Belpina, herbe folle de la Comté

Nom/Prénom : Belpina Herbedorée (Roussechaume)
Âge : 38 ans
Sexe : féminin
Race : hobbit
Particularité : une fascinante créativité servant une aptitude de survie alors remarquable

Alignement : loyal-bon
Rôle : Marchande Itinérante



Équipement : Belpina possède un équipement peu banal pour une hobbit. Devant voyager énormément, elle ne se déplace pas telle une simple touriste. Equiper de sa robe blanche traditionnelle, elle a avec pourtant un petit semblant d’armure sur le torse avec des épaulettes, qui lui viennent d’un habile commerce avec des nains. La jeune femme possède également des gants de cuir brun qu’elle met uniquement lorsqu’elle conduit son charriot, histoire de lacérer ses mains plutôt frêles par rapport à la force des rênes qui tiennent son poney. Pour seule arme, elle ne trimbale qu’une longue dague acérée d’assez jolie facture mais tout aussi résistante. La garde est garnie d’un dragon dorée aux yeux de rubis s’entrelaçant tandis que la poignée et recouvert d’un tissu rouge bordeaux aux filaments dorées. La lame, brièvement recourbée, est d’un gris argenté propre montrant le peu de fois où elle sut utile. La dague se balance du côté droit de sa taille, un peu en retrait. En dehors de cela, Belpina se trimbale toujours une sacoche. Bien utile, elle transporte à l’intérieur quelques bandages, une gourde d’eau, une couverture et sa bourse d'argent.

Mais ce n’est pas le seul équipement qu’elle transporte. Etant marchande itinérante, elle est souvent en déplacement et pour cela, elle déplace ses marchandises avec un charriot. De bois solidement construit, il semble bien résister aux intempéries du voyage. Par contre, Belpina change le poney qui le tire à chaque fois qu’elle revient en Comté, histoire de toujours garder l’animal qui tire le charriot en bonne forme. Le charriot transporte des marchandises qui viennent exclusivement de Comté. Elles s’entassent énormément dessus. Belpina du devenir une pro du rangement pour pouvoir optimiser la place et emporter le plus de choses possibles. Parmi les produits hobbits les plus fameux qu’elle transporte peut-on presque toujours compter : des caisses de vin (Vieux Clos, vin rouge corsé du Quartier Sud), des tonneaux d’herbe à pipe (Vieux Tobie, Feuille de Longoulet, Etoile du Sud), pipes originales finement taillées. Rien que des produits de la Comté, d’origine hobbit, et principalement du Quartier Sud.


Description physique : Même pour une hobbit, Belpina est quelqu’un de plutôt petit pour ses quatre-vingt douze centimètres. Elle a parfois tendance à en faire un certain complexe qui ne se lit qu’à travers les piques qu’elle renvoie à ceux qui lui font remarquer. Elle n’admettra jamais en faire un complexe sinon ce serait directement admettre qu’elle est effectivement petite. Par contre, est-elle plutôt fiers de son poids. Ses vingt et sept kilos font d’elle une plume légère à soulever mais également de sa taille un tour délicat et fin. Son corps est plutôt svelte, et ses membres ne sont pas forcément très fins, offrant une apparence quelque peu musclée. Elle offre une apparence assez généreuse. Il n’y a que ses bras peut-être d’une finesse se prolongeant jusque dans ses mains délicates et lestes. Habile à s’en servir, leur agilité est rapidement démontrer. C’est probablement la partie de son corps qu’elle préfère.

D’un teint pas forcément clair, tournant plus vers un côté hâlé, la peau de Belpina transpire un petit côté ‘solaire’. Satinée, très bien entretenue, il est très évident que c’est une part importante de la demoiselle hobbit (l’esthétique de son corps). Un soin que l’on retrouve bien dans ses cheveux, que ce soit dans leur apparence ou dans leur coiffure. D’un beau doré aux échos roux, souples, volumineux, c’est probablement une des premières choses qui attirent les yeux des autres chez elle. Et encore, elle ne les laisse jamais détacher, là où pourtant elle pourrait révéler toute leur splendeur. Non. A la place, les coiffe-t-elle toujours de manières aussi sophistiquées qu’élégante, quoique, cela dépendra des goûts.. Et ceux de Belpina peuvent être assez particuliers. Elle a un certain penchant pour deux macarons de chaque côté de la tête, ficelés par des rubans d’un rouge profond, tandis que de larges mèches lui tombent sur le front pour créer une élégante frange.

Enfin, il ne faudrait pas oublier un des éléments les plus importants dans un physique : le visage. Que serait un corps sans son visage ? C’est sûrement une des choses que les gens croiseront le plus souvent de leur yeux.. Celui de Belpina aurait plutôt une forme triangulaire, ayant des traits qui glissent vers un menton pointu. Ses joues, rebondies et colorées d’un certain rouge, lui donnent bonne mine. Quelques petites tâches de rousseaux viennent s’y ajouter, reflet aux éclats roux de ses cheveux. Pendant ce temps ce sont des lèvres pulpeuses et d’un rouge brunâtre qui viennent donner de la couleur à son visage. Au dessus, un nez droit et fin se tient fièrement avec son bout légèrement en trompette. Et de part et d’autre, deux grands yeux dont les côtés s’étirent un peu vers les tempes harmonisent le tout par leur belle couleur de vert émeraude. Un concert de dorures, rouges et verdures.


Description mentale : Si Belpina devait être caractérisée en quelques mots, quelques phrases, on aurait dit d’elle qu’elle a la langue bien pendue. Elle aime dire ce qu’elle pense quand elle le pense, surtout plus ses remarques sont pertinentes (voire de vraies palissades). Un peu sarcastique sur les bords, elle peut paraître quelque peu agaçante (ou beaucoup pour certains..) surtout qu’elle a tendance à exprimer des choses généralement vraies. Juste qu’elle les dit à sa manière un peu directe et amusante. Cependant, elle ne cherche jamais aucun mal aux autres. D’une forte gentillesse, si elle n’est pas la générosité ou l’altruisme incarnée, elle est au moins quelqu’un de relativement courtoise, polie et douce. Même si cela n’y paraît pas aux premiers abords. Belpina possède un grand sens moral et éthique, sa droiture d’esprit l’empêche d’être quelqu’un de trop malmenant ou plus clairement, indiscrète et déplacée. Il serait dommage pour elle de faire croire aux gens qu’elle ne sait pas ‘bien parler’ alors que l’art de la conversation lui est une chose bien acquise. Surtout que c’est une hobbit assez fier, même très. Elle déteste qu’on lui rappelle ses erreurs et fera toujours comme si de rien n’était. L’humiliation est de la même manière quelque chose qu’elle ne supporta pas, même si elle apprit à l’ignorer pour les petites choses (avec son caractère, elle peut assez souvent se faire rembarrer). Par contre, ne supporte-t-elle la pitié à aucun niveau.

En dehors de cela, il faut remarquer que Belpina, contrairement à la majorité des hobbits, aime la démarcation et l’excentricité. Elle porte toujours des tenus soignées, travaillées, dont on ne les croirait pas d’origine hobbit. Elle aime inventer des choses étrangères ou avoir des idées saugrenues. Elle adore voyager et découvrir. Son caractère aventureux lui donne un petit courage téméraire qui n’est pas toujours bon pour elle. Son sens de la prudence peut être considérée comme quelque peu étrange. Elle n’a jamais hésité à aller se fourrer un peu n’importe où malgré les risques encourus, surtout pour une personne telle qu’elle, soit relativement sans défense par rapport à toutes les autres créatures de ces terres. Toutefois il ne faut pas s’y m’éprendre, Belpina chérie la Comté, la considérant comme un des plus beaux endroits au monde de part sa tranquillité, sa simplicité, son naturel, sa pureté.

Pour ce qui est de ses habitudes, Belpina est une hobbit, comme la plus part d’entre eux, de bonne chaire. Elle aime les grands festins, les mets exotiques, les plats bien garnis. Manger est une chose qu’elle affectionne particulièrement, de même que boire (bières surtout mais elle aime goûter les raffinements des différents vins), et tout cela sûrement même plus que la grande passion des hobbits pour fumer. Ce qu’elle adore manger par-dessus tout sont des fraises baignées dans une pinte de bière puis saupoudrer de sucre avec pour accompagnement de fins quartiers d’orange sur des toasts beurrés. En dernier dirons-nous que Belpina a un fort penchant pour tout ce qui est dorée (or compris) mais pour leur côté esthétique et non leur valeur. Pourtant, c’est une commerçante qui n’aime pas se faire marcher sur les pieds. Elle a un fort goût pour persévérer dans les négociations jusqu’à être satisfaite.



Histoire :

Prélude pour une herbe folle

Belpina est une hobbite de la branche des pieds-velus. Issue de la longue lignée des Herbedorée, elle en est la dernière directe descendante avec sa sœur jumelle, Odara, née huit minutes avant elle. Leur famille vécurent de tout temps en Compté, et plus précisément dans le Quartier Sud. C’était de grands agriculteurs, et depuis le temps qu’ils occupaient leur terre, ils avaient largement eut le temps de se faire un petit nom sur le marché. Depuis des générations s’étaient-ils spécialisés en tant que vignobles. Et oui, même pas dans la plantation d’herbes à pipe. Ils n’étaient pas de grands fumeurs il fallait dire.. Plutôt des buveurs. Ils auraient probablement monté une brasserie s’ils avaient pu. Toutefois leur activité autour du vin leur demandait trop de temps, sans parler des exploitations qui vinrent s’y ajouter une fois que leurs filles se furent unies avec la lignée des Roussechaume. Cependant nous n’en sommes pas encore là.. Ainsi donc, reprenons : Belpina et Odara naquirent dans les fertiles contrés du Quartier Sud, parmi une grande famille de vignoble.

Leur venu au monde enchanta toute leur famille. Certes, il n’y avait pas d’héritier mâle en tant que tel, chose qui devrait normalement importer pour reprendre l’héritage, mais cela ne fut que très peu important pour ces Herbedorée. Depuis que l’arrière grand-mère des jumelles, Agane Herbedorée (de nom de jeune fille Feuilledure), s’illustra en tenant leur exploitation d’une main experte sans oublier de l’agrandir de plusieurs hectares lorsque son mari, Polger Herbedorée, tomba gravement malade, les femmes sont aussi bien considérés pouvant être vignobles sur les hommes. Ce n’était pas non plus l’avis de toute la famille, notamment du côté des Trendrepousse (par l’alliance d’Eugena Tendrepousse avec Hamst Herbedorée, le grand-père des jumelles). Ces derniers, qui avaient placé de grands espoirs dans l’exploitation des Herbedorée lors du mariage d’Eugena, voyait désormais mal refiler leur avenir à deux filles. C’était une famille assez traditionnelle, contrairement aux Herbedorée. Ces dernières élevèrent leurs deux filles dans la joie, la simplicité de la vie et le travail.

Leur parent, Paladin Herbedorée et Genera (de nom de jeune fille Touque) étaient vraiment des gens biens, très polis, très affables, très respectueux. Du moins, c’est ce que tout le monde disait d’eux. C’était eux qui tenait le smial familiale où vivait la majorité des Herbedorée, directe ou par alliance. Au final, cela faisait une sacrée famille. Mais il y avait largement assez de place. Plutôt riches grâces à leur exploitation, ils avaient un smial qui y correspondait bien. Belpina et Odara adoraient y jouer à cache-cache quand elles étaient petites, ces deux là étaient particulièrement complices. Elles se ressemblaient beaucoup également : toutes les deux joyeuses et de bonne volonté. Elles faisaient le ravissement de leur parent qui les prirent avec eux dans leur travail pour qu’elles assistent aux récoltent, à l’extraction du jus (foulage), la mise en bouteille, etc. Elles avaient à peine trois ans qu’elles gambadaient déjà entre les vignes pour aider les récoltes. Que ce soit dans leur caractère naturelle ou grâce la bonté de leur parant, Belpina et Odara ne se rebutèrent jamais, faisant tout dans la bonne humeur. Insouciance de l’enfance ? Caractère des hobbits ? Va savoir.

Introduction à la majorité

La majorité des hobbits se fait vers l’âge de trente-trois ans, ou plutôt, exactement à cet âge. Pour arriver jusqu’ici, Belpina et Odara en avait fait du chemin. Pourtant, elle ressemblait toujours aux enfants qu’elles étaient des années auparavant. Elles étaient encore dans une douce insouciance qui leur permettait de croire qu’elles seraient toujours ensembles. Car : elles étaient toujours ensemble. Collées l’une sur l’autre, elles ne sortaient jamais sans l’autre, faisaient pratiquement tout ensemble. De vraies inséparables, elles ne se chamaillaient jamais. Elles avaient grandis dans le simple bonheur de l’amour d’une famille et du travail. Désormais à leur âge, elles étaient bien plus aptes à remplacer leur parent dans leur métier de vignobles. Les années qui avaient précédés leur majorité avait désormais servi à leur enseigner le métier, contrairement à son observation quand elles étaient plus petite. Toutes deux y avaient été attentives, toutes deux y étaient aussi douées et leur parent était aussi fier de l’une que de l’autre. Seulement, quand vint leur majorité, les choses commencèrent à changer quelque peu, surtout entre les jumelles. Et cela commence par le plus grand fléau de l’humanité la découverte de l’amour.

Odara tomba follement amoureuse de Valerion Roussechaume, célèbre famille du Quartier Sud pour leur plantation d’herbes à pipe. Ils en faisaient de toutes sortes mais étaient surtout spécialisés dans l’Etoile du Sud, une herbe à pipe trop souvent laissé dans l’ombre au profit de la Feuille de Longoulet et du Vieux Tobie. La famille Roussechaume était particulièrement connue en ce moment pour ‘ses sept hobbitrion’, comme on les nommait. La dernière génération des Roussechaume avait pour descendant sept fils, chacun ayant un nom se terminant en ‘rion’. Valerion était l’un deux, le quatrième pour dire vrai. Ce dernier, tombant tout autant amoureux d’Odara, il la demanda très peu de temps après en mariage. Là, ce fut la grande effervescence : que ce soit en ce qui concerne l’union des deux enfants, ou encore l’union des deux familles. Odara et Valerion passèrent sous la coupe des lumières. Pour la première fois, Belpina se sentit complètement reléguée contrairement à sa sœur. Pourtant n’en montra-t-elle rien, ne laissant transparaître que son bonheur pour Odara, l’aidant à préparer son mariage comme le ferait toute sœur.

Mais bientôt cela s’intensifia. L’alliance des Herbedorée avec les Roussechaume pourraient produire une telle concentration d’activité entre les vignobles et les planteurs d’herbes à pipe, tout deux déjà assez renommés. Paladin et Genera étaient tellement fiers d’Odara qu’ils concentraient toute leur attention sur elle et sur cette nouvelle alliance. Le Quartier Sud fut complètement en fête à cette époque. C’est le genre d’évènement que les hobbits ne râteront jamais de fêter dans l’effervescence. Banquet, nourriture à profusion, danse, musique, etc (n’oublions pas – surtout – les cadeaux). Cette épisode marqua la fin de la complicité des jumelles Herbedorée. Enfin.. la complicité était toujours là. Non. Ce qui avait changé était le fait qu’elles ne seraient plus autant ensembles. Du côté d’Odara rien avait changé, elle voyait toujours sa sœur de la même manière. Elle faisait toujours preuve de la même bonne humeur, du même enthousiasme, lorsqu’elle lui parlait. Rien ne lui semblait changer, les choses lui semblaient en fait naturelles. Pour Belpina, un grand vide s’inscrit dans son cœur sans qu’elle ne le laissa paraître. D’une certaine manière, les choses lui paraissaient évidentes maintenant. Odara avait toujours été la plus douce, la plus ouverte, des deux.

Suite à l’union des deux familles, une grande discussion s’en suivit pour savoir où vivrait les jeunes mariés. Du côté des Herbedorée ou du côté des Roussechaume ? On aurait pu croire que les familles se disputeraient sur ce point mais Odara trouva un terrain d’entente en proposant qu’ils aient leur propre smial, où peuvent venir avec eux les membres de chacune des familles. Ainsi, ils emménagèrent dans une nouvelle demeure, entraînant avec eux la famille proche de chacun des mariés (parents, frères, sœurs). Ce qui faisait à nouveau pas mal de monde. C’est dans ce contexte que continua de vivre Belpina, ravalant une partie de sa fierté et de sa tristesse, vivant au quotidien d’une famille qui se centraient au niveau du nouveau couple. Bien sûr, elle savait, et ils ne manquaient pas de continuer à lui montrer, que ces parents l’aimaient toujours autant que sa sœur. Mais.. c’était différent d’avant.

Préface aux changements

Les années qui suivirent ne changèrent rien à l’impression que s’était forgée Belpina précédemment. Mais elle n’était pas personne de mauvaise fois, aussi essaya-t-elle de son mieux de s’adapter à ce nouveau mode de vie. Bien que rien n’était dis, il était désormais un peu évident que ce serait Odara et Valerion qui seraient chargés de reprendre en tant que ‘Maître’ les exploitations de leur famille. Toutefois Belpina continuait d’y travailler avec autant de ferveur qu’avant. Et c’était la vérité, même si au fond elle, quelque chose grondait étrangement. Une voie lui murmurait un désir de changement plus le temps s’écoulait. Pourtant, elle ne l’écoutait pas. Au contraire, elle cherchait toujours plus à se fondre dans le décor. Aussi quand elle commença à éprouver une petite attirance réciproque pour l’un des fils Roussechaume, Pelerion, elle s’y laissa porter. Ce n’était rien d’extraordinaire entre eux. Pourtant, comme mue par une impression que tout cela était normal et devait se faire, ils finirent par se marier. Ce ne fut rien d’aussi extraordinaire et réjouissant que le mariage d’Odara, mais les parents Herbedorée en furent tout aussi réjouis et heureux pour leur seconde fille qu’il ne l’avait été pour la première.

Désormais mariée, Belpina continua quand même à vivre au smial d’Odara et Valerion avec son nouveau mari. Pelerion était un hobbit plutôt calme d’apparence, un peu ennuyeux peut-être. Il se renfrognait assez souvent quand les choses n’allaient pas comme il voulait. Ce qui l’avait surtout plu lorsque Belpina l’avait rencontré, c’était son goût pour l’aventure. Si seulement ce goût pour l’aventure n’avait pas été affublé d’un goût prononcé pour la désinvolture, car ce dernier aspect donnait à Pelerion une façon de tout voir comme sans grand intérêt. Que tout se vivait aux jours le jour, qu’aucune faute n’était assez grande, qu’aucune vrai obligation n’existait mise à part celle de suivre son instinct. Pelerion était vraiment différent de ses autres frères, et aussi celui qui inquiétait le plus sa famille. Valerion en discutait souvent avec Belpina mais la petite Odara, avec son regard toujours positif, refusait de les laisser s’inquiéter. Tout irait bien d’après elle. Et tout alla à peu près normalement – donc pourrait-on dire bien – pendant un certain temps. Durant cette période, deux nouveaux heureux évènements vinrent bousculer les familles. Odara donna naissance à un fils puis à des jumeaux l’année suivante. Les Herbedorée et les Roussechaume étaient comblés. Et il n’y avait désormais plus aucun doute, l’héritage leur reviendrait.

Belpina fut heureuse d’apprendre qu’elle était tante, même de son petit ton sarcastique. Quant à Pelerion, il n’en fit que très peu de cas. En fait, il ne s’y intéressa que très peu. Depuis quelques temps semblait-il occuper à réfléchir à on ne sait quoi. En tout cas, cela l’obnubilait entièrement. Belpina avait eu beau fouiller, elle n’en avait jamais rien su. Tout du moins, jusqu’au matin où, se réveillant, elle découvrit qu’il était parti. Tout simplement parti, comme cela. Sans mot, sans autre trace ni rien. La nouvelle fit probablement le tour du Quartier Sud, les gens jazzaient comme jamais sur Pelerion et son attitude. Sans parler de sa chère épouse. Personne n’osait la plaindre ouvertement, tous connaissant le caractère de Belpina. Elle était trop fière. Et dans les jours qui suivirent, et même les semaines, cette dernière ne montra ni signe de tristesse : aucun signe que son mari venait de l’abandonner. Elle faisait comme si de rien n’était mais les gens se doutaient forts bien que ce n’était pas le cas à l’intérieur. Belpina avait notamment reprit le nom d’Herbedorée, ne se présentant qu’ainsi bien que toujours officiellement mariée. Personne ne lui fit néanmoins remarquer. Odara, s’inquiétant énormément pour sa sœur, finit par lui proposer d’aller passer un peu de temps du côté de leur branche des Touque. D’abord récalcitrante, Belpina finit par accepter.

Les Touque n’étaient liés à leur famille que par la mère des jumelles, Eugena Touque. C’était donc une alliance relativement récente. Les Touque étaient une très grande famille et déjà très prospère, ils n’avaient pas ressenti le besoin de particulièrement s’associer aux Herbedorée. De plus, Eugena n’était pas dans leur branche directe alors peu de membres de sa famille l’avait suivi lorsqu’elle était venue s’installer avec Paladin Herbedorée dans son smial familiale. Toutefois, la famille c’était la famille chez les hobbits, et les Touque ne refusèrent bien sûr pas la présence de Belpina. Les Touque résidaient en majorité au Pays des Touque, là où elle se rendit. Cela lui fit du bien de changer d’air. Surtout que là-bas découvrit-elle que cette famille observait un petit commerce avec le royaume du Gondor. Certains des leurs, ou alors des humains, effectuaient des transactions, des passages d’un royaume à l’autre maintenant que les routes étaient plus sûres. Belpina trouva ce fonctionnement particulièrement intéressant. Ainsi après quelques mois, à être loin des siens, loin du Quartier Sud, elle pouvait se laisser aller à être un peu moins fier, un peu plus ‘normal’. Au final, finit-elle par se dire qu’il était peut-être temps pour elle aussi de faire ce qu’elle voulait, ce dont elle avait besoin.

Le début du voyage

Belpina n’était pas forcément très intéressée par le métier de commerçante. Toutefois, après son séjour chez les Touque, elle commença à faire murir dans son esprit l’idée que ces derniers avaient développé. Bientôt expliqua-t-elle à sa famille sa décision de partir sur les routes pour vendre leur produit. Cette nouvelle proposition ébahit presque toute la famille, Herbedorée comme Roussechaume. Toutefois personne n’osa vraiment répliquer. Ses parents lui demandèrent bien évidemment si elle était sur de son choix mais Belpina était bien décidée. Odara, bien que triste, fut compréhensive et l’aida même à tout préparer : achat d’une charrette assez résistante et grosse, achat du poney, empaquetages de produits, etc. Odara comprenait que même si Belpina savait très bien qu’il y aurait toujours une famille aimante qui l’attendait ici, une vie ne se résumait pas à cela. Belpina elle-même ne partait pas vraiment pour le plaisir d’être une marchande itinérante, non, c’était plus pour le voyage et la découverte qu’elle faisait cela. Finalement, c’est dans un éclat de joie, et aussi d’inquiétude que les jumelles se séparèrent. Pourtant, ce n’était pas pour si longtemps. Car si Belpina partait pour quelques temps, une fois ses produits vendues, elle revenait aussitôt, passait un petit mois avec sa famille, et repartait.

Cette nouvelle et étrange vie perdure depuis quelques petites années désormais, dans un train-train quotidien sans trop d’embûches. Mais personne ne sait ce que le lendemain réserve au voyageur.




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