Le voyage continue !

Isabella réfléchit pendant un moment à l’endroit où elles allaient bien pouvoir aller. Nerwa était fatiguée, en effet elle ne put trouver le sommeil la nuit dernière. Dès qu’elle ferma les yeux, elle revoyait cette femme qui reprochait cette chose horrible à sa mère et qui les contraignait à partir. Isabella sentit des flocons de neige se poser sur  elle, alors qu’elle leva la tête elle vit que cette neige qui tombait devenait de plus en plus abondante. Au vue de ce temps qui ne semblait pas avoir décidé de s’arrêter, Isabella appela sa fille et fit demi-tour pour se rendre à l’écurie d’Edoras où elle acheta un char de voyage ainsi que de la nourriture pour les chevaux. A peine fut-elle sorti de l’écurie qu’elle attela les chevaux au char et pris soin de les couvrir d’une couverture chacun, elle les couvrit de ces couverture qui leur vint de la rencontre avec Dùnda. Enfin elle pu installer Nerwa dans le char de voyage afin qu’elle puisse se reposer. Nerwa fut ravi mais ne se senti pas en sécurité. C’est alors qu’Ivy décida, en passant devant la forge, d’acheter à sa fille sa première épée courte. Une fois qu’elle eu fait cet achat, vint le moment où il fallait donner à sa fille son nouveau bien. A ce moment là elle comprit que sa fille était bel et bien en train de grandir. Ce petit être qui avait, à ses yeux, toujours l’aire aussi fragile devenait lentement une jeune femme. Ivy offrit à sa fille sa première arme et ce ne fut pas sans verser une larme dû au fait que sa fille grandissait trop vite à ses yeux.

Enfin les deux jeunes femmes furent prêtes à partir et cela tomber bien, car à plusieurs reprises, Isabella, vit à nouveau Severia apparaître au bout des routes qu’elles empruntèrent. Se fut donc rapidement, comme pour lui échapper au plus vite, qu’Isabella dirigea le char en direction de la sortie. C’est ainsi qu’une mère et son enfant partirent à contre cœur de l’ancienne capitale du Rohan, dans laquelle elles auraient tant voulu s’installer et vivre paisiblement leurs vies.


Cela faisait maintenant plusieurs heures que le char avançait dans la neige épaisse, ce qui fatigua les chevaux beaucoup plus vite. Ce fut de ce faite qu’Isabella décida de faire plusieurs pause afin de pouvoir permettre aux chevaux de se reposer plus souvent et de moins se fatigués en une seule fois. Isabella s’aperçu alors que les chevaux ralentissaient et elle décida de leur octroyer une pause. Elle les détacha du char et leurs donna la paille, achetés à Edoras avant de partir. Une fois que les chevaux furent nourris, Isabella se retourna vers le char et vit Nerwa sortir la tête du char et la rentrer aussitôt. En effet, ce ne fut certes pas un char de fortune mais il faisait moins froid à l’intérieur. Isabella entra dans le char et mangea avec sa fille quand soudain Nerwa prit la parole :

« Dit maman, trouverons-nous un jour un endroit où personne ne pourra nous chasser ? Un endroit dans lequel nous pourrons nous installer et vivre comme tout le monde. »

Nerwa s’arrêta brusquement de parler et baissa la tête. Quand sa mère souleva délicatement la tête de sa fille à l’aide de index, elle pu voir les larmes se former sur les joues de son enfant. Elle décida de se rapprocher de sa fille et de l’enlacer en lui murmurant à l’oreille :

« Je suis vraiment désolé mon cœur, tu es ma raison de vivre et pourtant je te fais tant souffrir. Ce n’est pas juste que tu paie pour mon passé. Il faut que tout ça cesse. Nous allons trouver un endroit où nous pourrons nous installer et y vivre en paix. »

A ce moment là Isabella sentit qu’une larme perla sur sa joue, mais au moment de bouger son bras, afin d’essuyer cette larme, elle remarqua que sa fille s’était endormie. Elle allongea sa fille dans le char la recouvrit et sortit de celui-ci. Le froid mordant lui paraissait plus si terrible par rapport à la douleur qu’elle avait pu commettre à l’encontre de sa fille. Elle rassembla la paille qui ne fut pas ingérée et rattacha les chevaux au char.

Les secondes passèrent, les minutes disparaissaient et ainsi Isabella avança à nouveaux durant plusieurs heures. Alors qu’elle commença à ressentir le besoin de se reposer elle aperçu l’Onodló, plus connu sous le nom de rivière des Ents. C’est à cet endroit qu’il faut qu’elles commencent à suivre la rivière par la droite. Celle-ci coule parallèlement les montagnes blanches qui mènent à Minas Tirith. Isabella décida que ce serait l’endroit idéal pour installer le campement pour y passer la nuit. Elle ordonna aux chevaux de commencer à ralentir, puis ils s’arrêtèrent pour enfin commencer à déballer le nécessaire afin d’y passer la nuit.

D’un seul coup Nerwa se mit à tressaillir et émis un bruit de surprise. Isabella se retourna et en voyant la forme d’un être s’approche, elle dégaina de suite sa lame et la teint devant elle. Elle se mit à crier :

« Qui êtes-vous et que nous voulez-vous ? »

Ivy fut étonnée de ne pas l’avoir entendu arriver et se montra impatiente en attendant la réponse de cet inconnu.
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Spoiler:

Il ne savait plus depuis combien de temps il chevauchait. Tout ce qu’il savait c’était que son cheval était épuisé et que lui-même n’avait plus guère de forces. Sa douleur à la hanche montait et refluait et s’il regardait il pouvait voir que le bandage de fortune qu’il s’était fait était imbibé de sang. Déor ne savait pas l’heure qu’il était mais il se dit que la nuit n’allait plus tarder à tomber.
S’il ne trouvait pas un endroit pour passer la nuit et s’occuper de cette blessure, il doutait de voir une nouvelle aube de sitôt. Et c’est avec surprise qu’il se dit qu’il ne voulait pas mourir maintenant. Il accueillit cette révélation avec une ironie mal venue. Après tout il n’avait pas volé ce qui lui arrivait.

Quoi qu’il en soit la fuite restait à ses yeux la meilleure option car s’il restait plus longtemps au Rohan, la prochaine fois, il risquait bien d’y passer. Il se dit qu’il faudrait déjà survivre à la blessure actuelle avant de s’inquiéter de la suivante. Malgré tout il continua à avancer, se refusant à s’arrêter de peur que ses poursuivants ne le rattrapent.
Il finit par arriver en vue d’un char attelé dans la neige. Devant celui-ci se tenait une femme, dos à lui. Sa vision n’était pas très claire et il ne distinguait qu’à peine ce qui se trouvait devant lui. Il arriva enfin au niveau de l’attelage et la femme se retourna vivement lorsqu’elle l’entendit. Elle sortit son arme et lui demanda d’une voix forte qui il était. Mais à peine eût-il ouvert la bouche qu’il bascula de son cheval et sombra dans l’inconscience.
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L’eau le cernait de toutes parts. Il avait l’impression de retenir son souffle depuis des heures. Pourtant il savait qu’une minute à peine avait dû s’écouler depuis sa dernière plongée. Mais il ne pouvait remonter à la surface tout de suite. Il ne pouvait pas la laisser là sans rien faire. Le fleuve n’était pas si profond mais il était traître à cet endroit et les courants le ballotaient de gauche à droite.

Puis soudain, alors qu’il croyait ses poumons sur le point d’exploser, il se retrouva à l’air libre. La chaleur était suffocante et le paysage ne ressemblait pas à celui qu’il connaissait et chérissait depuis sa plus tendre enfance. La terre n’était plus que poussière stérile et les rares arbustes étaient chétifs et maladifs. L’air lui-même empestait la cendre et le souffre. Il hurlait à pleins poumons et pourtant nul son ne sortait de sa gorge.

Et c’est alors qu’il le vit. Le jeune homme au teint clair se tenait à quelques pas de lui. Il souriait mais son visage n’avait rien de chaleureux. Et tandis qu’il se rapprochait lentement de lui, il se mit à se décomposer et à pourrir sur place. Déor s’effondra dans la poussière et moitié rampant, moitié titubant tenta de s’éloigner de cette chose qui lui faisait face. Mais le talon de son poursuivant se planta dans son dos et il sentit des mains décharnées le retourner de force afin de l’obliger à regarder l’abomination qui avait été jadis un jeune homme plein de vie. Et alors que le mort rapprochait son visage du sien, le cri qu’il retenait dans sa gorge sortit enfin et il se réveilla en sursaut.
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Il était allongé près d’un char et il sentit la présence réconfortante d’un feu de bois à quelques pas sur sa gauche. Il se sentait bien mieux même si le souvenir de son rêve atroce avait laissé sa marque sur son visage. Il faisait nuit noire mais, grâce à la lueur du feu, il distingua une belle jeune femme près de lui. Etait ce vraiment possible ? Comment avait elle pu le retrouver ?
Il se releva à moitié, grimaçant à cause de sa hanche, et articula d’une voix faible :

- Anja ! Tu es revenue.

Puis la femme bougea un peu vers sa gauche et il se rendit compte de son erreur. Elle avait certes de longs cheveux châtains mais toute ressemblance s’arrêtait là. Il comprit que c’était la femme qu’il avait vu juste avant de perdre connaissance et qu’apparemment elle l’avait soigné du mieux qu’elle avait pu. Le bandage sur sa hanche était propre et l’hémorragie semblait s’être stoppée.

- Qui que vous soyez, je vous remercie. Sans vous je ne serais probablement plus de ce monde.

La jeune femme le regardait d’un air indéchiffrable, partagée entre la méfiance et ce qui ressemblait peut être à de l’empathie. Il décida de prendre les devants et de se présenter.

- Je me nomme Déor Sevenson et une fois encore je vous suis infiniment reconnaissant.

Isabella se trouva sa lame braquée devant elle quand l’homme ouvrit la bouche et tomber de sa monture. Isabella se méfia et avança d’un pas de loup au cas où se fut une entourloupe de la part de ce parfait inconnu pour l’attaque. Nerwa qui vit sa mère avancer ver l’homme, gisant dans le ruisseau, prit à son tour sa lame et se prépara à sauter du char en cas de besoin pour venir en aide à sa mère.

Isabella comprit rapidement, à la vue de l’homme inconscient qui était en train de se noyer, qu’il ne faisait pas semblant et décida de rengainer son arme et de le sortir de l’eau. Nerwa quand à elle, sauta du char et décida de ne pas rengainer son armes tant qu’elle n’était pas sure que l’homme ne présente pas de menace.

Pendant qu’Isabella amena l’homme prêt du feu, Nerwa alla chercher le cheval et l’attacha autour d’un tronc d’arbre et lui donna à manger.
Une fois l’homme allongé prêt du feu, Isabella vit qu’il portait un pansement totalement souiller, elle se tourna vers sa fille et lui demanda gentiment :

« Ma chérie tu peux ranger ton arme, je ne pense pas qu’il soit en état de faire quoi que ce soit. Veux-tu bien aller me chercher un linge propre afin de refaire son pansement ? »

Nerwa s’exécuta, mais ne fut pas ravie de devoir ranger son arme. Isabella, qui avait dit à sa fille de ne pas se méfier de cet homme, ne fut pas rassurer pour autant. Après avoir refait le bandage, Isabella s’installa à l’opposé de celui-ci et mangea au coté de sa fille.

Soudain Nerwa se mit à murmurer :

« Maman, maman, je crois qu’il se réveille. »

A la vue de l’homme commençant à se redresser, Nerwa remis sa mains sur son armes qu’elle avait pris soin de poser juste derrière elle. Les derniers événements par lesquelles la mère et la fille étaient passées, avait bien plus marqué Nerwa que l’on n’aurait cru.

Isabella regarda l’homme se lever et fut surprise quand celui-ci l’appela par un prénom qui ne fut pas le sien. Il se rendit rapidement compte de son erreur et décida de présenter des remerciements pour le fait de l’avoir sauvé. Il décida ensuit qu’il fut temps de se présenté et se présenta tout en reformulant des remerciements.

Isabella se contenta de sourire pour répondre au remerciement et se présenta son tour :

«  Je me prénomme Isabella et voici ma fille. Ne lui en voulez pas mais elle est devenue très méfiante, bien plus que moi encore.
Si vous nous disiez ce que vous faite la et ce qu’il vous est arrivé ! »

Isabella fut impatient d’entendre le récit de l’homme qu’elle avait prit soin de soigner. Elle lui présenta un bol de soupe aux champignons et attendit sa réponse.
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Spoiler:

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La jeune femme se présenta à son tour et se mit à le questionner immédiatement. Bien que Déor s’y attendait, après tout c’est lui qui avait déboulé dans leurs vies, il n’était guère ravi à l’idée de parler des récents événements. Isabella lui tendit un bol de soupe et attendit qu’il daigne commencer.
Déor la remercia d’un hochement de tête et avala rapidement un peu de soupe tant qu’elle était chaude (et vu la température extérieure, elle ne resterait pas chaude bien longtemps). Il finit par se faire violence et se dit qu’elle avait bien mérité d’entendre une partie de son histoire. Après tout rien ne l’obligeait à le soigner comme elle l’avait fait. Il lui était redevable et il aurait donc été bien impoli de refuser de s’expliquer, ne serait ce qu’un peu.

- Je ne sais pas vraiment par où commencer à vrai dire. Je pourrais bien vous donner ma destination, seulement je ne la connais pas moi-même. Ce cheval est quasiment tout ce que je possède désormais.

Il s’arrêta quelques instants et inspira profondément avant d’entamer la suite de son récit.

- Mais j’imagine que ce qui vous intéresse vraiment c’est comment j’ai reçu cette blessure à la hanche. Il se trouve qu’il n’y a plus rien pour moi au Rohan maintenant. Rien de bon en tous cas. J’ai eu quelques… différents avec un jeune homme et j’ai préféré m’éloigner. Une confrontation entre nous deux n’aurait rien apporté de bien. Mais il en a décidé autrement.

A ces mots il désigna sa hanche meurtrie.

- Hier, il a fini par me rattraper et je n’ai pas eu le temps d’essayer de le raisonner. Comprenez bien que je ne souhaite pas lui faire du mal mais je n’allais pas non plus rester là sans me défendre.

Ses propres mots sonnèrent faux à son oreille. Bien que, techniquement, il n’ait pas prononcé un seul mensonge, il savait bien que ce n’était pas l’entière vérité. Le mal était déjà fait et bien fait. Et pour ce crime il paierait probablement le prix tout le reste de sa vie. Il avait beau se dire qu’il n’avait rien prémédité, que seule le chagrin et la colère l’avait guidé, ces considérations stériles ne changeaient rien à ce qu’il s’était passé. Ce garçon avait tous les droits de se venger.

« Tout comme j’en avais le droit » se dit-il. Sauf qu’encore une fois il savait bien au fond de lui que chercher à se venger d’un meurtre était une chose alors que se venger d’un simple accident n’était jamais justifié. Il tenta de chasser ces pensées de son esprit, ne souhaitant guère montrer à cette jeune femme et à sa fille à quel point il était faible.

- Enfin bref, la meilleure option qui me reste est de m’éloigner du Rohan et de tenter de refaire ma vie ailleurs.

Il jeta un coup d’œil à l’attelage. De toute évidence le voyage qui attendait Isabella et sa fille risquait de durer un bon bout de temps. Il regarda la jeune fille, qui était resté à l’écart même si elle n’avait rien perdu de la conversation. Elle n’était pas tellement plus âgée que Hana. Mais elle semblait bien plus dangereuse. De mémoire, il ne se rappelait pas avoir déjà une telle expression de méfiance sur un visage si jeune. Il ignorait ce qu’elle avait pu traverser mais il était évident que la vie ne lui avait pas fait de cadeau.

Il se tourna vers Isabella et finit par demander :

- Je ne voudrais pas être indiscret mais voyager seules et par ce temps est plutôt dangereux pour deux femmes.

Il s’interrompit, se rendant compte que c’était lui qui était blessé et non la jeune femme et sa fille.

- Même si apparemment ce n’est guère plus sûr pour un homme seul. Excusez moi, je ne voulais pas insinuer que vous n’étiez pas capable de vous défendre. Puis je vous demander où vous vous rendez vous et votre fille ?

Isabella s’installa confortablement et se prépara à écouter le récit de Déor. L’on put entendre également un bruit discret venir du char de voyage, ce fut Nerwa qui s’installa à son tour afin de ne pas perdre une seule seconde du récit que leur nouvel hôte allait leur compter.

Isabella ne fut pas tellement surprise d’entendre que Déor ne connaissait pas sa destination, après tout elles et sa fille furent dans la même situation. Cependant Isabella fut ravie de constater qu’il était prêt à parler de ce qui c’était passé avant et qui avait causé cette blessure, qu’elle avait prit soin de soigner. Isabella hocha de la tête afin de confirmer les dires de Déor.

Isabella écouta attentivement l’histoire pas très glorieuse de Déor en essayant d’entendre également les bruits qui émanait du char, causé par Nerwa qui ne trouva pas sa place. En effet Nerwa ne trouva pas de place qui lui permettait d’être à l’aise et d’entendre tout la conversation, mais une chose était sure, il était hors de question qu’elle descende pour se joindre à eux près du feu.

Isabella avait écouté toute l’histoire, mais il lui semblait qu’il manquait quelque chose, que son histoire ne présentait pas toute les informations importantes. Ceci dit, rein n’obligeait cet homme de dévoilé son histoire à une inconnue qui l’avait soignée.

Déor conclut son histoire en disant que ce fut la seule option qui s’était imposait à lui.
Nerwa vit Déor jeter un coup d’œil vers elle et décida de ne pas se cacher mais de fixer cet homme dans les yeux et ne pas cacher le passé douloureux qui les avaient mal menées sa mère et elle.

Isabella fronça les sourcils en entendant Déor insinuer qu’un tel voyage était dangereux pour des femmes, mais relâcha son regard crispé au moment où il rajouta que ce ne l’était pas plus pour un homme.

Une fois que l’homme avait finit de parler, Isabella se mit à prendre la parole :

« Merci pour l’explication de votre accident même si vous n’étiez pas obliger de le faire. Dormons un peu, j’aimerai avancer demain. Si vous le souhaitez, vous pouvez vous joindre à nous demain. Nous nous dirigeons vers Minas Tirith si cela vous dis. »

Sur ce, Isabella décida de rejoindre sa fille dans le char de voyage et s’y installa pour dormir. Malgré le faite d’avoir parlé ce soir là pendant un bon moment, Isabella ne fit pas plus confiance à cet inconnue et c’est ainsi que les deux femmes dormirent tous deux avec leur arme à porté de main.

La nuit se passa sans interruption et au petit matin Isabella raviva le feu afin d’avoir un foyer chaud pour le petit déjeuner de sa fille. Elle mit de l’eau à bouillir, étant donné que le lait se faisait plutôt rare, et y ajouta un peu de seigle afin de donner un gout plus appétissant pour un petit déjeuner. Elle se dirigea vers le char de voyage et réveilla sa fille. Pendant le temps que sa fille émerge, Isabella se dirigea vers les chevaux et les nourrit à leur tour. Pendant ce temps, Isabella ne put s’empêcher de regarder vers l’endroit où l’inconnu du soir d’avant dormait, simplement pour s’assurer que celui-ci ne présent aucun danger pour elles.

Nerwa enfila sa veste chaude et sortie pour boire le breuvage préparer par sa mère pendant que celle-ci la rejoint et lui proposa un morceau de pain pour accompagné son breuvage.
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Spoiler:

Isabella l’informa que sa fille et elle se rendaient à Minas Tirith. Elle lui proposa également de se joindre à elle le lendemain et il hocha la tête en signe d’accord. Elle se retira ensuite dans le char avec sa fille, laissant Déor à ses sombres pensées. Celui-ci réfléchissait son futur. Il ne possédait plus rien en propre (il se demanda au passage qui avait récupéré la terre de ses ancêtres) et Minas Tirith était une destination aussi valable qu’une autre. Il pourrait trouver du travail dans une exploitation agricole autour de la ville ou bien dans une forge. Après tout il avait été forgeron presque aussi longtemps qu’il avait été fermier et même si cela faisait de nombreuses années qu’il n’avait pas mis le pied dans une forge, il maîtrisait encore suffisamment son ancien métier pour se faire engager.

Mais de quel droit pensait il à l’avenir alors qu’il n’y aurait plus d’avenir pour Anja et Hana. Ni pour ce jeune homme qu’il avait tué. Il se rendit compte qu’il n’avait même jamais connu son prénom. Son visage, il ne pouvait l’oublier, il le hantait chaque nuit dans ses rêves mais il aurait aimé savoir comment il s’appelait.

«  Quelle différence cela peut faire maintenant ? »

Probablement aucune c’était vrai mais il ne pouvait s’empêcher de repenser à tout ça. Il se tourna légèrement et sa hanche se rappela à son bon souvenir. Il valait mieux essayer de se reposer s’il voulait se monter utile le lendemain. Et il se rendit compte qu’il voulait être utile à Isabella et sa fille.

Pourquoi ? Car elles l’avaient soigné alors qu’elles auraient pu poursuivre leur route ? Il y avait peut être de ça mais ce n’était pas la vraie raison. Le fait est qu’elles lui rappelaient Anja et Hana. Elles ne leur ressemblaient pourtant pas beaucoup mais il ne pouvait s’empêcher d’évoquer leur image quand il voyait Isabella et sa fille. Et cette vision, bien qu’il s’agissait d’un coup de poignard dans son cœur, avait quelque chose de réconfortant. S’il le pouvait, il ferait en sorte de les protéger. Même s’il savait pertinemment que ça ne changerait rien au fait qu’il n’ait pas su protéger sa propre femme et sa petite fille.

Il eût du mal à trouver le sommeil ce soir là et lorsqu’il réussit enfin à s’endormir, il sombra dans un cauchemar sans nom.

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En fait ce n’était pas un cauchemar mais un souvenir. Le genre de souvenir qu’il préférerait réprimer au fond de lui. Il tenait sa petite main dans la sienne, l’agrippant le plus fermement possible malgré les courants qui s’obstinaient à les séparer l’un de l’autre. La visibilité était quasi nulle et il ne savait plus où était le haut ou le bas. Il ne savait même pas s’il nageait vers la surface ou vers le fond. Bon dieu il ne savait même pas si elle était encore vivante.

Et c’est à ce moment là qu’un courant encore plus fort emmena le corps de sa fille au loin. Sa main se sépara de la sienne et il se mit à hurler son nom. L’eau s’engouffra dans sa bouche puis dans ses poumons. Et à ce moment là il aurait pu mourir et cela lui aurait été égal. Plus tard il se dit qu’il aurait été préférable qu’il meure ce jour là. Mais l’instinct de survie fût le plus fort et il refit surface avant que le manque d’air ne le conduise à son tour au fond du fleuve.

- Hana ! Hana !

Mais il avait beau hurler le nom de sa fille, il ne vit nulle part son petit corps dans les eaux glaciales et déchainées autour de lui. Il revint difficilement sur la berge et se pencha au dessus du corps de sa femme. Il avait réussi à la repêcher très rapidement même s’il savait que c’était déjà inutile. Le bruit qu’avait fait sa tête en heurtant le rocher ne laisser guère de place à l’imagination. Il prît le corps de sa femme dans ses bras et la berça doucement. Le sang ne s’échappait plus de sa blessure à la tête qu’en un mince filet. Et elle était si belle, même alors que nul souffle n’animait sa poitrine.

- Anja ! Oh Anja, je suis tellement désolé.

Il sanglotait toujours, le corps de sa femme dans les bras, lorsqu’il sentit le jeune homme dans son dos.

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Il se réveilla en sursaut et il s’aperçut que l’aube pointait à peine le bout de son nez à l’horizon. Mais il savait également qu’il ne pourrait se rendormir. Il entendit du bruit derrière lui et se rendit compte que ce n’était qu’Isabella qui mettait de l’eau sur le feu. Il se leva et s’approcha lentement vers les deux femmes afin de ne pas les effrayer.
Elles semblaient toujours aussi méfiantes à son égard et il aurait difficilement pu les en blâmer.

Isabella lui tendit un bol de boisson chaude et il accepta avec gratitude. Après avoir bu quelques gorgées il se tourna vers la mère et sa fille et déclara :

- Si vous êtes toujours d’accord, je souhaiterais faire un bout de chemin avec vous. Après tout nous serons tous plus en sécurité ainsi. Et je pourrais vous être utile. Tant que nous sommes au Rohan, je connais bien la région. Quelle route suivre et où le gibier se trouve.

Mais au fond de son esprit, il repensa à celui qui le poursuivait et se demanda si les deux femmes seraient vraiment plus en sécurité en sa compagnie.

Isabelle entendit plusieurs fois le chevalier émettre des sons semblables à des mots durant la nuit, ce qui la réveilla à deux reprises. A chaque fois elle dut se contrôler afin de ne pas dégainer son arme et la pointée dans la direction depuis laquelle venaient les mots. Toutefois Isabella fut ravie de constater que Nerwa faisait encore partie de ses enfant à qui la nuit fut si encrer qu'elle ne se réveilla pas.

Au petit matin, le chevalier arrive bien après les jeunes femmes. Isabella cru d’abord qu'il les évita, mais ce ne fut pas le cas. Elle lui tendit le même breuvage préparer par sa fille et écouta la phrase qu'il prononça juste après avoir bu une gorgé marqué par un faible trait d’étonnement au moment qu'il découvrit le gout de seigle dans le breuvage.

« J'accepte que vous vous joignez à nous et en effet vos connaissance du terrain nous sera surement utile. D'ailleurs si vous l'acceptez, je veux bien que vous m'aidiez à trouver de la chaire pour manger ce midi. »

Certes il était encore tôt, mais Isabella savait que certaine chasse pouvait durer un moment.

Le repas terminé, Isabella rangea le campement et Nerwa prépara les montures.

Nerwa resta toujours a une distance raisonnable de l'inconnue de tel façon qu'elle pouvait, si besoin, dégainer son armes, qu'elle n'avait pas quitté depuis leur rencontre avec cet inconnue. Il était évident qu'elle ne pourrait surement pas gagner un combat contre un chevalier, mais une chose etait certain, elle ne se laissera pas faire.

Une fois tout le campement rangé, Isabella et Nerwa montèrent sur leur monture, et Isabella s'adressa à nouveau au chevalier.

« Tout compte fais profitons qu'il n'y ait pas de vent pour avancer sur notre route. Si vous le voulez bien, je serais ravie que vous nous serviez d'éclaireur afin d'éviter que les chevaux soient apeurés par un animal déboulant devant nous. »

Ce fut ainsi que le groupe se remirent en route vers Minas Tirith.
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Spoiler:

Isabella lui proposa sans détour de les accompagner, elle et sa fille et Déor s’en réjouit intérieurement. Il avait bien l’intention de mériter la confiance, toute relative cela dit, que la jeune femme semblait lui accorder. Et pour la première fois depuis trop longtemps, il se mit en selle le cœur léger. Ils avançaient à faible allure à cause du char et c’était aussi bien ainsi car Déor n’était pas sûr que sa blessure à la hanche aurait supporté un galop effréné. La plaie n’était pas si profonde qu’il l’avait cru au début, et les bons soins prodigués par Isabella avaient permis d’éviter toute infection, néanmoins il était certain qu’elle se rouvrirait s’il ne prenait pas garde.

Ils progressaient en direction du sud est et, pour avoir déjà emprunté cette route, il savait que le gibier se faisait rare avant la tombée de la nuit. En temps normal les animaux s’approchaient du fleuve à la nuit tombée. Il serait plus facile de trouver une proie lorsque le jour commencerait à décliner.

Ils firent la première partie du chemin en silence, ne sachant probablement pas par où commencer. Mais, pour Déor, c’était déjà formidable de pouvoir partager une compagnie humaine après les dernières semaines qu’il avait vécues. Cependant au bout de quelques heures, il se rapprocha un peu d’Isabella dans le but de parler quelque peu. Il ne pût s’empêcher de remarquer la réaction de recul instinctive de Nerwa. Quoi que la petite ait vécue, cela l’avait suffisamment marqué pour qu’elle ait appris à se méfier des inconnus. Il parla donc à Isabella uniquement même si il savait bien que sa fille écoutait tout ce qu’ils se disaient.

Il lui raconta comment il avait grandi dans une grande exploitation agricole, dans sa famille depuis des générations. Il était le dernier enfant d’une famille composée de 4 fils. Ses frères, ainsi que son père, étaient tous rohirrims. L’avenir de l’exploitation étant assuré par ses frères ainés, il pût ainsi choisir un autre métier et il devînt apprenti chez un forgeron lorsqu’il atteignit l’âge de 12 ans. Bien sûr il continuait d’aider sa famille quand ils avaient besoin d’une paire de bras en plus.
Son métier lui plaisait beaucoup et même lorsqu’il devînt forgeron à part entière, il continua à travailler pour son ancien maître. Et enfin, alors qu’il approchait de ses 20 ans il rencontra sa future femme, Anja.

Lorsqu’il en arriva à cette partie de son histoire, sa voix se mit à trembler quelque peu et Déor se demanda s’il pourrait réussir à évoquer le souvenir de sa femme sans craquer. Mais il se rendit compte que cela lui faisait du bien de parler d’elle, de sa beauté, de sa gentillesse et de l’amour simple et profond qui les unissait. Isabella dût sentir qu’il avait besoin de parler car pas une fois elle ne l’interrompit et Déor lui en était reconnaissant.

Ils eurent une fille, qu’ils appelèrent Hana et la vie aurait pu suivre son cours n’eût été les guerres des hommes. Déor était parti à la guerre, tout comme son père et ses frères. Il en était revenu avec une jambe brisée mais au moins il était revenu. Aucun autre homme de sa famille n’eût la même chance. Il avait alors repris l’exploitation de ses ancêtres et grâce à l’aide de sa femme, s’était fait fermier au lieu de forgeron. Les premières années furent difficiles mais à force de travail ils réussirent à faire fructifier leur domaine.

- Ce furent les meilleures années de ma vie. Que pourrait demander de plus un homme honnête ? Une femme aimante, une merveilleuse petite fille, sa propre terre. Soit c’était une vie bien ordinaire, mais je n’en aurais pas voulu une autre pour rien au monde. Mais je pense que j’ai bien assez parlé de moi pour aujourd’hui. Oserai-je vous demander ce qui vous amène, vous et votre fille, sur la route en ces temps difficiles ?

Cela faisait maintenant plusieurs heures qu’ils marchèrent dans la neige. Au vu des émotions qui se marquèrent sur le visage de Déor, Isabella décida d’arrêter les chevaux et de préparer un petit campement pour déjeuner.

Nerwa, qui essayait de se trouver toujours au plus loin de Déor, dessella les chevaux et leur donna à manger. Isabella prépara une de quoi manger et invita tout le monde à s’installer pour le repas. Ne voyant pas Nerwa arriver, Isabella décida d’aller la chercher. Elle trouve sa fille assise contre un arbre et lui demanda :

« Que fais-tu ? J’ai appelé tout le monde à venir manger me semble-t-il. Que t’arrive-t-il ? »

Isabella posa la question alors qu’elle savait très bien que ce fut Déor qui la rendit dans cet état.

« J suis désolé maman, mais je n’y arrive pas avec Déor, je n’arrive pas à mettre ma méfiance de coté. Il a un drôle de façon de nous regarder. Il a tendance à nous regarder avec des yeux remplis de tendresse, comme le faisait pa… »

Nerwa fendit en larmes et se jeta dans les bras de sa mère. Isabella sentit un pincement au cœur mais fit tout pour ne pas suivre le même chemin que sa fille.

«  Je sais ma chérie, je sais qu’il te manque, à moi aussi il me manque. Aller viens manger ou au moins t’installer avec nous. Je vais voir ce que je peux faire pour Déor. »

C’est ainsi qu’elles regagnèrent leurs places pour manger. Sur le chemin Nerwa avait pris soin de sécher ses larmes afin que le chevalier ne voie pas qu’elle avait pleuré.

Le repas commença non sans une ambiance assez tendu. Isabella ne voulant pas manger dans de telles circonstances, décida de prendre la parole.

« Pour nous se sont de triste circonstances qui nous ont poussées à nous mettre sur la route, mais si cela ne vous dérange pas je ne voudrais pas en parler maintenant. »

Isabella ne voulu en effet pas parler de ce tragique accident qui les avaient poussées à partir sur la route. D’autant plus après ce dont Nerwa avait parlé juste avant.

« Puis-je vous demander un service ? »

Isabella n’attendit pas de réponse et continua de suite :

« Je sais que vous ne le faite pas en mal, mais cela a tendance à mettre ma fille mal à l’aise, la façon dont vous avez de nous regarder. Je conçois que cela doit être troublant mais en l’occurrence c’est ma fille que vous troubler en nous regardant avec un tel regard. »

Isabella espéra qu’il ne le prit pas mal, mais ce qui comptait le plus pour elle ce fut avant tout le bien être de sa fille.

Le repas se termina avec une tension semblable à celle qui fut installé au début. Le repas terminé, Ils rangèrent tout et repartirent ainsi dans la direction que prit le chevalier.
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Spoiler:

Ils s’arrêtèrent pour le repas du midi et Isabella précisa à Déor qu’elle préférait ne pas évoquer les circonstances (apparemment tragiques) qui les avaient conduites à prendre la route, elle et sa fille. Puis elle le prît à part et lui demanda de cesser de regarder Nerwa comme il le faisait car cela bouleversait la petite.

Déor acquiesça, bien qu’il ne pût s’empêcher de se demander en quoi son attitude actuelle était dérangeante. Néanmoins, il se sentait redevable envers Isabella et s’il devait se montrait plus froid ou plus distant pour le bien être de sa fille alors c’est ce qu’il ferait. Le voyage reprit donc dans une ambiance tendue, Déor voyageant à l’avant du cortège et ne cherchant plus à lier connaissance plus avant avec les deux femmes. Même s’il n’appréciait pas vraiment voyager ainsi, le nombre était gage de sécurité et tant qu’il pourrait voyager avec Isabella et sa fille, il avait l’intention d’en profiter.

Ils avancèrent plutôt convenablement durant l’après midi et un peu avant la tombée du jour, Déor aperçut un sanglier isolé qui se dirigeait vers le fleuve. Sans perdre de temps, il passa au galop et commença la chasse. Effrayé l’animal avait rebroussé chemin et détalait vers le couvert de la forêt. Mais le cheval de Déor était habitué à la poursuite et il gagnait du terrain. Lorsqu’il se jugea suffisamment prêt de la bête, il jeta sa lance d’un puissant coup d’épaule et celle-ci alla se planter dans le flanc de l’animal qui s’effondra en avant.

Déor ramassa la carcasse du sanglier et rebroussa chemin. Il retrouva sans peine la mère et sa fille qui avaient stoppé leur progression et montaient le camp pour la nuit. Il y aurait à manger pour plusieurs repas grâce au sanglier et de la viande cuite par le temps glacial qu’il faisait ne serait pas du luxe. Tout comme le midi, ils mangèrent en silence, ne trouvant pas de sujet de conversation. Déor était volontairement froid et évitait même de regarder Nerwa pour ne pas la troubler. De toute évidence la petite ne faisait confiance qu’à sa mère et les illusions de Déor de gagner leur confiance commençaient à s’envoler.

Puisque la conversation n’était visiblement pas à l’ordre du jour, Déor se mit à réfléchir à son avenir. Il avait encore du mal à comprendre comment sa vie avait pu ainsi lui échapper en si peu de temps. Il n’était pas sûr d’avoir le droit à un avenir, et le cas échéant, sa conscience ne lui laissait guère d’instant de répit. Il se savait toujours pris en chasse et donc en danger et au fond de lui il se demandait si rebrousser chemin ne serait pas la meilleure option. Et quoi ? Se laisser froidement abattre par cet homme ? Car il savait que c’était là la seule issue possible pour lui s’il faisait demi-tour. Mais vivre dans la peur et la culpabilité était-il vraiment mieux ?

Il ne pouvait répondre à ces questions et du coup la chose la plus simple était de continuer à avancer et de voir venir. C’est sur ces pensées déprimantes qu’il finit par aller se reposer un peu, bien après que les deux femmes se soient retirées dans le char. Il avait attendu jusqu’à ce qu’il ne reste plus que quelques braises mourantes dans leur feu de camp et c’est donc à la lueur des étoiles qu’il trouva le chemin de sa couche. Mais le sommeil tardait à venir et il se mit à écouter attentivement les bruits alentours. Il avait cru entendre un bruit inhabituel venant du nord. Il se concentra mais il n’entendait plus que le souffle régulier d’Isabella et de Nerwa. Se disant qu’il avait probablement inventé ce son, sans doute un signe de sa nervosité, il se retourna et chercha une meilleure position de sommeil.

Et alors qu’il allait enfin sombrer dans l’inconscience (et probablement dans un nouveau cauchemar atroce) le son se fit e nouveau entendre, beaucoup plus proche cette fois ci. Il en était maintenant sûr, au moins une autre respiration se faisait entendre en plus de celles des deux femmes. Il se releva instantanément et avisa deux silhouettes qui se rapprochaient du char. Il allait crier pour avertir Isabella mais avant qu’il ait pu ouvrir la bouche un homme se jeta sur lui. Il eût juste le temps d’apercevoir le reflet d’une lame de couteau avant de rouler sur le côté afin d’éviter le coup fatal. Il se releva et entendit un cri féminin du côté du char. Il ne savait pas qui, d’Isabella ou de Nerwa voire même des deux, avait crié mais il n’eût guère le temps d’aller vérifier car déjà son assaillant repassait à l’attaque.

Pendant le trajet Isabelle sentit que sa demande avait mit mal à l’aise Déor, qui ne pensait vraiment pas à mal en jetant ses regard sur les deux femmes. Déor ayant décidé de partir devant et plus loin qu’à son habitude, Nerwa s’assit devant avec sa mère. Celle-ci entama une discussion avec sa fille qui, elle l’espérait, aller aider à couper court à ce mal aise.

« Nerwa chérie, j’ai parlé à Déor du fait que tu n’apprécie gère la façon dont il nous regarde, mais du coup cela a causé un grand froid. Déor a accepté de nous accompagné et de nous aider dans notre voyage, de ce faite, je te demanderai de ne plus de cacher et d’avoir un  minimum de politesse Je ne te demande pas de l’apprécier ni même de ne plus t’en méfier, mais soit sage et écoute mes demandes s’il te plait. »

Nerwa avait essayé de couper les paroles à plusieurs reprise pour objecter les dire de sa mère, mais celle-ci n’ayant pas prêté attention à cela, avait contraint sa fille à écouter la conversation jusqu’au bout. Finalement, cela avait permit à Nerwa de se remettre en question et trouve que sa mère avait eu totalement raison dans ses dires.

« Excuse-moi mère, tu as raison mais avec tout ce qu’il vient de se passer, je suis un peu perdu » , fit Nerwa tristement.

Ce pardon, Isabella l’accepta bien évidemment, mais il raisonnait en elle. En effet ce fut pour elle comme un coup de couteau que d’entendre une telle phrase sortir de la bouche de son enfant. Isabelle prit sa fille contre elle et ainsi elles continuèrent le chemin tout en essayant de ne pas perdre Déor des yeux.

Soudain Nerwa se redressa.

« Mais où va-t-il ? Que fait-il ? »

Isabella regarda sa fille et lui fit d’un air inquiet.

« Je ne sais pas ma fille, Il a sans doute une raison de partir de la sorte. Vient installant le campement, de tel façon il n’aura pas de mal à nous retrouver. »

‘Nous retrouver’. Cette partie de la phrase raisonna dans sa tête. En effet qui pouvait certifier qu’il allait revenir, et s’il était partit à cause de la demande, sans doute déplacée, d’Isabella au paravent ?

Une fois le campement installé et le feu allumer, les deux femmes s’installèrent au coté du feu et firent chauffer de l’eau. C’est alors que réapparu Déor, un sanglier sous avec lui. Nerwa ne put s’empêcher de sourire. En effet ce fut l’un de ses repas préférer, le sanglier griller à a broche.
Cependant le repas se passa dans une atmosphère lugubre, Nerwa eut alors l’impression que tout fut uniquement de sa faute, et décida de se retirer la première pour aller se coucher. Isabella ne supportant pas cette atmosphère, voulu prendre la parole mais vit de suite que le chevalier n’était pas prêt à l’écouter, il fut totalement perdu dans ses pensés. Sur ce, Isabella décida de suivre sa fille et alla se coucher.

Toute deux s’allongèrent sans manquer de poser leur arme à proximité, car elle n’était pas pour autant prête à faire confiance à Déor au point de dormir désarmer.

Soudain un grand bruit se fit entendre et Isabella eut juste le temps de dégainer son arme pour empêcher un malfrat de s’approcher de sa fille. Nerwa, qui n’avait pas l’habitude de manier les armes, mit plus longtemps à dégainer mais dégaina assez rapidement pour stopper le deuxième malfrat dans son élan qui le fit diriger vers Isabella. C’est alors que le second malfrat arma son arme afin de frapper sur Isabella. Celle-ci donner un coup d’épée juste au niveau du genou ce qui fit s’écrouler le bandit. Hélas le premier eut le temps de désarmer Nerwa et parti en courant dans la direction de Déor. Isabella acheva son adversaire et se mit à courir après le kidnappeur de sa fille. Au passage elle donna un coup d’épée dans le talon d’Achille de l’agresseur de Déor et continua à courir après le Kidnappeur.

« Déor aidez-moi ! Rattrapez le ! Il tient Nerwa ! »

Isabella sentit sdes larmes se former sur sa joue mais pour rien au monde elle ralentit la cadence.

Toujours à la poursuite de sa fille, Isabella espéra fortement que Déro pourrait l’aider. Elle savait que si tel était le cas et au vue de la blessure à la hanche celui-ci prendrait surmeent sa monture afin de les rattraper au plus vite.
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Spoiler:

Déor avait réussi à attraper son épée en roulant pour échapper à son agresseur et il se releva prestement. L’homme qui lui faisait face n’était armé que d’un couteau à lame assez courte mais qui avait l’air particulièrement aiguisée. Ses habits n’étaient pas de la première fraîcheur et il semblait évident qu’ils avaient affaire à une bande de brigands mal dégrossis. Déor leva son épée et alors qu’il allait s’élançait contre son adversaire, il vit un reflet argenté dans la lame de son arme. Vif comme l’éclair il se retourna et taillada en deux son assaillant qui s’écroula, mort, sur le sol.

Mais cet événement imprévu avait permis à son autre adversaire de s’avancer et Déor eût tout juste le temps d’éviter sa nouvelle attaque. Malheureusement sa hanche le trahit et il s’effondra au sol. Et alors qu’il pensait sa dernière heure arrivée, le bandit visant sa gorge avec son couteau, son agresseur s’écroula brusquement en poussant un cri de douleur. Derrière lui se tenait Isabella, armée de son épée. Mais la jeune femme ne prit pas la peine d’achever le malfrat car elle poursuivait le dernier des brigands qui avait capturé sa fille. Tout en continuant sa course, elle implora Déor de les aider.

Celui-ci ne perdit pas de temps avec l’homme blessé au sol et se détourna immédiatement vers son cheval. L’homme avait un peu d’avance même si Isabella gagnait du terrain car Nerwa ne se laissait pas faire et faisait tout pour ralentir son kidnappeur. L’ancien rohirrim rengaina son épée et s’empara de sa lance. Il lança son cheval au galop et rapidement dépassa Isabella qui courait toujours à perdre haleine. Arrivé suffisamment près de l’agresseur et de sa captive pour viser efficacement il envoya sa lance qui alla se ficher dans le dos du malfrat. Celui s’écroula en avant et Nerwa eût assez de présence d’esprit pour rouler sur le côté afin de ne pas se faire écraser par l’homme.

Déor s’approcha de l’enfant et vérifia qu’elle n’avait rien. Pour l’heure elle semblait seulement effrayée mais physiquement tout avait l’air d’aller. Il n’eût pas le temps de descendre de cheval que déjà Isabella était arrivée à leur hauteur et prenait sa fille dans ses bras. Le chevalier décida de leur laisser un peu d’intimité et, après avoir récupéré sa lance toujours fichée dans le cadavre de l’agresseur de Nerwa, fit faire demi-tour à son cheval jusqu’au camp. L’homme qu’Isabella avait blessé était toujours affalé sur le sol, gémissant.

Déor mit pied à terre et s’approcha de lui. L’inconnu passa d’une expression de douleur à la peur panique. Estimant qu’il n’avait rien à apprendre de ce genre d’individu Déor dégaina son épée et trancha la gorge du bandit avant même que celui-ci n’ait eu le temps de demander pitié pour sa vie. Déor avait eu peur que son poursuivant ait recruté des amis pour le prendre en chasse mais manifestement ses craintes n’étaient pas fondées. Tout du moins pour l’heure. Ces bandits n’avaient rien à voir avec l’homme qui le pourchassait. Alors pourquoi était-il persuadé d’être épié en cet instant ?

Il se retourna et vit Isabella et Nerwa qui s’approchaient de lui. Il commença à aller à leur rencontre mais sa jambe se déroba sous lui. Ce n’est qu’à cet instant qu’il se rendit compte que sa blessure à la hanche s’était rouverte et saignait abondamment. Ce n’était pas si grave mais il fallait stopper le saignement au plus tôt. Et éviter à l’avenir de grimper ainsi à cheval s’il voulait que cette blessure cicatrise correctement. Il releva la tête pile au moment où les deux femmes arrivèrent à son niveau.

Isabella et Nerwa arrivèrent toutes deux à l’endroit où Déor venait de tombé. Cette fois-ci et contre tout attente ce fut Nerwa qui se dévoua à aider Déor pour se relever. Une fois le chevalier debout, Nerwa s’écarta d’un pas et prit la parole :

« Merci Déor, merci beaucoup. Je voulais aussi vous dire que je suis désolé de ce dont ma mère vous a demandée. Ce n’est pas que vos regards me dérange beaucoup, c’est juste qu’ils me rappellent ceux de mon père. »

A la prononciation de ce mot Nerwa sentit les larmes couler sur sas joues et essaya de se cacher. Elle espéra que cette fois-ci Déor comprendrait et ne le prendrait pas si mal qu’au paravent. Isabelle ouvrit ses bras, accueillit sa fille dans le creux de que ses bras formaient et l’embrassa. Elle fit un regard à Déor en signe de reconnaissance et entraine Nerwa au char. Nerwa se rendormi quasiment instantanément. Cependant pour Isabella, il fut inconcevable de se rendormir. Elle se dirigea vers Déor et lui proposa de refaire son bandage.

« Puis-je me permettre de refaire votre bandage ? C’est la moindre des choses que je puisse faire suite à ce que vous venez d’accomplir. Je ne saurais jamais assez vous remercier. »

Isabella entama son bandage sans dire de mots en plus.
Une fois le bandage terminé, Isabella prépara un petit déjeuner copieux et alla réveiller sa fille. Celle-ci eut du mal à se réveiller et joindre à eux pour déjeuner. Depuis ce matin là, Nerwa n’eut plus de mal à regarder Déor et lui parlerait sans aucun soucis. C’était comme si Déor avait passé une épreuve nécessaire au déblocage de cet atmosphère tendue.

Une fois le petit déjeuner terminer, Nerwa se leva débarrassa tout le monde et alla de suite seller le cheval de Déor. Elle le prépara  pour la route, tel qu’elle l’aurait fait pour son père à l’époque. Ce ne fut cependant sans mal qu’elle lui ramena sans verser de larme. Une fois le cheval remis en main propre, Nerwa alla atteler Lasgo et Grimm et ce fut ainsi qu’ils reprirent la route de leur voyage.

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Spoiler:

Nerwa l’aida à se relever et le remercia. Alors qu’elle lui faisait ses excuses pour son comportement passé, Déor se dit qu’il avait manqué de clairvoyance. Les raisons de l’attitude distante de la jeune fille étaient bien compréhensibles. Il se promit à lui-même de se montrer plus patient avec Isabella et sa fille et de ne plus prendre la moindre parole au pied de la lettre.

Isabella le remercia à son tour puis proposa de lui refaire son bandage. Déor accepta avec gratitude car, bien que ce fût possible, se bander efficacement la hanche seul n’était pas des plus pratique. Il lui assura qu’il n’avait guère fait plus qu’un autre n’aurait fait à sa place et lui rappela que sans elle, il ne serait plus de ce monde.

- Il est donc inutile de tenir des comptes, conclut-il. Mais cette aventure nous a au moins prouvé qu’il est plus sûr de voyager en groupe.

Le lendemain (Déor avait l’impression de ne pas avoir dormi du tout), ils prirent un petit déjeuner copieux et Déor fût attendri de voir que Nerwa s’occupait de lui préparer son cheval. Il la remercia gentiment mais sans insister car la petite semblait à fleur de peau. Ils reprirent donc leur voyage vers Minas Tirith mais l’ambiance avait changé du tout au tout. Désormais Déor se sentait plus léger, le fait d’être accepté par les deux femmes l’avait libéré d’un poids. Les deux jours suivants se déroulèrent sans encombre et ils ne croisèrent âme qui vive sur leur route.

Alors que l’après midi touchait à sa fin, Déor s’approcha d’Isabella et lui fit part de sa principale inquiétude : il ne serait plus bientôt un guide efficace.

- Nous avons presque atteint la frontière est du Rohan. Une fois que nous aurons pénétré au Gondor, la route me sera aussi inconnue qu’à vous.  J’ignore ce qui peut bien nous attendre là bas…

Peu de temps après ils décidèrent de monter le camp et l’ancien rohirrim en profita pour aller à la chasse. Il y avait un petit bois au nord et il avait aperçu des traces dans la neige qui ne pouvait signifier qu’une chose : il y aurait du gibier pour le repas du soir. Après avoir prévenu Isabella il s’engagea donc sous le couvert des arbres et commença la traque.


Un autre homme poursuivait aussi une traque mais sa proie était d’une nature bien différente. Janek se tenait très droit sur son cheval, l’œil rivé au loin sur les trois silhouettes qui s’étaient arrêtées dans la lumière déclinante. Autour de lui, trois autres hommes s’affairaient à préparer le camp. Ils s’étaient placés de façon à ce qu’ils ne soient pas repérables par le petit groupe qu’ils suivaient depuis plusieurs jours. Janek les connaissaient tous personnellement, ayant grandi dans le même village qu’eux. Ils étaient tout aussi déterminés que lui à venger la mort d’Amano.

Comme d’habitude le beau visage de Janek se serra à la pensée de son jeune frère. Il n’aurait pas de répit tant que ce rohirrim de malheur respirerait. Il s’en voulait grandement de l’avoir laissé filer la dernière fois que leurs chemins s’étaient croisés. Il avait tout de même réussi à le blesser, plus ou moins grièvement, mais lui même avait reçu un coup d’épée à la cuisse qui avait laissé le temps au meurtrier de s’enfuir.
Et voilà maintenant que celui-ci s’était lié avec ces deux femmes. Janek ne savait que faire. Ils auraient déjà pu attaquer depuis longtemps mais cette femme et cette enfant n’étaient en rien impliquées dans le différent qui l’opposait à Déor Sevenson. Il ne souhaitait pas les voir blessées ou tuées lorsque l’affrontement viendrait. C’était pour cela qu’il retardait l’attaque qui devrait bien avoir lieu tôt ou tard.

Finalement il décida qu’il devait leur laisser une chance. Elles n’étaient probablement pas au courant du crime qu’avait commis leur compagnon de voyage. Profitant du départ de Déor il lança son cheval au galop en direction du camp des deux femmes, non sans avoir précisé à ses hommes de l’attendre là.

Il prît soin de faire suffisamment de bruit pour être repéré afin de ne pas surprendre les occupantes du char et il mit pied à terre à plus de dix mètres d’elles. Il s’avança ensuite, en ayant pris soin de laisser son épée dans son fourreau accroché à la selle de son cheval, afin qu’elles voient bien qu’il venait désarmé.

- Je me nomme Janek et je souhaiterais m’entretenir avec vous au sujet de votre compagnon de route. C’est de la plus haute importance.

Isabella regarda Déor s’approcher d’elle et quand celui-ci lui annonça qu’à partir du moment où elle serait au Gondor, il ne serait plus un guide, Isabella lui répondit :

« Certes vous ne serais plus guide, mais comme vous l’avez spécifié plus tôt, même sans être guide, nous serions ravie de vous compter parmi nous. »

Isabella fit se dessiner un rictus sur ses lèvres et détourna le regard afin de scruter l’horizon au cas où un nouveau danger aller faire son apparition. L’après midi se passa calmement et sans danger. Au bout de plusieurs heures de marche, Isabella vit un bosquet et prévint tout le monde que c’est à cet endroit que le campement aura lieu pour ce soir. Pendant qu’Isabella et Nerwa monta le campement, Déor prévint Isabella qu’il allait à la chasse. Isabella acquiesça et continua sa tâche.

Isabella profita d’un moment seul avec sa fille pour entamer une conversation.

« Ça à l’aire de passer un peu mieux avec Déor. Que t’est-il arrivé. As-tu parlé avec lui ? »

« Maman, t’es question font un peu interrogatoire tu ne trouve pas ? Oui j’ai revu ma position envers Déor et nous avons échangé en effet quelques mots. » fit Nerwa un peu vexer.

Alors qu’Isabella allait entamer une nouvelle phrase, un bruit vint couper court à la discussion. Un homme qui venait de descendre de sa monture se dirigea vers elles avant de se présenter et leur faire part qu’il aimerait avoir des renseignements sur leur compagnon de voyage. Nerwa c’était déjà précipiter vers le char où était dissimulé son arme. Isabella quand à elle s’était levée et comme pour montré qu’elle ne fut pas impressionner, se dirigea à son encontre.

« Bonsoir, je suis navré mais je ne pourrais vous aider. En effet je ne vous connais pas plus que lui, et je ne vois pas en quoi je pourrais vous aider. »

Isabella regarda Janek attentivement et attendit la réponse qu’il allait lui donner. En effet Isabelle ne faisait pas partit de ces personnes qui divulgue des informations sur d’autre personne sans raison, même si cela concernait une personne qu’elle venait de rencontrer.

Nerwa quand à elle plaça son arme dans son dos et rejoignait sa mère en prenant soin de ne pas divulguer l’arme qu’elle portait. Au moment où elle arriva aux cotées de sa mère, Nerwa fit signe à cet home et se plaça juste à la droite de sa mère.

Et se fut ensemble qu’elles attendirent les prochaines paroles de cet inconnu venu à leurs rencontres.
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Spoiler:

Janek se rendit compte que ses paroles avaient été mal interprétées. Il n’avait nul besoin d’informations sur le rohirrim. Du coin de l’œil il enregistra le manège de la jeune fille. Peu importe qui elles étaient ces deux là n’avaient pas froid aux yeux. Plus que jamais il espérait qu’elles prendraient la bonne décision car il n’avait aucune envie de leur faire du mal.

- Je me suis mal exprimé je crois. Je n’attends pas de vous que vous me donniez des informations sur Déor Sevenson. Bien au contraire c’est moi qui voudrais vous faire part de ce que je sais sur lui. Saviez vous que vous voyagez avec un meurtrier ?

Il marqua une pause, le temps de leur laisser digérer l’information.

- Bien sûr vous n’avez aucune raison de me faire confiance et vous devrez me croire sur parole. Néanmoins lorsqu’il reviendra vous pourrez l’interroger et vous verrez bien par vous même. Toujours est-il que l’homme qui vous accompagne n’est nul autre que le meurtrier de mon frère, un garçon qui avait à peine 15 ans.

Les yeux de Janek s’embuèrent mais nulle larme ne coula. Il avait assez pleuré pour Amano et ce que son esprit demandait pour trouver la paix n’était pas le chagrin mais la vengeance.

- Vous n’êtes pour rien dans les actes de cet assassin et c’est pour ça que je me devais de vous prévenir. Déor n’a pas d’avenir. Nous l’attaquerons très bientôt et il devra répondre de son crime. Alors faîtes le bon choix et laissez le. Il n’en vaut pas la peine de toute façon. Je vous laisse un peu de temps pour y réfléchir mais si vous décidez de vous ranger auprès de ce meurtrier, vous en subirez les conséquences.

Sur ce il se détourna et revint jusqu’à son cheval. Il s’efforçait de paraître sûr de lui mais tandis qu’il leur tournait le dos, sans leur avoir laissé le loisir de répondre, il craignit un instant qu’elles ne l’attaquent en traître. Ce ne fût pas le cas et il remonta en selle. Il se tourna vers elle et leur adressa un dernier avertissement avant de partir.

- Croyez bien que je ne vous veux aucun mal à vous et votre fille mais je ne laisserai pas le meurtre de mon frère impuni.

Sur ce il se détourna, laissant Isabella et sa fille à leur réflexion.



Déor était plutôt satisfait de lui. La traque n’avait pas été de tout repos mais la prise était conséquente. Il avait chargé une énorme biche sur son cheval et il avançait lentement, chargé comme il l’était. Il finit par sortir de la forêt et sans difficulté repéra le bosquet où ils s’étaient installés. Il avait dévié vers l’ouest durant sa chasse et il s’apprêtait à reprendre la route vers l’est lorsqu’il remarqua des empreintes de pas dans la neige.

Celles ci avaient été faites par un cheval, nul doute à ce sujet, mais si elles suivaient l’itinéraire qu’ils avaient emprunté plus tôt, elles allaient vers l’ouest et non vers l’est.
Intrigué et vaguement alarmé, il se demanda si les filles n’avaient pas croisé quelqu’un pendant qu’il chassait.

Il repartit donc un peu plus vite vers le camp et lorsqu’il arriva en vue d’Isabella et de Nerwa, il fût rassuré de voir qu’elles semblaient en pleine forme. Il déchargea alors sa prise et se mit au travail, non sans remarquer les regards insistants que lui jetaient ses compagnes de voyage. Il décida de ne pas y prêter attention et d’attendre plutôt qu’elles se décident à lui parler.

Isabelle et Nerwa écoutèrent les paroles de Janek sans y répondre un seul mot. A aucun moment elles ne le quittèrent des yeux. Quand celui-ci décida de faire demi-tour et de partir, les deux jeunes femmes fixèrent ses moindres faits et geste et décidèrent de ne rien entreprendre. Au moment où il fut hors d’attente, Nerwa se décrispa et se décolla de sa mère. Elle la fixa et lui demanda :

« Que va-t-on faire ? Dit-il la vérité ? »

« Ma chérie, le passé de tout le monde leur appartient. Certes tu peux te méfier suite à des dires, mais ne nullement juger une personne d’après eux. »

Isabella arrêta de parler au moment où Déor arriva. Cependant Isabella remarqua que Déor aperçu une différence dans leur attitude. C’est alors qu’elle décida d’aller à sa rencontre et de lui parler.

« C’est une jolie bête que vous nous avez amené. »

Elle marqua un temps de pose puis repris :

« Pendant votre chasse, nous avons eu la visite d’un dénommé Janek, il nous a appris que vous aviez commis un meurtre. Restez calme, ne vous inquiéter pas je ne suis pas là pour vous juger. Votre passé vous appartient et je ne suis pas là pour vous juger. Je voudrais seulement, que pour notre bien, vous voire faire un choix. En effet cet homme nous a prévenu que si nous décidions de ne pas le croire, que nous allions devoir en subir les conséquences. Vous vous doutez bien que je ne veux prendre aucun risque avec ma fille. »

Isabella avait sortie ce monologue d’une traite, mais d’un ton serin et calme. En effet elle était elle-même mal placé pour juger qui que ce soit. Après tout elle aussi avait commis un meurtre des années au paravent et elle aurait était bien continente qu’on la juge comme elle venait de juger Déor.

Isabella se retourna et demanda à sa fille de bien vouloir préparer un feu afin de cuire cette viande, qui nous fut apporté de bon cœur par Déor. Une fois Nerwa ayant bougé de sa place et s’étant mis à l’œuvre, Isabella se rapprocha de Déor et lui demanda s’il avait besoins d’aide pour préparer le gibier.

Nerwa quand à elle, ne fut pas très rassurer d’apprendre une telle chose de leur compagnon de voyage, mais décida que sa mère avait raison dans ses paroles et jugea qu’elle devait passer au dessus également. Elle prépara donc le feu sans pouvoir cependant se retenir de jeter des coups d’œil vers Déor.
Quand elle comprit ce qu’elle faisait, elle fut encore plus gêner que Déor pu l’être. En effet à aucun moment cet homme leur aurait fait du mal.
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Spoiler:

Isabella finit par s’approcher de lui mais lorsqu’elle ouvrit la bouche, Déor entendit précisément les mots qu’il avait craint. Ainsi donc cela avait fini par se produire. Le fol espoir que son poursuivant ait perdu sa piste s’envola et Déor décida alors qu’il était temps pour lui de faire face.

Mais avant d’avoir pu prendre la moindre décision, il écouta plus attentivement le discours d’Isabella. Il fût surpris de la voir prendre les choses de façon si détachée. Il aurait crû qu’elle serait furieuse mais il n’en était rien. Elle était seulement préoccupée par le sort de sa fille et cela Déor le comprenait parfaitement. Plus encore il partageait son inquiétude. Il en était venu à apprécier suffisamment les deux femmes pour se soucier de leur sécurité. Isabella avait raison, l’heure était venue de faire un choix.

Néanmoins il avait bien conscience que ses options étaient limitées. S’il faisait demi-tour et allait à la rencontre de son poursuivant, c’était la mort assurée car il était sûr que le jeune homme s’était assuré le soutien d’autres guerriers. Seul, il n’avait aucune chance face à eux. Il pouvait également décider de partir de son côté et au lieu de poursuivre avec Isabella et Nerwa vers l’est, partir vers le nord. Mais s’il faisait cela les filles devraient faire face seules aux dangers avant d’atteindre Minas Tirith. Quelle solution était la moins risquée pour Isabella ? Participer à une bataille à deux (car il se refusait à imaginer Nerwa devoir combattre) contre cinq ou six hommes dans le pire des cas ou devoir défendre seule sa fille contre dieu sait quels dangers ?

Mais avant même d’en arriver à ces conclusions, il savait qu’il évitait en fait la seule question qui importait vraiment. Avait il le droit de poursuivre son chemin quel qu’il dusse être ? Il ne savait toujours pas répondre à cette question. Il était coupable et regretterait son geste jusqu’à la fin de sa vie (qui risquait d’arriver bien vite) mais il n’avait aucun désir de mourir. Il n’y avait qu’une façon pour lui de réussir à prendre cette décision. Il devait soulager sa conscience et pour cela il n’avait d’autre choix que de se confier à ses compagnes de voyage.

Isabella s’approcha de lui et il lui demanda s’il avait besoin d’aide pour le gibier. Il accepta avec gratitude et en profita pour entamer la conversation.

- Je vous remercie de ne porter aucun jugement sur mes actes qui sont pourtant plus que répréhensibles. Pour rien au monde je ne voudrais vous mettre en danger toutes les deux. Le mieux serait probablement que je parte de mon côté mais je ne suis guère ravi à l’idée de vous laisser seules. Pas seulement car je me soucie de votre sécurité mais parce que pour la première fois depuis longtemps, la vie me semblait être redevenue supportable.

Il marqua une pause et pris une profonde inspiration avant de continuer.

- Je ne sais donc que faire et je suis prêt à me soumettre à la décision que vous prendrez. Mais pour que vous puissiez décider en votre âme et conscience s’il vaut mieux poursuivre à mes côtes malgré le risque ou si il est préférable que je vous laisse, il faut que vous entendiez mon histoire en entier. Je vous la raconterai après diner si cela vous convient.

Ils finirent donc de préparer la biche et, sous la lueur déclinante du jour, se mirent à manger. Déor n’avala que quelques bouchées, anxieux comme il l’était de parler de son crime à voix haute. Il n’avait encore jamais évoqué le sujet avec qui que ce soit.

Et pour cause, se dit-il, amer, car tous ceux que j’aimais sont déjà morts alors à qui aurais je pu me confier ?

Enfin le moment de parler arriva et l’ancien rohirrim parla d’une voix qu’il aurait voulu plus assurée.

- Ce jour là, ma famille et moi devions nous rendre de l’autre côté du fleuve mais le pont que nous empruntions habituellement avait été emporté par une importante inondation quelques semaines auparavant et un système de bac avait été mis en place en remplacement. Celui-ci était géré par un jeune homme, qui espéré ainsi gagner un petit peu d’argent. Ce jeune homme n’était autre que celui qui est venu vous parler. Bref ce jour là il était malade et c’est son jeune frère qui le remplaçait. J’avais du travail à finir à la ferme et j’ai donc dit à Anja et Hana de partir avant moi et que je les rattraperai en cours de chemin.
Le temps était exécrable ce jour là et lorsque je me suis décidé à partir, je ne pensais plus qu’à une chose. Pourvu qu’elles n’essaient pas de traverser le fleuve si celui-ci était par trop déchainé. Ce que j’ignorais c’était que le jeune frère de Janek n’avait pas pris toutes les précautions nécessaires et lorsque j’arrivais sur les bords du fleuve, le bac était en difficulté en plein milieu des eaux bouillonnantes.
A l’instant où je descendis de cheval, le bac se renversa, projetant ses trois occupants dans les eaux glaciales et déchainées du fleuve. Ma femme Anja…

Sa voix se brisa et il déglutit.

- Sa tête a heurté un rocher et elle est morte sur le coup. Je me suis jeté à l’eau mais je ne voyais nulle part Hana. Alors j’ai ramené le corps d’Anja sur les berges et j’ai aussitôt replongé à la recherche de ma fille. J’ai fini par l’apercevoir qui s’agrippait à un bout de bois et j’ai nagé aussi vite que j’ai pu vers elle. Mais elle a coulé avant que je n’arrive à sa hauteur et j’ai juste eu le temps de plonger à mon tour. J’ai réussi à attraper sa main et j’ai essayé de la ramener à la surface.

Les larmes coulaient désormais sans retenue sur les joues de Déor qui n’essayait même plus de les retenir.

- Elle a lâché prise et je n’ai pas réussi à la retenir. Je suis revenu tant bien que mal sur la rive et j’ai pris Anja dans mes bras. Et lorsque j’ai entendu le jeune garçon derrière moi qui me disait qu’il était désolé, je suis devenu comme fou. Je me suis précipité vers lui et je me suis mis à le rouer de coups. Et j’ai continué ainsi jusqu’à ce qu’il ne bouge plus. Je peux dire ce que je veux, que je n’étais pas moi même, que la douleur m’a fait perdre mes moyens mais je ne peux me voiler la face avec ces réponses faciles. La vérité c’est que j’ai tué un jeune homme qui s’était seulement montré trop imprudent. Et depuis cet événement je suis incapable de supporter mes actes. Mais je n’ai pas non plus envie de me laisser tuer par ces hommes, même si c’est probablement ce que je mérite.

Il se tut durant quelques secondes et sécha ses larmes. Puis il regarda Isabella droit dans les yeux.

- Vous savez désormais toute la vérité sur l’homme que je suis réellement. Comme je vous l’ai dit, je me plierai à votre décision mais je voulais que vous ayez tous les éléments en mains pour pouvoir la prendre.

Déor stoppa enfin son monologue et attendit, fébrile, les prochaines paroles d’Isabella.

Nerwa qui était resté au char de voyage, commença à préparer le campement pour y établir le repas. A plusieurs reprises, elle essaya d’entendre ce que ce disaient les adultes, mais en vain. Elle dût se contenter des visages sur lesquelles des traits particuliers se dessinaient et s’effaçaient.

Isabella quand à elle, avait finit son monologue et se fut à Déor de prendre la parole. Celui-ci la remercia du faite qu’elle ne le jugea pas, mais lui promit de lui raconter son histoire après le diner. Isabella teint ce pendant à rajouter un point avant de clore toute discussion jusqu’au récite de l’histoire de Déor.

« Ne vous inquiétez pas pour notre sécurité, nous avons survécu jusqu’ici et nous survivront encore. Je suis ravie de vous avoir rendu la vie supportable, et c’est à vous de faire en sorte qu’elle le reste. »

Isabella avait dit cela avec une tel aisance que l’on ne pouvait savoir si elle était énervé ou pas. Elle s’en voulu ensuite de cette dernière phrase qu’elle avait énoncé. En effet elle n’aurait pas du se permettre de dire qu’il devait faire en sorte qu’elle le reste. Ce sort ne dépendait pas uniquement de son sort. Déconcerté, Isabella quitta Déor et alla aider Nerwa à finir les préparatifs du diner et préparer le foyer improvisé pour le repas.

Le repas se passa sans un moindre bruit. Tout le monde se contenta de regarder le sol et n’osa pas lancer de regard vers quelqu’un d’autre. Le repas terminé, Isabella demanda à Nerwa de bien vouloir aller se coucher et lui dit que le débarrassage attendrait le lendemain. Nerwa salua sa mère et le voyageur avant d’exécuter la demande de sa mère et d’aller se coucher à l’arrière du char des deux demoiselles.

Une fois seul, Isabella s’installa confortablement et écouta le récit que Déor s’empressa de lui raconter. Isabella écouta attentivement et observa des similitudes avec son histoire, à la différence prêt qu’elle avait commis un crime en y ayant très murement réfléchit.
Isabella ne rata aucun détails de l’histoire de Déor et sentit à plusieurs moment une larme se former dans ses yeux, mais à chaque fois elle réussit à les retenir.

Une fois le monologue terminé, Isabella resta un moment sans dire un mot, puis elle prit enfin la parole au grand soulagement de Déor.

« Je ne suis pas la bonne personne pour vous dicter vos choix, certes votre acte est grave et irréfléchis mais il est compréhensible. Je ne peux vous demander de partir ou de rester. La seule chose que je vous demande, c’est de faire le bon choix concernant le futur de ma fille. »

Isabella ne sut que répondre de plus, elle ne voulait pas non plus quitter ce chevalier qui était devenu un compagnon agréable et serviable, mais pour elle la seule chose qui la préoccupait était le bienêtre de sa fille. Isabella trouva nécessaire de rajouter un point qu’elle trouva essentiel.

« Ce que je veux dire c’est que vous êtes le seul à connaitre ces personnes, et vous êtes le seul à savoir si oui ou non nous avons une chance de nous en sortir si nous restons ensemble. Si la séparation semble être la seule solution, nous nous devons de nous y plier et qui sait, nous nous rencontrerons plus tard peut être. »

A son tour, Isabelle baissa les yeux et regarda le sol en attendant la décision finale du chevalier.
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Spoiler:

Aussitôt qu’Isabella eût fini de parler, Déor se rendit compte à quel point son attitude avait été lâche. Il n’avait pas à faire porter le choix de cette décision sur elle. C’était à lui d’assumer cela, comme l’intégralité de ses actes, y compris ce meurtre qui ne le laissait pas en paix. Au fond de lui, il savait qu’il était plus sûr pour les femmes de partir seules. Il n’était juste pas prêt à les laisser pour le moment. Janek leur avait laissé plusieurs jours pour se décider mais il ne valait mieux pas tenter le sort. Le moment n’était pas idéal pour se séparer mais il ne valait mieux pas trop traîner. Après tout « plusieurs jours » pouvait signifier une attaque dès le surlendemain. A condition, cependant que le jeune homme tienne parole.

- Je ne pourrais pas supporter le fait que vous soyez blessée ou tuée par ma faute. Et même si cela me peine grandement, il vaut mieux que je vous laisse. Je vous ferai mes adieux demain matin et je partirai vers le nord.

Il n’y avait rien à ajouter aussi Déor alla se coucher mais il savait déjà qu’il ne pourrait trouver le sommeil. Il entendit Isabella se coucher auprès de sa fille et les voix des deux femmes s’élever même s’il ne pût entendre leurs paroles. Apparemment la curiosité avait maintenu Nerwa éveillée. Mais il faut dire qu’il ne s’était pas écouler beaucoup de temps depuis qu’Isabella l’avait envoyé se coucher.

Les questions défilaient dans la tête de Déor. Pourrait-il se suffire à lui-même ? Il savait qu’il survivrait mais la solitude lui faisait peur. Surtout que ses pensées n’avaient guère été de bonnes compagnes ces derniers temps. Si ces estimations étaient correctes, les filles atteindraient le Gondor le lendemain. La frontière n’était maintenant plus très loin. Il leur faudrait trouver leur route pour Minas Tirith mais les routes du Gondor étaient en bon état et bien surveillées, surtout comparé à celles du Rohan depuis la guerre.

Peut être pourrait-il se rendre vers Esgaroth ou même pousser jusqu’à Dale ? Il pourrait refaire sa vie là bas. Mais Janek lâcherait-il si facilement? D’autant qu’il lui faudrait ne pas brouiller ses traces les premiers jours pour être bien sûr que le jeune homme ne poursuive pas Isabella et Nerwa par erreur.


Non loin de là, quatre hommes se déplaçaient silencieusement. Janek avait informé ses compagnons de voyage qu’ils attaqueraient en plein milieu de la nuit, profitant ainsi de l’effet de surprise alors que Déor et les deux jeunes femmes pensaient avoir quelques jours devant eux. La répartition des tâches était simple. Deux d’entre eux aurait pour mission de garder les femmes à l’intérieur du char afin qu’elle n’interviennent pas pendant que le dernier d’entre eux et lui même régleraient son compte à l’ancien rohirrim.

Janek avait bien spécifié qu’aucun mal ne devait être fait aux femmes sauf bien sûr si elles les attaquaient. Si jamais elles s’engageaient sur cette voix alors elles partageraient le destin de l’assassin. Dans son esprit Janek était sûr que son plan ne pouvait marcher qu’à la perfection. Mais la réalité était que, obsédé comme il l’était par sa vengeance, il avait mal jugé ses compagnons de voyage. Il aurait été stupéfait et profondément choqué d’apprendre le sort que ces hommes réservaient à Isabella et sa fille.

Il avait peut être grandi avec eux mais cela faisait bien longtemps qu’ils n’avaient plus aucun contact. Et si venger la mort d’Amano ne les dérangeait pas outre mesure, l’appel du sang était ce qui les avait réellement attiré depuis le début.
Janek ne le savait pas mais il était déjà condamné. Si Déor ne le tuait pas, ces hommes s’en chargeraient afin de pouvoir profiter des deux femmes. Que l’une d’entre elles ne soit encore qu’une enfant n’était guère qu’un détail à leurs yeux. Ils finirent par arriver près du campement et y trouver ce qu’ils espéraient. Déor était allongé seul auprès du feu et les deux femmes se trouvaient dans le char.


Déor devrait par la suite pensait à remercier le destin ou qu’importe ce qui avait guidé son geste. Car pile au moment où il se retournait pour trouver une position de sommeil adéquate, il vit une ombre s’approcher de lui. Il se leva sans attendre et attrapa son épée. La lame de son assaillant fut déviée et il ne fût pas blessé. Mais alors qu’il se mettait en position pour combattre son agresseur (qu’il n’avait jamais vu auparavant), il avisa Janek qui le chargeait par sa droite. Les traits du jeune homme étaient déformés par la haine. Déor se décala légèrement afin de pouvoir faire face à ses deux adversaires en même temps mais il se rendit compte rapidement qu’il avait affaire à deux combattants aguerris et que cela ne serait pas facile.

Ces derniers l’obligèrent à reculer et alors que Déor se voyait acculé, il remarqua que deux autres hommes étaient entrés dans le char. La peur que les filles soient blessées décupla ses forces et il parvint à se frayer un chemin entre ses adversaires et sa lame trouva le chemin du ventre sans protection de l’homme qui accompagnait Janek. Mais l’ancien rohirrim ne fût pas assez rapide pour éviter l’attaque du jeune homme et celui-ci l’atteint au bras. La douleur fût fulgurante et il lâcha son épée. Il essaya tout de même de continuer sa course vers le char mais un coup de pied de Janek l’envoya valser dans la poussière.

Déor ayant énoncé sa réponse finale, Isabella lui souhaita une bonne nuit et se dirigea vers son char de voyage. Au moment où elle arriva à une vingtaine de pas de celui-ci, Isabella vit une tête se réfugiée à l’intérieur. Isabella reconnut aussitôt sa fille, qui n’avait pu s’empêcher d’écouter toute la discussion.

« Combien de fois t’ai-je dis de ne pas écouter les discussions des autres ? Allons-nous coucher maintenant. »

Une fois son monologue terminé, elle regarda sa fille et ensemble elles se couchèrent, mais avant qu’Isabella ne sombre dans sons sommeil, Nerwa entama une discussion.

« Dis maman, c’est donc vrai ? Il part demain ? On va à nouveau se retrouver seule ? »

« Oui ma chérie, nous allons à nouveau continuer notre voyage seule. Mais je te promets que je ferais tout pour que bientôt nous puissions nous installer quelque part. Dormons maintenant. »

C’est ainsi que les deux jeunes femmes se tournèrent chacune de leurs cotées et s’endormirent. Cela ne faisait pas un quart d’heure qu’elles s’étaient assoupies, qu’un bruit réveilla Isabella. Elle se tourna plaça sa main sur la bouche de sa fille, ce qui la réveilla de suite. Ensembles elles s’emparèrent de leurs armes et attendirent. Nerwa se faufila par la trappe, qui se trouva au milieu du char, afin de se trouver en dessous de celui-ci. De là elle put voir que deux hommes s’en prenaient à Déor. De la elle comprit qu’elles étaient en danger et sans y réfléchir elle donna de violent coup d’épée sur les chevilles des deux hommes qui essaya d’entrer dans ce qui leurs servit de demeure. Les deux hommes s’écroulèrent et Isabella en profita pour sauter hors du char et planter son armes dans la poitrine de l’un deux. Le deuxième eut le réflex de frapper en direction de Nerwa, mais son arme se planta dans le char et Nerwa eu le temps de sortir de sous celui-ci et se mettre face à lui. Sa mère quand à elle eut le temps de le tenir en joue et demanda à sa fille de bien vouloir l’attacher fermement à l’arbre contre lequel l’homme s’était adossé. Une fois le deuxième assaillant attaché fermement, Isabella qui avait pu entrevoir Déor qui se trouvait au sol.

Isabella fit signe a sa fille de rester près du char et se déplaça vers Janek. Celui-ci, trop content d’avoir pu mettre la main sur sa proie, ne s’aperçu pas de la venu d’Isabella. En effet, a rage de vengeance fut tellement forte que même un guerrier aguerrît put devenir aussi faible qu’un débutant. Isabella en profita et se trouvant à quelque pas derrière lui, plaça son épée sur son épaule et lui cria :

« Ne bouge plus et ne te retourne pas, tu ne vaux pas mieux que lui, en essayant de nous attaquer ma fille et moi, tu viens d’offrir la liberté à Déor. Maintenant ta vie est entre ses mains. »

Isabella envoya d’un coup de pied l’arme qui se trouve devant elle et attendit que Déor se lève.

Nerwa, qui suivit la scène de loin voyait que son prisonnier essaya de se lever, mais sans hésitation, Nerwa frappa à plusieurs reprises juste au dessus de sa tête avec son épée, ce qui eut pour conséquence de dissuader celui-ci de vouloir essayer d’avantage.
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Spoiler:

Alors que Déor pensait sa dernière heure venue, Isabella le sauva une fois de plus. Deux des « amis » de Janek étaient morts et le dernier solidement attaché. Janek, se sachant à la merci de la femme derrière lui, préféra lâcher son épée. Toute trace de haine avait déserté son visage et seule une extrême tristesse s’était emparée de ses traits. Il se tourna lentement vers Isabella et prit la parole.

- Je leur avais donné l’ordre de ne pas vous faire de mal. Je suis profondément désolé de ce qu’il s’est passé mais je veux que vous sachiez que seule la mort de l’assassin de mon frère avait de la valeur à mes yeux. Vous pouvez faire ce que vous voulez de votre prisonnier, je m’en fiche. Et tuez moi aussi si ça vous chante car tout ce qui comptait pour moi m’a déjà été pris par cet homme.

Déor était certain qu’il disait la vérité mais cela ne changeait pas grand-chose à leur situation actuelle. Il savait aussi que si jamais il tuait Janek maintenant, c’est deux meurtres injustes qu’il aurait à supporter jusqu’à la fin de sa vie. Mais il ne pouvait pas plus le libérer car alors il ne serait jamais en sécurité. Il se rendit alors compte qu’il savait qu’il n’y avait qu’une chose juste à faire.

- Je n’ai pas l’intention de vous tuer. Et je n’avais pas non plus l’intention de tuer votre frère. Je ne pourrais jamais assez m’excuser car aucun mot ne pourra jamais réparer le mal que je vous ai fait. J’avais pensé à retourner au Rohan et me rendre aux autorités mais je sais d’avance que cela ne vous conviendra pas.

- Non. Je ne suis pas comme tous ces gens qui disent vouloir que justice soit faite alors qu’ils veulent juste se venger. J’ai assez d’honnêteté pour dire en face que c’est la vengeance que je cherche et non la justice. Et Amano ne sera vengé que si je vous tue de ma propre main.

Ainsi donc, son frère s’appelait Amano. L’ancien rohirrim ne savait pas pourquoi mais il était content de pouvoir enfin mettre un prénom sur le visage de sa victime. Il prit une profonde inspiration car il savait que les mots qu’il allait prononcer scelleraient son destin à jamais.

- Isabella a raison de dire que vous ne valez pas mieux que moi. Vous avez autant agi par rage que moi et le fait de nous attaquer de cette façon l’a prouvé. Alors si vous voulez venger votre frère, faîtes le de façon honorable. Je vous propose un duel et cette fois ci je ne m’enfuirai pas.

- Dans ce cas j’accepte.

Déor fit un signe à Isabella pour qu’elle laisse Janek ramasser son épée et tandis que le jeune homme se préparait, il s’approcha d’elle.

- Encore une fois, je dois vous remercier de m’avoir sauvé la vie. Je sais que je risque de mourir mais de cette façon, j’arrêterai de me torturer. Si je meurs c’est que les dieux auront décidé que c’était une chose juste et si j’en réchappe, ce sera juste également. Je voulais seulement vous remercier pour ce que vous avez fait pour moi ces derniers jours.



Les deux adversaires se faisaient maintenant face, sous le regard inquiet d’Isabella et de Nerwa. Ils avaient chacun leur épée à bout de bras et se tournaient autour sans que l’un deux ne se décide à lancer la première attaque. Et c’est presque en même temps qu’ils s’élancèrent l’un contre l’autre. Les épées s’entrechoquaient mais chaque coup porté était paré par l’adversaire.
Déor tâchait d’ignorer la douleur cuisante de son bras et de sa hanche mais chaque choc enduré lui rappelait qu’il n’était vraiment pas au mieux de sa forme. Il se contentait de parer les coups laissant Janek mener le combat à sa guise. Mais jusqu’alors le jeune homme n’avait pas réussi à briser les défenses de l’ancien rohirrim. C’est alors, que presque par hasard, Déor trouva une faille dans la technique de Janek et d’un geste vif, il réussit à désarmer son adversaire. Celui-ci, se voyant sans défense, eût le reflexe de reculer mais Déor ne le poursuivît pas et le laissa ramasser son épée avant de repartir à l’assaut.

Plus le combat durait et plus Déor était en difficulté mais, malgré les enjeux, il savait qu’il ne donnait pas le meilleur de lui-même. Il ne pouvait s’empêcher de penser à Anja et à Hana et combien elles lui manquaient. Non c’était bien plus profond qu’un simple manque. Il s’était raccroché à la vie, par peur de la mort mais il savait au fond de lui et depuis le début que cette vie n’avait plus d’intérêt sans sa femme et sa fille. Aussi, il ne contra pas l’attaque suivante de Janek et il sentit la lame du jeune homme lui traverser le thorax. Il s’effondra en avant, le sang coulant abondamment sur le sol. Il n’était pas nécessaire d’être médecin pour voir que la blessure était mortelle. Il avait un poumon transpercé et il ne pourrait guère survivre bien longtemps.

Janek n’exultait pas comme il l’aurait cru. Bien au contraire, les larmes n’avaient jamais été aussi proches de couler sur son visage. Il s’estimait satisfait d’avoir vengé son frère mais il savait qu’il n’oublierait jamais l’expression sur le visage de Déor au moment où il l’avait laissé gagner ce duel. Lentement il s’approcha de l’ancien rohirrim et de la femme qui s’était agenouillé à ses côtés. Il s’aperçut alors qu’il ne savait pas quoi dire mais il ne lui fut pas nécessaire de parler car Déor prit la parole le premier.

- Voilà qui venge la mort de votre frère. Ne dîtes rien car aucune de vos paroles ne pourra rien changer. Maintenant j’aimerais que vous partiez s’il vous plaît. Je ne souhaite pas mourir pendant que vous me dévisager ainsi.

Le jeune homme sembla comprendre les raisons de la réticence de Déor et s’éloigna, laissant Isabella seule auprès du mourrant.

Isabella écouta Janek parler. Janek ayant terminé, Isabella prit la parole sur un ton sévère :

« Je me fous de vos excuse, vous n’avez pas tenu votre parole. D’une part vos hommes ont essayé de nous faire du mal et d’autre part vous étiez censé attendre quelques jours avant d’effectuer quelque chose. Vous n’avez aucune parole. »

Isabella voulu lui donner une gifle mais y renonça car cela l’aurait forcé d’arrêter de le tenir en joue. Isabella écouta la réplique de Déor, la réponse de Janek ainsi que la suite du dialogue. Elle fut surprise quand elle comprit qu’ils étaient tombés d’accord sur le faite de se battre en duel. Isabella voulu objecter, mais les deux hommes s’étaient déjà armer et se préparait à passer à l’attaque. Ne voulant pas laisser Nerwa trop longtemps seul, Isabella finit par aller chercher Nerwa ainsi que le prisonnier qu’elle attacha tel un buffle en liant ses bras à ses pied afin qu’il ne puisse pas s’échapper.

Nerwa regarda ce qu’il se trama en jetant des coups d’œil par-dessus l’épaule de sa mère et c’est a ce moment là que Déor prit le coup d’épée. Nerwa se mit à hurler et se réfugia aussitôt dans les bras de sa mère. Isabella ne fut pas tout à fait surprise du dénouement du combat, en effet elle avait de suite constaté le changement de regard sur le visage de Déor. Ce regard qui disait d’en finir, qu’il en avait marre de se battre, s’il avait pu, il se serait place devant son adversaire le bras en l’aire en offrant sont son torse.

Cependant Isabella fut surprise de voir que Janek ne présentait aucun trait de satisfaction dans son regard. Juste après que Déor ait finit sa dernière phrase à l’encontre de Janek, celui-ci se tourna et parti laissant les deux jeunes femmes seul avec Déor et le prisonnier. Isabella finit par se diriger vers le prisonnier, le menaça de le tuer s’il ne partait pas. Le prisonnier, ayant vu la façon dont les jeunes femmes se défendait, accepta de suite et fila des qu’il le put en laissant ses armes sur place.

Nerwa quand à elle s’était approché de Déor, elle s’excusa une ultime fois du mal-être qu’elle avait pu causer au début de leur rencontre. Alors qu’Isabella revint vers sa fille et Déor, elle remarqua que Déor avait émis son dernier souffle. Isabella prit Nerwa dans ses bras et la consola autant qu’elle le pouvait. Elle eut l’impression de revoir la mort de son mari. Les larmes se formèrent dans les yeux des deux jeunes femmes. Ensembles elles creusèrent un trou à l’orée du bois et y plaça le corps. Une fois le corps recouvert de terre, elles amassèrent toutes les pierres qu’elles trouvèrent et recouvrirent la tombe avec. Une fois le tout recouvert, Isabella prit l’épée de Déor et la planta au début de la sépulture. Elles se tinrent devant en silence pendant un moment avant de se diriger vers leur campement.

Le silence fut présent durant toute la soirée et l’appétit nullement présent. Elles se regardèrent toute la soirée dans les yeux sans dire un mot. Ensemble elles allèrent se coucher mais ni l’une ni l’autre ne réussit à dormir que très tard dans la nuit.
Le lendemain matin le réveil fut aussi calme que le coucher. Ensemble elles rangèrent le campement et c’est encore en silence qu’elles reprirent la direction vers Minas Tirith.


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Spoiler:

Nerwa s’approcha de lui et s’excusa à nouveau de son comportement. La douleur devenait de plus en plus insoutenable mais Déor réunit ses dernières forces et leva la main vers le visage de l’enfant. Il lui effleura la joue et pût articuler ces derniers mots :

- Tu n’as pas à t’excuser. Je suis heureux d’avoir partagé ces quelques jours avec vous. Ne sois pas triste pour moi, c’était la seule issue. Ta mère et toi, vous pourrez venir à bout de n’importe quel problème sur votre route. J’espère que vous trouverez le bonheur.

Sa tirade l’avait épuisé et il ne pût en dire davantage. Alors qu’il sentait la vie quittait lentement son corps, il n’avait plus conscience du monde qui l’entourait. Seules les pensées de sa femme et de sa fille le retenait encore. Elles étaient ce qui lui était arrivé de mieux dans sa vie et sans elles, il ne voyait pas l’intérêt de poursuivre sa route. Mais il ne regrettait pas non plus ces derniers jours. S’il avait pu faire une différence pour Isabella et sa fille, alors ce temps supplémentaire n’avait pas été vain.

Au fond de lui, il sentait qu’il en avait fini avec ce monde et qu’un autre monde l’attendait. Un monde où sa femme et sa fille seraient toujours présentes. Et même si ce n’était que le rêve pieu d‘un mourant, il s’y accrochait avec la force du désespoir. Il pouvait déjà sentir la chaleur de leur étreinte autour de son torse et l’odeur douce de leur peau contre lui.

Sa dernière pensée alla néanmoins à son propre corps. Il ne doutait pas que les filles prendraient soin de lui. Il était heureux d’être tombé sur la terre de ses ancêtres. Car c’est ici que sa vie avait débuté et s’était déroulée et maintenant il pourrait y rester pour l’éternité.


Alors qu’une mère et sa fille reprenaient leur route vers Minas Tirith, une pluie glaciale se mit à tomber. Les gouttes de pluie tintaient presque en heurtant l’épée d’un ancien guerrier fichée dans le sol. Et ce son résonnait comme un avertissement à tous ceux qui se risqueraient à pénétrer dans le royaume du Rohan. Car désormais la frontière orientale des plaines du Rohan était gardée par l’esprit de celui qui, même s’il n’en avait eu conscience, avait été le symbole de l’âme de ce vaste royaume.