Car je sais qu'au fond de moi, Elle ne sera pas celle espérée...
Alors que cette personne, Ne tentera pas de me détruire, Car elle tient à moi ! Car elle tient à elle ! Car elle tient à nous !
Putain de sentiment, Mi ange, Prêt à t'élever, Mi-démon, Prêt à t'effondrer,
Toi, petit humain, Tu dois résister à ces entités, Qui sont plus fort que toi ! Qui t'habite ainsi que tes pères Jusqu'à la naissance d'Adam
Tu n'es qu'un bombe Prête à exploser Seulement tu ne détient Pas le détonateur
Jamais tu dois exploser Tu te dois de te contrôler Pour éviter de tout perdre De tout perdre, de tout perdre à jamais
J'avance Jamais je n'exploserai |
| | | Lithildren Valbeön Exilée
Nombre de messages : 366 Age : 26 Localisation : Les Terres Sauvages Rôle : Exilée, Gardienne d'Ost-in-Edhil involontaire
~ GRIMOIRE ~ -: Elfe Noldo -: ~ 400 ans -:
| Mer 17 Avr 2019 - 17:50 | | Qu'est-ce donc ? Presque deux longues années sans déterrer ce sujet ? Eh bien, il est de mon devoir (ou pas) de lui faire honneur une fois de plus.
Soleil levé, cri strident de la boîte bizarre retentit et je lève la tête. Je fixe la porte, dans l'attente la plus totale, le cœur battant. Je baisse un peu la tête, comme si je m'apprêtais à bondir puis j'entends le cliquetis de la poignée. Je relève les oreilles et la tête, sors la langue et met à haleter avec joie. A la seconde où mon Ami de Vie apparaît, je jappe et secoue vigoureusement la queue. Quel bonheur de le voir ! Oh oui oui oui ! Je saute de mon panier et presse le pas vers lui sans m'étirer. Il me flatte rapidement la tête et se dirige vers le Divin Placard. C'est celui où mon grand sac de croquettes est, et je ne peux pas l'atteindre. Je vais chercher mon bol, trop impatient de recevoir ma pitance matinale. Ses lèvres s'étirent et je vois ses dents. J'ai appris au fil du temps que ça veut dire que mon Ami de Vie est content. J'agite la queue en posant mon bol et il émet un bruit bizarre quand je lève la patte sur mon bol, langue dehors et yeux rivés sur les croquettes. Ce bruit là, je l'appelle "Hoquet amusé" parce qu'il ne le fait que quand je fais quelque chose qui lui paraît amusant. Je ne sais pas pourquoi, je ne fais que demander à manger. Mais c'est pas grave : au moins mon Ami de Vie est heureux, alors je suis heureux ! Je jappe d'impatience et il me sert enfin à manger.
Je gobe mon repas en quelques bouchées et me poste assis près de mon Ami de Vie. D'alléchantes odeurs d’œufs brouillés, de viande, de pain, de café et d'orange parviennent à mon museau. Je connais ces odeurs par cœur ! Cela fait quatre ans que je vis chez mon Ami de Vie et j'ai retenu chacune de ses habitudes. Je sais d'ailleurs qu'il va prendre son repas du matin sur la table en regardant la Grande-fenêtre-avec-des-images-qui-bougent, puis aller se laver, mettre des peaux bizarres colorées qui recouvriront son corps puis partir jusqu'au soir. Enfin, il fait ça cinq fois de suite puis arrête deux fois, puis recommence. Et j'ai compris que ses cinq jours d'absence sont les jours où il fait quelque chose de typique à son espèce, puis le cycle se termine avant de reprendre. Je connais bien son espèce ! Ils sont bizarres.
Et aujourd'hui, c'est la fête ! Il ne part pas, aujourd'hui. Hier non plus d'ailleurs. Ça veut dire que demain il s'en va et donc que je dois en profiter ! Il est assis sur le Grand-Long-Panier avec son plateau de repas sur les genoux. Je suis assis près du Grand-Long-Panier et j'attends qu'il tapote le coussin à côté de lui. Je n'ai pas le droit de monter sauf s'il m'autorise. Il mange son repas, pose le plateau sur la table en verre qui fait ma taille puis tapote enfin le Grand-Long-Panier à côté de lui. Je saute et m'allonge confortablement en posant ma tête sur ses cuisses. Il me caresse et je sais que je suis heureux. Le temps passe, je somnole quand soudain une sonnerie venant de l'entrée retentit.
Je saute sur mes pattes et fixe la porte. Il exprime son amusement mais m'ordonne de me taire avec un "Chut" que j'ai bien retenu. Il me dit de descendre du Grand-Long-Panier et me fait m'asseoir. Il va ouvrir la porte et je vois une femelle de l'espèce de mon Ami de Vie. Je sais que c'est une femelle parce qu'ils ont pas la même odeur hormonale. Et là je sens pleeeiiiin d'hormones qui émanent de lui. Celles de l'accouplement. Moi je suis pas content. Sa femelle me regarde et ne daigne pas m'accorder de l'attention. Elle me chasse discrètement d'un coup de tibia dans l'épaule quand elle approche du Grand-Long-Panier et me dit sèchement d'aller au panier. Je regarde mon Ami de Vie qui me dit la même chose avec plus de douceur. J'obéis parce que je suis un bon chien mais j'aime pas sa femelle. Je vais dans mon panier et je les entend parler, parler, parler. Je comprends peu, juste quelques mots que j'ai appris à reconnaître pendant mon dressage. Je les regarde depuis mon panier, jaloux. C'était NOTRE journée ! Elle est venue tout gâcher. Quand elle vient après une journée d'absence de mon maître, je me dis que c'est pas grave, ça fera plus de temps pour lui et moi pendant qu'il sera là.
Mais cette fois-ci les hormones d'accouplement sont remplacées par des voix fortes. Sa femelle est debout, faisant de grands gestes et me montrant. J'entends mon nom mais elle est très en colère. J'ignore pourquoi. Lui aussi crie et dit mon nom. Qu'est-ce que j'ai fais ? J'ai fais quelque chose de mal ? Elle approche de moi et me saisit par le collier. Je couine et résiste alors qu'elle me traîne vers la porte. Je suis un gentil chien alors je ne la mords pas mais je couine et abois à l'aide. Mon Ami de Vie la retient et me libère de son emprise. Je cours me réfugier dans mon panier, queue entre les pattes. J'ai entendu une claque, plus forte que quand mon Ami de Vie me tape sur le museau si je fais une bêtise. Puis sa femelle s'en va en claquant la porte. J'ai eu très peur et mon Ami de Vie est furieux. Il me jette un regard terrible et je me fais si petit que je veux disparaître. Il approche et souffle, essayant de me rassurer. Je crois qu'il me dit que c'est pas ma faute. Il me caresse et me prend dans ses bras. Je suis un gros chien mais mon Ami de Vie s'en fiche, il me porte jusqu'au Grand-Long-Panier et m'y pose avec lui. Je suis de nouveau heureux, même si je suis inquiet. Sa joue est toute rouge, il doit avoir mal. Je tend le cou et vient lui léchouiller la joue. Il étire les lèvres. Pour une fois il ne dit rien quand lui léchouille le visage : d'habitude il râle et me repousse gentiment.
Plus tard dans la journée, mon Ami de Vie décide qu'il en a marre d'être immobile même si je sens qu'il est malheureux. Il se lève, met ses peaux qui le recouvrent et va chercher mon harnais. Je saute et jappe de bonheur. Ses yeux sont tristes mais il étire les lèvres. Je vis pour le rendre heureux et j'aime le voir étirer ses lèvres. Si il le fait une fois par jour alors je fais mon travail de chien. Mon but dans la vie est qu'il m'aime et de le rendre heureux. Encore plus quand il est triste. Pour la petite histoire, mon Ami de Vie m'a trouvé tout seul dans une rue sombre. Je n'avais pas de frères et sœurs, j'étais tout seul avec ma maman. Tout bébé, elle me disait que j'étais le dernier, que les Bipèdes lui avaient enlevé ma fratrie et qu'elle voulait tout faire pour me garder avec elle. Elle me prenait par le cou et me promenait ici et là dans les graaaaaaandes niches des Bipèdes, réclamant à manger pour elle et moi. Mais un jour, un méchant Bipède l'a trouvée dans une ruelle. Il a prit un grand bâton et a frappé ma maman. Pendant qu'il lui faisait du mal, elle m'ordonnait de me taire et de rester caché. Elle se défendait mais il était plus rapide et plus fort et elle n'a plus bougé. Je ne sentais plus la vie en elle. Je savais ce qu'il venait d'arriver et j'ai pleuré, pleuré, pleuré, pleuré. Ma maman ne bougeait plus et j'étais tout seul. Je ne sais plus combien de temps je suis resté tout seul mais mon Ami de Vie passait par là et, attiré par l'odeur et mes couinements, il est venu et m'a prit avec lui. Il a parlé à une boîte bizarre qui fait du bruit, pas très grande, et des gens sont venus prendre ce qu'il restait de ma maman. Et je suis resté avec mon Ami de Vie. Il a prit soin de moi depuis ! C'est vraiment un être très généreux. Pas comme celui qui a tué ma maman.
J'ai pensé à ça pendant qu'on marchait dans la ville. J'ai entendu mon Ami de Vie dire ce mot, ce son, de nombreuses fois. Il m'emmène au parc où il y a d'autres chiens. Je suis tout content, je vais revoir mes copains et copines ! Mon meilleur ami, c'est un chien noir appelé Rex. Il m'a dit que c'était un Doberman. Je sais pas trop ce que ça veut dire mais il est obligé d'avoir un Cache-Gueule parce que les Bipèdes ont peur qu'il morde un autre chien ou un Bipède. Mais Rex, il est tout gentil ! On joue ensemble depuis qu'on est petits et on s'entend très bien. Moi je suis un Beauceron croisé Labrador. Bizarre, hein ? Ma maman s'était enfuie d'un élevage parce qu'elle ne voulait pas me perdre, alors elle a vécu dans la rue. Quand on arrive au parc, mon Ami de Vie va s'asseoir sur un banc pendant que je vais retrouver Rex et d'autres chiens. On joue tous ensemble et je m'amuse comme un fou.
Soudain j'entends un cri. Je le reconnais : c'est la femelle de mon Ami de Vie. Elle vient de crier parce qu'elle crie sur mon Ami de Vie. Je me redresse. - Qu'est-ce qu'il se passe ? me demande Rex. - C'est sa femelle. Ce matin ils se sont criés dessus. La femelle de mon Ami de Vie sort quelque chose de son sac et le pointe sur mon Ami de Vie. Elle pue la haine et lui sent la peur. Elle crie, crie fort et soudain un bruit part et blesse mon Ami de Vie. Il tombe par terre et je sens l'odeur âcre du sang. Ni une ni deux, je fonce sur elle en aboyant. Je cours si vite qu'elle n'a pas le temps d'anticiper mon arrivée. Je la bouscule, elle trébuche et se ressaisit. Je me met près de mon humain, de manière protectrice. Je suis devant lui, crocs à découvert, grognant de menace. Elle me fixe avec stupeur et pointe à nouveau la chose. Mais sur moi cette fois. Ne pas attaquer, ne pas attaquer, ne pas attaquer. Rex m'a dit que si j'attaque un Bipède, ils vont croire que je suis un méchant chien. Alors j'ai appris à ne pas attaquer. Je reste planté devant mon Ami de Vie qui a peur et est blessé, grognant. Les autres Bipèdes ont peur de s'approcher. Un nouveau bruit retentit et je sens une douleur si vive que j'hurle de douleur. Quelque chose est entré dans mon épaule et me brûle, me fait mal. Le sang a jaillit et mon Ami de Vie a crié mon nom. J'ai titubé de côté, choqué de cette douleur. Ma patte me fait si mal que je n'arrive plus à la poser. La douleur me fait tourner la tête, je ne sais plus ce qu'il se passe. Je mélange les odeurs, sonné. Je dois reprendre mes esprits. Dans un éclair de lucidité, je vois la femelle pointer le Porte-Douleur sur mon Amie de Vie une seconde fois. Non ! Je saute et le bruit retentit encore.
Mais cette fois je ne me relèverais pas. Je ne saurais pas non plus que des Bipèdes qu'on appelle "policiers" sont arrivés et ont arrêté la femelle. Je ne saurais pas que mon Ami de Vie a survécu parce que je me suis sacrifié pour lui. Je ne saurais rien de tout cela car j'ai donné ma vie pour celui qui a sauvé la mienne quand j'étais bébé.
J'ai accompli mon devoir de chien fidèle. J'ai accompli mon devoir de compagnon.
J'ai accompli mon devoir d'ami. |
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