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 [Villages environnants] Le sac de Fondcombe.

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Ryad Assad
Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
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Ryad Assad

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Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 EmptyJeu 25 Juil 2013 - 16:48
Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 Edonia10

Aliénor se tenait dans les rangs des soldats de l'Ordre, écoutant les directives énoncées par Ald'ar Omenuir, le chef de l'expédition. Il s'était placé face à ses hommes, et leur parlait comme un général à ses troupes. Une troupe qui n'avait cependant pas la cohésion d'une armée, loin de là. Parmi les guerriers rassemblés là, se trouvait Corbeau, notamment. L'elfe semblait hors de tout contrôle, et s'il se pliait au jeu, cela semblait être simplement parce que cela l'amusait. Il semblait trouver un plaisir inexplicable à se trouver là, aux côtés de son esclave, obéissant aux ordres. Mais ce n'était pas parce qu'il s'était positionné du côté des simples soldats qu'il avait perdu son autorité, son charisme, et sa capacité à rallier les gens à lui. Aliénor, bon gré mal gré, lui était totalement soumise, et elle n'avait d'autre choix que de le suivre où qu'il se décidât à aller. Mais elle n'était pas la seule dans cette situation. Le boucher, bien qu'il fût terriblement difficile de lire quelque chose sur ses traits inquiétants, paraissait ne pas éprouver envers lui le mépris habituel qu'il éprouvait pour les autres êtres vivants...ou  morts. Mais ils se gardaient bien tous deux de s'afficher ouvertement l'un à côté de l'autre, et ils gardaient soigneusement leurs distances lorsqu'ils étaient en public. Cet état de fait ne s'appliquait néanmoins pas à tout le monde, et plus particulièrement à Validna. La guerrière elfe semblait demeurer dans l'ombre de Corbeau, et elle se comportait avec lui comme si attirer son attention, recueillir de sa part des félicitations, était la chose la plus importante de tout l'univers. Autant d'électrons libérés par la présence de Corbeau, qui pouvaient dès lors agir à leur guise, et qui menaçaient de plus en plus sérieusement l'équilibre fragile de la compagnie.

Mais d'un autre côté, Ald'ar disposait toujours de l'avantage numérique, et sur les quinze membres de la compagnie, seuls quatre - en comptant Corbeau - menaçaient de lui tourner le dos à un moment donné. Et même s'ils comptaient dans leurs rangs la redoutable Validna, l'énigmatique boucher du Khand, et le mystérieux Corbeau, il n'en demeurait pas moins qu'il était possible de les neutraliser. Les autres combattants n'avaient peut-être pas encore perçu à quel point le groupe risquait de se scinder, mais ils étaient suffisamment entraînés, disciplinés, pour ne pas dire conditionnés, qu'ils répondraient dans la seconde à l'ordre émanant de Ald'ar ou de Nunne. Cela donnait au chef de l'expédition un avantage considérable, mais qu'il était difficile de préserver. En effet, peu à peu, le nombre de ses fidèles s'amenuisait, et il n'avait toujours aucune preuve tangible que quelqu'un cherchait à le trahir, ou à l'évincer. Il ne pouvait pas agir impunément contre un Neleg, mais dans le même temps, il ne pouvait pas rester inactif. Pour le moment, toutefois, il avait misé sur le mauvais cheval en la personne du boucher. Il avait cru que ce dernier, vraisemblablement incapable de s'attacher, pourrait servir d'arme parfaite contre l'elfe. Il n'aurait jamais pu prévoir que le boucher, pour la première fois de sa vie, se sentît proche de la cible qu'on lui avait assignée. Une coïncidence terrible qui avait fragilisé la position de Ald'ar, et qui l'obligeait à agir différemment pour reprendre le contrôle de son groupe.

Ainsi, ce fut d'une voix forte qu'il déclara à ses hommes qu'ils passeraient la nuit en dehors des limites de la ville. A priori, les habitants d'Echtebourg n'étaient pas des guerriers, et ils avaient une philosophie de vie plutôt pacifique. Mais il fallait savoir se méfier de ceux qui apparaissaient les moins dangereux. Nul ne pouvait rester insensible à voir son village envahi par des troupes étrangères, et lorsque l'on voyait sa terre foulée par des gens considérés comme des ennemis, on avait tendance à se rebeller, même lorsqu'on était un pacifiste convaincu. Il n'était pas question pour les guerriers de l'Ordre de fournir une opportunité en or à un révolté zélé, même si les risques étaient faibles. Après avoir terminé de donner ses consignes, Ald'ar ordonna à tous qu'il était l'heure de partir, et les combattants se hissèrent en selle, avant de reformer la colonne qui mit le cap vers la sortie du village. Ils marchèrent pendant une bonne vingtaine de minutes, jusqu'à se trouver suffisamment éloignés d'Echtebourg pour voir venir tout individu suspect, mais en même temps ils demeuraient suffisamment proches pour rallier le village rapidement en cas de nécessité. Nul ne savait quelle impérieuse nécessité pouvait les pousser à se rendre là-bas, mais il valait mieux se tenir prêt à tout. Le campement sortit de terre en quelques minutes, monté par les mains habiles des membres de l'expédition. Les chevaux furent placés à l'écart du centre, où serait allumé un feu, mais ils demeuraient toutefois dans la lumière, et à quelques mètres seulement des tentes, de sorte qu'il demeurât très difficile de s'en approcher sans éveiller l'attention des sentinelles. Les tentes furent disposées en cercle, et chacun s'occupa d'animer les lieux. Certains allèrent chercher du bois sec, pour faire partir le feu qui servirait au repas commun, tandis que d'autres quadrillaient le périmètre, pour étudier au grand jour la configuration des lieux, afin de ne pas se retrouver surpris à la nuit tombée par les ombres, les creux et les bosses du relief qui les entourait. Parmi les guerriers, certains semblaient heureux d'avoir passé une journée sans perdre de membre de leur compagnie, tandis que d'autres, absorbés dans leurs pensées, paraissaient regretter qu'aucun villageois n'eut eu le cran de sortir une arme.

Dans cet univers guerrier, Aliénor se sentait toujours aussi peu à sa place. Elle avait l'impression que les soldats l'avaient finalement acceptée. Peut-être parce qu'elle était avec Corbeau, et que nul ne voulait le contrarier lui. Elle se plaisait à croire que c'était plutôt parce qu'elle avait fait ses preuves en tant que négociatrice, et que même si elle ne combattait pas, son expertise était capitale pour le succès de la mission. Elle ne se faisait cependant pas d'illusions, et elle était pleinement consciente du fait que personne ne la respectait vraiment dans cette compagnie. A l'exception de Nunne, peut-être. Elle le chercha des yeux, et le trouva affairé avec les autres soldats, occupé à vérifier que le camp était parfaitement sécurisé. C'était peut-être une habitude de militaire, ou un réflexe conditionné, car aux yeux de la jeune femme, il n'y avait pas de danger particulier. Les alentours semblaient calmes, Echtebourg semblait être un village tout à fait accueillant, et il ne paraissait y avoir aux alentours d'Imladris que la paix et la tranquillité. Ils n'avaient croisé aucun animal dangereux depuis leur départ, et les seules présences que la jeune femme avait notées étaient celles de mulots qui s'enfuyaient dès qu'ils sentaient approcher les lourds chevaux qui martelaient le sol de leurs sabots. Cela dit, elle n'avait pas l'entraînement militaire qui permettait de déceler des dangers là où un civil ne voyait rien d'anormal, ni la vue prodigieuse des elfes qui leur permettait de repérer les menaces bien avant les Hommes. La jeune femme avait décidé de profiter un peu de l'air frais du soir, tout en sachant bien que la nuit allait une nouvelle fois être difficile. Elle appréciait de voir le ciel étoilé apparaître peu à peu, et elle se régalait du crépitement du feu qui dansait au milieu du camp, projetant des ombres à la fois inquiétantes et attirantes. Cela lui permettait d'oublier pour un temps la situation dans laquelle elle se trouvait, et de plonger dans ses pensées, le seul refuge qu'il lui restait.

Pendant qu'Aliénor se livrait à une séance d'introspection, Corbeau déambulait dans le campement. Il souriait à tous les gens qui croisaient sa route, et s'il dérangeait par son l'aura de mystère qui l'entourait, nul ne pouvait se plaindre de son comportement. Tous le trouvaient sympathique, et il savait entretenir ce sentiment, en échangeant quelques mots avec chacun, trouvant toujours les paroles les plus justes pour plaire. Il était avec des guerriers, aussi il était facile de trouver des sujets de conversation à entretenir. Il leur posait quelques questions sur la prise d'Imladris, compatissait à leur peine lorsqu'ils évoquaient des compagnons tombés au combat. Avec d'autres, il parlait de la famille, de la vie en général, de leurs rêves et de leurs espoirs. Il n'en disait jamais long sur lui, en apprenait toujours beaucoup sur les autres, sans jamais donner l'impression de forcer la personne à parler. Ce faisant, il s'installait dans le groupe, et sans se créer des alliés solides, il se mettait dans une situation où personne n'avait particulièrement envie de l'éliminer. Au bout d'un moment, son chemin croisa presque par hasard celui du boucher. L'homme vaquait à ses occupations, et Corbeau toussa discrètement pour s'annoncer, et ne pas surprendre celui-ci. Le Khandien se retourna, et l'elfe lui demanda d'une voix innocente - suffisamment fort - comment il allait. Les hommes du camp levèrent la tête, surpris de voir quelqu'un oser venir discuter avec le boucher, mais ils n'entendirent pas Corbeau ajouter, plus discrètement :

- Allons parler.

Ils s'éloignèrent sans trop se faire remarquer, mais sans se cacher non plus, si bien que tout le monde savait que Corbeau était avec le boucher. Cela ne dérangerait personne, mis à part Ald'ar s'il venait à l'apprendre. Une fois que les deux hommes furent certains que personne ne pouvait les entendre, l'elfe sourit de toutes ses dents, et souffla :

- Que ne faut-il pas faire pour un peu d'intimité, n'est-ce pas ? Mais je ne dois pas m'égarer, nous n'avons guère le temps de divaguer si nous ne voulons pas attirer l'attention.

Il se retourna brièvement, et observa le campement. Ald'ar se tenait dans sa tente, probablement occupé à penser au lendemain. Nunne demeurait dans le campement, mais avait-il remarqué que le boucher et Corbeau s'entretenaient ? Difficile à affirmer avec certitude. L'elfe reprit :

- Je voudrais en apprendre plus sur vous, boucher. Mais ne vous détrompez pas. Votre passé vous appartient, et je n'ai nul besoin de savoir quelles ont été les embûches que vous avez rencontrées sur votre chemin. Même nos noms n'ont plus d'importance, désormais. Ce qui compte, c'est que vous êtes sur la voie, et je suis curieux de savoir pourquoi, dans quel but. Lorsque j'étais jeune, j'avais l'impression que la seule chose qui comptait était le présent, le petit plaisir même éphémère. Mais je me trompais, et j'ai compris qu'il fallait garder le regard tourné vers l'avenir.

Il leva les yeux, et regarda dans le lointain, comme si à l'horizon, au-delà du village qui semblait baigné dans les ombres, il pouvait discerner quelque chose que lui seul était en mesure de percevoir. Et sur son visage d'albâtre, un petit sourire se mit à flotter, comme celui du marin qui, perché sur le gaillard d'avant, profite des embruns qui lui caressent le visage en songeant à tous ceux qui n'ont jamais pris la mer. Se tournant vers le boucher, il conclut :

- Quel est l'avenir que vous vous voulez construire, mon ami ? Racontez-moi...

#Corbeau #Validna #Oropher


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"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"
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Mardil
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Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 EmptyDim 28 Juil 2013 - 16:56
Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 20100910


Comme il l’avait prévu, Ald’ar décida de monter le campement hors du village. Le prétendu danger que représentaient les habitants d’Echtebourg était vraiment minime mais la prudence n’avait jamais fait de mal à personne. El la prudence était un trait de caractère qui semblait manquer cruellement au nordiste ces deniers temps.

Le boucher se mit en selle et son cheval se débattit. Il tira un coup sec sur la bride et parvînt enfin, non sans effort, à se faire obéir de l’animal. Heureusement la chevauché fut de courte durée et sitôt arrivé, le mercenaire se mit à monter le camp avec les autres soldats. Les discussions allaient bon train et les hommes semblaient plutôt détendus, même si le boucher était toujours exclu des conversations. Il n’en avait cure, aucun de ces hommes n’étant digne de son attention.

Hormis un, bien sûr. Mais il garda la même ligne de conduite et évita tout contact avec Corbeau. Même si Ald’ar s’était isolé dans sa tente assez rapidement, Nunne était au milieu du camp parmi les hommes et, bien qu’il parut absorbé dans ses pensées, il restait vigilant. Le boucher l’avait surpris à deux reprises en train de le surveiller, aussi fallait il rester prudent. Pour l’heure, Nunne ne pouvait rien avoir à lui reprocher, tant il faisait de son mieux pour faire oublier sa présence.

Tout en continuant à faire son devoir, il réfléchissait à la situation actuelle. Et plus il y pensait, plus il sentait qu’ils étaient dans une impasse. Ald’ar avait fait appel à lui pour se débarrasser du Neleg, mais si et seulement si celui ci menaçait un membre de l’expédition. Le lefnui n’avait pas eu besoin de mentionner le nom d’Aliénor mais celui ci avait flotté dans l’air pendant tout leur échange. Mais jusqu’ici, Corbeau n’avait pas levé la main sur elle, ou s’il l’avait fait, personne n’était au courant. Le boucher n’avait donc pas de raison valable, aux yeux du nordiste en tous cas, de s’en prendre au Neleg.
Ce qui arrangeait grandement le khandéen, puisque de toute façon il n’avait jamais eu l’intention d’obéir à cet ordre. Néanmoins cette situation ne pouvait pas durer infiniment.

Soit Ald’ar décidait que s’en prendre à un Neleg n’était finalement pas une bonne idée et changeait ses ordres, soit il faudrait se débarrasser de lui. Et ça risquait de ne pas être des plus faciles. La plupart des hommes de l’expédition étaient dévoués à leur chef, bien que cela n’atteigne pas l’idolâtrie presque fanatique de Nunne envers son supérieur. Il faudrait la jouer fine pour réussir à s’échapper.

Alors que le boucher n’avait guère progressé dans ses réflexions, il entendit un léger toussotement derrière lui. Il se retourna et s’aperçut qu’il s’agissait de Corbeau. Cela ne le surprenait pas réellement car il avait observé du coin de l’œil le manège de l’elfe durant la soirée. Après avoir discuté avec quasiment tout le monde, personne ne s’étonnerait de les voir ensemble. Il était admiratif de la capacité du Neleg à se faire apprécier des autres. Il savait pertinemment qu’aucun des soldats présents ici, mise à part Validna peut être, ne représentait quoi que ce soit pour lui mais il leur avait parlé à tous comme à des amis de longue date et pas comme leur supérieur, ce qu’il était bel et bien et ce dans tous les sens du terme.

Le boucher avait toujours pensé qu’il était plus efficace d’être craint que d’être apprécié par les autres mais il était venu à en douter en observant le comportement de Corbeau. Ils s’éloignèrent lentement et l’elfe brun amena la conversation sur un terrain  plus personnel bien que pas parfaitement inattendu. L’avenir. Voilà bien un mot qui n’avait jamais eu grand sens aux yeux du mercenaire. Jusqu’à récemment, si on lui avait posé la question, il aurait probablement répondu qu’il n’avait aucun avenir. Son futur se résumait à deux choses : ne pas se faire prendre vivant et profiter des menus plaisirs de la vie. Et il n’avait réalisé que peu de temps auparavant que cela ne s’apparentait pas à un avenir mais n’était que le prolongement du présent. Un présent qui durait depuis bien longtemps. Trop longtemps ? Il n’aurait su le dire mais il commençait à se poser la question.

Il savait depuis toujours qu’il était différent des autres hommes, supérieur aurait on pu dire (et il ne s’était jamais caché de le penser). Il savait qu’il réaliserait de grandes choses, des choses qui transcenderaient son état de pauvre mortel. Or qu’avait il fait jusqu’ici à part attendre un moment qui ne viendrait sans doute jamais. Il ne réalisait que maintenant à quel point il avait pu être passif. Un brillant avenir l’attendait peut être mais il ne viendrait pas à lui sans rien faire. Il lui appartenait de changer les choses.

Il aurait voulu expliquer tout ça à Corbeau mais les mots refusaient de se former dans son esprit. Il ne pût que secouer la tête dans un geste incertain d’impuissance. Car il n’avait au final aucune idée de ce que cet avenir hypothétique pouvait être. C’est presque dans un murmure qu’il répondit enfin au Neleg :

- Je n’ai aucune idée de ce que me réserve l’avenir. Je n’y avais jamais vraiment songé avant. Pourtant, au fond de moi, j’ai toujours su et je sais que j’ai le potentiel pour changer les choses. J’ignore juste quelle direction je dois prendre.

Jamais il n’avait prononcé les mots qui s’apprêtaient à sortir de sa bouche et jamais il n’aurait pensé avoir à le faire. Il dût se faire violence pour simplement formuler l’idée dans son esprit sans même parler de l’exprimer à voix haute. Enfin il releva la tête et fixa l’elfe droit dans les yeux.

- Je crois que j’ai besoin d’un guide afin de m’aider à trouver ma véritable voie.
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Learamn
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Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 EmptyDim 11 Aoû 2013 - 18:06

Halmun choisit de partir d’Echtebourg la nuit tombée , mais il était confronté à un sérieux problème. Il avait prévu de commencer ses recherches en  allant vers le sud , vers le Gondor mais sur son chemin se dressait le campement de l’Ordre. Il fit faire un large détour à sa monture afin que dans la pénombre de la nuit aucun oeil humain ne puisse le repérer. Et aucun  humain ne le pouvait et qu’en était il d’un elfe expérimenté , qui plus est un Neleg ayant une vision perçante ?

Fakra était un des,hommes qui se disait fidèle à Cartos , il était plutôt jeune et s’était enrôlé dans l’Ordre six mois plus tôt , si il était plutôt bon bretteur il lui manquait plusieurs notions de combat et surtout beaucoup d’expérience.  Ce soir là, il était de garde . Dans la nuit noire il comptait plus sur son ouïe que sur sa vue pour détecter un intrus , on n’y voyait pas à cinq mètres. Tout à coup ,le faisant sursauter , un terrible rugissement retentit il se retourna vivement vers Oropher , de garde avec lui[/i]
-C’était quoi ça ? fit il inquiet
-Sûrement une bête sauvage , un ours peut être mais il doit être loin vu la tonalité du rugissement .lui répondit l’elfe

Rassuré Fakra se retourna pour continuer à scruter les alentours mais face à lui il ne distinguait que la gueule béante d’un ours gigantesque ,  le pauvre homme ouvrit la bouche pour crier mais n’en eut pas le temps , la bête sauta sur sa gorge et le tua sur le coup. Oropher décocha une flèche mais rata sa cible , il était dur de viser dans le noir et il n’avait pas les même talents à l’arc que son frère Elrohir.
-Alerte un ours!!
-Ils sont trois
, beugla Cartos , en désignant du doigt deux autres silouhettes s’approchant rapidement du campement.


L’une d’elles fonça sur Corbeau et le Boucher qui s’étaient mis un peu à l’écart. C’était une bête gigantesque qui faisait facilement trois voir quatre mètres de haut . Un autre ours tua un autre homme , lacéré  sous ses griffes. Et alors qu’il allait attaquer un autre , Bornin maniant sa hache avec dexterité blessa l’animal à une patte avant celui ci s’écroula et fut achevé par deux flèches tirées en même par Elrohir qi avait trouvé sa cible.

L’ours ayant tué Fakra était sans conteste le plus grand et il se battait avec férocité face à Validna qui avait bien de la peine à se défaire de cette adversaire si particulier , Celui ci la projeta alors à terre d’un violent coup de patte , blessant légèrement la guerrière au flanc. Il s’apprêta à achever l’elfe à terre quand de nulle part surgit le Bras de Fer , un lueur de cruauté et  une rage mortelle brillant dans ses yeux . Avec sa lame il lacérait les pattes de l’animal qui restait malgré tout debout et forçait le Lefnui à reculer mais quand l’ours ouvrit tout grand sa gueule pour happer Ald’ar celui-ci enfonça son épée dans la partie haute de sa gueule , jusqu’à la garde. La bête émit un grognement et s’écroula , morte.
Cette diversion imprévue n’avait pas échappée à Halmun qui se demandait quelle mouche avait piquée Ald’ar pour qu’il installe son campement dans le territoire des Grands Ours. Au moins cela lui permettrait peut être de passer inaperçu.
Le lendemain matin , le groupe reprit sa route vers la prochaine cité importante , sur le chemin  ils tombérent sur quelques hameaux qu’ils soumirent sans difficultés ,, ils devaient parfois calmer quelques émeutiers mais les deux jours suivants le sang ne coula pas.
Ald’ar et ses hommes se dirigeaient vers Valdol , le Lefnui avait entendu dire que cette ville avait été fortifié mais il ne l’avait pour l’instant pas dit à ses hommes car il pensait que fortifications primaires ou pas la ville serait bien vite écrasée . Mais de loin il constata à sa grande stupeur que Valdol n’était pas protégé par de vulgaire paliissades en bois facilement inflammable comme le Bras de Fer s’y attendait mais par de véritables murailles à créneaux comportant meurtrières et tours . Le Lefnui jura pour lui même et fit établir le campement à distance respectable de la ville , juste assez près pour qu’on puisse distinguer l’étendard sur lequel était brodé d’une biche doré , qui était planté sur les murailles de la ville. Heureusement qu’Ald’ar avait pris ses précautions avant le départ et avait fait infiltrer la vile par un espion de l’Ordre mais cela serait il suffisant? Il rassembla les membres de l’expédition et leur parla

-Cette cité , si elle ne se soumet pas avec des négociations et si nous devrons lutter avec elle représentera notre plus grand défi. Elle est protégée de grandes murailles de pierre et disposent sûrement d’une force armée conséquente même si nous n’avons pas d’informations pour le moment. Mais l’heure n’est pas encore à la guerre , il nous faut d’abord négocier avec eux.
End , fit Ald’ar en désignant le dernier humain affilié à Cartos , tu porteras notre étendard durant les négociations , Corbeau , Validna , Bornin et Cartos vous venez également avec moi.


Des négociations étaient aussi basés sur une intimidation , Ald’ar le savait il avait donc choisi que toutes les races soit représentées dans son groupe pour montrer la puissance de l’Ordre. De plus il fallait choisir les meilleurs spécimens de chacune des races. Bornin était le seul nain. Cartos était une vraie montagne de muscle et personne ne voulait véritablement s’embrouillait avec lui. Corbeau n’était pas un tas de muscle mais son allure noble et son regard unique au monde suffisaient à eux seuls à faire flancher le plus déterminé des hommes. Validna était une bonne guerrière et pouvait se révéler très utile en cas de problème lors des négociations. Il leur conseilla cependant de ne pas prendre trop d’arme pour ne pas brusquer les Valdolins.
Laissant le camp au soin de Nunne ils galopèrent alors à toute allure mais tombèrent sur l’imposante porte fermée. En haut des murailles , un archer à le tenue or les observaient

-Je suis le Bras de Fer , et je parle au nom de l’Ordre de la Couronne de Fer ! Nous sommes à présent les maîtres de la région et nous venons négocier pacifiquement avec vous votre reddition. Ouvrez nous!

Un rire gras s’éleva alors du haut des murailles et un homme coiffé d’une couronne d’argent et portant une longue cape sur laquelle était brodée la biche d’or fit son apparition entouré de plusieurs soldats qui portaient eux aussi un écusson de biche dorée. Ce devait être les armoiries de la cité.

-Jamais je ne vous aurais cru capable d’aligner dans la même phrase les mots Ordre et pacifique. D’autant plus que nous avons eu vent de vos exploits guerriers dans la région qui n’avaient rien de pacifique si je ne m’abuse , fit l’homme richement vêtu qui semblait être le seigneur de la ville.

-Ils ont été vaincus militairement car ils ont refusés la souveraineté de l’Ordre et ont porter atteinte à la vie de ses hommes!

Le seigneur rit de nouveau.

-Evidemment , les pauvres de simples paysans asservis tentant de gagner leur liberté à coups de fourches. Il n’avait aucune chance. Mais nous nous ‘en avons. Derrière ces énormes murs se trouvent une garnison de plus de cent vingt hommes entraînés sans compter tous les civils qui n’hésiteront pas à vous massacrer avec leurs couteaux. Femmes et enfants compris. Regardez votre faiblesse à présent . fit le seigneur avec des yeux sournois. Apportez moi le prisonnier !!

Ald’ar tressaillit en apercevant la silhouette de l’espion qui avait été de toute évidence démasqué. Comment était-ce possible?

-Tu le connais n’est ce pas ?
fit le seigneur à Ald’ar.C’est ton espion  non? Ou plutôt devrais je dire c’était?

Il fit un signe avec les doigts et une femme et un adolescent apparurent un couteau de boucher dans leur mains et se mirent à pourfendre le pauvre espion qui après quelques instants du hurlement et d’agonie s’écroula , mort. Le seigneur de Valdol se contenta de rire et Ald’ar dut contenir sa rage ainsi que son cheval qui semblait très nerveux .

-C’était notre petit cadeau de bienvenue maintenant je crois qu’il est temps de vous offrir celui d’adieu.

Un archer tira alors une flèche qui se ficha dans l’oeil de l’homme qui portait l’étendard , celui-ci s’écrasa au sol , mort et le drapeau tomba à terre avec lui.

-Ainsi vous avez choisi la mort , fit Ald’ar bouillant de rage , on retourne au campement , ordonna-t-il à ses hommes.


Ald’ar avait laissé le commandement du campement à Nunne , celui-ci n’avait d’ailleurs aps grand chose à faire , la majorité des soldats étaient partis et ils ne restaient que lui , Aliénor les deux frères elfes et le Boucher. Comme ce dernier se tenait plutôt à carreau le suderon relâcha un peu sa surveillance et profita de l’absence de Corbeau pour s’approcher d’Aliénor. Depuis le début de l’expédition elle lui tournait la tête , certes , au début leurs relations étaient plutôt tendues et distantes , la jeune femme considérant à peine le jeune homme. Quand il l’avait sauvé des griffes des paysans il l’avait au départ simplement fait car elle était dans son camp mais il ne pouvait nier qu’à ce moment là où il avait été seuls dans les champs il s’était passé quelque chose et le soir même quand il l’avait vue se faire torturer la douleur intérieur qu’il avait ressenti était dure à supporter. Et leur dernière discussion à Echtebourg , si toutefois on pouvait appeler ça “discussion”, l’avait profondément intrigué , s’il avait que le réconfort de savoir qu’elle tenait à lui , la jeune femme vivait constamment dans la peur et l’inquiétude , cela le peinait.Tous ces signes ne pouvaient être trompeurs et même si il avait du mal à se l’avouer à lui-même , il était indéniable que le suderon aimait la jeune femme. Et il ne laisserait sûrement pas passer ce laps de temps où Corbeau était absent . Il allait devoir tout lui avouer , et au diable le Boucher , il pouvait rester calme quelques minutes de plus. Il se dirigea vers sa tente mais ne la trouva pas à l’intérieur , évidemment , qui pourrait rester dans sa tente alors qu ele soleil faisait bénéficier la région d’une éclaircie bienvenue. Il l’aperçut finalement , un peu plus loin , assise dans l’herbe fraîche. Il s’approcha calmement de la jeune femme et s’assit à côté d’elle  après l’avoir salué.
Ils restèrent un moment silencieux , contemplant l’horizon.
-Le monde est si vaste , si fantastique. Quand j’étais enfant je rêvais de devenir explorateur et de parcourir toutes les contrées , enfin peut être pas le Khand et le Rhûn , dans ma cité natale on racontait d’étranges histoires au sujet de leurs habitants qui me terrifiaient. Mais mes rêves ont bien vite été brisés quand mes pauvres parents ont été emportés par la maladie et que je me suis retrouvé seul dans les rues. D’ailleurs si Ald’ar n’était pas venu...

Nunne baissa la tête

...je serais sûrement mort à l’heure qu’il est . Certains s’étonnent de la loyauté dont je fais preuve envers lui mais il m’a sauvé et sans lui je ne serais rien et rien ne me forcera à le trahir. Malheureusement la majorité des combattants de l’Ordre sont des mercenaires et ne travaille que pour leurs compte personnel et pour leur bourse , ils ne peuvent pas comprendre ce qu’est l’honneur ou la loyauté . Je sais que tu ne le porte pas en très haute estime mais c’est un homme et il a des défauts mais sache que c’est lui qui m’a appris que le véritable courage émane de la personne qui sait quand ne pas retirer une vie.

Ils restèrent à nouveau un moment silencieux puis Nunne reprit

-Enfin ce que je..je voulais te dire ,fit il cette fois beaucoup plus hésitant , c’est que..depuis un moment je suis obsédé par toi. Par ton visage , par tes yeux , par ta voix. Le suderon continua avec plus d’assurance. Et je crois aujourd’hui j’en ai pris pleinement conscience et je devais t’en faire part.

Il marqua un temps de pause approcha son visage du sien.

-Je t’aime , Aliénor.

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C’est fou de rage qu’Ald’ar rentra avec ses hommes dans le campement . Le Bras de Fer retourna dans ses quartiers où il devait se calmer. Bornin se chargea alors de raconter les événements passés au reste du groupe.  Le Bras de Fer se calma lentement pui se mit à réfléchir . Il venait d’affronter , ces derniers jour , le véritable monde , il venait de fréquenter la classe sociale qui peuplait la majorité du continent , le bas peuple. Et il y avait une chose qu’il avait remarqué chez eux , leur idiotie ou du moins leur manque d’éducation qui pouvait avoir des conséquences dramatiques. Il ne prenait jamais le temps de réfléchir , sur le monde , sur le but de la vie , sur la hiérarchie en place. Pourquoi? La populace en devenait extrêmement influençable et les ennemis de l’Ordre pouvaient soulever les masses avec de piètres propagandes . Si seulement il y avait un autre moyen que de les tuer pour apaiser le monde. Enfin un autre moyen il y en avait mais il y avait toujours un ridicule “héros” pour le contrecarrer. Ce moyen était la privation du choix ,  de la totale liberté. S’il ne voulait pas réfléchir intégrons au monde de la pensée à leur insu en les forçant à suivre les plus sages. Leur libre arbitre n’étant qu’un fauteur de troubles de l’ordre public. Pour faire régner la paix et l’ordre il falait effacer ce libre arbitre.






Une heure plus tard tout le monde était réuni autour d’Ald’ar qui  s’appuyait sur la table qu’il avait placé au centre du campement.
-Les habitants de Valdol ont signés leur arêt de mort en nous déclarant la guerre. Soldats! La pitié ne sera pas de mise car ils n’en auront aucune face à ces fanatiques il ne peut y avoir de pitié car ils vous poignarderont . Y compris leurs femmes et leur enfants , regardez ce qu’ils ont fait de notre espion! Ils mourront tous! A présent c’est eux ou vous. Vous n’aurez pas le choix.

Le Bras de Fer marqua un temps d’arrêt dans son discours enflammé et le moins que l’on puisse dire c’était que le Nordiste savait bien parler.

-Ils paieront pour nos morts tués lâchement , tués sans aucun honneur. Cependant leur forces sont bien supérieures au nôtre et nous aurons beaucoup de mal à les déloger de ces immenses murailles. J’ai dû établir un plan périlleux mais force est de constater que c’est notre seul choix. Il faudra tout d’abord aller demander des renforts à Fondcombe mais nous ne leurrons nous ne disposerons jamais d’une force assez importante pour assiéger la ville. Non , nous avons besoin de renforts pour une charge mais pour pouvoir charger il va falloir ouvrir la porte et pour cela il nous faut infiltrer la cité et ouvrir les portes de l’intérieur. Pour cette mission je n’ai désigné que des personnes que les Valdolins n’ont pas encore aperçus et seulement des humains , afin d’éviter toute suspicions . Nunne , Aliénor , Toma et le Boucher , cette mission sera la vôtre . Vous effectuerai un détour vers la sud à travers les bois , une fois arrivé à la porte sud de la ville vous vous ferez passer pour des voyageurs ou alors d’un couple en lune de miel accompagné des deux témoins  ou de deux gardes du corps je sais pas moi vous trouverez bien un prétexte , une fois infiltré vous allez rester trois jours , pour gagner au maximum la confiance du plus de citoyens possible . La troisième nuit vous allez devoir travailler en deux groupes , l’un éliminant les gardes et incendiant le bâtiment militaire principal l’autre ouvrant les portes et envoyant le signal de l’attaque. Vous partirez demain une heure avant l’aube  , juste le temps de régler quelques préparatifs. Elrohir , tu seras chargés d’aller mander des renforts à Fondcombe.




Imlardis était à une demi-journée à cheval et Elrohir galopait à tout rompre ne s’arrêtant jamais , une fois sur place il dut demander audience à Helmund un officier de l’Ordre qui r le reçut à la place de Lammath trop “occupé”.  Finalement , après moult exposés de la situation on accorda à Elrohir plus que ce qu’il pouvait espéré. Il se rendit à la caserne pour rencontrer le capitaine de la troupe quo’n lui avait accordée. Une troupe peu nombreuse certes mais ô combien meurtrière. Le capitain Brand était un grand homme à la peau noire comme l’ébène , une large cicatrice barrait son oeil invalide , ses hommes, une vingtaine au total ,  portaient des armures complètes et leur heaume était surmontée d’une longue coiffe  leur descendant dans le dos. Brand arborait un heaume ornés d’une multitude de pointes. On surnommait cette troupe “Les Suppôts de la Mort” tant leur réputation était terrible. C’était des cavaliers d’élite, tous prêts à en découdre.


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Ryad Assad
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Un vent frais s'était levé alors que la nuit tombait, et Aliénor avait rabattu sur ses épaules un châle qui lui évitait de prendre froid inutilement. Elle aurait probablement dû rester dans sa tente, et essayer de se reposer avant la chevauchée du lendemain, mais elle avait envie de prendre l'air, de respirer à pleins poumons la froideur de la nuit, poser les yeux sur les paysages faits d'ombres et de silhouettes étranges, comme un reflet de sa propre existence. Elle réfléchissait intensément à sa situation, depuis le début de cette mission, comme si sortir pendant un temps du giron de Corbeau avait ouvert son esprit à de nouvelles possibilités, qui lui paraissaient désormais être plus que de simples rêves idéalistes. Quelques jours auparavant, elle n'aurait jamais songé à ce que les choses pouvaient être sans la présence de son maître. Elle n'aurait jamais imaginé la sensation de bien être que l'on pouvait éprouver en ne sentant plus le poids des chaînes. Elle n'aurait jamais cru éprouver ces sentiments inexplicables qu'elle éprouvait en posant les yeux sur Nunne, alors qu'il ne la voyait pas. Tout cela l'attirait énormément, et elle se surprit plusieurs fois à songer à s'enfuir. Mais elle ne le pouvait pas. Elle était comme un oiseau enchaîné à une patte. Elle pouvait déployer ses ailes si elle le désirait, prendre son élan, et se préparer à s'envoler, mais elle demeurerait toujours clouée au sol. Et Corbeau, son éternel sourire aux lèvres, attendrait simplement qu'elle eût renoncé à se débattre. Il aurait alors la satisfaction d'avoir réussi à briser toute volonté. Et lorsqu'il serait parvenu à ce point, il la libérerait, et elle n'aurait même plus envie de s'envoler. Elle avait longtemps cru qu'elle parviendrait à le tromper, qu'elle pourrait lui mentir, lui faire croire qu'elle avait cédé. En vain. C'était comme s'il savait, comme s'il lisait dans son esprit. Et à ce petit jeu, c'était elle qui finalement voyait sa résolution faiblir. Cet elfe immortel avait tout son temps devant lui. Elle, pauvre humaine mortelle et fragile, voyait chaque seconde son existence disparaître entre les serres de son tortionnaire. Et une voix de plus en plus difficile à négliger s'insinuait dans son esprit, et lui demandait, le soir avant qu'elle ne se couchât, si elle ne serait pas plus heureuse à accepter son sort, à abandonner, à trouver des avantages à sa servitude.

Mais une partie d'elle-même était incapable de se résoudre à le faire, et elle s'endormait toujours en larmes, déchirée par ce conflit intérieur. Elle était incapable d'accepter la défaite, et même s'il paraissait évident qu'elle se soumettrait ou qu'elle mourrait, elle entrevoyait la mort comme une façon de prouver à Corbeau qu'il n'avait jamais réussi à la briser. Sa volonté de survivre, c'était la dernière chose qu'elle possédait, et celle qu'elle ne voulait pas perdre. Sans cela, que deviendrait-elle ? Une marionnette entre les mains de cet elfe de malheur, qui servirait ses desseins jusqu'à cesser d'exister, probablement. Une fois qu'il aurait brisé sa volonté, elle ne représenterait plus aucun défi pour lui et il finirait par se lasser d'elle, lui confier des tâches inutiles pour l'occuper, et essayer de soumettre un nouvel esprit pour se divertir. Ainsi était-il. Elle l'observa à la dérobée, qui discutait avec le Boucher. Elle ne comprenait pas comment il pouvait ainsi s'approcher d'un être qui semblait tellement malsain, tellement brutal, alors qu'il respirait le raffinement, l'élégance. Elle n'était peut-être pas la plus heureuse des femmes, soumise qu'elle était à Corbeau, mais son sort n'était rien à côté de celui de ceux qui croisaient la route du Boucher. Il y avait dans son regard une lueur inquiétante, comme s'il était en permanence à la recherche de quelqu'un à tuer. Vraiment, elle s'interrogeait sur l'association de ces deux là, et ne pouvait pas s'empêcher de frissonner en pensant aux sombres machinations qu'ils devaient ourdir.

Corbeau justement, était en train de réfléchir à ce qu'il allait bien pouvoir faire de tous les membres de cette expédition, à commencer par le Boucher du Khand qui se trouvait à ses côtés. Il tenait là un être exceptionnel, doté d'un potentiel immense, et qui pourtant s'ignorait totalement. Il avait progressé seul sur la voie, jusqu'à devenir un redoutable tueur, doté d'un esprit aussi créatif qu'insensible à toute forme de morale, de convention, et de règle. C'étaient ces individus que l'elfe appréciait tout particulièrement. Ceux qui savaient s'élever, et dépasser les carcans de la société pour suivre leurs véritables objectifs. Et pourtant, cet homme semblait perdu, comme si en rencontrant quelqu'un de plus avancé sur la voie, il prenait douloureusement conscience des choix qu'il avait fait, et qu'il considérait comme erronés. Ce fut avec une pointe de regret dans la voix qu'il lui répondit qu'il n'avait jamais vraiment réfléchi à son avenir, ce que Corbeau comprenait parfaitement. Cependant, il avait en lui de désir de progresser, et de s'élever. Et donc, très humblement, il confessa qu'il avait besoin d'un guide pour continuer à avancer, pour ne plus jamais s'égarer. L'elfe lui adressa un sourire compatissant, et répondit d'une voix chaleureuse :

- Vous êtes un homme, Boucher, et vous ne pouvez vous défaire de votre nature, tout comme je ne peux me défaire de la mienne. Vous n'aviez jusqu'à présent jamais songé à votre avenir, car celui des hommes est toujours le même : la mort. Vous pensez simplement mieux que la plupart des gens, et vous avez compris avant eux qu'il est vain de chercher à parfaire sa propre existence quand celle-ci va nécessairement se terminer...

Il marqua une pause. Il ne souhaitait pas démoraliser cet homme plein de promesses, mais il fallait être clair. Il devait prendre conscience de sa propre mortalité pour être capable de se transcender :

- Cependant, votre nature n'est pas qu'une limite. Certes, votre vie aura une fin, mais pendant ce laps de temps qui vous est donné, vous avez la possibilité de faire quelque chose d'unique. Votre nature vous a conféré la créativité, un esprit libre façonné de manière importante par vos expériences. Si vous suivez la voie, vous accomplirez en l'espace d'une vie ce qu'un elfe mettrait mille ans à réaliser. Reste à décider quoi faire.

La voix de Corbeau se fit murmure, lorsqu'il enchaîna :

- L'Ordre que vous avez rejoint est une magnifique opportunité. Grâce à eux, vous jouissez des moyens et de la protection qu'il peut vous conférer pour aller de l'avant. Vous agissez là où on vous le demande, et vous avez la satisfaction de participer à quelque chose de plus grand... Mais ne vous laissez pas aveugler. L'OCF est sur le déclin : regardez les membres qu'ils y recrutent. De jeunes novices idéalistes, paralysés par des principes instaurés par leurs ancêtres, qui répugnent à tuer, qui répugnent à sacrifier, qui répugnent à soumettre. Ces nouveaux veulent convaincre, veulent persuader, veulent légitimer. Quand le moment sera venu - et vous sentirez ce moment -, quittez le navire. Désertez, fuyez, pour ne pas être entraîné dans la chute. Quand l'heure sera venue, les gens tels que vous seront traqués, même par les alliés d'hier. Mais en attendant...

Il eut un sourire indéchiffrable :

- En attendant, continuez à servir fidèlement. L'Ordre a besoin de gens tels que vous pour réussir. Notre mission est d'une importance capitale, et nous risquons d'avoir besoin de lames qui savent se frayer un chemin jusqu'au cœur de nos ennemis, sans se préoccuper de qui il s'agit. Sachez cependant que vous ne serez pas seul. Plus jamais. Je serai votre guide tant que j'aurai quelque chose à vous apprendre. Mais même ensuite, vous demeurerez un des nôtres, et vous prendrez plaisir à réaliser votre objectif. Trouvez quelque chose de grand, quelque chose de magnifique qui vous permettra de vous endormir le sourire aux lèvres. Ce sera votre chef d'œuvre, et il perdurera pour l'éternité...

Le Neleg se tut, et laissa le silence retomber entre eux, pour laisser la possibilité au Boucher de digérer ces paroles qu'il allait devoir accepter s'il voulait survivre. Pendant ce temps, il se concentra sur cette silhouette qui se déplaçait, à la limite de son champ de vision, dans les ténèbres qui les entouraient tous. La nuit était sombre, et aucun œil humain ne pouvait détecter l'individu qui s'éloignait d'Echtebourg, mais Corbeau le repéra. Il ne savait pas encore de qui il s'agissait, mais il en aurait très vite confirmation, et agirait en conséquence. Son réseau était déjà déployé, et il ne faudrait pas longtemps avant qu'il n'en sût davantage. Mais alors qu'il observait et réfléchissait, le fil de sa réflexion fut interrompu par un rugissement, suivi par un cri de terreur. Des ours attaquaient le campement ? Qu'est-ce que cela pouvait signifier ? Corbeau et le Boucher se retrouvèrent sur leurs pieds en un éclair, et avisèrent une bête qui leur fonçait droit dessus. Gigantesque, elle semblait particulièrement en colère, et déterminée à chasser ceux qu'elle percevait comme des intrus. L'elfe bondit souplement sur le côté pour éviter la charge du mastodonte, et il se rua vers le feu qui trônait au centre du campement.

- Du feu, mes amis ! Du feu !

Et, joignant le geste à la parole, il s'empara d'une poignée de branches sèches, les plongea dans l'âtre, et ressortit une torche improvisée qu'il agita devant le museau de l'animal. La bête se dressa sur ses postérieurs, agitant ses immenses pattes pour repousser ces flammes qui la terrifiaient et qui attisaient sa colère. Corbeau, qui semblait petit à côté de l'animal, n'en demeurait pas moins droit et fier. Une main tendue paume ouverte face à l'ours, l'autre brandissant fermement sa torche, il semblait réussir à faire reculer l'animal, qui était absorbé par cette diversion bienvenue :

- Allez-y, Boucher ! Frappez juste !


~~~~


Après l'attaque des ours, le calme revint sur le campement ravagé, et l'on compta les morts. Deux hommes avaient péri sous les griffes des plantigrades, tandis que Validna avait écopé d'une douloureuse blessure au flanc, qui heureusement était bénigne. Corbeau s'était porté à son aide aussi vite que possible, et avait été soulagé de voir qu'elle n'avait rien. La jeune guerrière elfe semblait contrariée de n'avoir pas su venir à bout de ce redoutable adversaire, mais ce n'était rien de plus que la fierté qui parlait, car il était évident que l'ours était bien plus grand que la normale, et que seule la combinaison des forces avait permis de venir à bout de ces immenses prédateurs. Corbeau s'était alors approché d'Ald'ar, et lui avait posé une main sur l'épaule avec amitié :

- Vous avez sauvé Validna, Bras de Fer, et je vous en remercie. On m'avait conté votre bravoure, mais je suis honoré d'avoir pu voir votre lame en action. L'Ordre a de la chance d'avoir un guerrier tel que vous à ses côtés.

Son sourire était franc et sincère, et il abandonna rapidement le chef de l'expédition, qui avait bien d'autres choses à gérer, à commencer par gérer les corps des deux malheureux qui avaient succombé à l'assaut, et préparer la journée du lendemain. Aliénor, quant à elle, avait réussi à éviter l'attaque des ours, mais elle avait pu constater de ses yeux l'ampleur du carnage quand les combats avaient éclaté sous ses yeux. Deux morts de plus dans leur petit groupe, cela commençait à peser au vu de leur nombre. Ils s'étaient emparés du premier village au prix d'une vie. Désormais, des ours venaient de porter leurs pertes à trois. Combien d'autres tomberaient avant que le dernier village ne fût soumis ? Elle préférait ne pas y penser. Elle alla porter assistance aux guerriers qui s'étaient battus, et qui pour certains avaient reçu quelques mauvais coups qui n'avaient heureusement pas percé leur cuirasse. Puis elle se porta au chevet de Validna, et l'aida à se désaltérer. Les autres militaires avaient davantage de connaissances qu'elle en médecine, et elle préférait leur confier la tâche délicate de panser les plaies. L'elfe était toujours consciente, mais elle gardait les yeux fermés pour se reposer. Aliénor en profita pour l'observer. Elle était aussi belle que dangereuse, et même alitée, elle paraissait encore capable de sortir griffes et crocs pour se débarrasser des gêneurs. Quel âge pouvait-elle bien avoir ? Impossible pour une simple humaine de le deviner, mais elle était sans doute expérimentée. Et surtout, elle était libre. La jeune femme sentit une pointe de jalousie l'envahir. Si elle avait été une elfe, n'aurait-elle pas été pareille à cette femme forte et indépendante ? Son destin aurait-il pu être différent ? Aurait-elle pu devenir l'amie de Corbeau, sans subir les punitions qu'il infligeait à ses marionnettes ? Elle soupira, et quitta la tente où se reposait la femme elfe. Penser à ces choses ne servait à rien, et elle décida d'aller dormir, pour oublier.

Le lendemain au matin, le petit groupe partit, abandonnant derrière lui les cadavres de trois ours majestueux, et ce qui avait été un champ de bataille. Ils prirent la direction du prochain village sur leur liste, qui était un petit hameau tranquille. Aliénor fut encore une fois mise à contribution pour tout ce qui était chiffres, mais les exploitations étaient si petites qu'il fallut l'intervention de Corbeau pour qu'elle acceptât de leur prélever quoi que ce fût. Les villageois, atterrés, ne pouvaient toutefois rien faire face à un détachement de l'Ordre. Dans les autres villages, il y eut quelques scènes violentes, mais personne ne fut tué, grâce à la diplomatie dont surent faire preuve les guerriers de l'OCF. Ils avaient sans doute compris ce qu'Aliénor avait voulu leur dire : des travailleurs vivants produiraient les biens dont Imladris aurait besoin. Morts, ils n'étaient d'aucune utilité. A ces occasions, le regard de Corbeau croisa plusieurs fois celui du Boucher, comme pour lui dire : "Voyez, voyez comme le bras de ces nouveaux répugne à exécuter ceux qui s'opposent à l'Ordre. Voyez le déclin à l'œuvre.". Mais si Corbeau n'était pas convaincu par la méthode d'Ald'ar, il n'en fit jamais mention, et il se montra un soutien indéfectible au chef du groupe. Jamais il ne contesta ses décisions, et il ne se priva pas pour approuver ostensiblement lorsqu'un ordre ne faisant pas l'unanimité était donné. Toutefois, même l'aura de Corbeau ne parvint pas à étouffer les commentaires des hommes lorsqu'ils arrivèrent en vue de Valdol.

Il ne s'agissait pas d'un village à proprement parler, mais plutôt d'une petite ville fortifiée. Les attaques de bandits étaient rares, dans ces terres protégées par les elfes, mais il paraissait évident que certains n'accordaient pas totalement leur confiance aux Premiers Nés, et qu'ils avaient décidé d'ériger leurs propres murs, afin de garantir leur indépendance. Ce n'était pas Minas Tirith, mais c'était bien trop pour la petite compagnie qui entendait soumettre les villages alentours. Corbeau, occupé à contempler l'architecture des tours, se permit même de lâcher :

- Ça ne va pas être simple...

Ce n'était qu'un simple doute émis à voix haute, mais provenant de lui, c'était comme s'il avait affirmé que la chose était impossible. Et à dire vrai, au regard de la taille de leur groupe, ça l'était. Toutefois, Ald'ar semblait désireux d'avancer, et il entendait convaincre les hommes qui résidaient derrière ces murs à se rendre à l'Ordre. C'était une façon de voir les choses. Le Neleg aurait purement et simplement sauté la case discussion, pour réfléchir à comment s'emparer de la ville par la force. Une autre preuve du déclin de l'Ordre, selon lui. Mais puisque le chef de l'expédition avait donné des ordres, alors il fallait les respecter, et il s'engagea sans rechigner à la suite de celui-ci, accompagné du nain, du grand Cartos accompagné d'un de ses fidèles, et de Validna. Leur délégation avait fière allure, composée de guerriers d'élite, mais c'était bien peu, et sûrement pas assez pour impressionner les Valdolins. Pour les impressionner, il aurait fallu mener sous leur porte une armée d'un millier d'hommes, et encore. La demi-douzaine de cavaliers se porta donc sous les murailles de la cité, où Ald'ar les somma de se rendre sans conditions. Il ne faisait pas dans le détail, et espérait probablement impressionner les villageois en face avec de telles paroles. Mais ce ne fut pas un simple paysan qui leur répondit. L'homme perché au sommet de la muraille était un noble, à en juger par son apparence. Il portait une couronne, comme s'il était un monarque - était-ce une preuve de sa mégalomanie ? -, et s'exprimait avec grand soin. La conversation tourna court, car de toute évidence il était sûr de sa force, et pas du tout enclin à négocier. Ils étaient d'après ses dires au moins cent vingt. Corbeau se demanda si ce n'était pas de l'esbroufe. Peut-être que soixante ou soixante-dix combattants se tenaient derrière ces murs, et qu'il essayait de les impressionner. Mais en même temps, s'il disait la vérité... Quoi qu'il en fût, le seigneur de la ville fut assez cruel pour faire amener un prisonnier, visiblement un espion envoyé par Ald'ar, et le faire poignarder par une femme et un enfant. Une manière, selon lui, de montrer qu'ils donneraient tous leur vie plutôt que de se rendre. Puis, comme une ultime provocation, il fit tirer une flèche qui abattit le porte-étendard. Le dernier humain fidèle à Cartos s'effondra dans la poussière, tandis que les cavaliers faisaient volte-face pour se placer hors de portée, laissant derrière eux le symbole de l'Ordre à terre, baignant dans du sang encore frais.


~~~~


Alors que les négociations avaient lieu, Aliénor était demeurée au camp, avec les autres hommes. Ceux-ci n'avaient pas été choisis par Ald'ar pour participer aux négociations, et ils avaient eu pour mission d'établir un campement abrité et bien protégé. En effet, ils risquaient de passer un moment dans les environs, le temps de trouver un moyen pour prendre la ville. En attendant, il fallait éviter de se faire repérer, et surtout trouver un endroit facile à défendre contre une éventuelle tentative de sortie de la part des défenseurs. Les consignes furent donc distribuées, et le campement fut érigé dans un endroit difficile d'accès, mais qui présentait plusieurs sorties. En hauteur, quatre gardes suffisaient à couvrir l'entièreté du périmètre. A moins d'être totalement encerclé, ils trouveraient toujours une manière de s'enfuir. Et même s'ils n'avaient aucune chance de briser les lignes ennemies, ils pouvaient toujours se retrancher. Aliénor, qui n'était pas manuelle, observa les hommes qui avaient abandonné armes et armures pour couper du bois, et confectionner des pièges et des défenses de fortune, des pieux qui ralentiraient la progression d'ennemis. Certains s'étaient même attelés à la fabrication d'une barrière mobile pour permettre à aux défenseurs d'entrer et de sortir à volonté du camp. Les soldats concernés étaient d'ailleurs en grande discussion pour savoir comment optimiser cette barrière. Le Boucher, quant à lui, semblait prendre un malin plaisir à réfléchir aux pièges tordus dans lesquels il comptait faire tomber leurs ennemis. Aucun n'était attentif à Aliénor.

Elle s'était assise dans l'herbe, à l'écart, là où aucun des membres du groupe ne pouvait la voir. Elle avait la tête levée, et elle profitait de la chaleur des rayons du soleil sur sa peau. Elle jouait négligemment avec quelques brins qu'elle arrachait au sol, appréciant de se retrouver enfin au calme, coupée de la majeure partie du groupe. Cependant, des bruits de pas lui firent tourner la tête, et elle se permit un petit sourire en voyant Nunne, qu'elle salua poliment. Le suderon, qui avait le statut de second dans cette expédition, était souvent chargé de rester au second plan. Il devait s'occuper des affaires mineures, pendant qu'Ald'ar réglait les vrais problèmes. Cela leur avait permis de parler plusieurs fois, mais ces derniers temps, Aliénor avait senti que la relation qu'ils étaient en train de nouer risquait de mal se terminer, et elle avait essayé de ne plus penser à lui. Lorsqu'ils chevauchaient, elle se surprenait à l'observer, mais elle faisait soigneusement attention à ne pas croiser son regard, à ne pas lui faire croire des choses. Toutefois, qu'il vînt s'asseoir à côté d'elle la plongeait dans un certain désarroi. D'un côté, elle était gênée qu'il fût là, car cela allait à l'encontre de ses propres décisions, mais en même temps elle éprouvait un plaisir indéniable à le savoir à ses côtés. Ils restèrent assis là, sans un mot, à contempler le lointain. Mais il était évident que ce silence n'était que façade, et que dans leurs têtes, de nombreuses questions et de nombreux doutes se bousculaient.

Nunne finit par rompre le silence, et il se mit à évoquer son passé. Un passé difficile, marqué par la mort de ses parents. Elle ne comprenait pas où il voulait en venir, au départ, avant qu'il n'en arrivât à parler d'Ald'ar. Il tentait en réalité d'expliquer comment et pourquoi il en était venu à suivre le Bras de Fer, et il voulait la convaincre que ce n'était pas un mauvais bougre au fond. Ses défauts cachaient des qualités, et son sens de l'honneur compensait largement son caractère inflexible. C'était ainsi que le voyait le suderon. Aliénor soupira et baissa la tête. Elle ne voulait pas insulter Nunne, mais elle ne pouvait pas ne pas lui dire sa propre vision des choses :

- Ald'ar est un militaire, et je sais que cela fait partie de son rôle que d'être... comme ça. Rigide, autoritaire, voire même brutal, si c'est nécessaire. Et je conçois qu'il puisse avoir de bons côtés. Il vous a sauvé quand vous étiez seul. Vous le suivez parce que vous voulez croire en lui. Mais croyez-vous que ma situation soit différente ?

Elle s'interrompit un bref instant, comme si malgré la distance, Corbeau pouvait quand même percevoir ses paroles. Elle inspira profondément, et décida de continuer malgré tout. Il se trouvait forcément bien trop loin pour capter leur conversation :

- Corbeau n'a-t-il pas l'air charmant ? N'est-il pas bien éduqué, poli et courtois ? Et pourtant, nous savons que sous cette apparence, se cache quelque chose de plus sombre. Je veux croire qu'il est différent, qu'il m'apprécie, et qu'il a besoin de moi. Que c'est pour cela qu'il veut me garder. Je veux croire qu'il est bon, et que c'est la bonté qui motive ses actes. C'est la seule chose qui me permet de tenir. Mais vous... Vous pouvez partir. Loin de l'Ordre, loin de la guerre, loin de la mort. Ald'ar vous a entraîné dans des combats qui ne sont pas les vôtres. Vous pourriez faire tellement plus de bien ailleurs qu'ici, à malmener de pauvres villageois...

Elle s'interrompit. Cette conversation était difficile à tenir en ces lieux. Comment convaincre Nunne qu'Ald'ar le conduirait à une fin tragique, alors qu'il était celui qui avait donné un sens à sa vie. Pour le suderon, le Bras de Fer était tout : un père, un ami, un modèle, un mentor. Lui demander de renoncer à tout ça, c'était un énorme sacrifice. Un sacrifice qu'il n'était peut-être pas prêt à faire dans l'immédiat. Alors qu'elle réfléchissait, il changea de sujet, et elle remarqua immédiatement la gêne dans son attitude. Et puis il se lança. Elle sentit le rouge lui monter aux joues, alors qu'il parlait comme si les mots ne pouvaient plus s'arrêter de sortir de sa bouche. Il se rapprocha peu à peu, à tel point qu'elle ne voyait plus que lui, que ses yeux, et il finit par le lui dire. Qu'il l'aimait. Elle en fut presque surprise, comme si elle avait cru jusqu'au dernier moment que son intuition la trompait. Elle sentait son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine, et elle devina que celui de Nunne devait battre tout aussi rapidement. Pendant un instant, un millier de questions traversèrent son esprit. Qu'allait penser Corbeau s'il apprenait tout ça ? Quelles allaient être les conséquences ? Ald'ar risquait-il d'être en colère ? Mais alors qu'une partie de son esprit se demandait s'il était judicieux de révéler ses propres sentiments, une autre partie avait déjà pris sa décision.

Elle se pencha, ferma les yeux, et déposa tendrement ses lèvres sur celles de Nunne, une main sur sa joue. Elle sentit alors sa peur être refoulée, et ce fut son affection pour le suderon qui prit le dessus, alors qu'ils partageaient ce baiser empli de douceur et d'amour. Il sembla durer une éternité, et Aliénor se rendit compte douloureusement que c'était la première fois depuis longtemps que quelqu'un avait envers elle un geste qui n'était pas agressif. Elle mit fin à regret à leur étreinte, et rouvrit les yeux pour les plonger dans ceux de Nunne, où elle lut la profondeur de ses sentiments. Elle laissa sa main s'égarer sur sa joue pendant un instant, avant de se relever.

- Je vous aime aussi, Nunne, lâcha-t-elle avant de s'éloigner d'un pas rapide en direction de sa tente.


~~~~


Les cavaliers menés par Ald'ar rentrèrent au campement, et tous purent constater qu'un cheval était privé de cavalier. Ainsi, la rencontre ne s'était pas passée idéalement. Le Bras de Fer était dans une fureur noire, et il ne s'attarda pas à observer les fortifications que ses hommes étaient en train de construire. Au lieu de quoi, il se dirigea directement vers sa tente, pour s'isoler et réfléchir à la situation. Ce fut le nain qui raconta à tout le monde comment s'était déroulée la "négociation". Un véritable désastre, qui avait coûté la vie à un nouveau membre de l'expédition, et à un espion en prime. Et désormais, voilà qu'ils devaient trouver une solution pour s'emparer d'une petite ville fortifiée, alors qu'ils n'étaient guère plus d'une dizaine. Le moral des troupes était en berne, et personne n'était d'humeur à plaisanter, ce soir. Corbeau fut un des rares à vouloir discuter, et il demanda à ceux qui étaient restés au camp comment s'était déroulée leur journée. Il leur posa quelques questions sur les fortifications, ainsi que sur la manière dont les autres avaient travaillé. De quoi se tenir au courant. Puis, après avoir terminé de converser, il partit dans un coin, seul. Là, il s'assit, et observa les oiseaux qui volaient au loin. Il demeura ainsi pendant une petite demi-heure, alors que le soleil tombait progressivement, puis revint au campement, l'air quelque peu préoccupé. Mais par quoi, nul ne le savait.

Il se dirigea d'un bon pas vers la tente d'Aliénor, non sans croiser auparavant le regard de Nunne, à qui il adressa un sourire mesquin. Il pénétra à l'intérieur sans s'annoncer, faisant sursauter la jeune femme qui se trouvait à l'intérieur, occupée à se rafraîchir le visage. Elle se tourna précipitamment vers lui, et essuya l'eau qu'elle avait sur les joues avant de s'enquérir de la raison de sa visite. L'elfe demeura de marbre, et répondit d'une voix tranchante comme une lame :

- Je crois que tu le sais parfaitement, Aliénor.

La jeune femme accusa le coup, et recula d'un pas, alors que l'elfe avançait dans sa direction. Elle lui répondit, d'une voix suffisamment basse pour ne pas être entendue depuis l'extérieur :

- Je n'ai rien fait, je vous en supplie...

- Me supplier, tu peux. Me mentir, non. J'ai bien vu les regards que vous échangiez, toi et cet homme. J'avais cru que tu saurais rester à ta place, que tu saurais m'écouter. Mais puisque je me suis trompé, je vais devoir prendre des mesures...

Aliénor était abasourdie. Comment pouvait-il savoir ? Elle s'était arrangée pour être discrète, et elle était persuadée que personne ne les avait vus. Etait-ce là une nouvelle preuve de ses pouvoirs magiques ? Terrorisée, elle tomba à genoux et l'implora de ne rien faire. Corbeau lui adressa une gifle pour la forme, et répondit d'une voix sèche :

- Il paiera de sa vie sa tentative. S'il souhaite s'emparer de ton cœur, je m'emparerai du sien avant.

- De grâce, non. Je ferai tout ce que vous voulez, mais ne lui faites pas de mal... gémit Aliénor qui était au bord des larmes.

Le Neleg considéra un instant sa proposition. Elle baissa la tête, et ne vit pas le sourire sadique qui s'afficha sur son visage. C'était exactement à cela qu'il avait voulu aboutir en la menaçant. Il demeura silencieux pendant une seconde, avant de lâcher :

- Renonce à lui. Renonce à lui à jamais, ou il en subira les conséquences. Tu sais que je ne plaisante pas. Est-ce que tu préfères cela ?

Aliénor hocha la tête, et le sourire de Corbeau s'élargit. Il quitta la pièce tout à fait satisfait, laissant la jeune femme seule avec ses sanglots et sa peine.


~~~~


Une vingtaine de minutes après, Ald'ar sortit de sa tente. Visiblement, il avait retrouvé ses esprits, même s'il était évident que la colère et l'esprit de vengeance étaient ce qui le motivait avant tout. L'insolence du seigneur de la ville méritait une sanction exemplaire, et puisque de toute évidence Valdol ne souhaitait pas se soumettre, l'Ordre s'apprêtait à commettre un massacre en règle. La plupart des soldats furent motivés par ces paroles, car leurs camarades tombés étaient presque comme des frères. La violence des paroles d'Ald'ar, cependant, glaça le sang d'Aliénor qui écoutait son discours. Elle ne reconnaissait pas l'homme noble et honorable que lui avait décrit Nunne quelques heures plus tôt, et elle avait plutôt l'impression qu'il allait faire couler le sang pour le simple plaisir de démontrer la supériorité de l'OCF sur ces malheureux qui, après tout, ne faisaient que défendre leurs terres, leurs maisons, leurs familles.

La jeune femme fut surprise de voir qu'elle allait faire partie des membres qui allaient s'introduire dans la cité. Elle n'était pas une guerrière, elle le savait, et elle se voyait mal sur le terrain, où il fallait être capable de faire preuve de sang froid. Après tout, elle n'était qu'une vulgaire comptable, qui n'avait pas sa place sur un champ de bataille. Mais pouvait-elle désobéir au plan mis en place par Ald'ar ? De toute évidence non. Son regard croisa celui de Nunne pendant un bref instant. Que pensait-il de tout cela ? Que pensait-il de la cruauté d'Ald'ar à l'égard des villageois ? Que pensait-il de cette mission ? Que pensait-il du danger qu'elle allait encourir à ses côtés ? Elle détourna rapidement le regard, incapable de supporter la tendresse qu'il éprouvait pour elle, alors qu'elle-même était désormais incapable de répondre à ses sentiments. Elle leva la tête, et croisa le regard de Corbeau, impassible. Tiraillée entre lui et Nunne, c'était par amour pour ce dernier qu'elle devait se ranger du côté du premier. Elle soupira profondément, et attendit la fin du discours d'Ald'ar avant de retourner dans sa tente, où elle s'allongea pour dormir. Demain, sa mission commencerait. Et lorsqu'elle se terminerait, Nunne disparaîtrait de sa vie à jamais. Si elle tenait vraiment à lui, elle devait étouffer ses sentiments jusqu'à ce moment, pour lui sauver la vie. Une mission bien plus terrible que s'introduire à Valdol.


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Mardil
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Finalement les conseils de Corbeau se révélèrent judicieux et en même temps fort simples. Il acceptait de lui servir de guide tant qu’il en aurait besoin. Ça plus le fait qu’un autre voit en lui le potentiel qu’il savait garder au fond de lui, c’était bien plus que n’en n’avait jamais espéré le Boucher. Son conseil de rester dans l’OCF était sûrement le meilleur conseil que le mercenaire ait jamais reçu. Celui-ci n’avait vu l’Ordre que comme un moyen de laisser libre court à ses pulsions sans être pourchassé par les autorités comme c’était le cas habituellement. Mais maintenant le Neleg lui faisait remarquer qu’il y avait peut être plus à prendre pour lui. Et le khandéen se rendit compte que, contrairement à ce qu’il pensait, il était suffisamment humain pour ressentir une émotion bassement matérielle : l’ambition.

S’élever dans ce qu’on appelait la hiérarchie sociale ou la société (ou peu importe le terme employé) ne l’avait jamais intéressé mais ce n’était pas tant la position des grands de ce monde en elle-même qui était exaltante. Le pouvoir pour le pouvoir n’avait pas plus d’intérêt à ses yeux qu’il n’en n’avait jamais eu. Mais ce qu’il pourrait réaliser avec plus de pouvoir, cela pouvait peut être lui permettre d’atteindre son objectif : trouver enfin un sens plus grand à sa vie et à ses capacités.

Mais le cours de ses réflexions fut alors interrompu par un cri humain et un formidable rugissement. Et alors que ses yeux lui confirmèrent ce que son esprit refusait d’admettre, un ours gigantesque fondit sur Corbeau et lui. Il eût tout juste le temps de se jeter sur le côté pour éviter la charge de l’animal et rapide comme l’éclair il se saisit de son épée. Corbeau brandissait une torche improvisée qui faisait reculer l’ours mais celui-ci n’avait nullement l’air de s’enfuir. Il était d’une taille bien supérieure à celle des ours que le Boucher avait croisé au cours de ses vagabondages en Terre du Milieu. Le Neleg maintenait l’ours à distance mais cela ne saurait durer bien longtemps. Au moment où il lui dit de frapper, le mercenaire n’hésita pas un seul instant et, profitant que l’animal tournait la tête vers lui pour échapper à la torche de l’elfe, il visa les yeux. La lame creva l’œil gauche de la bête et celle-ci hurla de douleur. Désormais aveugle d’un œil, elle se déplaçait plus lentement et le Boucher resta toujours du côté gauche de l’animal. Il plongea encore et encore son épée dans le flanc de l’ours jusqu’à ce que celui-ci ne fût plus en mesure de se relever.

C’est alors que le mercenaire estima les dégâts. Deux membres de l’expédition avaient péri sous les coups des ours. Les soldats ne blâmaient pas ouvertement Ald’ar mais c’était bien lui qui avait fait monter le camp à cet endroit, plus « sûr » que le village. La liste des fidèles du nordiste allait décroissant et cela ne pouvait que leur servir. Un léger sourire se dessina sur les lèvres du Boucher et contrairement à la plupart des guerriers ce soir là, le sommeil ne fût pas long à venir.

....

C’est donc en comité réduit qu’ils reprirent leur route le lendemain. Ils soumirent sans difficulté les villages suivants et, quand résistance il y eût, massacrèrent ceux qui osaient s’en prendre à eux. Les soldats se défoulaient ainsi après la perte de deux des leurs, le Boucher ne le fît ni par rage, ni par dépit, mais seulement par plaisir. Par la suite, les négociations suffirent et les jours suivants se passèrent dans le calme.

Et c’est ainsi qu’ils arrivèrent en vue de Valdol. Le Boucher ne pût contenir sa surprise tout comme les autres membres de l’expédition. Comme venait très justement de le remarquer Corbeau ça n’allait pas être évident. Ils étaient bien trop peu pour assiéger une ville de cette taille (l’idée même d’un siège tenu par une dizaine de personnes était même risible) mais Ald’ar semblait n’en avoir cure. Ou bien il avait déjà un plan en tête, ou bien il était de plus en plus imprudent. Quoi qu’il en soit, le nordiste se dirigea vers la ville avec une petite délégation tandis que les autres, dont le Boucher bien sûr, furent chargés d’élever des défenses.

Ce que le mercenaire fit sans poser la moindre question et même avec une grande efficacité. Il remarqua du coin de l’œil que Nunne et Aliénor s’isolèrent mais il ne chercha pas à les espionner. D’une, car cela aurait été difficile aux vues du terrain et de deux car il avait décidé de maintenir une ligne de conduite que personne ne pouvait lui reprocher. S’il devait être fidèle à l’OCF, tout du moins en apparence, alors autant tout faire pour gagner cette bataille. Pour l’heure les petites intrigues amoureuses du toutou d’Ald’ar et de la marionnette de Corbeau ne l’intéressaient guère. Du reste il n’avait aucun doute sur le fait que l’elfe choisirait de résoudre ce problème comme bon lui semblerait. Il ne pouvait nier qu’il aurait bien aimé se charger lui-même du suderon mais pour l’heure il devait avant tout rester à sa place.

Lorsque les deux jeunes gens revinrent vers le camp il ne pût s’empêcher de remarquer l’air béat de Nunne et les coups d’œil affolés d’Aliénor. Il se demandait comment les autres pouvaient être aveugles au point de ne pas voir leur petit manège. Ces deux là agissaient vraiment au mépris de toute prudence. Un bruit de chevauchée rapide le sortit de ses réflexions et il remarqua de suite qu’un cavalier manquait à l’appel. Ald’ar semblait être dans une fureur noire et il se retira dans sa tente. C’est donc le nain qui leur expliqua l’échec retentissant de leurs négociations, en particulier le meurtre de leur espion. Ainsi donc le plan du lefnui avait échoué. Il n’était dès lors pas surprenant qu’il fût dans une telle colère.

N’ayant rien de mieux à faire en attendant que le nordiste décide de la suite des opérations, il se remit au travail afin de fortifier le camp au maximum. Mais même sans en avoir l’air il écoutait et il regardait. Et ce qu’il voyait n’était pas vraiment des plus encourageants. La mort d’un autre membre de l’expédition pesait sur le moral des soldats. Il surprit des murmures de mécontentement voire de désapprobation vis-à-vis des décisions du lefnui. Les critiques venaient essentiellement de Bornin. Peut être les anciennes rivalités n’étaient pas totalement oubliées après tout. De même Validna, bien qu’elle ne se permît pas de dire quoi que ce soit à voix haute, lui jetait des fréquents coups d’œil et le message envoyé étaient des plus clairs. Elle n’avait jamais été fidèle au lefnui et c’était encore plus le cas depuis l’arrivée de Corbeau. Mais celui-ci continuait d’appuyer les décisions d’Ald’ar bien que les regards qu’il adressait au Boucher indiquaient bien le peu de crédit qu’il donnait à la politique actuelle du nordiste. Nunne était curieusement en retrait, alors qu’il aurait dû réconforter davantage les hommes. Peut être sa passion dévorante pour la jeune comptable ne lui laissait pas d’autre sujet de réflexion.

Le Boucher nota du coin de l’œil le sourire mesquin de Corbeau à l’attention du suderon juste avant qu’il ne rentre dans la tente d’Aliénor et il se dit que le Neleg s’était décidé à passer à l’action. Le jeune homme tentait de résister à l’impulsion de les rejoindre et ses hésitations douloureuses semblaient du plus haut comique pour le mercenaire. Pourtant lorsque Ald’ar les réunit pour leur faire part de ses plans, l’attitude de la jeune femme avait changé du tout au tout.

Le Boucher laissa de côté les états d’âmes des deux tourtereaux pour se concentrer sur les paroles d’Ald’ar. Son plan était risqué mais il avait le mérite d’être le seul qui était réalisable. Néanmoins le Boucher n’était pas très à l’aise à l’idée de dépendre d’Aliénor et de Nunne. La première n’avait aucune expérience de ce genre de mission et le second n’avait de toute évidence que des talents de comédiens limités. De plus les deux étaient pour l’heure émotionnellement instables alors qu’il faudrait garder la tête froide pour une mission d’infiltration. Le mercenaire était de son côté ravi. Il n’avait pas cherché à dissimuler celui qu’il était depuis le début de l’expédition, préférant être craint par les autres guerriers. Mais cette mission lui donner l’opportunité de voir s’il pouvait toujours paraître avenant aux yeux d’inconnus s’il s’en donnait la peine. Et, fort de ses nouvelles résolutions, ce serait finalement un test idéal.

Lorsque le lefnui déclara qu’il faudrait peut être que l’un d’eux fasse semblant d’être en couple avec Aliénor, le Boucher dit suffisamment fort pour que tout le monde l’entende :

- En ce cas, il vaudrait mieux que ce soit Nunne qui joue ce rôle. Ce sera beaucoup plus crédible ainsi.

Il adressa ensuite un sourire narquois aux deux intéressés qui visiblement avaient été pris de court par sa petite réflexion. Un sourire s’était dessiné sur les lèvres de Validna ce qui laissait à penser que le secret des deux jeunes gens n’en était plus vraiment un pour plusieurs des soldats de l’expédition. Fier de lui, le Boucher alla ensuite se reposer. Le lendemain il faudrait peaufiner les détails de leur plan s’ils voulaient avoir une chance de réussir.


Dernière édition par Mardil le Jeu 15 Aoû 2013 - 17:24, édité 1 fois
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Learamn
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Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 EmptyMar 13 Aoû 2013 - 15:57

Ald’ar esquissa un léger sourire après les paroles du Boucher , il fixa d’un regard profond son second avant de déclarer:

-En effet , tu as raison mercenaire , ce serait plus crédible ainsi. Pour cette mission nous devons mettre toutes les chances de notre côtés. Penser à tout y compris de tels détails.Si nous échouons L’Ordre sera la risée du monde.

Le Bras de Fer avait saisi depuis un moment ce qui se passait entre Nunne et Aliénor bien q’il ne puisse prétendre être aussi informé que Corbeau sur le sujet     , et à priori ils n’étaient pas les seuls à les avoir démasqués. Mais la priorité pour le moment n’étaient pas les jeux amoureux mais bien leur mission capitale , d’autant plus que cette relation pourrait être très utile pour la mission , ils ne leur suffira que de jouer un tout petit peu la comédie pour que leur récent mariage soit crédible. Le Nordiste retourna sous sa tente où il échafauda les derniers détails de la mission.




Nunne , allongé sur son lit de fortune peinait  trouver le sommeil pour plusieurs raisons. Il y avait cette mission périlleuse et ses réflexions sur l’Ordre et son mentor : Ald’ar Omenuir mais son esprit était surtout obsédée par le doux et délicat visage d’Aliénor qui ne cessait de trotter dans sa tête depuis un moment. Il n’avait jamais ressenti une joie aussi intense que cette après midi où il lui avait avoué ses sentiments et où elle lui avait annoncé qu’ils étaient réciproques en l’embrassant langoureusement. Ce baiser qu’ils avaient échangés , il s’en souviendrait à jamais , dans son étreinte , le suderon lui avait transmis toute la passion qu’il ressentait à son égard. C’était la première femme qui lui faisait cet effet , des femmes il en avaient connus mais jamais plus d’une nuit et jamais plus pour autre chose que pour satisfaire son désir naturel. Il n’avait toutefois jamais violé personne contrairement à nombre de membres de l’Ordre qui s’y donnaient à coeur joie. Aliénor était la première à lui faire ressentir quelque chose autrepart qu’en dessous de la ceinture. Et pourtant il avait l’impression que ce rêve éveillé prendrait bientôt fin , comme si la fin de la mission sonnerait le glas de leur relation . Elle semblait enchaînée à Corbeau et celui ci peu enclin à la libérer. Il ne pouvait vivre avec une captive. Il repensa alors à ses paroles qu’elle avait prononcées au sujet d’Ald’ar et de la guerre , des mots qui avaient tout chamboulés dans l’esprit du jeune second. “Vous le suivez parce que vous voulez croire en lui. Mais croyez-vous que ma situation soit différente ?”
C’était partiellement vrai , il ne voulait pas croire en Ald’ar , il croyait en Ald’ar. Durant toutes ces années jamais il n’a douté de son supérieur même quand ce dernier faisait des erreurs et qu’ils se mettaient à dos nombres de ses frères d’armes. Elle avait même comparé le Nordiste à Corbeau mais jamais le Bras de Fer ne ferait subir à Nunne une séance de torture dans les règles de l’art à cause d’une simple erreur , on ne pouvait traiter quelqu’un que l’on chérissait de cette manière. Mais une partie de son esprit restait dans le doute . Il est vrai qu’il avait été entraîné par Ald’ar dans ce monde de la guerre mais il avait choisi enfin c’était ça ou croupir dans els rues de sa ville natale grouillante d’esclavagistes. Disons plutôt qu’il l’avait prévenu mais il était libre et il pouvait s’il le voulait mettre unt erme à cette vie. Jamais iln’y avait pensé auparavant , jamais il n’auraut réussi à le concevoir sans Aliénor , c’était comme si elle venait de lui ouvrir les yeux. C’était extraordinaire et effrayant à la fois. Il se mit sur le côté pour mieux trouver le sommeil quand Cartos , le géant barbu , fit irruption dans la tente.

-Le chef veut te voir Nunne . Dans sa tente.

Lentement , le suderon se releva en se demandant bien ce que lui voulait son supérieur à une heure si tardive , tandis que Cartos retournait vers son poste de garde en trébuchant au passage et en s'agrippant à la tunique de Corbeau pour ne pas tomber , Nunne pénétra dans la vaste tente du Bras de Fer. Celui ci était dos à son second et contemplait une carte accroché à un tableau en bois disposé au fond de la pièce.

-Approche Nunne , mon garçon.

Le suderon fut quelque peu décontenancé par cette appellation dont son supérieur n’avait pas usé depuis leur première rencontre.

-Je ne suis pas sans connaître les sentiments que tu éprouve envers la jeune négociatrice et à priori ils seraient réciproques.

Nunne était en totale incompréhension , comment avait-il pu savoir?

-Comment savez vous?

-Mon garçon , c’est moi qui t’ai élevé , c’est moi qui t’ai fait grandir , je te connais sous tous tes angles . De plus je suis un chef et durant notre périple je dois surveiller mes hommes et les regards que tu échangeaient avec elle étaient sans équivoque.

Il y eut un temps de silence , où Nunne attendit de savoir de quelle nature serait la réaction du Nordiste face à cette relation. Serait il en colère ? ou alors enthousiaste ?

-Nunne , je t’ai fait grandir mais tu es grand à présent et si ton choix et d’aimer cette jeune femme ainsi soit-il, Ald’ar se retourna et s’approcha de Nunne , cependant écoute bien ce que je vais te dire car c’est pour ton bien. Ne laisse personne , ni même celle que tu aime changer ce que tu es. Tu es un guerrier , un membre valeureux de l’Ordre de la Couronne de fer ; ne te laisse pas manipuler par qui que ce soit . Ne te laisse pas influencer.

-Et l’éducation que l’on donne n’est elle pas une forme de manipulation? Après tout on transmets telle quelle nos pensées à un esprit innocent . Ne vaudrait il pas mieux juste écouter d’autres visions du monde.

-Foutaises! Notre vision est la seule qui a le mérite d’être la plus juste et la plus réaliste. ous sacrifions notre vie pour que la paix et l’égalité règne enfin sur cette terre. Remets tu en question l’apprentissage de celui qui t’a sauvé d’une mort certaine?
-Loin de moi cette idée. Pour ce que vous avez fait je vous serais éternellement reconnaissant vous m’avez permis de devenir un homme , un vrai , mais un homme ne doit il pas s’épanouir de lui même en explorant ou en tâtonnant différentes voies. Ne l’avez vous pas fait vous avant de vous engager sur celle-ci? Vous avez été un mercenaire de grandes routes!

-Parce que je n’avais pas encore trouvé mais toi tu y es déjà. Reprends toi un peu bon sang.

-Vous avez sûrement raison.

-Bien.

-J’ai une chose à vous demander.

-Vas-y Nunne.

-Pourquoi sommes nous obligés d’emmener Aliénor avec nous demain ?Ce n’est pas une guerrière et elle n’a aucune expérience en la matière , c’est très risqué.

-Nous n’avions pas vraiment le choix , déjà pour que l’ouverture des portes se passent comme prévu il faut être quatre , un qui se tient prêt avec le signal dont je vous ferai part demain , un qui ouvre la porte et deux qui font le guet , c’est vital. On  ne pouvait prendre que des personne n’ayant pas été aperçus par les Valdolins choisir des elfes auraient été trop risqués , le seigneur de la ville se douterait de quelque chose. En plus sa fragilité pourra sensibiliser les villageois et vous permettre de vous approcher d’eux afin que l’attaque soit plus facile.

-Les poignarder dans le dos , en somme.

-C’est une façon de voir les choses.

-Je ne reconnais pas là vos techniques habituels.

-C’est le seul plan possible , je n’ai pas d’autres choix. Donc , elle pourra se rapprocher des villageois et puis je n’ai aucun doute que tu feras tout pour la protéger. A présent va te reposer , tu vas avoir une dure journée demain.

-Bien.

Nunne retourna alors dans sa tente.


-------------------------------------
Halmun ne s’arrêta dans aucun village alentours , tous avaient été annexés par l’Ordre et même si le sage savait que les braves citoyens se feraient un plaisir de l’acceuillir rien que pour défier leurs occupants le sage préféra éviter les querelles. Il ne désirait pas qu’une famille soit punie par sa faute. Il dormi donc sous un figuier , qui par on ne sait quelle miracle donnait encore quelque fruits. Ces terres étaient indéniablement magiques et imprégnés des elfes qui ont été ici tant d’années . Le sage se surprit lui même en lâchant une larme , il avait beaucoup d’amis à Imladris et avait même appris l’elfique. Cependant il savait que la nature d’ici jamais ne quitterait la fidélité qu’elle portait aux elfes. Et que elle continuerait le combat , un combat pacifique et silencieux. Un combat pour préserver tout ce qui étaient vert et abondant en cette région grâce aux elfes. Ici depuis le plus gros des chênes à la plus petite des fourmis , tout détestait l’Ordre . bientôt ils quitteraient sa région pour faire route à travers les paysages désolés et glacés qui le séparait de Minas Tirith.



------------------------------------------------------------

Le lendemain , les quatre membres assignés à la mission d’infiltration se réveillèrent deux heures avant l’aube afin de faire leurs paquetages et ils rejoignirent Ald’ar et Corbeau qui les attendaient à l’entrée de leur camp. Le Bras de Fer , emmitouflé dans son manteau de fourrure et dans son écharpe d’hermine donna les dernières instructions.

-Voilà comment ça va se passer , vous allez faire un détour par ces bois là d’un peu plus d’une heure là-bas vous apercevrez la porte sud de Valdol , Oropher est parti en reconnaissance , donc là vous vous faites passer pour un couple qui souhaitait aller à Fondcombe pour leur lune de miel , oui oui c’est assez peu répandu mais dites leur que vous êtes des aventuriers dans l’âme. Vous êtes aussi accompagné de deux garde du corps engagés au préalable pour faire face aux bandits. Nunne je te conseille de ne pas prendre tes armes et ne garder que ta dague pour n’éveiller aucun soupçon , le mercenaire et Toma prendront leur épée.  Ensuite vous gagnez leur confiance durant trois jours , la troisième nuit vous sortez pour ouvrir les portes , tuez discrètement les entinelles et tout autre personne éveillée qui se trouve hors de chez elle. Si vous pouvez également au passage mettre le feu aux baraquements où dorment leurs hommes afin de les brûler vif ça nous rendra service. Les autrs auront à peine compris ce qui leur arrive que nous leur serons dessus.  Mais avant d’ouvrir les portes envoyez bien le signal , la sonnerie de la charge de l’ Ordre que effectuerez avec mon propre cor ayant une portée de plusieurs lieux. Une fois que nous serons rentrés votre mission sera achevée et ceux qui savent se battre nous rejoignerons dans la mêlée , est-ce clair?

Tous approuvèrent alors.

-Votre équipe est bien complète , il y a la fragilité apparente qui plaira sûrement aux villageois , il fixa Aliénor , un homme de décisions efficace , il visa Nunne , l’intelligence de Toma et juste la pointe de sadisme qu’il faut pour cette mission. Car on a toujours besoin de sadisme. C’est comme le cognac le sadisme , à consommer mais avec modération. Maintenant partez!

Après s’être délesté de son épée Nunne ouvrit la route suivi des trois autres. Ils partirent au trot à travers les bois en faisant cap vers le sud. Dès qu’ils furent hors de vue de Corbeau , Nunne se plaça instinctivement à côté d’Aliénor et lui dit

- Bizarrement je me sens inhabituellement moins sûr dans cette mission. Comme si la perspective de ce massacre me paralyse un peu. Mai sj en’ai guère le choix de toute façon.

Le groupe pour cette mission semblait quelque peu instable , Nunne était en pleine période de doute et d’amour et sa tête n’était pas constamment dans la mission comme un chef devrait l’être. Aliénor n’avait aucun expérience de terrain et le Boucher inquiétait tout le temps de toute façon. Toma , quant à lui , était resté très discret depuis le début de la mission , c’était son caractère , il avait été légèrement touché au bras lors du premier affrontement mais il avait rapidement guéri. Jeune mercenaire c’était un vaillant homme qui songeait sérieusement à renoncer à son contrat de mercenariat pour devenir un vrai soldat à plein temps. Il était sans histoire et son caractère discret lui avait permis de tirer son épingle du jeu jusqu’ici , il ne se mêlait jamais de ce qu’il ne le regardait pas bien que son oeil vif et son intelligence développée puisse apprendre beaucoup de choses. Il savait depuis un moment le lien qui régnait entre Nunne et Aliénor mais il n’en avait jamais parlé à qui que ce soit . Il ne critiquait jamais les ordres et s’en tenaient à ce que disaient les supérieurs et qu’importe s’il trouvait certains ordres inadéquats il se pliait, sa conduite était en tout point irréprochable et il était un privilégié d’Ald’ar.

-Nous arrivons , fit Nunne au bout d’un moment .

Les bois s'arrêtaient nets et les champs  mouillées de la rosée du matin régnaient ici  , sur leur gauche se dressait la murialle de Valdol avec un porte.

-Faites mine d’avoir chevauché toute la nuit .

Ils s’efforcèrent d’afficher des mines fatiguées bien qu’elles l’étaient naturellement à cause de leur courte nuit et firent avancer leurs cheveux au pas vers la porte. Un soldat de Valdol arborant l’écusson  à la biche dorée caractéristique de la cité-etat les héla

-Qui êtes vous et faites vous devant les murs de Valdol?

-Nous sommes de simples voyageurs venant chercher asile à l’intérieur de ces murs.
cria Nunne

-Attendez ici ! fit le soldat.

Dix minutes plus tard , une délégation de cinq cavaliers encadrant un homme coiffé d’une couronne d’argent s’approchèrent.

-Je suis suis le seigneur Lombard , roi de la cité , j’aimerais bien que vous m’expliquiez qui vous êtes et ce que vous venez faire ici en détails , sans quoi il me sera bien impossible de vous laisser entrer.

Nunne , ne marquant aucun temps d’hésitation , lui répondit

-Je me suis marié il y a une semaine avec Aliénor que voilà en Rohan , notre terre . Aventuriers dans l’âme nous avons décidé de passer notre lune de miel à Fondcombe , ce peuple nosu fascine tellement mais our traverser ces routes dangereuses nous avons engagés trois gardes du corps pour nous protégér des bandits. Mais quand hier matin nous sommes arrivés à Fondcombe nous avons été considérablement surpris. Un étendard noire frappé d’une couronne flottait sur la cité et nous avons été acceuillis par des flèches , un des gardes est mort , nous avons réussi à nous enfuir mais hier soir , alors que nous errions ,nous sommes tombés sur un petit groupe de soldat de ces sauvages et ils ont voulu s’en prendre à nous , on a chevauché toute la nuit et on a finalement réussi à les semer mais il retrouveront nos trace et à présent seul vos murs peuvent nous protéger.

Le seigneur Lombard fronça les sourcils , il avait l’air de réfléchir , pesant le pour et le contre et les risques mais après tout ils n’étaient que quatre dont une femme peu robuste et deux gardes qui n’avaient pas vraiment la carrure de gardes du corps. On les fit donc rentrer à l’intérieur de la cité où un nombre important de soldats en armure discutaient ça et là ou buvaient une bière, au coeur de la ville où artisans et commerçans vendaient leurs marchandises. Le seigneur Lombard les fit entrer dans sa maison , à peine plus grande qu eles autres

-Je n’ai nul besoin d’un château et mon père a bien fait de faire construire ces murailles au lieu d’une demeure.
-Cette cité serait un royaume ,
fit Toma curieux.
-Il y a six générations il a été créé et la couronne se transmet de père en fils , à l’image d’Echtebourg nous sommes un peu une cité Etat bien que nous sommes souvent en désaccord avec eux au sujet de la guerre. Ils auraient dû prendre les armes qu’on leur proposait à présent ils sont annexés.
-Ils ont tenus leur principe jusqu’au bout.fit Nunne
-J’appelle ca de l’idiotie moi , venez on va s’attabler un peu vous devez être affamé.

Nunne visiblement gêné de manger le pain de celui qu’ils allaeint devoir trahir lança un regard perdu à Aliénor et ne toucha quasiment à rien. Le Boucher lui ne semblait pas gêner et mangea à sa faim.

-Si ces bâtards en noirs et blancs croient m’impressioner ils se trompent , nos murs nous protègent et leur nombres est tellement ridicules que nous pouvons sans crainte sortir récolter ce qu’on doit manger {/b], fit Lombard un bout de fromage dans la bouche,vous comptez rester ici longtemps?

-Si nous pouvons sortir aisément de la ville sans se faire repérer je pense que nous partirons dans trois jours , après tout une lune de miel ici pourrait être plaisant.

Lombard éclata de rire

-Une lune de miel à Valdol? C'est bien la premières fois.
-Il va bien falloir que vous dormiez quelque part ,fit alors la femme de Lombard qui venait de faire irruption.

C’était une femme au visage jovial qui respirait la sympathie , elle était entourée de deux enfants en bas âge. Nunne scruta leur mignon visage d’un regard désemparé.

-Je ne peux exiger de mes citoyens qu’ils vous logent , si moi je ne crains pas les bâtards qui sont dehors certains habitants en ont peur et ils traversent des temps difficiles , ils craignent qui’ls vont venir avec une armée pour assiéger la ville mais ils ne le feront pas. Leur chef ne sont pas assez fou pour mobiliser une armée rien que pour cette petite ville.

-Effectivement
, approuva Toma voyant que Nunne ne répondait pas et qui ne voulait aucune suspiscion.

- Vous pourriez dormir dans les écuries …

-Lombars voyons!
, fit sa femme , de jeunes mariés dans une écurie mais tu es tombé sur la tête , on va les loger chez nous.

-D’accord , alors le couple chez nous et les deux gardes dans les écuries . Ou les étables au choix , fit avec un sourire .

-Cela … cela conviendra
fit Toma .

-Alors allez y déposer vos effets et Minnie montre la chambre aux tourtereaux.

-Suivez moi ,
fit-elle à l’adresse de Nunne et Aliénor.

Le suderon ayant besoin d’un peu de réconfort prit la main d’Aliénor dans la sienne et ils suivirent la femme du roi à l’étage.

-Voilà votre lit pour tous les deux , fit elle en leur montrant deux lits collés ensemble.

-Heu... serait-il possible de les séparer ?

-Pourquoi donc?

-Dans ...de là où nous venons la coutume est que les mariés ne partage pas leur couche dans le mois suivant les noces.

-Ha je l’ignorais! Vous m’en voyez désolée .

-Ce n’est rien.


Après avoir déposé leurs effets , les quatres infiltrés s’efforcèrent d’aider les villageois . Nunne aida un vieil homme à porter du bois , Aliénor gardit des enfants ; Toma et le Boucher firent même la plonge dans la taverne. La journée se déroula donc et quand le soir venu , Nunne se retrouva dans son lit il avait presque oublié que toutes les personnes qu’il avait rencontrés aujourd’hui il alalit devoir les trahir mais la vérité lui retomba dessus. Il frissonna à cette idée et regarda un moment le visage d’Aliénor qui avait son lit dans l’autre coin de la pièce, elle dormait déjà.



-----------------------



Pour que la prise de Valdol soit parfaite il fallait que les quêtes intestines soient momentanément stoppées ou leur chances seraient compromises. Le Bras de Fer se dirigea alors vers Corbeau

[b]-Le coup de la torche face à l’ours c’était pas mal non plus ,
lui fit Ald’ar.

Le “non plus” faisait évidemment référence au compliment de Corbeau fait l’avant veille au nordiste

-Quand nous aurons les renforts et que la charge aura lieu j’aimerais savoir sur qui compter pour la bataille , j’ignore si vous savez vous battre ou manier une lame . Participer ou non à la charge relèvera de votre choix , je ne mènerais jamais dans une charge une personne qui n’est pas sûre de ses qualités de bretteur.



Vers midi Oropher aprçut son frère jumeau : Elrohir et vingt cavaliers derrière lui . C’était les renforts , il cria alors la nouvelle et le comité rédui que formait à présent le campement se réunit pour les acceuillir. Un peu fatigué par sa longe chevauché Elrohir avait les joues un peu rouges cependant les vingt cavaliers casqués eux ne trahissaient aucun signe de fatigue. Au vu de leur armure noire et de leur heaume menaçant on ne pouvait douter de leur identité c’était les meilleurs qu’Ald’ar puisse espérer” Les Suppôts de la Mort. “ En plus d’être l’une des plus fameuses troupes de l’Ordre , cette troupe avait la particularité d’être consituée en majorité d’elfes ( quatorze au total) mais d’être commandés par un homme , ce qui en disait long sur les capacités du capitaine. Il retira son heaume menaçants et ornés de piques . Cet homme puissant à la peau sombre comme la nuit et à l’oeil gauche barré d’une  cicatrice faisait émaner de sa personne un aura de puissance et de force. Il descendit de son cheval et salua Ald’ar d’une poignée de mains. Les deux hommes se connaissaient , ils avaient même autrefois combattus ensemble autrefois.

-Toujours pas promu Ald’ar? fit il de sa voix sombre
-Bientôt Brand mon ami ,  bientôt , si nous réussissons.
-Nous réussirons , ton plan est génial.

Il se tourna alors vers Corbeau et son visage taillé à la serpe se fendit d’un sourire.

-Ah! Corbeau , tu es là aussi!

Ils avaient aussi travaillé ensemble , en effet Corbeau avait plus d’une fois informé cette compagnie. Cette compagnie constituées des plus impitoyables cavaliers.
[/b]


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Ryad Assad
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Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 EmptyMer 14 Aoû 2013 - 15:39
Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 Edonia10

Aliénor se tenait au milieu des hommes lorsque le Boucher du Khand, créature horrible qu'elle répugnait à nommer "humain", s'était permis une intervention. Comme à chaque fois qu'il ouvrait la bouche, il créa chez elle une sensation de malaise, qui cette fois en revanche était due autant à sa manière de parler qu'à ce qu'il venait d'exprimer. Elle sentit un frisson intense parcourir son dos, alors que les insinuations à peine dissimulées derrière ses mots et son ton condescendant soulevaient une flopée de questions auxquelles elle était bien en peine de répondre. Comment pouvait-il savoir ? Elle l'ignorait. Elle était convaincue d'avoir été discrète, et à chaque fois qu'elle avait parlé avec Nunne, ils se trouvaient seuls et sans personne pour les voir. Mais à en juger par le regard que certains membres de l'expédition adressèrent au second d'Ald'ar - des regards moqueurs ou de reproche -, elle comprit que pour plusieurs d'entre eux, c'était loin d'être un secret. Certains montrèrent un peu de surprise, prouvant par là qu'ils n'avaient pas suspecté quoi que ce fût. D'autres, un pour être précis, demeura de marbre. Corbeau, car c'était bien de lui qu'il s'agissait se contenta d'un léger sourire qu'il adressa au Boucher, tandis qu'il demeurait tout à fait froid vis-à-vis d'Aliénor et surtout de Nunne, qu'il ne daigna même pas regarder. Suite à la remarque du Boucher, un bref silence suivit, que rompit finalement Ald'ar. Elle croyait sincèrement qu'il allait s'énerver, ou convoquer les deux tourtereaux pour leur mettre les points sur les "i", mais il n'en fit rien, et se contenta d'aller dans le sens du mercenaire. Un des hommes, qu'Aliénor ne parvint pas à reconnaître, lâcha tout fort :

- Elle couche avec tout le monde pour se faire bien voir, je parie.

- Encore une catin, ajouta un autre.

- Il pourrait partager, le chanceux... reprit un troisième.

Aliénor sentit le rouge lui monter aux joues, tant elle était humiliée qu'on pût penser cela d'elle, et effrayée à l'idée qu'un des hommes s'essayât à tenter de la séduire. Nunne était le seul de cette bande de vauriens qui, à ses yeux, ressemblait encore à un homme. Il avait de la douceur, de la gentillesse, et de la simplicité. Eux, au lieu de simplicité, étaient tout juste simples. Des idiots de première classe recrutés pour leur absence de scrupules, et leur incapacité à remettre en cause les ordres même les plus stupides. Se sentit jugée par des individus qui, à ses yeux, étaient des moins que rien, elle ne pouvait pas le supporter. Pas plus que leurs commentaires grivois et déplacés, que leurs moqueries et que leurs regards avides, pour ne pas dire affamés pour certains. Elle frissonna de nouveau, et, incapable de supporter plus longtemps la vision de ces bêtes sauvages, de ces brutes épaisses, elle quitta l'assemblée, et regagna sans tente où, au moins, elle profiterait de quelques instants au calme. Derrière elle, elle entendit des éclats de rire, alors qu'on tournait en dérision sa réaction. Elle demeura forte jusqu'à ce que le pan de toile qui formait l'entrée de sa tente se fût refermé entre elle et le monde extérieur, et ne céda aux tremblements nerveux qui avaient menacé de la saisir de force qu'à ce moment.

Corbeau, les mains croisées dans le dos, avait assisté à toute la scène sans broncher. Au contraire, même, un observateur attentif aurait pu remarquer que son sourire s'était légèrement élargi. Alors que les hommes se permettaient des commentaires désobligeants à propos de sa servante, il demeura de marbre, désireux de la laisser se heurter aux conséquences de ses actes. Sotte qu'elle était ! Elle avait cru que son amourette allait demeurer secrète alors qu'ils vivaient chaque jour tous ensemble, sans une once d'intimité. Elle devait maintenant apprécier le revers de la médaille, qui lui feraient comprendre à quel point elle s'était trompée, à quel point elle avait été désobéissante. Et cette punition collective avait ce petit quelque chose d'unique propre aux groupes : elle pouvait durer très longtemps, et s'insinuer jusqu'au cœur, trouvant toujours une faille, même dans la carapace la plus solide et la plus épaisse. Alors que tous s'étaient retournés pour fixer Aliénor qui s'en était retournée à sa tente, et que certains laissaient leurs moqueries prendre la forme de rires joyeux, Corbeau échangea un regard avec le Boucher qui se tenait toujours là. Il semblait vouloir lui dire "Alors que pensez-vous de cette première expérience de torture psychologique ?". Dans les yeux de l'elfe brillait une lueur de fierté vis-à-vis du mercenaire, accompagnée du plaisir malsain qu'il éprouvait à voir son élève prodige se faire la main sur ce qu'il considérait ni plus ni moins que comme un cobaye. Il ne dit pas un mot, mais se contenta simplement d'une petite inclination du buste, comme un remerciement adressé à l'issue d'un bon spectacle, comme les félicitations d'usage après une belle démonstration.

Puis le regard de l'elfe sombre se tourna sur le côté, et accrocha le regard de Nunne. Cette fois, s'il souriait toujours, son regard avait pris une teinte plus sombre, plus menaçante. Alors qu'Ald'ar s'en retournait à sa tente, et que la plupart des hommes allaient se préparer pour la mission, ou pour monter la garde, Corbeau s'approcha de sa future victime, d'un pas léger. Il n'était pas immense, mais il dégageait une telle aura, un tel charisme qu'il semblait qu'un père allait parler à son enfant, comme pour le réprimander. Ses yeux ténébreux plongés dans ceux de Nunne, il entrouvrit l'espace d'un instant la porte de son esprit afin de laisser le suderon contempler de lui-même l'ampleur de la cruauté, de l'inhumanité et de l'insanité de celui qui se tenait en face de lui. Il voulait lui montrer à quel point il était résolu, à quel point il était terrible, et à quel point ils n'étaient que des jouets entre ses mains. Cependant, il ne considérait pas Nunne comme un insecte, dans cette histoire, et il tenait à le faire partager à cet esprit qu'il considérait comme inférieur :

- Merci à vous, Nunne... Vous m'avez été d'une grande utilité. Grâce à vous, je n'aurais pas eu à faire comprendre à Aliénor à quel point l'amour est un sentiment dangereux. Une flamme que l'on souhaite ardemment toucher, mais qui provoque une douleur insoutenable.

Il sourit plus largement, et continua :

- Mais voyez-vous, la leçon est terminée. Elle commence à comprendre que l'espoir n'est que le premier pas vers la déception, et elle en souffrira tant qu'elle se souviendra de votre visage et de votre nom. Vous voulez lui rendre service ? Oubliez-la. Si vous vous obstinez à la désirer, vous finirez par déchirer son âme, par la briser à un point tel que vous m'ôterez tout plaisir. Anéantie, elle ne me sera plus d'aucune utilité, et qui sait comment elle finira ses jours ? Je connais deux ou trois hommes de ce groupe qui sauraient quoi en faire, cela dit...

Il marqua une pause, et savoura ce qu'il voyait dans le regard du suderon, avant de poursuivre :

- Alors je vous le répète, oubliez-la. Si vous persistez, vous serez le seul responsable des mille tourments qu'elle endurera. Et je m'assurerai qu'elle sache à quel point c'est votre faute.

Corbeau posa une main amicale sur l'épaule de Nunne, comme s'il comprenait vraiment sa peine, et comme si ce conseil était celui d'un ami. Un ami qui vous veut du bien. Puis il se fendit d'un "bonsoir", et partit s'isoler, un sourire satisfait sur les lèvres.


~~~~


Peu avant l'aube, le petit groupe s'était rassemblé au milieu du camp, afin de préparer la mission. Corbeau n'avait pas eu à insister pour se trouver là, il avait été invité par Ald'ar qui avait peut-être apprécié le soutien que le Neleg avait apporté à sa cause tout au long de la mission. Il était évident qu'il éprouvait encore de la méfiance, et peut-être même s'interrogeait-il quant à la véritable nature des intentions du Premier Né, mais s'il avait le moindre doute, il lui était impossible de le confirmer ou de l'infirmer. Comment décrypter quoi que ce fût sur le visage marmoréen de l'elfe ? Il faisait froid, et tous à l'exception du Corbeau s'étaient couverts chaudement. Aliénor, au milieu du groupe, serrait autour d'elle un manteau épais qui la protégeait du froid, mais qui se révélerait inefficace si le vent se mettait à souffler, ou la pluie à tomber. Elle priait intérieurement pour que le temps fût clément, et qu'ils arrivassent au plus tôt à Valdol.

Dans sa tête, le plan tel qu'il avait été conçu par Ald'ar était incroyablement dangereux, et elle ne s'y sentait pas à sa place. Infiltrer une petite ville, mentir, tuer ou conduire à la mort des centaines d'âmes, des innocents, des vieillards, des femmes et des enfants... Tout cela était bien trop difficile pour elle. Elle n'était même pas sûre d'être capable de parler en face aux habitants sans trembler. Elle avait, au fond d'elle-même, aussi peur de ce qu'elle était envoyée faire que d'être découverte. Quoi qu'il se passât, elle allait regretter amèrement sa participation à cette expédition. Soit les choses se passaient bien, et ils réussissaient à ouvrir les portes de la ville, à brûler vivants - quelle horreur ! - les gardes, et à laisser pénétrer dans la ville un détachement de l'Ordre qui massacrerait tout sur son passage ; soit elle était capturée avec les autres, probablement torturée, affreusement mutilée, et ensuite poignardée jusqu'à la mort comme l'espion l'avait été. Deux perspectives qui ne la réjouissaient pas beaucoup.

Cependant, les ordres d'Ald'ar étaient tout à fait clairs, et elle n'avait pas le choix. Si elle refusait d'agir, ses propres compagnons le feraient pour elle. Mais comment se sortir de cette impasse ? Si elle aidait les infiltrés, il y aurait des morts en nombre, et elle ne pourrait sauver personne. Si elle ne tuerait pas de ses propres mains, quelqu'un le ferait pour elle. Etait-ce ainsi qu'elle voulait vivre ? Etait-ce dans le déni de ses propres actions qu'elle souhaitait construire sa personnalité ? Elle avait toujours assumé ses actes, et elle avait toujours su dire non quand le moment était venu. Mais là, était-elle capable de risquer sa vie pour les autres ? Elle s'était mise en tête qu'elle devait survivre à tout prix pour échapper à l'emprise de Corbeau. Accepterait-elle de donner sa vie pour des gens qui, de toute façon, allaient finir massacrés ? Elle pourrait tout au plus retarder de quelques minutes l'heure de leur mort. Ne pouvait-elle pas être plus utile ailleurs ? Devait-elle survivre quoi qu'il en coûtât, dans l'espoir un jour de pouvoir se racheter ? Absorbée dans ses pensées, elle fit un effort pour oublier tout cela le temps du départ, puis celui du voyage.

Ils chevauchèrent pendant quelques temps, s'éloignant du campement à la faveur de la nuit, protégés par le couvert des arbres. Rapidement, Nunne vint se placer à ses côtés, pour lui faire part de ses propres doutes quant à cette mission. Elle se raidit en l'entendant parler, car elle était partagée entre deux sentiments. D'une part, elle était persuadée que Corbeau allait lui faire du mal si elle continuait à le fréquenter, et elle n'était pas sûre de pouvoir résister aux élans du cœur s'il lui parlait ; d'autre part, elle était surprise de voir que leurs pensées se faisaient écho, et qu'il acceptât de s'ouvrir de ses doutes. Cela montrait bien à quel point il était troublé, et c'était peut-être le signe qu'il commençait à remettre en question les décisions d'Ald'ar. Elle demeura silencieuse quelques instants, avant de lui répondre d'un ton assez froid qu'elle travailla soigneusement :

- Tu crois que ça m'enchante, moi ? Conduire des innocents à la mort simplement parce qu'un homme refuse d'admettre l'évidence... c'est stupide. Mais ne dis pas que tu n'as pas le choix, Nunne. Tu l'as. Tu l'as toujours eu. Moi, non. Ici, c'est toi le chef, alors décide en ton âme et conscience de ce qui est juste...

Elle soupira, et rassembla son courage pour conclure :

- Et maintenant, laisse-moi. Je suis fatiguée.

Elle s'en voulut de lui parler ainsi, à lui qui avait toujours été là pour elle. Elle s'était montrée particulièrement cassante - comme au moment de leur rencontre -, et elle se trouvait cruelle et injuste. Toutefois, elle ne pouvait pas faire autrement. Elle ne pouvait pas le laisser se faire d'illusions plus longtemps. Elle détourna le regard, de crainte de lire sa peine, sa surprise, ou n'importe quel autre sentiment qui l'aurait conduit à culpabiliser encore davantage. Elle fit accélérer sa monture légèrement, et laissa le suderon derrière elle.

Ils arrivèrent bientôt en vue de Valdol, sans qu'elle eût reparlé à Nunne. Ils se dirigèrent sans se presser vers la petite ville fortifiée, et aperçurent les gardes aux murailles qui s'agitaient, craignant une nouvelle attaque. Cependant, les silhouettes étant peu nombreuses, ils ne tirèrent pas avant que les prétendus voyageurs ne se trouvassent à portée de voix. Là, on leur demanda sans détour ce qu'ils venaient faire là. Aliénor jeta un regard en biais à Nunne, se demandant ce qu'il allait bien pouvoir répondre. Il décida de suivre son instinct, de mentir comme le lui avait ordonné Ald'ar. Elle baissa la tête, quelque peu déçue, mais ne se permit aucun commentaire. Il parlait comme s'il avait véritablement répété son rôle pour l'occasion, et les mots sortaient de sa bouche avec un naturel incroyable, tant et si bien que même le seigneur des lieux se laissa convaincre. Ils pénétrèrent dans la cité, et Aliénor vit que les soldats de l'Ordre étaient déjà en train de prendre leurs marques. Ils observaient la construction du mur, notaient le nombre de gardes et les endroits où ils patrouillaient. Ils ne posèrent aucune question, mais demeurèrent parfaitement attentifs à tout ce qui se trouvait autour d'eux.

Ils suivirent le seigneur Lombard jusque dans sa résidence, assez modeste en comparaison de celle que d'autres seigneurs s'offraient. Mais visiblement, il était fier de sa demeure, et fier de vivre comme ses administrés. Cela lui permettait sans doute d'être plus proche d'eux. Toutefois, il était certain que tous ne bénéficiaient pas de la protection qu'il avait, et que tous n'avaient pas des gardes qui patrouillaient régulièrement autour de chez eux. Avec une simplicité étonnante, il invita les nouveaux arrivants à déjeuner à sa table. Nunne jeta un regard étrange à Aliénor, qui détourna la tête - que dire ? - et suivit leur hôte poliment. Elle était de bonne famille, née et élevée pour un jour faire bonne impression à un noble de Gondor, et elle était bien plus à l'aise dans ces relations formelles. Elle savait quoi dire, quand le dire, et surtout quand se taire. Elle sentit derrière elle que les guerriers de l'Ordre étaient bien moins au fait des coutumes et des façons de faire. Pour la première fois depuis qu'on lui avait annoncé qu'elle participerait à cette mission, elle sentit qu'elle pourrait être utile à quelque chose, finalement.

Consciente de la place des femmes dans la plupart des sociétés, elle demeura silencieuse tandis que son mari faisait la conversation à ce petit roi bonhomme, qui parlait et mangeait sans protocole aucun. Bientôt, ce fut au tour de sa femme et de ses enfants d'entrer dans la pièce. Le visage de Nunne se décomposa littéralement, tandis qu'il prenait la mesure de ce qu'il était sur le point de détruire. Il était naturellement plus facile d'exterminer ce que l'on ne connaissait pas, mais comment faire pour tuer un homme aussi sympathique que Lombard, une femme aussi généreuse que celle qu'il avait épousée, et des enfants aussi adorables que ceux qui observaient ces étrangers avec de grands yeux curieux. Pendant que les hommes discutaient, Aliénor fit un petit signe discret à la petite fille, qui se cacha derrière son frère. La jeune femme lui fit un sourire avenant, et finalement la petite accepta de lui faire un bonjour timide de la main. Pour la première fois depuis le début de la journée, la comptable sourit, même si cette démonstration d'affection et de bonne humeur n'était adressée à aucun membre du groupe, pas même Nunne. Après le bref mais bienvenu repas, Nunne, le Boucher et Toma se proposèrent pour aider les villageois. Officiellement, c'était parce qu'ils ne souhaitaient pas abuser de l'hospitalité qui leur était offerte. Officieusement, la jeune femme supposait qu'il s'agissait d'un moyen commode pour repérer les lieux, se tenir informé, et obtenir des informations.

Elle-même demeura à domicile, où elle garda les enfants. Elle réussit à les amadouer, et ils finirent par grimper sur ses genoux. Le petit garçon était assez bavard, et il lui racontait avec force détails comment il avait affronté un immense dragon qu'il avait pourfendu avec une épée de bois. Aliénor l'écoutait attentivement, lâchant des "oh !" et des "ah !" qui l'encourageaient à continuer. Pendant ce temps, sur son autre genou, la petite fille la dévorait du regard, absorbée par les bijoux qu'elle portait. Elle avait d'abord posé la main sur son collier, émerveillée par les reflets chatoyants, avant de tendre la main pour caresser du bout de son petit doigt le diadème de mithril fixé sur sa tête. Elle l'avait fait courir sur la surface finement ouvragée, avant de le laisser courir sur la plume qui le prolongeait. Son étonnement enfantin était particulièrement émouvant quand on savait ce qui allait se passer bientôt.

- C'est quoi ça ? Demanda innocemment la petite en montrant le collier.

- Ça ? (désignant le collier). C'est un porte-bonheur, mais il ne marche pas très bien.

- Et ça ? Demanda-t-elle cette fois en pointant du doigt le diadème.

- Ça, c'est un porte-malheur. Et lui, il marche très bien...

La soirée arriva bien plus vite que ne l'aurait imaginé Aliénor, et la femme de Lombard l'invita à prendre bain pour se délasser. Elle accepta volontiers, mais elle déclara avoir envie de se coucher tôt pour récupérer du lendemain. Elle eût donc la possibilité de manger avant que les hommes ne fussent revenus, et elle fut excusée auprès du chef de famille. Ainsi, lorsque Nunne arriva finalement pour se coucher, il trouva Aliénor déjà endormie. Il avait réussi à négocier des lits séparés, ce qui leur évitait une promiscuité gênante, mais le simple fait de partager la même pièce risquait de les conduire sur une pente glissante.

"Trois jours, pensait-elle en s'endormant. Trois jours à tenir."


~~~~


Corbeau venait de s'enquérir de l'état de Validna, laquelle venait de lui répondre que sa blessure se résorbait rapidement, et qu'elle serait rapidement prête à reprendre le combat, quand Ald'ar se dirigea vers lui avec l'intention évidente d'engager la conversation. L'elfe n'était pas du genre fuyant, et il fit donc l'effort de faire quelques pas dans la direction du Bras de Fer. Celui-ci venait en ami, et venait de toute évidence enterrer la hache de guerre, par quelques compliments bien humains. Le Neleg les accepta cependant d'un gracieux signe de tête, et sans se départir de son éternel sourire, il répondit :

- Ce n'était pas grand chose, vraiment. Une idée... lumineuse, si je puis dire... qui m'est venue comme ça. Je suis désolé que cette attaque ait coûté la vie à un de vos hommes...

Ses paroles paraissaient sincères, mais de toute évidence ce n'était pas pour parler de cet incident qu'Ald'ar était venu. Il souhaitait aborder la question de la prise de Valdol, et il désirait savoir quels hommes savaient le mieux manier une arme. Il envisageait une action militaire d'éclat, et il ne semblait pas croire que le Neleg fût capable de participer honorablement à la mêlée. Et de toute évidence, il avait raison. Corbeau se permit même un petit rire :

- Je ne suis pas un guerrier, effectivement. Et avec votre accord, je souhaiterais rester en dehors de toute cette agitation. Mais je ne demeurerai pas inactif. Auriez-vous une tâche à me confier ? Je ne vous serai d'aucune utilité sur un champ de bataille, mais mes compétences sont vastes. Dites-moi, je vous prie, en quoi je pourrais vous être utile.


~~~~


Alors que le soleil était à son zénith, une troupe de cavaliers fut aperçue, en provenance d'Imladris. Les renforts tant attendus étaient enfin arrivés. Il n'avait pas dû être difficile de convaincre ces guerriers de se joindre à une bataille qui promettait d'être sanglante. Depuis l'invasion de la cité, les choses avaient été bien calmes, et un peu d'action ne pouvait pas faire de mal à des hommes qui ne vivaient que pour tuer, qui tuaient presque pour vivre. La vingtaine de soldats pénétra dans le campement en soulevant l'admiration générale, car c'était une unité d'élite que les hommes avaient baptisée affectueusement les "Suppôts de la Mort". Un surnom qui leur allait à ravir, au regard des mares de sang qu'ils laissaient derrière eux lorsqu'ils allaient au combat. Une force de frappe redoutable, mais trop peu utilisée au goût de Corbeau. Le chef de ce petit groupe mit pied à terre, et salua chaleureusement Ald'ar comme un ami. Ils échangèrent quelques mots, avant que Brand, ce géant à la peau sombre, ne se rendît compte que l'elfe était là, lui aussi. Alors il le salua amicalement, prouvant qu'ils se connaissaient aussi auparavant. Pendant un instant, le Premier Né se demanda si le Bras de Fer savait que Brand et lui-même s'étaient déjà rencontrés dans le passé. Et sinon, qu'allait-il en penser ? Lui qui cherchait désespérément des alliés pour s'assurer le contrôle de la mission, voilà que son ami devenait proche de son rival. Une situation amusante.

- Brand, je suis heureux de te revoir, mon ami. Toi et tes hommes êtes les bienvenus, comme toujours.

L'homme posa une main sur l'épaule de l'elfe. Il y avait du respect entre eux deux. Il demanda finalement :

- Te joindras-tu à nous pour cette bataille ? Je serais honoré de combattre à nouveau à tes côtés.

- Tu sais bien quelle sera ma réponse. Mais tu es toujours aussi têtu, n'est-ce pas ?

- Toujours ! (puis, s'adressant à Ald'ar : ). J'espère que cette canaille ne vous a pas dit qu'il ne savait pas se battre ! J'ai eu la chance de le voir se battre une seule fois, et ça valait vraiment le détour, ha ! S'il l'avait voulu, il aurait pu commander sa propre armée sous les ordres de l'OCF. (revenant à Corbeau : ). Tu sais que ma proposition tient toujours. Si tu veux rejoindre les Suppôts de la Mort, nous t'accueillerons volontiers !

Corbeau inclina la tête poliment :

- J'en suis conscient, Brand, et je te remercie. Un jour, peut-être. Mais pour l'heure, nous devons nous concentrer sur notre mission. Ald'ar nous dirigera, et j'ai toute confiance en ses capacités. Je suis simplement curieux de savoir quels seront nos rôles.

Le regard des deux hommes se posa sur Ald'ar, attendant de recevoir de sa part les ordres qui détermineraient la manière dont ils aideraient l'Ordre à remporter cette victoire.


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Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 EmptyJeu 15 Aoû 2013 - 18:29
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Ald’ar leur expliqua le rôle qu’ils devraient jouer plus en détails et le Boucher sourit lorsque le nordiste fit l’inventaire de leurs capacités. Une pointe de sadisme avait-il dit. Le mercenaire n’était guère convaincu qu’il s’agisse là d’un compliment mais il décida de le prendre comme tel. Une fois de plus il s’émerveilla de voir à quel point le lefnui avait une confiance aveugle en lui même. Il n’envisageait pas une seconde que son plan pouvait échouer. Le khandéen ne le pensait que trop. Un coup d’œil aux deux tourtereaux lui avait suffit pour croire que jamais ils ne réussiraient à garder leur calme et à jouer leur rôle convenablement. Mais après tout, les habitants de la ville pouvaient se révéler particulièrement stupides.

Ils firent un long détour par la forêt avant d’arriver en vue de Valdol. Nunne leur dit de prendre un air fatigué mais ils n’eurent guère à se forcer. Le cheval du Boucher s’était montré particulièrement peu coopératif et il n’avait cessé de le ramener de force sur le bon chemin de toute la chevauchée. Cette période de silence lui avait permis de faire le vide dans son esprit afin de pouvoir jouer son rôle convenablement, et même avec brio. C’est ainsi que lorsqu’ils stoppèrent leurs montures devant les portes de Valdol, le mercenaire ne ressemblait plus guère au monstre assoiffé de sang que côtoyaient les membres de l’expédition depuis plusieurs jours. Toute trace de sadisme, comme disait si bien Ald’ar, avait déserté ses traits et il n’était plus qu’un homme banal, manifestement épuisé par le voyage.

Il s’étonna de la facilité avec laquelle le suderon réussit à tromper le seigneur de la cité. Peut être avait-il sous estimé les capacités de comédiens de Nunne après tout. Mais il nuança son propos dès qu’ils furent admis à la table de Lombard. Le second d’Ald’ar semblait être rattrapé par ses scrupules. Son visage se décomposa lorsqu’il vit les enfants du seigneur. Au contraire Toma resta de marbre et le khandéen se dit qu’au moins il pourrait compter sur le jeune mercenaire le moment venu. Il mangea copieusement et en silence, ne disant pas un mot mais enregistrant toutes les informations qui pouvaient s’avérer nécessaires.

Ils proposèrent ensuite leurs services, qui furent acceptés avec empressement. Pendant toute l’après midi, le Boucher pût déambuler dans Valdol, notant les endroits des fortifications qui présentaient des failles et tâchant de mémoriser la disposition de tous les bâtiments. Par la suite il accepta même de nettoyer les écuelles dans la taverne en compagnie de Toma.

Ce fût de loin le moment le plus instructif de la journée. Il était beaucoup plus à son aise en compagnie de ces gens ordinaires qu’avec les grands de la cité. De toute façon, en tant que garde du corps il n’avait pas à prendre la parole devant un seigneur quel qu’il soit. Mais ici il montra un tout autre visage aux habitants de la cité. Ouvert, répondant aux questions, il se permit même de dire une ou deux plaisanteries. Toma le regardait comme s’il ne l’avait jamais vu et de fait le caractère qu’affichait le meurtrier n’avait plus rien à voir avec celui de l’homme que le mercenaire côtoyait depuis le début de l’expédition.

Parmi les employés de la taverne, une jeune fille souriante mais guère très belle du nom de Lena ne cessait de le regarder, visiblement intriguée et le Boucher comprit que c’était peut être la carte maîtresse qu’il pourrait abattre le moment venu. Il lui rendit ses sourires et une fois le travail terminé il la trouva en train de laver par terre dans la cuisine. Il lui proposa son aide qu’elle acceptât volontiers. Elle était littéralement fascinée par la vie qu’il menait, les voyages qu’il avait effectués et il en rajoutait afin de l’impressionner un peu plus.
Finalement, il parvînt à la faire parler d’elle. Elle lui confia qu’elle rêvait de quitter Valdol pour pouvoir courir le monde. Depuis son plus jeune âge elle devait travailler pour subvenir aux besoins de sa famille alors qu’elle ne souhaitait que voir d’autres horizons. Le Boucher se rapprocha d’elle et lui posa la main sur l’épaule afin de l’encourager à continuer. Lorsqu’il lui demanda si le salaire à la taverne était suffisant, elle lui répondit qu’elle devait cumuler plusieurs emplois dont notamment faire le ménage dans le bâtiment qui servait ici de caserne.
Le mercenaire retînt un sourire. C’était encore mieux qu’il ne l’avait espéré. Le soir approchait et il lui dit qu’il devait la quitter mais lui promit de la revoir dès le lendemain. Elle s’approcha de lui et lui déposa un baiser timide sur la joue. Il lui prit la tête tendrement entre ses mains et posa ses lèvres contre les siennes. Il la sentait frémir pendant leur baiser et il se fit la réflexion qu’elle était sûrement encore vierge. Il se promit de remédier à ça avant la fin de sa mission.

C’est amplement satisfait de lui qu’il alla rejoindre Toma dans les écuries après un rapide repas pris avec les gardes. Il n’avait pas appris grand chose d’autre mais ce n’était pas grave. Il était désormais certain de pouvoir pénétrer dans la caserne pour l’incendier le moment venu et ça grâce à une jeune fille plus que naïve.
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Learamn
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Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 EmptyDim 18 Aoû 2013 - 16:35

Nunne eut du mal à trouver le sommeil ce soir là , les avertissements de Corbeau trottaient sans relâche dans sa tête. Cet infâme Neleg lui avait sarcastiquement recommandé e cesser de lui faire la cour pour le bien de la jeune femme . Il l’avait prévenu qu’elle finirait briser et qu’il l’abandonnerait aux mains de quelques rustres qui risquaient de lui faire des choses auquel le suderon ne voulait pas penser. C’était tellement injuste , de toutes les femmes sur ce continent c’est Aliénor qui faisait battre son coeur , la seule qui lui était inaccessible . Tant qu’elle serait captive de cet être ignoble , les deux amoureux ne pourraient jamais vivre ensemble et heureux.
Nunne serra les dents, une bouffée de rage mêlée à de la tristesse faisant brusquement vibrer chaque fibre de son corps , le secoua. Il contempla à nouveau Aliénor et se surpris à verser une larme. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas pleuré …

Voyant arriver le Boucher , Toma eut étrangement moins peur d’être en présence du mercenaire qu’auparavant. Depuis leur entrée à Valdol le Boucher semblait s’être métamorphosé , otute trace de sadisme et de cruauté avait disparu de ses traits et il apparaissait comme un homme banal . Enfin il “apparaissait” seulement cvar Toma savait bien sue tout cela n’était qu’une couverture afin de n’éveiller aucun soupçon , mais ce brusque changement restait plutôt troublant.

Le lendemain matin , quand Toma et le Boucher rejoignirent Nunne et Aliénor , le suderon semblait s’être quelque peu remis de l’état léthargique de la veille. Bien que ces doutes n’aient été en aucun cas dissipés , le second d’Ald’ar savait pertinemment que son comportement pouvait intriguer le seigneur Lombard et Nunne savait bien ce qui arrivait aux espions ici.
Toma lui exposa ce qu’il avait fait la veille , après avoir fait la vaisselle , il s’était liées à plusieurs veilleurs de nuits . Les patrouilles nocturnes ne pouvant pas couvrir tout le village , des personnes spécialisés avaient été formés pour parcourir les ruelles les plus sombres  la nuit, les gardes se chargeant des grands axes.

Durant la matinée , Nunne et Toma partirent aider les hommes à couper le bois ramenés par les bûcherons en de belles bûches bien régulières. La technique pour réaliser de belles bûches étaient à la fois compliquées à  assimiler et très physique. Mais au prix d’efforts considérable Nunne et Toma  réussirent à abattre un travail plus que respectable. Le suderon avait préféré laisser le Boucher qui désirait continuer seul . Il avait perdu de vue , dès le matin Aliénor qui était parti de son côté. Ils se revirent brièvement au déjeuner où Nunne se força à manger convenablement , mais Aliénor partit de nouveau de son côté comme si elle voulait éviter toute discussion avec le jeune homme. Ce dernier était partagé , il aimait Aliénor de tout son être mais un côté de lui même lui disait de lui éviter toute souffrance en ne lui parlant plus , comme Corbeau lui avait dit de le faire mais un autre côté l’attirait constamment vers la jeune femme. Après moult hésitations Nunne décida de suivre les élans de son coeur plutôt que les recommandations de sa raison. Il parcourut Valdol bien  décidé à trouver l’élue de son coeur , il la trouva dans une petite chaumière concentrée sur le tissage qu’elle confectionnait. Elle ne le vit pas immédiatement et il en profita pour la contempler pendant quelques secondes. Puis , il s’approcha doucement vers elle en contemplant son travail

-Je crois que tu as oublié un crochet
,lui fit-il avec un léger sourire.

De son auriculaire il lui présenta l’endroit où elle s’était trompée

- Oherée , notre servante en Harad , m’avait appris à tisser quand j’étais enfant. Je n'ai jamais oubliée depuis.

Il se tut pendant qu’elle corrigeait son erreur . Le jeune homme était juste heureux d’être ici , juste avec elle . Il se sentait bien même s’il savait pertinemment qu’il regretterait bientôt d’avoir partagés de tel moment en sa compagnie.

-Tu crains qu’il apprenne que nous partageons ce moment n’est ce pas ? Tu crains la réaction de Corbeau... Tu sais l’autre jour quand nous avons discuté d’Ald’ar et de Corbeau , j’ai réfléchi depuis et je dois admettre qu’Ald’ar n’est pas sans défaut mais il n’est en aucun cas comparable à cet être infâme qui te retient . Je vois du bien en Ald’ar car je peux voir du bien en lui , car il n’est pas un homme qui me retient en quasi-captivité et qui me fait endurer de la souffrance physique ou psychologique. Je te sens malgré tout relié à lui , tu vis sans cesse dans la crainte à cause de lui. Mais ce que je veux essayer de te faire comprendre c’est qu’en essayant d’éviter de me faire du mal en évitant de me parler tu commet plusieurs erreurs. Tu te fais du mal  en ton coeur autant que tu me fais du mal en refusant de discuter avec moi mais surtout ce que tu fais et que tu ne devrai pas faire c’est satisfaire Corbeau. N’as tu donc pas encore compris ce qu’il voulait ? Tout ce qu’il veut c’est que tu obéisse à chacun de ses ordres comme un chien tout en continuant à te faire souffrir . Et toi tu lui obéis , loin de moins l’idée de te critiquer. Je ne peux pas imaginer comment ce serait de vivre ainsi mas à présent tu n’es plus seule , je suis avec toi. Aujourd’hui notre combat c’est pas celui contre Valdol ou tous les autres résistants , non notre combat à nous deux c’est un combat psychologique que nous mènerons contre Corbeau. Et celui là nous ne le perdrons , il ne fera pas ce qu’il veut de nous. Je te le promets Aliénor , tu seras bientôt libre...

Ces paroles avaient pour but de rassurer la jeune femme mais le suderon se disait s’il arriverait à tenir sa promesse . Le neleg semblait si puissant , si intouchable.

N’écoutant que son coeur il déposa un tendre baiser sur les lèvres d’Aliénor.





En présence de Brand et de Corbeau Ald’ar exposa son plan d’attaque. Il semblait animer , outre sa volonté et son génie stratégique déjà connu , par une folie meurtrière qu’on ne lui connaissait pas; comme si une bête sanglante qui sommeillait en lui s’était éveillée. L'amitié qui liaient Brand et Corbeau avait intrigué Ald'ar mais celui ci avait décidé de faire taire sa curiosité et de laisser les événements se déroulaient.

-Le signal que donnerons nos infiltrés sera le son de ralliement de l’Ordre , une fois donné cela signifiera que les portes commencent à s’ouvrir. A partir de ce moment nous ne devons pas perdre une seconde et devons charger les troupes ennemies qui commenceront à se masser sur la place d’entrée de la ville. Nous profiterons de l’effet de surprise pour les anéantir ensuite nous continuerons l’assaut en nous divisant en deux groupes , j’irais à gauche Brand à droite. Il faudra également que tu me prêtes quatre ou cinq de tes guerriers , les miens étant en comité réduit. Nous nous retrouverons enfin sur la place principale où nous rallierons nos forces pour exterminer ce qui reste de résistance. Il subsiste cependant deux problème , tout d’abord la période où nous nous diviserons nous serons vulnérables car moins nombreux et une embuscade pourrait nous coûter des hommes et aucun moyen de communiquer ensemble durant la bataille. Mais ce serait du suicide de rester uni et de perdre du temps ; ils risqueraient de se réorganiser. Le deuxième souci est l’utilité que vous Corbeau pourrez avoir , ne voulant pas vous battre et comme je ne peux vous y obliger  car vous n’êtes officiellement pas sous mes ordres , je ne vois pas quoi faire de vous Neleg.*

-J’ai ma petite idée sur la question...
fit Brand


Le géant à la peau sombre fit alors un signe à l’un de ses hommes et celui ci arriva avec une cage renfermant trois magnifiques pigeons à la robe blanche.

-Voilà la solution à nos deux problèmes , fit le capitaine borgne, ça ce sont des pigeons-messagers formés par l’Ordre. Ils amènent leur message aux homme portant un brassard rouge criard  au bras. Je t’en donnerai un Ald’ar , ainsi qu’à Corbeau . Et c’est là que notre cher ami pourra nous être utile , une fois l’assaut entamé il pourra se poster un toit situé assez haut pour avoir une vue d’ensemble de la bataille , là il pourra nous servir de relais et d’informateur durant la bataille. Ainsi nous pourrons prévoir chaque mouvement ennemi.


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Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 EmptyLun 19 Aoû 2013 - 21:56
Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 Edonia10

Aliénor éprouvait un étrange sentiment au plus profond de son être, alors qu'elle se trouvait ici à Valdol. Elle avait énormément de raisons de se sentir triste, ou en colère. Premièrement, elle était embarquée dans une mission d'infiltration, alors qu'elle n'était pas soldat, et qu'elle n'avait aucune expérience en la matière. Elle devait mentir à des gens qu'elle ne faisait pas que semblant d'apprécier, et elle devait jouer la comédie devant des enfants qui allaient sûrement se faire massacrer par sa faute. Chaque visage qu'elle croisait dans la rue, chaque personne qui levait la tête sur son passage pour lui adresser un petit signe amical, chaque garde qui la saluait poliment en inclinant le buste allait passer par le fil de l'épée d'un des soldats de l'Ordre. Hommes, femmes, enfants. Jeunes ou vieux, bons ou mauvais, honnêtes ou pas. Il n'y aurait aucune distinction, aucune clémence, aucune pitié. Ce serait un massacre injuste comme il y en a hélas trop, qui ferait couler le sang dans les rues de la ville jusqu'à ce que les puits soient contaminés et infectés, jusqu'à ce que même la Mort elle même ne trouvât plus d'intérêt à approcher des lieux. Mais outre cela, elle se retrouvait embarquée dans cette mission aux côtés de Nunne. Le guerrier que son cœur reconnaissait comme l'être aimé, mais que sa tête se refusait obstinément à regarder, à considérer. C'était un nouveau cruel dilemme qui aurait dû la ronger terriblement, qui aurait dû lui faire verser des larmes d'impuissance, et pourtant il n'en était rien. Elle avait l'impression que son cerveau avait été déchiré de l'intérieur, et que la douleur avait atteint son paroxysme au point que le niveau supérieur était l'absence de douleur. Elle ne ressentait plus rien, et prenait les choses avec un détachement qui la surprenait elle-même. Elle n'avait pas changé fondamentalement, et elle demeurait Aliénor, sensible et attentive aux autres, froide envers ceux qu'elle méprisait, douce envers ceux qu'elle appréciait. Elle ne simulait aucun de ses sentiments, mais elle ne les ressentait plus aussi vivement qu'autrefois. L'affection se dissipait aussitôt que les enfants allaient jouer loin d'elle, la colère n'arrivait même plus à la surprendre dans ses moments de réflexion. Pour elle, c'était comme si elle était déjà morte.

La nuit que passa Aliénor fut agréable, même si elle évita soigneusement d'adresser la parole à Nunne, marquant une distance de circonstance qui devait surprendre le suderon. Dès lors qu'elle pensait à ce qu'il devait éprouver, elle sentait son estomac se nouer, et elle avait un pincement au cœur. Elle avait alors, pendant une petite seconde, l'envie de céder, de tout lui dire et de se jeter dans ses bras où elle aurait l'illusion d'être en sécurité. Mais lorsqu'elle songeait à cela, l'image de Corbeau venait inlassablement s'interposer. Sa silhouette gracieuse, son regard froid, son sourire amusé. Elle savait qu'il saurait, et elle ne pouvait pas se permettre de perdre Nunne. Elle ne cachait pas ses sentiments pour le guerrier, mais elle espérait de tout cœur qu'il finirait par l'oublier. Ils ne se connaissaient que depuis quelques jours, une semaine à peine. Lorsqu'elle disparaîtrait de sa vie, il finirait par retrouver le cours normal de son existence, trouver une femme qui pût l'aimer comme il le méritait, lui donner de beaux enfants qu'il pourrait élever loin de l'Ordre, loin de la guerre, loin de la mort. Du moins essayait-elle de s'en convaincre.

Aliénor partagea le premier repas de la journée avec les membres de son groupe, tandis qu'ils échangeaient à voix basse au sujet de leurs découvertes, et de leurs projets de la journée. Ils s'arrangeaient pour être discrets et brefs, car le seigneur Lombard, s'il avait bien voulu les accueillir, devait toutefois se montrer méfiant envers eux. C'était la raison pour laquelle ils devaient rester trois jours sur place : afin de gagner leur confiance, pour mieux les trahir par la suite. Après avoir mangé à leur faim, mais sans excès, les hommes repartirent vaquer à leurs occupations. Nunne et Toma étaient de corvée de bois, et ils accompagnèrent les villageois dans leurs tâches quotidiennes, qui devaient leur changer du maniement de l'épée. Les hommes se permirent quelques moqueries sympathiques sur leur maîtrise de la hache, sans pour autant pousser leur interrogatoire plus loin. Ils auraient pu en effet s'interroger sur quel était le métier de Nunne. En effet, dans leur esprit, tout le monde devait savoir couper une bûche de bois, ne fût-ce que pour survivre. Le Boucher, quant à lui, s'était mis en tête de récolter des informations par lui-même. Un être tel que lui devait préférer travailler seul, pour utiliser les méthodes qu'il souhaitait, et ce n'était pas plus mal. Cela lui éviterait de tuer ses compagnons par inadvertance. Aliénor avait remarqué son changement de comportement, mais elle ne le trouvait que plus effrayant. Sa capacité à changer d'attitude, à se couler dans la peau d'un personnage totalement différent lui rappelait trop Corbeau. Tous deux avaient cette façon de dissimuler leurs noirs aspects sous l'aspect paisible et doux de personnes bienveillantes. Voir le Boucher sourire à chacun et à chacune, échanger quelques mots avec ceux qui l'interpelaient, tout en imaginant quelles devaient être ses pensées, c'était proprement terrifiant. On aurait dit un renard déguisé en brave petit coq, pour s'infiltrer dans un poulailler. Sauf qu'au lieu de foncer dans le tas, comme un vulgaire soldat, un idiot, il semblait prendre plaisir à pousser la comédie le plus loin possible, pour avoir le temps de faire son choix. Qui serait la victime qu'il choisirait et qu'il prendrait le plus de plaisir à tuer ? Aliénor préférait ne même pas le savoir. Il la dégoûtait...

Peu habituée aux travaux de force, mais peu désireuse de rester inactive, elle s'installa dans un coin et se mit à tisser une écharpe qu'elle comptait offrir à un des enfants. Dans sa jeunesse, elle avait appris cela, avant que ses parents se rendissent compte qu'elle était plus apte à calculer et à ordonner qu'à confectionner des vêtements. C'était toutefois quelque chose qu'elle n'avait jamais oublié - la faute à sa prodigieuse mémoire -, et il lui avait suffit de quelques instants pour retrouver le mouvement et le rythme. Oh ce n'était pas parfait, loin de là, mais elle n'était pas honteuse de son travail.

Cela avait aussi un avantage, c'était qu'elle avait énormément de temps pour réfléchir. Absorbée par son travail, ses yeux guidaient ses mains machinalement, laissant son cerveau songer à d'autres choses. Comme bien souvent ces derniers jours, ses pensées revinrent à Nunne. Elle savait qu'elle l'avait blessé en l'ignorant superbement alors qu'ils auraient justement pu profiter de l'éloignement vis-à-vis de Corbeau pour se rapprocher. Il avait dû en attendre plus de sa part, et au lieu de faire le pas en avant dont il rêvait, elle avait battu en retraite précipitamment, sans même une explication. Elle se demandait comment il allait réagir à tout ça. Elle espérait que cette froideur de sa part suffirait à le repousser, mais elle n'avait pas besoin de le regarder pour sentir son regard posé sur son dos. Il la dévorait des yeux chaque fois qu'il le pouvait, et il n'avait pas besoin de se forcer pour jouer le rôle de son jeune époux. S'il en avait été capable, il aurait peut-être même fait célébrer un mariage pour entériner leur union, sous le nez de Corbeau qu'il semblait vouloir défier. Aliénor se sentait mal à l'aise dans ce duel. Elle n'avait pas envie de voir ces deux êtres se déchirer, car elle connaissait trop bien la menace que pouvait représenter le Neleg. Il n'avait pas atteint ce grade par hasard, simplement parce qu'il était malin et retors. Non. Corbeau avait de vraies capacités, et elle avait eu très brièvement l'occasion de le voir à l'œuvre. Elle n'avait pas tout compris, mais elle l'avait vu figer des gens d'une seule parole décochée avec la force d'un coup de poing. Elle l'avait vu détourner les agresseurs simplement en discutant avec eux. Il avait à plusieurs reprises convaincu certains de ses ennemis d'adhérer à la cause de l'Ordre, et parmi ceux-là, certains servaient désormais comme officiers, et faisaient partie des plus zélés des séides de l'OCF. Le pouvoir de ses mots était proprement terrifiant. Elle ne doutait pas du courage de Nunne, de sa capacité à manier le sabre, et de sa volonté. Mais que pouvait-il bien faire à côté d'un être qui avait plusieurs millénaires, qui était venu à bout d'adversaires bien plus coriaces sans avoir besoin de lever le petit doigt ? Ce qu'elle désirait éviter au suderon, c'était de se lancer dans un duel contre une montagne d'acier indestructible.

Alors qu'elle était précisément en train de penser à lui, elle entendit sa voix dans son dos. Elle se raidit pour étouffer un sursaut, et décida de ne pas se retourner. De dos, elle avait l'air particulièrement droite, comme si la présence du suderon la mettait terriblement mal à l'aise, et qu'elle avait envie de s'enfuir. Il se pencha, et désigna du doigt un endroit où, effectivement, elle avait oublié un crochet. Elle s'obstina à ne pas le regarder, et concentra toute son attention sur son erreur. Elle la repéra bien vite, et entreprit de la réparer tant bien que mal. Toutefois, elle était perturbée par sa présence par-dessus son épaule, et ses gestes étaient moins précis, moins assurés. D'une voix calme, il ajouta qu'il avait, étant jeune, appris à tisser ainsi grâce à une de ses servantes. Aliénor, qui continuait son travail, répondit sèchement :

- Tu aurais dû poursuivre sur cette voie, et ne jamais toucher à une arme.

Elle avait fait de son mieux pour se montre cassante, car elle souhaitait le voir partir. Elle sentait que cette conversation risquait de déraper à tout moment, et elle préférait faire en sorte d'éviter cela. Elle était convaincue que si elle ne lui parlait pas, il n'aurait pas l'occasion de l'approcher, de dire ou de faire quelque chose que Corbeau pourrait lui faire regretter par la suite. Comme elle n'ajoutait rien, il entreprit de lui parler ouvertement de ce qui le tracassait, et qui était précisément le sujet dont elle ne voulait pas s'entretenir avec lui. Il voulait lui parler de Corbeau, et lui faire comprendre qu'il était bien pire qu'Ald'ar. Il voulait lui expliquer que le lien qui les unissait pouvait être brisé si elle acceptait de prendre le risque à ses côtés. Sans s'en cacher le moins du monde, il voulait lui démontrer qu'elle était dans l'erreur, qu'elle se trompait en agissant ainsi, et qu'il vaudrait mieux pour elle qu'elle affrontât Corbeau en face, plutôt que de céder face à lui.

Alors qu'elle l'écoutait, il s'était glissé face à elle pour la regarder droit dans les yeux, et elle avait soutenu son regard. Elle n'avait pas envie de baisser les yeux devant lui. Elle avait honte de son attitude mais elle ne souhaitait pas lui donner la moindre possibilité de penser que c'était le cas. Elle voulait faire en sorte que cette froideur émanât d'elle, et qu'elle ne désirait plus le voir. Mais c'était une tâche bien ardue, et elle devait d'abord convaincre la moitié d'elle-même qui désirait ardemment céder à ses paroles, prendre le risque avec lui de défier Corbeau. Cette partie de son esprit lui soufflait que quel que fût le risque, quelles que fussent les conséquences, elles valaient bien mieux que d'être enchaînée jusqu'à la mort, pour vivre une existence de misère, de servitude. Mais d'un autre côté, elle ne pouvait pas s'empêcher de garder espoir. Elle était dans un tunnel aussi noir qu'une nuit sans Lune et sans étoiles, mais elle ne désespérait pas de voir un jour le soleil se lever sur sa nouvelle vie, et lui montrer la route à suivre. Et ce jour-là, alors, elle espérait pouvoir rejoindre Nunne. Elle était partagée entre ces deux idées quand elle vit soudain l'homme se rapprocher d'elle. Avant d'avoir pu esquisser le moindre geste, il lui vola un baiser, qu'elle fut sur le point de partager... avant qu'une violence soudaine s'emparât d'elle !

Elle repoussa Nunne fermement, et lui envoya une gifle magistrale qui claqua brutalement. Tandis qu'il reculait, surpris, elle se leva et, les yeux remplis d'une fureur apparue de nulle part, elle répondit à ses paroles pleines douceur, venimeuse :

- Ne me touche pas ! Ne m'approche pas ! Que sais-tu de moi, Nunne ? Rien ! Tu ignores à quel point j'ai souffert, et tu ignores à quel point je souffre encore aujourd'hui ! Ce que tu as vu... Ce que tu as vu... Ce n'était rien ! J'ai enduré mille fois pire, chaque jour pendant une éternité. Tu ne peux pas imaginer ce que tu me demandes ! Tu souhaites que je m'oppose à lui comme si lui dire "non" pouvait suffire. Comme si dire "j'en ai assez" pouvait l'arrêter. Rien ne peut l'arrêter ! Tu m'entends ? Rien !

Elle s'était emportée, et elle le savait, mais elle était également consciente qu'elle n'avait pas suffisamment enfoncé le clou. Pour vraiment le décourager, elle devait aller plus loin. Elle songea un bref instant à Corbeau, et se dit qu'il aurait finalement ce qu'il voulait. Même à des lieues de distance, son influence était manifeste, et il triomphait. Etait-ce cela, son véritable pouvoir ? Elle se sentit défaillir alors que les mots franchissaient sa bouche, mais elle demeura solide en apparence, s'accrochant à l'idée qu'elle faisait cela pour sauver celui qu'elle aimait :

- Je ne peux pas te mentir plus longtemps, Nunne. Cela ne peut pas marcher entre nous. Tu es quelqu'un de bon, et je te souhaite de quitter au plus vite cet Ordre, d'abandonner ta vie de guerrier, et de fonder une famille, auprès d'une femme qui t'aime. Mais cette femme, ce ne sera pas moi. J'aime quelqu'un d'autre, Nunne... Corbeau... malgré tout ce qu'il m'a fait subir... c'est lui que j'aime, et tu n'y changeras jamais rien. Maintenant laisse-moi. Ce sera plus simple comme ça...

Aliénor sentit qu'elle allait vomir tant elle était révulsée par ses propres propos, mais elle décida de quitter la pièce avec toute la dignité qu'il lui restait. Mais même si elle avait craqué, elle n'était pas sûre que Nunne l'aurait remarqué, tant il avait l'air atteint par ce qu'elle venait de lui dire. Elle referma la porte derrière elle, et fila s'enfermer dans la chambre. Là, elle s'allongea sur le lit, et céda aux larmes qui inondèrent son regard magnifique, coulèrent le long de ses joues de porcelaine, et vinrent mourir sur son oreiller qu'elle serrait de toutes ses forces. Au loin, il lui semblait entendre le rire argentin de l'elfe.


~~~~


Au campement, les discussions allaient bon train entre Corbeau, Ald'ar et Brand. Pendant qu'ils conversaient, les hommes étaient en train de s'installer tranquillement, affûtant leurs armes pour certains, montant leurs tentes pour d'autres. Entre les soldats du Bras de Fer et les elfes des Suppôts de la Mort, il y avait une certaine distance qu'aucun des groupes ne désirait vraiment casser. Ils appartenaient à la même armée, certes, mais il existait des différences entre eux qui ne pouvaient disparaître en une nuit. Et pourtant, c'étaient tous des combattants aguerris. Et lorsque le moment serait venu, sur le champ de bataille, ils agiraient comme un seul homme. Alors, à Melkor les différences et les différends. Ils avanceraient tous dans le même sens, passant au fil de leur épée les mêmes ennemis.

Ald'ar, s'il ne doutait pas de la capacité de ses hommes à enfoncer les défenses de la ville, s'interrogeait beaucoup plus quant à ce qu'il allait faire de Corbeau. Il ne voyait pas à quoi pourrait lui servir le Neleg, qui refusait obstinément de se battre malgré les qualités que lui reconnaissait Brand, et qui apparemment étaient celles d'un excellent bretteur. Ce fut d'ailleurs ce dernier qui eut une idée intéressante. Il prévoyait de faire communiquer les hommes entre eux via des pigeons, pour mieux organiser la bataille. C'était un plan intelligent, mais qui comportait une faille de taille :

- Tu oublies la lenteur, Brand. Ces oiseaux pourront nous être utiles, j'en conviens, mais seulement pour des informations capitales que je ne pourrai pas transmettre autrement. Je les prendrai avec moi, oui, mais je ferai davantage.

Il leva un doigt pour formuler ses explications, et poursuivit :

- Lorsque vous aurez nettoyé la place principale, je me glisserai sur les toits, et je vous suivrai de là-haut. Plutôt que de vous écrire un mot, je me contenterai de vous crier ce que je verrai. J'essaierai de suivre votre progression, en espérant ne pas attirer trop de flèches. Mais ces flèches seront autant de traits qui ne fileront pas vers vos hommes. Si nous sommes séparés, alors seulement j'utiliserai les pigeons.

Corbeau recueillit l'assentiment dans les yeux de Brand. C'était le plan le plus facile à mettre en œuvre, même s'il exigeait que l'elfe prît de gros risques. Une fois que ce dernier eût entendu l'avis d'Ald'ar sur la question, il poursuivit :

- Par ailleurs, Ald'ar, permettez-moi de souligner une faille dans votre stratégie. Une fois que vous serez séparés, vous pourrez progresser jusqu'où bon vous semblera. Vous rassembler sur la place centrale me paraît être une idée dangereuse. Dans un petit village, cela pouvait fonctionner, mais n'oubliez pas que dans une ville, vous vous retrouverez encerclé, criblé de flèches ou que sais-je ? Non. Si vous voulez mettre un terme rapide à cette bataille, vous devez vous emparer de leur chef. Tuez-le sans hésiter, puis tuez celui qui reprendra son flambeau, et ainsi de suite. Les têtes pensantes seront probablement regroupées dans un même lieu. A vous de le trouver, de le prendre et de décapiter cette milice. Une fois privée d'ordres, vous aurez tout le loisir de vous en prendre à ceux qui résisteront encore.


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Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 EmptyJeu 22 Aoû 2013 - 21:44
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Le Boucher était particulièrement ravi de sa journée. Elle avait plus que riche en informations, à la fois sur les défenses de la ville et, de façon plus surprenante, sur lui-même. A force de déambuler dans tout Valdol, il était maintenant convaincu que Lombard n’avait pas menti quant à l’importance de ses troupes. Mais celles-ci étaient divisées en trois équipes qui patrouillaient tous les huit heures. Ce qui signifiait qu’un tiers des hommes serait dans la caserne au moment où elle commencerait à bruler. Une bonne façon de réduire efficacement les forces de leurs ennemis. Il avait l’impression de déjà pouvoir sentir la chair brulée et il se désolait de ne peut être pas pouvoir profiter pleinement de ce spectacle car une fois la caserne incendiée il risquait fort d’être très occupé.

Ils n’avaient pas encore parlé de la répartition des tâches mais il pensait n’avoir aucun mal à convaincre les autres de lui laisser l’incendie. Personne ne faisant attention à lui, il profita de la matinée pour parcourir à sa guise la demeure de leur hôte. Celle-ci n’étant pas immense, ce fut chose faite assez vite. Si ses impressions se révélaient exactes, la demeure ne serait que faiblement défendue, en particulier dès que l’incendie serait déclaré. Car, non content de réduire le nombre de leurs adversaires, cela serait aussi une excellente diversion. Un nouveau plan avait mûri dans l’esprit du mercenaire et il se promit de parler à Nunne le soir venu, car il valait mieux que celui-ci soit au courant. De plus il pourrait même se charger lui-même de cette mission s’il le souhaitait.

Il prit son repas avec les gardes, plaisantant avec eux, même lorsque ceux-ci le taquinèrent au sujet de Lena. Ainsi la petite idiote n’avait pu s’empêcher de babiller. Qu’à cela ne tienne, il saurait bien la faire taire le moment venu. Mais en attendant il devait continuer à se montrer le plus charmant possible s’il voulait qu’elle fasse ce qu’il fallait pour qu’il puisse accéder à la caserne. Il passa donc une grande partie de l’après midi avec elle alors qu’elle nettoyait la dite caserne, et en profita pour étudier les lieux sans en avoir l’air. Elle parla beaucoup mais le Boucher n’écoutait pas réellement son interminable logorrhée, juste ce qu’il fallait pour acquiescer au bon moment.

Plus la journée passait et plus elle se montrait entreprenante et le khandéen sut que c’était le moment ou jamais de passer à l’acte. Ils firent l’amour délicatement dans une arrière salle de la caserne. Elle était vierge, comme il s’en était douté et bien que cela ne soit pas dans ses habitudes (et encore c’était là un bien piètre euphémisme) il se retînt de la brusquer pour aller à son rythme. Il tentait de sa rappeler de la dernière fois qu’il avait fait l’amour mais ce qu’il n’arrivait pas à se souvenir c’était de la dernière fois où il n’avait pas forcé sa partenaire. Elle était maladroite mais en même temps entièrement dévouée et le mercenaire se surprit même à éprouver quelques plaisirs. Lorsqu’ils eurent terminé elle lui promit dans un souffle qu’elle serait prête à faire n’importe quoi pour lui. Le Boucher sourit et elle se méprit sur la cause de cette joie soudaine. Il la prit dans ses bras et lui caressa les cheveux avec douceur. Et tandis qu’elle se blottissait un peu plus contre lui, il se demandait de quelle façon il allait la tuer.

Le soir venu il mangea en compagnie des gardes de Lombard et de Toma. Les rires allaient bon train et il fut ravi de voir que Toma tenait parfaitement son rôle. Ou bien il était un excellent acteur ou bien la perspective de trahir ces gens et de les mener à la mort ne le dérangeait pas outre mesure. Lorsqu’ils furent seuls, le Boucher évoqua son envie de rentrer définitivement au sein de l’Ordre et y trouva un écho favorable chez le jeune mercenaire. Celui se méfiait maintenant moins de lui et, si on ne pouvait pas parler de franche camaraderie, c’était la première fois qu’un membre de l’expédition semblait le considérer comme un allié.

Lorsqu’ils furent certains que personne ne faisait attention à eux ils allèrent rejoindre Nunne et Aliénor pour échanger les informations qu’ils avaient obtenu durant la journée. Lorsque son tour fut venu le mercenaire leur dit qu’il avait trouvé un moyen sûr de mettre le feu à la caserne et que si Nunne était d’accord, il se chargerait de cette tâche. Puis il lui fit part de l’autre idée qu’il avait eu.

- Une fois la caserne en train de brûler, les gardes vont rapidement déserter la demeure de Lombard pour tenter de secourir leurs camarades et pour rejoindre la porte où la bataille aura lieu. Ce serait le moment idéal pour se débarrasser du maître de maison.

Le mercenaire attendit la réponse de Nunne tout en se disant qu’il y avait encore mieux à faire mais en sachant que lui seul aurait le cran nécessaire. Car si Lombard était une cible évidente, ce serait tout de même une cible bien protégée. Alors que dans la panique générale, sa femme et ses enfants pourraient devenir un moyen de pression bien utile si le pseudo roi de Valdol se décider à leur poser problème.


Dernière édition par Mardil le Dim 1 Sep 2013 - 15:22, édité 1 fois
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Learamn
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Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 EmptyVen 23 Aoû 2013 - 9:20

Un coup de poignard dans le dos n’aurait fait plus mal à Nunne que les paroles qu’Aliénor venaient de prononcer. La gifle qu’il avait reçu suite à son baiser , bien que peu puissante , l’avait blessée plus profondément que n’importe quelle épée .  Et les paroles , les paroles qui avaient suivis étaient encore plus violentes.  Elle lui avait littéralement hurlé dessus , dans un premier temps le suderon ne comprit pas ce qui se passait d’un coup . Quelle mouche l’avait piquée? C’était incompréhensible. Elle l’avait défendu de s’approcher d’elle , avant de jeter au sol et de piétiner les belles paroles que lui avaient  dit Nunne. Au moment où elle marqua une pause , Nunne faillit intervenir , la rassurer , tenter de la calmer. Mais avant qu’il ne fasse le moindre geste Aliénor continua , et ces paroles là découragèrent complètement Nunne de faire un pas vers elle. Elle le prévint que jamais ils ne vivraient ensemble et qu’il devait partir fonder un foyer mais sans elle . De plus elle déclara que c’était non lui qu’elle aimait mais bien Corbeau. A ce moment l’incompréhension fit place à une profonde et indescriptible tristesse . Laissant Aliénor sortir de la pièce sans un mot de plus. Il resta là , pantois et hagard. Les secondes étaient des heures et les minutes des jours entiers , En se remémorant sans cesse les paroles de sa bien-aimée , il eut l’impression que le monde autour de lui s’effondrait comme un vulgaire château de carte dans lequel un nourisson aurait donné un coup de pied. La vie était elle donc aussi fragile? Il poussa un cri qui aurait pu être perçu comme un cri de rage bien que ce soit surtout son désespoir qu’il exprimait ainsi , avant de donner un violent coup de poing dans la poutre centrale du bâtiment . Le coup avaient été si puissant que la poutre avait tremblée sous le choc et que les phalanges du suderon s’étaient mises à saigner. Mais il n’en avait cure , il s’assit dans un coin de la pièce et éclata en sanglots amers . Les genoux recroquevillés contre sa tête , ses mains serrant le tout ; tel un misérable. Tel le misérable qu’il était en Harad avant qu’Ald’ar ne vienne le sortir de cet enfer. Il n’arrivait plus du tout à se contrôler et tremblait de tous ses membres ,  il pleurait tellement qu’il avait l’impression qu’il perdait des litres d’eau  , son coeur semblait fondu et une bile amère se fit ressentir dans sa gorge.  Durant ses pleurs il invoque les dieux de son enfance  mais personne ne répondit. Il cria de désespoir et de rage avant de supplier quelqu’un , n’importe qui de lu venir en aide dans l’espoir que quelqu’un d’assez puissant pour arranger les choses allait apparaître d’un instant à l’autre. Mais nul ne vint et Nunne dut admettre qu’il était désespérément seul. Seul face à son amour , seul face à son chagrin ,seul face à son destin. Il ignorait combien de temps il était resté à l’intérieur de cette pièce mais quand il en sortit le soleil commençait déjà à se coucher et on préparait déjà le souper dans les chaumières. Le coeur lourd , les yeux rougis , la mine déconfites et les jambes ankylosés il se rendit jusqu’au puits afin de  se désaltérer et de se rafraîchir le visage.
Lors du dîner qu’il prit  à la table du seigneur Lombard ,  Aliénor était absente ; c’était sûrement mieux ainsi . Il ne pouvait nier  être toujours attaché à elle et avoir les mêmes sentiments qu’auparavant son égard mais ses récentes paroles l’avaient découragé de tenter un nouveau rapprochement , le guerrier si courageux n’était à présent plus que l’ombre de lui même .
Dans la soirée le Boucher vint le voir afin d’exposer son idée à propos du roi de Valdol . Nunne avait presque oublié la mission qu’il commandait durant l’après midi , c’étit l’occasion de se replonger dedans . Mais sa mine fatiguée et ses yeux rougis en disaient fort longs. Le suderon réfléchit puis secoua la tête.

-Non , ce ne sont pas les ordres que nous avons reçu. J’ignore ce qu’Ald’ar veut faire de lui , peut être veut il le ramener à Fondcombe prisonnier , ou le tuer lui même ou je ne sais quoi. De plus  vous risquez fort d’être pris au piège si vous portez atteinte à Lombard , sa demeure se trouvant sur la grande avenue je ne doute pas que tous le gardes de la ville courront vers la porte pour pouvoir contenir l’attaque et vous vous trouvez sur leur chemin. Je me vois forcé de refuser , toutefois si vous arrivez à incendier la caverne et porter atteinte à quelques officiers de commandement ce serait parfait.

Lassé et fatigué Nunne alla se coucher , dans la chambre se trouvait Aliénor allongé et les yeux fermés. Peut être dormait -elle vraiment  ou peut être faisait elle juste semblant … Le jeune homme ne chercha pas à le découvrir et se déshabilla avant de se coucher le coeur lourd et les yeux humides.

Le lendemain matin il se réveilla tard et Aliénor était déjà partie , Nunne se leva , fit un rapide toilette et s’habille sans aucun entrain ou enthousiasme  . Il ne mangea point et se contenta d’aider à distribuer le peu de courrier qu’il y avait dans la ville. Il revut Aliénor au déjeuner mais rien ne se passa , il y eut bien quelque regards en biais mais aucun parole ne fut prononcées entre eux deux. Il rendit un  peu service à la taverne et décida d’aller se reposer pour la fin d’après midi afin que la fatigue ne le trahisse pas le soir venu , en effet c’était cette nuit qu’ils agiraient . Il conseilla d’abord à Toma et au Boucher d’en faire de même , Aliénor elle était introuvable. Il se faufila donc dans son lit et s’allongea essayant de ne penser ni à ALiénor ni à l'ignominie qu’il s’apprêtait à commettre la nuit venue.


Du côté du campement de l’Ordre le conseil de guerre entretenu par le Bras de Fer , le capitaine Brand et Corbeau se poursuivait chacun défendant ses opinions . L’idée des pigeons transmettant le sinformations avaioent du bon mais d’un autre côté Corbeau avait raison , tout cela était bien lent. Quand le Neleg proposa de crier les informations le Nordiste fronça les sourcils . Sa voix serait elle assez puissante pour couvrir le bruit de la bataille? Enfin s’il s’en disait capable c’est sûrement qu’il l’était.   Quand l’elfe évoqua la faille dans la statégie d’Ald’ar ce dernier se mit à réfléchir. C’est vrai que priver d’ordres leurs forces seraient désorganisés toutefois l’idée de rester dispersés ainsi durant toute la bataille ne lui plaisaient guère , l’union faisait la force et il suffirait que les gardes soient en nombre assez conséquents et s’organisent pour terrasser l’un des deux groupes. MPaisde toute évidence l’elfe avait plusq ue quelques notions de stratégie militaire  , cela intriguait le Lefnui. Comment un informateur pouvait avoir tellement d’acquis dans un tel domaine qu’il était censé ne pas maîtriser.

-Vous avez raison mon cher Neleg , il veut mieux décapiter d’un coup l’ennemi que de commencer par le bas. Cependant si nous nous dispersons trop cela risquerait d’être fatal pour nous. Il faudra donc trouver ces chefs tout en évitant que chaque groupe ne se retrouve trop éloigné de l’autre. Ainsi en cas de pépin pour l’une des factions l’autre pourra lui venir en aide.

A l’intérieur du campement , si les Suppôts de la Morts évitaient d’être trop mêlés au hommes d’Ald’ar certais d’entre eux , les six seuls humains du groupes  et deux ou trois elfes , avaient quand même engagés de brèves conversations avec Cartos ou les jumeaux elfes et même Bornin . Validna presque remise de sa blessure arpentait le campement. La silhouette droite et fière , son beau visage affichant une expression déterminée , elle avait tout d’une guerrière elfe aguerrie. Elle parla alors à Elrohit l’un des deux frères elfes , il avait un don pour le tir à l’arc et serait de toute évidence d’une importance capitale à Valdol , mais peut être servirait il à plus

-Dis moi Oropher… Crois tu vraiment qu’Ald’ar aient les capacités requises pour commander cette expédition?

-Je pense que oui et si Lammâth l’a désigné lui pour nous diriger ce n’est pas pour rien . Il lui fait confiance alors nous devons en faire de même.

-Mais il a fait tellement d’erreurs depuis le début.

-Certes mais chaque chef en fait .

-Tu ne pense pas qu’un autre personne du groupe pourrait mener cette expédition.

-Non , je le refuserais.

-Il n’y a décidément rien à faire de toi mon petit ,
fit Validna en s’éloignant d’un Elrohir quelque peu incompréhensif.


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Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 EmptyMar 27 Aoû 2013 - 10:55
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Rarement Aliénor s'était sentie aussi effondrée qu'après avoir cruellement menti à Nunne. Elle n'en revenait pas elle-même de son propre aplomb, et s'étonnait d'avoir été capable de lui servir ces ignominies droit dans les yeux, sans broncher. Elle avait toujours su avoir un fort caractère, mais elle n'était pas consciente qu'elle était en mesure de se montrer aussi brutale avec une personne qu'elle aimait pourtant sincèrement. Elle avait vu dans son regard qu'elle avait brisé quelque chose en lui. Elle avait soufflé la flamme de l'espérance qui éclairait jusqu'alors son chemin, et qui lui avait servi d'alliée depuis le début de cette mission, et peut-être depuis plus longtemps. Elle avait déjà commencé par émousser la confiance qu'il plaçait en Ald'ar, en essayant de lui faire comprendre que le Bras de Fer n'était pas un homme parfaitement honorable, et qu'il avait aussi ses sombres côtés, contre lesquels le suderon pouvait se rebeller. Toutefois, au lieu de l'accompagner dans son émancipation, tel qu'il l'avait probablement espéré secrètement au fond de lui-même, elle l'abandonnait au moment le plus difficile : celui où il devait faire un choix, celui où il devait décider de lui-même ce qu'il convenait de faire. Elle avait éteint la flamme alors qu'il se trouvait au carrefour le plus important de sa vie, et lui demandait d'ouvrir les yeux pour percer la brume ténébreuse qui l'enveloppait, et qui l'empêchait de trouver quelle voie lui permettrait de sortir du piège de l'OCF.

C'était pour cette raison qu'Aliénor pleurait chaudement. Elle savait avoir balayé d'un revers de main toutes les convictions du jeune homme, ou en tous cas avoir suffisamment abusé de sa confiance pour en saper les fondations. Elles vacillaient désormais, et il risquait de s'effondrer s'il ne trouvait pas autre chose sur quoi s'appuyer. Dans son malheur, il avait eu le tort de croire qu'il pouvait se reposer sur elle, en dépit de la présence de Corbeau. Mais ce dernier était trop fort pour eux deux, et il avait réussi à les séparer, laissant la jeune femme à sa merci, et le guerrier anéanti. Une double victoire qui devait le faire cruellement sourire, là où il se trouvait.

Aliénor serrait compulsivement l'oreiller remplumé qu'on lui avait prêté, essayant d'étouffer grâce à lui les sanglots qu'elle ne parvenait pas à réprimer seule. Ou peut-être qu'elle essayait de s'étouffer elle-même, car elle n'arrivait pas à se révolter seule. Sa combativité avait toujours été son arme la plus efficace pour résister à Corbeau, mais depuis le début de cette mission, elle avait bien senti un changement en elle. Au départ, elle avait cru qu'être éloignée de l'elfe lui offrirait une opportunité pour s'émanciper un peu, enfin respirer sans avoir à craindre de le voir arriver. Elle s'était opposée à Ald'ar, heureuse de pouvoir enfin faire voir son point de vue. Mais tel un boulet que l'on traîne à son pied, Corbeau l'avait retrouvée, et lui avait violemment fait comprendre qu'elle n'était rien de plus qu'un pion sur son échiquier. Elle avait été ébranlée par ce rappel à l'ordre douloureux, et il lui avait fallu du temps pour s'ouvrir à nouveau. En cela, elle avait été bien aidée par la gentillesse et la prévenance de Nunne, qui avait progressivement su l'amadouer comme on apprivoise un animal terrorisé en lui offrant régulièrement et doucement quelques marques d'affection, jusqu'à ce qu'il finît par accepter qu'il n'y avait plus de danger. Elle n'aurait jamais cru que quelqu'un réussirait à l'en convaincre, mais elle avait finalement accepté de prendre sa main, comme si en se tenant à ses côtés, elle pouvait tout affronter. Mais il y avait un obstacle dans sa vie que rien ne pouvait surmonter.

L'elfe avait écrasé sa misérable velléité de résistance, et s'était servi d'elle pour repousser Nunne afin de bien lui faire entrer cette leçon dans le crâne : elle était à lui, et à personne d'autre. Quiconque essaierait de la conquérir s'exposait à de sévères représailles que, de par son grade, Corbeau pouvait exercer comme bon lui semblait. Et dans l'esprit d'Aliénor, cette nouvelle estocade était peut-être la dernière. Elle se sentait terriblement épuisée, lasse de devoir toujours s'opposer à un adversaire trop fort pour elle. Un adversaire qui la tiraillait depuis plusieurs années, désormais, sans jamais relâcher la pression. Il la terrorisait, puis il la flattait, puis il la battait, puis il la caressait, puis il la privait, puis il la gâtait. Il faisait le tour de sa résistance, inlassablement, usant de tous les stratagèmes pour venir à bout de la muraille qui entourait le sanctuaire de son esprit. Une muraille qui s'effritait chaque seconde, et dans laquelle une brèche venait d'être percée. Elle avait l'impression d'avoir perdu la volonté de combattre, ce qui signifiait que l'elfe avait gagné. Au fond d'elle-même, elle savait que c'était une fin inéluctable : lui, un être immortel ayant tout son temps pour la torturer, contre elle simple mortelle, dont le destin reposait entièrement entre les mains d'un autre. La lassitude allait nécessairement finir par la gagner, et lui remporterait une belle victoire.

Sans s'en rendre compte, Aliénor s'était rapprochée de la fenêtre de sa chambre, qui se trouvait au premier étage. Elle avait depuis longtemps cessé de pleurer, et avait abandonné son oreiller réconfortant, comme si elle n'en avait plus besoin. En vérité, son cœur était sec comme la pierre, et elle avait l'impression qu'ayant achevé de verser toutes les larmes de son corps, son esprit était plus lucide, plus clair. Elle ouvrit les deux battants, laissant l'air froid du soir s'engouffrer dans la pièce, chassant brutalement la tristesse et la peine qui s'étaient emparées des lieux. Elle inspira profondément, et regarda en bas. La hauteur n'était pas monstrueuse, mais il était certain qu'elle n'en réchapperait pas si elle sautait. Elle risquait très certainement de se rompre le cou, et de finir écrasée sur le sol. Etait-ce la bonne solution ? Par bien des aspects, c'était une option qui lui assurerait une forme de victoire. Elle rirait dans l'au-delà, en pensant à Corbeau qui n'aurait jamais réussi à la soumettre. Elle songerait à l'Ordre qui raterait sa mission à cause de son absence, et à ce petit village qui serait épargné... temporairement. Elle s'assit sur le bord, essayant de trouver la force en elle de se laisser aller. Cela semblait si facile ! Il lui suffisait de fermer les yeux, et de lâcher prise, de laisser la gravité faire le reste. Elle chuterait rapidement, et avant d'avoir pu commencer à regretter, un voile noir s'abattrait sur elle, et ce serait fini.

Mais elle en était totalement incapable. Crispée, raide, elle sentait ses mains serrer fermement le rebord de la fenêtre qu'elle n'était pas en mesure d'enjamber. Elle tremblait de tout son être, et sa respiration était rapide et saccadée. Elle ne comprenait pas. Même au fond du gouffre, elle avait encore cette étincelle de vie en elle, ce désir de survivre malgré tout. Elle sentit des larmes revenir, et comprit qu'elle n'avait pas encore vidé totalement l'océan de larmes qui l'habitait. Elle était à la fois frustrée d'être trop faible pour s'opposer à Corbeau, et anéantie de penser qu'elle ne pouvait pas non plus se soustraire à lui par un autre moyen. Et c'était cela qui constituait la preuve de sa victoire totale sur elle. Elle prit douloureusement conscience, alors, que toutes les tentatives pour résister, pour ne pas faire tout ce qu'il lui disait, tout cela n'avait été que poudre aux yeux, poussière dans le vent. Elle s'était aveuglée elle-même, convaincue qu'elle pouvait lui tenir tête. Au fond, il avait toujours été en contrôle de la situation, et elle s'en rendait compte trop tard. Que devait-elle faire, alors ? Elle réfléchit un instant, laissant le silence l'entourer comme un cocon protecteur, avant de lâcher d'une voix atone :

- Je dois tuer pour protéger Nunne...

Aliénor demeura absente au repas du soir, absorbée par ses méditations intérieures. Elle avait passé la soirée à réfléchir aux éventualités, et à comment la mission risquait de se passer. Elle n'était pas militaire, mais avoir côtoyé ces soldats pendant quelques jours lui avait appris l'essentiel de ce qu'elle avait besoin de savoir. Elle savait qu'ils visaient la porte principale, afin de mener une charge directement au cœur de la cité. En tant qu'infiltrés, leur mission consistait donc à ouvrir cette porte. Pour cela, il fallait impérativement quatre personnes : un pour ouvrir, deux pour guetter, un pour donner le signal de l'attaque. Elle n'était pas stupide, et elle savait qu'elle avait beaucoup de chances de devoir faire le guet. C'était la partie la moins difficile, et celle qui l'exposait le moins. En effet, celui qui ferait sonner le cor se retrouvait immanquablement la cible d'archers et de gardes qui tenteraient de fondre sur lui. Celui qui ouvrirait la porte serait la cible secondaire, car il mettrait directement en péril la vie de la cité. Les deux autres auraient pour charge de le prévenir, mais si Aliénor en faisait partie, elle ne serait pas tenue de combattre. Toutefois, ce plan tenait compte d'un élément crucial : l'idée selon laquelle la jeune femme était incapable de se défendre. Un élément qui venait d'être modifié.

La jeune femme réfléchissait intensément quand elle entendit des pas de l'autre côté de la porte de la chambre. Elle s'allongea immédiatement, ferma les yeux, et fit en sorte de caler sa respiration sur un rythme profond et régulier. Le suderon pénétra dans la pièce plongée dans l'obscurité, et demeura un instant immobile, probablement occupé à la dévisager. Elle ne réagit pas, et n'essaya même pas d'entrouvrir les yeux. Elle se contentait de tendre l'oreille pour l'écouter et le localiser. Elle se fiait à ses pas, et à son souffle, principalement. Il se déplaça sur le côté, puis s'assit sur son lit qui craqua quelque peu sous son poids. Elle l'entendit distinctement enlever ses vêtements, et les déposer au sol sans grâce, avant de s'allonger avec un soupir. Pendant un instant, la jeune femme se demanda si elle devait lui parler. Elle aurait bien voulu lui faire du plan qui venait de germer dans son esprit, mais elle savait qu'ouvrir la bouche risquait de mettre du sel sur une plaie encore à vif. Avant le début de la mission, il devait sans doute être en train de retrouver sa concentration. Elle ne pouvait pas décemment le perturber encore, sans quoi il risquait de faire échouer leur plan, et de tous les condamner à la mort. Ce fut donc ainsi qu'elle le laissa s'endormir, et qu'elle se laissa elle-même gagner par un sommeil bien mérité.


~~~~


La servante de Corbeau se réveilla assez tôt, alors que le soleil venait à peine de se lever et qu'il n'avait pas encore eu le temps de réchauffer l'atmosphère dans le petit royaume indépendant. Elle aurait bien voulu rester allongée, et profiter encore un peu de la chaleur de ses draps, mais elle savait qu'elle avait beaucoup à faire, et elle ne pouvait pas perdre davantage de temps. C'était leur dernier jour pour gagner l'amitié des villageois, et elle devait le mettre à profit si elle voulait concrétiser son idée. Elle s'extirpa donc du lit, et fit une toilette rapide, avant de s'habiller. Elle trouvait cela gênant de se changer dans la même pièce que Nunne, mais ils étaient sensés être mariés, et il aurait été plus qu'étrange de demander au seigneur de Valdol une pièce à part pour elle. Elle devait donc combattre son appréhension, et se convaincre de toutes ses forces que suderon dormait profondément. Et de toute évidence c'était le cas, car en dépit des regards fréquents qu'elle lui jetait, elle demeura incapable de déceler le moindre signe indiquant qu'il pouvait être réveillé. Elle en profita donc pour fouiller les affaires qu'il avait laissées par terre, et en tirer un petit objet dont elle aurait besoin le soir venu. Elle l'examina à la faible lumière qui provenait du dehors, et laissa ses doigts fins courir sur le cor d'Ald'ar. Elle espérait que Nunne ne remarquerait pas son absence avant le début de leur action, sans quoi il risquait de paniquer.

Afin de ne pas éveiller trop l'attention, elle quitta la chambre rapidement, et prit un agréable petit déjeuner en compagnie du seigneur et de sa femme, ainsi que de ses enfants encore ensommeillés. Ils bavardèrent tranquillement autour d'une boisson chaude, avant qu'Aliénor ne se proposât pour s'occuper des enfants encore aujourd'hui. Les intéressés se mirent à trépigner d'impatience, et leur mère les autorisa à aller jouer dehors en compagnie de leur nouvelle amie. Ils sortirent donc, et la jeune femme les laissa courir autour d'elle, sans jamais les perdre de vue. Elle avançait en frissonnant à cause du froid tenace qui semblait s'accrocher comme à l'aide de doigts griffus aux murs des maisons, saluant gaiement les gens qu'elle croisait et qui lui adressaient des sourires bienveillants. Certains jeunes hommes s'inclinèrent même légèrement sur son passage, et elle devina qu'elle ne les laissa pas indifférents, et que si elle n'avait pas été jeune mariée, ils lui auraient certainement fait la cour. Elle profitait cependant de cette promenade pour observer un peu les environs. Elle repéra la caserne, qui ne se trouvait pas trop loin de la porte, hélas, et qu'il faudrait neutraliser pour faciliter l'assaut. Ce fut d'ailleurs non loin d'elle qu'elle avisa le Boucher, en compagnie d'une femme qui semblait le dévorer du regard. Elle s'arrêta un instant pour les observer, son aversion naturelle pour le psychopathe remplacée temporairement par une immense surprise. Il la vit, et pour faire illusion, elle lui adressa un signe de la main. Elle ne s'attarda cependant pas, mal à l'aise de voir le changement d'attitude de ce homme abject, qui devait ourdir quelque sombre machination. La pauvre jeune fille serait probablement l'objet qu'il prendrait plaisir à tourmenter, et elle ne pouvait pas les regarder flirter plus longtemps, sans ressentir un haut-le-cœur.

Les deux enfants qui couraient en riant attiraient immanquablement l'attention, et Aliénor qui les suivait aussi, de fait. Ils se dirigèrent naturellement vers les murailles de la ville, où ils avaient le plus de chances de voir des soldats en armure, qu'ils s'amusaient à incarner depuis qu'ils étaient partis de chez eux. Ils semblaient même en connaître certains, qui se penchèrent pour leur parler, ou qui leur serrèrent virilement la main comme s'ils étaient des leurs. Visiblement, les enfants du Seigneur Lombard étaient appréciés.

- Bonjour madame, que puis-je faire pour vous ? Demanda poliment un homme vers qui elle s'était dirigée.

Elle affecta une voix stupide, et travailla de grands yeux naïfs, pour mieux lui répondre :

- J'aurais simplement voulu voir à quoi ressemblent les environs. Mon mari me dit que c'est une région magnifique, mais à cause de la guerre, j'ai bien peur de ne jamais pouvoir l'observer. Est-ce possible ?

L'homme la détailla des pieds à la tête. Hormis le drôle de diadème qu'elle portait sur le front, elle ne semblait avoir sur elle aucun objet étrange ou suspect, et elle était bien trop frêle pour représenter une menace pour lui ou un autre factionnaire. Il l'autorisa donc à monter en sa galante compagnie le long des marches qui menaient au chemin de ronde. Elle se fendit d'un "oh !" émerveillé en posant les yeux sur la campagne qui, il était vrai, était sublime. Couverte de la rosée du matin qui tardait à disparaître à cause du froid ambiant, on aurait dit que des millions de petits diamants avaient poussé pendant la nuit. C'était absolument fantastique, et elle ne força pas son talent d'actrice pour laisser son visage accueillir une expression de fascination qui fit sourire le garde.

- C'est beau, n'est-ce pas ?

- Très beau, oui ! Oh, serait-ce donc Imladris que nous apercevons là-bas ?

- Malheureusement, la cité des elfes est cachée à nos yeux, et nous ne pouvons l'observer d'ici. Ce village que vous voyez là-bas est tombé aux mains de nos ennemis il y a peu. Si vous avez une bonne vue, vous pourrez voir les étendards sombres qui flottent sur les bâtiments.

Elle hocha la tête, et il poursuivit :

- Désormais, nous ignorons où se trouvent nos ennemis. Nous pensons qu'ils vont amener des renforts, et nous nous attendons à voir débarquer leur armée dans quelques jours. Mais nos portes sont solides et nos murs épais. La bataille sera rude, mais ils échoueront au pied de Valdol, et finalement ils seront contraints de se replier.

- Vous avez bien du courage de risquer votre vie pour les vôtres. C'est très noble.

- Valdol n'est pas un état guerrier, mais nous sommes fiers de notre indépendance, et nous tenons à la préserver par tous les moyens. Parmi les hommes qui circulent en uniforme, beaucoup sont des volontaires qui se sont engagés très récemment... après avoir eu vent de la prise d'Imladris. Ce ne sont pas des soldats professionnels, mais ils ont le cœur vaillant. J'espère que devant notre nombre et notre détermination, nos ennemis feront demi-tour.

- Je vous le souhaite de tout cœur. J'ai entendu dire que leur dernière visite a mal tourné pour eux. Peut-être que cela les découragera de revenir.

- Puissiez-vous avoir raison !

Aliénor, satisfaite de cette conversation, retourna auprès des enfants, qu'elle emmena jouer un peu plus loin. Elle faisait semblant d'être une vilaine sorcière cherchant à leur lancer un mauvais sort. Dès qu'ils sortaient le bout de leur nez, elle se tournait vers eux, et ils se cachaient vivement en criant d'une terreur habilement simulée, qui se muait rapidement en éclats de rires spontanés. Au bout de quelques heures, et après avoir changé de rôles et de jeux à de nombreuses reprises, ils rentrèrent pour le déjeuner. La jeune femme les fit d'abord passer par une toilette rapide, et elle en profita pour se désaltérer un peu, avant de venir manger à la table du seigneur. Lombard n'était pas là, et ce fut sa femme qui les accueillit chaleureusement, justifiant l'absence de son époux par des "choses urgentes à régler". Aliénor mangea calmement et silencieusement, accordant presque toute son attention aux deux enfants qui voulaient absolument discuter avec elle. Elle avait l'air d'être leur mère, ce qui faisait beaucoup rire la seule femme pouvant revendiquer ce titre. Mais visiblement, cela ne semblait pas créer l'hilarité de Nunne, qui les observait bizarrement. Que voyait-il en les regardant ainsi ? La famille qu'il aurait rêvé d'avoir ? Aliénor échangea un bref regard avec lui, comme pour lui dire d'arrêter de rêver... ou peut-être pour lui dire qu'il pouvait rêver de cette famille, mais avec une autre femme dans le rôle de son épouse. Peut-être qu'au fond d'elle-même, elle espérait lui faire comprendre qu'il y avait aussi du bon à avoir une famille, à être un père, à voir ses enfants heureux.

Le repas s'acheva bientôt, et Aliénor décida d'aller se reposer, pendant que les hommes du groupe allaient vaquer à leurs occupations. La jeune femme jeta un regard suspicieux au Boucher, dont le comportement très étrange lui paraissait bien plus inquiétant que tous les dangers qui pesaient sur eux au cours de cette mission. Elle le considérait comme un être incontrôlable, et elle avait peur de le voir déraper alors qu'ils auraient besoin de lui. Il semblait être attiré par le sang, et elle craignait qu'il laissât le plaisir l'emporter sur le devoir. Mais comment pouvait-elle l'empêcher de faire ce qu'il lui plaisait, de toute façon ? Elle se contenta donc de le regarder en fronçant les sourcils, comme pour lui dire "pas de bêtises". Elle espérait simplement qu'il comprendrait... s'il en était seulement capable...

La jeune femme demeura allongée pendant quelques heures, soufflant un peu après avoir emmené les enfants jouer dans les rues. Elle gardait dans ses mains le cor d'Ald'ar, se demandant comment les choses allaient tourner le soir venu. Elle savait que Nunne allait bientôt donner l'ordre d'attaquer, probablement à la nuit tombée, et elle était persuadée que rien ne se passerait comme prévu. Il y avait toujours des couacs, cela elle l'avait bien compris, mais elle ne l'acceptait pas. Elle aurait préféré que tout se passât bien, comme lorsqu'elle calculait. Au moins, avec les chiffres, elle pouvait s'appuyer sur une stabilité éprouvée, sur une logique effective. Elle savait que ses calculs, s'ils étaient bons, menaient nécessairement au résultat juste. Elle n'appréciait pas de prendre les bonnes décisions pour arriver à un résultat erroné. Et c'était précisément ce qu'elle entrevoyait pour le début de leur mission. Elle dormit un peu, d'un sommeil sans rêves, et se leva en fin d'après-midi, pour commencer à déambuler dans les rues. Elle se mit à demander aux gens qu'elle croisait s'ils n'avaient pas vu une boucle d'oreille qu'elle prétendait avoir perdu. Mais bien évidemment, personne n'avait pu la trouver, puisqu'elle cachait celle qu'il lui manquait dans sa poche.

Avec l'hiver, la nuit tomba rapidement, et elle se dirigea vers un des gardes de la ville qui se trouvait  non loin de la porte - comme par hasard - et qui portait une torche :

- Bonsoir, excusez-moi de vous déranger, mais j'ai perdu une boucle d'oreille ce matin, alors que je promenais. J'ai cherché partout, sauf sur le mur d'enceinte. J'y suis allé pour observer un peu les environs, et je me dis qu'elle est peut-être là-haut. Je... C'est un cadeau de mon mari, vous comprenez... Si je ne la retrouve pas, il risque d'être furieux.

Le soldat semblait assez jeune, et n'avait pas l'air d'être très expérimenté. Il se laissa donc facilement abuser par le manège d'Aliénor, qui avait mis du sien dans son mensonge pour le rendre convaincant. Elle lui emboîta donc le pas alors qu'ils gravissaient les marches, tout en faisant semblant de chercher. En vérité, elle était en train d'observer les autres gardes. Sur le mur d'enceinte, aucun ne portait une torche. Elles étaient plantées à intervalles réguliers, pour éviter que l'on pût trop facilement prendre pour cible les sentinelles avec un arc. De fait, le soldat déposa sa torche dans un emplacement prévu à cet effet, et se mit à chercher aux côtés de la jeune femme. Aliénor  observait le sol, tout en gardant un œil sur la rue. Elle pensait à Nunne, qui devait chercher le cor, et qui devait s'inquiéter de son absence. Il finirait forcément par faire le lien entre les deux disparitions, et il viendrait bientôt accompagné de ses hommes. En attendant, la jeune femme leur avait facilité l'accès, en attirant loin de son poste le garde chargé de surveiller la porte. Ce dernier cherchait activement, mais il leva finalement la tête, et lâcha un :

- Qu'est-ce que c'est que ça ?

Il avait parlé pour lui-même, mais Aliénor l'entendit, et regarda dans la même direction. Elle voyait distinctement deux personnes qui marchaient en se dissimulant, et qui se rapprochaient de la porte. Probablement Nunne et un de ses hommes. L'autre devait avoir pris la direction de la caserne, et devait déjà être en train d'y mettre le feu. Cela leur fournirait une belle diversion, mais en attendant, ils étaient repérés. Le garde avait complètement oublié la jeune femme derrière lui, et il se déplaça sur le côté pour mieux voir. Aliénor s'empara alors d'une petite poignée presque invisible sur le bracelet qu'elle portait à son poignet gauche. En réalité, l'intérieur était cachée une corde à étrangler que lui avait offert Corbeau quelques années auparavant. Elle avait compris comment cela marchait, mais n'avait jamais eu l'occasion d'expérimenter la chose. Sa détermination fut donc ébranlée par l'horreur de l'acte qu'elle s'apprêtait à commettre, alors qu'elle s'approchait subrepticement dans le dos du garde qui ne la voyait pas. Tout se passa très vite. Elle glissa la corde par-dessus son cou, et tira de toutes ses forces. Le fil était fin et tranchant, et il lui pénétra dans la chair. Sa trachée fut mise à nu, et il ne poussa pas un son, même s'il gesticula pendant quelques secondes, avant de s'écrouler, mort. Aliénor recula brutalement, le souffle court, écœurée par ce qu'elle venait de faire.

Elle venait de prendre une vie pour la première fois, et elle avait l'impression d'être souillée du sang du malheureux, qui n'avait même pas eu l'occasion de voir la mort venir, et qui n'avait pas péri honorablement. Elle frissonnait encore, dégoûtée d'avoir senti avec une affreuse précision la corde se frayer un chemin jusqu'à ses organes, dégoûtée d'avoir entendu avec tant de clarté le bruit du sang qui s'écoulait de la plaie béante sous son menton, dégoûtée d'avoir presque pu palper son dernier soupir, alors que son corps cessait enfin de se débattre. Elle en tremblait perceptiblement, mais au moins, aucun bruit n'avait éveillé les soupçons. Aliénor se décala dans la lumière de la torche, et elle croisa le regard de Nunne, qui était accompagné de Toma. Elle leva la main dans laquelle elle tenait le cor, puis s'éloigna rapidement dans l'ombre, afin de ne pas rester visible trop longtemps. Il y avait d'autres gardes, et lorsqu'ils se rendraient compte de la situation, il faudrait faire vite. La jeune femme se plaça dans un coin, recroquevillée, laissant ses compagnons s'occuper du reste. Le moment venu, elle appellerait la charge du reste des troupes de l'OCF, et scellerait le destin de Valdol et de ses habitants.


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Mardil
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Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 EmptyDim 1 Sep 2013 - 15:30
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Le refus de Nunne ne le surprit pas outre mesure mais le Boucher n’en laissa rien paraître. De toute façon, Lombard serait bien protégé, en cela le second d’Ald’ar n’avait pas tort. En revanche, le mercenaire était convaincu que, dans la panique générale, sa femme et ses enfants seraient vulnérables. Mais il faudrait jouer finement cette partie là.

La nuit fût courte et c’est de bonne humeur, quoique plutôt tendu, que le khandéen entama cette dernière journée à Valdol. Journée qu’il occupa principalement en compagnie de son insipide amante au discours abêtissant. Repérant Aliénor, qui lui faisait un signe de la main, il lui lança un grand sourire, qui aurait semblé normal pour n’importe qui, mais qui, venant de lui, était un mélange d’ironie et de malfaisance qu’Aliénor n’eût aucune peine à déchiffrer. Le Boucher s’amusait de voir combien la suivante (ou l’esclave) de Corbeau avait pu s’attacher aux enfants de Lombard. Cela rendait son plan d’autant plus plaisant car la perspective de la souffrance imminente de la jeune femme le faisait jubiler.

Les fréquents regards qu’elle lui lança durant le déjeuner le faisaient d’autant plus rire intérieurement qu’elle semblait le menacer. De quelle menace pouvait-il bien s’agir là ? Si elle pensait avoir la moindre force, elle se fourvoyait complètement. Il ferait ce qu’il avait à faire, rien de plus. Enfin presque rien mais la perspective du massacre à venir était trop belle pour ne pas en profiter.

La nuit venue, il laissa Nunne et Toma se diriger vers la porte d’entrée tandis qu’il se rendait devant la caserne où Lena l’attendait. Elle se jeta à son cou dès qu’elle l’aperçût. Il lui rendit son étreinte et lui demanda de lui ouvrir la porte. Mais soudain elle se ravisa.

- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Si jamais je me fais prendre, je risque de perdre mon travail.

C’était bien le moment de se mettre à avoir des doutes. Elle tripotait la clé entre ses doigts, ne sachant apparemment pas quoi en faire. Le Boucher s’approcha d’elle et la prit dans ses bras.

- Ce n’est pas grave voyons. Je comprends parfaitement ta position. Aussi j’espère que tu comprendras la mienne.

- Qu’est ce que tu veux dire ?

- Je veux dire, mon amour, que je n’ai besoin que de cette clé. Tu as parfaitement rempli ton rôle.


Un éclair de compréhension passa dans son regard bovin et elle essaya de se libérer de l’étreinte du mercenaire. Mais celui la tenait fermement et il l’envoya d’un coup sec contre le mur. Sonnée elle bascula sur le sol. Le Boucher récupéra la clé dans sa main et elle essaya faiblement de la retenir mais le choc l’avait affaiblie bien qu’elle soit toujours consciente.

- Je vais dire à tout le monde ce que tu comptes faire.

Le Boucher se tourna vers elle, le regard mauvais.

- Et dire que je pensais te tuer rapidement. Il y a vraiment des gens qui ne savent tenir leur langue. Mais je pense pouvoir remédier à ça.

Il la releva sans ménagement et lui envoya un coup de poing qui la renvoya sur le sol. Elle n’eût pas la force de se relever. A vrai dire, elle avait à peine la force de sangloter. Il s’agenouilla près d’elle et sortit son couteau.

- Mais grâce à moi, tu n’ouvriras plus jamais la bouche à mauvais escient.

Il agrippa sa mâchoire et la força à ouvrir la bouche. Comprenant ce qui l’attendait, elle essaya de se débattre en vain mais il parvint à agripper sa langue et la trancha d’un geste vif.  Le sang se mit à couler abondamment et elle poussa ce qui ressemblait à un hurlement mais celui-ci fût étouffé par le sang qui coulait dans sa gorge.

- Si tu as de la chance, tu parviendras à ne pas te noyer dans ton propre sang.

Sur ce il se détourna d’elle et ouvrit la porte. Il travailla rapidement et en silence. Il n’avait que quelques minutes avant que l’idiote ne donne l’alarme mais c’était amplement suffisant. Avant qu’elle n’ait pu expliquer ce qui lui était arrivé, le feu ravageait déjà la caserne. Les hommes hurlaient de peur puis de douleur et le Boucher, une fois de plus se désola de ne pouvoir profiter du spectacle plus longtemps. Les gardes affluaient vers l’incendie et il restait caché dans l’ombre.

Le feu se voyant de loin, il savait que les autres membres de l’expédition devaient être en train d’ouvrir les portes. Il se concentra et attendit le signal tout en progressant vers la demeure de Lombard en restant caché dans l’ombre. Même d’ici on pouvait sentir l’odeur de la chair brulée et son ventre vide se rappela à lui. Il serait grandement temps de manger plus tard. Il avait autrement plus intéressant à faire.

Il se cacha précipitamment lorsqu’un groupe de soldats accompagnés de Lombard passa à proximité. Ils se dirigeaient vers la porte et il ne pouvait qu’espérer que les autres avaient mené leur mission à bien. Dans le cas contraire, ils seraient tous morts dans peu de temps. La bataille ferait bientôt rage et il se promit d’y participer dès qu’il le pourrait. Mais avant cela il avait une surprise à préparer pour Aliénor et Lombard, si ceux ci survivaient aux prochaines heures.
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Learamn
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Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 EmptyMer 4 Sep 2013 - 10:40
[HRP]Je profitez de l'absence d'un professeur et d'un détour à la médiathèque pour poster[Hrp]


Quand Nunne se réveilla pour commencer la dernière étape de cette mission il constata avec stupéfaction qu'Aliénor n'était plus dans son lit. Il devait pourtant la réveiller et se diriger avec elle vers la porte ou Toma et le Boucher les y rejoindraient. N'importe quelle chef d'expédition aurait pesté , insulté de tous les noms imaginables la jeune femme avant de se jurer de la faire pendre. Mais le suderon lui semblait plutôt soulagé. Malgré ce qu’elle lui avait dit la veille et qu’il l’avait profondément blessé , il ne pouvait nier avoir toujours de forts sentiments pour elle . Toutefois son amour semblait différent , comme si ce sentiment unique était à double tranchant , jusqu’ici cet amour était pour lui ce qui illuminait ses journées  ,  ce qui pouvait lui permettre de garder le sourire de rester positif à présent tout avait changé. I avait l’impression qu’il portait un fardeau dont il ne se débarrasserait jamais , comme si l’amour l’avait emprisonné .

Il était donc soulagé qu’Aliénor ait refusé de participer à l’ouverture des portes qui permettrait le bain de sang promis par Ald’ar . C’était une mission dangereuse et elle ne risquerait pas sa peau , de plus il ne pouvait lui reprocher qu’elle refuse de participer à la mise à mort de centaines d’innocents qu’elle a côtoyé durant trois jours , lui-même ça le dégoûtait.

Ils seraient donc trois pour accomplir cette mission, Nunne chercha alors le cor d’Ald’ar parmi ses affaires. Un léger sentiment de panique s’empara de lui quand il ne le vit pas dans son sac , il chercha un peu partout dans la pièce , y compris dans les endroits les plus improbables avant de céder à la panique totale. Sans ce cor la mission serait compromise et la punition de l’Ordre sera terrible pour le jeune homme et ses compagnons. Il tenta tout doucement de se calmer en calmant sa respiration et détendant ses muscles afin de trouver un autre moyen , un autre moyen de faire passer le signal. Une flèche enflammée? Un bruit tonitruant? C’est alors qu’il fit le rapprochement , qu’il fit le lien. Aliénor avait disparue , tout comme le cor. Et si … et si elle s’en était emparée , et si elle avait décidée de compromettre la mission afin de le cacher ou alors était ce seulement envisageable qu’elle s’était décidé à donner elle même le signal? Celui qui soufflerait dans le cor allait être évidemment la personne la plus exposée et attaquée?

Ne sachant pas vraiment ce que le jeune femme avait fait du cor , Nunne se résigna à partir seul vers la porte principale , peut être trouverait il un autre cor à la ceinture d’un garde qu’il tuerait avant d’ouvrir les portes.

Toma s’affairait à préparer de quoi faire agrandir le feu afin que celui ci incendie efficacement la caverne. Il amena de lourds bottes de foin facilement inflammable ainsi que de l’alcool très fort au malt qu’il versa abondamment sur le foin.  Il n’y avait plus qu’à attendre que le Boucher fasse sa besogne pour mettre le feu au foin afin d’incendier la caserne mais ça ce n’était pas le travail du jeune mercenaire qui s’empressa de rejoindre Nunne  la porte pendant que le Boucher commencer seulement à allumer un feu.

Nunne et Toma se rencontrèrent alors qu’il n’y avait plus qu’une centaine de mètres de la porte , ils se saluèrent silencieusement d’un signe de la tête avant de se déplacer tels des spectres . Dans la nuit sombre on ne distinguait que deux silhouettes peu rassurantes qui faisaient tellement de bruit qu’on aurait cru qu’il volait au dessus du sol. Etrangement ils ne rencontrèrent aucun garde devant ou au dessus de la porte. Le suderon crut bien entendre un bruit sourd sur les remparts mais n’y prêta pas vraiment attention. Avec l’aide de Toma ils enlevèrent la lourde poutre qui verrouillait la porte , puis ils se mirent à deux afin de tourner la manivelle qui ouvrait au fur e à mesure les grandes portes. Heureusement ces dernières faisaient bien peu de bruit.Laissant Toma finir d‘ouvrir la porte , Nunne décida de monter sur les remparts afin de récupérer le cor qu’un garde aurait laissé là. C’est alors qu’il tomba sur la personne qui espérait ne pas voir à cet endroit. A côté du corps d’un garde , mort , étranglé , se tenait Aliénor avec le cor d’Ald’ar à la main. Une lueur de grande détermination brillait dans ses yeux .

-Aliénor qu’est ce que tu fais ic…

Toma coupa alors le suderon

-Les portes sont ouvertes
, cria-t-il


C’est alors que le jeune homme regarda successivement les portes ouvertes , Aliénor , le cor d’Ald’ar puis Aliénor à nouveau. C’est alors qu’il comprit , qu’il comprit ce qu’allait faire Aliénor et pourquoi elle allait le faire. D’une voix effondrée et désespéré qui était très inhabituel pour le jeune homme , il la supplia


-Non… Je t’en prie Aliénor...Non…

Mais il était très tard , sa belle avait déjà lever le cor à ses lèvres et commençait à entonner l’hymne de l’Ordre , au loin on entendit du bruit puis le son de chevaux en plein galop , le signal était passé. Nunne et Aliénor se fixèrent un moment avant qu’une flèche ne se fiche entre eux deux. Le son avait ameuté les gardes qui ne s’occupait de l’incendie de la caserne et ceux ci avaient pris pour cible les deux jeunes gens . En contrebas Toma prenait déjà la poudre d’escampette.

-Fuyons et cachons nous!
cria Nunne à l’attention d’Aliénor.

N’écoutant que leur instinct de survie ils dévalèrent les escaliers avant de se mettre à la recherche d’un endroit où ils pouvaient se cacher. Mais il furent interceptés par deux gardes armés qui les chargèrent.

-Fuis! Fuis! Je me charge d’eux ,
fit Nunne.

Ses adversaires savaient se battre contrairement à ceux qu’ils avaient affrontés dans le premier village. Nunne devait user de toutes ses compétences de bretteur pour se débarrasser d’eux.  Le premier garde passa à l’attaque avec sa longue lance  , Nunne fit un pas sur la ce côté mais l’arme parvint à le toucher superficiellement à l’épaule. Réprimant un cri de douleur et tentant de ne pas faire attention au sang qui coulait de sa blessure il se concentra sur son combat , le même garde repassa à l’attaque , Nunne parvint alors à se saisir de sa lance , la lui arracher des mains et la lui planta dans le coeur. Le garde s’écroula dans un dernier cri , le second maniant une épée et abordait une technique différente , il restait sur la défensive. Ce fut donc le suderon qui passa à l’attaque en lui infligeant de puissant coups d’estoc mais le garde tenait bon et parvint à réaliser une magnifique contre attaque qui avait bien failli embrocher Nunne  , finalement ce dernier le décapita d’un puissant coup. En tournant la tête il constata qu’Aliénor avait disparu , au moins elle avait trouvé un abri , lui même se cacha derrière une échoppe et attendit qu’Ald’ar et les Suppôts de la Mort ne débarque.

En courant un peu partout à la quête d’une cachette Toma tomba sur le boucher , qui habilement dissimuler observait Lombard avec ses hommes , une lueur inquiétante et meurtrière illuminait ses yeux sournois. A priori le Boucher était à présent redevenu le même . Toma dégaina son épée et la pointa en direction du Boucher

-N’oublie pas les ordres de Nunne , on ne touche pas à Lombard. Si tu tentes de le faire je t’embrocherais sans plus attendre.



La nuit était déjà tombée depuis bien longtemps et le Bras de Fer attendait nerveusement le signal. Les chevaux étaient tous prêts et les hommes également . Certains bavardaient , d’autres se concentraient mais tous étaient prêt à monter en selle dès qu’ils entendraient le cor sonner. Ald’ar régla encore quelque préparatifs avec Brand et Corbeau. C’est alors que tous l’entendirent : la sonnerie de l’Ordre. Tous les soldats de l’ordre montèrent à ce moment précis sur leurs montures et Ald’ar en fit de même, le Nordiste leva son bras de fer et cria à l’intention des attaquants. Il état comme animé par un démon destructeur

- Aujourd’hui nous allons montrer qu’on n’insulte pas l’Ordre sans s’exposer à de grands dangers. Tuez les , tuez les tous ! Hommes femmes et enfants! Ne prenez rien pou vous! Brûlez tout ! Détruisez tout! Que toute trace d’existence de cette cité disparaisse à jamais.
Chargeeeeeez!

Il brandit son épée et avec Brand à ses côtés il chargea. Galopant à toute allure  les hommes de l’Ordre ne mirent pas bien longtemps à atteindre les portes ouvertes de Valdol , déjà quelques gardes s’étaient amassés devant pour en bloquer l’accès et pour tenter de la fermer , mais il était trop tard , les troupes de l’Ordre venaient de rentrer dans la ville et avec ils avaient amenés le chaos.  Les gardes de l’entrée furent balayés en quelques instants et instantanément les hommes de l’Ordre se divisèrent en deux groupes. Ald’ar avait d’un coté sous son commandement Cartos , Bornin ,Validna , Oropher , Elrohir , un elfe et trois hommes des Suppôts de la mort. Brand quant à lui commandait le reste de ses hommes.

Ald’ar menait ses troupes à travers les rues , celles ci massacraient tous les malheureux se trouvant sur leur chemin ,à côté d’Ald’ar , un elfe des Suppôts de la mort tenait la bannière de l’Ordre. C’est alors qu’ils tombèrent sur un barrage humain de gardes armés qui les empêchaient de continuer leur route , ils avaient eu le temps  de s’organiser , sûrement grâce à leurs officier . L’un deux se tenait justement là avec un arc à la main , ce devait être le capitaine des archers , il décocha une flèche qui atteignit l’elfe qui portait la bannière. Celui ci tomba de sa monture  , mort. Les gardes de Valdol chargèrent alors les cavaliers avec de grands cris . Ald’ar lui descendit de son étalon et décida de monter sur le toit de la maison la plus proche où le capitaine des archers canardaient ses hommes. Alors que le Nordiste escaladait tant bien que mal il vit que le capitaine avait décocher une nouvelle flèche , le Bras de Fer suivit sa trajectoire des yeux  et constata avec horreur qu’elle transperça la nuque de Cartos qui mourut sur le coup.
Dans un ultime effort Ald’ar se hissa sur la proie et fit face au capitaine visiblement étonné de le voir ici

-Ta dernière heure est arrivée coyote!

Il chargea alors à main nues l’archer et le saisit par le gorge et le traîna jusqu’au rebord de la proie.

-Regarde tes hommes mourir ! Regarde une dernière fois ta cité! Elle sera bientôt rasée!
lui cria Ald’ar.

Il lui asséna un violent coup avec son bras en fer dans le dos avant de le retourner pour le regarder dans les yeux.

-Maintenant adieu!

Il enfonça les pics de son bras dans le visage de son ennemi qui hurla de douleur , le Nordiste enfonça alors son bras encore plus profondément jusqu’à que le capitaine ne se taise. Il avait le visage , ensanglanté , lacéré et totalement difforme et il était de toute évidence bien mort. Ald’ar lança alors son corps dans les rangs ennemis semant la panique chez les Valdolins.
Ald’ar pouvait poursuivre son avancée.

Brand quant à lui ne rencontrait pas de problèmes particuliers , il fallait dire que ces troupes étaient diablement efficaces et que leurs capacités étaient largement à la hauteur de leur réputation. Mais le capitaine à la peau sombre ne pouvait voir le commandant en chef des troupes valdoliennes rassemblait ses hommes pour lui tendre une embuscade , ça seul Corbeau pouvait le voir.

Ald’ar avait ordonné à ses hommes de brûler les habitations et de tuer tout ce qui vivait  , il se chargea lui même de l’exécution du jeune femme avec son nourrisson. Le sang froid avec lequel il avait fait ce geste était littéralement inhumain.

Nunne se décida à sortir de sa cachette quand Brand et ses “Suppôts de la Mort” avait sécurisé le secteur.  Au début il pensa à rejoindre Ald’ar pour prendre part à la bataille , il sortit donc son épée et courut là où son instinct lui disait d’aller. Mais au fur et à mesure qu’il avançait les doutes l’emprisonnèrent. Il allait rejoindre Ald’ar et ensuite que ferait il? Il allait participer au massacre? Allait il lui aussi tuer des innocents? Il se mit alors à marcher tout en réfléchissant c’est alors qu’il déboucha sur la place où les hommes d’ Ald’ar massacrait des dizaines d’innocents. C’est alors qu’il le vit , c’est alors qu’il vit le Bras de Fer. Il vit celui qui’l avait toujours considéré comme un père , comme un mentor , comme un exemple. Il le vit massacrer un vieillard d’un coup d’épée avec le plus grand sang froid. Il vit cette lueur démoniaque illuminait ses yeux. Il le vit comme un homme cruel et tyrannique. C’était impossible , cet homme ressemblait physiquement à Ald’ar mais ce ne pouvait être le Nordiste. Le vrai Ald’ar ne tuerait pas d’innocents , le vrai Ald’ar était un idéaliste. Il aurait voulu crier , courir , pleurer mais il en était incapable, il restait là , hagard et abasourdi , en train de regarder les ignominies que commettaient celui qu’il considérait comme un père. Il avait devant lui un véritable monstre , pas plus louable que Corbeau ou que le Boucher. Aliénor avait eu raison en le comparant à l’elfe démoniaque . Ils étaient semblables. présent il savait ce qu’il devait faire , il n’avait plus le choix. C’étais sa seule éventualité. Il avait fait son choix. Il allait fuir , quitter cet ordre de malheur . Il allait partir vivre heureux , ailleurs. L’agitation de la bataille couvrirait sûrement sa fuite , mais alors qu’ils se dirigeait vers la sortie de la ville il fit demi-tour. Il avait oublié quelque chose.

Il trouva Aliénor , non loin , recroquevillé dans sa cachette , le quartier où elle se trouvait était plutôt calme pour l’instant e tla bataille faisait rage ailleurs. Le suderon s’accroupit à ses côtés et lui caressa la joue.

-J’ai fait mon choix, je pars. Je suis venu te dire..ad…

Mais il ne parvint pas à finir sa phrase , le mot final se coinçant dans a gorge sèche et nouée . Les larmes lui montaient à présent aux yeux , c’était la dernière fois qu’il la verrait , qu’il lui parlerait, à moins que…

-Non, je t’en prie , viens avec moi! Personne n’en saura rien. Corbeau est resté au campement et dans l’agitation nul ne nous verra. Fuyons ensemble , je t’en prie. Aliénor je t’aime...


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Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 Edonia10

Au moment où Aliénor avait vu Nunne arriver jusqu'à elle, se hissant sur le corps de garde au mépris du danger qu'il encourait, elle sentit sa résolution fléchir, et une foule de sentiments contradictoire se battre en elle, se disputer pour savoir quelle était la meilleure solution. L'opération était lancée, désormais, et déjà, au loin, elle voyait les flammes rougeoyantes qui dévoraient la caserne s'élever peu à peu. Les hurlements de panique qui provenaient de cette direction alertèrent les hommes chargés de patrouiller sur le mur d'enceinte. Il n'était pas besoin de tendre l'oreille pour entendre les interrogations affolées des sentinelles, sèchement rappelés à l'ordre par leurs supérieurs, qui leur commandaient de rester à leur poste, et de rester vigilants. Et vigilants, il allaient avoir besoin de l'être. Venue d'en dessous des deux infiltrés de l'Ordre, la voix de Toma résonna, clamant haut et fort que la porte était ouverte. Tout sembla alors se passer à une lenteur incroyable.

Aliénor leva le cor jusqu'à sa bouche, prenant une grande inspiration. Au même moment, elle vit le regard de Nunne se faire suppliant puis prendre une expression terrifiée. Il la supplia une ultime fois de ne pas commettre l'irréparable, mais il était trop tard. Soufflant de toutes ses forces, elle emplit l'air de l'appel guerrier de l'Ordre de la Couronne de Fer, auquel répondit bientôt la clameur d'un corps de cavaliers, lancés à pleine vitesse, qui traversaient la plaine sous les murailles de Valdol en hurlant et en grognant. L'assaut débutait, et il promettait d'être sanglant. Assurément, de nombreuses vies seraient fauchées en cette triste soirée, et la jeune femme savait quelle était sa part de responsabilité dans cette affaire. Prise par la honte, se sentant souillée, vaincue, elle sursauta lorsqu'une flèche siffla et passa juste entre elle et Nunne. Le trait fila et se perdit dans l'obscurité, mais le message était facile à comprendre. L'archer avait eu du mal à ajuster à cause de la faible luminosité, mais son prochain trait serait mortel s'ils ne s'enfuyaient pas immédiatement. Saisissant les pans de sa robe pour ne pas tomber, Aliénor emboîta le pas à son compagnon, terrifiée.

Ils dévalèrent les escaliers en prenant garde de ne pas trébucher, essayant de se focaliser sur autre chose que sur la dizaine d'hommes qui fondait droit sur eux. Ils entendirent plusieurs flèches traverser l'air, mais ni l'un ni l'autre ne fut touché, miraculeusement. La porte était désormais grande ouverte, et en se retournant à demi, la jeune femme put voir les silhouettes des cavaliers de l'Ordre qui se rapprochaient rapidement. Depuis les remparts, les valdolins les criblaient de flèches, mais il était presque impossible de toucher qui que ce fût alors qu'il faisait aussi sombre, et que les cibles se déplaçaient aussi rapidement. Aliénor s'arracha à ce spectacle, cherchant où elle pouvait se mettre à l'abri. De toute évidence, lorsque les troupes d'Ald'ar allaient arriver dans la place, le combat deviendrait chaotique, et il valait mieux qu'elle s'éclipsât avant de se retrouver au milieu d'une boucherie. Elle suivit Nunne, qui regardait de droite et de gauche, le souffle court, à la recherche d'un endroit sûr. Mais quel endroit serait épargné par la furie destructrice des cavaliers de l'OCF ? Alors qu'ils étaient en train de gagner un abri qui aurait pu les dissimuler, deux gardes déboulèrent inopinément, et dégainèrent leurs armes comme un seul homme, avant de se jeter vers ceux qu'ils avaient identifié sans peine comme les auteurs de cette trahison.

Aliénor étouffa un cri, et obéit aussi rapidement que possible à Nunne, qui lui demandait de fuir. Elle tenait toujours entre ses mains le cor de l'Ordre, le serrant presque assez fort pour le briser, tant la situation la soumettait à une pression psychologie intense. Elle observa le combat désespéré de Nunne, qui affrontait deux adversaire simultanément. Il se plaça habilement, de sorte à les empêcher de frapper tous deux en même temps, ce qui lui permit, non sans recevoir une vilaine blessure à l'épaule, de se débarrasser du premier. Il engagea ensuite le second adversaire, mais déjà les renforts arrivaient. Elle regarda autour d'elle frénétiquement, cherchant des yeux un endroit sûr où se terrer, mais son esprit était obnubilé par le chaos de la bataille à venir, le son de la cavalcade, à tel point qu'elle n'arrivait plus à réfléchir. Elle finit par se blottir dans un coin sombre, qui jamais n'aurait dû pouvoir la dissimuler efficacement. Toutefois, elle n'était pas la seule à paniquer. Dans les rues de la cité, des soldats en armes surgissaient de toutes parts, essayant d'organiser une défense, et de refermer les portes. En arrivant, ils étaient davantage préoccupés par la ligne de cavaliers qui fondait sur eux, plutôt que par ce qui ressemblait vaguement à une silhouette prostrée et apparemment inoffensive.

De fait, ils passèrent aux côtés d'Aliénor sans la voir, et allèrent se placer en formation de défense. Une ligne compacte de boucliers dressés, qui était censée arrêter la charge de l'Ordre, repousser la terrifiante puissance des chevaux montés par des hommes surentraînés, et extrêmement déterminés. Mais ils n'étaient pas assez nombreux pour cela. Leur petit nombre les rendait incroyablement vulnérables, et cela crevait les yeux. Mais pourtant, ils étaient déterminés à tenir la ligne, en attendant des renforts qui, espéraient-ils, allaient arriver sous peu. La jeune femme se pencha légèrement, pour observer ces fantassins qui, serrés les uns contre les autres, attendaient courageusement l'impact qui les emporterait douloureusement vers une mort certaine. Elle ferma les yeux, et pria pour ces pauvres qui seraient les premiers à tomber.


~~~~


Le vent qui arrivait dans le dos des cavaliers, et qui soufflait fort, semblait pousser littéralement les montures, les faisant avaler les mètres plus vite qu'il ne semblait possible. L'élan emmagasiné était immense, et les armes que les hommes brandissaient, couplés à la musculature des équidés donnait l'impression qu'une véritable vague de chair et d'acier allait s'abattre sur les pauvres misérables venus se masser aux portes. Au milieu de tous ces guerriers en armure, se tenait Corbeau qui semblait si différent. Nulle arme au poing ou à la hanche, nul cri à la bouche, nulle juste colère dans le regard. Il allait simplement, presque guilleret, au cœur d'une bataille qui s'annonçait sanglante. Il souriait largement, et c'est en éclatant franchement de rire qu'il s'enfonça à la suite de ses compagnons dans les premières lignes ennemies. Le choc des armes se fit entendre, bientôt suivi par les hurlements des hommes qui voyaient leur vie moissonnée par les lames vengeresses des soldats de Ald'ar. En quelques secondes à peine, l'entrée de la ville fut prise et nettoyée de ses défenseurs. Des archers s'étaient postés sur le corps de garde, mais les hommes de l'Ordre continuaient leur progression, et ils n'eurent d'autre choix que de battre en retraite pour tenter de rallier les autres défenseurs. Corbeau adressa un signe de tête aux chefs des deux groupes, et amena son cheval près d'une maison proche. Avec une agilité stupéfiante, il se mit debout sur sa selle, et se hissa souplement sur le toit. Se cachant dans les ombres, il était parfaitement invisible, mais pouvait suivre la progression des deux groupes, qui allaient de part et d'autre des bâtiments sur lesquels il se déplaçait. L'elfe courait littéralement, comme si ses pieds étaient capables d'éviter naturellement toutes les aspérités et tous les obstacles même les plus petits, afin de préserver son corps de la chute. Et sa silhouette n'en devenait que plus fantomatique, car qui aurait pu croire qu'un être vivant pouvait se déplacer ainsi ? Pas les valdolins, en tous cas. Le Neleg suivait attentivement le déplacement des deux groupes, mais avant qu'il eût pu les avertir, celui de Ald'ar tomba nez à nez avec une bande d'archers retranchés derrière des barricades de fortune. Une rangée d'hommes tenait des boucliers, tandis que la seconde ligne brandissait arcs et flèches, qu'ils décochèrent sans tarder. Les traits sifflèrent, et ricochèrent sur les boucliers des Suppôts de la Mort, bien que l'un d'eux s'effondra de sa monture, mortellement touché.

Alors, les hommes de Valdol enjambèrent les défenses qu'ils avaient mis en place, et se ruèrent au corps à corps face aux guerriers de l'Ordre qui, pour la plupart, avaient choisi de mettre pied à terre afin de ne pas être des cibles faciles. Corbeau, dont le regard perçant n'était guère dérangé par l'obscurité ambiante, avisa un groupe d'archers sur les toits, qui profitait de cette position surélevée pour abattre les assaillants sans pitié :

- Sur les toits ! Sur les toits ! Cria Corbeau afin d'alerter ses compagnons.

Ald'ar dut l'entendre, à moins qu'il n'eût la présence d'esprit de regarder en haut au même moment. Toujours fut-il qu'il se hissa sur la maison, et engagea le chef de ces archers. L'elfe s'était abrité derrière une cheminée, car son cri avait alerté les valdolins, et deux d'entre eux avaient décidé de le prendre pour cible. Il entendit la première flèche passer à côté de lui et disparaître dans les ténèbres. La seconde se brisa sur les briques derrière lesquelles il s'était mis à couvert. Certain que les deux hommes allaient renoncer à le prendre pour cible, occupés qu'ils étaient par la progression des guerriers de l'OCF, Corbeau s'élança de nouveau, désireux de rattraper le groupe de Brand qui n'avait, semblait-il, pas encore rencontré de résistance majeure. L'elfe, qui sautait souplement de toits en toits, arriva bientôt à leur hauteur, et même à les devancer. Il remarqua alors du mouvement un peu plus loin. En plissant les yeux, il nota qu'il s'agissait de soldats valdolins, qui s'organisaient pour préparer un piège dans lequel les cavaliers de Brand tomberaient naturellement s'ils continuaient ainsi. Deux bataillons s'étaient disposés de part et d'autre de la rue, et ils s'étaient déployés de sorte à prendre en tenaille leurs adversaires, pour mieux les cribler de flèches. Sur les toits, d'autres archers attendaient, allongés et parfaitement dissimulés pour quiconque se tenait en bas :

- Brand ! Cria Corbeau. Brand ! A droite, maintenant ! Deux rues plus loin, à gauche !

La consigne était parfaitement claire, et le chef des Suppôts de la Mort ordonna d'un geste à ses hommes de le suivre. Ils bifurquèrent à gauche, mais pas dans une rue. Le cheval du capitaine fracassa une porte, et s'engouffra avec un bruit de tonnerre dans une maison. Les habitants, recroquevillés, hurlèrent, avant que leurs cris ne fussent étouffés par les lames acérées de ces guerriers sans pitié. Les cavaliers n'avaient même pas réfléchi, et ils se lancèrent à la suite de leur supérieur, qui ressortit de la maison en passant par une fenêtre, arrachant un pan de mur peu solide au passage. L'elfe continuait sa progression, pour accompagner leur manœuvre, et il finit par leur crier :

- Maintenant ! Chargez !

Les Valdolins, disposés en formation, ne s'attendaient pas à voir surgir des cavaliers dans leur dos. Les hommes portant des boucliers se retrouvaient de fait en seconde ligne, laissant les archers parfaitement exposés. Ce fut une véritable boucherie, lorsque les Suppôts de la Mort s'enfoncèrent dans leurs positions, frappant de droite et de gauche, massacrant tout ce qui pouvait l'être. Dans la rue d'en face, l'autre moitié des défenseurs chargea pour porter secours à leurs compagnons, mais le mal était fait, et le combat se transforma en une mêlée indescriptible. Corbeau, cette fois, ne demeura pas passif. Il avait couru pour soutenir ses compagnons, et atterrit prestement sur le toit où se cachaient les archers, qui désormais se déplaçaient pour chercher un meilleur angle de tir. L'elfe surgit dans leur dos, et bouscula le premier sur son chemin, qui dégringola de plusieurs mètres, et alla se rompre le cou sur les pavés de la rue. Les autres se retournèrent, mais il était déjà sur eux. Se déplaçant plus vite que l'éclair, il n'avait pas besoin d'arme pour les contrer. Il se contentait de profiter du fait qu'ils s'étaient positionnés au bord du vide, pour les déstabiliser ne fut-ce qu'un peu, et les regarder tomber en criant. Il était bien trop près pour qu'ils pussent utiliser leurs arcs, et certains eurent finalement la présence d'esprit de dégainer leurs dagues.

Ils le poursuivirent sur les toits, bien décidés à venger la mort de leurs compagnons. Cinq hommes le prirent en chasse, et il s'arrangea pour demeurer assez près pour les attirer, et assez loin pour qu'ils ne puissent pas le rattraper. Au moment où ils étaient sur le point de se saisir de lui, il sauta sur le toit voisin, se recevant souplement sur ses jambes. Le premier de ses poursuivants bondit à sa suite, mais Corbeau s'était arrêté. En l'air, l'homme ne pouvait rien faire, et l'elfe se contenta de le pousser alors qu'il posait à peine le pied sur le toit. Immédiatement déséquilibré, il manqua complètement son atterrissage, et alla se briser sur le sol quelques mètres plus bas. Satisfait, le Premier Né reprit sa course effrénée, en direction des portes de la ville, bien décidé à se débarrasser peu à peu des quatre valdolins restants.


~~~~


Aliénor s'était dissimulée tant bien que mal, assise sur le sol, elle avait entouré ses jambes avec ses bras, et fermait les yeux comme pour se couper d'un monde qui la répugnait totalement. Les combats se déroulaient un peu plus loin, elle l'entendait distinctement grâce à l'écho qui se répercutait dans les rues, et qui charriait le bruit indescriptible de la bataille. Toutefois, elle ne se sentait pas en sécurité, et avait l'impression que, qu'ils fussent de l'Ordre ou de Valdol, les premiers hommes qu'elle croiserait risquaient purement et simplement de la passer par le fil de leur épée. Tous étaient devenus des brutes sauvages, des monstres sanguinaires qui n'appelaient qu'une seule chose : le sang. Et peu leur importait de savoir d'où il pouvait venir. Elle se cachait donc, et miraculeusement avait échappé à la vue des soldats, trop occupés par leurs problèmes actuels pour se concentrer sur elle. Mais il y avait une personne qui se souciait de son sort.

Lorsqu'elle le vit arriver, elle paniqua, craignant qu'il ne s'agît d'un des guerriers de l'Ordre venu pour elle. Elle songea immédiatement au Boucher, qui semblait nourrir des plans malsains vis-à-vis d'elle, ou encore à Ald'ar, qui à ses yeux n'était pas vraiment mieux. Un tueur impitoyable caché derrière une apparence de guerrier honorable. Elle trouvait le mélange tout aussi répugnant. Mais ce n'était ni l'un ni l'autre, et en vérité ce fut la silhouette de Nunne qui se dessina bientôt. Elle sentit sa terreur disparaître peu à peu, mais ce n'était pas pour cela qu'elle n'avait plus peur. Qu'était-il venu lui dire ? Que désirait-il encore d'elle ? Elle avait une petite idée, mais ne voulait pas l'entendre de sa bouche. En fait, en regardant bien ses yeux, elle crut lire une immense peine, une profonde déception, et surtout, il semblait perdu. On aurait dit que son avenir venait d'être balayé, et qu'il se retrouvait désormais face à un chemin totalement nouveau, totalement inconnu, vers lequel il hésitait à avancer.

Il s'agenouilla face à elle, et non sans un geste de tendresse qui contrastait avec la violence qui se déchaînait non loin, il lui avoua qu'il avait fait son choix. Ainsi, il avait enfin compris quelle était la véritable nature de l'Ordre. De toute évidence, ce massacre était le massacre de trop, pour lui, et il n'en pouvait plus de servir des hommes qui tuaient femmes et enfants, qui égorgeaient des innocents, et qui se délectaient de voir leurs ennemis baigner dans des mares de sang. La jeune femme sourit, même si de grosses larmes se mirent à couler le long de ses joues sans qu'elle l'eût désiré. Elle était à la fois heureuse de voir que le suderon avait enfin trouvé sa voie, et qu'il allait échapper à tout ça. Elle était pourtant triste, car cela signifiait que c'étaient les derniers moments qu'ils passaient ensemble. C'était peut-être la dernière fois qu'elle voyait celui qui avait fait battre son cœur pour une bonne raison, celui qui lui avait donné envie de se lever le matin, celui qui avait réussi à lui procurer un peu de réconfort, sa petite lumière au milieu de la bulle de ténèbres que créaient les ailes noires que Corbeau avait déployées au-dessus de sa vie. Il voulut lui dire adieu, mais il n'y parvint pas, comme si la pensée de leur séparation le terrifiait. Ce fut la preuve, s'il en fallait encore une, qu'il l'aimait profondément, et qu'il tenait à elle plus qu'à sa propre vie. Aussi, avec la force du désespoir, il la supplia d'accepter de venir avec lui. Cette fois, les larmes coulèrent franchement sur ses joues, et elle vit qu'elle n'était pas la seule à être submergée par l'émotion :

- Oh, Nunne...

Elle prit sa tête entre ses mains, et l'embrassa tendrement, avant qu'il eût le temps de dire autre chose. Dans ce baiser, elle déposa tout l'amour qu'elle éprouvait pour lui, et qu'elle ne pouvait lui avouer. Mais elle lui fit également comprendre que leur idylle n'était qu'un rêve. Elle détacha ses lèvres de celles de l'élu de son cœur, avec un regret profond que ses yeux ne parvenaient pas à exprimer, et souffla :

- Va...

Et il s'exécuta. Il n'y avait plus rien à ajouter. Il se leva, et tourna les talons, rejoignant les portes de la ville grandes ouvertes, évitant les cadavres qui jonchaient le sol. Aliénor l'observa un bref instant, avant de détourner le regard pour ne pas sombrer dans la folie. Si elle le regardait une fois de plus, elle risquait de courir le rejoindre, et tant pis pour Corbeau, tant pis pour l'Ordre, tant pis pour les risques. Elle sentait son âme être déchirée en deux, partagée entre le risque qu'elle faisait prendre à Nunne en restant avec lui, et la souffrance qu'ils éprouvaient conjointement à être séparés l'un de l'autre. Peut-être, se dit-elle alors, peut-être qu'il y aurait un moyen d'éviter cela. Peut-être qu'en se sauvant maintenant, elle pouvait échapper à Corbeau. Peut-être qu'elle pouvait le vaincre, si elle le voulait. Peut-être qu'elle pouvait le tuer, si elle essayait. Rampant hors de sa cachette, elle s'avança vers la porte que venait de franchir le suderon. Elle ramassa une épée courte, qui lui paraissait bien lourde. Mais sa détermination était forte, et elle saurait s'en servir le moment venu. Alors qu'elle allait vers la porte, une voix mélodieuse l'arrêta :

- Aliénor ?

Elle se retourna, et vit, malgré la nuit noire, une silhouette se découper. Et cette voix... nul doute, c'était bel et bien Corbeau. Elle ne voyait plus que lui, était obnubilée par l'objet de sa haine et de son mépris. Avec un cri de rage, elle fonça droit sur lui, brandissant son épée. Il ne bougea pas. Croyait-il qu'elle allait s'arrêter en si bon chemin ? Son corps et son visage enténébrés ne l'empêcheraient pas de le tuer ! Elle avait pris sa décision. Avec une force stupéfiante, elle enfonça l'acier dans son ventre. La lame pénétra dans la chair avec facilité, beaucoup plus qu'elle ne l'aurait cru. Il ne poussa pas un cri, et s'effondra en arrière. Sa tête roula sur le côté, et se retrouva sous la lumière de la lune et des étoiles qui avaient assisté à ce spectacle. Aliénor, qui respirait profondément, encore sous le choc de ce qu'elle venait de faire, demeurait figée, les yeux écarquillés devant ce visage... ce visage humain.

- Aliénor...

La voix de Corbeau résonna dans son dos, tandis qu'elle détachait son regard du cadavre d'un soldat valdolin. Ainsi, son maître l'avait encore une fois piégée, pour voir à quel point sa loyauté était immense. Elle se retourna lentement, se sachant déjà vaincue, et posa les yeux sur le visage marmoréen de l'elfe, qui ne souriait pas du tout, cette fois. De toute évidence, il considérait ce qu'elle venait de faire comme quelque chose de grave, et n'était pas prêt à lui pardonner :

- Maître, je...

- Suffit ! La coupa-t-il.

Il s'approcha d'elle, et saisit violemment son visage entre ses mains. Il avait une force prodigieuse, et elle gémit de douleur. Se plaçant derrière elle, il lui désigna la porte du village, au-delà de laquelle se trouvait Nunne :

- Tu voulais franchir cette porte ? Tu voulais te soustraire à moi ? Tu voulais essayer de me tuer ? Ha ! Misérable créature, tu n'es rien ! Tu n'es rien, et pourtant j'avais placé des espoirs en toi... et tu m'as beaucoup déçu.

- Maître... Pard...

- Silence ! Il n'y aura pas de pardon, cette fois. Tu devras faire pénitence, et je déciderai de ton sort ensuite... Tss... Oser te rebeller contre moi, après tout ce que je t'ai offert. Quelle erreur !

Elle pleurait franchement, désormais, consciente que son sort serait le plus terrible que l'on pouvait imaginer :

- Maître, je ferais tout...

- ...Tout pour être pardonnée, c'est cela ? Petite sotte ! Tu feras tout pour m'obéir, surtout ! Conduis-moi d'abord au chef de ce village, nous avons du travail !

Sans pouvoir protester, elle se mit en route, brisée, suivie par Corbeau, qui lui demandait sans cesse d'aller plus vite. Elle trébuchait régulièrement, comme si son esprit était à ce point choqué que même marcher devenait une activité profondément intellectuelle. Et cette fois, jamais l'elfe ne montra un seul geste tendre envers elle. D'ordinaire, après ses colères, il se montrait charmant et courtois, mais là il semblait que la tentative de meurtre de la jeune femme avait provoqué en lui une fureur sourde qui le rendait froid à son égard. Comme il le lui avait dit, elle l'avait déçu, et il n'avait pas d'intérêt à garder près de lui quelqu'un qui le décevait. Elle le conduisit donc à la maison de Lombard, qui étrangement n'était pas gardée. Aliénor repéra rapidement une silhouette à l'horizontale, face contre terre, qui devait être un garde mort. Mais qui pouvait bien l'avoir tué ? Ils eurent la réponse rapidement, en voyant le Boucher se rapprocher de l'entrée. Corbeau l'appela, et l'homme se rapprocha. L'elfe le félicita alors :

- Je ne vois pas un garde à l'horizon, bon boulot ! Je me demande ce que vous préparez pour le chef de ce trou perdu, mais j'espère que vous pourrez en faire profiter Aliénor ici présente. Elle a été très vilaine, et elle aurait besoin d'une bonne leçon...

Le sourire de Corbeau s'élargit perceptiblement, devenant peu à peu démoniaque. La jeune femme sentit des larmes couler à nouveau sur ses joues. Elle savait qu'à l'intérieur de cette maison se cachaient probablement la femme et les enfants du Roi. Des personnes qui n'avaient rien à voir avec cette guerre, et qu'elle ne souhaitait pas voir mourir. Mais si elle s'opposait une fois de plus à Corbeau, elle risquait de mourir. Ils étaient prêts à passer à l'action, quand soudain une voix les héla :

- Qu'est-ce que vous faites, tous les trois ? Vous ne participez pas à la bataille ?

C'était incontestablement la voix de Toma. L'homme avait l'épée dégainée, et visiblement couverte de sang. Il était évident qu'il avait aidé ses compagnons de quelque manière que ce fut. Mais désormais, il apparaissait bien davantage comme un obstacle que comme un allié. Simplement parce qu'il avait toujours affiché son soutien à Ald'ar. Corbeau, Aliénor et le Boucher se tournèrent en même temps vers lui, et le dévisagèrent longuement, avant que l'elfe ne lui fit signe d'approcher, comme s'il voulait l'inclure à leur plan. L'homme baissa sa garde, et Corbeau en profita pour adresser un coup d'œil éloquent au Boucher.

Sur la voie qu'ils suivaient, aucun obstacle n'était insurmontable.


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Mardil
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Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 EmptyJeu 12 Sep 2013 - 11:29
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Essoufflé, le Boucher s’arrêta un instant et observa son œuvre. Il n’était pas mécontent de lui et le tableau était réellement saisissant. Le tout n’avait pas pris plus d’une demi heure et il était plus que satisfait.

Après avoir croisé Toma (la menace de ce dernier l’avait laissé de marbre mais n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd), il avait continué son chemin jusqu’à la demeure de Lombard. Il n’y avait qu’un seul garde en faction devant la porte. Le mercenaire savait que la plupart des hommes seraient occupés à défendre la ville mais il ne pensait pas que ce serait aussi facile.

Autour de lui, le fracas des armes le disputait aux cris des hommes. Des hommes qui combattaient et mourraient toujours plus nombreux. Les renforts envoyés par l’Ordre étaient apparemment grandement à la hauteur de la tâche. Le garde semblait extrêmement nerveux, sursautant au moindre bruit. Le khandéen décida alors d’escalader la façade de la maison et lorsqu’il fût sur le toit, il pût jeter un œil sur la ville. Il prit soin de rester allongé afin que personne ne puisse le voir d’en bas mais il en vît suffisamment pour se convaincre que les habitants de ce sinistre village n’avait aucune chance face aux guerriers aguerris de l’Ordre. Il ne réussit pas à repérer Lombard dans la bataille et il ne pouvait qu’espérer qu’il survivrait à cette nuit. Une belle surprise l’attendrait chez lui pour son retour.

Il rampa jusqu’à l’avant de la maison et se pencha légèrement pour voir le garde. Celui-ci lançait toujours des coups d’œil affolés à droite et à gauche mais à aucun moment il ne pensa à regarder vers le haut. Mal lui en prit car le Boucher se laissa tomber sur lui et le choc fût suffisamment rude pour le plonger dans l’inconscience. Le mercenaire se releva lentement et constata qu’il n’était pas blessé même si sa cheville droite le lançait quelque peu. Il sortit son épée et s’occupa du garde qui jamais ne se relèverait.

Enfin il pénétra dans la maison et il trouva la femme et les enfants de Lombard réfugié au premier étage. Un deuxième garde assurait leur sécurité et il connut le même sort que le précédent. Le Boucher ferma la porte de la pièce où la mère et ses enfants pensaient être en sécurité. Aucun des trois n’en sortirait vivant. Le temps lui étant compté il fît vite, il avait encore beaucoup de préparation devant lui.

§§§§§§§§§§

Lorsqu’il sortit sur le devant de la bâtisse, il vît Corbeau et Aliénor approcher. Un large sourire s’élargit sur son visage, tant il était heureux à l’idée du spectacle qui attendait cette dernière dans la salle à manger, là même où ils avaient diner en compagnie de leur hôte et de sa famille. L’elfe confirma son envie en lui disant que sa servante méritait une bonne leçon. Le Boucher n’avait aucune idée de ce qu’elle avait pu faire (même s’il se doutait que Nunne ne devait pas être étranger à l’affaire) mais il n’avait jamais vu le Neleg tellement énervé après elle.

Alors qu’ils allaient entrer dans la demeure, ils furent interrompus par Toma qui semblait se demander pourquoi ils ne participaient pas à la bataille, sans même imaginer qu’ils puissent avoir mieux à faire. Le Boucher était déçu, il avait espéré pouvoir faire quelque chose du jeune mercenaire, mais il n’était rien d’autre qu’un idiot pour qui obéir était une vertu suprême. Corbeau lui fît signe d’approcher il le jeune homme obéit sans crainte. Le khandéen avait déjà sorti son poignard et le cachait habilement derrière son dos. Aliénor avait bien saisi son manège mais elle n’ouvrit pas la bouche pour prévenir Toma, sans doute consciente qu’il n’était pas dans son intérêt de trahir son maître en la circonstance.

Corbeau invita le jeune mercenaire à les précéder dans la maison et le Boucher se plaça derrière lui. A mesure qu’ils progressaient vers la salle à manger, l’odeur de chair brulée devenait de plus en plus forte et la suspicion du jeune homme grandissait. Mais le spectacle qui les attendait était si ignoble, si malsain et glauque que le jeune mercenaire en resta interdit. C’est à peine s’il sentit la lame du Boucher lui taillader la gorge d’un bout à l’autre avant qu’il ne s’effondre sur le sol. Le meurtrier se tourna alors vers Aliénor car pour rien au monde il n’aurait raté son expression devant la scène insoutenable qu’elle avait sous les yeux.

Car c’est à une ignoble parodie de repas que le Boucher les avait conviés. Les corps, nus et affreusement mutilés du garde et de la femme de Lombard, étaient attablés devant leurs assiettes comme s’ils s’apprêtaient à faire un bon repas. Le Boucher avait fixé les couverts dans leurs mains et afin de souligner un peu plus l’horreur de la situation, avait retiré les lèvres des malheureux, souriant à jamais devant les mets qui leur étaient présentés.

Des mets qui n’étaient autres que les enfants de Lombard. Sur le plat, au centre de la table, trônait le petit garçon. Sa tête était séparée du corps et une pomme était placée dans sa bouche. Différents morceaux de son corps avaient été prélevés et placés dans les assiettes des deux adultes. L’odeur insoutenable venait du corps de la fille des hôtes, embroché et en tain de cuire au dessus du feu de la cheminée. Le Boucher admirait son travail tout en guettant la réaction des premiers spectateurs de ce qu’il convenait d’appeler son chef d’œuvre.


Dernière édition par Mardil le Lun 30 Sep 2013 - 10:52, édité 1 fois
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Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 EmptyMer 18 Sep 2013 - 12:40


Feu et sang régnait sur Valdol. La terreur et la mort avait atteint les entrailles de la cité-Etat et pour tout habitant qui s’y trouvait il n’y avait pas l’ombre d’un espoir. Les innocents tombaient les uns après les autres , baignant dans leur sang et dans celui de leur famille  , les cris des enfants voyant leur mère se faire assassiner ne durait que quelques secondes , ils périssaient peu après. Le feu de la caserne s’était répandu aux habitations et la ville toute entière risquait de tomber en cendres dans les heures à venir. A Valdol , l’Ordre de la Couronne de Fer avait fait ce qu’il savait faire de mieux : répandre le chaos. Oui car c’était bien le chaos qui régnait dans cette ville autrefois tranquille. Tout était devenu en quelques minutes sombres et néfastes.
Sur son étalon noir , se tenant droit et contemplant le massacre de ses yeux cruels et froids se trouvait l’instigateur de ce massacre , celui qui avait rendu possible cette boucherie humaine. Sur son visage aucun regret n’était visible ; il semblait loin d’être malheureux mais aucune trace de joie n’était visible. La seule chose qu’il dégageait c’était la rage . La rage d’un guerrier qui a grande soif de sang et qui l’étanche après une longue privation . De toute évidence le Bras de Fer , à défaut d’être heureux , était satisfait. Brand et ses troupes rejoignirent Ald’ar sur la place principale où les ultimes combattants Valdolins se défendaient avec la force du désespoir , s’il parvenait à poser quelques problèmes aux Suppôts de la Morts ils ne pouvaient se faire d’illusions , leur cruel .destin était scellé. Parmi eux se trouvait leur roi , leur chef : le roi Lombard , qui maniant avec dextérité une grande lame tenait en respect ses ennemis. Mais encerclés et débordés les Valdolins ne purent tenir leur position et ils furent rapidement submergés . Ald’ar abattit deux ennemis qui se trouvaient sur son chemin , il avançait d’un pas sûr et décidé en direction de Lombard. Ce dernier se retourna pour fixer le Nordiste

- Aujourd’hui vous verrez messire ce qu’il en coûte d’insulter l’Ordre.
-Allez en enfer  ! Chien!
fit Lombard en le chargeant avec son épée.

Le coup que le “roi” porta à Ald’ar fut paré mais était tellement puissant que le Nordiste perdit l’équilibre et s’affala au sol , il se releva rapidement et entama un duel impressionnant et violent avec Lombard . Les coups de pieds , de têtes et de coudes étaient plus nombreux que les coups avec leurs armes. Alors que l’intensité du duel battait son plein Ald’ar parvint à saisir Lombard par dessous les bras et à le jeter à travers une porte à moitié défoncée d’un bâtiment encore debout. Le roi explosa ce qui restait de la porte en la traversant et atterrit avec un bruit sourd. Ald’ar resta , lui , un moment à extérieur pour reprendre calmement son souffle ; après tout il n’avait plus vingt ans. De toute évidence Lombard n’était pas encore mort puisqu’Ald’ar l’entendit crier :

-NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON

Ne comprenant pas vraiment ce qui se passait Ald’ar rentra à son tour dans la bâtisse , c’était une grande maison. A ses pieds se trouvait Lombard affalé comme un chien et sanglotant comme personne ne pourrait le faire , derrière ses mains tremblantes ses yeux fixaient quelque chose un peu plus loin. Le Bras de Fer leva donc les yeux

- Bon sang
! fit il en faisant un pas en arrière , dégoûté par le spectacle qu’il avait sous les yeux.

La pièce où il se trouvait était sans aucun doute la salle à manger et la table était dressée mais à la place de mets habituels auxquels on aurait pu s’attendre se trouvait les corps démembrés de la femme et des enfants de Lombard. Dans la pièce se trouvait Corbeau , Aliénor et le Boucher , à leurs pieds se trouvait un autre corps , entier celui-ci, Ald’ar mit quelques secondes à l’identifier comme celui de Toma. Mais que s’était il donc passé ici? Le Nordiste ne mit pas très longtemps à comprendre , il fallait être idiot pour ne pas faire les liens qui s’imposaient. Qui donc était capable de commettre de telles ignominies? Certes Ald’ar avait fait également preuve ce soir là d’une cruauté hors normes mais ce qu’il avait sous les yeux dépassait de loin tout ce qu’avait pu faire l’Ordre depuis longtemps. Cet acte ne rentrait pas dans la catégorie relevant de la cruauté mais dans autre chose . Ce geste était si horrible et repoussant qu’il n’y avait de mot pour le définir. Toma , ce brave mercenaire , avait sûrement voulu empêcher cela et cela lui avait coûté la vie. Ne faisant plus attention à Lombard , qui toujours au sol était tellement effondré qu’il ne semblait pas en état d’aller bien loin , Ald’ar s’approcha de quelque pas et fixa le Boucher d’un regard noir

-Ainsi vous avez décidé d’étaler vos talents artistiques...SORTEZ D’ICI! JE NE VEUX PLUS PERSONNE DANS CETTE DEMEURE! ET DÉPÊCHEZ MOI DE BRÛLER TOUT CECI!




Chaque pas supplémentaire était une véritable douleur et ce n’était pas à cause de ses jambes fatiguées. Nunne était conscient que chaque pas qu’il effectuait l’éloigner un peu plus d’Aliénor et cela lui brisait le coeur. Mais résigné le suderon continua à avancer péniblement , la tête basse et les épaules lourdes. Nunne avait l’impression d’avoir remonté le temps , il se souvenait des années qu’il avait du passer sans le sou dans les ruelles d’Harad et il avait la sensation d’y être retourné. Alors que cela faisait déjà de longues minutes qu’il marchait qu’il était séparé de Valdol de plusieurs centaines de mètres il décida de se reposer sous un arbre et pour se changer les idées avisa ce qui’il possédait. Une bourse bien garnie , quelques  tranches de porc salé , des fourrures et une couverture. C’est tout ce qu’il possédait , il n’avait rien d’autre pas même une monture. Alors qu’il tentait de se calmer et de contrôler ses larmes , une silhouette encapuchonnées s’approcha silencieusement de lui.

-Depuis combien de temps Valdol est elle tombée? fit alors la silhouette en surprenant Nunne

- Je reconnais cette voix , fit le jeune homme
-Il est possible que nous nous soyions déjà rencontrés ,fit l’homme en abaissant sa capuche.

-Halmun d’Echtebourg
, murmura Nunne en reconnaissant le vieil homme.
-La maison de Lombard est elle tombée?

-Quand je suis parti elle était encore dans les mains des Valdolins. A présent ne me demandez plus rien , ce combat n’est plus le mien.

-Alors je dois me hâter , fit le vieil homme, puisse la paix et la sérénité reposer sur toi Nunne Adelne car tu as fais le bon choix.

Halmun remonta alors sur sa monture et partit au triple galop en direction de Valdol , laissant là Nunne brisé et effondré .



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Quand Halmun était rentré dans la maison de Lombard sa femme y était encore et l’acceuillit comme elle le put et lui ouvrit la porte de la cave dans laquelle l’Echtebourgeois pénétra pour récupérer ce qu’il avait confié à Lombard il y avait bien longtemps de cela : son épée .

Aucune arme ne pouvant rentrer à l’intérieur d’Echtebourg Halmun avait été contraint de laisser la sienne à Valdol et aujourd’hui qu’il partait il risquait fort d’en avoir besoin. Cependant il ignorait totalement où il l’avait placé dans al vaste case , trop concentré dans sa recherche il ne fit pas attention aux bruits qu’il entendit dans la maison , quand , quarante cinq minutes plus tard il dénicha enfin son arme et qu’il la cacha sous son manteau , il constata que tout ne tournait pas rond . Il semblait qu’il y avait du monde dans la salle à manger , il s’y rendit , tel un ombre et le plus discrètement possible. Il observa un moment avec horreur et stupéfaction ce qu’il avait sous les yeux et attendit que les membres de l’Ordre qui se trouvait à l’intérieur de la maison ne sorte pour pouvoir quitter la bâtisse à son tour et partir de cette ville qui n’en était plus vraiment une...


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Ryad Assad
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Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 EmptySam 28 Sep 2013 - 13:09
Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 Edonia10

Trop de sang avait déjà coulé en cette triste nuit, à Valdol, alors que l'Ordre déchaînait sa soif de violence et de carnage. Combien de dizaines d'hommes avaient été passés par le fil de l'épée des guerriers en livrée noire et blanche ? Combien avaient été piétinés par les sabots des chevaux, que l'on pouvait entendre hennir au loin ? Combien, dans toute la cité, étaient encore en vie, agonisant peut-être, gisant sûrement au milieu des leurs. Dans leurs yeux brouillés de larmes, le sang et les flammes semblaient partout. Les cris de terreur de ceux qui allaient périr emplissaient leurs oreilles et leur âme, au point de les rendre fous. Nulle paix pour ces malheureux. Nul repos pour les familles innocentes tirées de leur sommeil, massacrées et aussitôt oubliées. Nul pardon pour les auteurs de ces crimes atroces, qui se battaient inlassablement. Rendus ivres par l'odeur du sang, agissant tels les plus atroces monstres d'Arda, ils traquaient et détruisaient tout ce qui se trouvait sur leur chemin, suivant les ordres du plus fou parmi eux : le Bras de Fer. Aliénor était consciente que ce qui se jouait sous ses yeux était la triste réalité de l'Ordre de la Couronne de Fer. Elle avait entendu parler de massacres, de violences inouïes. Mais elle n'imaginait pas un jour devoir trouver sa place dans ce spectacle macabre : à la fois observatrice épouvantée, et complice pleine de remords, elle ne pouvait pas s'empêcher de se dire que tout cela était de sa faute. Si elle n'avait pas soufflé dans ce maudit cor... Si elle n'avait pas eu le malheur de faire passer la vie de Nunne avant celle des centaines d'âmes innocentes qui voyaient leurs vies ruinées... Autant de "si" qui la rongeaient de l'intérieur, qui lui donnaient le sentiment d'être aussi corrompue que pouvait l'être le Boucher, ou Corbeau.

C'était d'ailleurs avec eux qu'elle se trouvait, dans cette ruelle isolée. Et juste en face d'eux, la maison dans laquelle résidait la famille de Lombard. Sa femme et ses deux enfants, qui dormaient encore paisiblement lorsqu'Aliénor avait pris la décision de sonner elle-même le signal de l'attaque. Elle sentit un frisson remonter le long de sa colonne vertébrale, priant intérieurement pour qu'il ne leur fût rien arrivé, d'une part, et pour que le cas échéant, ils eussent pensé à s'enfuir en entendant le vacarme des combats. Mais à voir le sourire malsain du Boucher, elle se doutait bien qu'ils étaient à l'intérieur. La lueur de folie joyeuse dans les yeux de cet être abject était sans doute de la joie, et il y avait fort à parier qu'il prendrait un malin plaisir à faire souffrir ses victimes. Lentement. Alors qu'ils s'apprêtaient à entrer dans la demeure, une voix les interrompit, et ils tournèrent tous la tête dans la direction du nouveau venu. Toma, car il s'agissait bien de lui, semblait un peu méfiant vis-à-vis du Boucher, qui paraissait ourdir un sombre plan. Néanmoins, il faisait un peu plus confiance à Corbeau, dont le visage serein ne pouvait pas trahir les manigances que son esprit retors devait être en train de concocter. Il invita de fait le mercenaire à passer devant - étant donné qu'il savait se défendre -, et laissa le Boucher se positionner juste derrière lui. Aliénor venait ensuite, suivie de l'elfe qui fermait la marche. Etrangement, sa présence était peut-être celle qui paraissait la plus effrayante, dans cette pénombre terrifiante.

Ils ouvrirent la porte qui coulissa sans bruit sur ses gonds, et pénétrèrent dans la maison de taille modeste. Immédiatement, les sens d'Aliénor furent agressés de manière brutale, et elle porta la main à son visage pour protéger son nez de l'odeur âcre qui embaumait l'air. C'était une odeur de viande en train de cuire, mais une odeur absolument effroyable. Si Toma eut une réaction de dégoût perceptible, et qu'il porta sa manche à son visage pour atténuer cette gêne, Corbeau et le Boucher ne semblaient pas particulièrement incommodés. Au contraire, même, l'elfe paraissait se délecter de ce qui allait suivre, comme s'il était en train d'imaginer les pires horreurs. Aliénor, alors qu'elle se faisait cette réflexion, pénétra dans la cuisine où elle nota immédiatement la tension de Toma. Le mercenaire s'était figé brutalement, et son bras était retombé. Elle vit son regard stupéfait et horrifié, puis avisa le poignard que le Khandéen avait sorti. Il le glissa sous la gorge de son allié d'hier, et ouvrit une plaie béante sous son menton. Le sang coula à flots sur la poitrine du jeune guerrier, qui s'effondra sans un râle, une expression d'effroi figée sur ses traits pâlissant. Aliénor n'avait pas pu s'empêcher de sursauter devant une telle brutalité, et elle sentit des larmes monter à ses yeux. Ce geste, pour elle, était d'une barbarie sans nom, et elle ne comprenait pas pourquoi. Ce fut seulement quand le Boucher se tourna vers elle, révélant par là ce qu'il cachait derrière lui qu'elle comprit.

A l'instar de Toma quelques instants plus tôt, ses yeux s'ouvrirent en grand, et elle sentit une boule énorme nouer son estomac. La scène qu'elle voyait, son cerveau se refusait à l'analyser. Il refusait d'y croire, et elle demeura interdite, incapable d'accepter qu'il s'agissait bien de la réalité. Jamais elle n'aurait pu rêver d'une telle chose, même dans ses pires cauchemars, et ce furent seulement les applaudissements de Corbeau qui la ramenèrent à elle, et la forcèrent à tirer les conclusions qui s'imposaient. Submergée par une répulsion immodérée, elle tomba à genoux, et vomit le contenu de son estomac. Un repas, se dit-elle cyniquement, que la femme de Lombard lui avait préparé. A cette pensée, elle sentit la nausée revenir, et elle rendit derechef, crachant une bile amère qui lui brûlait la gorge. Elle demeura ainsi, à quatre pattes, incapable de tourner le regard à nouveau vers cette scène atroce qui resterait gravée dans son souvenir à jamais.

Pendant ce temps, Corbeau applaudissait toujours. De toute évidence, il respirait la fierté, et il était apparemment aussi surpris que charmé par ce qu'il voyait. Comme un spécialiste observe une toile célèbre, ou une belle sculpture, il fit le tour de la pièce d'un pas léger, observant la disposition réalisée par le Boucher. Il nota les détails les plus subtils de cette mascarade macabre, sans que son sourire ravi ne disparût de son visage enjoué. Passant à côté du feu, il se pencha face au cadavre de la petite fille, et fronça les sourcils comme en signe de contrariété. Se relevant brusquement, il lâcha :

- Je la préfère saignante !

Immédiatement, il se détendit, et rit aux éclats de sa propre blague. Celle-ci donna à nouveau envie de vomir à Aliénor, qui respirait bruyamment, prise de tremblements nerveux. L'elfe rejoignit le Boucher lui posa une main amicale sur l'épaule, désignant de l'autre son chef d'œuvre :

- Ce que j'ai aimé chez vous, dès le début, c'est votre audace ! Oser faire ça en plein milieu d'une bataille, avec des ennemis qui pouvaient surgir à n'importe quel moment, et contre les ordres de vos supérieurs... C'est exceptionnel ! Votre potentiel est à la hauteur de mon admiration : sans limite !

Alors qu'il semblait sur le point de verser une larme d'émotion, la porte s'ouvrit brutalement, à la volée, laissant passer le corps d'un soldat valdolin. L'homme, dont la tunique était tachée de sang, portait un équipement de très bonne qualité, une superbe épée, et Corbeau en déduisit presque instantanément qu'il s'agissait du roi. La coïncidence la plus parfaite qu'il eût pu rêver. Lombard, allongé sur le dos, avisa les silhouettes qui le regardaient, et qu'ils ne connaissait pas. Or, il était chez lui, et il savait qu'il devait protéger sa famille, coûte que coûte. Se redressant aussi vite que le lui permettait sa cotte de mailles, il se jeta sur l'elfe, qui ne fit même pas un mouvement pour l'éviter, et dont l'attitude ne trahissait aucune peur. Il se contenta juste de lever la main, et de lancer :

- Cessons les hostilités et passons à la table des négociations.

Sa phrase était si saugrenue en cet instant que Lombard hésita, et s'arrêta finalement. Etait-ce parce que son interlocuteur était un Premier Né ? Etait-ce parce qu'il ne portait pas d'armes visibles ? Ou bien était-ce parce que la proposition intéressait réellement le roi de Valdol ? Impossible de le savoir. L'homme abaissa son arme, et  tourna la tête dans la direction que lui indiquait courtoisement l'elfe. De même que Toma et Aliénor quelques instants plus tôt, il demeura figé devant la boucherie, et la mise en scène incroyablement malsaine qu'il avait sous les yeux. Son épée échappa à ses mains privées de toute force, et il poussa un hurlement déchirant de douleur, qui tira un sourire satisfait à Corbeau. Le roi de Valdol, vaillant guerrier et meneur de son peuple, qui avait tenu tête jusqu'au bout à l'OCF, s'effondra soudainement. Brisé mentalement, il se mit à sangloter comme un enfant, prostré par terre, incapable de rien faire sinon de demander "pourquoi ?".

- Pourquoi, votre majesté ? Mais je vais vous dire pourquoi ! Lança Corbeau d'une voix tranchante.

Il empoigna les cheveux d'Aliénor, et la força à se relever. Elle poussa un hurlement de douleur, qui attira l'attention du souverain. Le regard du roi et de celle qui avait été son hôte se croisèrent. Il ne comprenait pas. L'elfe, au comble de la joie, lâcha :

- Devinez qui a été envoyée pour vous espionner... pour gagner votre confiance... et pour finalement ouvrir les portes de votre propre cité. Si quelqu'un est à blâmer ici, c'est elle, et seulement elle.

- Non... Gémit Aliénor avant d'être sèchement rappelée à l'ordre par son maître.

Mais quoi qu'elle eût voulu dire, la vérité apparaissait clairement aux yeux de Lombard, qui ne pouvait qu'admettre les dires de l'elfe. Il avait été trop naïf, avait fait confiance à ces inconnus, et il en payait le prix. Et pourtant... si les autres hommes lui avaient paru suspects, il avait toujours cru en Aliénor. Elle avait joué avec ses enfants, les avait pris dans ses bras, et avait discuté avec sa femme. Il n'en revenait pas. Sa trahison était pour lui presque aussi dure que la vision des corps sans vie de ses hommes dans la rue.

- Comment avez-vous pu ? Aliénor... Ils vous faisaient confiance... Ils vous faisaient confiance...

Lombard, sous leurs yeux, sembla sombrer dans une folie de laquelle il ne ressortirait probablement jamais. Aliénor, quant à elle, pleurait toutes les larmes de son corps. Elle se sentait anéantie de l'intérieur, coupable jusqu'au bout. Elle avait commis des actes ignobles, et tout ce qui s'était passé était entièrement de sa faute. Lorsque Corbeau la lâcha, elle s'effondra à son tour, et se mit à sangloter, implorant le pardon des âmes des victimes de cette nuit sanglante.

Ald'ar pénétra à ce moment dans la pièce, et lui aussi parut frappé par l'horreur de la situation. Mais il était un militaire, et il était surtout moins impressionnable. Et pourtant, la chose ne lui plaisait pas particulièrement, c'était évident. Son regard se porta sur la scène barbare, avant de glisser vers ceux qu'il pouvait logiquement considérer comme les auteurs de ce crime ignoble. Puis il remarqua le corps de Toma, qui gisait par terre dans une flaque de sang. Cela faisait bien trop de morts inutiles, en trop peu de temps. Cédant à la colère la plus noire, Ald'ar ordonna à tout le monde de quitter la pièce. Il ne pouvait pas vraiment porter de représailles, car le Boucher ne s'était pas comporté comme un traître. Et même si le cadavre de Toma gisait à ses pieds, seul le témoignage de Corbeau pouvait faire la différence. Un témoignage qui n'incriminerait sans doute pas l'artiste, et qui condamnerait probablement le défunt. Comprenant probablement qu'il ne gagnerait rien du tout à essayer d'incriminer celui qu'il tenait - à juste titre - pour responsable de ce crime horrible, il se contenta donc de les chasser. Peut-être voulait-il s'isoler pour laisser s'exprimer le dégoût qu'il éprouvait visiblement. A moins qu'il ne désirât honorer seul la mémoire de Toma, un brave guerrier qui n'aurait pas dû périr en cette triste soirée.

Corbeau garda le silence, contrastant avec la fureur du Bras de Fer par la sérénité qui semblait l'habiter. Il s'inclina légèrement, comme en signe d'obéissance, et alla chercher une des bûches qui n'était pas totalement consumée dans l'âtre. Elle rougeoyait comme un Balrog, démon de flammes de l'ancien temps, et semblait vivre et respirer à l'instar de tout être vivant. L'elfe s'approcha d'Aldar, et lui tendit précautionneusement la torche improvisée, en prenant garde de ne pas se brûler. D'une voix posée, il lâcha :

- Je pense que c'est à vous de procéder... C'est vous le chef, après tout.

Le sourire de l'elfe fleurit sur son visage pâle, alors qu'il s'éloignait en compagnie du Boucher et d'Aliénor. Pendant cet échange, la jeune femme avait retrouvé une contenance. Elle avait encore la nausée, mais elle pouvait désormais surmonter cette impression de dégoût. Du moins tant qu'elle ne posait pas le regard sur la scène atroce. Et de fait, comme elle était la seule personne à ne pas prendre part à l'échange, elle fut la seule à repérer une présence supplémentaire dans la pièce. Derrière la porte qui menait à la cave, très légèrement entrouverte, se trouvait de toute évidence un homme qui observait attentivement la situation. Elle n'aurait su dire de qui il s'agissait, car elle ne voyait de lui que ses yeux perçants. Toutefois, lorsqu'il croisa son regard, elle lui fit un très léger signe de tête comme pour lui faire comprendre qu'il n'avait rien à craindre d'elle. Elle regarda brièvement Corbeau, qui paraissait n'avoir rien remarqué, puis revint à l'inconnu. Elle ne connaissait pas son identité, mais étrangement il lui semblait que c'était son devoir de le protéger. Trop de sang avait coulé cette nuit. La mort de la famille de Lombard, aussi cruelle que gratuite, ainsi que l'assassinat de Toma... C'étaient tellement de détails macabres qui transformaient une guerre en massacre, qui faisaient que l'on débordait du cadre de l'affrontement noble pour rentrer dans celui de la violence la plus infâme. Et Aliénor, bien qu'elle le reconnût avec une amertume immense, avait participé à cela. Elle avait même eu un rôle décisif. De fait, si elle parvenait à protéger cet individu, elle se disait qu'elle n'était peut-être pas totalement perdue. Il y avait peut-être encore une chance pour elle de pouvoir se regarder en face à nouveau. Elle pourrait se dire qu'elle avait été contrainte et forcée, et que malgré tout, elle avait réussi à épargner un innocent.

Lorsque Corbeau lui saisit le bras, et la releva avec une force surprenante pour quelqu'un apparemment aussi frêle, elle ne résista pas, et décrocha son regard de l'inconnu. Elle ne souhaitait pas le trahir malgré elle. Corbeau emboîta le pas au Boucher, alors qu'ils quittaient la pièce pour se retrouver devant la maison. Le front s'était déplacé, et seuls les nombreux cadavres de soldats valdolins témoignaient de leur incroyable détermination à protéger la demeure de leur roi. Mais beaucoup avaient dû voir celui-ci être confronté en duel au Bras de Fer. Combien, en ne le voyant pas ressortir, avaient acquis la certitude qu'il venait d'être tué ? Et parmi ceux-là, combien avaient senti une soudaine fatigue se saisir de leurs bras maintenant que leur chef n'était plus ? Les capitaines avaient probablement ordonné le repli, et c'était probablement dans le plus grand désordre que les défenseurs avaient battu en retraite, pour se regrouper un peu plus loin. Les soldats de l'Ordre avaient dû pousser leur avantage, traquant inlassablement tous ceux qui essayaient de résister encore. Les corps étaient étendus face contre terre, et une longue ligne rouge barrait leur dos. Fauchés alors qu'ils tentaient de rejoindre un abri sûr, ils n'avaient même pas pu voir le visage de leur bourreau, et ils ne sauraient jamais comment leur village avait fini. Une immense tristesse s'empara du cœur d'Aliénor, à la vue de tous ces corps, à la pensée de toutes ces vies anéanties. Elle sentit des larmes couler le long de ses joues, et elle s'éloigna de quelques pas pour pleurer en silence, et prier pour le salut de l'âme de ces malheureux.

Corbeau l'observa avec un sourire, avant de se tourner vers le Boucher :

- Elle est très sensible, vous savez... Selon moi, c'est à la fois une qualité et une faiblesse. Tout dépend des circonstances. Mais elle cache une grande force de caractère, sous ses airs précieux. Si je lui laissais la moindre marge de manœuvre, elle tenterait de me nuire. Je m'en rends compte maintenant. Et pourtant, je ne peux pas m'empêcher de l'apprécier, cette petite. Selon vous, est-ce là une force ou une faiblesse ?

La question était tout à fait sincère et en même temps un peu saugrenue. Tenir une conversation mondaine en plein milieu d'un champ de bataille où s'amoncelaient les cadavres d'ennemis vaincus... C'était une drôle d'idée. Et pourtant, quand on regardait Corbeau et le Boucher, on ne pouvait pas s'empêcher de trouver que tout cela leur allait parfaitement bien.

______

HRP : Enfin posté ! Désolé du retard, j'essaierai de poster plus régulièrement maintenant que je commence à prendre le rythme.


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Mardil
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Cette soirée était décidemment au-delà de toutes ses espérances. Il ne pensait pas qu’il avait déjà vécu des moments aussi forts auparavant. Il ne pouvait détacher son regard des deux spectateurs incrédules. Il passait de la douleur, quasiment physique, d’Aliénor à l’exultation de corbeau et il lui semblait que les émotions ressentis par le maître et sa servante transcendaient un peu plus son œuvre.

Aliénor était toujours au sol, révulsée et anéantie par ce qu’elle avait vu. Le Boucher savait bien qu’un tel spectacle serait une punition plus que suffisante pour elle mais il n’avait pas imaginé à quel point il se sentirait satisfait devant le chagrin de la jeune femme. Ce sentiment était décuplé par l’admiration de Corbeau. Admiration pour le spectacle en lui-même mais également pour l’effet que celui-ci avait sur son esclave. Les louanges que lui portait l’elfe le laissèrent sans voix mais il n’avait pas besoin de dire quoi que ce soit. La lueur de contentement dans ses yeux était suffisamment éloquente. Encore plus que la réaction d’Aliénor, la fierté que le Neleg ressentait à son encontre mettait le comble à sa joie.

Mais alors qu’il s’apprêtait à répondre à son mentor, la porte explosa et un homme armé s’étala sur le sol. Et dire que le khandéen pensait que cette soirée ne pouvait être plus belle. Car ce n’était pas n’importe qui qui venait de s’écraser à terre mais nul autre que le pseudo roi de Valdol. Il se releva prestement et s’avança vers Corbeau mais celui-ci retourna la situation avec une habileté qui frôlait la perfection. La réaction de l’homme devant ce qu’il restait de sa famille était son véritable chef d’œuvre. Même si les autres personnes qui avaient été témoins du spectacle ne l’oublierait jamais (à part ce brave Toma qui n’avait guère eu le temps de se souvenir de quoi que ce soit) et même si leurs sentiments respectifs (le dégoût et la culpabilité ou l’admiration et la fierté) resteraient longtemps intacts, rien ne vaudrait jamais l’expression de désarroi total de Lombard. La lueur de folie qui venait de se peindre sur ses traits ne disparaitrait jamais. Il s’enfoncerait toujours plus loin dans cette dernière sans aucun espoir de rédemption.

Mais Corbeau n’en avait pas fini avec la punition qu’il comptait infliger à sa servante. La culpabilité qu’elle ressentait déjà n’était rien face au regard du père de famille qu’elle avait trahi. Pourrait-elle se pardonner un jour le rôle qu’elle avait joué dans la fin de sa famille ? Rien n’était moins sûr et le meurtrier se délectait de ses sanglots presque autant que l’elfe devait le faire. Décidemment il avait l’art de saisir toute opportunité afin de torturer un peu plus la jeune femme. Le Boucher était admiratif devant les capacités du Neleg. Cette faculté qu’il avait de mettre à nu les sentiments des gens grâce à seulement quelques mots était du pur génie.

C’est alors que le bras de fer fît son entrée et mît fin à la fête. Il n’était pas idiot (enfin dans ses bons jours tout du moins) et il comprit rapidement qui était le responsable de cette mise en scène. Le Boucher savait bien que le lefnui n’appréciait guère son œuvre (ce qui ne le dérangeait pas, le regard d’Ald’aar ne pouvait que diminuer un tel chef d’œuvre) mais il n’avait aucun motif légal pour blâmer le mercenaire. Il tenta de demeurer imperturbable, ce qu’il ne réussit à faire qu’en partie, surtout lorsque son regard tomba sur le cadavre de Toma. Néanmoins il ne fît pas un geste vers le khandéen. Il devait savoir qu’il ne pouvait rien prouver et que la parole d’un Neleg avait infiniment plus de valeur que la sienne. Il se contenta d’une remarque acide et leur ordonna de quitter la salle.

Ils se dirigèrent alors vers l’extérieur et lorsque Corbeau releva Aliénor, le Boucher remarqua que son attitude avait changé. Elle ne semblait plus anéantie mais presque effrayée. Le mercenaire s’interrogea brièvement sur ce point mais il ne voyait pas ce qui pouvait justifier un tel changement de comportement. C’est alors que l’elfe décida d’entamer la conversation et le mercenaire oublia ses interrogations.

Le Boucher se demanda rapidement si la question posée par le Neleg était ironique ou de la pure rhétorique mais il finit par comprendre qu’il était sincère. Le khandéen ne pensait pas que l’elfe appréciait la jeune femme mais qu’il appréciait ce qu’il lui faisait subir. Après tout, cela faisait-il vraiment une différence ?

- J’aurais eu tendance à dire que tout attachement est une faiblesse. Néanmoins si vous vous désintéressiez totalement du sort de cette créature, alors il vous serait impossible de prendre du plaisir avec elle. Dans l’absolu ce n’est donc pas une mauvaise chose.

Il laissa son regard se poser sur Aliénor, bien conscient que le fait qu’il parle d’elle comme une vulgaire marchandise ne faisait que l’humilier davantage.

- Par contre, la laisser devenir une menace est une porte à ne pas franchir. Tout danger potentiel doit soit être éliminé… (il laissa la menace planer dans l’air) soit contrôlé. Et je pense que les événements de ce soir lui ont bien fait comprendre ce qu’il en coûte d’essayer de se dresser contre vous.

Il se tourna vers elle et lui adressa la parole sur un ton presque amical :

- N’ai-je pas raison, Aliénor ?

Du coin de l’œil il avisa le bras de fer qui sortait de la demeure de Lombard. Il s’agissait là d’un danger potentiel bien plus important qu’il serait peut être amené à devoir régler rapidement. Mais dans l’immédiat il préférait concentrer son attention sur la jeune femme et étudier sa réaction.
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Learamn
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Learamn

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Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 EmptyDim 6 Oct 2013 - 16:26

L'évidence était établie Valdol était prise , les quelques combattants de Valdol encore en vie organisait la fuite des derniers villageois ayant survécu au massacre de l’Ordre. Les hommes du capitaine Brand étaient occupés à anéantir la toute dernière poche de résistants. Ceux ci se terraient derrière un rempart de fortune et criblaient de flèches les membres de l’Ordre quand ceux-ci s’approchaient un peu trop .Ils avaient eu l’intelligence de se protéger des tous les côtés , cela les permettraient sûrement de tenir un peu plus longtemps. Brand en fin tacticien imagine un redoutable plan d’attaque , il plaça deux hommes au nord ,  deux autres au sud et encore deux à l’ouest ; ceux-ci avaient pour mission d’asticoter les Valdolins avec l’aide de flèches ou d’arbalètes , ainsi les défenseurs étaient distraits et délaissaient un peu le flanc est , celui où Brand rassembla le reste de ses hommes pour une ultime charge. Tout se passa si vite , en quelques minutes il ne restait des soldats valdolins qu’un tas de corps démembrés et mutilés.
De son oeil valide le capitaine à la peau sombre scruta les environs qui étaient on ne peut plus silencieuse , une sourire terrifiant se forma alors sur son visage : ils avaient gagnés.

Pour le Bras de Fer les chosses étaient un peu plus délicates.
Bien heureusement, , ils acceptèrent tous de sortir de cette maison de malheur , le Nordiste s’empara de la torche improvisée que lui tendait Corbeau sans aucun remerciement et d’une manière quasiment experte et sans bavure il provoqua un incendie conséquent. Il faut dire qu’enflammer cette maison ne représentait pas grand chose pour un homme ayant incendier les écuries de Fondcombe.Il observa une dernière fois l’odieuse table sûrement  dressée par le Boucher bien qu’il ne pouvait amener des preuves , puis le cadavre de Toma avant de se diriger vers la sortie tout en essuyant la suie mélangée au sang et à la sueur qu’il y avait sur son visage. Le Bras de Fer était épuisé ce combat n’avait que trop duré et il devait faire appel à ses dernière ressource pour garder la tête haute. Il n’avait plus vingt ans. Il ne remarqua pas la sombre silhouette qui s’était également faufilé hors de la demeure de Lombard après lui.  Cette demeure débouchait d’ailleurs sur la place centrale du village où un spectacle bien intrigant l’y attendait. Au centre se trouvait Lombard , affalé sur le sol complètement hagard et inexpressif , le choc avait sûrement eu raison de son esprit. Non loin se tenait Corbeau et le Boucher en pleine discussion , Aliénor n’était pas loin d’eux , Validna non plus d’ailleurs. Sur son cheval elfique , elle était à quelques mètre de Corbeau et observait les alentours d’un air inquisiteur un peu comme une sentinelle ou un garde rapproché. Les troupes d’Ald’ar ou plutôt ce qu’il en restait s’étaient regroupés non loin , ils s’occupaient de leur blessure et se désaltérait , il y avait Bornin , Elrohir et Oropher. Cartos et Toma étant tombés durant la bataille. Tels des ombres les Suppôts de la Mort , toujours sur leurs chevaux formait un cercle à l’arrière plan et entouraient toute la place . Un peu comme les limites d’une arène . Seul Brand se tenait un peu devant les autres , il cria à l’adresse d’Ald’ar:

-La ville est prise mon ami!
-Bien
,grogna le chef de l’expédition.

Ce dernier avança péniblement vers le pseudo-roi de Valdol. Celui-ci recroquevillé sur lui-même le fixa alors d’un regard vide et terrifiant. Même le solide Lefnui en  eut des frissons . Ce qu’il se trouvait devant lui n’était plus un homme mais un fantôme . Ald’ar ressentait un peu de pitié pour son ennemi à cause de ce qu’on avait fait à sa famille. Il fallait être un vrai monstre pour faire ce qui avait été fait.

-Je vous avais prévenu Lombard , votre village est en cendre . Mais la punition n’a que trop duré il est temps de vous libérer. Que le Roi de Valdol repose en paix.

D’un geste puissant le Bras de Fer abattit sa lame sur la nuque de Lombard qui ne bougea pas et le décapita d’un coup . Sa tête roula sur quelques mètres pendant que son cors s’écroulait au sol dans un bruit étouffé par les habits fournis du défunt. C’était fini , le royaume de Valdol n’était plus. De longues secondes passèrent alors sans que personne ne réagit sans que personne n’osât rompre le silence de glace qui régnait. Ald’ar prit alors la parole d’une voix tremblante mais puissante
-Combattants de l’Ordre ! Valdol est tombée et notre mission s’achève.

Il n’y eut ni acclamations ni cris de joie ni même de simple geste pouvant traduire un certain soulagement. Personne ne bougeait. C’est alors qu’en scrutant les alentours qu’Ald’ar se rendit compte que quelque chose ne tournait pas rond . Il avait beau regarder il ne le voyait pas. Où était-il passé? Il murmura d’abord pour lui même

-Où est-il?

Puis il cria d’une voix puissante

-Où est-il ? Où est Nunne?

Il n’y eut nulle réponse . Alors d’un pas rapide il s’approcha du groupe composé par Corbeau , le Boucher et Aliénor. Il savait pertinemment qu’au moins un de ses trois là le savait ou y était pour quelque chose. Il reposa une nouvelle fois sa question mais ne laissa à personne le temps de répondre , il saisit Aliénor à la gorge . Il savait qu’elle était la mieux placée des trois pour le savoir à cause de sa proximité avec Nunne et il savait qu’elle ne parlerait pas à moins de la brutaliser.
-Où est-il? Ne mens pas ? Je sais que tu le sais!

Mais ce ne fut pas  la personne à laquelle il s’attendait qui lui répondit

"Il a fait son choix,  Ald’ar Omenuir! Il choisi de cesser de semer la terreur et le chaos sur son passage. Il a cessé d’être aveuglé par de beaux discours remplis de mensonges. Il est parti car c’est un homme bon. A présent lâchez Aliénor Valdoré ou subissez mon courroux!

Ald’ar se retourna , il ne sut exatement comment il était arrivé là mais au centre de la place se tenait Halmun , le chef du conseil des Anciens d’Echtebourg et il tenait une longue et magnifique épée dans sa main. Ald’ar , surpris,  lâcha Aliénor. Le regard bleu  électrique du sage humain délaissa alors le Nordiste pour se poser sur Corbeau.

-Dès que je t’ai vu je me suis souvenu de toi .Après tout comment peut-on oublier celui qui vous a sauvé d’une mort certaine après la mort de ses parents et suis vous a recueilli sous son aile? Comment peut on oublier celui qui a voulu faire de  moi son disciple? Comment oublier celui qui a voulu faire de moi un monstre? Comment oublier celui qui m’avait trompé? Comment oublié celui à cause duquel j’ai failli me suicider ? Comment oublier ma fuite de chez celui qui m’avait donné de fausses conceptions du monde? Comment t’oublier: Corbeau!


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Ryad Assad
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Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 EmptyMer 16 Oct 2013 - 0:40
Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 Edonia10

La paisible cité de Valdol était enfin redevenue calme après des heures de combat, ce qui ne pouvait signifier qu'une chose : que la victoire était acquise pour un camp ou pour l'autre. Corbeau, qui avait eu l'occasion de parcourir des yeux le champ de bataille alors qu'il se déplaçait sur les toits, savait pertinemment que les hommes de Brand n'avaient pas pu concéder la défaite. Ils s'étaient enfoncés si profondément dans les lignes ennemies qu'aucun officier n'aurait pu réorganiser les soldats, et les faire agir de manière cohérente. Probablement que toute résistance avait été écrasée méthodiquement, piétinée par les sabots des chevaux, découpée par les lames acérées des guerriers en livrée noire et blanche. La satisfaction du devoir accomplit se peignit sur ses traits sans qu'il fît rien pour l'en faire disparaître. A dire vrai, il était assez content de lui, et voir la ville en ruines, écouter le crépitement des flammes qui dévoraient peu à peu les bâtiments... Tout cela lui procurait un sentiment d'apaisement qui lui était fort agréable. Il se tourna alors vers le Boucher, et lui adressa un sourire tranquille alors qu'il asticotait Aliénor.

La jeune femme, terrorisée par la soirée cauchemardesque qu'elle venait de vivre, subissait les paroles du mercenaire comme une véritable agression. Si elle avait pu se dissimuler derrière ses mains et pleurer toutes les larmes de son corps, probablement qu'elle l'aurait fait. Mais elle ne le pouvait pas. Ordinairement, elle lui aurait sans doute jeté un regard assassin, un regard noir suffisamment chargé de reproches et de dégoût pour lui faire comprendre à quel point il la révulsait. A quel point ils la révulsaient tous.  Le Khandéen, avec sa mise en scène morbide, qui se complaisait dans le sang et dans la brutalité sauvage ; Corbeau, et son air faussement raffiné, qui en réalité n'était qu'un sadique adepte de la torture ; Ald'ar et ses nobles idéaux qui en réalité était au même plan que les meurtriers les plus abjects. Tous étaient indignes de confiance, et tous exerçaient sur elle une pression constante pour réussir à la faire craquer. Le Khandéen par l'horreur, Ald'ar par la terreur, et Corbeau par l'épouvante. Mais lui répondre de cette manière, elle ne le pouvait pas non plus. Elle devait encore une fois se contenter de baisser honteusement la tête, de détourner le regard. C'était ce qu'elle faisait de mieux. Détourner les yeux du massacre qui s'était commis sous ses yeux. Détourner le regard de la famille de Lombard atrocement mutilée par sa faute. Détourner le regard de roi majestueux transformé en un père de famille anéanti, qui avait su voir en elle la coupable de ces exactions effroyables.

Ce fut Corbeau qui répondit pour elle, non sans éclater d'un rire joyeux qui tranchait affreusement avec l'atmosphère lugubre de la cité. Il posa une main tranquille sur l'épaule de la jeune femme, et répondit en souriant :

- Je crois qu'elle a bien compris, désormais. Votre petite démonstration lui a sans doute montré le prix de la trahison. Sang et ruine, c'est tout ce que l'on récolte. Sans oublier les cendres...

Il faisait bien entendu référence à la maison de Lombard, qui était en train de brûler de l'intérieur, et qui dégageait une odeur âcre de bois et de chair calcinée. Tous s'éloignèrent quelque peu, car la chaleur deviendrait bientôt insupportable auprès du brasier qu'allait devenir cette belle maison. L'elfe reprit, toujours à l'attention du Boucher :

- Vous avez raison, cela dit. L'important, c'est de toujours garder le contrôle. Les émotions servent à prendre du plaisir, mais il faut savoir les museler pour s'éviter bien des tourments. Si Aliénor me déplaisait encore une fois, je n'aurais pas de scrupules à la tuer...

L'intéressée frissonna perceptiblement sous sa main toujours posée sur son épaule, et il s'en délecta perceptiblement. Son sourire s'élargit, et il continua :

- Mais pour le moment, je consens à tolérer ses erreurs. J'espère toutefois qu'elle comprendra que cet écart était très grave. La prochaine tentative séditieuse de sa part sera la dernière.

Corbeau ne pouvait pas être plus clair, et Aliénor à ses côtés semblait rapetisser à mesure qu'il parlait. C'était comme s'il l'enfonçait dans le sol, la broyait sous sa botte à chaque mot, lui faisant comprendre à quel point elle n'était rien pour lui. Il parlait d'elle comme si elle n'existait pas, comme si elle n'était qu'un vulgaire objet dont il pouvait se séparer s'il était défectueux. Il lui rappelait cruellement quelle place était la sienne, et cela semblait beaucoup l'amuser. Ses mots étaient aussi douloureux que des coups de poignards, et beaucoup moins mortels... Cela faisait durer le plaisir.

Ald'ar sortit à ce moment de la demeure, précédé par le Roi de Valdol qui semblait hagard, perdu, et incapable de trouver quoi faire devant le carnage et la fin de sa cité. Dans le même temps, les combattants de l'Ordre se rassemblaient sur la place centrale, autour de leur chef. Validna, montée sur son superbe cheval elfique, fut parmi les premières à arriver. Elle paraissait égratignée en plusieurs endroits, probablement blessée par quelques lames audacieuses et chanceuses qui avaient su se frayer un chemin au travers de sa garde parfaite. Mais puisqu'elle était encore en vie, c'était que ses agresseurs bien mal inspirés avaient payé de leur vie cet affront, et ils demeuraient sans aucun doute étendus face contre terre, au milieu de leurs frères qui avaient préféré sacrifier inutilement leur vie plutôt que de fuir tant qu'ils le pouvaient encore. Les autres combattants s'étaient aussi approchés. Tous semblaient éreintés, et ils étaient occupés à soigner leurs blessures, à panser leurs plaies, dans un silence absolu. Ce fut Brand qui éleva la voix pour avertir que la ville était enfin tombée, et totalement sous contrôle.

Le chef de l'expédition ne montra aucun signe de contentement. De toute évidence, il considérait que tout n'était pas encore réglé. Il s'approcha d'un pas pesant vers Lombard, toujours agenouillé, et lui trancha prestement la tête. Aliénor, qui avait longtemps pensé qu'il allait lui laisser la vie sauve, se mordit l'intérieur des joues pour ne pas hurler devant ce nouveau meurtre, parfaitement gratuit. Etait-il nécessaire d'ôter la vie à cet homme qui avait déjà tout perdu ? On pourrait toujours lui expliquer que c'était lui rendre service, que cela lui permettrait de reposer avec sa femme et ses enfants, cela ne l'empêcherait pas de penser qu'on avait tué un homme désarmé. Après les combats qui avaient ravagé la cité, était-il vraiment nécessaire de tuer une dernière fois quand il était possible de l'empêcher ? Ald'ar serait peut-être remonté dans son estime s'il avait su retenir son bras au moment fatidique. Désormais qu'il l'avait abattu, il avait aussi détruit ses chances de représenter un jour autre chose qu'un monstre aux yeux d'Aliénor. Après avoir ainsi mis fin aux jours du Roi de Valdol, le Lefnui retrouva son statut de chef de guerre, et ce fut d'une voix puissante qu'il annonça à ses compagnons que la cité était prise, que tout était terminé. La plupart était blessé, beaucoup étaient exténués, tous avaient perdu des compagnons de valeur dans les combats. Ils auraient normalement dû soupirer de soulagement, voire même crier de joie. Mais au lieu des effusions auxquelles s'attendait Aliénor, il n'y eut rien qu'un grand silence, d'une profondeur infinie, dans laquelle elle parut se noyer. Il semblait que le poids de tout ce qui venait de se passer s'abattait sur ses épaules, à mesure que les autres combattants se déchargeaient de tous ces mauvais souvenirs. Ils étaient des combattants, formés pour tuer. Leur seule porte de sortie s'ils voulaient garder leur esprit intact était d'oublier leurs actions les plus horribles, pour ne pas être hantés par elles. Mais la jeune femme, de son côté, n'était pas préparée à tout cela, et elle absorbait bien malgré elle, supportait le poids de toutes ces culpabilités qui ne cherchaient qu'à s'abattre sur quelqu'un. Ecrasée par ces émotions trop vives, elle se serait effondrée si Ald'ar ne s'était alors mis à crier après Nunne. Elle leva la tête, à l'instar de tous les guerriers de l'Ordre, puis recula prestement quand l'homme s'approcha d'elle avec une lueur de folie dans le regard. Il tendit sa main avec une vitesse prodigieuse, et referma ses doigts autour de son cou comme les griffes d'un faucon sur une petite souris. Le cri qu'elle voulut pousser fut étouffer dans sa gorge, et elle se contenta simplement de gémir, alors que des larmes s'agglutinaient dans ses yeux.

Corbeau, d'abord étonné par cet accès de colère, voulut intervenir paisiblement pour empêcher Ald'ar de faire du mal à sa chose. Aliénor avait été incorrecte, mais il estimait l'avoir suffisamment punie. Elle ne méritait plus vraiment d'être violentée, car cela risquait d'être contre-productif. L'elfe cherchait toujours l'équilibre le plus juste, selon ses propres critères, et il ne saurait tolérer un trop plein de violence qui pouvait rendre son esclave inutile. Mais avant qu'il eût eu le temps de dire ou de faire quoi que ce fût, une voix puissante s'imposa à eux tous, rompant le silence brutalement. Les guerriers de l'OCF portèrent immédiatement la main à leurs armes, craignant une nouvelle attaque. Ald'ar lui-même lâcha Aliénor, et se retourna vers cette voix qu'il connaissait bien. La menace ne lui avait pas échappée, mais il semblait que c'était la surprise qui dominait parmi ses émotions, alors qu'il posait les yeux sur Halmun d'Echtebourg. Ce dernier, armé, se désintéressa du nordiste, et s'adressa alors à Corbeau. L'elfe, qui d'ordinaire souriait toujours, et qui semblait prendre les événements les plus graves avec une désinvolture rare, paraissait sans réaction. Son visage de marbre était figé dans une expression indéchiffrable, et les mots que lui crachait Halmun au visage paraissaient ne pas l'atteindre, comme s'ils glissaient sur sa peau pâle. Un silence pesant tomba sur la ville, finalement brisé par une profonde inspiration que prit Corbeau :

- Je ne vous connais pas...

Le sourire de l'elfe revint éclairer son visage, alors qu'il poursuivait :

- J'ai connu un jeune homme à l'esprit ouvert, et qui était en paix avec lui-même. Vous n'êtes qu'un menteur... Mais le pire, c'est que vous ne mentez qu'à votre propre nature. Vous êtes un "monstre" comme vous dites, et vous savez que j'ai raison.

Corbeau haussa les épaules, comme s'il était désolé de ce qu'il allait dire :

- J'ai décelé votre potentiel, mais vous avez été trop faible pour l'exprimer. Désormais, vous n'êtes qu'un champ de ruines qui peine à se reconstruire... autant dire rien. Imaginez qu'il vous aura fallu des dizaines d'années avant de trouver le courage de venir à moi l'arme à la main. Et vous pensez sérieusement que je vais vous affronter ?

Cette fois, l'elfe éclata franchement de rire. Il ne se souciait plus vraiment des gens autour de lui, à l'exception d'Halmun et d'un second être. Reculant progressivement, il posa sa main sur l'épaule du Boucher, et poursuivit à voix haute :

- Je vous donne une chance... Fuyez tant que vous le pouvez encore. Si vous refusez, alors vous périrez de la main de ceux qui sont prêts à laisser parler leur vraie nature. Et vous seriez surpris de voir à quel point mon ami ici présent est créatif...


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Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 EmptyJeu 17 Oct 2013 - 16:53
Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 Lammat10


Ce n'était vraiment pas comme Lammâth l'espérait. Le puissant guerrier avait certes jubilait lors des premiers jours, il avait contemplé Imladris à la place même où Elrond de Fondcombe se tenait... Il était le maitre enfin. Il dormait dans les draps de soie de son ancien mentor. Mais l'elfe millénaire ne dormait jamais , il ne trouvait nullement le sommeil, tiraillé par des visions funestes de sa propre mort , d'Ariel. Encore un tour de ce satané Elrond.

Ainsi Lammath déambulait dans les luxueux couloirs l'âme en peine. Incapable de commander aux troupes. On disait même qu'il parlait tout seul. C'était peine perdue, l'elfe était devenu fou à lier.

Mais les jumeaux elfes Dagion et Thorontur étaient inquiets. eux profitaient des largesses d'Imladris, vin , objets luxueux, les guerriers elfes perfides maintenaient un semblant d'ordre dans les troupes avec la terreur qu'ils aimaient tant distiller. Mais ils étaient infâmes mais point bêtes et les princes elfes reviendront reprendre Imladris et il fallait être prêts à recevoir ces minables. Mais sans Lammath comment faire?.

De plus l'arrivée de Corbeau déplaisait aux jumeaux, leur autorité était sapée un peu plus. mais Lammath ne réagissait toujours pas.

Profitant du sac des village environnants, les jumeaux guerriers décidèrent de convaincre leur chef de reprendre du poil de la bête? Ils étaient dans les appartements d'Elrond. Ils essayèrent tous les arguments . Rien à faire . Il tentèrent d'en appeler aux souvenir de sa bien aimée. mais le sujet était compliqué, le meurtre transperçait des yeux de lammath. Trop dangereux il risquait de les tuer en un instant.

Ils allaient laisser tomber lorsqu'ils prononcèrent le nom du Corbeau. Comme piqué par une abeille, Lammath se leva de son siège. Il hurla

"Quoi !! Cette ordure"

Les deux elfes se regardèrent surpris. Lammath ceignit son épée revêtit son armure de mithril et se dirigea vers les écurie , il ordonna à dix de ces hommes de le suivre ainsi que les jumeaux.

Lammath était de retour.

La troupe arriva à Valdol juste à l'instant où Halmun menaçait ses hiommes. Ils arrivèrent sur la place au galop. Tous se retournèrent vers eux.

Lammath descendit de sa monture avant même l'arrêt de celle-ci. Il se dirigea vers Corbeau. L 'elfe ne voyait aucunement ce qui se passait, la pression ambiante...
Les jumeaux plus calmes descendirent de leurs chevaux à leur tour . Eux comprirent que quelque chose se tramait mais ils arboraient des sourires sybillins, ils attendaient

Lamamth prit Corbeau par le col

"Que fais tu ici ? C'est moi le chef !! Je te somme de t'expliquer ou je vais te tuer !!"


Comprenant enfin un peu la situation, le regard de Lammath tomba sur l'homme avec son épée

Le neleg dit juste

"C'est qui ce guignol ??"

Une situation bien étrange.





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Mardil
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Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 EmptyVen 25 Oct 2013 - 13:33
Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 20100910

Il était évident qu’Aliénor ne poserait plus de problème à son maître dans l’immédiat. Elle semblait totalement brisée et les menaces à peine voilées de Corbeau la réduisirent un peu plus au silence. Alors que le Boucher se demandait ce qui allait suivre à présent que la ville était tombée, Ald’ar sortit de la demeure (ou ce qu’il en restait) de Lombard et se dirigea vers le centre de la place.

La fin de l’ancien maître des lieux fût rapide. De toute façon ce dernier était déjà mort quelques minutes auparavant. Alors qu’il regardait le sang de l’ancien roi de Valdol imbiber la terre, le mercenaire ne savait que penser de cette exécution. Il aurait aimé pouvoir être témoin de la dégradation de Lombard et il pensait que le lefnui lui avait donné une fin bien trop brève. Cependant, l’homme était déjà brisé et du coup avait perdu beaucoup de sa valeur. A force d’observer le travail de Corbeau avec Aliénor il avait compris à quel point il était nécessaire de garder une infime once d’espoir, une maigre volonté de rébellion ou ne serait ce qu’une trace de contestation. Ainsi le plaisir de sans cesse ramener ses prétentions au néant ne s’amenuisait pas aussi rapidement.

Il fût tiré de ses pensées par la soudaine crise de rage du Bras de fer qui venait de remarquer la disparition de son second. Il était vrai que le khandéen n’avait pas eu une pensée pour le suderon depuis un moment. Il s’apercevait maintenant à quel point l’absence de ce dernier était incongru. Puis il repensa au comportement du jeune homme ces derniers jours et se dit que ce n’était finalement pas si incongru que ça en avait l’air. Avec justesse, Ald’ar se rapprocha de la jeune femme. Elle était sûrement la seule à savoir où Nunne était parti. Le mercenaire ne suivait la scène que du coin de l’œil.

Premièrement car la disparition de Nunne laissait le lefnui plus seul que jamais. Il ne lui restait aucun fidèle désormais et il ne représentait plus qu’une menace très limitée. Le Boucher ne pensait plus qu’un quelconque danger puisse venir du nordiste. Corbeau et ses fidèles étaient désormais vainqueurs, cela ne faisait aucun doute. Validna se tenait d’ailleurs non loin d’eux, prête à intervenir si qui que ce soit s’en prenait à son idole.

Mais l’autre raison du soudain désintérêt du mercenaire pour ce qui se passait juste à côté de lui était la présence d’une ombre qui s’élançait dans leur direction. Dès que le vieil homme pénétra dans la lumière, le Boucher reconnût à qui ils avaient affaire. Mais il n’eût pas le temps d’ouvrir la bouche car Halmun avait déjà pris la parole. Un silence de mort accueilli ses paroles, tant son intervention était inattendue.

La réponse de Corbeau, cinglante, ne se fît pas attendre. Ainsi donc cet homme avait eu la chance de se voir offrir le savoir du Neleg et avait refusé une telle offre. Un mépris instinctif se dessina sur le visage du mercenaire. Quelle pitié qu’il n’ait que « failli » se suicider. Et pour devenir quoi ? Un veil homme, rongé par des remords, et qui pensait sérieusement qu’un être tel que Corbeau allait s’abaisser à l’affronter en duel. Cela était risible et effectivement l’elfe se mit à rire.

Il posa ensuite sa main sur l’épaule du mercenaire et les paroles qu’il prononça remplir celui-ci de fierté. Il allait prendre un malin plaisir à expliquer au vieil homme ce que tourner le dos à Corbeau signifiait. Son regard croisa celui d’Halmun et il ne cilla pas. Il soutenait le regard bleu acier du vieil homme, désormais dépourvu de tout pouvoir aux yeux du mercenaire.
Mais, son attention entièrement dédiée à son futur adversaire, il ne repéra pas à temps la silhouette qui s’avançait d’un pas rapide, presque surnaturel à vrai dire, vers son mentor. Il s’était quelque peu éloigné de Corbeau pour se rapprocher du vieil homme, quelques pas en fait, mais cela fût suffisant pour que l’elfe aux cheveux noirs se glisse entre eux deux et saisisse Corbeau par le col.

Immédiatement, il se tourna vers eux mais il se garda bien de faire un seul geste. Du coin de l’œil il vit aussi que Validna était prête à tout moment à venir en aide à Corbeau. Mais ils avaient tous les deux reconnus l’être qui venait de s’inviter à leur petite réunion même si, dans le cas du mercenaire tout du moins, il ne s’était jamais retrouvé aussi proche de lui. Lammâth avait l’air plus que contrarié de la présence de Corbeau et le Boucher, même s’il aimait l’odeur du sang, savait quand il devait rester à sa place. Car s’il s’en prenait à l’elfe maintenant, c’est son sang à lui qui recouvrirait bientôt la terre déjà détrempée de la ville.

C’est alors que le seigneur elfe se rendit compte de la présence d’Halmun et de la tension qui régnait sur la place de Valdol. Le khandéen risqua un regard autour de lui afin d’évaluer la situation. Entre Corbeau, Lammâth, Ald’ar et Halmun, la situation lui semblait bien compliquée. D’autant que le seigneur elfe n’était pas venu seul et que personne ne pouvait prédire la réaction de Brand et de ses hommes. Il suffisait que n’importe lequel d’entre eux mît le feu aux poudres pour que la situation n’échappe à tout contrôle. Et face à tant de guerriers si redoutables, personne ne pouvait prédire l’issue d’une telle bataille.
Le Boucher resserra son étreinte autour de son épée, se préparant à défendre sa vie si cela s’avérait nécessaire.
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Learamn
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Fondcombe - [Villages environnants] Le sac de Fondcombe. - Page 2 EmptyDim 27 Oct 2013 - 13:27

Décidément le Bras de Fer était loin d’être au bout de ses surprises , d’abord la disparition de Nunne puis l’arrivée impromptue du chef d’Echtebourg avait chamboulé nombre de ses plans. Ald’ar ne se doutait pas que d’ici quelques minutes un nouveau visiteur inattendu s’immiscera dans la ville. Le Lefnui écouta attentivement les paroles du vieil homme avec grand étonnement , ainsi à l’instar du Boucher il avait été lui aussi un jour sous la coupe de Corbeau comme son disciple , mai sil avait fini par fuir dégoûté par l’inhumanité de son maître , la réponse de Corbeau n’en fut que plus cinglante, il menaça Halmun d’ordonner au Boucher de l’abattre . C’est alors que le bruit d’une troupe arrivant au galop qu’Ald’ar ne connaissait que trop bien se fit entendre.
Treize cavaliers lourdement armés se dirigeaient à toute allure vers leur direction. Prêt à contrer l’attaque d’éventuels assaillants le Nordiste mit  sa main sur le pommeau de sa lame mais l’homme qui était en tête de troupe était loin d’être hostile à l’Ordre car ce personnage n’était autre que Lammâth lui-même , l’instigateur de cette mission et le maître de Fondcombe. L’elfe ne semblait pas de très bonne humeur à en juger par son expression , et c’est alors , que sous les yeux ébahis des témoins de la scène il agressa , tel un fauve se saisit de sa proie , Corbeau. Visblement surpris car il ne s’attendait pas à le voir ici Corbeau ne répondit pas tout de suite.
Alors Halmun brisa le silence de glace qui régnait :

-Observez bien “ ce guignol”  car quand vous le reverrez votre fin sera proche membres de l’Ordre. Ainsi l’âge commence enfin à avoir raison de votre lucidité Corbeau , autrefois vous compreniez chacun de mes faits et gestes mais aujourd’hui force est de constater que vous vous fourvoyez. Mon intention n’a jamais été de me confrontez à vous en duel , je ne suis pas fou! Non je suis venu tous vous avertir car jamais on ne frappe sans avoir prévenu. Aujourd’hui vous êtes au sommets de votre gloire , aujourd’hui , Imladris la cité millénaire est entre vos mains , aujourd’hui vous êtes à l’apogée de votre gloire. Mais  vous vous voilez la face , à chaque fois que des êtres n’acceptant pas le fait que chaque créature est égale , chaque que des êtres voulaient en dominer d’autres chaque de tels être se sont levés puis sont tombés . La vérité finit toujours par vaincre. Ne l’avez vous point compris. Demain , ceux qui aujourd’hui vivent dans des palais et mangent de nombreux mets raffinés , ramperont dans la poussière à la recherche de quelque vermisseau à avaler. La roche tarpéienne est proche du capitaine.

Alors il monta sur sa monture et fila à travers un espace négligé par les Suppôts de la Mort qui , surpris par la situation en réagirent pas . Il disparut bientôt à l’horizon. Alors Ald’ar à la vue de Lammâth mit un genou à terre et baissa la tête.

-Monseigneur , la mission que vous m’aviez si généreusement confiée s’est soldée par un succès malgré quelques complications dû à des personnes peut être trop négociatrices ou au contraire trop zélées.

Brand , le capitaine borgne à la peau sombre descendit de sa monture , tout comme ses hommes et ils mirent tous un genou à terre. Ils furent imités par Elrohir , Oropher et Bornin . Validna , qui vénérait bien plus Corbeau que Lammâth , fit , à contrecœur ,une rapide révérence.


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