La Bête [2ème partie] - Arrivée à Lossarnach

La traversée ne fut pas de tout repos. En effet nombreux furent les brigands, qui avide de richesse, tombèrent sans le vouloir sur la compagnie de soldats. Le Seigneur en vit des créatures insignifiantes fragilisées par la cupidité et la volonté, il les exécuta sans empathie envers ses pauvres âmes égarées. Le voyage était long, bien trop long aux goûts du maître loups qui essayait tant bien que mal d'accélérer la cadence de ses hommes; ces jeunes recrues, pas assez expérimentés pour combattre le réel désir du combat, ce goût de sang chaud dans la bouche lorsque l'arme de l'ennemi fracasse la mâchoire et qu'en échange on lui transperce sans remords le foie, ses yeux vous fixant une dernière fois avant qu'il ne s'effondre au sol baignant dans son propre sang...

Le lieutenant qui l'accompagné, semblait au contraire incité ses pauvres recrues à ralentir la cadence. Son nom Thodric, Thorek, Trodic, peu importé, il devait se montrer ferme avec n'importe qui et en particulier avec les nouveaux soldats. Lossarnach se dressait non loin et il ne comptait pas s'attrister sur le sort de quelques pleurnichards ayant contre leurs pleins grès, accepté de rejoindre une troupe dirigée par un homme aussi ferme qu'Ahëlzebuth. Celui-ci marchait toujours en tête, profitant de l'air frais, de l'odeur du bois paisible, laissant gambader ses loups en quête de proies. D'ailleurs il ressentait déjà la faim, et cela devait être de même pour les pauvres soldats derrière lui. Lorsque l'un d'entre eux proposa de festoyer dans en coin à l'autre, le Seigneur de guerre le frappa directement au visage en lui rappelant qu'il se trouvait bien dans l'armée et non pas à batifoler dans les plaines à chasser les papillons multicolores.

Il ne se sentait guère mal lorsqu'il voyait tous ces regards à son égard, ces regards furieux et méprisants; il était certain que lors d'une quelconque mutinerie, il prendrait bien vite l'avantage face à des troufions aussi maladroits. Il laissa cependant un large sourire se dessinait sur son visage, un sourire plein de moqueries envers ceux qui le suivait amèrement. Lossarnach était à quelques lieux.


Le jour s'était levé sur la grande forteresse et la troupe était toujours en marche malgré l'épuisement de certains. Mais là était l'esprit d'équipe, chacun s'aider mutuellement pour survivre, pathétique. Ils arrivèrent bien plus vite à Lossarnach, dans la joie et la bonne humeur de pouvoir enfin se dire qu'un festin copieux les attendait. Ahëlzebuth indiqua aux soldats de s'arrêter, Thoric le seconda rapidement. Le Seigneur se dressa imposant à quelques mètres de la grande porte et porta ses mains à sa taille en regardant de hauts en bas les remparts de la ville.

- Eh bien qu'attendez-vous pour ouvrir ces portes !!!! Peut-être préfériez-vous que ces murs soient contraints de céder pour nous laisser entrer !!!!

Une flèche décolla soudainement et s'enfonça à deux centimètres du pied droit du maître loups qui resta cependant impassible.

- Pourceaux !!! Je m'en vais de suite vous apportez mon pied au derrière si c'est cela que vous désirez le plus !!! Ouvrez ces maudites portes !!! Au nom du Gondor !!!

Il y eut comme un cliquetis et les portes s'ouvrirent laissant paraître un groupe de cinq paysans armés de lances dressées hostilement vers la compagnie. Ahëlzebuth éclata de rire à la vue de ce petit groupe d'hommes.

- Où sont donc passés vos soldats ?

- Nous l'ignorons...Mais avant tout qui êtes vous ?!

- Nous sommes envoyé par le Roy pour régler quelques formalités en ces lieux, nous réquisitions avant tout la ville pour le bien de notre cause. Eh bien Thoric, qu'attendez-vous, faites entrer ces hommes affamés et puis rencontrer de ce pas le maître des lieux...

Le voyage fut long et assez mouvementé au goût de Farnelhelm. Quelques brigands et barbares se mirent en travers de la route de la troupe, mais il furent rapidement maitrisés et tués pour la plupart. En vérité, ce qui inquiétait le plus le jeune garde de Minas Tirith, venait de la troupe elle-même.
Le mystérieux seigneur de guerre qui dirigeais la petit compagnie était à la fois étrange et insondable. Il n'éprouvait aucune pitié et avait tué les brigands avec une telle indifférence que Farnelhelm n'avait pu répprimer un frisson.
La chose la plus effryante chez cet homme était sans doute ses loups. On eût dit qu'il les commandaient, comme si ils étaient ses propres enfants. On comprenait que personne ne l'approchait, de peur de ses "animaux de compagnie".

Les journées de voyages furent donc rythmées par la cadence rapide de cet homme dont on ne savait rien, à part qu'il était censé les diriger. Personne dans la troupe n'atteignait sa cadence, et tous suivait le rythme du lieutenant Thoric, un homme sympathique récemment promu. Il comprenait parfaitement les jeunes soldats et allait à leur vitesse.


Le voyage toucha à sa fin au bout de plusieurs longs jours à cheval. Lossarnach apparut à la troupe dans la brume matinale, et chacun poussa un petit soupir de soulagement, sauf le maitre des loups qui restait stoïque comme du marbre. Farnelhelm avait hâte d'arriver pour enfin se reposer dans un bon lit. Les lit de camp, ce n'était pas vraiment ce qu'il préférait. Mais si il le fallait pour faire ses preuves, il dormirait des années dans un lit de camp.
La troupe s'approcha des portes à une cadence plus lente cette fois-ci. Ce qui tenaillait sans doute le plus les soldats était la faim. Ils s'attendaient bien à un festin à leur arrivée pour reprendre des forces.
Arrivés à la grande porte, la troupe s'arrêta et le seigneur de guerre descendit de sa monture. Il s'ensuivit alors des échanges peu communs. Mais finalement, la porte s'entrouvit. Farnelhelm découvrit alors qu'il n'y avait que des paysans derrière ces murailles. Quelle belle armée !
Après des derniers échanges, la troupe pénétra dans la ville...

Le voyage fut long et, Filian etait bien oblige de l'avouer, assez eprouvant. Le jeune avait connu jusqu'alors les travaux de la ferme et ne s'imaginait pas que la fatigue apporte par le metier de soldat soit aussi forte. Mais cela venait il peut etre du Seigneur de guerre, un homme insondable et etrange, qui avait fait preuve de cruaute en tuant les quelques brigands rencontres durant le voyage. Ces executions avait beaucoup ebranle Filian, qui en avait perdu sa bonne humeur.
Les loups de Ahëlzebuth etait source de malaise au sein de la troupe. Le jeune homme, pour sa part, n'en etait pas gene le moins du monde. Il avait eu affaire au contact animal presque toute sa vie. Jamais venant d'une creatures aussi sauvage, par contre.

Un lieutenant fraichement promu secondait le seigneur de guerre au commandement. Celui-ci se montrait sympathique et compatissant envers les jeunes recrues. Un peu trop, d'apres Filian.

Si Filian etait eprouve par la marche, il faisait toutefois parti de ceux qui arrivait le mieux a supporter le rythme de la cadence. Beaucoup se trainait derriere lui, et il n'hesitait pas a faire demi tour pour porter assistance a ses compagnons.

Les rares tentatives de Filian pour tente d'instaurer un contact avec d'autres membres de la troupe etait tombe a plat. Personne ne semblait d'humeur a parler...


La troupe arriva finalement a Lossarnach. Filian fut une fois de plus etonne de la taille de la forteresse, qui n'etait toutefois que peu de choses compare a la cite blanche. Il poussa un soupir de soulagement lorsque la troupe fit halte devant la porte.
Le Seigneur de guerre prit la parole a l'attention des habitants de la cite. Il n'obtint toutefois aucune reponse. A sa deuxieme tentative, une fleche siffla dans l'air et se planta a quelques centimetres de son pied. Ahëlzebuth s'enerva, puis une troupe franchi finalementl'enceinte de la ville. Si l'atmosphere au sein du groupe avait ete un peu plus detendue, Filian aurait surement eclate de rire a la vue des hommes : des civils sans experience arme de quelques fourches.

C'était décidé, le jeune Thoric haïssait Ahëlzebuth. l'homme représentait tout ce que le jeune gondorien détestait: prétentieux, râleur, désagréable, orgueilleux et la liste s'allongeait le long du long trajet exténuant.Le jeune officier ruminait en son for intérieur, se demandant comment son mentor aurait réagi dans une telle situation.

Certes Thoric avait été formé par le célèbre Duncanir considéré avec raison par le plus dur des officiers de la cité Blanche, mais le vétéran de la guerre du
Nord était juste avec le peuple et entendre le maitre des loup vilipander et humilier les habitants de Lossarnach l'ulcérait.

Thoric rougit devant l'ordre d'Ahelzebuth. La situation était en contradiction avec ses aspirations disons "romantiques" de la mission de soldat de Minas Thirith.

C'est donc la voix tremblante qu'il ordonna

"Soldats , nous entrons dans la cité de Lossarnach, soyez dignes de votre rang"

Puis le jeune soldat avança son destrier noir vers le chef du détachement et lui murmura

"Seigneur ne me rabaissez pas devant mes hommes, vous ruinez mon autorité"

Ahëlzebuth s'avança dans l’enceinte de la ville l'air hautain. Toutes les têtes affichaient un regard à la fois surpris et couard. Comment ne pas se sentir ridicule face à un homme aussi grand physiquement et moralement ? Il retira son heaume laissant paraître un visage plein d'expérience et de vécu, il remua sa grande crinière blonde dans le vent puis fit quelques signes de la main paraissant ne s'adresser à personne, ses loups soudainement prirent chacun une direction et sortirent de la ville précipitamment. Rangeant son casque sous son bras, il marcha d'un pas calme et tirant sur la barbe cria :

- Qui dirige ces lieux ?!

Il n'espérait pas devoir se répéter car il détestait se répéter. Il afficha un regard résolu, de quoi faire frémir n'importe quelle âme. Il patienta quelques secondes, submergé peu par la colère, il n'avait aucunement l'intention de rester plusieurs jours ici car cela ne restait pas dans ses priorités. Après tout si le Roy crevait de faim, il n'avait qu'à s'occuper lui-même de ce genre de problème. Ce qui semblait bien étrange, c'était la disparation de la garnison occupant le rôle de protecteur de la ville, où avaient-ils pu partir ? Tous ses soldats ne s'étaient pas envolé comme ça en une nuit et à ce qu'il savait, aucune mission n'avait été lancé depuis Lossarnach et mettant en scène ses troupes. Il resta perplexe face à cette situation mais sa patience fut vite récompensé car déjà un homme de grande corpulence et de petite taille, les yeux plein de faiblesse et le visage mal rasé, s'avança d'un pas timide tout tremblotant.

- Je suis le gouverneur de Lossarnach, c'est à moi que revient le rôle de gérer cette ville...

- Eh bien dis-donc, si j'avais été roi jamais je n'aurais choisi de pareille personne à des postes aussi haut placé, murmura t-il. Eh bien que se passe t-il ici ?

- Avant tout, les soldats de sa majesté doivent boire et manger à leur faim !

Une fois cela dit, il proposa à la compagnie de prendre place pour le festin. La table était pleine de mets délectables, tout ce qui pouvait y avoir de plus bons, les soldats pouvaient enfin faire connaissance tout en se donnant les bouteilles de vins. Ahëlzebuth était resté près du gouverneur auquel il attendait quelques explications. D'ailleurs, de son regard noir, il lui fit rapidement sentir, par conséquence le gouverneur lâcha tout ce qu'il savait sur la situation de Lossarnach.

- A vrai dire, nous en savons pas grand chose nous même. Il y a quelqu'un temps une effroyable bête rôdait non loin de là. Personne n'avait pu la distinguer car elle s'attaquait aux bergers et leur bétail durant la nuit. J'ai donc prit l'initiative de mobiliser beaucoup plus de soldats pour protéger la ville tout en faisant venir les pauvres fermiers. La bête arrêta donc son carnage, cependant de peur de nous retrouver face à elle, nous ne sortions plus à l'extérieur, et les vivres commençaient à se réduire d'eux-même.

Il but une gorgée de vin avant de reprendre son récit tout en se resservant une cuisse de poulet.

- Je me devais de nourrir ma population, j'ai donc envoyé un premier convoi protéger par des soldats à la recherche de nourriture dans les villages voisins. Ils revinrent alors tout entier et avec assez de nourriture pour un mois. Les gens commencèrent à penser que la bête avait disparu. Hélas lors du départ d'un second convoi, celui-ci ne revint pas, et les hommes qui partirent en éclaireur les trouvèrent décimés non loin de là. Nous n'osions plus rien faire de peur de mourir et notre seul protection restait ces remparts. Les effectifs militaires diminuaient peu à peu tandis que le nombre de villageois arrivant augmenté en dépit du peu de nourriture.

Le seigneur de guerre semblait peu sûre du récit deu gouverneur, cela ne semblait pas être possible, et qu'est-ce que pouvez bien être cette créature ?

- Mais une nuit, elle pénétra dans la ville et décima tout sur son passage, ainsi qu'une bonne partie de la caserne...

- Eh bien sûr personne ne vit qu'est-ce qu'elle pouvait être !

- En effet, les soldats, pour venger leurs confrères, suivirent la bête jusque dans la forêt mais ne revinrent pas.

- La bête vous a t-elle attaqué récemment ?

- Dans la nuit d'hier, elle était venu et à notamment rendu cette gamine orpheline. Les citoyens, ici présent, ne sont pas de soldats, et si de réels militaires n'avaient pas réussi à avoir ce monstre, personne ne pouvait le faire, vous restez notre dernier espoir...

Il désigna une pauvre fille aux cheveux noirs, en proie aux larmes. Ahêlzebuth ne fut pas vraiment attendri par ce portrait tragique, il posa juste sa main sur son front pour réfléchir un peu. Les soldats quant à eux, semblaient être à la merci de la gaieté, d'après leur rire, et les villageois de Lossarnach paraissaient beaucoup plus rassurés.
Puis en une fraction de seconde un cri déchira l'ambiance, u hurlement d'animal pour être exact. Le seigneur de guerre se leva d'un coup, un de ses loups venaient de repérer un élément suspect. Il ordonna alors à ses hommes de prendre leurs armes et de le suivre. La porte s'ouvrit tandis que les soldats en armure grise traversaient d'un pas précipité sous une ambiance beaucoup plus sinistre que lors du court festin qu'on leur avait offert gracieusement.

Ahëlzebuth courait en tête, il espérait retrouver son loup sain et sauf, d'ailleurs es deux autres compagnons virent alors se ruaient à ses côtés, eux aussi étaient angoissé à l'idée de retrouver un des leurs mort. La troupe entière pénétra alors dans la forêt, l'endroit était lugubre et étrangement silencieux.

- Trouvez-moi cette chose et abattait-là ! Au nom du Gondor !!

[HRP : DSL du retard xD MP si d'éventuelles questions ]