Kharn continuait sa route, monotones, longue et silencieuse était ses journées. Il n'avançait guère, Minas Tirith restait loin. Quelque chose le dérangeait, comme une sensation, une réponse à une question dont la réponse nous est impossible à trouver, mais bien présente. Une réponse qui pourrait tout changer, mais qui restait voilé, masqué.
Le vent lui giflait le visage, la tempête se levait, mais il s'en fichait. Il la tenait, sous ses yeux, mais quoi ? La réponse à quoi ? Le dùnedain se sentait plus seul que jamais, perdu dans ses pensées, il s'était isolé peu à peu du monde et des gens. Pourquoi ? Cette réponse, cette révélation qu'il cherchait en vain était peut-être la solution. Perdu dans ses idées il s'égarait, cherchait une piste, là trouvait mauvaise et revenait dessus.
Chercher en sois, trouver le but de notre vie est plus difficile qu'il n'y parait. Tout ce que l'on fait, entrepris, tous les choix que l'on a pris ont toujours été dictés par un seul et même évènement, triste ou heureux. Mais quoi ?
Il stoppa Sil, sa jument au milieu de la route. Il la tenait, sa destinée, ce pour quoi sa vie a été faite ainsi. La guerre l'avait marqué, il en était ressorti plus endurci, mais moralement détruit. Tant de morts, pour sauver une famille, quel gâchis. Depuis cette nuit où les soldats du Rhun ont massacré ses frères d'armes, il se le cachait, se disant que cela allait passer, mais il avait perdu des fragments de sa mémoire. La perte de mémoire avait été le butin de sa défaite.
Sept années durant lesquels il avait fui, contre lui-même et non contre les Orientaux. Il descendit de la selle, décider il quitta la route pour s'asseoir et trouver les fragments dispersés de son passé. Aux bords de la route, le regard perdu, il trouverait la réponse.
Pourquoi ce voyage au Rohan, à quoi lui servait-il, pourquoi ne pas être rentré chez lui. Son chez lui, il ne se souvient même pas le visage de ses parents. Avant de partir vers le rohan il voulait repartir à zéro, recommencer une vie. Un Vagabond c'est ce qu'il était devenu, une personne errant à la recherche de découverte et libre. Kharn lui sans le savoir voulait déjà trouver la réponse à ce pourquoi qui l'obsédait temps depuis plusieurs jours.
Son achat de Sil n'était que pour réaliser un rêve de gamin, Kharn avait fait la promesse d'un jour acheter à son père un cheval. La conversation il ne s'en souvient plus exactement, mais cette sensation si agréable de se remémorer la voix de son père lui fit chaud au coeur.
Pourquoi c'était-il engagé dans l'armée ? Cette réponse il la connait, l'envie de découvrir le monde et la magnifique cité de Minas Tirth, une merveille à elle tout seul. La soif de curiosité et de découverte l'avait mené jusqu'aux bureaux de recrutement. Là, accepter dans l'armée il n'avait pas réellement trouvé sa place, mais les rencontre engendra des amitiés forte et incassable. Tout soudé, tous lié par le même serment, celui de protéger le Gondor et le Royaume Réunifiés. Mais le serment le plus important à ses yeux était le suivant, protéger et défendre aux périls de sa vie ses frères d'armes. Ils étaient plus d'une soixantaine, tous amis, chacun se connaissait, chacun se respectait, ensemble il avait combattu maintes fois. Contre les Haradrims, les hommes du Rhun et de Khand en passant par les immondes orques. Ces batailles, ces combats soude les hommes, enterre les haines pour faire naître une respect et une confiance sans limite pour l'autre.
Ces liens qu'il avait tissé, ses amitiés, tout cela fut perdu en une seule et terrible nuit. Tous avait combattu avec honneur sauf un. Kharn, intelligent ou lâche avait feinté être mort. Dans les larmes, il avait enterré ces hommes qui avaient une famille, des enfants... Une famille?
Voilà, ce qu'il cherchait, une famille. D'un coup tout son passé, ce qu'il avait vécu remonta à la surface. Ses parents, qu'étaient-ils devenus, étaient-ils mort ou pas, se portaient-ils bien ? Tant d'années à fuir, lui et son passé, tant d'années gâcher dans la honte. Jinna et son enfance, voilà ce qu'il avait oublié. Jinna, son ami d'enfance qui au fur et à mesure était devenu plus. Ses cheveux dorés qui ondulaient sous le vent, son sourire angélique, son regard tendre et magnifique. Son...
Kharn monta à cheval, en une journée il s'était remis en question et avait compris. Le dùnedain avait repris confiance en lui, tuer la honte qu'il éprouvait d'avoir échoué et l'horrible épreuve qui l'avait marqué et changé. Il revivait, son passé lui revenait plus intensément, les paroles, les visages.
Pour la première fois depuis très longtemps des larmes lui échappa, non de tristesse, mais de joie. Son coeur brûlait, il brûlait d'une ardeur nouvellement retrouvé, vif et brûlante. Il se releva, monta en selle et parti au galop vers Minas Tirith. La tempête s'abattit soudainement. Heureux, joyeux, son destin s'offrait à lui. Reconquérir Jinna, lui demander sa main et fonder une famille et prendre dans les bras ses parents.
Le ciel s'assombrit, le vent se leva, une forte pluie s'abattit accompagner de tonnerre. Sil, confiant en son maître galopait comme une aveugle. La visibilité était quasiment nul, Kharn devait plisser les yeux pour distinguer ce qui se trouvait juste devant sa jument. La route était glissante et elle devint rapidement dangereuse. Galopant tout droit, Kharn sorti de la route, le sol devint rapidement instable et rocailleux. Aveugler par son envie de rejoindre les siens, Kharn forçait Sil à aller toujours plus vite. Celle-ci évitant tant bien que mal les rochers et autres obstacles. Au fur et à mesure le ciel se dégageait, non loin la colline qu'il dévalait s'arrêtait et remontait. À vive allure, ils descendirent, gênait par sa cape, Kharn relâcha la main droite de ses rênes et poussa en arrière sa capuche. Sil cabra soudainement aux bords d'un précipice. Trompeur la plaine se stoppait net sur un ravin et reprenait en bas sur la colline que Kharn avait aperçue pendant la descente.
Il était sauvé, il souffla, rassuré et heureux qu'il ne soit pas tombé. Le dùnedain sursauta, la terre se détacha brusquement et il tomba... Trop rapidement la terre s'était dérobé sous les sabots de la jument et la chute était inévitable. La tempête continua encore jusqu'au petit matin.
La tête pleine d'espoir, l'esprit en paix, heureux et confiant, il s'en alla, disparaissant dans la pluie et l'obscurité. Certains disent avoir croisé un dùnedain en direction d'Anfalas courant à vivent allure, arborant un grand sourire et chevauchant une magnifique monture noire. Mais les corbeaux eux, s'il pouvait parler, raconteraient une autre version de l'histoire.
Que croire....
- Spoiler:
Etant nouveau dans le Rp, j'ai créer Kharn Dunhar trop vite et maintenant je n'accroche plus du tout. Avec l'accord exceptionnel de Forlong je vais bientôt reprendre le Rp avec un nouveau personnage.