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 Devant les murailles d'Assabia...

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Forlong
Tribun Militaire d'Arnor
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Forlong

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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptyJeu 12 Aoû 2010 - 2:06
Le soleil du désert était déjà bas dans le ciel, mais brûlait toujours avec autant d'ardeur, comme s'il désirait montrer toute sa puissance juste avant de céder place à la nuit.

Le soleil...il était sans doute le seul victor du jour. La chaleur terrible transformait la lutte en torture...les chevaliers en armure lourde souffraient le plus. Le métal brillant de leurs plastrons atteignait des températures terribles, brûlant leurs corps, le sable omniprésent pénétrait dans chaque trou, grinçant contre l'acier, limitant les mouvements...Ainsi, beaucoup de nobles seigneurs de guerre, entrainés dans la maitrise de la lance et de l'épée depuis leur enfance, succombèrent aux attaques des hommes du désert vêtus de robes et d'armures de cuir légères.

Les pertes étaient terribles des deux côtés, mais le Gondor avait souffert le plus. Le manque d'organisation, lié à la situation stratégique défavorable et au manque d'expérience au combat dans ces conditions climatiques, s'avéra catastrophique pour l'armée de Méphisto.

Le repli et le regroupement au campement étaient la seule alternative à la défaite totale. Le chevalier du Loup le savait très bien.

L'étalon puissant de Dol Amroth s'arrêta à une dizaine de mètres des murailles de la cité, ses sabots soulevant un nuage de poussière. L'armure du guerrier brillait dans les derniers rayons du soleil. Les gouttes de sang qui recouvraient le plastron s'enflammèrent tels des rubis pendant un bref moment. Oui...pendant un bref moment il y avait quelque chose de beau dans cette silhouette flamboyante dans le désert au bout du monde...

Mais la beauté disparut bien vite, dévoilant son vrai visage. Une fine couche de poussière recouvrait l'armure du chevalier, des tâches rouges de sang avaient souillé le blanc immaculé du loup sur sa cape noire. Les côtes de l'étalon étaient recouvertes de transpiration, sa respiration était courte et rapide.

L'armure argentée était un chef d'oeuvre. Légère et construite de façon à laisser passer l'air mais non les lames ennemies, elle avait permis au guerrier de combattre malgré les conditions extrêmes. Cependant, malgré la perfection de son accoutrement, l'homme était recouvert de transpiration et respirait lourdement.

Une voix féminine détourna l'attention du chevalier de la chaleur. Il écouta les paroles de Drryz tout en la regardant avec curiosité. La femme avait des traits elfiques, mais sa façon de parler familière et sa posture montraient qu'il s'agissait d'une demi elfe. Le chevalier écouta les paroles de la mercenaire avec surprise, fronçant les sourcils sous son heaume. Il finit par répondre d'une voix grave, tout en jetant un regard dans la direction des murailles:

-C'est une proposition courageuse, et il est possible que vos origines elfiques vous auraient permis de réussir là ou un humain échouerait sans doute...mais cette idée reste trop suicidaire. En escaladant les murailles, vous seriez à la pitié des archers qui s'y trouvent. Ils pourraient vous arroser d'huile bouillante ou de pierres...même si vous parvenez jusqu'en haut, même le meilleur bretteur ne peut faire poids contre cinquante guerriers...ce serait gâcher votre vie pour rien. Non!
Si vous voulez sauver des vies, faites le autrement. Nos hommes se replient en ce moment...que les Valar soient loués.
Mais beaucoup se trouvent encore à l'intérieur de la cité. Si les portes se referment, ils mourront tous. Il me semble qu'un détachement de nos hommes tiennent encore la position...aidez les, et ne perdez pas contrôle de cette porte, des dizaines des vies en dépendent!

Sur ces mots, le chevalier serra légèrement ses genoux sur les côtes du cheval; l'étalon blanc réagit immédiatement, et se mit au galop.

L'épée du chevalier siffla dans l'air et laissa une longue marque rouge sur le cou d'un Assabien, qui s'écroula par terre, égorgé. Le cavalier s'arrêta devant un Gondorien blessé à la tête, et lui demanda d'une voix urgente;

-Où est le Roy?!

-Le Roy a profité du fait que les Assabiens avaient ouvert les portes de la cité pour faire sortir leurs cavaliers...avec un régiment de sa garde personnelle il s'est dirigé vers le centre de la ville dans l'espoir de retrouver son fils. Je ne sais pas ce qu'ils sont devenus, je crains le pire. J'ai vu des hommes portant l'étendard du cygne les suivre peu de temps après. La porte d'Assabia est en ce moment sous notre contrôle, elle a été prise dans un acte de bravoure par une des compagnies de mercenaires sous nos ordres...mais ils ne tiendront pas longtemps. Si nous perdons contrôle de la porte, le Roy n'aura plus aucune chance de survie...s'il est encore en vie. Mais qui êtes vous, chevalier?

L'homme ne put recevoir une réponse à sa question, car même avant qu'il n'ait le temps de finir son monologue, le chevalier du Loup s'était élancé dans la direction des portes de la ville...

Le Roy...le chevalier serra ses dents, essayant de ne pas sombrer dans le désespoir. Il avait espéré que Méphisto s'était chargé du repli de ses hommes, tentant remettre l'ordre dans cette lutte désastreuse. Mais non. Le Roy lui même s'était élancé dans la gueule du lion, aveuglé par l'angoisse et l'espoir aveugle de retrouver son fils. Le chevalier accéléra. Il devait sauver Méphisto à tout prix...

L'étalon blanc galopait à travers les ruelles...des corps recouvraient le sol. Des Gondoriens pour la plupart. Leurs visages tordus dans des grimaces de rage, de peur ou de douleur n'avaient rien de beau. Dans le soleil du désert, le sang perdait vite sa couleur écarlate, laissant des traces de couleur de rouille sur les vêtements de cadavre. Les ombres jetées par les maisons se faisaient de plus en plus longues au fur et à mesure que le soleil finissait son voyage quotidien dans le ciel...cachés dans l'ombre, les grimaces des morts semblaient moqueurs, grotesques...un frisson parcourut le dos du chevalier, mais il galopait toujours.

Il entendit quelque part derrière lui des paroles criées dans la langue locale; un carreau d'arbalète siffla à quelques dizaines de centimètres de son oreille. Il accéléra encore.

Soudainement, un groupement d'hommes devant lui attira son attention. Oui, c'était bien la bannière de l'arbre blanc qui flottait dans l'air. Il se retrouva dans la place centrale de la cité, et son coeur s'arrêta pendant un bref moment lorsqu'il vit le danger de la situation...Méphisto combattait tel un démon, entouré de quelques guerriers fidèles dont le porte étendard. La majorité de sa garde gisait à terre, morte, parmi d'innombrables corps des Assabiens.

Les hommes de l'Est étaient bien trop nombreux. Ils se jetaient sur le petit groupe d'hommes telle une vague noire. Que faire...Soudainement, son regard fut attiré par un autre groupe d'hommes qui venait de sortir d'une autre ruelle. L'espoir apparut à nouveau dans le coeur du chevalier. Dol Amroth! Et l'homme qui les menaient...oui...c'était bien lui...pouvait il le reconnaitre? Non. Impossible. L'heaume dissmulait la plupart de son visage ainsi que ses cheveux, un foulard noir recouvrait son menton et ses lèvres. L'acoustique étrange de l'heaume transformait même sa voix. Non. Personne ne pourrait le reconnaitre.

Pendant que ces pensées chaotiques traversaient la tête du chevalier, son corps effectuait des actions avec un automatisme acquis suite à des longues années d'entrainement. Galopant dans la direction du Roy à travers la foule des Assabiens, il assénait des coups puissants avec son épée, tout en parant les attaques maladroites des Assabiens avec son bouclier. Les hommes de l'Est, surpris par l'apparition inattendue de ce guerrier étrange, mourraient avant qu'ils ne puissent réagir.

Le cavalier arrêta son cheval juste à côté du Roy, respirant lourdement. Les guerriers de Dol Amroth étaient de plus en plus près aussi.

Le chevalier du Loup dit à Méphisto:

-Mon Roy...nous devons tenter une percée. Une compagnie de mercenaires sous les ordres du Gondor tiennent encore les portes d'Assabia, mais cela ne durera pas longtemps. Si ils nous enferment dans la ville, nous ne survivrons pas la nuit!

***

Pendant ce temps, la compagnie de mercenaires défendant la porte était dans une situation difficile...une compagnie de Variags, les hommes cruels de l'Est, barbus et armés de haches, faisaient tout pour reprendre contrôle de l'entrée de la cité...


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Eaque, frère d'Eaquem
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptyLun 16 Aoû 2010 - 21:05
HRP/ Je commence faiblement... Faut pas que je dise trop de bétise.../HRP



Les fantassins avançaient en ordre de bataille depuis un bon quart d’heure. Il se tenait au milieu d’eux, l’écharpe bleu caractéristique de son grade passant sur son corps. La dune de sable se termina et il vit.

Il vit la cité et le campement.

La bataille.

La guerre avait commencé. Les quelques chevaux qu’il avait à sa disposition furent dépêché au campement pour obtenir des informations. Ne jamais se lancer dans une action militaire sans avoir des renseignements.

A dire vrai il en avait. Il était au courant de toute la politique du Gondor depuis pas mal de temps, suivant de loin les décisions du Roy et celles de ces homologues. Mais depuis quelques temps il s’était retiré du service pour s’occuper de son cousin et lui apprendre de nombreuses choses : comment se battre, comment diriger des hommes, comment vivre en homme. Le petit gars avait vécu chez les menuisiers, avec des nains, mais jamais avec des chefs…

Lui oui. Lui était un des seigneurs du Gondor. Un homme de talent. Un homme de force. Un homme de courage. Un amiral du Gondor.

Eaque. Grand maître de la flotte de l’Arbre Blanc après le Roy. Vainqueur l’Empire Astral.

Il était revenu pour la guerre. Et il allait apporter tout son soutient au Roi.

La bannière bleue représentant les armes de sa famille – un cygne blanc au dessus d’une épée noire – celles de son oncle maternel Berund, furent levées. Les bannières de la première compagnie d’infanterie de marine de Simol claquèrent dans le ciel. Qu’importe si elles étaient vues. Il fallait qu’elles soient là.

Les soldats, équipé comme tout bon marin avec des armures légère en cuir, des boucliers dans le bois le moins lourd, armés tous d’épée, de lance courte d’arbalète se mirent en marchent. Leur tenue était beaucoup plus confortable que celle des soldats de l’infanterie engoncée dans leurs lourdes armures de métal…

Comme le voulait la tenu d’opération dans le désert – il arrivait plus d’une fois au soldat de la marin de se battre sur ces terres inhospitalières – les capes avaient été abandonnée roulée et enroulaient le paquetage de chaque hommes : hors de question de souffrir de la chaleur sous ce soleil. Mais interdiction d’abandonner une cape si utile la nuit. Car lorsque le soleil ne nourrit plus le sable de sa chaleur, c’est un grand froid qui frappe les terres du Sud…

L’épée d’Eaque frappait contre sa taille. Il la regarda. Un instant il crut la revoir, l’épée de son oncle, l’épée noire de Brethil. Mais non. Celle-ci n’était plus à lui. Il l’avait donné comme heaume du dragon à son jeune cousin. Celui-ci était avec les douze derniers chevaliers de sa maison à arpenter les terres du milieu. Il se devait de rejoindre Minas Tirith et le Roy Mephisto lorsqu’Eaque le convoquerai.

C’était une épée d’amiral. Un ouvrage de maitre. Faite par le seigneur des montagnes bleues en personne, le nain roux Toner Ghomenar. Brillante comme les étoiles, son épée resplendit lorsqu’il la sortit de son fourreau. Il regarda les runes gravées dessus. Les inscriptions répétant le cri de ses ancêtres. Cri qu’il avait fait sien.

Aurë Entuluyava…

Ce qui veut dire le jour reviendra…

Eaque était revenu…

Avec lui deux cents hommes armés pour combattre dans le désert...
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Dwilidan
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptyLun 23 Aoû 2010 - 10:39
//Petit PNJ autorisé par Fo' vu que c'est un peu calme par ici ^^\\



assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 Selimthegrim


Selim Raz'Erdak, capitaine assabien, essuya le sang qui suintait encore de son lourd cimeterre. Le premier assaut mené par les Gondoriens, bien que brouillon, avait couté la vie de la moitié de ses hommes. Ils avaient tenus la porte le plus longtemps possible et maintenant, alors que l'astre solaire disparaissait à l'horizon et que la chaleur se faisait moins étouffante, les assaillants tentaient de se replier, certains encore coincés dans la ville.

"Ne les laissez pas s'échapper!"

Tels furent les ordres repris pas tous les soldats encore debout. Les gondoriens encore présents dans la cité devaient périr, et bien le capitaine suivrait ses ordres. Au loin il vit une bannière flotter, tentant de forcer le barrage humain qui bloquait la porte. Faisant signe à sa compagnie, ou ce qu'il en restait en tout cas, de le suivre, il se précipita vers la bannière lorsqu'il tomba soudainement, au détour d'une ruelle, nez à nez avec un petit contingent de soldats mercenaires. Vêtus de simples tuniques de cuir, ceux-ci résistaient mieux à la chaleur que les chevaliers du Gondor caparaçonnés dans leur lourde armure de fer.

Dix assabiens contre quinze mercenaires, le combat semblait bien inégal sauf que les hommes de Selim avaient pour eux la résistance à la chaleur et la connaissance du terrain. Les combats s'engagèrent, Raz'Erdak faisait face à un adversaire qui semblait suffoquer même si il ne voulait rien laisser transparaitre. Armé de deux épées assez courte, le mercenaire virevoltait autour de l'assabien, faisant preuve d'une rapidité impressionnante. Malheureusement pour lui c'est sa rapidité qui lui couta la vie, il trébucha sur le sol inégal de la cité et se retrouva par terre, sans pouvoir se défendre. Le capitaine lui trancha la tête qui roula sur cinq bons mètres puis il se retourna afin de voir comment se profilaient les choses pour le reste de sa troupe. Les assabiens semblaient prendre le dessus. On pouvait compter les corps de trois assabiens pour sept mercenaires.

Un homme de Selim s'effondra soudainement, touché mortellement au flanc. Le capitaine se précipita sur le responsable et engagea le combat. Son adversaire, armé d'une épée et d'un bouclier, semblait puissant et fort. Raz'Eradk para un coup d'épée avant de placer un contre rageur qui envoya valdinguer le bouclier de son opposant. Celui ci attaqua alors avec la rage du désespoir, il frappait à droite, à gauche de manière fort désordonnée. Soudainement, l'assabien passa sous sa garde, bien peu gardée d'ailleurs, et lui transperça l'abdomen. Le capitaine en profita pour reprendre son souffle et regarda aux alentours. Douze mercenaires gisaient à terre, tués, tandis que cinq assabiens avaient péris sous les coups des ennemis. Les autres s'enfuyaient, c'était déjà ça en moins.

La plupart des assaillants étaient sortis de la cité et Selim ne voyait pas l'utilité de rester plus longtemps.

"Allez les gars, on se replie!"

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Taorin
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptySam 9 Oct 2010 - 19:31
« On bat en retraite ! Au campement ! »

Le cri retentit par-dessus le tumulte du champ de bataille. Les Chiens, uniquement reliés à l’armée gondorienne par un mince filet d’hommes, eurent du mal à se désengager. L’ennemi se montrait audacieux, et poursuivait sans relâche les mercenaires, tentant de briser leur formation. Plusieurs hommes périrent, submergés par le nombre, et de nombreux autres furent blessés. Ahmed pouvait voir le gros des forces gondoriennes se replier rapidement, abandonnant le champ de bataille aux Assabiens et aux quelques unités trop engagées pour pouvoir tourner les talons.

Un Assabien se précipita sur le lieutenant des Chiens, la lance pointée en avant. Ahmed n’eut aucun mal à esquiver, et enfonça son cimeterre dans l’abdomen du Khandien. L’homme tomba, une expression de surprise sur son visage. Très vite, un autre prit sa place et engagea le combat contre le Chien, puis deux autres, puis trois. Ahmed recula, se défendant tant bien que mal. A sa gauche, un Chien tomba, transpercé par une lance.

De nombreux Gondoriens s’étaient engouffrés dans la cité, semant la pagaïe parmi leurs ennemis. Plusieurs dizaines d’hommes se massaient près des portes, combattant pour leur survie : certains voulaient sortir, d’autres entrer. Heureusement pour les Chiens, qui, assez loin de la ville, n’avaient pas à affronter le gros de l’armée assabienne.

Ahmed sentit une douleur au niveau de son bras gauche, et vit sa tunique rougir. Il recula, brandit son cimeterre face à lui, pour bloquer les coups de ses assaillants, et trébucha contre un cadavre. Il eut le souffle coupé lors du choc. Il ne vit qu’un homme se pencher sur lui, sortir un poignard, et il ne sentit rien avant que ne tombe un voile noir…

*** *** *** *** ***

Une trentaine d’hommes en loques, leurs armures ensanglantées, les traits tirés, avancèrent pesamment au milieu des tentes du campement de l’armée gondorienne. De nombreux blessés jonchaient les allées, et les rares médecins couraient en tout sens afin de sauver un maximum de soldats. Les Chiens s’installèrent dans leur campement, s’occupèrent du mieux qu’ils le purent de leurs blessés, puis attendirent, heureux de pouvoir rester sans rien faire pendant quelques minutes. La plupart de leurs chevaux jonchaient le champ de bataille, et plus d’un avait une arme désormais inutilisable.

Après quelques heures, leur nouveau commandant se leva de sa couchette, et partit en direction de la tente de commandement, afin de prendre des nouvelles…
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Nathanael
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptyVen 29 Oct 2010 - 10:38
Il était bercé par les cahots de la carriole de bois. Il n’était ni suspicieux ni confiant envers l’enfant qui le menait à travers le désert du Khand – il s’abstint donc de s’assoupir. Des nausées le prenaient encore de temps à autre mais son mal de mer s’en allait progressivement. Le soleil et la chaleur avaient remplacé l’air salé et la moiteur des cales. Il ne savait plus bien ce qu’il préférait. Ce voyage était un calvaire. Le gamin sifflait de temps à autre des chansons de sa région, il n’en connaissait aucune. Les deux mules qui tiraient le chariot avançaient lentement dans le sable mou et traître. Le garçon et lui-même étaient déjà descendus à plusieurs reprises pour pousser la cargaison lorsque le sable se faisait trop meuble.

Sa gourde se vidait lentement. Il buvait le moins possible pour économiser cette ressource précieuse, mais il n’avait pas l’habitude de faire front contre une chaleur si étouffante et un soleil si mordant. Il avait imité le jeune garçon en s’enroulant la tête d’un turban qui traînait parmi les sacs de grain. Le tissu lui démangeait le visage et lui embrumait l’esprit. Il sentait les gouttes de sueur perler sur son front et à la base de ses tempes, puis rouler lentement sur ses joues, dans son cou, pour venir se perdre sur sa poitrine. Il avait le dos humide. Son esprit se perdait en des pensées mélancoliques et saugrenues. Il se prenait souvent à insulter Gilgamesh du trajet que sa mission lui imposait. Il réfléchissait aux différentes façons de pendre un homme par les pieds quand la carriole s’arrêta au pied d’une dune plus grande que celles qu’ils avaient rencontré jusque là. De part et d’autre de petits cols pourraient faciliter le passage du charriot. Imrân le regarda.

- C’est là que tu descends Gondorien.
- Il n’y a rien ici.
- Je n’irai pas plus prêt d’Assabia. Trop de risques.
- Dans quelle direction dois-je aller ?
- Monte sur la montagne mouvante, tu verras quel chemin emprunter.


Nathanael se saisit de son sac et de sa canne de marche puis descendit de ce modeste transport. Il s’apprêtait à enlever le turban en toile de juste qui lui protégeait le visage pour le rendre à son propriétaire.

- Garde le turban Nathanael, tu marches déjà assez vite vers la mort.

Paroles rassurantes des adolescents. Il remercia le garçon et prit la décision de faire l’ascension de la dune. Il prit son temps pour ne pas perdre trop d’énergie dans des efforts inutiles. Le soleil brûlait la plaine sableuse quand bien même il commençait à se coucher. La lune serait-elle une brûlure lancinante elle aussi ?
Il aperçut la ville au loin. Il ne devait pas être à plus de deux lieues du camp armé. Imrân ne lui avait pas menti. Il prit quelques repères pour ne pas se perdre une fois redescendu et commença sa marche solitaire vers le lieu de sanglants combats.

********

Il atteignit les bordures du camp avant que la nuit ne tombe complètement. Le soleil diffusait encore ses chauds rayons sur le sable doré. Le rougeoiement de l’ouest ne lui évoquait rien de bon – le ciel se faisait sombre et les âmes ne semblaient pas très joyeuses. Son arrivée engendra quelques murmures. Deux mercenaires l’arrêtèrent avant qu’il ne pénètre dans l’aire de leur camp de fortune.

- Arrête-toi homme du désert, et décline tes intentions ainsi que ton identité.
- Je me nomme Sangar. Je viens du Gondor, je souhaite servir le roi Méphisto.
- Sans arme et sans armée ?
- Il faut plus qu’une épée et des hommes pour gagner une guerre. Je viens soutenir les hommes de mes mots et de mes prières.


Ses paroles conduisirent les soldats au silence et ils le laissèrent passer, considérant qu’un étranger aux allures de berger et se prétendant prêtre ne devait pas être très dangereux pour une armée de guerriers.

Il traversa les différentes parties de cet immense camp militaire. Il constata rapidement les différences entre l’organisation rigoureuse de l’armée régulière, installée au centre, et l’agglomérat de tentes et de charriots des mercenaires et des armées connexes. Quelques feux commençaient déjà de brûler, réchauffant plus sûrement les cœurs que la viande. Il savait qu’à la brûlure du soleil succéderait le froid désertique. Les livres lui avaient au moins enseigné cela : régions désertiques – forts écarts thermiques. Les hommes en souffriraient cette nuit.

Des hommes il y en avait partout. La tristesse qui émanait de leur visage, la fatigue qui imprégnait leurs membres marquèrent son esprit et lui firent oublier quelques temps sa mission. Il oublia Marach et Hirlon et leur quête d’aventures. Il ne savait pas ce qui s’était passé au cours de la journée, mais les nouvelles ne seraient pas bonnes. Ainsi, pour ne raviver aucun souffle de défaite, il ne s’arrêta pas immédiatement pour poser des questions. Il essaya plutôt de reconstituer le déroulement de la journée au travers de ce que la vue lui présentait.

Un son triste de flûte parvint à son oreille. Mélancolie. Il y avait des hommes blessé partout. D’autres sans doute n’étaient pas revenus. Les deux armées se laisseraient-elles le temps de récupérer leurs morts respectifs ? La nuit enveloppait progressivement soldats, mercenaires, pages et écuyers, seigneurs et filles de joie. Un tumulte d’où n’émanait aucune joie. Les femmes présentes auprès des guerriers ne jouaient plus de leurs reins et de leurs hanches. Leurs attraits calmaient les âmes en peine sans exciter les cœurs. De la boisson commençait à circuler ici et là. Quelques fois l’on entendait un râle rauque, des gémissements de douleur en passant derrière une tente, ailleurs des cris, des pleurs. Les soins prodigués seraient nécessairement sommaires, rapides et sans grands résultats. Le sang coulerait encore cette nuit sans qu’on ait à se battre. Il verrait encore son lot de jeunes hommes amputés, boiteux ou aveugles, d’hommes braves à l’avenir incertain – fini.

Il se rapprocha d’un groupe de jeunes soldats non loin des tentes des grands seigneurs. Une place quelque peu stratégique s’il en est. Il pouvait distinguer dans l’ombre l’agitation des camps connexes tout en gardant un œil sur la place centrale où logeaient les hauts dignitaires. Où était Méphisto ? Son roi était-il toujours en vie ? Il avait entendu quelques discussions : un front non préparé, une bataille qui avait fini en déroute, des soldats mal dirigés, paniqués, une organisation défaillante suite à une erreur de jugement de la part de mercenaires. La cohésion était défaillante – les soldats de Minas Tirith s’en prenaient indirectement aux chiens assoiffés de richesse qui avaient failli entraîner leur perte. Il n’en apprit pas d’avantage sur le déroulement de cette journée. En échange de ces informations, il accepta de raconter quelques histoires d’autres guerres et combats mieux engagés où l’honneur du Gondor brillait sur le heaume des soldats. L’enthousiasme ne se ralluma pas instantanément dans l’œil des jeunes hommes, mais leur haine, leur peur et leur tristesse se calmèrent.

Il quitta ce petit groupe plus tard dans la soirée pour entamer ses recherches tout en continuant de circuler ici et là pour retrouver ces deux rejetons gondoriens, perdus dans l’immensité d’une campagne qui les dépassait.

#Nathanael


Dernière édition par Nathanael le Jeu 2 Fév 2012 - 19:53, édité 2 fois
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptyMer 3 Nov 2010 - 2:29
-Repliez vous! Repliez vous! Retraite!

Ces cris résonnaient partout. Les rayons rouges du soleil couchant éclairaient les flaques de sang et faisaient briller les armes abandonnées...les Gondoriens couraient à travers le sable, se repliant vers le campement. L'attaque était finie; un véritable désastre pour les forces du Roy. Seul le sang froid de quelques guerriers et commandants avait empêché l'anéantissement de l'armée Gondorienne.

***

Le gantelet du Chevalier du Loup se posa sur l'épaule de Méphisto. La voix du guerrier était à présent calme, le temps semblait s'arrêter...

-La Terre du Milieu a besoin de vous. Vous n'allez pas mourir dans les ruelles d'une cité de l'Est, mon Roy. Partons.

Le Roy regarda le chevalier pendant un moment, et son regard devint plus lucide. Il n'y avait plus l'abandon d'un combat enragé dans ses yeux. Il était calme, triste, et déterminé.

-Sortons de ce lieu maudit, mon Roi.

Lorsqu'il entendit ces mots, Méphisto sourit pendant un bref instant, et leva Anduril. Le chevalier fit danser son cheval, et sortit à son tour sa lame. Ils chargèrent. La garde royale et les chevaliers de Dol Amroth les suivirent. Personne ne put les arrêter. Les épées brûlaient dans les derniers rayons du soleil rouge, le tonnerre des sabots se mélangeait aux cris de douleur et de peur dans une langue orientale. Ils arrivèrent à la porte, et la franchirent au galop.
Pendant un bref moment, le regard du Chevalier du Loup croisa celui du capitaine Selim. Mais ils étaient trop loin l'un de l'autre. Ce jour ne finirait pas par un duel sanglant...

Les troupes dirigées par Eaque étaient arrivées au bon moment. Tenant une formation devant l'entrée de la cité, les marins disciplinés permirent aux Gondoriens de se retraiter dans le campement, et empêchèrent les Assabiens de les poursuivre.

***

Le reste de l'histoire fut banal. Les corps des morts. Les cris des blessés. Les ordres. Les feux de camp. Les chants tristes. Les conversations chuchotées. Les contes et légendes des faits d'armes exceptionnels. Un nom particulier parcourait le campement à la vitesse d'un éclair...
Le Chevalier du Loup Blanc. Une légende. Un émissaire des Valar, un guerrier noble des anciens temps, venu pour sauver les troupes Gondoriennes d'une mort certaine. On disait que les flèches ne le touchaient pas, et qu'il entrait sans crainte dans le feu de la bataille. On disait qu'il avait à lui seul pénétré dans la ville des chiens de l'Est pour sauver le Roy d'une mort certaine. On disait qu'il avait sauvé le jour...que son armure brillait au soleil, aveuglant les ennemis et donnant du courage aux hommes.

Où était-il? Certains disaient l'avoir vu accompagner le Roy jusqu'à sa tente, mais il disparut ensuite comme par magie.
Personne ne remarqua le magnifique étalon blanc de Dol Amroth qui fut ajouté aux centaines des chevaux dont s'occupait le Palefrenier Royal. Personne ne remarqua une silhouette recouverte d'une cape brune usée se faufiler dans une petite tente dans un coin calme du campement.

***

La nuit était sombre et glaciale. Les hommes étaient tristes et fatigués. Seules les légendes réchauffaient leurs coeurs...Les guérisseurs avaient engendré leur propre bataille. Ils combattaient un ennemi bien plus terrible que les Assabiens; la Mort en personne, qui rôdait dans leurs tentes en essayant de voler les vies des blessés...

***

Forlong marchait lentement. L'air était frais. Très frais. Il trembla, mais accueillit le froid avec plaisir. Après avoir lavé la poussière et la sueur de son corps dans la rivière voisine, il avait renfilé ses vieux vêtements de cuir. Lunerill, son épée fidèle était à présent attachée dans son dos, son pommeau élégant dissimulé par un torchon, afin de ne pas éveiller des soupçons. Le dunadan était terriblement épuisé. Il tremblait encore, sa tête était lourde. Heureusement ceci n'était pas son premier voyage à l'Est lointain...il s'était habitué aux changements de température. Mais le combat en armure s'avéra être un calvaire terrible, malgré sa facture magnifique et sa légèreté sans pareil.
Il avançait lentement, ses poumons brûlant avec l'air glacial.
La nuit était sombre.

***

La Pointe fut accueilli par un jeune officier énervé, devant la tente du commandement.

-Non, tu ne passeras pas mercenaire! Le Roy est dans sa tente, il ne veut parler à personne, un guérisseur soigne ses blessures au moment même. Les généraux essayent d'établir le taux des pertes, personne ne sait où se trouve l'Emir Radamanthe. C'est le chaos! Ne revenez pas avant demain...ca ne sert à rien.

Le désespoir était présent dans la voix du jeune Gondorien...il n'était pas venu ici en s'attendant à une défaite terrible face aux chiens de l'Est. Même si la guerre était loin d'être finie.

***

Les soldats accueillirent Nathanael avec méfiance au début, puis avec de la viande séchée et du vin amer lorsqu'il commença à leur raconter des légendes.

L'agent de l'Arbre Blanc s'était retrouvé dans une partie du campement séparant deux groupements de tentes...ici, il n'y avait pas de feux. La nuit était noire, et les étoiles qui recouvraient le ciel n'éclairaient point la route du voyageur. Le froid et l'obscurité réveillaient des instincts anciens chez les hommes...la peur de l'inconnu, de ce qui se cache dans le noir.
Pas sans raison d'ailleurs.

***

Plus noire comme la nuit elle même, la silhouette avançait à travers le sable, froid à présent.
Encapuchonnée et penchée d'une façon presque animale, elle se déplaçait pourtant avec l'agilité d'un prédateur. Sans aucun bruit. L'obscurité ne semblait pas la déranger...la où un autre aurait trébuché, ce personnage étrange s'avançait sans faille ni hésitation.
A une vingtaine de mètres devant, un barbu solitaire, une longue vue accrochée dans son dos,s s'avançait dans la direction des feux les plus proches. Elle le sentait...la silhouette accéléra, s'approchant de plus en plus...


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Gallen Mortensen
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptyMer 3 Nov 2010 - 16:44
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Moussa de son regard ténébreux scrutait son nouveau chef "La pointe". Immédiatement il sut que l'homme était passablement enervé. Sa démarche était roide, il marchait droit comme un i, signe chez lui s'une grande exaspération.

Moussa prit une longue bouffée d'air frais et glissa littéralement dans les ombres, ce n'était certes pas le moment mais il devait parler à son supérieur, seul.

Il coupa la route de son chef à une vingtaine de mètres de la tente royale du Gondor. Dans l'ombre évidemment, Moussa n'était n'importe quel chien du Kryam il était un des plus vieux compagnon de Taorin, il venait d'ailleurs du même village que le chef emblématique des chiens. Mousa respectait "La pointe" et il savait que c'était réciproque.

Mais il eut une boule au ventre en s'adressant la voix étouffée au lieutenant des mercenaires

"Lieutenant, je dois vous parler"

Le mercenaire ne laissa pas son officer reprendre son souffle, il débita à un rythme rapide ce qu'il devait dire. D'ailleurs la sécurité du lieu n'était pas assurée pour un long laps de temps, et ce que Moussa devait dire ne pouvait être entendu par n'importe qui

"La pointe, nous avons un souci. Tu sais que c'est l'honneur qui guide mes pas tout comme toi et que jamais je ne remettrai les termes d'un contrat en diute, je suis un chien de Kryam"

Le jeune mercenaire put apercevoir Moussa se redresser en prononçant ses termes.

"Lieutenant, cet après midi, nous avons combattu la garde d'élite d'Assabia. ce sont des bons soldats mais pas des guerriers comme nous. Mais ce que j'ai vu dans les yeux m'a interrogé. Ils ne savaient pas pourquoi ils combattaient, j'en suis sûr. J'ai donc pris sur moi d'interroger nos prisonniers. On a pris vivant le capitaine des gardes dont l' épouse est une dame d'honneur. Je les cuisinais et.."

Moussa ménagea une pause, il avala sa salive et rapidement dans l'air froid de la nuit

"Le gosse, ils n'ont pas le gosse, c'est des conneries tout cela, il ne mentait pas j'en suis sûr, tu sais comment je peux être convaincant "

Le mercenaire fixait La Pointe , silencieux, qui le fixait les sourcils en S.


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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptyJeu 4 Nov 2010 - 14:51
-Oh ma tête...

Quelle expression on-ne-peut-plus banale que celle-ci. Pourtant, la douleur au crâne qui m'éveilla la justifia tandis que je posais mes deux mains sur mon front, grimaçant sous la douleur. Qu'avait-il bien pu se passer? Je ne m'en souvenais guère, quand bien je redoublais d'effort pour me souvenir. Les seuls quelques vagues bribes de mémoire encore ancrée en moins me remirent en tête que j'étais en train de courir vers les portes, cimeterre au claire. Dés qu'un ennemi se présentait à moi, je lui assénais divers coups, le repoussait ou le tuait mais toujours sans stopper ma course folle. Et après.... Et après...
Je jurais fortement, frappant doucement mes tempes de mes mains. Comment diable ne pouvais-je pas me souvenir? C'était un sentiment si angoissant, de savoir que quelque chose vous échappait, que vous n'arriviez pas à vous remémorer ce que votre corps et votre esprit avait bien pu faire... Prise d'un flash, je fronçais les sourcils. Et si c'était Sissié, cette fourbe, qui en avait profité? D'un rapide coup d'oeil, m'efforçant de ne rien trahir de mon angoisse, je m'examinais avant d'observer les lieux. Non, pas plus de sang sur mon armure que celui qui le recouvrait déjà tandis que je courrais, pas de traces sombres allant de mes ongles jusqu'à mes coudes, pas de ciel étoilé au dessus de ma tête. J'étais sous une tente. Mais comment dans ce cas avais-je réussi à venir jusque là?


-Vous êtes réveillée, enfin! Laissez moi voir ceci...

-...

J'observais l'homme qui venait d'entrer, interrompant ainsi mes réflexions, comme s'il s'agissait d'un étranger venu déranger un repas de famille. Avec perplexité et une pointe d'inquiétude mélangée à de l'agressivité. Il ne parut pas s'en soucier plus que cela et releva une de mes mèches sans rien dire. Je grondais, tentant de me reculer, mais rien n'y fit, il continua son inquisition minutieuse. Prenant mes mâchoires, il me força à regarder à gauche puis à droite, gardant des yeux une chose sur mon visage que je ne pouvais voir sans l'aide d'un miroir. Puis, il se détourna pour chercher une mixture à l'odeur si écœurante que je cru un instant que j'allais à nouveau défaillir. Je redoublais de férocité à l'idée qu'on puisse vouloir appliquer cette horreur sur une partie quelconque de mon corps. Le guérisseur parut le remarquer car il eu pour moi ce genre de petit sourire navré de celui qui doit se plier à son métier, quand bien même il ne plaise pas au client.

-Vous me voyez désolé mais il se trouve que suite à la bataille, notre stock d'onguent et de crème s'est retrouvé quelque peu épuisé... Ne me reste que ceux-là, à la performance et la composition moindre, mais c'est mieux que rien, n'est-ce pas? De plus, votre cas n'est pas très grave. Vous aurez une belle cicatrice pendant quelques jours, voilà tous.

-Vous savez-ce qui m'est arrivé?

Il appliqua un partie infime de cataplasme sur mon front en quelques gestes rapide tout en me répondant. Je vis bien qu'il surveillait du coin de l'œil d'autres personnes allongés prêt de moi. Il semblait que les cas les moins importants, tels que nous, avait été laissé au rebut jusqu'à ce que tous les autres, plus atteints, soient mort ou soignés. Les autres ne présentaient que quelques lésions de mon genre ou se trouvaient avec l'un ou l'autre des membres foulés ou luxés. On pouvait se dire chanceux De n'avoir que cela après une telle bataille.

-Comme les autres sans doute. Vous avez été frappé au front, vous vous êtes évanouie et on vous a ramené ici lorsque le repli a été ordonné. On doit vous avoir vu tomber et vous ramasser. Beaucoup de chance en sommes.
Bien, voilà qui est fait. Essayez de le garder au moins quelques minutes avant de l'enlever. D'ici au début du jour serait mieux évidemment, mais j'ai comme l'impression que ça ne vous plait que très peu.


-...

Il haussa un sourcil devant mon mutisme et haussa des épaules avant de retourner vers ses autres patients. Je me relevais doucement, testant mon sens de l'équilibre, avant de constater que, mis à part la douleur me vrillant le cerveau, tout allait pour le mieux. Je grognais une sorte de merci à l'humain avant de me glisser dans les ombres, resserrant ma cape autour de mon être. Moi qui mourait de chaud voici quelques heures, j'étais dés lors en train de maudire la fraicheur du désert. Je ne désirais pas partager un feu de camp avec les autres soldats, aussi tournais-je mes pas vers l'extérieur du campement. Il me fallait une rivière, un point d'eau quelconque, afin d'enlever de mon corps lasse toutes la poussière et le sang qui le recouvrait.
Tout était silence et même les quelques paroles échangés entre les membre du convoi était si faible que mes sens ne les percevaient pas. Cette abondance de calme me relaxas et le rythme de mes pas suivit le mouvement. Des enjambées rapides de celle qui cherchait à fuir un lieux, je passais à des mouvements plus lent, presque mesurés.

J'ignore combien de temps se déroula ainsi mais toujours est-il que je fini par tomber sur une rivière. Je déposais mon armure sur ses berges avant de m'aider et de l'eau, et de ma cape pour ôter toutes traces du combat qui avait eu lieux. Bien qu'il fasse nuit, je pouvais voir (ou sentir?) le sang séché redevenir vivant et se mêler au courant, partant loin, peut être vers la mer. Ce n'est qu'une fois assurée que tous allait bien, qu'il n'y eu guère besoin de quelconque réparation ni aucun trace de rouille, que je m'accordais une baignade rapide. Tant pis pour la pommade passée sur mon front, au moins l'avais-je gardé plus d'une poignée de minutes.

Je me posais peu après sur la terre ferme, mon armure fraîchement renfilé, observant le ciel étoilé, le nez en l'air. Sans rien faire d'autre que d'observer les astres...
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Taorin
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptyJeu 4 Nov 2010 - 17:56
La Pointe se figea et se tourna lentement vers Moussa.

« Répète ce que tu viens de dire.
- Le gosse, ils ont pas le gosse.
- Tu en es sûr ? Il ne t’as pas induit en erreur ?
- Non, lieutenant. J’l’ai cuisiné plusieurs heures ! Il aurait pas pu me mentir, même s’il l’avait voulu !
- Merde ! »
s’exclama alors le lieutenant des Chiens. « Il faut immédiatement prévenir le Roy ! Moussa, retourne au campement, et prépare le prisonnier à une visite. Je vais à la tente de commandement, essayer de leur faire entendre raison… Et tâche de savoir combien des nôtres sont morts, et combien sont blessés. Exécution ! »

La Pointe partit en courant vers la tente de commandement. Arrivé devant le rabat de la tente, le jeune officier gondorien qui l’avait refoulé quelques minutes auparavant tenta de le stopper de nouveau, mais la Pointe l’écarta d’un coup d’épaule, puis ouvrit pénétra dans le lieu où le destin de centaines d’hommes se déciderait.

A l’intérieur, le lieutenant des Chiens put voir un homme assis sur une table de bois éclaboussée de sang, un deuxième homme l’auscultant. Les deux Gondoriens se tournèrent vers lui lorsqu’il entra, l’œil interrogateur. Le médecin royal se précipita sur une dague, et le Roy mit la main sur Anduril, son épée légendaire.

Le Chien avait déjà vu le Roy Méphisto, alors qu’il se rendait à Minas Tirith après avoir quitté l’Anfalas, sa province natale. Il s’inclina profondément devant la royale personne, puis, retirant son casque, se mit à débiter sur un rythme saccadé :

« Majesté… Votre fils… Ils l’ont pas ! On a un prisonnier qui nous l’affirme ! Et c’est pas un troufion comme tant d’autres, c’est un officier ! Et on l’a fait parler ! Ils ont pas votre fils ! Ils savaient même pas pourquoi on les attaquait ! V’nez dans notre campement, Majesté. Vous pourrez l’voir et l’questionner tant qu’vous voudrez ! »


*** *** *** *** ***

Le jeune Ali s’était engagé quelques mois auparavant. Il partit chercher de l’eau du côté de la rivière pour Rachid, celui qui passait le plus pour un médecin parmi les Chiens présents à Assabia. Arrivé au bord de l’eau claire, qui reflétait la lune en une myriade de points lumineux, le jeune Ali remarqua une forme sombre à quelques mètres. Après avoir rempli ses deux seaux, le jeune Chien s’en approcha. Il s’agissait en fait d’une jeune femme, vêtue de cuir, à la beauté féline.

Etant d’humeur étonnamment joyeuse, il prit la parole :

« Bonsoir. Vous allez bien ? »

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Dwilidan
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptyJeu 4 Nov 2010 - 19:43
assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 Selimthegrim

La tête de Selim lui tournait. Prisonnier, il était prisonnier. Un mot qu'il redoutait. Peur de la torture, de la mort. Peur de trahir ceux qu'il aimait, de trahir sa patrie. 

Le coup qu'il avait reçu durant le bref affrontement face à ce groupe de mercenaires surentrainés  l'avait sonné, il avait perdu connaissance. Rien de grave, il saignait juste un peu de la tête et la blessure n'était que superficielle. Il avait été conduit dans une tente à part et il était pieds et poings liés, aucune possibilité de s'en sortir. Il n'avait pas été malmené, les hommes qui l'avait capturé étaient des hommes d'honneur. Aucun coup, aucune violence de quelque sorte soit elle.

Mais les questions posées lui avaient semblé tellement incongrues que Er'Zadrak n'avait eu aucune difficulté à y répondre. Un enfant, fils de roi qui plus est, enfermé dans la ville? Impossible, la propre femme de Selim était une femme d'honneur très liée avec la principale concubine du dirigeant de la ville et aucune rumeur n'avait circulé sur un enfant enfermé dans la ville, pourtant les Valars seuls savent à quels points les rumeurs qui circulent sont souvent porteuses de vérité. La réponse de l'Assabien semblait avoir troublé son interlocuteur, un mercenaire au teint basané qui marquait une origine des pays chauds et désertiques tels le Harad. Ce dernier, après avoir conversé avec Er'Zadrak durant deux bonnes heures en tentant de lui extirper une vérité qui n'était pas vraie, était ressorti rapidement de la tente. Il était probablement aller voir ses supérieurs dans le but de leur dire ce que le prisonnier avait dit.

Il laissa donc Selim seul, mais il savait qu'il ne le resterait pas bien longtemps. Des instances supérieures n'allaient sûrement pas tarder à arriver, voulant à tout prix savoir la vérité. Le capitaine prit une profonde inspiration avant de se rassoir sur la chaise en bois qu'on lui avait octroyé, la soirée ne faisait que commencer.
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Gallen Mortensen
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptyVen 5 Nov 2010 - 21:11
Moussa entra dans la tente du prisonnier. D'un geste de la main il intima aux gardes de sortir. Ils attendraient dehors, ils savaient qu'il était un guerrier puissant et craint, mais surtout ils connaissaient une autre de ses qualités: sa capacité à délier les langues.

Bien qu'aucun des deux chiens ne l'avouaient , ils préféraient rester, certains événement ne devaient pas être vus.
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 Moz-screenshot-1


Moussa restait stoïque. Ses yeux imperturbables fixaient Selim.Puis la gifle partit, un aller retour puissant.

La voix du chien s'intima dans l'esprit du capitaine d'Assabia

"Ils vont venir et tu parleras, tu entends?,"

Mousa fit basculer la tête de Selim

"C'est ta seule chance de survivre"

Moussa sortit son poignard recourbé, la lame était contre la gorge de Selim. La bouche de Moussa se rapprocha de l'oreille droite de Selim. Le mercenaire parla d'une voix calme et blanche, calmement, épelant chaque syllabe lentement

"Tu es un soldat, Capitaine, je t'ai vu combattre tu es brave. Ne confonds pas bêtise et honneur. Te sacrifier pour rien serait ridicule, pense à ta famille tu dois la protéger"

D'un geste brusque, Moussa relacha sa prise. Moussa rengaina son arme. Puis muet il fixa de ses prunelles sombres Selim. Ses yeux ne cliganient pas. Il attendait un hôte prestigieux: le plus puissant des rois des Terres du Milieu


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Nathanael
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptyDim 7 Nov 2010 - 22:25
« Le chevalier du Loup Blanc » … Ses recherches n’avaient pas été très bénéfiques. Ou bien Marach et Hirlon n’étaient jamais arrivés jusqu’à Assabia, ou bien ils étaient morts pendant la débandade du jour. Ou bien ils étaient repartis. Bref. Il ne les trouvait nulle part. Il avait entendu d’autres rumeurs en circulant parmi les soldats. Des gestes de bravoure devenaient de véritables récits épiques. Les Assabiens étaient des hommes assoiffés de sang, des hommes croisés avec des bêtes ancestrales. Foutaise. Il ignora les babillages de jeunes guerriers encore sous l’effet de l’adrénaline. D’autres mots étaient parvenus à son ouïe qui l’avaient fait plus vivement réagir. « Le chevalier du Loup Blanc »… Les doutes n’avaient plus eu leur place en son esprit. Il avait souri à part lui quand un homme lui avait narré les faits et gestes inégalés de ce personnage surhumain. Il s’était retenu de lui répondre alors « Ne crache-t-il pas aussi des boules de feu par son séant ? ». Richesse de l’imagination des pauvres d’esprit. Forlong était dans les parages et faisait parler de lui, comme de coutume. Solitaire expiateur dans les rues de Minas Tirith un jour, chevalier béni par Eru le lendemain. Sa rencontre avec Gilgamesh avait porté ses fruits.

Il s’égara dans ses souvenirs. Il s’assit une nouvelle fois au milieu d’un groupe de mercenaires. Observation, questionnement, nouvelles de part et d’autre de l’Anduin. Nathanael eut sa place contre des informations sur Minas Tirith et le Gondor. Un homme lui tendit un morceau de parchemin sale et griffonné par une écriture maladroite.

- Les conteurs ou les prêtres, ça meurt pas pendant la guerre. Toi tu vas retourner dans la Cité Blanche. Tu donneras ce message à mon frère. Il saura quoi en faire. Il habite dans le bas de la cité …

S’ensuivit une description détaillée du lieu où il pourrait trouver le dit frère. Il se saisit du parchemin et le glissa dans une poche intérieure de sa veste. Il ne retrouverait jamais cet homme – mais l’espoir emmenait toujours plus loin les soldats, aussi faible fût-il. Rassuré, le mercenaire se battrait sans se poser de questions le lendemain. Il accepterait de donner la mort, ou de la recevoir. Nathanael se sentit envahi par un orage moral mais la réalité était impitoyable. Il n’avait pas donné sa parole, il avait juste pris le papier.
Il discuta encore un moment, accepta les différentes offres de nourriture, puis repartit dans l’obscurité de la nuit.

Un silence s’empara du camp comme un voile. Le crépitement du feu se fit lointain, presque imaginaire. Il avançait, vagabond, parmi la foule plus calme des soldats qui s’étaient retirés pour dormir, ou mourir. Des corps allongés sur le sol, des formes, des fantômes. Des murmures rapides échangés entre deux soupirs. Le froid avait succédé au souffle chaud de l’astre diurne. La lune était pâle, dévoilant à demi son profil blafard.
Il trébucha sur un lourd bouclier. Le bruit fut étouffé par l’air, pesant. Un homme grogna, se retourna, et se rendormit sûrement. Il éprouva un frisson dont il ne sut définir l’origine. Il fit volte-face, mais rien dans l’abîme ne pouvait être perçu ou entendu à présent. Sauf les ronflements.

L’endroit ne lui plaisait plus. Il s’était éloigné pour profiter de l’apaisement du silence et de la solitude, ressources inestimables. Mais son choix était à revoir. Il fit demi-tour en se faufilant entre deux charriots d’approvisionnement. Il souleva par curiosité une des toiles qui protégeait nourriture, armes ou vêtements. Il découvrit une jeune femme lovée dans les bras d’un homme plus mûr – couchés sur des couvertures à l’odeur de feu de bois. Surpris il relâcha la toile et partit en catimini.

Il déambula quelques mètres le long de paillasses précaires. Aux grandes tentes du camp central s’opposaient une organisation chaotique ou ici et là hommes et chevaux se reposaient des combats menés pendant le jour. Quelques formes, petites, rapides, se glissaient entre les regroupements pour renifler, fouiner. Des chiens sans maître.
Il quitta le lieu et chercha à regagner le premier groupe de jeunes soldats qu’il avait rencontré plus tôt dans la soirée pour passer le reste de la nuit auprès d'eux. Il espérait trouver une paillasse et un peu de sécurité. Il savait, pour l’avoir déjà vécu, que les nuits dans les camps militaires pouvaient parfois être des plus sordides. Il n’était pas un bretteur émérite et n’aimait pas se retrouver dans des situations aux fins aléatoires et non maîtrisables.


Dernière édition par Nathanael le Sam 20 Nov 2010 - 20:09, édité 2 fois
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptyLun 8 Nov 2010 - 21:38
< Il s'appelle Selim mon Seigneur. C'est un officier Assabien, il a une famille ..>

D'un geste de le main, le Roi fit signe à son valet qu'il avait bien noté les informations et qu'il n'était plus d'aucune utilité pour le moment. Lorsque le mercenaire était arrivé, ce scandale à la bouche, le Souverain pensa d'abord à une blague de mauvais goût, avant de réaliser que blaguer avec lui sur ce sujet était extrèmement imprudent, et même probablement trop. Il s'était levé dans la minute, ses plaies et blessures à moitié nettoyées, et marchait à présent dans le tente où était retenu prisonnier ce fameux capitaine Assabien. Quelques-uns de ses gardes le suivait à distance, se demandant ce qui allait arriver.

La nuit était pleine et sombre. A la tente du prisonnier, les gardes s'écartèrent pour laisser passer le Roi. Ils crispèrent la mâchoire comme s'ils savaient ce qui allait se passer. Méphisto écarta le petit bout de tissu et pénétra dans la tente. Il restait un chien du Désert près du prisonnier, mais lorsqu'il croisa le regard du Roi, il sut qu'il n'avait pas à sortir.
Les Gondoriens déglutirent derrière le Souverain, et eurent un instant pitié de ce qu'allait advenir à cet ennemi. Méphisto leva finallement les yeux vers le dénommé Salim. Son regard ne contenait ni haine, ni rage. En fait, une étrange et effrayante absence de sentiment se lisait dans ses iris. En face, l'Assabien ne broncha pas. Et même si cela étonna le Roi de Gondor, il n'en dit rien.

En language commun, Méphisto parla le premier :

< Salut à toi Salim d'Assabia. Tu as devant toi Tar-Méphisto, Souverain du Royaume de Gondor et détenteur d'Andùril, la Flamme de l'Ouest. Tu n'es pas sans savoir qu'aujourd'hui tu es mon ennemi. Je regrette les morts qui nous ont quitté, comme je regrette cette bataille. Mais de source sûre, je sais que vous gardez mon fils Chaytann derrière vos murs. Je suis venu vous le réclamer, et voilà que mes hommes m'apprennent que tu as infirmé le fait que Chaytann soit ici. >

Sa voix était rauque mais il restait calme, et les hommes autour redoutaient le courroux qui se cachait derrière cette impassibilité. Selim, paradoxalement, semblait le moins craintif. Néanmoins, il prit vite peur lorsque le Roy dégaina Andùril. Et même s'il ne le menaçait pas encore, l'Assabien comprit rapidement que sa vie ne tenait plus qu'à la volonté du Gondorien, ainsi qu'à ses propres paroles. Méphisto continua:

< Je te préviens, Assabien. Tu vas me dire ce que tu sais véritablement. Je n'hésiterai pas à oublier mes principes de l'honneur pour te faire parler. Ce n'est pas le Roi de Gondor qui te parle, mais un père en quête de son fils. Et sache, que ma haine, même si tu ne peux la percevoir, me poussera à te faire parler, que tu le veuilles ou non. Alors parle maintenant, tant que tu le peux encore librement ! >


"Tout ce qu'il nous reste à penser, c'est décider que faire du temps qui nous est donné .."
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptyMer 10 Nov 2010 - 15:21
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Le capitaine redressa lentement la tête, le roi en personne se tenait maintenant face à lui. Il dégageait une aura de puissance que Selim n'avait jamais ressenti, même chez son propre souverain. La lueur de son glorieux passé émanait d'Andùril, l'épée des Rois, intimidant au plus haut point Er'Zadrak qui redoutait plus que tout le courroux de la lame sacrée détenue par Tar-Mephisto. Aucune pitité dans la voix du souverain suprême, il n'hésiterait pas un instant à raccourcir les jours de l'Assabien.

Le capitaine prit une profonde inspiration, il se devait de dire ce qu'il savait. Jusqu'à présent il avait réussi à mentir, son ancien interlocuteur s'étant révélé assez piètre interrogateur, mais maintenant que le Roi des rois se tenait face à lui il ne pouvait mentir, juste pour faire valoir son honneur. Un homme ne ment pas à un Roi, il ne le trompe pas, il se fait humble et dis la vérité:

"Très bien Majesté, je vais vous dire ce que je sais. Votre fils, contrairement à ce que j'ai pu dire, a bien été captif entre nos murs. Mais il ne l'est plus je peux vous l'assurer car je le sais de source sûre. Je ne sais pas où il a été amené mais je peux vous jurer sur tout ce qui m'est cher qu'il n'a été en aucun cas molesté ou torturé durant sa captivité entre nos murs. Voilà, je vous est tout dit.

Selim avait parlé en fixant Tar-Mephisto d'un regard sincère, il ne mentait pas, trop de choses étaient en jeu dans cet affrontement stupide et aucun des deux partis n'avait plus rien à y gagner. Restait à voir la décision du souverain.
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Gallen Mortensen
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Gallen Mortensen

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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptySam 13 Nov 2010 - 21:46
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Moussa déglutit non pas parce que Selim lui avait menti. C'était la première fois pourtant qu'un prisonnier lui mentait à lui, Moussa l'homme qui déliait toutes les langues surtout celle de ceux qui ne veulent pas parler.

Mais là, en cet instant il avait conscience de vivre un moment important dans sa vie, il assistait a la fureur de l'homme le plus puissant des Terres du Milieu, Le roi du Gondor, le détenteur d'Anduril, le roi Méphisto.


Sans s'en apercevoir Moussa recula de plusieurs pas. Puis ses yeux noirs furent subjugués par l'épée sortie, il n'arrivait pas à se détourner de l'arme légendaire.

Aucune colère dans la voix du souverain, mais la sueur coula le long de l'échine du mercenaire, Le roy allait tuer cet homme de sang froid il en était sûr. L'honnêteté perçait dans les mots du capitaine Assabien. Il fallut quelques secondes pour que les informations parviennent dans le cerveau effrayé de Moussa: Méphisto ne pouvait pas se contenter d'une telle réponse, il devait connaitre la destination prise par son fils, Selim allait mourir c'est sûr, mais Moussa savait que le Roy du Gondor saurait tout avant.

Moussa tenta de regarder apeuré, son lieutenant "La Pointe" dans l'espoir d'une réaction ou tout du moins un soutien devant la fureur sourde qui allait s'abattre dans quelques instants.


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Drryz
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptyDim 14 Nov 2010 - 18:29
La carte du ciel était fort bien remplie ce soir là et, grâce à la pureté du désert ainsi que l'absence totale de nuage, j'arrivais sans mal à distinguer les divers constellations. Prise d'une envie soudaine, j'extirpais de mes affaires une page couverte de ratures, restes d'une de mes chroniques ratée, avant de me servir du dos comme d'un papier libre. J'avais dans l'idée d'y reporter chacune des étoiles de la manière que l'on m'avait apprise lors de ma tendre jeunesse. C'était là un exercice auquel je ne m'étais plus guère plié depuis mes dix-neuf ans mais, devant une telle magnificence, je me décidais à m'exercer de nouveau à l'art délicat de la cartographie astrale. J'étais tout juste en train de finir la représentation du centaure que je perçus une présence qui me fit lever la tête, mon ouvrage reposant dés lors sur mes genoux. Ce furent d'abord des bruits de pas très légers, presque imperceptible, avant que je n'entendis quelqu'un tirer de l'eau de la rivière. Prudemment, je laissais tomber ma carte sur le sol, les yeux rivés sur l'inconnu. Mes doigts coururent le long de ma cuisse à la recherche de la garde de mon poignard. Son chuintement était bien plus discret que celui de mes cimeterres qui, de toute façon, m'aurait demandé de me lever pour les attraper. Et si je devais aller au "corps à corps proche" une arme à courte portée était meilleur à mes yeux. Mes couteaux de lancer aurait pu suffire aussi mais, bien que mes yeux soient plus perçant que les humains, la simple lueur de la lune ne pouvait me guider assez pour savoir si je risquais ou non de le tuer. Inutile de donner la mort pour rien, autant savoir qui il est.
Voilà un credo que tout bon mercenaire se devrait d'avoir. Un incident diplomatique pouvait après tout vite arriver...

Je me déplaçais silencieusement et finit par me retrouver à genoux sur le sable. A aucun instant mes yeux de chats ne quittèrent le mâle. J'attendais de percevoir la moindre ouverture afin de pouvoir me jeter sur lui. D'instinct, mon corps se ramassa sur lui même, à la manière d'un fauve. Je sentais la tension accumulée dans mes jambes, les léger spasmes qui agitaient les muscles de mes avants-bras... La moindre parcelle de mon être n'attendait qu'une chose: donner l'assaut.


« Bonsoir. Vous allez bien ? »

Avant même que sa phrase ne prenne sens dans mon esprit, mon corps avait déjà agit. Ma détente avait été formidable, et je profitais de l'effet de surprise en plus de ma force pour donner un coup d'épaule à l'inconnu, de sorte que je le renversais sur le sol. Là, à moitié couchée sur lui, mon poignard plaquée sur la peau délicate de sa gorge, je pris soudainement compte de la situation d'un point de vu plus... globale.
Je me trouvais présentement par dessus un jeune homme à l'air abasourdi, en train de le menacer alors qu'il n'avait fait que me saluer. Vu de prêt, il ne semblait pas appartenir aux Assabiens, bien que ses traits fusent semblables aux hommes du déserts. De plus, je doutais qu'un de nos ennemis pusse avoir l'idée saugrenues de s'éloigner de sa cité sans armes ni armures.
Je le fixais dans les yeux un court moment et ceux ci finirent d'achever de me convaincre. Je me relevais sans mot dire, faisant mine d'épousseter ma tenue. Chacune des frappes que je fit sur mon vêtement n'était guère destinés à chasser la poussière, mais plutôt la gêne du à mon trop grand empressement et ma trop grande méfiance.

J'aidais maladroitement mon innocente victime à se relever en saisissant son col avant d'aviser les sceaux qui se tenaient à ses côtés. Renversés dans mon assaut, leur contenus finissait d'abreuver le sol poussiéreux du désert. Mes doigts graciles attrapèrent les hanses tandis que mon corps se tournait vers la rivière. Je m'agenouillai sur la berge, remplissant le premier sceau d'eau fraiche. Nul demande de pardon ne devait traverser mes lèvres si je voulais conserver ma fierté. Toutefois, mes gestes n'étaient pas soumis à la même lui, même s'il fallait que l'humain en comprenne seul le sens.


- Tu es loin du camp... Assez pour te méfier de quiconque rodant aux alentours en armure. Qui sais, peut être suis-je en réalité à la solde de nos ennemis? M'aurais-tu salué avec la même gaieté si tu t'étais méfié?

Je lui tendis alors son premier sceau pendant que je remplissais le second d'une main.

-Quel est ton nom et d'où viens tu? Je ne me souviens pas avoir vu ton visage parmi les mercenaires du convoi.
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Radamanthe
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptyLun 15 Nov 2010 - 0:06
Dans la lumière blafarde des nombreux feux de camp, la silhouette d'un homme observant la ville d'Assabia se détachait, sur une dune à quelques pas seulement du campement. Plus d'un guetteur s'était déjà dirigé vers cette ombre solitaire, mais tous avaient craitivement fait demi-tour sans rien dire dès qu'ils avaient reconnus les armes de l'homme. Cependant, celui qui allait à son tour à sa rencontre n'avait rien d'un veilleur de nuit, et il savait aussi parfaitement vers qui il se dirigeait, aussi il n'hésitait pas.

"Votre Altesse..." commença t-il. Radamanthe émit une sorte de grognement imperceptible. Votre Altesse, pas Votre Majesté. Il smelbait que tout était mis ne oeuvre, même dans les appelations honorifiques, pour rappeller que l'Emir d'Harondor était d'une certain façon un subalterne du Roi de Gondor. Cependant, il se retoruna vers Artegor et hocha la tête de façon à l'inviter à continuer.

"Votre Altesse, je viens d'apprendre qu'un capitaine khandien a confirmé sous la torture au Roi Méphisto que son fils n'était déjà plus à Assabia lorsque l'attaque a été lancée."

"Ah, excellente nouvelle, vraiment excellente !" s'exclama l'Emir. "Il était temps d'avoir la confirmation, grand temps. Je n'étais moi-même sûr de rien, les messages sont parfois tellement lents... Bon travail, Arty... Au fait, peux-tu me confirmer que nos pertes ont été minimes durant la bataille ?"

"Parfaitement, Votre Altesse, vos ordres concernant la participation des troupes d'Harondor étaient on ne peut plus clairs. Au fait, il semble que le roi se demande où vous êtes passé..."

Radamanthe sourit et d'un hochement de la tête signifia que son fidèle sujet pouvait disposer. Artegor salua donc et s'eclipsa. L'Emir tourna la tête pour brièvement contempler les lumières d'Assabia une fois de plus, puis il le suivit.
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Taorin
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptyLun 15 Nov 2010 - 22:23
La Pointe frissonna lorsque le prisonnier annonça que le fils de Tar-Mephisto, Chaytann, avait bien été retenu dans la cité d’Assabia. Comment le souverain le plus puissant des Terres du Milieu allait-il bien pouvoir réagir ? Le lieutenant des Chiens du Désert jeta un regard accusateur à Moussa, tout en sachant bien que le Chien du Désert n’y était pour rien : il s’agissait du meilleur tortionnaire de la compagnie venue à Assabia. Néanmoins, cela ne changerait rien. Tar-Mephisto pourrait croire à de l’insubordination dans le pire des cas, entraînant sans aucun doute la mort des Chiens présents. Il pouvait aussi entrer dans une rage folle et tuer le prisonnier, ce qui n’arrangerait en rien la situation et empêcherait de savoir où était désormais retenu le jeune Chaytann.

La Pointe préféra prendre les devants et sermonna Moussa, le traitant d’incapable, d’ivrogne et de tout ce qui lui passait par la tête, en espérant que sa Majesté ne chercherait pas à prendre la relève. Moussa parut comprendre ce que voulait la Pointe, et lui adressa un discret clin d’œil. Puis la Pointe s’adressa au prisonnier :

« T’as plus intérêt à mentir, Assabien ! Répond franchement à sa Majesté, ou je te ferais tâter de nos lames ! »

*** *** *** *** ***

Ali se sentit projeté à terre par une masse lancée à pleine vitesse. Il heurta le sable du désert de plein fouet, et sentit un morceau de métal glacé s’insinuer sous sa gorge. Une jeune femme à la beauté inhumaine se dressait sur lui, maintenant fermement un poignard sous sa gorge. Les seaux se renversèrent, abreuvant le sable et trempant la tunique du jeune Chien. Le jeune femme planta son regard dans le sien, immobile, puis se redressa et tendit la main au mercenaire, l’aidant à se relever. Elle ramassa ensuite les seaux, et se dépêcha d’aller les remplir à la rivière.

Ali restait immobile, sans voix : qui était donc cette apparition vengeresse, pareille aux mythiques fauves du Sud ? Il s’épousseta distraitement, contemplant la jeune femme. Celle-ci semblait perturbée de l’irruption du jeune mercenaire, cherchant à s’occuper pour ne pas avoir à parler. Finalement, une fois les seaux remplis, la jeune femme dut se résoudre à parler au mercenaire qu’elle avait si sauvagement agressé.

« Tu es loin du camp... Assez pour te méfier de quiconque rodant aux alentours en armure. Qui sais, peut être suis-je en réalité à la solde de nos ennemis? M'aurais-tu salué avec la même gaieté si tu t'étais méfié? Quel est ton nom et d'où viens-tu? Je ne me souviens pas avoir vu ton visage parmi les mercenaires du convoi. »

La chaude voix de la jeune femme à l’apparence si inhumaine tira Ali de ses rêveries.

« Que nos ennemis seraient chanceux s’ils avaient des personnes comme vous avec eux… » murmura le jeune Chien. « Je suis Ali al’Rakert, des Chiens du Désert ! » reprit-il plus fortement. « J’étais avec mes compagnons durant le voyage, de Dur’Zork à cette cité maudite. Mais je ne vous ai pas vu non plus. Qui êtes-vous ? Comment se fait-il que vous soyez ici, face aux remparts rouges du sang de nos morts ? »
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Drryz
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptyLun 15 Nov 2010 - 23:17
Je sentais le regard du jeune homme sur ma nuque et mes lèvres ne purent s'empêcher de former un demi-sourire. C'était un gamin à mes yeux de demi-immortel, quand bien même mes vingt-deux ans fussent bien peu pour me permettre de telles critiques. Mais je dois avouer, sentir sa confusion à ce moment eut sur moi un effet des plus étranges. Je me pris à ressentir de la sympathie pour l'humain, contrairement à ce que mon agression sauvage de plus tôt pusse laisser croire. Avait-il déjà vu de sa vie un elfe, pour éprouver une telle admiration devant une semi telle que moi? J'imaginais sans mal que la réponse fut non, et quiconque dans ma situation aurait pensé à coup sûre la même chose.
Mes paroles semblèrent le réveiller quelque peu, et il sortir des doux rêves dans lesquels ils s'étaient plongés pour revenir à la réalité. Avant que le moindre mot ne sortit de ses paroles, je tendais l'oreille afin de prévenir une quelconque attaque ennemi. Nul prudence au court de ma vie ne devait jamais me quitter, que ce soit au cas où Sissié se sentait l'envie de venir, ou dans l'hypothèse d'un assaut quelconque. C'était ainsi que je voyais la vie de mercenaire: tuer pour une poignée d'or et risquer de mourir pour la même somme. A mes yeux, tout à cette époque était relié d'une manière ou d'une autre à l'argent.


« Que nos ennemis seraient chanceux s’ils avaient des personnes comme vous avec eux… » murmura le jeune Chien. « Je suis Ali al’Rakert, des Chiens du Désert ! J’étais avec mes compagnons durant le voyage, de Dur’Zork à cette cité maudite. Mais je ne vous ai pas vu non plus. Qui êtes-vous ? Comment se fait-il que vous soyez ici, face aux remparts rouges du sang de nos morts ? »

S'il avait voulu que son murmure ne soit confié qu'au vent, l'humain c'était trompé. Je tiquais doucement, me demandant s'il existait un sens plus profond pendant que mes doigts vinrent plonger dans le sable. Je me contentais d'apprécier la résistance qu'offrait le sable à mon armure de cuir. Je restais ainsi un moment, les yeux à demi-fermé, avant de retirer ma manche sous le regard interrogateur du soldat. Je l'ignorais d'ailleurs, m'amusant plutôt à tracer des signes et d'autres sur le sol à l'aide de mes doigts. Il s'agissait de runes de mon propre crût que j'étais seule à pouvoir lire. Une vieille habitude (encore une mauvaise!) chez moi...
La lueur de la lune éclairait les cicatrices courant le long de mon bras, comme autant de marque funèbres. Pâles, elle ressortait clairement de ma peau couleur sable. Je les ignorais, comme à mon habitudes. Depuis trois ans que nous vivions ensemble, j'avais appris à ne pas les remarquer, elles qui me narguaient, ne cessait de me hanter et d'alimenter quelques unes de mes craintes.

-Nos ennemis peuvent avoir la "chance" de m'avoir à leur côté, si tenté pour eux qu'ils viennent jusqu'à moi pour me rencontrer, leurs poches remplies d'or...

Je me suis engagée à Minas Tirith à suivre le Roy et son armée dans sa petite guerre personnelle, sous la condition que je sois payée. Et pour cette promesse seulement, voilà que je me retrouve à brandir mes armes dans une bataille perdue d'avance, au pied d'une cité qui se gorge déjà de sang...


Je m'interrompit un moment, fronçant les sourcils. Argent dont je n'avais pas vu la couleur, me rappelais-je. Il me fallait régler ce petit détail lorsque mes pas me ramèneraient au campement, avec l'un ou l'autre des officiers chargés de la distribution des soldes. J'usais d'un ton des plus banal pour parler de mon métier, pourtant détesté par bien des gens.

-Un poète dirait de moi que je suis une louve avide de combat. Ce serait magnifique s'ils n'étaient point des idiots chantant des balivernes.
Je suis Drryz la Mercenaire... Donne moi ton prix et je déciderais si oui ou non j'userais de mes lames pour toi...


Je cessais pour la seconde fois de parler, sans pour autant cesser de fixer mon interlocuteur. Je n'aimais que très peu parler de moi, encore que ceci concernait surtout mon passé, celui d'avant que je ne devienne Drryz. Afin de chasser mon ennui et mes tracas, je me mit à jouer avec mon poignard, le lançant en l'air avant de le rattraper par la garde. Puis, quand je laissais ma curiosité reprendre le dessus, je me remit à m'exprimer.


-Au fait, toi qui est jeune et qui pourtant à parcouru le monde, dit moi... As-tu déjà rencontré des elfes?


Dernière édition par Drryz le Mar 16 Nov 2010 - 8:36, édité 1 fois
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Gebir
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptyMar 16 Nov 2010 - 1:12
La patrie,l'honneur et le Roy.

Voilà les choses sur lesquelles un chevalier pouvait donner sa vie sans honte.

Et ils en furent nombreux qui tombèrent pour protéger l'étendard du Gondor, son roy et la réputation de leur pays. Car pour chaque soldat de l'Arbre qui chut, le triple d'Assabiens perdaient la vie. Et dans les gondoréens, on en comptait de nombreux tués par des traits noirs et dans l'ombre. Les hommes du Sud n'avaient nul respect, ni sens de l'honneur mais on ne pouvait leur imputer cette rage de combattre. Finalement, ils ne faisaient que défendre leur foyer, leurs familles, leurs amis. N'importe quel homme, si peut-il qu'il se respecte un minima, donnerait sa vie avec la même ardeur.

Malheureusement, aucune ardeur ne pouvait surpassé celle de l'homme au centre du combat. Car aujourd'hui, il combattait en tant qu'homme, en tant que père de famille. Un père aimant qui irait chercher son fils dans les mains même de Mandos s'il le pouvait. Mephisto maniait Anduril avec une dextérité et un rage qui rapellaient sans aucun doute le très grand Fëanor.

C'est ainsi qu'apparut son roy au seigneur chevalier Gebir de Pinnath Gelluin, membre du Sénat de Dol Amroth, Earkano du Dringalph (soit dit en passant, le plus puissant navire de guerre du Gondor), vétéran des terribles batailles du Nord, du Sud,de l'Est et chef militaire du détachement de Dol Amroth.

Sa stature de guerrier et ses nombreuses cicatrices sur son visage en disant long sur ses capacités, je vais vous épargner un fastidieux descriptif de cette machine de guerre, peut-être pas le meilleur de tout les escrimeurs mais le meilleur des capitaines dans la bataille. Derrière lui, venaient la crème de la crème de la chevalerie du Gondor. Des hommes aussi forts à pied, qu'à cheval, capables de combattre de tout temps et contre n'importe quel ennemi.

Gondor!!! Gondor!!! Nous voilà!!!


Gebir envoya son premier ennemi valser sur les pavés d'un grand coup de bouclier. Un coup vif de la pointe de l'épée au niveau de la jugulaire et les pavés, déjà ocres d'origine, se teintèrent d'un rouge sang. Le geste était automatique, presque plus automatique que couper sa viande ou se resservir une pinte de bière lors d'un banquet.

De l'autre coté de l'esplanade, un autre chevalier était apparu. Un puissant destrier de Dol Amroth. Soit il était chevalier à Dol Amroth depuis peu de temps soit il était un seigneur bien placé dans l'estime des Grands de la capitale. Car tout les ans, les palefreniers de la cité princière leur envoient une part de leur cheptel en tribut et reconnaissance de la souveraineté du Gondor. Gebir opta pour la deuxième solution. Enfin, il n'eut pas le temps de réfléchir à tout cela en plein milieu du combat. Il avait vu ce guerrier à défaut d'un autre titre plus officiel et il l'avait jugé comme allié. Cela n'allait pas plus loin. Une hallebarde siffla sur le coté droit du chevalier vert. Tournoyant rapidement sur lui même, l'arme d'hast vint frapper contre l'embleme du cygne alors que la puissante Gurthascar fauchait la jambe du malheureux sans qu'il ne put rien y faire. Le malheureux cria grâce mais déjà son adversaire cherchait à se rapprocher de son Roy.

La retraite ayant été sonné il y a peu. Il en valait guère point rester dans une cité entièrement aux mains de l'ennemi. Bien sûr, le seigneur Mephisto et lui même peut etre serait capturé vivant puis interrogé mais les deux hommes n'étaient pas du genre à se laisser faire.

[HRP Fini demain matin trop fatiguant plus l'habitude HRP]
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Taorin
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptyMar 16 Nov 2010 - 18:54
Le jeune Ali regarda la jeune femme s’accroupir et enfoncer lentement sa main dans le sable. La tête baissée, évitant de croiser le regard du jeune mercenaire, elle retira lentement la manche droite de son armure de cuir souple, et se mit à tracer divers signes étranges dans le sable désormais froid du désert khandéen. Ali frissonna, craignant d’avoir vexé d’une manière ou d’une autre cette créature à l’air si fantasque qu’elle aurait sans doute pu l’égorger tout en lui parlant de la pluie et du beau temps. Puis il remarqua les minces lignes pâles sur la peau sur la peau cuivrée de la jeune femme. Des cicatrices. Elles ne semblaient pas avoir été causées par des coups agressifs portés par des ennemis bien armés, mais ressemblaient plutôt aux vestiges de scarifications. Pourquoi donc cette jeune femme se serait-elle infligé ce supplice ? Qui pouvait-elle bien être ? Le premier mouvement de recul du jeune mercenaire fut vite suivit d’un regain d’intérêt, son esprit curieux voulant à tout prix en connaître les raisons.

La jeune femme, toujours accroupie, prit la parole, interrompant Ali dans ses réflexions.

« Nos ennemis peuvent avoir la "chance" de m'avoir à leur côté, si tenté pour eux qu'ils viennent jusqu'à moi pour me rencontrer, leurs poches remplies d'or... »

Ali frissonna : elle avait donc entendue ses paroles ? Comment pourrait-il se rattraper ? Puis il se reprit : cette femme venait d’annoncer qu’elle était prête à combattre pour les Assabiens, si tant est qu’ils la payent. Serait-elle une traîtresse en puissance ? Ali se reprit : tous les mercenaires obéissaient à cette loi, la loi de l’Argent. Celui qui payait le plus pouvait s’offrir leurs services, jusqu’à ce qu’un autre en propose encore davantage. Seules de rares compagnies observaient un code d’honneur supplémentaire, leur interdisant de changer d’employeur en cours de mission. Leur faible nombre ne suffisait malheureusement pas à redorer le blason des mercenaires, déjà peu aimés des Puissants de ce monde et du bas-peuple. La jeune femme reprit, sans paraître s’appesantir plus que cela sur ses paroles.

« Je me suis engagée à Minas Tirith à suivre le Roy et son armée dans sa petite guerre personnelle, sous la condition que je sois payée. Et pour cette promesse seulement, voilà que je me retrouve à brandir mes armes dans une bataille perdue d'avance, au pied d'une cité qui se gorge déjà de sang... »

Ali comprenait son sentiment. Quel soldat n’avait jamais ressenti ce désespoir après un combat perdu ? Le massacre de la journée avait été le plus terrible auquel avait assisté le jeune Chien, mais il avait réussi à se raisonner : il s’en était sorti sans dommages, et l’armée du Roy restait bien plus puissante que celle de la cité khandéenne. Les sièges étaient propices au désespoir, tant chez les attaquants que chez les défenseurs.

La jeune femme s’interrompit un instant, secoua légèrement la tête, et continua :

« Un poète dirait de moi que je suis une louve avide de combat. Ce serait magnifique s'ils n'étaient point des idiots chantant des balivernes. Je suis Drryz la Mercenaire... Donne-moi ton prix et je déciderais si oui ou non j'userais de mes lames pour toi... »

Elle fixa Ali d’un regard pénétrant. Le jeune haradrim discerna, à travers les cheveux noirs et rouges de la jeune femme, une oreille pointue. Il en fut tellement surpris qu’il recula d’un pas, étouffant un hoquet avant de reprendre le contrôle de son corps. Une elfe ! Cela expliquait tout ! La beauté inhumaine qui se dégageait de cet être à l’apparence si juvénile, la terrible férocité qui transpirait de ses yeux, l’agilité extraordinaire dont elle semblait faire preuve !

La jeune femme (si tant est qu’on puisse toujours la désigner ainsi) dut surprendre le mouvement de recul vite réprimé du jeune homme, car elle lui demanda, d’un ton banal :

« Au fait, toi qui est jeune et qui pourtant à parcouru le monde, dit moi... As-tu déjà rencontré des elfes? »

La question surprit Ali : n’avait-elle donc pas remarqué son embarras ? Il décida de faire comme-si, afin d’éviter de paraître encore plus ridicule face à cette créature d’un autre âge. Les légendes du Harad ne mentionnait que très peu les elfes, et toujours sous une forme vengeresse : les elfes étaient tantôt des esprits aux farces potentiellement mortelles, tantôt des êtres imperméables aux tracas humains.

« Non, jamais. Je n’ai jamais quitté le Sud : je ne me suis engagé chez les Chiens que récemment, et je n’ai pas eu le temps de partir en mission très loin de Dur’Zork avant que nous ne partions accompagner cette armée. Mais j’ai entendu les récits des autres Chiens, ceux qui viennent du Gondor : il paraît que ce pays est le plus magnifique qui soit, avec ses monuments de marbre blanc et ses soldats aux armures étincelantes. Regardez, les soldats du Gondor qui escortent le Roy : ne sont-ils pas magnifiques ? Bien plus, en tout cas, que tous les soldats de l’Emirat que j’ai pu voir à Dur’Zork, ou encore que les nomades du Désert qui nous rendaient visite. Et vous, qui êtes une elfe, une de ces créatures de légende qui vit des millénaires en gardant son aspect de vingt ans, vous avez sans doute beaucoup voyagé, pour atterrir au milieu de nous autres, pauvres mortels. Comment est le monde, madame Drryz ? Les vertes contrées du Nord sont-elles aussi verdoyantes que le disent les marchands de passage à Dur’Zork ? Les étalons du Rohan sont-ils si magnifiques qu’ils pourraient rivaliser avec les pur-sang du Harad profond ? »

Ali s’interrompit, essayant tant bien que mal de retenir les mille et unes questions concernant le vaste monde qui tentaient de forcer le barrage de ses lèvres…
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Drryz
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptyMar 16 Nov 2010 - 22:20
Je me souviens avoir gardé plus d'attention sur mon couteau plutôt que sur les réactions d'Ali. Il fallait dire, pour ma défense, que je ne désirais pas voir les réactions que mon discours brutal pouvait susciter. C'était une chose difficile à comprendre que la traitrise pour l'argent. Plus d'un m'avait déjà regardé avec un profond dégoût lorsque j'énonçais mon métier à de futurs clients potentiels. Certains nobliaux qui cherchaient un guerrier pour se battre à leur place m'annonçaient sèchement en se levant qu'il ne désirait point d'un chien galeux qui vienne bafouer leur réputation. C'était habituellement les même dont je combattais les valeureux représentant pour le compte de leur ennemi, moins scrupuleux quand à lui. Dépourvu de leurs pseudo morale, ne cherchant guère plus que la victoire direct, je n'usais guère de demi-quinte, de parade annoncées ou autre idioties du genre. Point de respect de l'ennemi à terre lorsqu'il s'agissait d'une bataille à mort ou presque. Je frappais directement, brutalement, et ne m'arrêtait que lorsqu'on annonçait ma victoire, prête à chercher mon dû. Lorsqu'on crachait à mes pieds en me traitant de vautour, je répondais "Chacal" avec un sourire malsain, avant de briser le nez de celui qui avait attenté à mon honneur. C'était une période où ma jeunesse et mon intrépidité me permettait toutes les folies. J'ai mis bien des années avant de m'assagir, ne serait-ce qu'un peu...
Et je ne suis que peu sûre, à l'heure où j'écris ses lignes, d'être vraiment devenue raisonnable.
Quoiqu'il en soit, devant le jeune chien qui semblait comprendre si ce n'était partagé mon point de vu, je ne ressentais nul envie de violence. Bien que je cru percevoir chez lui une ou deux réactions de surprises. Je poussais un soupir, en réaction au hoquet étouffé qui tenta de traverses ses lèvres, la main plongée dans ma chevelure ébouriffée. Je cachais ainsi l'une de mes oreilles sans m'en apercevoir, me demandant à moi même si je n'étais pas trop sauvage à ses yeux. Quoiqu'il en soit, je n'éprouvais pas le désir de changer pour un seul individu. Mais je reconnaissais que la solitude avait parfois tendance à me peser, de sorte que je me montrait plus encline à m'adapter aux autres. Un rapide coup d'œil sur mon bras me fit rappeler le "bon souvenir" de Sissié. Au final concluais-je, mieux valait pour moi et eux de rester celle que j'étais...


-Non, jamais. Je n’ai jamais quitté le Sud : je ne me suis engagé chez les Chiens que récemment, et je n’ai pas eu le temps de partir en mission très loin de Dur’Zork avant que nous ne partions accompagner cette armée. Mais j’ai entendu les récits des autres Chiens, ceux qui viennent du Gondor : il paraît que ce pays est le plus magnifique qui soit, avec ses monuments de marbre blanc et ses soldats aux armures étincelantes. Regardez, les soldats du Gondor qui escortent le Roy : ne sont-ils pas magnifiques ? Bien plus, en tout cas, que tous les soldats de l’Emirat que j’ai pu voir à Dur’Zork, ou encore que les nomades du Désert qui nous rendaient visite.

-Le Gondor, hein...
Ces armures dont tu parles avec tant d'admirations ne sont que des blocs de métal que l'on a stylisé pour donner une impression de grandeur... Mais à quoi sert l'armure et la beauté si c'est pour mourir sans savoir ni pouvoir parer un coup d'épée?
Certes, ce pays est beau, mais le coeur des hommes n'est pas plus pur qu'ailleurs... Ce n'est là qu'un moyen pour eux de jouer les sublimes sans pour autant en être.


Mon regard s'était durcit alors que se rappelait à moi les fourbes et vilains qui me servaient d'oncles. Non, je n'avais point une belle vue des hommes du Gondor. Au moins d'une moitié. Si je savais par expérience qu'il ne fallait se fier à une première impression et toujours laisser sa chance aux autres, la méfiance régnait en maître dans ma vie, et je prenais mon avis comme point de départ, jusqu'à ce qu'on m'en prouve le contraire. D'ailleurs, l'un d'eux était un homme d'arme... Se pouvait-il qu'il se trouve dans les parages? Ou bien avait-il succombé sous la muraille, m'empêchant alors de prendre une revanche sur celui qui, autrefois, tira le glaive au dessus de ma tête d'enfant? Je ne le savais pas, et ignorait si je pouvais le savoir un jour sans reprendre contact avec ma famille. La suite des paroles de mon jeune interlocuteur me sortit de ses sombres pensées qui étaient miennes.


- Et vous, qui êtes une elfe, une de ces créatures de légende qui vit des millénaires en gardant son aspect de vingt ans, vous avez sans doute beaucoup voyagé, pour atterrir au milieu de nous autres, pauvres mortels. Comment est le monde, madame Drryz ? Les vertes contrées du Nord sont-elles aussi verdoyantes que le disent les marchands de passage à Dur’Zork ? Les étalons du Rohan sont-ils si magnifiques qu’ils pourraient rivaliser avec les pur-sang du Harad profond ?

-...

Je restais sans voix, fixant Ali comme s'il s'agissait d'un revenant me proposant de faire une partie d'échec. Petit à petit, mon corps eut quelques soubresauts qui s'amplifièrent pendant que mes lèvres s'étirèrent en un sourire. Un rire cristallin finit par s'échapper de ma gorge, roulant et grondant pour finalement s'amplifier et devenir un énorme éclat.

-AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!

Il me fallut au minimum quelques minutes avant que mon sursaut ne finisse par s'estomper. Écrasant une larme qui perlait au coin de mon œil, je tentais désespérément de reprendre mon souffle, mon regard de chat posé sur le mercenaire qui ne devait sans doute pas comprendre.


-Une elfe, moi...


Bien que j'eus toujours fait en sorte de cacher ma nature elfique en présence de mes cousins, le fait qu'un humain puisse me considérer comme l'un des leurs me semblait n'être qu'une immense comédie. Quand bien même ces traits prédominaient chez moi, il ne m'était jamais venu en tête à cet âge que je pusse être confondu avec eux tant je devais paraître grossière à des yeux sylvestres. Sans oublier que j'avais été rejeté par la famille de ma mère au jour même de ma naissance. Comme cette situation était risible...


-Sache, jeune curieux, que je suis âgée de seulement vingt-deux ans, trop jeune pour être appelée madame, et je doute dépasser de loin une durée de vie humaine. Si tu ne m'avais pas répondu et t'étais simplement adressé à moi, j'aurai su à l'instant que tu n'avais jamais vu d'elfes. Comparés à eux, mes traits doivent leurs paraître tout juste fade, si ce n'est même disgracieuse. Ma vitesse et mon agilité doivent être ridicules pour eux, sans parler de mes techniques de combats.... Non, les seules choses où tu as raison sont sur mes voyages.
Je connais les paysages du nord, oui, je puis te dire que les étalons qu'élèvent fièrement ceux du Rohan ont une puissance et une robustesse qui les rends aussi beau si ce n'est plus que ceux du Harad. J'ai vu les plaines qui s'étendent au pied de la Moria, mais j'ignore les beautés qui peuvent résider en son centre. J'ai vu les chutes de Rauros avant de revenir auprès de Minas Tirith. Mais le plus proche des elfes que j'ai été, avant cette bataille, fut en longeant de loin leurs terres.
Je suis apte à te parler de Lossarnach, des Montagnes Blanches, de l'Arnor, de la Trouée du Rohan... Mais ne me questionne pas sur les êtres que sont les elfes...

Je me tus, les yeux dans le vague. C'est vrai, que pouvais-je bien dire quand à eux? Rien qui ne touche pas à mon passé. Et je ne désirais pas m'exprimer quand à ce sujet... Toujours par peur de la réaction que les humains pourraient avoir vis à vis des demis, toujours par crainte des stéréotypes...
Mais cette frayeur deviendrait force dans mon futur, quand bien même je ne le savais pas encore.
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Taorin
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptyVen 19 Nov 2010 - 19:27
Ali sentit un froid pénétrant lui parcourir l’échine lorsque la jeune elfe – mais en était-elle bien une ? – éclata de rire. Le rire cristallin jaillit soudainement, déstabilisant le jeune mercenaire haradrim. Pourquoi réagissait-elle ainsi ? Qu’est-ce qui était si risible dans ses malheureuses questions ? Peut-être ne pouvait-elle imaginer de personnes si incultes sur le vaste monde hors du Harad et du Harondor. Peut-être même le mépriserait-elle. Ali se posait toutes ces questions lorsque Drryz répondit :

« Une elfe, moi... Sache, jeune curieux, que je suis âgée de seulement vingt-deux ans, trop jeune pour être appelée madame, et je doute dépasser de loin une durée de vie humaine. Si tu ne m'avais pas répondu et t'étais simplement adressé à moi, j'aurai su à l'instant que tu n'avais jamais vu d'elfes. Comparés à eux, mes traits doivent leurs paraître tout juste fades, si ce n'est même disgracieux. Ma vitesse et mon agilité doivent être ridicules pour eux, sans parler de mes techniques de combats.... Non, les seules choses où tu as raison sont sur mes voyages. Je connais les paysages du nord, oui, je puis te dire que les étalons qu'élèvent fièrement ceux du Rohan ont une puissance et une robustesse qui les rend aussi beau si ce n'est plus que ceux du Harad. J'ai vu les plaines qui s'étendent au pied de la Moria, mais j'ignore les beautés qui peuvent résider en son centre. J'ai vu les chutes de Rauros avant de revenir auprès de Minas Tirith. Mais le plus proche des elfes que j'ai été, avant cette bataille, fut en longeant de loin leurs terres. Je suis apte à te parler de Lossarnach, des Montagnes Blanches, de l'Arnor, de la Trouée du Rohan... Mais ne me questionne pas sur les êtres que sont les elfes... »

Pourquoi une si misérable erreur, certes peu commune, pouvait-elle bien la vexer tant ? se demandait Ali. Changeons de sujet, se dit-il. Evitons de l’énerver davantage.

« Je m’excuse. Je ne voulais pas vous vexer. Mais, s’il vous plaît, parlez-moi du Nord. J’ai entendu tant de choses à son sujet grâce aux caravanes qui s’arrêtaient à Dur’Zork que je ne peux me résoudre à tout croire. J’ai beau être provincial, comme le dirais les natifs de la cité, mais je n’en suis pas pour autant stupide. Je me doute bien que les habitants du Gondor n’ont pas tant d’or qu’ils ne peuvent le porter. Mais parlez-moi de leurs us et coutumes et de leurs cités, s’il vous plaît. »

Drryz n’eut pas le temps de répondre. Un homme venait en courant dans leur direction, son cimeterre cliquetant bruyamment contre son armure de cuir. L’homme, un haradrim d’une trentaine d’années, arriva à leur niveau, et Ali reconnut Ahmed, un Chien vétéran.

« Ali qu’est-ce que tu foutais ? Viens ! Le Roy est enragé, il paraîtrait qu’on ait un prisonnier et qu’il ait avoué qu’ils avaient pas le fils du Roy ! Ca voudrait dire qu’on s’est battu pour rien ! Viens vite, les autres se rassemblent déjà devant la tente du prisonnier ! »
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Forlong
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptySam 20 Nov 2010 - 0:23
Le sable semblait argenté dans l'obscurité, sa surface était dure et froide comme un miroir. Le grincement presque inaudible des pas était le seul bruit dans cette tâche d'encre qui séparait deux parties du campement du Gondor.

Le personnage encapuchonné marchait de plus en plus vite. Encore une vingtaine de pas...l'homme barbu ne l'avait toujours pas aperçu. Sa respiration s'accéléra elle aussi, et un objet apparut dans sa main gauche...

Il s'élança. Chaque seconde se brisa en mille morceaux, chaque morceau se figea dans la mémoire des acteurs de ce drame lugubre comme une image séparée...
Nathanael se retourna, juste à temps pour voir la silhouette noire lui tomber dessus comme un rapace. Le personnage étrange poussa un cri inhumain, rempli de soif de sang et de triomphe.

L'agent de l'Arbre Blanc perdit l'équilibre lorsque son adversaire le percuta violemment. Il tomba sur le sable froid. Cependant le personnage encapuchonné subit aussi les conséquences de son acte; renverser en pleine course un homme d'une taille et d'un poids comparables voire supérieurs au siens l'avait déséquilibré pendant quelques secondes. Il se ressaisit pourtant bien vite et attrapa Nathanael par le cou, coupant sa peau avec ses ongles longs et pointus comme des griffes. Une lame courte apparut dans sa main gauche...Nathanael ne pouvait pas voir le visage de son Némésis, caché par la capuche et l'obscurité de la nuit...

***

Forlong commençait à regretter sa décision. Il avait besoin de marcher un peu en solitude, loin des odeurs et des bruits révoltants du campement. Sa fatigue était grande après cette journée longue et sanglante, mais il n'arrivait pas à dormir...la différence de températures sans doute. Mais pas que...dès qu'il fermait les yeux des cauchemars anciens revenaient le hanter. Il avait besoin de sortir et respirer cet air glacé qui brûlait ses poumons. Oublier..chasser la vision d'une belle femme mourante de sa mémoire.

La première bouchée d'air fut comme une gifle glacée; tous ses sens semblaient devenir plus aigus. Il regarda le ciel, les constellations brillant comme des diamants dans cet endroit perdu. Il se mit à marcher, forçant un rythme intensif sur ses membres fatigués.

Et pourtant lorsqu'il se retrouva en dehors du campement, il commença peu à peu à regretter cette escapade nocturne...la nuit était glaciale, un froid plus perçant que celui des plaines de l'Arnor. L'homme aux cheveux blancs resserra sa veste, et se félicita de sa décision; il avait emmené ses gantelets de cuir cloutés, qu'il avait récemment acheté dans l'antre des ombres dans la Cité Blanche. Au moins ses mains ne seraient pas gelées, un avantage important en cas d'un combat. Il soupira, un nuage de vapeur sortant de ses lèvres pâles. C'était le prix d'une longue vie de guerrier; toujours envisager un combat potentiel, toujours être aux aguets. D'ailleurs, son fidèle Lunerill était attaché dans son dos, le pommeau magnifique dissimulé par un bout de tissu afin de ne pas éveiller les soupçons ou la jalousie parmi ses frères d'armes.

Il ne savait pas trop où il allait...il faisait vraiment noir, et il avait de plus en plus froid. Forlong était habitué à la solitude comme peu d'hommes, et il n'était pas quelqu'un qui avait facilement peur. Et pourtant...il y avait quelque chose dans cette nuit qui réveilla un frisson dans son dos. Une crainte primitive s'empara de lui pendant un instant, et il regarda autour de lui, sa main droite derrière son épaule gauche, prête à sortir son arme. Il se rappela des histoires des soldats sur les scorpions et les serpents qui habitaient dans les déserts khandéens. Le capitaine en exil respira quelques fois. Calme.

Soudainement, un cri inhumain perça l'air froid, retentissant dans ses oreilles. Il ne venait pas de loin. Une vingtaine de mètres tout au plus. Forlong ne perdit pas une seconde; il se mit à courir tout en arrachant Lunerill du fourreau. Le battement de son coeur s'accéléra encore...la lame antique brillait d'un bleu pale. Gobelins ou magie noire. Il murmura un juron. Il courait légèrement malgré sa fatigue, ses doigts serrés sur le pommeau de son épée.

***

Le personnage encapuchonné se releva brusquement en voyant un aura bleu quelques mètres plus loin. Une seconde plus tard, Lunerill coupa l'air, et percuta la lame recourbée de son adversaire. Une danse courte mais acharnée s'ensuivit. L'assaillant nocturne était agile comme un serpent et savait très bien se servir de son arme. Mais il avait affaire à un guerrier plus vétéran, ayant l'avantage d'une épée plus longue et de qualité supérieure.

La lame antique chantait dans l'air telle une flamme bleue, poussant le personnage étrange à se défendre. Forlong, calmant sa respiration, enchaina sur une série de coups rapides, qu'il acheva par un puissant coup de gantelet clouté dans l'épaule de son adversaire. Ce dernier tomba au sol. L'homme aux cheveux blancs le regarda, levant son épée...et jura, lorsque son ennemi lui jeta une poignée de sable dans les yeux.
Lorsque sa vision s'éclaircit, le personnage encapuchonnée était déjà une dizaine de mètres plus loin, s'enfuyant avec une rapidité surprenante. Le capitaine en exil savait parfaitement qu'il n'avait aucune chance de le rattraper; il n'avait jamais aimé courir, et il n'était plus tout jeune, sans parler de la fatigue qu'il ressentait.

***

Forlong essuya son front avec une main légèrement tremblante. Il était recouvert de sueur malgré le froid terrible. Il regarda sa lame; l'aura bleu avait disparu, cette créature maléfique avait disparu pour de bon. Il s'approcha lentement de l'homme, qu'il avait pendant un moment cru mort. Ses sourcils se soulevèrent soudainement et une grimace d'étonnement apparut sur son visage, lorsqu'il reconnut ce personnage barbu à l'apparence d'un vagabond.

-Vous, ici? Qu'est ce que vous faites là, et qui était cet homme, ou cette chose?!

Sa voix retrouva peu à peu son calme, le battement de son coeur devint plus calme...il n'avait pas l'habitude de ressentir tant de peur. Il commençait vraiment à détester cet endroit. Ce désert, cette guerre, cette nuit étrange...


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Nathanael
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assabia - Devant les murailles d'Assabia... - Page 2 EmptySam 20 Nov 2010 - 21:00
Espoirs déçus. La tranquillité de la nuit lui échappa, brutalisée entre les mains d’un agressif inconnu. Il fut saisi d’une frayeur sans nom. Anéanti. Ce ne fut ni la crainte de la mort, ni la peur de la douleur, mais un tout autre sentiment qui lui fit perdre ses moyens. Une terreur plus froide que la lame qui le menaçait le submergea. Le cri de l’ombre noire ne trouva aucun échos ni aucun souvenir dans sa mémoire et son étrange vibration dans l’air le troubla. Aucun mot ne fut formulé mais il sut plus clairement que jamais la menace qui pesait sur ses jours. Il sentit sa chair pincée puis coupée par des ongles inhumains. Le temps fit un saut, ou bien la créature possédait une rapidité qu’il ne pouvait concevoir – il n’eut pas une seconde pour se relever ni pour contrecarrer les agissements funestes de son agresseur. L’arme menaçante avait la courbure de la faux, était-ce la Mort elle-même qui venait assaillir les derniers survivants ? Malgré son incapacité à se défendre et sa totale surprise, il ne manqua pas de constater la forme caractéristique de la dague – pas même Eru ne lui enlèverait ces détails de l’esprit. Nulle respiration ne semblait émaner de la capuche – nul son. Il n’y avait pas plus d’âme dans ce corps que de chaleur dans ses membres. Les ongles meurtrissaient toujours plus sa chaire et il se sentait prisonnier d’un serpent gigantesque, resserrant toujours plus sa prise sur une proie muette et fébrile.

La douleur de l’étreinte mortelle fit perler une larme à ses yeux. Il ne savait s’il mourrait étouffé ou percé par un dard. Sa vision se troubla et il perçut une lueur dans l’espace noir sur lequel se découpait l’inhumaine forme. S’approchait-il si vite des berges de Valinor ? Il ne vit rien de distinct et sentit simplement l’étau disparaître. L’air emplit brutalement ses poumons et il crut respirer pour la première fois de sa vie. Ses mains lâchèrent toute prise et il les enfouit dans le sable humide et glacé. Il s’agrippa au sol meuble et ferma les yeux afin de prier les Valars de le laisser en vie. Il sentit la larme rouler sur sa joue et se glisser dans sa barbe. La douleur ne le quitta pas malgré l’échappée de la goutte cathartique. Il entendit et reconnut le bruit de lames qu’on entrechoque. Le chant du métal. Les lames sifflaient dans l’air nocturne avant de faire raisonner leur voix aiguë. Il ne chercha surtout pas à se mêler de ce nouveau combat. Il demeura allongé comme un mort. Son cœur trembla quand il sentit un corps chuter – un autre cadavre avalé par la nuit ? Un juron … Une voix d’homme. Il n’était plus seul à présent et quand bien même la peur ne le quittait pas il se ressaisit quelque peu.

Tandis que le crissement du sable sous les pas précipités de son agresseur disparaissait avec lui il se releva avec un manque d’assurance certain. Il s’aida de sa canne pour se redresser. Il n’eut même pas honte de sa fébrilité tant sa cause lui paraissait inexplicable, et surtout, maléfique. Quel charme de Melkor pouvait permettre à un individu de se déplacer si vite et dans un silence si profond ?
Dès qu’il fut debout il se passa les doigts autour de la gorge pour constater les dégâts. Il ne regarda pas tout de suite son habile sauveur. Il toucha une peau sensible et moite – le sang n’avait pas coulé mais l’épiderme avait été griffé et par endroit la chair était à vif. Il redressa brusquement la tête en reconnaissant le timbre de voix du Loup Blanc. Il resta d’abord circonspect et silencieux. Il ne saisissait pas complètement la situation. Il voulut prendre la parole mais se rendit compte qu’il n’arriverait pas à prononcer de mots sans balbutier ou bégayer. Il prit une nouvelle respiration et prolongea son silence. Il tourna les yeux vers l’endroit où avait fui le maudit et se contenta de hausser les épaules – impuissant à produire une réponse très construite.

- Je ne sais …

Il fronça les sourcils – un tourbillon de pensées et de profondes réflexions. Il ne se sentait pas le cœur à expliquer sa venue dans un lieu si lointain. Pas ici du moins. Il eut un frisson. Le vent menaçait de le rendre malade. Il ne manquait plus que ça ! Il prit les devants.

- Je vous raconterai plus avant ce que vous voulez savoir si nous quittons d’abord cet endroit.

Malgré le manque de lumière il prit le temps d’observer Forlong. Si les hommes l’admiraient à la lumière du jour ils auraient cependant pu le craindre sous la lune. Ses traits étaient tirés par la fatigue et une certaine douleur – ou lassitude, il ne pouvait le définir nettement. Avait-il réellement changé ? Il voyait toujours le même homme solitaire en quête d’un destin dont il n’avait aucun moyen de déchiffrer la signification. Le Chevalier du Loup Blanc demeurerait éternellement Lost Ore à ses yeux.
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