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Enfin les retrouvailles ! | |
| Voronwë Amnel Héraut d'Imladris
Nombre de messages : 105 Age : 28
~ GRIMOIRE ~ -: Elfe -: Très bonne question! -:
| Dim 16 Juin 2019 - 19:03 | | Imladris était toujours en reconstruction à l’arrivée des voyageurs. Certains artisans polissaient de superbes statues, d’autres finissaient des toitures de bâtiments ravagés. Les elfes présents semblaient prendre à cœur leur ouvrage afin qu’Imladris resplendisse de nouveau. Ainsi tel le phénix, la cité renaitrait de ses cendres. Voronwë ne pouvait qu’être fier de ce spectacle. Tailleurs de pierres, menuisiers, architectes, tous travaillaient avec harmonie. Leurs visages n’affichaient plus la tristesse des derniers mois. Au contraire, Voronwë pouvait remarquer une lueur dans leurs yeux. Le cavalier la connaissait que trop bien cette lueur, cet espoir lié à la fierté d’accomplir quelque chose de grand, de participer à l’Histoire. Aujourd’hui plus que jamais, le capitaine était fier de son peuple, fier de ses artisans, fier d’être elfe. Les gardes protégeant Imladris laissèrent passer l’elfe et ses protégés sans poser de question. Ils connaissaient tous à la fois le héros qu’il était mais aussi son rang de Héraut qui lui permettait certaines libertés. Ils laissèrent ainsi rentrer les inconnus. Pénétrant dans la cité aux cotés de la mère de Sighild, la tête haute, ils furent salués par les artisans. Ils reconnurent la mère de Sighild à cause de leur ressemblance. Voronwë les salua à leur tour d’un signe de tête respectueux. Le regard des elfes trahissait leur joie de revoir l’un des héros de la grande bataille d’Imladris revenir chez lui. Les exploits de la demi-elfe et du héraut étaient à présent connus. Leurs faits de guerre passés étaient bien sûr reconnus, mais combattre au sein de leur propre cité leur avait offert une notoriété sans précédent. Chaque enfant avait entendu au moins cent fois l’histoire de ces deux héros. Ils connaissaient sur le bout des doigts le courage inébranlable de la guerrière ainsi que la témérité du capitaine. Il va de soi que la charge de cavalerie de Voronwë n’était pas passée inaperçue. Cet évènement fut narré, amplifié et grandement exagéré. Comment pouvait-il en être autrement ? Une charge en pleine ville, le héraut s’en souviendrait quand bien même vivrait des millénaires ! Sans s’en rendre compte, les deux amis étaient peut-être entrés dans l’Histoire, dans la légende. Quelle fierté ! Un groupe d’enfant jouaient non loin. Ils furent tous pétrifiés, les yeux emplis d’étoiles comme s’ils avaient vu un héros d’antan. Cela amusa Voronwë qui les salua de la main, sourire aux lèvres. Tout était différent mais rien n’avait changé : il était chez lui. Imladris semblait être redevenue la cité inexpugnable et magnifique qu’elle était jadis.
Le voyage fut agréable, en partie grâce à la compagnie de la mère de son amie. L’elfe, en grand seigneur, avait financé l’intégralité du voyage. L’argent n’était absolument pas un problème pour lui. Ils avaient alors logé dans des auberges et autres étapes pour voyageurs. Ce voyage fut bien plus agréable sans le froid mordant du rude hiver. Le héraut avait veillé sur la mère et l’enfant comme sur la prunelle de ses yeux. Il avait pris soin d’eux afin que le voyage soit des plus confortables. Parfois, il racontait les aventures de Sighild à l’enfant. Ces histoires étaient peut-être exagérées, c’est ce que ne cessait de penser la mère alors que l’elfe lui assurait le contraire. Qui pouvait croire que sa petite Sighild était si brave, si forte, si héroïque ?
Les deux voyageurs avaient pris le temps de discuter, pris le temps de se connaître. Voronwë, qui pouvait paraître parfois froid, s’était montré comme un protecteur amical. Le voyage se passa tellement bien qu’ils ne furent importunés qu’une seule fois sur le long trajet entre Minas Tirith et Imladris. La tenue de voyage de haute qualité elfique de Voronwë ainsi que l’étendard d’Imladris montraient son importance. Même, s’il n’était pas noble d’attaquer un héraut, certains brigands ne s’en privaient pas. Fort heureusement, le capitaine de cavalerie avait vu le guet-apens bien avant. Ainsi, il laissa en sécurité la mère de son ami et son enfant avant d’aller à la rencontre des brigands. Le capitaine tenta de parlementer, les brigands ne voulurent rien entendre. Tant pis pour eux. Les protégés de l’elfe ne virent ni la scène, ni les corps sanglants car il préféra cacher tout cela à leurs yeux innocents. Ils étaient en sécurité aux cotés de Voronwë. Sighild lui avait accordé une confiance aveugle en lui confiant la vie du reste de sa famille. Il le savait et en été plus qu’honoré. Il était pourtant conscient que le trajet était dangereux et qu’ils pourraient être attaqué. Ainsi, Voronwë préféra offrir une dague à Laureline, au cas où. Fort heureusement, elle n’eut pas à utiliser cette dague et le trajet se déroula sans encombre.
Les nuits passées à regarder les étoiles avaient fait un bien fou à Voronwë. Il se sentait ressourcé. La guerre, du moins celle-ci, était terminée. La paix allait pouvoir inonder Imladris. Mais le cavalier savait mieux que personne qu’elle ne durait jamais bien longtemps. C’est pour cela qu’il allait profiter de chaque moment de repos, de chaque instant de paix. Bientôt il devrait repartir dans une autre contrée, tel était le rôle du Héraut. En attendant, il appréciait la vie calme d’Imladris. Le capitaine avait bien sûr rapidement prévenu ses supérieurs de la présence de Laureline comme hôte d’honneur. Il se portait responsable de tout problème. Les elfes, déjà méfiants, l’étaient plus encore depuis la bataille. Pourtant, la parole du Héraut était respectée.
Le soldat les logea chez lui d’abord avant de leur trouver une nouvelle habitation. Il y avait eu beaucoup de pertes durant la bataille et nombre d’habitations étaient maintenant laissées à l’abandon. Le capitaine voulut financer l’habitation, cependant elle fut offerte par Imladris pour récompenser Sighild des services rendus à la cité. Laureline pouvait à présent recommencer une vie en sécurité et entouré de personnes bienveillantes. Les elfes sont de nature méfiante mais, étant la mère d’un héros, elle fut accueillie à bras ouverts. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant à quel point Sighild était renommée dans la cité ! L’enfant allait pouvoir être éduqué par les meilleurs pédagogues d’Imladris, quelle chance il avait !
Laureline s’adapta parfaitement à la vie et aida aux travaux comme la plupart des habitants. La mère n’avait aucune notion d’artisanat ou d’architecture, elle préféra alors les nourrir et leur apporter de quoi s’hydrater. Voronwë, quant à lui, se vit attribué la responsabilité de la reconstruction des défenses. Imladris devait devenir imprenable. Entouré de nombreux architectes militaires, il planifia certaines défenses. Son expérience des batailles a permis de prendre du recul sur les faiblesses qui ont entrainé leur défaite. Il ne fallait plus compter sur l’invisibilité de cette cité aux yeux du monde. Si certaines personnes malveillantes ont pu trouver Foncombe, d’autres le feraient. Le héraut regrettait de ne pas avoir Calion Palantir à ses cotés pour apporter son expérience. Le cavalier avait certes beaucoup d’expérience mais il n’avait pas la vision ni le recul de son ancestral ami. Pourtant, il fit de son mieux pour protéger son peuple.
La cité n’était plus aussi active qu’avant : il y avait eu beaucoup de morts. Une part des survivants avait décidé de quitter la terre du milieu. Voronwë regrettait ce choix mais il le comprenait. Un jour peut être partirait-il naviguer vers l’ouest. En attendant ce jour lointain, il se concentrerait sur sa cité. Evidemment, il veillait sur ses protégés en attendant le retour de Sighild. Son ami lui manquait. Il la retrouvait dans sa mère qu’il avait appris à connaitre durant le long voyage.
Epée à la main, le capitaine entrainait les nouvelles recrues parmi les cavaliers. Même s’il n’était pas formateur, il avait insisté pour aider les jeunes soldats à se motiver. Son aide était la bienvenue étant donné que les jeunes recrues le voyaient comme un héros. Les recrues n’étaient d’ailleurs plus si jeunes. Même si la chute d’Imladris avait fait peur à beaucoup d’elfes, d’autres ont vu naître en eux la volonté de défendre la vie de leurs proches. Le capitaine entrainait ainsi parfois des elfes presque aussi âgés que lui.
Petit à petit, Imladris retrouvait sa beauté d’antan. Sighild, à son retour, la verrait plus belle que jamais. Voronwë attendait son amie avec impatience, il s’inquiétait pour elle. Le cavalier savait qu’elle pouvait se défendre, mais il s’inquiétait pour sa santé mentale. La perte de son père avait été douloureuse pour elle et il la comprenait parfaitement. Espérant qu’elle aille bien, il effectuait des moulinets avec sa lame afin de rester un bon épéiste. La paix avait beaucoup de vertus, mais qui veut la paix prépare la guerre. Ça, le héraut le savait mieux que quiconque. Dans la journée, il alla examiner l’avancée des travaux de défense. Tout était presque terminé. Subitement, des voix s’élevèrent, des sourires apparurent sur les visages : les mêmes qu’à son arrivée. Voronwë n’arrivait pas à y croire, elle était enfin là. A l’instant où il la vit, le cavalier senti une vague d’apaisement, elle était enfin là, chez elle.
#Voronwë #Sighild
Dernière édition par Voronwë Amnel le Lun 21 Oct 2019 - 0:21, édité 1 fois |
| | | Sighild Baldrick Adepte des Arts Secrets
Nombre de messages : 312 Age : 34 Localisation : Va savoir... Rôle : Mage/Sorcière
~ GRIMOIRE ~ -: Semi-Elfe -: 115 ans (23 ans humain) -:
| Lun 1 Juil 2019 - 15:44 | | Comme chaque matin depuis leur retour, Laurelin réveilla en douceur son enfant. Celeanar, car tel était son nom elfique, aimait être cajolée. La très jeune elfe, avait remarqué que sa mère ne s’habillait plus en noir, elle était d’ailleurs bien plus jolie avec ces robes claires.
Il était temps pour elle de rejoindre ses précepteurs.
L’enfant avait grandi, elle avait déjà l’apparence d’une fillette de trois ans. Elle avait hérité de la beauté de sa mère, et surtout de son regard d’un bleu perçant. Aussi curieuse que son aînée, Celeanar adorait apprendre, elle se pliait cependant plus rapidement aux règles, pour le plus grand bonheur de sa mère.
Laurelin n’aimait guère les comparaisons entre les enfants d’une même fratrie, mais il serait sans doute plus agréable d’élever cette enfant, surtout en étant seule. Elwing avait toujours eu ce tempérament de feu et il fut parfois difficile pour Laurelin de se faire entendre. Son Albérick avait été très présent pour l’aider, tout comme son père.
La musicienne avait remercié à plusieurs reprises le seigneur Amnel pour sa générosité et sa protection. Son aînée avait accompli de grandes choses certes, mais Laurelin n’avait pas mesuré l’impact de cette popularité. On la saluait comme s’il s’agissait de sa propre fille et on la respectait d’autant plus qu’auparavant.
Laurelin avait été la fille d’un grand guerrier, tombait lui aussi au combat. Elle était aussi l’une des meilleures musiciennes et chanteuse d’Imladris. Venait donc de s’ajouter à tout cela, sa fille Elwing.
On lui conta de nombreuses fois les récits de cette grande bataille, elle comprit maintes et maintes fois la reconnaissance de son peuple. L’on pouvait lire beaucoup de fierté sur son visage…
…mais une fois seule, il en était tout autrement.
Laurelin était inquiète de ne pas avoir des nouvelles de son enfant. Elle s’était réveillée plusieurs nuits en sursaut, elle avait vu le corps mutilé de son enfant, elle avait vu la mort d’abattre sur elle, elle avait senti son corps sans vie contre le sien. Il lui arrivait de prier le soir, implora les âmes de son défunt père et de son défunt époux de la protéger et de la ramener en vie.
Il lui aurait été insupportable de la perdre elle : sa chère Elwing.
Bien que son aînée soit une guerrière et une mage, une mère restait une mère avant tout. Elle la voyait toujours comme cette enfant dansant sous la pluie par les soirs d’été, innocente et pure.
Plus le temps passait et plus ses cauchemars la hantaient. A un tel point, qu’elle se concentra uniquement sur l’aide apportait aux travaux de rénovation et à l’éducation de Celeanar. Lorsque l’on voulut lui parler de son aînée, elle prétextait ou remerciait respectueusement ses interlocuteurs.
Elle ne voulait pas se faire plus de mal, elle ne voulait pas faire grandir cette inquiétude. Laurelin se refusa d’en parler à qui que ce soit, même envers le Seigneur Amnel qui avait beaucoup mieux à faire, que de s’occuper d’elle.
Ce qui rendrait heureuse sa fille serait sans doute de voir la cité dans laquelle elle naquit, renaître.
Puis, vint enfin le jour qu’elle attendait tant. Le jour où elle vit son enfant au loin, où elle laissa tomber ses affaires pour accourir vers sa fille et pour se blottir contre elle. **** Plusieurs mois s’étaient écoulés depuis son départ de la Cité Blanche. Elle avait eu, pour dernière vision des siens, les silhouettes de dos de sa mère et de Voronwë.
Elle était désireuse de voyager, de découvrir des terres inconnues et d’en redécouvrir.
Depuis cette fameuse nuit, la mage se sentait libérée d’une charge qui la bloquait.
Sighild avait galopé plusieurs jours, profitant souvent des bienfaits de la nature pour se reposer et permettre à sa monture d’en faire autant.
Leur voyage avait été long mais si magnifique. Ils avaient longé les côtes du Gondor, profitant de la baie de Belfalas pour repartir ensuite vers les terres d’Arnor.
Pour la seconde fois de sa vie, Sighild voyait la mer et elle avait sur elle un effet apaisant. Elle se souvint du jour où son père l’avait emmené sur une plage, elle avait touché et goûté le sable, ils s’étaient ensuite baignés et s’étaient amusés comme un père et sa fille. Il n’y avait pas de grade, ni de rang, ils n’étaient que tous les deux et en toute simplicité.
Le souvenir était à la fois beau et amer, des larmes avaient d’ailleurs perlé ses joues. Emue, la cavalière avait pris le temps de poser ses pieds dans l’eau tout en restant sur ses gardes. Les légères vagues vinrent caresser sa peau, elles étaient si douces et apaisantes. Cela faisait longtemps que Sighild n’avait pas eu cette sensation de plénitude totale et elle en profita un long moment.
Le reste de son voyage avait été intéressant, il lui arriva de croiser quelques ennemis mais qui ne lui c ausérent aucun dégât. Sighild eut l’occasion d’utiliser son art et de voir ses progrès. Son maître serait sans aucun doute très fier d’elle.
Elle rencontra également des hommes et des femmes, certains accueillant, d’autres moins, mais il fallait de tout pour faire un monde. Cependant, la mage fut reconnue et remerciée principalement pour les soins qu’elle prodigua à des enfants malades et pour l’aide d’un vieil homme perdu en pleine forêt. La semi-elfe aurait pu laisser ces gens à leur propre sort, elle s’y refusa. Chaque soir, elle contemplait le ciel. Il était si agréable d’être en paix.
Vint enfin la partie du voyage qu’elle attendait tant : le retour en Comté. Les changements physiques de Sighild avait d’abord freiné les hobbits, mais se furent les enfants qui accoururent vers elle : ils ne pouvaient oublier ce regard et ce sourire. Elle entendait encore les « Dame Sighild est de retour ! » remplit de joies des enfants, qui coururent dans tout le village pour l’annoncer.
Rien n’avait changé, chaque maison restait la même, unique, hospitalière et surtout petite…La mage se cogna d’ailleurs à plusieurs reprises mais reprit rapidement ses habitudes.
Le séjour avait été marqué par beaucoup de festins et de musique. A la surprise générale, Sighild avait même dansé, cela faisait si longtemps qu’elle ne l’avait fait. Avant d’embarquer dans cette nouvelle vie qu’était la sienne, il arrivait à Sighild de danser d’un pas souple, délicat et gracieux.
En écoutant les mélodies jouaient par les hobbits, il lui arrivait de penser à celles de sa mère, inégalables et si fortes. Elle espérait au plus profond d’elle que tout allait bien pour elle mais aussi pour sa petite sœur. Elle n’avait nul doute sur la protection de Voronwë à leur encontre, bien au contraire, mais se portait-il bien lui aussi ? La bataille d’Imladris avait marqué bien des esprits. Le temps du départ arriva alors, la mage partit, un peu à contre cœur car ce séjour lui avait fait tant de bien. La gaieté des hobbits était sans faille, ils avaient cette façon de vivre et cette vision de la vie si positive. Elle reviendrait un jour, et pourquoi pas, y rester beaucoup plus longtemps…
Sighild avait imaginé son retour à Imladris. Elle s’était vue, arrivant de nuit, profitant de la cité reconstruire, se recueillant pour ceux qui n’étaient plus, pour Nan…Les paroles de Lammath revenaient parfois, elle se souvenait encore de ce regard et de cette phrase « Maintenant que tu as appris ce qu’est le sens du sacrifice, je t’ai rendu invincible… » et ces marques sur son visage et sur son corps qu’elle gardera à vie…
Au final, la jeune mage arriva aux portes d’Imladris en pleine journée. Il était temps que sa monture se repose pleinement de ce long voyage, tout comme elle.
Ses armes étaient attachées à son dos, elle portait une chemise en coton blanche, un serre taille marron et un pantalon un peu plus foncé. Ses bottes étaient bien sales, à l’image de leur propriétaire qui n’avait qu’une envie : prendre un bain. Les gardes la reconnurent immédiatement et la saluèrent avec le plus grand respect. Sa monture fut amenée à l’écurie du Hérault, visiblement l’ordre en avait été donné. Puis, elle eu un compte rendu éclair des travaux de rénovations par l’un des guerriers qui était fier d’avoir combattu à ses côtés.
Cela faisait longtemps qu’elle n’avait entendu ce fameux « Capitaine Baldrick »…encore une fois, la mage était gênée par ce titre.
Il était temps de voir par elle-même…après tout, l’attente avait été [très très très] longue.
Imladris était redevenue celle qu’elle avait connu et bien plus belle d’ailleurs. Les bruits des outils s’étaient arrêtés progressivement, l’un des survivants d’Imladris était là, et pas n’importe lequel : leur mage, celle qui avait combattu Lammath aux côtés de Calion Palantir.
Sighild fut surprise par toutes ces marques de respect, qu’elle rendit à son tour. Son regard croisant bon nombre de combattants qui l’appelaient encore Capitaine, elle ira leur parler plus tard.
La mage cherchait du regard sa mère, qu’elle ne fut pas son soulagement lorsqu’elle entendit sa voix appeler son prénom. Mère et fille se prirent dans les bras et restèrent un instant l’une contre l’autre. Laurelin avait émis un soupir de soulagement. Sighild était tout aussi heureuse.
Le visage de Sighild semblait beaucoup plus apaisé qu’en partant de Minas Tirith.
Au loin, Sighild croisa le regard de Voronwë, elle lui adressa un sourire amical, il pouvait lire de la reconnaissance dans ses yeux.
Accompagnée aux côtés de sa mère, la mage arriva à hauteur du Hérault et s’inclina respectueusement devant lui. Une accolade amicale n’était pas de circonstance pour elle : il était le Hérault d’Imladris et il était sur ses terres, trop de familiarité aurait été sans doute osée, surtout devant les autres habitants. « Seigneur Amnel, je suis ravie de voir Imladris renaître de ses cendres » avait-elle dit en s’inclinant « Je suis également heureuse de pouvoir vous saluer à nouveau. » ajouta-t-elle en se redressant et en lui souriant. Sighild avait retrouvé ce sourire, longtemps disparu avec tous ces événements et ces pertes. Malgré les traces de son long voyage, Sighild était rayonnante et respirait la joie de vivre.
Les bruits de travaux reprirent alors et Laurelin partit à son tour. Laissant les deux amis qui marchaient côte à côte vers le centre de la Cité…
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| | | Voronwë Amnel Héraut d'Imladris
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| Ven 2 Aoû 2019 - 20:32 | | Imladris était à feu et à sang. Des corps jonchaient le sol. Des elfes, des hommes, la mort. Tout était si sombre, si irrégulier. Le soleil avait laissé place à de sombres nuages. Le Héraut était seul debout, épée à la main, lame frôlant le sol, il était exténué. Que ce passait-il ? Un ennemi s’avança, dans un mouvement rapide, le capitaine le décapita d’un coup devant le regard médusé de ses compagnons assaillants. Certains reculèrent, d’autres chargèrent la haine au bout des lèvres. Une fois de plus, l’elfe se débarrassa d’eux d’une curieuse facilitée. Au loin, il voyait ses amis combattre. Le soldat gardait un œil sur eux. Peut-être était-il trop protecteur ou bien peut-être avait-il simplement peur de les perdre. Un ennemi s’avança vers lui en hurlant, épée levée. Le visage de l’homme se décomposa aussitôt pour devenir celui d’un orc. Etonné, Voronwë ne para le coup qu’à la dernière seconde. Les sombres nuages laissèrent place à un ciel sombre, si sombre. Le capitaine était sur un champ de bataille. Il avait pourtant son épée, forgée bien après cette bataille, rien n’avait de sens. Le Héraut ne perdit pas de temps et se débarrassa de son assaillant avant de regarder autour de lui. Il était en Mordor. Des sueurs froides coulèrent sur son front, ce lieu n’était pas anodin. Plus loin, il aperçut les camarades de son détachement combattant avec dextérité. Le premier tomba sous le nombre impressionnant d’orcs les entourant. Le capitaine ne pouvait plus attendre, il fallait les sauver, au moins cette fois. Plus il tuait d’orcs, plus il en revenait. Plus ses amis criaient son nom, plus il s’acharnait sur ses ennemis dont leur nombre ne semblait pas diminuer. Une larme coula sur sa joue, il ne pouvait rien faire malgré sa rage folle. Le héraut tua tellement d’orcs que des tas de corps se formaient à ses pieds. Dans un ultime excès de rage, l’elfe cria de toute de son âme. Soudain, il fut propulsé vers l’arrière. Un warg s’approchait de lui, salivant de son futur festin. L’elfe essayait de bouger mais les orcs tenaient chacun de ses membres en riant. La salive putride dégoulinait déjà sur le visage du Héraut pendant que le warg rapprochait ses crocs. Tout semblait si réel. S’abandonnant à la mort, le capitaine de cavalerie ferma une dernière fois les yeux. Quand il les rouvrit, il était chez lui, en sueur. La salive sur sa joue était celle de son loup Elfaron. Il sourit, soulagé, le cauchemar était terminé. S’asseyant sur le coté du lit, il se remémora son mauvais rêve. Toutes les nuits c’était comme ça. Le capitaine ne laissait rien paraitre, mais la guerre et la perte de ses amis l’avaient affecté. La prise d’Imladris n’avait fait qu’ouvrir des cicatrices à peine refermées. Peut-être était-il temps pour lui de partir vers les havres gris. Non, il s’y refusait, le capitaine savait bien qu’il avait encore quelque chose d’important à faire en Terre du Milieu. Mais bientôt, peut-être, partirait-il vers l’ouest pour ne jamais revenir. Elfaron recevait avec de petits grognements de joie les caresses de son maître. Il s’était absenté quelques temps et même si Thoron avait pris soin de lui, ce n’était pas son maître. Le Héraut s’en rendait bien compte mais il ne pouvait amener un loup à Minas Tirith, il était plus en sécurité à Imladris. Les Hommes sont effrayés par ce qu’ils ne comprennent pas et les bêtes tout particulièrement. Ils n’ont ni la sensibilité des elfes ni leur vision du monde. Voronwë se leva et s’apprêta aux taches journalières. Après avoir mangé quelques fruits et nourri son animal, il s’entraina à l’escrime et à l’arc. Elfaron le regardait, allongé à quelques pas. Il semblait vraiment heureux du retour de Voronwë. La matinée lui était souvent libre, ainsi il pouvait garder un certain niveau guerrier. Le combat, ça ne s’oublie pas, mais les muscles oublient les gestes s’ils ne sont pas travaillés. Ainsi, le capitaine prenait du temps pour s’entrainer puisque la guerre approchait. La paix n’était jamais éternelle et il préférait préparer la guerre pour préserver la paix. Si Imladris avait été attaquée une fois, elle serait sans doute la proie d’autres chasseurs. Pourtant, cette fois tout avait changé et bien heureusement. Les fortifications n’avaient jamais été si ingénieuses ou si solides. Gérant lui-même les travaux, il savait pertinemment ce qui faisait repousser les armées et ce qui brisait le moral des troupes. Le capitaine usait de toute son expérience, de tout ce qu’il avait vu chez les Hommes, les Nains et les Orcs afin de créer une défense quasi-parfaite. Bien-sûr, les architectes prenaient soin de rajouter une touche artistique bien elfique à ces protections. Tout en pensant à Sighild, le Héraut effectuait des moulinets avec son arme. Etonnement, il s’inquiétait. Ce sentiment était étrange pour lui car même s’il savait pertinemment qu’elle allait se débrouiller, il arrivait à s’imaginer des scénarios impossibles. Peut être tenait-il plus à Sighild qu’il ne voulait le croire. Rangeant son épée, le soldat se dirigea vers l’écurie pour prendre soin de sa monture après un long voyage, son repos était mérité. L’elfe prenait toujours bien soin de sa monture. Il tenait à elle et savait qu’elle lui rendait bien ces attentions en combat. Le héraut prit ensuite un bain. Le confort était si plaisant à Imladris, il était chez lui. Il savait que ça ne durerait pas alors il profitait de chaque seconde. Le bain chaud était si plaisant, si agréable que le temps défilait sans qu’il ne s’en rende compte. L’elfe prit aussi soin d’Elfaron, il en avait bien besoin. L’elfe n’avait jamais vu son loup si heureux, il devait lui avoir vraiment manqué. La matinée se déroula rapidement. Le capitaine prit plaisir à rendre visite aux soldats sous son commandement avant le repas de midi. C’est peut-être cela qui rendait ce supérieur si aimé : il pensait à ses soldats même en temps de paix. L’elfe leur apporta des mets préparés pour eux par d’excellents cuisiniers. Evidemment, il n’oublia pas l’hydromel elfique. Finalement, toutes les armées se ressemblaient lors de ces moments de cohésion. Un peu d’hydromel, de la nourriture et des chants, voilà qui remontait le moral des troupes et encore plus si leur capitaine chantait avec eux. C’était très humain comme action, mais tout n’était pas mauvais chez les Hommes. Elfaron avait l’air d’adorer le repas autant que les soldats. Il se mit même à hurler lors d’un chant en provoquant des éclats de rire chez les soldats. Au cours du repas, l’un des soldats posa la question qu’ils avaient tous sur le coin des lèvres. « Savez-vous si le capitaine Baldrick reviendra ? » demanda-t-il en craignant la réponse du héraut. Ils savaient tous qu’ils étaient des amis proches donc ils ne voulaient pas gêner le capitaine en posant la question. Pourtant, la curiosité l’emporta. Ils étaient en droit de savoir après tout, elle avait sauvé nombre de soldats et c’était un héros qui n’avait pas encore eu son triomphe à Imladris. Voronwë regardait dans le vide alors qu’un silence gênant régnait autour de la grande table. « Elle reviendra, je peux vous l’assurer » finit-il par dire. « Il va être l’heure de retourner à nos devoirs » ajouta-t-il avant de s’en aller à ses occupations. Le soldat ne savait pas s’il voulait rassurer ses troupes ou lui-même. Sans doute un peu des deux. Voronwë avait du travail pour le reste de la journée, il devait organiser et diriger les défenses. Puis, il irait voir Laurelin dans la soirée comme il le faisait souvent. Le soldat avait pris soin de la mère de son amie et Imladris l’avait accueillie à bras ouverts. Elle lui faisait un peu penser à Sighild parfois. Arrivant sur les chantiers, le héraut dirigea les constructions. Les elfes étaient des architectes et des artisans incroyables. Ils ne faisaient pas une erreur et cela facilitait la tache pour créer des défenses imprenables. C’était une journée banale jusqu’à ce qu’elle arrive. Le destrier de la mage fut amené aux écuries comme demandé. Le capitaine avait organisé l’arrivée de son amie. Après tout, elle était un héros de la cité, elle ne pouvait pas être accueillie comme n’importe quel voyageur. Du coin de l’œil, le héraut aperçut le soldat qui lui avait posé la question durant le repas, il souriait. Le peuple d’Imladris avait besoin de héros pour se reconstruire. Elle repéra rapidement sa mère venue pour hydrater les travailleurs. Enfin, elle le vit et sembla le remercier d’un regard. Les elfes avaient parfois du mal à exprimer leurs émotions, mais les regards ne trompaient pas. Elles se dirigèrent alors vers lui. Son amie s’inclina alors devant lui. Cette marque de respect était surtout pour ceux qui les regardaient. Voronwë était sur ses terre et était héraut en fonction. Son grade militaire restait le même qu’elle cependant la fonction l’emportait toujours sur le grade. « Seigneur Amnel, je suis ravie de voir Imladris renaître de ses cendres » avait-elle dit en s’inclinant « Je suis également heureuse de pouvoir vous saluer à nouveau. » ajouta-t-elle en se redressant et en lui souriant. « Capitaine Baldrick, sauveuse de ces murs et héros du peuple, c’est un grand soulagement pour nous tous de vous revoir. » annonça-t-il solennellement d’une voix forte et autoritaire. « Tout est prêt, j’ai déjà envoyé quelqu’un préparer ton bain, bienvenue chez toi » ajouta-t-il beaucoup plus bas avec un léger sourire et un clin d’œil. Le héraut savait bien ce qu’un voyageur voulait en rentrant chez lui, surtout après un si long voyage. Les deux femmes prirent alors congé et se dirigèrent vers la ville. Immédiatement les elfes se remirent au travail et Voronwë aussi, il irait lui rendre visite plus tard. Il mourrait d’envie de lui parler mais il avait des responsabilités. En bon hôte, le héraut avait donné des consignes pour qu’elle puisse se reposer et qu’elle soit chouchoutée. Il faut dire qu’elle avait mérité un bon repos. Un repas digne des plus grands cuisiniers elfes allait lui être apporté. Le capitaine avait demandé à l’un des cuisiniers du seigneur d’Imladris de lui rendre ce service. Sighild allait aussi découvrir de magnifiques tenues elfiques faites pour elle et offertes par les tailleurs de la cité. Tout était fait pour qu’elle se repose chez elle, en héros. Voronwë rejoignit son amie le lendemain avec une bouteille de miruvor très couteuse et de haute qualité qu’il avait gardé pour l’occasion. Il lui avait laissé le temps de se reposer, et elle en aura du temps. Sighild avait revêtu une superbe tunique, elle était superbe. « Nous avons beaucoup de choses à fêter ce soir » dit l’elfe en levant son verre. « A la reprise d’Imladris, à la reconstruction, à ton retour et au retour de l’espoir ! » ajouta-t-il en souriant. Ils passèrent une excellente soirée, cela fit un grand bien aux deux amis. Ils s’entraineraient d’ailleurs ensemble quand elle serait rétablie. En attendant, la vie était belle autour d’un verre de miruvor. La vie semblait bien plus simple avec Sighild à Imladris. |
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~ GRIMOIRE ~ -: Semi-Elfe -: 115 ans (23 ans humain) -:
| Sam 3 Aoû 2019 - 21:04 | | Sighild n'avait pas imaginé un retour comme celui-ci. A peine était elle arrivée, qu'elle se retrouva dans ses appartements. La mage avait gratifié Voronwë d'un sourire et d'un regard reconnaissant lorsqu'il lui avait parlé d'un bain...elle en rêvait tellement! Pour autant, elle aurait apprécié rester un peu avec lui pour bavarder de son voyage qui l'avait fait réfléchir sur beaucoup de choses...mais son statut imposait certaines obligations. Elle avait éprouvé un réel soulagement en voyant sa mère mais aussi en voyant son ami...quoi de plus normal, il avait été tellement présent pour elle. En cela, Sighild lui en serait éternellement reconnaissante.
Dans sa modestie habituelle, la semi-elfe fut gênée par tous ces privilèges. Bien qu'elle comprit le geste de son ami, elle n'en méritait pas tant. C'est avec une extrême amabilité que Sighild renvoya l'elfe qui lui avait tout préparé, elle voulait se retrouver seule...du moins, pour une courte durée.
Elle en profita pour explorer son nouveau lieu de vie : il y avait une pièce de vie, dans laquelle se trouvait une belle table ronde sculptée en chêne, quelques bibliothèques et meubles de rangement, une belle salle d'eau. Il y avait aussi des tenues de qualité, confectionnées spécialement pour elle.
La mage observa attentivement sa chambre, elle était très lumineuse et agréable, elle se voyait déjà lire, méditer et écouter le chant des oiseaux sur la petite terrasse qui donnait une vue d'ensemble sur la cité. Sighild pouvait observer les artisans à l'oeuvre, Imladris sera à nouveau belle...elle avait tant de choses à y faire. Mais y resterait-elle longtemps? Elle ne savait le dire...
Sa mère avait prit le soin de poser l'arc de son défunt grand père à côté de son lit, elle toucha du bout des doigts ses fléches et éprouva une certaine mélancolie. Elle n'oublia pas le déchirement dans son cœur lorsqu'on lui annonça sa mort mais il serait très fier de la voir ainsi aujourd'hui. Cela faisait des mois et des mois qu'elle n'avait utilisé un arc, l'occasion serait donc idéale. Elle fut sortie de ses pensées par des petits bruits de pas qui couraient dans sa direction. Non inquiète, elle se dirigea vers l'entrée de ses appartements.
La petite Celeanar était là, face à sa grande soeur, un peu essoufflée par la course effrénée qu'elle venait de faire. La nouvelle avait parcouru rapidement l'ensemble de la cité et l'enfant fut saisie d'un empressement sans précédent.
Sans plus attendre, la petite elfe s'élança vers son aînée, qui s'était abaissée pour la prendre dans ses bras. "Tu es là...je ne rêve pas...Si...Sighild." avait-elle dit d'une voix émue. L'enfant ne connaissait sa sœur que par les récits qu'elle entendait, elle n'avait pas de souvenirs d'elle. Elle avait vu des peintures la représentant, ainsi qu'une statue, mais rien de plus. La voir en vrai réchauffait le cœur de Celeanar, orpheline de père.
Avec une extrême délicatesse, Sighild essuya les larmes qui perlaient son joli visage. La mage prit le temps de la regarder, elle ressemblait en tout point à leur mère qui venait d'entrer à son tour.
Mère et filles se prirent alors dans les bras, savoura cet instant de paix et de retrouvailles, rien qu'à elles. Laurelin était ravie d'avoir ses deux enfants avec elle, elle pourrait dormir sereinement.
Il était temps pour Sighild de se décrasser de son voyage. Elle poussa un soupire de soulagement lorsque son corps se laissa tomber dans cette eau chaude et savonneuse. La belle avait sourit en voyant sa petite sœur, à la fois intriguée par le corps nue de sa sœur et envieuse de ce bain. L'enfant ne se fit pas priée lorsque Sighild lui proposa de la rejoindre.
Comme des enfants, elles jouèrent ensemble à l'eau. Il était si agréable pour Laurelin d'entendre ses filles rire aux éclats. Celeanar posa un bon nombres de questions sur les exploits de sa sœur, qui lui compta en jouant à l'eau. C'était une manière de dédramatiser tout ça, Sighild en était consciente, mais elle ne manqua pas de respect envers ses alliés et adversaires. Elle ne raconta pas tout dans le détail, par crainte de faire peur à sa petite sœur mais on lui avait visiblement conté tellement de choses.
Celeanar avait le don de donner de la joie rien que par sa présence, une qualité qui fera grand bien à sa grande soeur. Le calme revint assez rapidement, Celeanar vint vers sa sœur et se blottit contre sa poitrine. Elle lui posa des questions sur ses cicatrices, lui indiquant qu'elle ne laisserait personne lui faire du mal désormais. La jeune mage écouta attentivement les propos de sa petite sœur, déjà bien vaillante pour son âge et lui caressa son dos avec délicatesse.
Restant blottie contre sa sœur, la petite elfe hésita un instant, puis demanda : "Sighild...comment était-il? Enfin...je veux dire...notre père...J'ai..déjà demandé à mère, mais...je l'ai entendu pleurer ensuite...je ne voulais pas qu'elle soit triste moi."
Parler de lui, après tout ce temps, était encore difficile pour Sighild. Mais elle comprenait que sa petite soeur en avait besoin, elle n'était encore qu'une enfant. Prenant un certain courage, Sighild regarda au loin sa chevalière, posée sur un meuble et parla d'un ton passionné :
"Il était un Homme, un très beau et brave chevalier du Gondor. Il aimait la musique de notre mère, il aurait pu rester des jours et des jours à l'écouter et à la contempler. Lorsqu'il regardait notre mère, son regard était plein d'étoiles il l'aimait plus que tout. Un amour sincère et infini, comme il est parfois rare de voir. Nous sommes toutes les deux nées de cet amour, moi Sighild ou Elwing et toi Celeanar ou Elenna. Tu n'as certes pas beaucoup de souvenirs de lui, mais je peux t'assurer qu'il t'a aimé comme il m'a aimé dès le jour où tu es arrivée dans nos vies." Il y eu une courte pause, Celeanar se redressa et regarda droit dans les yeux sa sœur :
"Mère m'a dit que père aimait s'allonger et regarder les nuages le jour, et surtout regarder les étoiles la nuit. Dis moi, nous pourrions le faire ensemble, pour lui."
Sighild acquiesça tout en lui caressant les cheveux.
Laurelin arriva alors, elle avait prit de quoi sécher ses enfants. Elle adressa d'un regard gratifiant son aînée pour ce qu'elle venait de dire.
Laurelin et la petite Celeanar s'occupèrent alors de Sighild. Elles lui brossèrent et peignèrent ses cheveux, utilisèrent des soins elfiques pour sa peau et ses cheveux. Elles purent ensuite profiter un très bon repas ensemble, tout en expliquant chacune leurs péripéties.
Entre temps, on lui informa que Voronwë viendrait la voir le lendemain soir. Elle remercia le messager et alla ensuite se coucher.
Sighild dormit plus que la normale, profitant d'un endroit calme et sécurisé pour récupérer de son voyage. Le restant de sa journée passa vite, elle revêtit des habits un peu plus "masculin" et alla à la rencontre des artisans elfes. Elle put échanger avec un maître sculpteur avec lequel elle avait passé une commande bien particulière, l'ouvrage était d'ailleurs bientôt fini. Elle avait ensuite rencontré d'anciens amis et compagnons d'armes et termina par une venue aux écuries pour cajoler un minima son cheval. Elle en profita pour donner également quelques friandises au cheval de Voronwë qui était magnifique. Après avoir réalisé une courte promenade avec sa mère et sa petite sœur, il était temps pour elle de rentrer dans ses appartements pour se préparer.
Enroulée dans son linge de bain, l'elfe contempla les tenues qu'on lui avait confectionné. Elle eut une longue hésitation mais prit finalement une belle tunique grise claire. Autant faire honneur à ces cadeaux.
Voronwë arriva enfin. Sighild était heureuse de pouvoir dîner avec son ami. Cette fois-ci, leur accolade habituelle ne posa pas de problème car ils n'étaient que deux. L'étreinte ne dura qu'un court instant mais Sighild apprécia réellement ce contact, étrangement, cela l'avait rassurée et apaisée de sentir le parfum de son ami.
Ils avaient passé une excellente soirée. Sighild avait remercié un bon nombre de fois son ami pour sa protection et pour ces nombreux présents. Elle lui raconta son périple, en s'éternisant un peu plus sur son séjour en Comté. La mage lui avait expliqué avoir prit beaucoup de recul lors de cette petite aventure, au point d'en oublier volontairement qui elle était vraiment et pour se débarrasser de cette pression souvent pesante. Elle était mage et guerrière...elle avait vécu beaucoup de choses et cette méthode lui faisait beaucoup de bien. Bien évidemment, elle n'était jamais inconsciente et ne se mettait pas en danger.
Elle lui narra, par exemple, la fuite des porcs d'un hobbit et la course poursuite pour tous les récupérer. Sighild avait terminé les fesses dans la boue avec un enfant, ce qui avait fait rire tout le monde. Elle ria d'ailleurs en y repensant, c'était tellement rare pour elle de rire...et cela lui faisait tellement du bien.
Voronwë lui parla ensuite des soldats qu'il entraînait, il lui demanda de venir faire une petite démonstration. Elle accepta volontiers et lui proposa de le faire le lendemain matin.
La rencontre se termina alors, la bouteille de Miruvor avait été largement appréciée par les deux amis. Ils se dirent alors au revoir, avec une nouvelle accolade amicale, qui laissa un nouvelle fois perplexe Sighild.
Sur sa petite terrasse, elle regarda son ami partir au loin et profita de cette légère brise qui lui caressait le visage. Levant les yeux vers le ciel, elle contempla cette pluie d'étoile en souriant mélancoliquement.
***
La mage venait d'enfiler un uniforme en tissu noire et se dirigea vers l'espace d'entraînement. Elle laissa son bâton et son épée dans ses appartements, elle n'en aurait pas besoin. Ses cheveux, jusqu'à présent détachés, étaient de nouveau en chignon.
Le soleil commençait à se lever lorsque Cirth arriva à l'espace d'entraînement. Il avait été l'un des amis d'enfance de Sighild, c'est lui qui avait eu la malchance de lui annoncer le décès de son grand-père. Il appréciait beaucoup la mage et la contempla en plein échauffement. Ils avaient été co-équipier d'entraînement dans leur plus jeune âge et ,en guerrier confirmé, il était venu voir les progressions de son amie. Ce dernier alla à sa rencontre et ils se saluèrent comme de vieux amis.
Comme au bon vieux temps, son ami lui proposa de l'aider à s'échauffer. Ils s'entraînèrent aux dagues, ce qu'ils avaient l'habitude de faire étant enfant. Cirth remarqua que Sighild avait fait beaucoup de progrès et avait pris en muscle.
Les choses sérieuses allaient bientôt commencer. Voronwë arriva à son tour. Sighild laissa les dagues d'entraînement et imita son ami en prenant une épée en bois. Les guerriers et apprentis guerriers étaient tous assis, attendant le début des hostilités.
La neutralité se lisa à nouveau sur le visage de Sighild, il fallait être concentrée. Comme pour chaque combat qu'elle avait fait, la mage salua son ami comme il se devait et se mit en garde. Sighild ne s'était pas vraiment battue depuis la bataille d'Imladris, elle espérait être à la hauteur.
Il chargea en premier, Sighild esquiva le coup. Au début, le combat semblait assez mou, mais son intensité augmenta rapidement. L'entraînement semblait se transformer en réel combat entre les deux amis, chacun tentant d'avoir le dessus sur l'autre.
Sighild était rapide et précise dans ses mouvements, Voronwë semblait avoir les mêmes qualités avec une force plus grande que son amie.
Mais la détermination de la belle était sans faille, à plusieurs reprises, leurs regards se croisèrent et il était évident qu'ils se voyaient pour l'heure comme des adversaires. Ils se prirent chacun des coups d'épée sur les bras, dans le ventre. Sighild avait eu l'impression que Voronwë retenait ses coups au début, il en fut tout autrement ensuite, sans doute parce qu'elle ne retenait pas les siens.
A la différence de leur rencontre de la vieille, leurs contacts étaient durs, puissants et parfois violents. C'était comme s'ils étaient ennemis,alors qu'au fond ça n'était pas du tout le cas. Sighild s'était retrouvée de dos contre Voronwë et Voronwë de dos contre Sighild, ils montrèrent ainsi aux apprentis guerriers comment se défaire d'une telle emprise au combat.
Au loin, les guerriers étaient tous impressionnés, il était évident que le Hérault avait le dessus sur la magicienne mais ils étaient pour la plupart persuadés qu'une mage ne ferait pas une bonne guerrière. Cependant, Sighild avait été entraînée pour être guerrière avant d'être mage. De son côté, Cirth regardait son amie, il était assez fière de voir ses progrès et était certain qu'elle le battrait à l'heure actuel.
Le guerrier aperçu alors au loin une autre spectatrice : Celeanar qui s'était arrêtée pour voir avant de retourner à ses devoirs. La petite était à la fois en admiration et inquiète pour sa grande sœur.
Sighild vit au loin l'ombre de sa sœur. Au même moment, elle tenta d'esquiver Voronwë mais n'y parvint pas. La belle tomba au sol et se fendit la lèvre. Elle se redressa aussitôt et se remit en garde, malgré le sang qui coulait.
Elle ne voulait pas s'avouer vaincue, car elle ne l'était pas. Alors qu'elle attaquait de nouveau son ami, elle entendit au loin des pleures, ceux de sa sœur qui appelait tristement son prénom. Au même moment, Voronwë contre-attaqua. Sighild lâcha son épée et stoppa le poignet de son ami. Son regard déterminé laissa place à un regard doux, elle ne voulait pas laisser sa sœur ainsi.
N'attendant plus, elle salua son ami rapidement et accourut vers sa petite sœur qui continuait à pleurer.
La voir et l'entendre pleurer lui était insupportable. Aussitôt elle la prit dans ses bras et la rassura : "Je suis là...n'ai crainte ça n'est rien. Cela n'était qu'un entraînement. Je vais bien." La petite elfe lui toucha sa lèvre en sang, la mage la rassura à nouveau et lui montra qu'elle allait bien.
Elle ne regarda pas derrière elle et emmena dans ses bras sa petite sœur à sa mère. Toutes deux prirent le temps de lui expliquer la différence entre un entraînement et un vrai combat et lui montra qu'elle allait bien et que sa blessure était sans importance. Celeanar se calma alors, ses craintes furent balayées un court instant.
L'enfant partit pour ses leçons, elle voulut s'y rendre seule.
Sighild repensa à ce combat et à ce dernier contact avec son ami...elle semblait perplexe, voire perdue dans ce qu'elle ressentait. Laurelin laissa sa fille dans ses pensées le temps de soigner sa légère blessure.
Était-ce le fait de se battre à Imladris? Était-ce le fait de combattre contre son ami? Cela lui rappelait-il de mauvais souvenirs? Ou était-ce autre chose?...elle ne saurait le dire...
Remerciant sa mère pour son soin, elle se dirigea vers les écuries. Prendre soin de sa monture l'aiderait sans doute à prendre le recul nécessaire.
De son air neutre habituel, elle enjamba matériaux et se faufila entre les artisans pour arriver enfin aux écuries du Hérault...
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| | | Voronwë Amnel Héraut d'Imladris
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~ GRIMOIRE ~ -: Elfe -: Très bonne question! -:
| Dim 20 Oct 2019 - 23:43 | | Le chemin du retour fut difficile. Chaque pas l’éloignant de Sighild le gênait. Comme si son absence avait créé un vide que son retour venait de combler. Il ne voulait pas revenir à cet état de manque, à l’attendre sans qu’elle ne vienne. Ses pas étaient alors lents, lourd, pesants. Le héraut ne comprenait pas ce qu’il lui arrivait, c’était sans doute le manque d’aventure qui tourmentait son esprit. Sighild représentait sans doute pour lui l’aventure et il ne voulait pas s’en éloigner plus longtemps. C’est du moins la seule réponse logique qui lui venait à l’esprit. Regardant les étoiles scintillantes, il en oublia le monde l’entourant. De ravissantes elfes croisèrent le cavalier en essayant d’attirer son regard. Il était tout de même un elfe charmant et tendre, un combattant sans pareil ainsi qu’un dignitaire de la cité. Voronwë était alors un excellent parti. Pourtant, il ne remarqua pas les femmes sur son chemin, son esprit était déjà au milieu des étoiles, souriant. Oui, il souriait sans même savoir pourquoi, sans même le remarquer, sans même douter que le monde continuer de tourner. Le cavalier ne put se résoudre à dormir sous un toit. Sans quitter le ciel lumineux, il s’allongea dans l’herbe et se mis à chanter. J’ai vu au profond de tes yeux, Tout ce qu’il y a de plus beau, J’ai pu y voir le monde heureux, Dans tes yeux j’ai vu un flambeau.
J’y ai vu le soleil briller, Au sommet de la mer azur, Juste avant le ciel étoilé, Loin de la superbe verdure.
Dans tes yeux j’ai vu le bonheur, Nous y étions, épanouie, Dans ton âme j’ai vu notre heure, Je nous ai vu tous deux blotti.
Dans tes yeux j’ai vu une flamme, J’ai vu un amour audacieux, Plus éternel que nos âmes, J’y ai vu un cœur amoureux. Le cavalier ne savait pas pourquoi il inventait ces vers. Peut-être cherchait-il l’amour dans les étoiles ou peut-être avait-il retrouvé son unique amour dans Imladris reconstruite. L’elfe s’endormit alors à la belle étoile, les yeux vers le ciel, le cœur bien sur terre. Un doux rayon de soleil caressa la peau de l’immortel, il se réveilla. Ouvrant difficilement les yeux, encore ébloui, il se leva lentement. Elfaron avait dormi près de lui. Son nom « chasseur d’étoile » arracha un sourire à Voronwë. Le loup le réveillait souvent tôt le matin, d’où ce nom peu commun. Après avoir caressé son compagnon, il prit un bain et s’habilla pour l’entraînement. Le héraut était souriant, il allait se battre -et peut être perdre- contre Sighild. Il n’avait que trop hâte de la voir pour s’entraîner. Le capitaine arriva après sa camarade. Il la regardait, épée d’entrainement à la main, d’un air de défi. Le sourire avait laissé place à la concentration. Voyant deux légendes vivantes se faisant face, les soldats se pressèrent de regarder. La tension était palpable, même si le perdant ne récolterait aucune honte. Les spectateurs savaient qu’ils étaient amis, mais ils savaient aussi que c’étaient de redoutables guerriers qui ne lâchaient rien. Par respect, ils se saluèrent mutuellement. Voronwë la regardait dans les yeux, elle n’avait plus le même regard. Doucement, il commença à faire tournoyer son épée, puis, de plus en plus rapidement, ses mouvements devinrent difficiles à suivre. C’est ainsi qu’il commença les hostilités en attaquant. Sighild esquiva avec classe le coup porté à son bras, puis les épées de bois s’entrechoquèrent devant les yeux émerveillés des apprentis et des soldats. Elle était très douée et cela rendait le combat d’autant plus intéressant. Voronwë ne lâchait rien, ses coups étaient réels tout autant que ceux de son amie. Le combat était violent, on aurait pu croire que deux ennemis combattaient. Pourtant, les deux amis avaient une bonne philosophie : l’entrainement n’est pas fait pour se dandiner avec une épée. Il devait être rude et épuisant pour être dans de bonnes conditions lors de futures batailles. Ainsi, ils étaient exemplaires devant les jeunes soldats émerveillés. Soudain, elle parût déconcentrée et reçue un coup à la lèvre. Cela étonna grandement Voronwë qui compris quelques coups plus tard : sa petite sœur était présente. Son amie le salua avant de courir vers les pleures de sa sœur. Voronwë la salua de la même manière avant de commencer à applaudir. Tous les soldats firent de même. Sighild, en plus d’être une guerrière aguerrie, avait montré qu’elle avait un cœur. Tous ne pouvaient que reconnaître qu’elle était une légende vivante d’Imladris. Le capitaine de cavalerie était un soldat, un guerrier qui ne voulait que défendre sa cité et son peuple. Sighild était bien plus que ça. Elle était à la fois guerrière, mage et humaine. Elle avait un cœur plus grand qu’on ne pouvait le pensait. La semi-elfe aurait pu fuir et ne pas combattre, ce que ne pouvait pas faire Voronwë compte tenu de son rang. Pourtant elle était là, à se battre avec cœur et détermination. Ces applaudissements étaient comme pour remercier à la fois la combattante mais aussi la femme au cœur immense qu'elle était. Mais qu’importe ce qu’il montrait, Voronwë se sentait mal. Il n’aurait pu l’expliquer, mais blesser son amie l’avait profondément dérangé. Il culpabilisait. Pourquoi ? Le héraut l’ignorait totalement. C’était sans doute les pleures de la petite qui perturbaient le capitaine, ou bien était-ce autre chose ? Oui, c’était autre chose. Combattre dans cette si belle cité créait en lui un profond malaise. Oui, cela devait être cela. Pourtant, il s’entraînait depuis des mois avec ses soldats. Chassant ces mauvaises pensées, il ordonna aux élèves de se remettre à s’entraîner. Ainsi, le capitaine pu rejoindre Sighild à l’écurie. Il voulait, non, il devait s’excuser. Arrivant près de l’écurie, il la vit. Soudain, il ralentit. *Qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui dire ?* se tortura t-il. Tournant les talons, il commença à partir avant de se ressaisir. Que n’allait-il pas avec lui ? Il arriva devant la semi-elfe qui prenait soin de sa monture. Voronwë prit une brosse et fit de même avec la sienne. Leurs regards se croisèrent mais le silence continuait de régner malgré tout. Voilà bien une chose inouïe ! Voronwë pouvait combattre des hordes d’orcs et des dizaines d’ennemis sans broncher, mais il lui était impossible de trouver le courage de parler en présence de Sighild. Non, il lui devait des excuses. « Je te prie de me pardonner, j’aurais dû contrôler mon coup. Te faire du mal est la dernière chose que je souhaite. » dit-il d’une voix sure en se rapprochant d’elle. Cependant, elle le connaissait. La mage savait pertinemment qu’il n’était pas sûr de lui et qu’il n’arrivait pas à trouver les mots. Cela était étonnant puisque Voronwë savait toujours trouver les mots justes. Il n’hésitait jamais, ne doutait jamais. C’était un pilier sur lequel beaucoup de personnes se reposaient. Et le voilà, devant elle, totalement démuni. Était-il faible ? Non, il ne s’était jamais senti aussi fort, aussi vivant. Les yeux de Sighild déstabilisaient encore plus l’elfe. Le cavalier avait peut être porté un coup fatal à l’entrainement, mais c’était elle qui venait de gagner d’un seul regard. |
| | | Sighild Baldrick Adepte des Arts Secrets
Nombre de messages : 312 Age : 34 Localisation : Va savoir... Rôle : Mage/Sorcière
~ GRIMOIRE ~ -: Semi-Elfe -: 115 ans (23 ans humain) -:
| Jeu 24 Oct 2019 - 21:39 | | Dès son entrée dans l’écurie, la mage se dirigea vers son cheval. Après lui avoir donné une pomme comme friandise, Sighild commença à le brosser. Son esprit était totalement ailleurs et sa monture le sentait bien. Lumbo était assez fusionnel avec sa maîtresse et il lui fit comprendre à sa manière par ses hennissements.
La belle finit par se tenir devant lui et posa son visage contre celui de Lumbo. Elle coordonna son souffle au sien pour être plus apaisée. Son cheval mériterait sous peu une promenade légère dans la forêt pour se dégourdir les pattes, elle en ressentait elle-même le besoin.
Des bruits de pas familiers se firent alors entendre. Son premier réflexe fut de soupirer silencieusement, elle ne voulait pas être importunée, même par son ami. Non pas qu’elle se sentait agacée par sa présence, mais la mage aimait souvent être seule, sans doute une mauvaise habitude après tous ces voyages. Ou alors, était-ce sa manière d’esquiver ces questions qui restaient en suspens ?
Mais elle ne pouvait pas se montrer désagréable envers lui, il aurait été très incorrecte de sa part de le faire au vu du grand respect qu’elle éprouvait à son égard…si ce n’était plus. Ne sachant pas quoi lui dire, Sighild poursuivit les soins donné à Lumbo tout en essayant de trouver les mots justes.
Que pouvait-elle dire à son ami qui semblait si étrange ? Devait-elle le rassurer ? Le défier ? L’amuser ? Etait-il vexé de ce départ précipité ? Ou était-ce autre chose ? Pouvait-il être aussi perdu qu’elle dans ce qu’il pouvait ressentir ? Voronwë semblait être dans la même posture qu’elle, il fit cependant le premier pas et brisa ce silence qui commençait à être pesant.
Sighild l’avait fixé droit dans les yeux et l’écouta avec attention. A ses mots, elle eut un léger mouvement de recul. C’était la première fois qu’elle le voyait ainsi, à la fois sûr et incertain, elle eut d’ailleurs l’impression que son regard le perturbait.
Les sentiments que pouvaient ressentir Voronwë à son égard lui étaient pour le moment inconnus, car elle ne connaissait rien d’autre que l’amour de sa famille. Pourtant, l’attitude de son ami ne la laissa pas indifférente, bien au contraire, comment pouvait-elle prendre cette manifestation soudaine ? De l’unique bienveillance de la part d’un compagnon d’arme ? D’un fidèle ami ? Ou était-ce bien plus que cela ?
Elle ne laissa cependant rien paraître et, resta là, à regarder son ami : « J’en suis l’unique responsable. Un bon guerrier ne doit pas être déstabilisé par si peu, c’est une erreur qui aurait pu m’être fatale dans un vrai combat et tu me l’as tout simplement rappelé à juste titre » finit-elle par dire d’un ton neutre. Lumbo bougea assez brutalement, il semblait un peu agacé. Sighild caressa alors sa monture pour la calmer et reposa son regard sur Voronwë : « Bon nombres de mes cicatrices marquent mon corps, celle-ci aura disparu d’ici quelques jours, ne t’en fais pas. » reprit-elle en se voulant rassurante. « Et puis, il me semble t’avoir également porté des coups relativement durs, tu m’as tout simplement rendu la monnaie de ma pièce. »
En terminant sa phrase, Sighild tapota de sa main droite l’épaule de son ami. Ce geste amical la laisse une nouvelle fois étrange mais elle voulait se montrer rassurante. Tout aller bien, elle n’était pas perturbée par ce combat.
Beaucoup de questions lui traversèrent alors l’esprit, des questions qui demeuraient sans réponse et qui ne concernaient qu’elle. Pour le moment, il y avait ce sentiment étrange et grandissant, ce sentiment inexplicable.
Le contact se rompu brutalement par la venue de l’un des maîtres tailleurs de pierre que Sighild avait mandaté. L’artisan salua avec respect son Hérault puis s’adressa à Dame Elwing : la statue était installée et il voulait la lui montrer. La mage proposa à son ami de l’accompagner, ce qu’il accepta volontiers.
Sur le chemin, les deux amis discutèrent des travaux restant avec le maître artisan. Malgré l’intérêt qu’ils portaient tous les deux aux fortifications, ils savaient tous les deux que leur discussion n’était pas terminée.
Dans un coin isolé de la Cité, entouré d’arbres et de fleurs d’automnes, se trouvait la statue de Nan. Le maître tailleur de pierre avait réalisé une magnifique œuvre de cette brave combattante, tombée sous les coups de Lammâth.
- Nan:
Sighild remercia très respectueusement le maître artisan pour ce travail de qualité qui respectait parfaitement ses demandes et le souvenir de cette amie éphémère partie si tôt. Le maître artisan en profita pour annoncer à Voronwë qu’une partie des travaux étaient bientôt terminée et s’en retourna à ses projets.
La mage tournait le dos à son ami. Elle caressa d’un geste délicat la statue qui se tenait devant elle et ferma les yeux un instant. Elle pouvait sentir les rayons du soleil lui caresser le dos, et entendre le chant des oiseaux ainsi que tout autre bruit que la Nature pouvait offrir :
« Sans elle, je ne serais pas à tes côtés aujourd’hui. Sans me connaître, elle a jugé que sa vie était moins importante que la mienne…la bataille faisait rage, j’étais à terre, couverte de mon propre sang. Mes derniers mots furent pour elle. Je me suis évanouie au moment où « il » lui a donné le coup fatal. Je me souviens avoir tendu ma main vers elle comme pour empêcher tout ceci… » dit-elle de son ton neutre habituel. Elle ouvrit alors les yeux et regarda le visage figé de Nan « Je me suis jurée de la venger et d’honorer sa mémoire jusqu’à la fin de mes jours. »
Elle continuait de regarder son amie, ses mains étaient restées posées sur la statue : « « Maintenant tu sais ce que c'est le sacrifice, je t'ai rendu imbattable ». Ce sont les mots que tint Lammâth à ce moment-là. J’ai ressenti de la joie lorsque Calion lui porta le coup de grâce, j’étais satisfaite qu’il meurt. Mais dans son dernier regard, dans ses dernières paroles, j’ai ressenti de la tristesse…il restait l’un des nôtres malgré tout… »
Elle se tut soudainement, surprise d’avoir parlé à cœur ouvert alors que cela n’était pas dans ses habitudes. Elle n’avait jamais parlé de ce qu’elle avait ressenti lors de cette bataille, encore moins de Nan et de Lammâth., sauf à son maître. Elle avait longtemps hésité à revenir à Imladris, mais Sighild s’était finalement résignée pour sa famille…mais n’était-ce pas non plus pour autre chose ?! Une nouvelle fois, cette question resta en suspens.
Sighild ne regardait toujours pas le Hérault d’Imladris, il lui semblait plus simple de parler ainsi, en lui tournant le dos :
« Lorsque j’étais enfant, mon aïeul m’enseigna une leçon importante : chaque jour, je devais réfléchir aux enseignements que j’avais appris. Pour Lammâth, et bien je me suis rendue compte que nos choix, mêmes justes à nos yeux, ne l’étaient pas forcément pour mes semblables, pour ceux que l’on aime. Et pour ce qui est de Nan…je dirais que le courage n’a pas de limite. » Elle caressa à nouveau la statue de son amie :
« Je ne voulais pas revenir ici. Je ne savais pas si j’étais prête, si j’arriverai à reposer les pieds à l’endroit même où mon père me trouva, à moitié morte. Là où j’avais tant perdu. Il m’arrive encore de me réveiller la nuit en sursaut car « son » regard et sa voix hantent parfois mes songes. »
Elle parlait bien évidemment de Lammâth et de cette emprise qu’il pouvait encore avoir sur elle. Sighild avait peur de devenir comme lui, de basculer dans ce côté obscur, personne n’était à l’abri surtout pas elle. Après avoir soufflé un bon coup, Sighild finit par se retourner vers son ami:
« Il y a des blessures bien plus importantes qu’une simple balafre à la lèvre Voronwë. Je sais pertinemment que tu ne me causerais jamais de tort, ou alors tu le ferais uniquement si je venais à m’égarer… » après un léger silence, elle reprit « …et j’en ferai autant pour toi. »
Il y avait ce lien fort qui s’était créé au fil de leur rencontre, Sighild ne pouvait le nier mais elle n’avait pas le recul nécessaire pour comprendre ce qui grandissait en elle. Elle avait ressenti le besoin de savoir si sa famille allait bien mais son réel besoin était peut-être de savoir si son ami se portait bien. Mais n’était-ce pas normal de s’inquiéter pour son compagnon d’arme ? Afin de détendre un peu cette atmosphère, la belle finit par croiser les bras et eut un air taquin :
« Quoiqu’il en soit, tu devrais me remercier plutôt que de t’excuser. Tu te serais retrouvé en une fâcheuse posture si je t’avais battu…et crois-moi, je t’aurais battu mon cher Hérault. »
Elle se mit alors à rire. Il était rare que Sighild se permette un tel comportement envers qui que ce soit, mis à part envers son entourage très proche.
La mage avait l’impression de s’être débarrassée d’un poids qui la pesait depuis longtemps. Sans doute une manière d’y voir un peu plus clair dans son esprit…
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| | | Voronwë Amnel Héraut d'Imladris
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~ GRIMOIRE ~ -: Elfe -: Très bonne question! -:
| Jeu 16 Avr 2020 - 11:30 | | Voronwë ne savait plus quoi dire. C’était un honneur et un privilège d’entendre Sighild lui dévoiler une partie de son cœur. La bataille avait ravagé grand nombre de personnes, et Sighild en faisait partie. Le Héraut n’était pas habitué à cela, personne ne lui parlait sur ce ton et personne ne se confiait à lui. Il faut dire qu’il ne se confiait jamais non plus. Le capitaine de cavalerie avait passé sa vie à accomplir son devoir pour la gloire d’Imladris. Tout cela pourquoi ? Un massacre. Combien d’orcs a-t-il tué ? combien d’humain ? Combien d’elfes sont morts sous son commandement ? Le Héraut avait réfléchi à la suite. Peut-être que son temps était terminé, peut-être qu’il devait effectuer un dernier voyage vers l’Ouest. C’étaient ses pensées avant le retour de la guerrière. Elle a réussi, en un regard, à balayer des mois de réflexion.
Frissonnant, il écoutait Sighild. Ils n’étaient pas si éloignés que cela finalement. Elle se confiait à lui, pourquoi ? Il ne le savait pas. Mais il sentait être privilégié, précieux à ses yeux. Quelle joie de partager ce fardeau avec elle et quelle tristesse de l’entendre ! Il aurait aimé l’aider mais il le faisait déjà en l’écoutant. Regrettant de ne rien pouvoir faire de plus, l’elfe continuait d’écouter. Lorsqu’elle évoqua leur combat, Voronwë se souvint de ses douleurs à la cuisse et aux cotes. La pensée peut être un sanctuaire sacré faisant oublier jusqu’aux douleurs d’un combat éprouvant. Il est vrai qu’elle était douée en combat, mais elle ne l’aurait pas battu. Du moins, c’est ce qu’il s’imaginait. En réalité, lever la main sur elle lui semblait plus que jamais interdit. Il lui sourit chaleureusement quand il vit son rire, son magnifique rire. Cependant, le sien disparut. Il était temps. Jamais Voronwë ne c’était confié. Le soldat avançait toujours, de batailles en batailles, de missions en missions, sans jamais regarder derrière lui. Pourtant, tout cela l’avait rattrapé. L’élocution de Sighild était un honneur qu’il comptait bien lui rendre. Hésitant vaguement, il commença son discours, la voix mêlée d’un calme frissonnant tel un vent d’automne balayant sur le sol les feuilles déjà épuisées de leur vie.
« Ma mère est morte en couche à ma naissance. Bercé depuis la tendre enfance par les exploits militaires de mon père que je lisais, j’ai répondu à l’appel aux armes lors de la première guerre de l’anneau. Mon père avait tenté de m’en dissuader. Il savait que la guerre n’avait rien à voir avec les récits de ses exploits. Je ne l’ai pas écouté. J’ai ainsi perdu tous les elfes sous mon commandement ainsi que mon meilleur ami, Narí. Cela recommença une nouvelle fois durant le siège de Barad-Dûr. Il n’y a aucune statue pour Narí. Si je n’avais pas un dessin de lui, je ne me souviendrais pas de son visage. C’était il y a tellement longtemps. A la prise d’Imladris, tout est devenu clair : je devais partir vers l’Ouest après la reprise ou mourir pour notre peuple. J’ai prévu de partir après la reconstruction, Sighild. Cependant, depuis ton arrivée je n’ai qu’une envie : rester. Je ne veux pas être à Imladris ou dans une autre cité mais à tes cotés. Tu as raison finalement, tu m’aurais battu. Ce que tu ignores, c’est que mon cœur a déjà déposé les armes devant toi. »
En quelques mots, il venait de remémorer toute sa vie, tout ce qu’il n’avait jamais raconté. Plus encore, il venait de mettre des mots sur des sentiments qu’il n’avait jamais éprouvé. Quel effort du Héraut ! Un homme vint les déranger une fois de plus, il y avait un problème. Voronwë s’inclina légèrement devant Sighild, dame de son cœur, avant de partir.
Voronwë ne revit pas Sighild de la journée. Il ne voulait pas l’importuner. Allongé dans l’herbe avec Elfaron, regardant les étoiles, il se mit à chanter. Dans le royaume de mon cœur, Une couronne t’attendait, Evitant tous les imposteurs, Jusqu’à ta royale arrivée.
Tu as monté toutes les marches, Pour atteindre le trône d’or, Tous s’inclinaient telles des arches, Devant leur plus précieux trésor.
Tu es donc devenue ma reine, Ou plutôt mon impératrice, Qui chasse de mon cœur la haine, Et qui fait régner la justice.
Dans le royaume de mon cœur, Tu portes ma belle couronne, Qui flamboie d’un feu ravageur, A ton règne je m’abandonne. |
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