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 La conquête de l'Ouest

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Ryad Assad
Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
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Ryad Assad

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La conquête de l'Ouest EmptyLun 30 Sep 2013 - 20:33
La conquête de l'Ouest Homme_10

La gigantesque salle du conseil, baignée dans une pénombre apaisante, était en proie à une effervescence toute particulière. Sous le plafond aux sculptures élégantes, entre les colonnes finement ciselées, face aux tentures chatoyantes et au mobilier exquis, se tenait une vingtaine d'individus qui discutaient en groupes plus ou moins importants. Certains élevaient la voix, pour faire valoir leur avis, tandis que d'autres hochaient la tête pesamment pour marquer leur assentiment à tel ou tel propos. Certains parlaient avec de grands gestes qui tenaient tout le monde éloigné, tandis que d'autres étaient plus mesurés et demeuraient parfaitement calmes. Ils étaient tous très différents les uns des autres, tant dans leur personne que dans leur manière de s'habiller. On trouvait ici des hommes, âgés et portant une longue barbe prouvant leur sagesse, vêtus de tuniques luxueuses qui conféraient à leur statut une touche de prestige ; là, on voyait quelques femmes, dont certaines bien jeunes, habillées avec un mélange saisissant de simplicité et d'élégance. Et parmi tous ces notables, se trouvait Pazrhdan Dosrnia. L'homme, bien que jeune de corps, s'appuyait perceptiblement sur la canne qu'il tenait en main, tandis qu'il discutait tranquillement avec un de ses pairs. Les deux échangeaient leurs points de vue sur un point précis de politique, sans toutefois livrer le véritable contenu de leurs pensées... une chose fort dangereuse actuellement. Mais leur conversation, tout comme celle des autres, fut interrompue par trois coups frappés à la lourde porte qui s'élevait à au moins trois mètres de hauteur. Elle coulissa sur ses gonds vieux de plusieurs siècles, et pourtant toujours silencieux, laissant passer un héraut qui annonça d'une voix de stentor :

- Sa Majesté Lyra !

La conquête de l'Ouest Lyra10

Les vingt conseillers qui s'étaient retournés posèrent un très bref instant les yeux sur la silhouette de leur suzeraine, avant de s'incliner respectueusement. Les plus jeunes et les plus valides posèrent un genou à terre en signe de soumission. Les autres, plus âgés ou blessés de guerre, inclinèrent simplement le buste respectueusement. La Reine laissa passer un bref instant, avant que sa voix ne vînt claquer dans l'air comme un fouet :

- Relevez-vous.

Tous s'exécutèrent, et s'empressèrent de rejoindre leur place attitrée, autour d'une immense table. Ils ne prêtèrent pas attention à l'entrée dans la salle d'une douzaine de gardes qui vinrent se positionner dans l'ombre, près des murs. Ils demeureraient silencieux jusqu'à la fin de la séance, aussi immobiles que des statues, sauf si quelqu'un entendait menacer leur monarque. Alors, sur un simple claquement de doigts, ils passeraient à l'action avec une froide efficacité, et n'hésiteraient pas à faire couler le sang... même s'il s'agissait de celui d'un conseiller. Et pourtant, c'était une mesure presque inutile, et destinée à renforcer l'autorité de la Reine en ces lieux. En effet, qui pouvait imaginer qu'un intrus parviendrait à pénétrer dans la place-forte la plus imprenable du royaume, véritable forteresse au cœur de laquelle patrouillaient en permanence des hommes surentraînés, qui avaient légalement le droit de tuer quiconque n'était pas autorisé à se trouver là. Et même en échappant à toutes les sentinelles, il aurait fallu que l'assassin trouvât son chemin parmi le dédale de couloirs sombres de la forteresse. Il pouvait tout aussi bien se diriger lui-même vers les cachots où, s'il avait de la chance, il serait enfermé. S'il était plus malchanceux, il pouvait ouvrir une porte que personne n'ouvrait jamais, et découvrir un des sombres secrets de Blankânimad. Un de ces secrets dont même les conseillers les plus sages craignaient d'apprendre l'existence.

La Reine s'installa sur le trône, et ouvrit la séance du conseil qu'elle présidait régulièrement. Elle parlait d'une voix claire et forte, comme toujours. Dans son ton, on sentait nettement sa fermeté habituelle - celle qu'elle utilisait pour tenir le pays après la mort de son époux feu le Roi Alâhan -, mais aussi une pointe d'agacement qu'elle ne parvenait pas totalement à cacher. En effet, autour de la table, personne n'était dupe du jeu de la souveraine du Rhûn. Elle contrôlait le pays sans partage, et le conseil qu'elle dirigeait en cet instant précis n'était que le vestige d'une tradition ancestrale, conçue pour s'assurer la fidélité des tribus. Les souverains de jadis avaient eu besoin de cette institution pour conforter leur pouvoir, et s'assurer que leur autorité serait respectée par tous. Désormais, le Conseil tombait en décrépitude, et les réunions se bornaient en général à discuter de choses sans importance. Les avis des membres étaient purement consultatifs, et bien qu'elle feignît de les écouter avec une grande attention, Lyra n'en faisait en général qu'à sa tête. Fort heureusement, trouvait Pazrhdan, elle était plutôt intelligente, fine tacticienne et excellente politicienne. C'était probablement la raison pour laquelle elle était encore en poste, alors que techniquement ne coulait dans ses veines aucun sang royal. Mais elle prouvait à elle seule que l'ascendance ne faisait pas tout, et qu'il fallait autre chose pour être une bonne dirigeante. Regardant tour à tour ses conseillers, elle les dévisageait avec soin, pour capter leurs moindres réactions, tout en déclarant :

- Mesdames, messieurs, chers membres du Conseil. Je vous ai réuni pour vous faire part aujourd'hui de questions primordiales pour l'avenir de notre grand royaume. Je n'irai pas par quatre chemins, et je commencerai donc par vous expliquer la situation au-delà de nos frontières.

A cet instant, un soldat sortit de l'ombre. Il déposa sur la table une immense carte des terres explorées par le Rhûn, complétée par les échanges culturels avec l'Occident. L'officier, tête nue, demeurait silencieux alors qu'il disposait des poids pour caler le lourd document. Il ouvrit ensuite un coffret de bois précieux, duquel il retira de petites figurines de couleur. Il en disposa un petit nombre sur chaque royaume, essayant par là de recréer la disposition des forces dans les différents pays. Au Gondor, une forte concentration à Minas Tirith, Osgiliath, et dans les forteresses frontalières. Au Khand, une incohérence complète, des pions répartis de manière aléatoire. En Forêt Noire, une répartition homogène de troupes dans toute la forêt. A dire vrai, sur ce dernier point, les espions du Rhûn n'étaient sûrs de rien, et il fallait se contenter de suppositions. Au Harondor, l'officier disposa des pions sur les principales villes, puis il en plaça sur Umbar. En grand nombre. Les autres royaumes n'étaient pas vraiment dignes d'intérêt, même si l'officier jugea utile de disposer des pions sur le Rohan, une terre jadis ennemies de Rhûn. Des vassaux du Gondor. Lyra, sans même vérifier la disposition des pièces, poursuivit :

- Les rapports que nous recevons depuis quelques jours sont des plus intéressants, et si je n'ai pas pris la peine de vous contacter avant, c'était uniquement car je souhaitais obtenir une certitude absolue avant de vous faire part de ces découvertes...

Elle marqua une pause, et un petit sourire étira ses lèvres, alors qu'elle posait les yeux sur les membres du Conseil qui la dévisageaient, buvant ses paroles et attendant avec anxiété et impatience la révélation. Pazrhdan, qui malgré son flegme habituel ne parvenait pas totalement à masquer son intérêt, se demandait à quoi elle pouvait bien penser en cet instant précis. Elle jouait avec les mots aussi finement qu'un soldat avec une lame, et elle était capable de tous les manipuler pour arriver à ses fins. D'un bref coup d'œil, le conseiller remarqua que ses confrères avaient des pensées similaires. Ils se méfiaient de là où elle voulait les emmener, et essayaient de ne pas se laisser abuser par ses tournures de phrase et par les effets de style dont elle usait. Elle reprit tranquillement :

- Nos voisins semblent très agités en ce moment. Nos rapports indiquent que l'Ouest et le Sud sont en proie à la guerre. Le Rohan, vassal du Gondor, est plongé dans une guerre civile qui l'affaiblit considérablement. Les derniers rapports indiquent que l'armée du Roi Hogorwen marche sur l'armée rebelle retranchée dans une forteresse. Je suppose qu'il finira par ramener l'ordre, mais la reconstruction du pays prendra longtemps...

L'officier, sans dire un mot, retira de la table un bon tiers des pions qui constituaient l'armée du Rohan, et déplaça ceux qui restaient vers la capitale, Edoras. Après la victoire d'Hogorwen, ce serait probablement son prochain mouvement. Se replier vers sa cité, et essayer de regrouper ses fidèles, de réaffirmer son pouvoir. Plusieurs conseillers hochèrent la tête, réfléchissant aux implications de ces troubles. Mais Lyra semblait avoir encore des choses à leur apprendre :

- Ce n'est pas tout, chers conseillers. Le Gondor, ce vil serpent, a déplacé le gros de ses forces vers le Khand. Une immense armée a quitté le pays, et s'est dirigée vers une des rares forteresses de nos chers voisins. Les rapports sont très détaillés à ce sujet : il semblerait que les armées de Mephisto aient échoué misérablement, et que la bataille ait été un désastre. Les troupes du Gondor ont regagné leur pays, mais cela a mis un coup d'arrêt à leur politique agressive.

Cette fois, il y eut quelques murmures parmi les conseillers. Pazrhdan lui-même n'en revenait pas. Ainsi donc, le Khand avait réussi à stopper les armées de Mephisto ? On disait partout que le Gondor était invincible, mais de toute évidence ce n'était pas le cas. Peut-être qu'on ne pouvait pas les attaquer, et que s'emparer de leurs principales villes était insensé. Mais eux non plus ne pouvaient plus se permettre de fouler le territoire de leurs voisins sans risque. Sur le visage de certains conseillers, on devina même quelques sourires amusés. La haine contre l'ancestral ennemi de l'Ouest était toujours vive, et Lyra ne faisait rien pour l'atténuer, bien au contraire. L'officier retira quelques pions pour le Gondor, et positionna ceux qui restaient à Minas Tirith, Osgiliath et Cair Andros principalement. Le pays semblait fragile, et beaucoup regardaient la carte en se disant : "le moment est-il enfin venu de l'envahir ?". Mais Lyra ne semblait toujours pas avoir terminé, et elle paraissait se délecter de voir l'effet que provoquaient ses nouvelles sur ses conseillers :

- Il y a autre chose, chers conseillers. On nous rapporte qu'au Sud, les choses bougent également. Il semblerait que la cité d'Umbar, fief de pirates et de brigands en tout genre, se soit alliée aux tribus du Harad, dans le but d'attaquer le Harondor, vassal du Gondor. A l'heure actuelle, les informations sont minces, mais il est certain qu'un conflit entre les deux nous serait tout à fait profitable. Les prétentions territoriales des Suderons sont limitées, mais le coup qu'ils porteront aux alliés du Gondor sera terrible. Et s'ils parviennent à remporter la victoire, ce sera encore mieux. Ainsi, Mephisto se concentrera sur récupérer sa province, et non sur le reste.

Cette fois, une véritable bonne humeur semblait s'être emparée des conseillers, qui semblaient prêts à partir en guerre sur-le-champ. Certains s'écrièrent même qu'il fallait envoyer un contingent pour prêter main-forte aux Suderons, afin de leur assurer la victoire. Ce permettrait en outre de nouer une amitié franche, afin de prendre le Gondor en tenaille dans le futur. Mais Lyra leva la main afin de calmer les velléités guerrières qui se créaient autour d'elle :

- Non, chers conseillers, je ne pense pas que nous gagnerions à envoyer des troupes. Le Khand ne nous laisserait pas envoyer un bataillon sur ses terres, et nous ne pouvons pas risquer un conflit contre eux. Mais le Roi Shomeri du Khand a tout intérêt à dépecer le Harondor, qui a été allié à Mephisto dans la Bataille d'Assabia. Laissons agir la fougue de ces gens-là, et voyons où cela nous mènera. Mais il y a encore autre chose : des informations circulent, selon lesquelles les elfes seraient en difficulté. Leur puissance semble ébranlée, et d'après ce que nous en savons, leurs cités seraient menacées. Il est peu probable qu'ils se risquent à autre chose qu'à défendre leurs territoires, et consolider leurs frontières. Maintenant que le décor est posé, je vous propose quelque chose...

Lyra semblait parfaitement maîtresse d'elle-même, mais pour quiconque la côtoyait un peu, il était évident qu'elle était en proie à une grande excitation. De toute évidence, elle avait planifié quelque chose avec certains de ses généraux, et elle venait ici pour recueillir leur assentiment, et surtout les impressionner. En effet, malgré son discours résolument anti-occidental et anti-elfique, la suzeraine du Rhûn n'avait pas encore fait ses preuves. Elle s'était contentée, dans un premier temps, de stabiliser son pouvoir en interne, en traquant et en massacrant tous les rebelles qui s'opposaient à son accession au trône. De quoi calmer les ardeurs des plus loyaux serviteurs d'Alâhan, dont beaucoup vivaient encore cachés dans des grottes, essayant d'échapper aux patrouilles régulières de la Milice. De toute évidence, Lyra souhaitait prendre une autre dimension, et cette réunion marquait officiellement le début d'une toute nouvelle politique, à n'en pas douter.

L'officier qui disposait les pièces poussa les contingents de Rhûn loin vers l'Ouest, et tous suivirent son mouvement avec une grande attention, ouvrant des yeux de plus en plus surpris à mesure qu'il continuait. Les troupes Rhûniennes quittèrent les territoires effectivement contrôlés par la Reine, dépassèrent la zone d'influence du royaume, et plongèrent dans les terres sauvages du Rhovanion. Elles finirent par s'arrêter au niveau du croisement entre la Celduin et la Carnen. Il y eut alors un profond silence dans la salle, qui dura une bonne dizaine de secondes pendant lesquelles les conseillers se regardèrent tour à tour, cherchant à savoir quel avis il était le plus prudent de lancer en premier lieu. Lyra, quant à elle, ne perdait pas une miette de ce spectacle, et semblait s'en amuser grandement. Un des plus anciens et des plus éminents conseillers se leva alors, et parla d'une voix forte :

- Votre Majesté, je ne comprends pas ce que cela signifie... Si nous souhaitons profiter de la faiblesse du Gondor, nous devrions masser le gros de nos forces à leurs portes, puis les envahir. Ainsi placées, nos troupes se trouvent loin de tout.

Le conseiller se rassit, et Lyra répondit calmement :

- Il n'est pas question d'attaquer le Gondor, cher conseiller. Le passé nous a appris que l'empressement à vouloir se jeter dans la bataille pouvait coûter cher. Nos ennemis sont affaiblis, mais ils sont loin d'être à genoux. Si nous frappons le cœur de leur puissance, ils mobiliseront leurs troupes et leurs alliés pour nous contrer. Le Rohan moribond se rassemblera pour nous faire barrage, les elfes sortiront de leurs forêts pour nous encercler, et nous serions perdus. Ces terres sauvages, en revanche, n'intéressent personne. Si nous les revendiquons, nous étendons du même coup notre sphère d'influence, nous gagnons des terres arables, et surtout nous contrôlons une bonne partie du commerce de la région. Réfléchissez...

Comme s'il s'était agi d'un ordre tout à fait formel, les vingt conseillers se mirent à réfléchir silencieuesment. Pazrhdan, qui demeurait discret, n'en pensait pas moins. La manœuvre était risquée, et pouvait être interprétée par beaucoup comme un acte de guerre. Cependant, personne n'avait en ce moment la possibilité de repousser militairement les troupes de Rhûn qui voudraient s'installer en cet endroit. Et comme cette région était quelque peu éloignée des terres du Gondor, Mephisto ne trouverait sans doute pas le courage de tenter une action diplomatique risquée contre un royaume qu'il savait ne pas pouvoir contraindre à quoi que ce soit. Il laisserait probablement faire, et céderait de fait à Lyra le contrôle de terres qui, de toute façon, n'appartenaient en réalité à personne.

Quelques conseillers, assez âgés, parlèrent en des termes similaires au premier, arguant qu'il valait mieux frapper le Gondor de front, plutôt que de lui dérober un territoire dont il se fichait éperdument. D'après les rapports, Cair Andros était affaiblie, et atteindre Osgiliath serait chose aisée. Une fois dans la ville, il serait simplement question de briser le siège probablement mis en place par les troupes de Mephisto, puis d'assiéger Minas Tirith. Une guerre de quelques mois à peine, qui aurait le mérite de démontrer la supériorité des troupes de Rhûn, et qui briserait la puissance du Gondor à jamais. Un compromis acceptable selon eux. La Reine balaya ces arguments avec dédain, répliquant que s'en prendre directement à leur ennemi, cela signifiait tomber dans un piège d'où il serait difficile de sortir. Mais les plus anciens étaient encore hantés par le souvenir de la Bataille du Nord, et certains ne comprenaient pas vraiment pourquoi feu le Roi Alâhan avait subitement décidé de s'allier aux Peuples Libres. Ils souhaitaient vivement faire comprendre à ces derniers que le Rhûn était une puissante nation qui pouvait s'affranchir de toutes les alliances, et exister par elle-même. L'agacement de la Reine face à ce qu'elle devait considérer comme de l'étroitesse d'esprit la poussa à couper court aux débats :

- Suffit. J'entends bien vos arguments, et vos avis sont très intéressants. Cependant, que pensent nos conseillers les moins âgés, et qui depuis tout à l'heure écoutent sans mot dire ?

Lyra entretenait une relation particulière à l'égard de la jeunesse dans le Conseil. Elle-même était particulièrement jeune, et certains étaient d'avis qu'elle se sentait plus à l'aise avec des gens de sa génération, qui partageaient plus facilement ses ambitions et ses rêves. A l'inverse, avec des gens qui avaient servi fidèlement son mari, on la sentait moins ouverte, un peu plus cassante. Il fallait dire que leurs idées n'avaient pas beaucoup évoluées, et n'étaient peut-être plus adaptées au contexte actuel. Attaquer le Gondor aurait été possible, dans le cadre d'une immense alliance entre le Rhûn, le Khand, le Harad et peut-être même le Mordor. C'était ce que la Bataille du Nord avait failli réaliser, mais Alâhan avait trahi, et ôté à cette confédération sa seule véritable armée de métier, la seule force capable de rivaliser avec les colonnes Gondoriennes. Parmi les plus jeunes, tous avaient été mobilisés lors de cet affrontement, et avaient pu voir que les Hommes de l'Ouest n'étaient pas si différents des Rhûniens. Ils riaient, pleuraient, chantaient et dansaient. Ils vivaient durement, mouraient brutalement, et certains étaient d'honorables chevaliers. C'était à cette époque que Pazrhdan avait compris que malgré la supériorité de son royaume, une guerre frontale serait désastreuse. Il se leva de fait, malgré sa jambe blessée, et répondit à sa suzeraine :

- Votre Majesté, très chers conseillers, mon exposé sera peut-être long et je m'en excuse par avance. Je comprends les réticences quant à envoyer nos troupes si loin et de nos frontières, et de celles de nos ennemis, et je me rallie à vos arguments. Toutefois, Sa Majesté a raison sur un point essentiel : le contrôle du commerce. Ainsi positionnés, nous pourrions avoir la main sur tout le trafic fluvial, et donc forcer les Nains des Monts du Fer à négocier avec nous. Laissons venir à nous marchands de tous bords, laissons-les dépenser leur or pour acheter les produits de notre bonne terre, laissons-les nous apporter les merveilles venues de l'Ouest lointain. Le prestige et la puissance du Trône en seraient renforcés, et l'or accumulé pourrait être employé à renforcer encore notre armée.

Pazrhdan inclina respectueusement la tête, et s'assit. Il nota quelques hochements de tête appréciateurs, mais la plupart des conseillers demeuraient sur leurs positions. La Reine et lui échangèrent un bref regard, dans lequel il ne discerna aucune émotion. Lui qui pourtant, était assez diplomate et doué pour déceler les informations, était bien incapable de savoir si elle avait apprécié son intervention, si elle jugeait qu'il se ralliait à son idée trop facilement, si elle désapprouvait qu'il défendît le commerce avec les royaumes de l'Ouest, ou si elle le trouvait trop consensuel, pas capable de s'opposer fermement au Conseil pour la soutenir. Tout cela se passa très vite, et il n'eut pas le temps de se poser davantage de questions qu'une autre conseillère s'était levée. Elle exposa à son tour son point de vue, allant dans le même sens que Pazrhdan : avancer prudemment, se renforcer pour mieux frapper. Ce dernier lui adressa un signe de tête appréciateur, et elle lui répondit par un sourire poli. Les autres conseillers parlèrent chacun à leur tour, et peu à peu une ligne claire se dégagea.

Il paraissait évident que seule une opposition ferme de la part de tout le Conseil pouvait faire douter Lyra. Et douter était un bien grand mot, car il était certain qu'elle ne faisait jamais rien qu'elle n'eût pas décidé et mûrement réfléchi, et de fait elle arrivait toujours à la séance en sachant quel serait le résultat du vote final. Devant les arguments exposés par la jeunesse paradoxalement plus tempérée, les anciens au caractère plus belliqueux durent réfréner leurs ardeurs. Ils reconnurent qu'il était peut-être prématuré d'attaquer le Gondor dans l'instant, mais ils tinrent à réaffirmer qu'il faudrait surveiller l'évolution de ce royaume, et prendre garde à ce qu'il ne se renforçât pas en vue d'une agression contre les intérêts du Trône. Des demandes que la Reine écouta d'une oreille distraite, avant de demander un vote. Sans surprise, sa résolution obtînt l'unanimité des voix, et un grand sourire illumina le visage de Lyra qui s'apprêtait à se lever. Pazrhdan intervint alors en se levant avant elle :

- Votre Majesté, j'ai une dernière question. Le vote est terminé, mais je m'interroge sur un point qui, je pense, intéresserait le Conseil... Qui donc entendez-vous placer à la tête de ces troupes ? Qui gouvernera ce poste-avancé ?

Lyra sourit avec ce qui semblait être de l'amusement, avant de répondre :

- Ne vous inquiétez pas, Conseiller. J'ai l'homme de la situation.

Elle n'en dit pas davantage, et se leva. Tous les conseillers l'imitèrent et s'inclinèrent profondément. La suzeraine tendit majestueusement son bras en direction de la porte principale. C'était de toute évidence un signal convenu, car la porte s'ouvrit à cet instant précis sur une silhouette inconnue de tous. Le silence, en cet instant, était total. Qui était donc cet homme de confiance que la Reine entendait placer à la tête de cette mission particulièrement délicate ?

#Lyra


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Dernière édition par Ryad Assad le Jeu 21 Nov 2013 - 14:01, édité 1 fois
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La conquête de l'Ouest EmptyJeu 21 Nov 2013 - 14:00
Letters from Blankânimad


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Citation :
Chère mère,

J'aurais très sincèrement préféré pouvoir te dire les choses de vive voix, mais je sais pertinemment que tu ne vas pas apprécier la nouvelle que j'ai à t'annoncer, et que tu aurais tout fait pour me dissuader de partir. Car oui, je suis présentement sur le départ. Sa Majesté Lyra en personne, au cours de la dernière session du conseil, m'a confié la tâche d'aller superviser une opération menée par les armées du Trône, en ma qualité de conseiller. Sois sans crainte, car cette fois je ne repars pas dans l'Est. La situation n'est toujours pas stable là-bas, mais les affaires qui m'occupent sont d'une toute autre importance.

Nous avons obtenu de la Reine de pouvoir faire part à nos proches de quelques détails de cette mission, afin de dissiper tous vos doutes et toutes vos inquiétudes. Il va sans dire que tout ce que contient cette lettre doit rester parfaitement confidentiel, et ne doit jamais être lu par quiconque. Probablement qu'un des gardes du palais vient de t'amener cette missive, et qu'il a refusé de quitter les lieux. Il a en effet pour ordre de rester avec toi pendant que tu en fais la lecture, puis il s'assurera que celle-ci soit bien brûlée, afin de n'éventer aucun des secrets de la Couronne.

Mais venons-en au fait sans plus tarder. En vérité, les plans de Sa Majesté Lyra sont de mener une expédition loin à l'Ouest, dans les terres sauvages où nul n'habite. Notre objectif serait de nous y implanter, et d'y développer les intérêts de la Couronne. Je ne peux pas t'en dire davantage à ce sujet, car cela relève du secret d'Etat, et même nous ne sommes pas au courant de tous les détails. Sa Majesté a sans doute une idée très précise de ce qu'elle souhaite faire, et elle n'a pas jugé utile de donner au conseil toutes les données requises. Toutefois, le conseil a donné son aval pour cette mission, eu égard à la confiance que nous témoignons envers notre Reine. C'est la raison principale pour laquelle nous accompagnons cette expédition : nous devons veiller à ce que les choses soient faites sous la surveillance du conseil que nous représenterons, et nous devons lui rendre des comptes régulièrement, pour le tenir au fait de la situation. Nous avons certes confiance dans la qualité des hommes qui ont été choisis par notre bienveillante suzeraine, mais nous ne pouvons pas garantir qu'ils sauront porter leur attention sur les questions qui soulèvent l'intérêt des représentants des différentes tribus.

Il est difficile de prévoir quels seront les dangers que nous aurons à affronter, car nous ne savons que peu de choses de cette région éloignée. Nos cartes, et les rapports les plus récents que nous avons à notre disposition, nous ont appris que ces terres étaient peu peuplées sinon désertes, et nous espérons ne pas avoir à affronter d'occidentaux en chemin. Mais avec ces gens-là, il est malheureusement impossible de prévoir quoi que ce soit. Craintifs et orgueilleux comme ils sont, ils verront peut-être notre approche comme une déclaration de guerre, ou comme une provocation, auquel cas nous risquons fort d'avoir à en découdre. Mais ces rustres, bien qu'ils soient convaincus du contraire, n'arrivent naturellement pas à la cheville de nos hommes, et il est peu probable qu'ils nous posent de réels problèmes. Le cas échéant, ils auront à affronter la vaillance de nos cœurs loyaux, et je leur souhaite par avance bien du courage dans cette entreprise.

Je ne saurais dire combien de temps notre mission va durer. Il est probable que nous serons absents plusieurs mois, à tout le moins. Si les choses se passent miraculeusement comme nous l'espérons, sans anicroche d'aucune sorte, nous devrions pouvoir rentrer assez rapidement. Sinon, si nous rencontrons quelques résistances, ou des difficultés imprévues, il est fort probable que nous soyons contraints de prolonger notre mission.

Je sais pertinemment que la dernière fois que je suis parti, les choses ne se sont pas passées comme prévu, et j'ai conscience que tu risques de t'inquiéter chaque jour en imaginant le pire. Je ne peux hélas garantir que les choses se passeront bien, ni même que j'aurais à nouveau la chance de revenir en vie, comme cela a été le cas par le passé. Toutefois, sache que si je dois mourir, je ne reculerais pas, et je donnerais volontiers ma vie pour le Trône. Je ferais tout pour honorer mon serment envers le Trône, la mémoire de nos ancêtres, et pour me montrer digne de la tribu qui m'a vu naître.

Il y a fort à parier que dans les premiers mois, communiquer régulièrement avec Blankânimad soit assez difficile. Nous aurons à nous installer sans tarder, à évaluer les menaces qui peuvent compromettre notre mission, et nous aurons besoin de tous les hommes disponibles pour assurer notre sécurité contre les dangers de ces contrées barbares. Cependant, dès que nous serons en mesure d'envoyer un messager, tu recevras bien évidemment un courrier de ma part. A ce propos, il me faut te faire une demande particulière, à laquelle j'aurais besoin que tu satisfasses. Je ne peux m'assurer que tu diras oui, mais puisque je dois partir dans les plus brefs délais, je ne te laisse pas vraiment le choix.

Cette mission, je ne la réalise pas seul. Je suis accompagné d'une conseillère, car nous ne serons probablement pas trop de deux pour observer, rédiger des rapports, et transmettre un avis aussi objectif que possible au conseil. Elle représente le clan Sharaki, des gens originaires de l'Est lointain, d'après ce qu'elle m'a dit. Leur influence s'étend essentiellement à l'extrême Orient, et elle n'a aucun contact sûr à la capitale. Nonobstant que nous servions tous Sa Majesté, il est certaines tribus qui n'auraient aucun scrupule à mettre au jour sa correspondance privée, pour des motifs purement politiques. Il serait fort regrettable que les Sharaki ne soient plus en mesure de recevoir d'informations fiables de la part de leur représentante à la cour royale. J'ai réussi - miraculeusement - à la convaincre de t'adresser également ces missives, afin que tu les fasses parvenir dans l'Est par un moyen fiable. Je sais que tu connais certains des hommes qui ont servi sous mes ordres par le passé. Je t'invite à te tourner vers eux sans hésiter : ils sont de confiance, et ils sauront te renseigner, et t'aider de leur mieux.

Pour le reste, j'aurais besoin que tu t'occupes de ma résidence en mon absence. Les esclaves savent quoi faire pour le principal, à savoir la gestion quotidienne des enclos, mais ils auront besoin que quelqu'un paie pour la nourriture de mes amis, et ils auront besoin d'avoir quelqu'un vers qui se tourner en cas d'imprévu. Il y a fort à parier que rien ne se passera, mais je te saurais reconnaissant de garder un œil, même lointain, sur mes spécimen. J'ai par ailleurs décidé d'emmener Roublard avec moi, parce que j'ai l'intuition que je vais avoir besoin de compagnie pendant ces longs mois. Non pas que j'éprouve de l'inimitié pour les Rhûniens qui m'accompagneront, mais je préfère largement la compagnie des individus de son espèce. En outre, j'ai la conviction profonde qu'il me sera utile. Après tout, j'ai beaucoup regretté de ne pas l'avoir emmené quand je suis parti dans l'Est. Il m'aurait sans nul doute évité bien des tracas.

Avant de partir, j'ai décidé d'aller honorer la tombe de père, afin d'avoir la bénédiction de nos ancêtres. J'espère qu'ils sauront m'accorder leur courage, et que je remplirai ma mission aussi bien qu'ils l'auraient fait. Je me suis également rendu au temple, et j'y ai déposé une offrande à Melkor, loué soit son nom. Puisse-t-il nous donner la force de surmonter tous les obstacles qui se présenteront à nous, et nous faire triompher quel qu'en soit le prix.

Prends bien soin de toi en mon absence, et surtout pense à sortir, à profiter de la vie. Se faire un sang d'encre en mon absence n'accommodera personne, et ne fera que me distraire de ma mission. Soigne bien ta toux, et n'oublie pas d'aller chez l'apothicaire si d'aventure ses traitements ne te faisaient plus d'effet. Cet hiver exceptionnel s'achèvera bien un jour, quoi qu'en disent les prédicateurs. En attendant, couvre-toi quand tu sors.

Ton fils,

Paz'


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La conquête de l'Ouest EmptyJeu 21 Nov 2013 - 15:00
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Citation :
Frère,

J'ai conscience que tu ne recevras point cette missive avant moultes semaines, néanmoins il est de mon devoir de t'informer de la situation à Blankânimad. Je m'en vais tenter de la résumer, encore qu'elle soit assez complexe.

Hier, la Reine a convoqué le Conseil afin de lui faire part de la situation dans les aultres régions de la Terre du Milieu. Nos informateurs ont ouï dire, si l'on se fie aux sources les plus récentes, que les peuples de l'Ouest seraient fort affaiblis. Les cohortes du Gondor auraient été repoussées par un ost du Khand, et ceulx de Rohan - ce petit pays où l'on dresse de grands chevaux, où les gens ont les cheveux pareils à la paille - seraient en pleine guerre contre une horde de félons et de croquants hardis issus de leurs propres rangs. Une situation qui ravit les tribus de l'Ouest, naturellement.

Les aultres conseillers sont pour la plupart bellicistes, et ils ont la rancune tenace envers les Occidentaux. Nombreux ont imploré de procéder à la conscription, et pour aller guerroyer sans plus attendre. Une situation qui n'aurait point fait nos affaires, si je me fie aux nouvelles les plus récentes dont je dispose. Ta dernière lettre date de plus d'un mois, mais je présume que les rebelles n'ont toujours point été matés, et que les combats se poursuivent.

Pour ma part, j'ai défendu une politique de prudence, et j'ai par ailleurs eu l'opportunité de m'entretenir à part avec plusieurs Conseillers, pour leur faire entendre que la rébellion à l'Est était préoccupante, et qu'il n'était point possible de faire quérir les troupes qui y maintiennent l'ordre présentement. Nombreux sont ceulx qui m'ont prêté une oreille attentive, et plusieurs m'ont affirmé qu'ils feraient en sorte que, même en cas de conscription, la tribu Sharaki soit autorisé à maintenir l'essentiel de ses forces à l'Est. La sécurité de nos terres en dépend.

Cependant, je crains que les affaires ne soient fort délicates à gérer. Les gens de l'Ouest sont animés par le désir ardent d'écraser le Gondor et leurs alliés, notamment les membres les plus influents du conseil. En temps normal, cela n'aurait point été pour moi un souci d'inquiétude aussi prégnant, car j'ai la conviction que la Reine mesure le risque qu'il y aurait à voir les mouvements séditieux gagner en puissance à l'Est, et j'ai le sentiment que son oreille est acquise au bon sens de nos requêtes. Pour l'heure, j'ai réussi à lui faire entendre que nous préférons les empêcher de s'organiser que tenter de les anéantir jusqu'au dernier, et que châtier les perfides était au-delà de nos capacités actuelles. Toutefois, voilà que je dois quitter la capitale pour remplir une mission que nous a confié la Reine.

Bien que je ne puisse te révéler les plans de Lyra, je suis en mesure de dire qu'elle cherche à prendre pied durablement à l'Ouest. J'ignore au juste quels sont ses objectifs, mais il est évident que toute son attention est focalisée vers les Peuples Libres, et qu'elle mire leurs territoires avec envie et défiance. Et ainsi, elle se détourne presque totalement des problèmes internes qui continuent de menacer le royaume. Je prie pour qu'elle cesse enfin d'être obnubilée par un conflit qui stagne depuis plusieurs siècles, fait de rares escarmouches et de beaucoup d'esbroufe, pour accorder les troupes nécessaires à notre père, et enfin régler les véritables problèmes de ce royaume.

Mon absence sera longue, c'est certain. Je crains de ne point pouvoir rentrer à la capitale avant au moins huit ou neuf mois, et puisque je n'abandonne point mon poste de conseiller, je ne peux désigner de successeur pour me remplacer. Fort heureusement, comme je l'ai écrit ci-avant, j'ai obtenu l'appui de plusieurs autres représentants des tribus, qui feront de leur mieux pour protéger les intérêts des Sharaki. Cela ne nous donne toutefois qu'un petit sursis, car si Lyra entend sérieusement dégarnir notre front pour consolider les villes frontalières, rien ne pourra lui faire obstacle.

Quant à nos correspondances, voilà un nouveau problème. Je pense qu'il te sera impossible de m'envoyer un courrier, qui me parviendra directement, avant plusieurs mois, voire encore davantage si notre entreprise rencontre quelque résistance imprévue. Nous envisageons de quitter le pays pour un temps, et cela risque de limiter très fortement le nombre de messagers qui feront l'aller-retour. D'ordinaire, les choses ne sont déjà point aisées, mais j'ai peu d'espoir de voir quelque missive que ce soit parvenir avant long...

Cependant, si je ne peux en recevoir, j'ai une solution pour te faire parvenir quelques lettres. Je voyage avec un conseiller qui représente la tribu de la Vipère à Cornes. D'après ce que j'ai ouï dire, c'est une tribu ancienne, qui sert fidèlement la Reine, au point de s'être pratiquement établie à Blankânimad. Ce sont des fanatiques d'une rare orthodoxie, dont la loyaulté défie l'entendement, et je me méfie d'eux, et de ce qu'ils pourraient faire si Lyra le leur mandait. Toutefois, l'homme avec qui je voyage semble avoir le sens de l'honneur, et il me plaît de croire que nous pouvons lui faire confiance pour ne point lire notre correspondance. Les siens ne semblent en outre avoir aucun intérêt réel à nous causer quelque tort. Il enverra ma missive à un proche à Blankânimad, qui se débrouillera pour vous faire parvenir de mes nouvelles, par une voie détournée. Comme je te l'ai dit, j'ai grande crainte que les voies officielles ne soient contrôlées, et que certains courriers importants soient ouverts, et parfois modifiés. Certains ne comprennent et n'acceptent point que les tribus puissent avoir leurs propres problèmes à affronter.

Dès qu'il me sera possible de t'en dire plus, je te ferai parvenir un courrier complet contenant un rapport détaillé de la situation. En attendant, reste attentif aux mouvements des troupes de la Reine, et si elles viennent à se retirer sans que tu aies reçu un quelconque avertissement de ma part, alors file immédiatement à la capitale pour y négocier une audience. Nous n'aurons peut-être point gain de cause, mais cela nous permettra de rappeler leur promesse de nous soutenir à ceulx qui pourraient l'avoir oubliée.

Salue père pour moi, et transmets-lui les nouvelles que je viens de t'apporter. Rassure-le toutefois : la situation est tendue, mais pour le moment elle n'est point encore grave. Je souhaite simplement que vous demeuriez à l'affût, et que vous ne soyez point pris au dépourvu si les choses venaient à évoluer vers un conflit contre les Peuples Libres.

Fais attention à toi également. Ce sont peut-être des rebelles, mais ils ont déjà joué de sales tours aux réguliers.

Mes amitiés,

Sh'rin.


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La conquête de l'Ouest EmptyJeu 21 Nov 2013 - 23:43
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Citation :
Premier jour

Ainsi s'ouvre ce rapport, dans lequel je consignerai aussi fidèlement et régulièrement qu'il me sera possible de le faire les actions menées par notre compagnie. Ce document est à l'attention de Sa Majesté Lyra, Reine de Rhûn, que Son règne soit béni par Melkor.

Aujourd'hui, je viens de recevoir l'ordre officiel de la part de Sa Majesté en personne, qui a honoré le commandant que je suis en me recevant dans son glorieux palais, et en me confiant particulièrement la direction des opérations militaires. Durant cet entretien formel, au cours duquel j'ai été investi des pouvoirs de commandement sur un ensemble de soldats et de marchands, la Reine m'a fait comprendre qu'elle plaçait sa confiance dans mes capacités, et qu'elle avait l'assurance que sous mon commandement, cette mission parviendrait à son terme. Ces mots m'ont rempli d'une fierté immense.

A la suite de ces formalités, Sa Majesté m'a invité à discuter de manière plus privée, et plus détendue. Elle m'a confié les détails de cette mission, et m'a appris que notre objectif était d'aider des marchands de Rhûn à installer un comptoir commercial, loin à l'Ouest. Notre principale mission sera donc d'assurer leur protection, de fortifier et de garder le camp dans lequel nous vivrons à leurs côtés, et de nous assurer que la discipline et l'ordre régneront dans les lieux, au nom de notre glorieuse Reine. Cependant, cela nous amène plus loin que nos derniers monarques ont jamais osé aller, et nous risquons fort de tomber sur des forces armées occidentales, qu'ils soient maudits à jamais et que leurs âmes damnées finissent tourmentées par Melkor pour l'éternité. Nous avons ordre de ne pas les engager, mais de ne pas les laisser nous menacer impunément. Sa Majesté ne s'est pas montrée plus explicite, mais j'ai bien compris qu'elle me laissait toute latitude pour évaluer la menace, et y répondre avec la force appropriée. Il est certain que ces sauvages, ces barbares suffisants, ne sauront faire longtemps preuve d'outrecuidance face à une démonstration de notre fidélité et de notre détermination.

Afin de rassurer le Conseil des tribus, qui semble avoir des réserves quant à l'exécution de cette mission, Sa Majesté la Reine a consenti à laisser nous accompagner deux membres de ce conseil. Ma tribu, comme tant d'autres, n'a pas le privilège de siéger auprès du Trône, puisse-t-il toujours être protégé par Melkor. De fait, je ne saurais dire quels sont leurs caractères, ou quelles sont leurs positions. J'ai reçu ordre de leur laisser un accès libre et sans restriction à toutes les informations, et tous les lieux qu'ils souhaiteraient observer. Ils auront également le droit de procéder à l'interrogatoire de tout homme qui sera placé sous mon autorité : soldat, marchand, esclave ou prisonnier. Toutefois, j'ai bien reçu pour consigne de ne pas les laisser interférer dans les décisions en lien avec le fonctionnement des opérations, et Sa Majesté la Reine m'a confié un document faisant autorité, qui me confère le droit de les mettre aux arrêts s'ils tentent par un quelconque moyen d'entraver les actions qui auront été décidées par moi. C'est un grand pouvoir, dont j'espère ne pas avoir à faire usage.

La seule chose qui me contrarie, c'est que Sa Majesté a confirmé la présence d'un de ses hommes, un fidèle parmi les fidèles, qui sera en charge de la surveillance et de la discipline. Elle m'a expliqué en détail son rôle, et m'a appris qu'il aurait droit de vie et de mort sur absolument tous les êtres vivants qui se trouveraient dans et hors de notre camp : soldats, marchands, esclaves, prisonniers, conseillers ou même moi. Il sera seul juge de notre degré de fidélité à Sa Majesté la Reine, et se réservera le droit de mettre à mort tous ceux qui ne se montreront pas assez orthodoxes à son goût. C'est une menace constante qui pèsera sur nous, mais je ne me fais aucun problème, car je sais compter parmi les plus loyaux serviteurs de notre souveraine, qu'elle soit louée. J'ai la conviction que cette mission récompense mes services, et ma fidélité exemplaires, et je saurai m'en montrer digne. En outre, je vois cet allié providentiel comme une aubaine, car bien qu'il soit hors de tout contrôle, c'est un homme désigné par Sa Majesté en personne, en qui elle a une confiance absolue. Tout homme qui désobéira sera sévèrement puni, mais en revanche, tout homme qui fera montre d'une grande dévotion sera probablement loué dans son rapport. Un rapport que Sa Majesté la Reine entendra sans l'intermédiaire d'un chambellan.


~~~~


Deuxième Jour

Notre première journée de marche s'achève, et tandis que dans l'auberge où nous avons pris nos quartiers, les discussions vont bon train, je me suis isolé dans la chambre que je me suis réservée pour écrire et penser au calme. Nous sommes partis le matin même, plus nombreux que ce que je pensais au départ. Ce sont au moins une centaine de marchands, et le double de soldats qui ont pris la route en ce froid matin d'hiver. J'aurais pensé que les hommes à escorter seraient moins nombreux, mais de toute évidence l'aventure tente beaucoup des nôtres, qui sont prêts à aller faire fortune à l'étranger. J'ai eu l'occasion de rencontrer les deux conseillers, qui vont observer la situation et rendre des comptes au Conseil des tribus. Ils ont l'air très jeunes, bien plus que moi pour tout dire, et ils ne m'ont pas l'air très au fait de la réalité des choses. J'aurais préféré qu'on nous envoie des hommes expérimentés, qui auraient pu au moins poser des questions intéressantes. Eux, quand je leur ai expliqué brièvement la situation, ils n'ont rien dit. Je suis prêt à parier qu'ils n'ont rien compris.

La femme appartient à un clan de l'Est, et elle semble ne pas déborder d'enthousiasme à l'idée de quitter le Rhûn. A dire vrai, rares sont les hommes qui paraissent sincèrement heureux de plonger dans l'inconnu et dans le danger, au milieu de terres infestées d'êtres méprisables et vils. Mais elle paraît supporter encore moins bien le changement, comme si ses pensées étaient ailleurs. Elle ne me semble d'ailleurs pas à sa place ici. J'aurais préféré une guerrière accomplie, comme on en trouve dans certains clans, pour au moins avoir une vraie lame sur qui compter en cas de danger.

Le second, à ce niveau, ne m'impressionne pas non plus. Un peu plus âgé que la fille, il marche en s'appuyant lourdement sur une canne. J'ai du mal à croire qu'il s'agisse d'une blessure de guerre, et je pencherais plus pour un handicap naturel qui l'a privé de la possibilité d'aller au combat honorablement, et qui l'a désigné pour rentrer au Conseil. Il se promène en permanence avec un chien, qui le suit à la trace. Les deux semblent faire la paire, et je les ai plus vu discuter entre eux, que le conseiller avec les autres hommes. Même la femme semble trouver cela curieux. J'ignore s'ils se connaissaient avant, mais ils paraissent étrangers l'un à l'autre, et ils ne discutent presque pas. C'est d'ailleurs davantage de son fait à elle, qui semble hermétiquement fermée à la conversation.

L'homme de Sa Majesté, quant à lui, est un des gars les plus étranges que j'ai vu. Il ne parle pas. Quand on s'adresse à lui, au mieux il répond par un hochement de tête qu'il est parfois difficile d'interpréter, sinon il ne se donne même pas la peine de bouger. Il porte un masque qui dissimule son visage, et je n'ai pas encore eu l'occasion de voir ses traits, mais je suis inquiet de savoir ce que je découvrirai en dessous. Il a l'air à peu près normal, d'un point de vue physique, mais il dégage quelque chose de menaçant. Même si tous les hommes ne l'ont pas remarqué, ce n'est pas quelque chose qui m'a échappé. Ce type est dangereux. Très dangereux, même.

J'en dirai davantage lorsque je les connaîtrai mieux. Pour l'heure, j'ai hâte que nous soyons arrivés, et que nous commencions les travaux. Non pas que la perspective de dormir dans des lits de fortune dans un froid glacial m'enchante, mais je suis pressé que nous nous mettions au travail, pour la plus grande gloire de Rhûn.
____

600e message, youhou !


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La conquête de l'Ouest EmptyVen 22 Nov 2013 - 19:30
Citation :
Hadi,

Cela fait bien longtemps que je n'ai pas donné de mes nouvelles, et je suppose que tu dois commencer à croire que toute la famille s'est détournée de toi. Mais sache que ce n'est pas le cas, et que nous pensons tous très fort à toi. Seulement, la situation ici n'est pas facile, et avec la fermeture du pays, même Vieille-Tombe a du mal à communiquer avec Dale. Alors ne parlons pas de tes parents, qui habitent encore Albyor d'après ce que j'en sais. J'ignore comment ils peuvent supporter de rester là-bas, alors qu'il y a beaucoup plus d'opportunités ici.

Je sais que tu as quitté le pays il y a longtemps, et j'imagine que la politique de Rhûn doit te paraître bien lointaine, maintenant que tu n'es plus pris dans les imbroglios politiques de notre belle capitale. Pour te faire un rapide résumé, les rebelles ont été vaincus à l'Est, et ceux qui ont survécu à nos armées ne représentent plus guère de menace. C'est par pure prudence que nous maintenons des troupes là-bas. Je n'ai pas souvenir, et mes parents non plus, que le pays ait jamais été aussi sûr. Il est formidable de constater que les routes commerciales sont protégées par les soldats, et bien que les attaques de bandits existent toujours, ils réfléchissent à deux fois avant de s'en prendre à un détachement de réguliers. Contrairement aux miliciens qui font beaucoup de bruit, eux sont vraiment efficaces et disciplinés.

Grâce à leur aide, nos profits ont été doublés par rapport à l'année dernière. C'est également dû au fait que la fermeture nous prive de la plupart de nos marchandises. De fait, l'approvisionnement devenant difficile, les prix ont augmenté de manière conséquente. Si les produits venant de l'Est lointain continuent à arriver de manière régulière, il est de notoriété publique que les nôtres sont de bien meilleure qualité, et à défaut d'être plus fiables, elles se révèlent moins souvent défectueuses. Nous faisons tout pour qu'elles soient livrées dans un état optimal, contrairement à nos concurrents qui se fichent des éraflures et des traces. Et cela, nos clients y font attention, je peux te le dire !

Enfin pas tous, malheureusement, car certains achètent en masse, et ne se soucient guère de savoir quelle est la provenance réelle de ce qu'ils entendent consommer. Pour eux, l'Est, l'Ouest, c'est du pareil au même. Tant que le prix est raisonnable, ils achètent. C'est pour cela que nous avons recentré notre activité autour de Vieille-Tombe, et que nous ne faisons plus vraiment assaut sur les autres marchés. Les gens d'ici, au moins, sont de fins connaisseurs, et ils savent examiner la marchandise sous toutes les coutures avant de décider ou non s'ils vont l'acquérir.

Mais je n'entends pas seulement te parler du commerce à Vieille-Tombe, loin de là. La raison pour laquelle je t'écris cette lettre, c'est pour t'annoncer que de grands changements sont à venir. La Reine Lyra a proposé à ouvert à plusieurs commerçants la possibilité d'aller s'installer loin à l'Ouest, dans les terres sauvages, avec la bénédiction du trône. En substance, l'accord est le suivant : chaque marchand paie une somme conséquente qui va directement dans les caisses du Royaume, et en échange de cela, il est autorisé à aller s'installer dans ce comptoir commercial avancé. Nous devrons bien entendu payer une taxe sur toutes les marchandises que nous voudrons faire retourner au pays, mais rien n'est spécifié à propos de ce que nous pourrons vendre aux locaux. Je ne connais pas bien les Occidentaux, mais j'avais dans l'idée que tu pourrais me présenter une ou deux personnes importantes et riches, à qui je pourrais proposer des articles qu'ils ne trouveront nulle part ailleurs.

Mais au-delà de ça, l'opportunité pour nous est véritablement énorme, et j'ai sauté sans hésiter sur l'occasion, au point d'engloutir une bonne partie de nos récents profits et de mettre en danger l'entreprise que nous avons à Vieille-Tombe. C'est pour te dire à quel point je crois dans la réussite de ce projet fou. Si nous avions été seuls, les risques auraient été trop grands, mais avec la protection des armées royales, cela sera un jeu d'enfant que de trouver de nouveaux produits pour alimenter notre marché intérieur. Et plus les marchandises seront rares et belles, plus nous pourrons nous enrichir. J'ai l'intuition que cela nous sera grandement bénéfique, et je me dis qu'à terme, nous parviendrons peut-être à nous diversifier. Contrairement à la propagande véhiculée par ces stupides melkorites, l'Ouest a de grandes richesses que nous pouvons ramener. Je n'apprécie pas beaucoup les elfes pour ce qu'ils ont fait à notre Roi, mais je suis persuadé que ramener un seul artefact elfique en Rhûn suffirait à nous rendre immensément riches. Combien de nobles seigneurs de Blankânimad, sans parler de la Reine elle-même, seraient prêts à payer le prix fort pour un joyau des oreilles pointues ? Je parie que beaucoup ont eu la même idée que moi, et je compte bien profiter du voyage pour réfléchir à un plan. Si je le peux, je ferai en sorte d'être seul à m'en emparer, mais puisque nous ne sommes guère nombreux, nous pouvons toujours nous allier sans risquer de nous faire trop de concurrence.

D'après les estimations les plus optimistes, nous serons installés dans un mois au moins, ce qui te laisse tout le temps de te préparer à notre arrivée. J'ignore dans quelle situation tu te trouves, et si tu peux nous aider à plein temps ou non, mais sache que c'est une opportunité à ne pas laisser passer. Comme dirait notre grand-père, l'or a le même goût dans tous les pays. Si tu pouvais nous faciliter la tâche, en nous fournissant d'ores et déjà des cartes de la région, aussi détaillées que possible, cela nous aiderait considérablement. Plus nous saurons où chercher, plus nous pourrons nous approvisionner en marchandises rares, et donc rentables. Et si, par une chance extrême, tu avais la localisation d'une perle rare, d'une véritable mine d'or, cela nous rendrait un service immense. Comme je te l'ai dit, j'ai engagé ma fortune dans cette affaire, et toute notre famille dépend des revenus que je vais réussir à générer là-bas. Beaucoup doutent de mes compétences, mais je suis certain de pouvoir y arriver.

Quant à toi, il est important que tu saches que si notre famille devient riche grâce à ton concours, tu seras généreusement récompensé. Nous ferons ce qu'il faut pour que tu puisses revenir au Rhûn, si tel est ton souhait. Sinon, tu pourras toujours décider de venir t'installer avec nous dans ce comptoir, si c'est ce qu'il te plaît de faire. Mais quelle que soit la voie que tu choisiras, tu seras un homme immensément riche. Les profits que nous pouvons générer sont considérables, assurément, et avec ton aide, nous parviendrons à devancer nos concurrents. Après tout, tous n'ont pas un cousin à Dale, qui s'y connaît aussi précisément sur la gent féminine !

Par ailleurs, avant que je n'en vienne à oublier, les goûts de nos clients se penchent plutôt vers les hommes blonds. Les femmes de Vieille-Tombe aiment leur côté exotique, leur force de travail, et sont convaincues qu'il font de très bons amants. Tous les hommes ne voient pas cela d'un bon œil, mais plus ils s'opposent à leur arrivée, plus les prix grimpent, ce qui nous arrange, tu penses bien. J'ignore s'il y a beaucoup de gens blonds à Dale, ou dans les environs, mais trouve-nous un village peu défendu avec des gens répondant à ces critères, et nous en ferons notre affaire. Pour l'occasion, j'ai engagé une demi-douzaine de mercenaires surentraînés, que j'ai payé à prix d'or simplement pour louer leurs services. Notre accord est qu'il toucheront un pourcentage sur chaque esclave qu'ils ramèneront. Ce sont des professionnels dont on m'a dit le plus grand bien, et ils feront leur travail avec efficacité et propreté. De véritables cueilleurs.

Songe bien à ma proposition, et attends avec impatience ma prochaine lettre. Je te communiquerai notre position, et tu pourras venir nous rendre visite, parler enfin ta langue natale avec les tiens.

Nous approchons, cher cousin, nous nous verrons bientôt.

Samm


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