A l'ombre d'un noisettier

rengainant mon épée, après avoir eu la confirmation de la guérisseuse, je m'avança vers eux, laissant mon cheval brouter La Dame me présenta au vagabond armé ce que je n'apprécia pas le moins du monde. Mais je me tint coi. L'homme se présenta et se montra discourtois envers moi, sûrement vexé par mon approche cavalière.

-Au risque de paraître insolent Sieur Sigfried . Vous n'agissez pas expressément sur ordre du Roi . Je suppose qu'il ne vous pas intimé l'ordre de m'éloigner de Dame de Pelargir . Sinon je suis ravi de faire votre connaissance . Bien que je n'apprécie pas forcément le terme de "manant" . Mon allure vous déplaît t'elle ? Si elle ne convient pas au usage actuel n'hésiter pas à me le faire remarquer .

-Je vous déconseille de vous montrer insolent envers moi jeune homme! Ce n'est pas un gamin qui va me faire la morale. Le Roi m'a ordonné d'écarter toute menace de la Dame de Pélargir. Et si vous en êtes une, je n'hésiterai pas à vous éliminer. Mais si vous êtes bienveillant en son égard tout se passera bien. Et pour me présenter, je suis Siegfried Poings de Fer, Champion du Roi et fils de Furnost des dunedains d'Arnor.

Reprenant ma respiration, je repris ma tirade.

-D'ailleurs le terme manant ne désigne pas une personne mal habillée, mais un malfaiteur, car je croyais que vous l'étiez. Mais de nos temps on n'est jamais trop prudent, le mal commence à gronder et assassiner des nobles devient monnaie courant par ici. D'ailleurs comme je ne vous connais pas et vous comprendrez que je me montrerai méfiant en votre égard, à l'inverse de Dame Oriane.

Je m'arrêta pour laisser mes mots produire son effet. Plaçant ma main gauche sur la garde de mon épée, je me dirigea vers la guérisseuse et lui tendit mon bras droit.

-Maintenant, si vous le permettiez, je vais vous conduire aux quartiers de votre famille. Les régions en dehors des murs sont peu sûr. Et si vous voulez nous accompagner, Lëein pour prouver votre bonne volonté, suivez nous.

Ce serait mieux que de le laisser derrière nous, il pourrait se retourner et nous attaquer, même si je pense que je le maîtriserai facilement, ce n'est pas un homme tout juste sorti de l'adolescence qui me tuera! Mais il pourrait blesser la jeune fille. Toujours garder notre ennemi à vue d’œil! Une leçon que je n'oublierai jamais.

Prenant la direction vers la cité qui semblait assez loin à pied, le temps resta radieux, propice aux voyages. La dame Oriane me posa une question assez délicate au sujet des meurtres et je fis de mon mieux pour lui répondre, car même moi je n'arrivais pas à percer ce groupe mystérieux.

-Les exactions commises, Ma Dame, sont l'oeuvre de la couronne de fer, un groupe mystérieux voulant renverser l'équilibre du Monde, ils sont, je crois, des fidèles de Morgoth Bauglir, le maître de Sauron. Mais ce ne sont que des suppositions, personne n'a réussi à infiltrer le clan à ce jour, les espions ne sont jamais revenus.

Je regarda la Dame Oriane avant de lui annoncer la mauvaise nouvelle.

-Ils ont aussi pris le contrôle de Pelargir, d'ailleurs c'est pour ça que votre père a été assassiné. J'en suis navré, mais bientôt nous allons reprendre la cité et rétablir l'ordre ! Je sais que ça ne ramènera pas votre père en ce monde, mais réconfortez vous, il a rejoint Eru Illuvatar et il chantera avec lui quand le moment sera venu.

Je lui adressa un sourire bienveillant et réconfortant. Nous poursuivîmes la route et je détaillait le jeune homme nous accompagnant, il ressemble à un Rôdeur mais sans en être un. Il est finement musclé, taillé pour la vitesse et non pour la force brute. Il pourrait être dangereux si on le laissait faire. Une idée me vint en tête et je m'arrêta.

-Faisons une pause, ce n'est que le début de la matinée, et je voudrais me mesurer à toi Lëein, moi Siegfried Poings de Fer te fait l'honneur de croiser le fer avec moi. Qu'en dites-vous? Ne vous inquiétez pas, je n'ai aucune intention belliqueuse contre vous, mais je voudrais tester votre bras d'épée. Et qui sait? je pourrai peut-être vous faire rentrer dans l'armée chez les rôdeurs de l'Ithilien.

Je dégaina mon épée et me prépara au combat.

Je réfléchissait à sa proposition quand une pique venait me perturber. Humilier... D'après lui je l'humiliais... Ma colère s'échauffant, j'allais lui répliquer.

-Je suis d'accord pour la bibliothèque. Je vois que tu n'as jamais connu la vraie humiliation jeune homme! Je suis l'un des descendants des Rôdeurs du Nord et du sang de Numénor coule en moi, je ne suis pas un vulgaire soldat braillard! L'humiliation je la donne à l'épée et non par des mots!

Je pris une posture de combat prêt à tout donner dans la vitesse et la force de frappe car me battre lourdement et en ne privilégiant que la brutalité ne me servirait à rien.

Respirant un coup je calmai ma colère et examinai son corps. Aucun détail ne m'échappait, il était en bonne santé, vif et agile. Donc il n'aurait aucune faiblesse corporelle. Je devrai donc donner tout mon talent de combattant pour l'épuiser. J'ai peut-être 50 ans, mais lui... n'a jamais connu les vraies batailles qui duraient des heures et qui épuisaient au-delà des limites un homme de simple carrure. Mais je ne suis pas l'un d'eux, je pourrai me battre longtemps.

Je vais donc l'épuiser. Il est jeune et va tenir longtemps. Mais si ça ne marche pas je devrai ruser comme avant quand je combattais amicalement contre les soldats du nord qui étaient vif et agile comme lui.

Levant mon épée au-dessus de ma tête je donnai le premier coup et enchaîna sur des frappes rapides et fortes, chaque coup étaient destinés à le toucher. Je savais fort bien qu'il prendrait ça comme une vraie agression. Chaque coup était ponctué d'un rictus hargneux, comme si je voulais véritablement le tuer.

Mon épée scintillait au soleil et mon armure rutilait. Cela devrait parfois le perturber si jamais les reflets atteignaient ses yeux. L'armure quand on s'en occupait bien, offrait non seulement une protection mais aussi une bonne agression.

Et l'épée doit toujours être affutée comme si on allait combattre à tout moment. Cette épée est la meilleure facture qu'on pourrait avoir au Gondor, Solide, durable et légère. Elle s'émoussait que très lentement et supportait les pire chocs. Quant à sa légèreté, elle donnait tellement de vitesse aux coups, qu'elle était aussi puissante qu'une lame lourde. La lame est si acérée qu'elle réussirait à transpercer une bonne armure. Mais je devrais faire attention à ne pas le transpercer, sinon je devrai rendre des comptes au Roi.

Je continuai de le frapper méthodiquement et sans montrer de signes de faiblesse pour le décourager et le fatiguer.