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Les petits soldats de bois | |
| Hadhod Croix-de-Fer Seigneur de la Moria
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~ GRIMOIRE ~ -: Nain de la Maison des Longues-Barbes. -: 190 ans. -:
| Dim 13 Nov 2016 - 21:22 | | La jeune femme marchait d'un pas rapide et assuré dans les ruelles pavées des quartiers marchands de Dale. Sa démarche n'était pas vraiment celle d'une dame venue flâner au milieu des étals et des kiosques pour passer son après-midi et craquer pour une création qui lui aurait tapé dans l’œil. Non, elle savait précisément quel artisan elle voulait voir et ce qu'elle allait lui demander. Ce n'était pas pour le plaisir qu'elle faisait des emplettes, ni pour elle-même d'ailleurs. Les carillons de la ville sonnèrent la quatrième heure après midi. Pour être passé voir le marchand la veille à la même heure, elle savait qu'elle le trouverait pratiquement à coup sûr. L'affaire n'était pas urgentissime au point de compter les jours, mais elle savait que son efficacité plairait aux gens qui l'employaient et qu'il valait mieux pour elle qu'elle ne laisse pas trop traîner les choses. Passant d'une rue à l'autre par l'intermédiaire d'une traboule, elle déboucha sur l'allée qu'elle cherchait. Un couple de badauds la regarda d'un sale œil quand elle sortit du petit corridor, mais elle ne s'en émut aucunement : ce n'était pas la première fois que son physique interpellait, en bien ou en mal. Elle ne mit pas longtemps à repérer le point de vente désiré, coincé entre les ateliers d'un maréchal-ferrant et d'un cordonnier. Et l'artisan était bien là derrière ses œuvres. Aujourd'hui il semblait seul, son fils n'était pas à ses côtés, à moins qu'il n'ait échappé quelques instants à l'attention de son père et soit parti gambader non loin. Seul n'était pas vraiment le mot à vrai dire, il y avait bien un client, un vieil homme courbé par l'âge et dont le nez proéminent touchait presque les bibelots. Mais peu lui importait les bambins et les acheteurs, il y avait le sculpteur et c'est tout ce qui comptait. Elle hésita un bref instant... Devait-elle faire semblant de fouiner devant d'autres kiosques afin de laisser partir le client ? Non, elle devait se mettre dans la peau d'une acheteuse pour ne pas éveiller les soupçons des curieux : seul Adrian Roborah devait être mis au courant de ce qui l'amenait. Elle avança donc et se planta derrière le septuagénaire, attendant gentiment son tour. Quand ce fut à elle, elle sourit à l'artisan et dégrafa l'attache de sa sacoche en cuir... - Bonjour monsieur Roborah, je ne sais pas si vous vous souvenez de moi...C'était une simple question de rhétorique qui n'attendait pas forcément de réponse. En fait, elle savait que son visage ne passait souvent pas inaperçu. Ses yeux bleus et perçants, ses traits gracieux, sa bouche pulpeuse, son teint pâle et sa chevelure grise ne laissaient guère indifférents et elle se plaisait à lire la réaction des gens en face d'elle, surtout des hommes. Il y avait en général dans leur regard soit de la peur, soit du désir : elle passait tantôt pour une sorcière et tantôt pour une femme fatale, et cela l'amusait. Bref, le calme Adrian ne l'avait sûrement pas oubliée. Aussi continua-t-elle de sa voix suave. - Je suis passée ici-même hier après-midi et je vous ai acheté deux statuettes pour dix pièces d'or, regardez...Plongeant sa main dans sa besace, elle en sortit une figurine assez réaliste représentant un loup la gueule ouverte, qu'elle posa sur l'étal, puis un autre objet de forme assez singulière mais dont on ne pouvait guère définir ce qu'il représentait. Elle le posa à côté de l'autre et ramassa une petite feuille de papier qui venait de tomber de sa sacoche et qu'elle remit à l'intérieur. Ses pupilles pivotèrent alors prestement vers la gauche, puis vers la droite, accompagnées d'imperceptibles rotations de la tête. Quand elle fut sûre que personne ne l'observait, elle pencha le buste en avant et parla à voix basse. - Je suis venue vous rendre ces deux figurines. Seulement voilà, je ne suis pas venue les rendre parce qu'elles sont de mauvaise qualité, mais justement parce que leur qualité est bonne. Ne soyez pas déçu, vous ne perdez aucun bénéfice bien au contraire... Le régent de notre ville connaissait votre réputation mais il voulait s'assurer qu'elle n'était pas imméritée. L'observation de ces deux statuettes l'a satisfait et il souhaite vous passer une commande tout à fait spéciale, qui vous rapportera bien plus. Il se trouve justement que je gère les affaires... spéciales pour le compte des autorités et je suis chargée de mener à bien cet achat. Pourrais-je vous parler dans un endroit un peu plus discret que cette ruelle commerçante, monsieur Roborah ? Seule à seul.The Half Cop |
| | | Adrian Roborah Marchand de Dale
Nombre de messages : 26 Localisation : Dale Rôle : Marchand & artisan
~ GRIMOIRE ~ -: Humain (Dalite) -: 39 -:
| Jeu 29 Déc 2016 - 20:23 | |
Adrian se réveilla tôt en cette belle journée puisqu'il s'était couché plus tôt la veille. L’homme était bien enjoué et prêt à commencer la journée en voyant les rayons du Soleil passer par la fenêtre. Tandis que le reste de sa famille dormait encore, il prit son temps pour déjeuner, puis s’habilla pour un nouveau jour de travail. Comme à la routine quotidienne, il se rendit à son kiosque avec son lot de marchandises et les outils nécessaires pour travailler les matériaux dans les entres-temps.
Le marchand n'eut pas tant de clients cette journée-là. Faute de ventes assez nombreuses, il était sur le point de ranger ses choses lorsqu'un nouveau client arriva. Adrian vendit alors quelques objets et fut piqué par la curiosité lorsque sa cliente de la veille se pointa également. Il la reconnut immédiatement. À vrai dire, avec la beauté qu’elle avait, il ne pouvait pas l’oublier.
Lorsque ce fut son tour, l'artisan l'écouta attentivement parler. Il se sentit très surpris, mais également flatté de savoir qu'il avait une réputation (et qu’elle était bonne). Après tout, cela commençait à faire longtemps qu'il exerçait ce petit métier.
« Oui, v... heu... j... » avait-il commencé à répondre. Mais les mots ne lui vinrent pas, ni à l'esprit et encore moins à la bouche. Il ne savait pas par où commencer ; il avait trop de questions.
« Suivez-moi », dit-il. Adrian amena donc la femme chez lui, c'est-à-dire à environ quinze minutes d'où ils se trouvaient. Le reste de sa famille y était. Son fils était malade et sa femme et sa fille cousaient au sous-sol. Ainsi, Adrian et son invitée ne risqueraient pas d'être dérangés. Une fois bien installés dans le salon, l'artisan poursuivit : « Premièrement, qui est le régent de votre ville ? Quand vous dites « notre » ville, vous parlez de la ville de votre régent et vous ou de vous et moi ? Donc la ville dont vous parlez est Dale ou une autre, auquel cas j'aimerais bien savoir de quelle ville il s'agit. »
Cette phrase parut vraiment compliquée et Adrian espérait que le femme l'aurait comprise. Lui-même était mêlé après l'avoir dite.
« Donc vous voulez me proposer un contrat ? continua-t-il. À vous entendre parler, j'imagine qu'il est question de mes figurines, alors combien en voulez-vous, combien serai-je payé mais surtout à quoi serviront-elles ? »
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| | | Hadhod Croix-de-Fer Seigneur de la Moria
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~ GRIMOIRE ~ -: Nain de la Maison des Longues-Barbes. -: 190 ans. -:
| Dim 15 Jan 2017 - 19:22 | | [Désolé pour le retard, Adrian.]La jeune femme au visage finement dessiné et aux yeux perçants esquissa un léger sourire devant le balbutiement d'Adrian. Ce n'était pas le premier homme qui bafouillait de la sorte devant elle et elle essaya avec un amusement teinté de satisfaction d'imaginer les pensées de l'artisan. Elle lui avait demandé de l'emmener dans un endroit discret pour pouvoir lui parler plus librement et il avait accepté de la guider jusqu'à sa propre demeure... Aurait-il obtempéré aussi facilement si elle avait eu le nez proéminent, le menton fuyant et le dos voûté ? Elle imaginait bien que non, et en même temps se réjouit que la nature lui eut donné des atouts qui pouvaient faire tourner la tête et influer les décisions des hommes à qui elle avait affaire. L'apparence, cette chose si futile et pourtant si utile... Elle attendit qu'il eu rangé et fermé son kiosque puis le suivit dans le dédale des ruelles en parlant de la pluie et du beau temps pour ne pas attirer l'attention d'éventuels curieux. Le soleil était encore assez haut dans le ciel malgré l'heure qui s'avançait : on était à la saison estivale et les journées étaient longues. Néanmoins les rayons n'arrivaient pas à les atteindre, la faute à l'étroitesse des passages pavés qu'ils empruntaient et à la hauteur des maisons de part et d'autre. Ces quartiers devaient être bien tristes une fois l'hiver venu... Ils arrivèrent enfin dans le logis du sculpteur. - Je vous suis reconnaissante de me faire entrer ici, chez vous. Après tout je suis une inconnue et par les temps qui courent il n'est pas toujours facile de faire confiance et d'ouvrir sa porte à d'autres personnes que sa propre famille.Elle n'était pas idiote et était bien consciente que l'hospitalité d'Adrian Roborah n'était pas totalement désintéressée. Certes le commerçant était descendu un bref instant au sous-sol pour avertir sa femme et sa fille qu'il était de retour – et aussi, sans doute, pour leur demander de ne pas monter les escaliers pendant son entrevue. Ce n'était donc pas ses formes et sa peau de velours qui attiraient Adrian, mais certainement la promesse de décrocher une grosse commande et ainsi de faire rentrer de l'argent dans sa bourse. Elle ne pouvait l'en blâmer, c'était là son gagne-pain. Bien assise sur son siège, elle ouvrit légèrement son manteau gris qui lui tenait chaud et commença à répondre aux nombreuses questions que son hôte venait de lui poser : - Je me suis peut-être mal exprimée tout à l'heure. Quand je parlais de notre ville, il s'agissait bien entendu de la ville de Dale dont nous sommes tous deux des habitants, vous et moi. C'est donc au régent Hrjóta que je faisais allusion, puisque le roi Gudmund et son neveu Thorvald sont partis aider les Nains d'Erebor dans leur reconquête. Vous y voyez plus clair à présent ?Ponctuant sa question d'un sourire bienveillant, elle continua dans la même lancée : - Rassurez-vous, votre perplexité est compréhensible. Vous ne me connaissez pas car mon travail au service des autorités de Dale reste secret : je n'ai aucun grade officiel, je m'occupe des affaires délicates pour le compte de Gudmund et en son absence je sers Hrjóta qui est temporairement le maître de la cité. Vous n'aurez qu'à m'appeler Venefica.L'agente laissa le temps à son interlocuteur de digérer les informations qu'elle venait de lui donner. On entendait les faibles murmures de l'épouse et de la fille provenant de la porte du sous-sol, ainsi que le grincement du lit du fils malade... - Quant au contrat que nous voulons vous proposer, il s'agit effectivement d'une commande de figurines sculptées. Auriez-vous l'habileté de donner assez de détails à des figurines hautes de deux pouces* pour qu'on puisse différencier au premier coup d’œil lesquelles représentent des Elfes et lesquelles représentent des Hommes ? J'ignore dans combien de temps notre Roi reviendra de la guerre et ces figurines ne seront utiles qu'à partir de ce moment-là ; dans le doute, nous aimerions que vous en confectionniez trois douzaines de chaque modèle dans un délai aussi réduit que possible. En combien de temps pourrez-vous nous les fournir ? Nous vous paierons trois pièces d'or la figurine si cela vous convient, étant donné que chacune des deux séries, celle des Elfes et celles des Hommes, sera constitué d'éléments identiques. Qu'en dites-vous ?Voyant qu'Adrian ne répondait pas tout de suite, elle ajouta avec un air désolé... - Je regrette, monsieur Roborah, je ne puis vous dire à quoi ces figurines sont destinées, cette information est confidentielle. * Un peu plus de 5 centimètres The Half Cop |
| | | Adrian Roborah Marchand de Dale
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~ GRIMOIRE ~ -: Humain (Dalite) -: 39 -:
| Jeu 19 Jan 2017 - 2:33 | | [Ce n'est pas grave, Hadhod.] ^_^
Peut-être que le physique de la femme avait inconsciemment influencé Adrian dans le choix du lieu de la rencontre, mais ce-dernier avait seulement choisi, du moins c'est ce qu'il pensait, cet endroit faute d'un meilleur.
La discussion continua : « Merci pour cette précision, dit Adrian en réponse à celle de la dame. Je ne suis pas très au courant, et je ne me tiens pas très au courant des choses à l'extérieur de cette ville. J'ai voyagé lorsque j'étais jeune, j'ai sus quelque chose à propos des Rhûniens hier ou avant-hier, mais sans plus. Pas plus à propos de ce qui se passe au dessus de ma tête, dans les affaires des nobles et des élites. »
Et lorsque la dame parla de figurines d'elfes et d'humains, le marchand soupçonna les Dalites de participer à une guerre. Était-ce ou serait-ce bientôt la guerre entre les elfes et les humains ? Ces deux grands peuples oseraient-ils s'affronter ? Ou serait-ce seulement une alliance pour une guerre contre les orques ou les gobelins ? Adrian n'en savait rien et n'en voulait rien savoir. Comme il venait de le dire à la charmante dame, il ne se souciait guère de ce qui se passait au-delà de la région de Dale et d'Esgaroth tant qu'il pouvait vivre en paix.
La commande le sortit de ses pensées. « Trois douzaines de chaque modèle ». Adrian n'aimait pas trop entendre les gens parler comme cela. Il aurait préféré qu'on lui dise simplement de faire trente-six figurines des deux sortes. Mais il n'avait pas à se plaindre, car tout ceci lui parût une offre unique et qu'il ne revêrait pas de si tôt. 72 figurines à trois pièces d'or chacune lui rapporteraient 216 pièces d'or en tout. Il regarda aux alentours. L'artisant n'était pas riche ; il gagnait correctement sa vie et, avec les revenus de sa femmes, les deux parents subvenaient aux besoins de leurs enfants et leur maison possédait deux étages; mais certains coins de sa maison qui ne devraient pas étaient poussiéreux, le chandelier du plafond était quasiment sur le bord de tomber, la poingée de la porte extérieure était un peu rouillée... Il n'en parraissait, ou du moins n'en était pas pauvre pour autant, mais il pouvait se permettre quelques réparations. Étant quelqu'un d'honnête, Adrian ne voulait pas non-plus vider les coffres de la ville pour son propre bien-être monétaire. « Cinq pièces d'or », renchérit-il alors.
« Oui cinq pièces d'or, si je puis me permettre, continua-t-il. Sculpter de telles figurines est un travail de précision qui recquiert beaucoup de minutie et de patience. Je ne sais guère précisément ce que vous en ferez, mais j'estime que ceci sera ma part dans tout cela. »
L'hôte n'avait aucune idée si la femme accepterait. Mais il était persuadé que le pire qu'elle pouvait lui faire était de refuser son offre. Il se redressa donc sur son fauteuil, se tint bien droit et soudain, alors qu'il allait poursuivre, on put entendre son fils tousser fortement. Son père monta donc le voir. Les escaliers grincèrent. La toux du jeune garçon cessa, mais reprit de plus bel au moment où Adrian arriva au deuxième étage. Ce-dernier donna alors à son fils un verre d'eau et sa toux sembla avoir disparu.
L'artisan redescendit alors et dit alors : « J'imagine que si je fabrique quatre ou cinq figurines par jour, je serai en mesure de terminer le travail d'ici deux semaines et demi environ. Est-ce que cela vous convient ? »
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| | | Hadhod Croix-de-Fer Seigneur de la Moria
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~ GRIMOIRE ~ -: Nain de la Maison des Longues-Barbes. -: 190 ans. -:
| Sam 28 Jan 2017 - 20:43 | | Les marchands ne s'appelaient pas des marchands pour rien. Dès qu'on avait affaire à eux ils ne pouvaient s'empêcher de marchander, de faire monter le prix de leurs créations ou baisser celui de leurs achats de matière première, bref d'alléger la bourse des gens à qui ils avaient affaire de d'alourdir la leur. De toute évidence Adrian ne dérogeait pas à la règle : cinq pièces d'or, qu'il réclamait, pour une figurine de deux pouces de haut ! Il s'en manquait de peu pour que ces pièces empilées les unes sur les autres ne dépassent la hauteur de la figurine elle-même, ironisa-t-elle intérieurement, et que l'ensemble des pièces ne forment une pile plus haute que le plus haut clocher de Dale... Non, quand même, elle exagérait. Après tout même avec les dépenses dues à la campagne militaire actuelle les caisses de Dale étaient loin d'être vides. La ville attirait les artistes et les esthètes à des lieues et des lieues à la ronde, cela faisait tourner le commerce et les taxes rapportaient gros. Mais ce n'était pas pour autant qu'il fallait dilapider l'or et l'argent. Venefica n'allait pas se laisser faire. - Disons quatre pièces d'or pour couper la poire en deux. Ce prix ne me semble pas ridicule au vu de la taille des figurines et de la quantité que nous vous commandons. Pour cinq pièces d'or il faudrait qu'elles soient peintes et je ne pense pas que vous puissiez fournir ce service, je me trompe ? Après tout vous êtes un sculpteur – et un très bon sculpteur – mais non un peintre. Peut-être pourriez-vous par contre sculpter les deux séries dans des bois différents pour qu'elles soient reconnaissables au premier coup d’œil grâce à leur teinte ? Mettons... les figurines humaines dans un bois clair et les figurines elfiques dans un bois plus sombre. La couleur claire peut représenter les armures brillantes des Hommes tandis que la couleur sombre ferait penser aux silhouettes des Elfes au fond de leurs sombres forêts...La jolie jeune femme se tut tout soudainement. Son regard quitta les yeux d'Adrian et alla vagabonder quelque part dans la pièce. D'un mouvement brusque elle réajusta sa position sur son siège comme si elle quelque chose la gênait ou l'embarrassait, elle qui un instant plus tôt était pleine d'assurance et d'un calme presque hautain. - Neuf pièces d'or les deux figurines si vous utilisez des essences différentes, poursuivit-elle précipitamment. Cela vous fera neuf fois six cinquante-quatre... fois trois... cent soixante-deux par série... et au total... eh bien... trois-cents vintg-quatre pièces d'or si mes calculs sont bons, ce qui me semble assez avantageux pour vous, avouez-le. Et vous aurez la reconnaissance des dirigeants de Dale, ce qui est sans prix. Être en bons termes avec les autorités de la ville dans laquelle vous exerciez votre profession était certes un bon point pour tout artisan qui souhaitait voir son activité prospérer. Venefica le savait bien et c'est pourquoi elle avait glissé cette petite phrase pour rappeler que le régent de Dale, bien qu'il ne fut ni roi ni parent du roi n'en était pas moins investi des pouvoirs nécessaires à diriger la ville en son absence et qu'il valait mieux ne pas le contrarier si Adrian Roborah souhaitait que son commerce soit pérenne. Ce petit détail introduisait à merveille la phrase que Venefica prononça ensuite à l'attention de son hôte... - Cependant, j'insiste sur le fait que tout ce qui a été dit ici entre vous et moi ne doit pas dépasser le cercle de votre petite famille. Ses yeux sautèrent en direction du plafond puis de la porte du sous-sol pour illustrer ses dires. De même, cette commande ne doit être divulguée à personne d'autre et sa réalisation doit demeurer secrète. Puis-je compter sur vous ? Elle repoussa son siège et se leva tout en ramassant sa sacoche, de laquelle elle sortit une bourse faite de la même sorte de cuir. - Deux semaines et demi, ma foi c'est est parfait. Tenez, voilà un acompte de cinquante pièces, nous vous donnerons le reste quand nous viendrons récupérer les objets.Il lui tardait maintenant de déguerpir de cette maison. Non pas qu'elle détestât la présence du sculpteur, mais elle voulait éviter d'attraper la toux de son fils. Ce dernier était, il est vrai, au deuxième étage mais les microbes étaient parfois très volatiles, et elle avait besoin de tout sauf d'une bonne grippe en ce moment... The Half Cop |
| | | Adrian Roborah Marchand de Dale
Nombre de messages : 26 Localisation : Dale Rôle : Marchand & artisan
~ GRIMOIRE ~ -: Humain (Dalite) -: 39 -:
| Lun 6 Mar 2017 - 0:51 | |
« Quatre pièces d’or, mmmh… pas pire! » se dit Adrian après que Venefica ait renégocié le prix des figurines. Cela valait la peine d’avoir haussé le prix à cinq pièces d’or, comme ça il eut le prix de quatre au lieu de trois. Et elle se mit à parler de peinture, sujet à propos duquel le marchand lui répondit : « Disons que je suis capable de peindre des figurines, cela ne prend pas une formation de peintre, et je serais même heureux de me voir être payé cinq pièces d’or la figurine si elles étaient peintes, mais ce serait une tâche impossible à accomplir en deux semaines et demi ; ça augmenterait le temps de confection d’au moins deux autres semaines, et je doute que vous ayez le temps d’attendre si longtemps. Enfin, je n’en ai aucune idée, mais de toute façon, moi je n’ai ni l’envie de travailler pour vous pendant quatre semaines, ni le temps. Pour le bois, maintenant, du bois de bouleau pour le clair et du bois de noyer pour le foncé devrait créer un contraste assez perceptible... »
Adrian ignorait s’il y avait du bouleau et du noyer dans le coin, mais ne s’en soucia guère puisqu’on pouvait trouver de tout sur le marché. De tout. Soudain, la femme haussa de nouveau le prix à 4,5 pièces d’or par figurine. Le marchand en fut très surpris, surtout car elle avait l’air mal à l’aise en le disant. Pourquoi avait-elle fait cela ? Le marchand n’en eut aucune idée. Peut-être avait-elle hâte de partir, peut-être avait-elle des choses plus urgentes à régler? Peu importe, ça faisait le bonheur d’Adrian.
Puis la femme demanda à l’artisan de garder toute l’affaire secrète et, selon son regard, de ne même pas en parler à sa famille, ce à propos de quoi il répondit qu’il se tiendrait bouche cousue. Puis, la femme se levant et lui donnant une avance de 50 pièces et Adrian trouvant qu’ils avaient fait le tour de la discussion, les deux se levèrent et le marchand alla reconduire son invitée à la porte.
« Je ne sais pas si je vous l’avais déjà dit, si oui et bien merci encore et si non, merci beaucoup d’avoir proposé cette offre à moi et non à un autre artisan parmi les dizaines se trouvant ici. Je vous en suis reconnaissant et je tâcherai de faire ces figurines de la meilleure qualité possible. Sur ce, je vous dis au revoir et en espérant que toute votre affaire finisse bien pour tout le monde! »
Il attendit gentiment que la femme sorte, puis retourna à l’étage voir son fils. Il était encore plus mal en point qu’avant. Adrian espérait fort qu’il guérisse rapidement et songeait de plus en plus à aller voir un herboriste ou un quelconque autre médecin des plantes, car c’est la seule chose qu’il n’avait pas encore essayé.
Au moment où il redescendait, la femme de l’artisan monta du sous-sol, et lui demanda avec qui était-il au rez-de-chaussée. « Une cliente qui voulait une commande spéciale, répondit-il. Je venais de ranger quand elle m’a demandé ce qu’elle voulait, des genres de figurines en bois. Ça avait l’air d’une grosse commande donc je l’ai amenée ici pour en parler, c’est tout. »
La femme d’Adrian ne semblait pas la plus heureuse du monde en ce moment, parce qu’elle n’appréciait guère lorsque son mari amenait des inconnus dans leur maison. Cela n’arrivait pas souvent, certes, mais ça l’irritait quand même.
Le soleil était déjà entrain de se faire cacher par les montagnes au loin. Comme le temps passe vite, se dit le marchand. Alors que sa femme, couche-tard, redescendait travailler au sous-sol et que sa fille montait, il alla se coucher en même temps que celle-ci.
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| | | Hadhod Croix-de-Fer Seigneur de la Moria
Nombre de messages : 3219 Age : 33
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| Jeu 9 Mar 2017 - 14:38 | | Deux semaines et demi plus tard.Les outils et les mains d'Adrian Roborah avaient dû être mis à rude épreuve depuis quelques temps. Soixante-douze sujets, si petits fussent-ils, à confectionner en si peu de temps demandaient une attention et une patience dont même Venefica n'aurait pas fait preuve, lui semblait-il. Elle n'aimait guère travailler de ses mains, du moins pas de cette manière, et était admirative devant la dextérité du travail artisanal du marchand. Ses créations étaient emplies de l'amour du métier, cela se sentait, et elle espérait que la série qu'elle lui avait commandé ne dérogerait pas à la règle. Elle frappa directement à la porte d'Adrian ce soir-là, comme convenu. L'artisan vint lui ouvrir. De toute évidence il avait réussi à convaincre sa femme d'accepter de recevoir à nouveau l'inconnue aux cheveux d'argent. Les cinquante pièces d'or d’acompte avaient dû éveiller en l'épouse du chef de famille l'espoir de pouvoir palper le reste et n'avaient sans doute pas manqués de la rendre plus coulante. Les pièces d'or... L'habituelle sacoche de cuir que Venefica portait en bandoulière était bien plus lourde que lors de sa première visite ; elle avait eu grand mal à couvrir le son des piécettes qui tintinnabulaient à chaque secousse pour arriver jusqu'ici. C'était comme si elle avait marché sur des œufs pendant tout son trajet. Maintenant familiarisée avec les lieux, elle passa le seuil et d'un geste nonchalant referma l'huis derrière elle. - On ne vous a pas beaucoup vu à votre kiosque ces derniers temps, j'imagine que vous avez été...On ne sut jamais ce que Venefica imaginait. Sa phrase fut coupée courte par un violent coup de porte qui la frappa en plein dans le dos et manqua de la faire tomber. Avant qu'elle ait eu le temps de lâcher la poignée un homme s'était jeté contre le battant et avait fait irruption chez le sculpteur, lequel ne put tout d'abord discerner qu'une silhouette surmontée d'un chapeau de curieuse forme dans la lumière du soir. Avant que personne ait pu comprendre ce qui se passait, il leva le bras en l'air et abattit la minuscule massue en bois qu'il avait à la main sur le crâne de la jolie dalite. Celle-ci s'écroula de tout son long, inconsciente au milieu des pièces d'or qui venaient de s'échapper, virevoltantes, de la besace ouverte par accident. L'homme s'approcha de Roborah, qui eu enfin le loisir de discerner son visage. Et quelle ne fut pas sa surprise ! Fóerri ! Fóerri, l'un des marchands de bois de Dale. Adrian le connaissait bien pour avoir eu affaire à lui de temps à autre par le passé, dans le cadre de sa profession, mais aussi et surtout parce que deux semaines et demi plus tôt le sculpteur avait été obligé de faire appel à ses services pour se procurer du bois de noyer qu'il n'avait pas pu trouver ailleurs. Mais que diable venait-il faire ici ? L'intrus referma la porte et actionna le loquet. Cette fois-ci la maison était bien fermée, ils ne seraient pas dérangés. - Je suis au courant pour la commande, cracha-t-il à brûle-pourpoint. N'avez-vous pas réfléchi à quoi elle est destinée, nom de dieu !? Savez-vous au moins qui est cette femme, Roborah ?Le marchand aux longs cheveux ne lâcha pas sa petite massue de peur que son vis-à-vis ne tente quelque chose pour s'extirper de cette situation. - Vous êtes prêt à vendre votre âme au diable pour de l'or ? Nos dirigeants sont encore plus pourris que je l'imaginais... The Half Cop |
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