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 La Purge: Le Dernier Coup de Griffe

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Learamn
Agent de Rhûn - Banni du Rohan
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Learamn

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Age : 25
Localisation : Temple Sharaman, Albyor
Rôle : Esclave au Temple Sharaman, Agent de la Reine Lyra, Ex-Capitaine du Rohan

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La Purge: Le Dernier Coup de Griffe EmptyMer 13 Jan 2021 - 13:51
Berton, Capitaine de l’Arbre Blanc, déambulait à travers les étroites Ruelles du Premier Cercle. L’allure de l’officier ne détonnait pas avec le tableau ambiant; il portait une longue cape de voyage miteuse et son visage était caché par de longs cheveux épais. Il était difficile d’imaginer que cet homme aux airs de vagabond était l’un des espions les plus efficaces et respectés du royaume. Depuis l’arrivée du Directeur à la tête de l’organisation, son importance au sein du Service n’avait fait qu’accroître. Cela faisait des décennies qu’il s’était mis au service de son royaume, dans l’ombre. Contrairement à ceux qui faisaient carrière dans l’armée régulière, Berton n’avait ni armure rutilante ni les honneurs que les gradés de son niveau pouvaient recevoir. Seuls ceux qui étaient dans le secret savaient combien il avait déjà sacrifié pour sa patrie. La Tête lui avait confié de nombreuses missions et il avait maintes fois prouvé sa valeur, pourtant le vieux Gilgamesh s’était toujours refusé à lui accorder une promotion digne de son nom. Heureusement, Rhydon avait rectifié le tir depuis. La mission qu’il lui avait confié venait directement du général Cartogan.

Nettoyer les bas-fonds de la Cité Blanche n’était pas chose aisée. Les réseaux criminels et autres malfrats en tout genre étaient si bien implantés ici qu’ils semblaient gouverner des pans entiers de cette société. Une fois que la crasse s’était profondément imprégnée dans la pierre immaculée, un simple grattage de surface n’était plus suffisant pour l’en extraire. Il fallait aller beaucoup plus loin, remonter jusqu’à la source pour essayer de rectifier l’édifice branlant. Et quand celui-ci se révélait irrécupérable mieux valait-il tout détruire pour repartir de rien. Sans la crasse.

De la crasse, Berton en était encore entouré. Les renseignements glanés par l’Arbre Blanc, les directives de Cartogan et l’assiduité des patrouilles de plus en plus nombreuses avaient guéri certains maux. Les prostituées de bas étage et petits criminels se faisaient de plus en plus rares, craignant l’arrivée de la maréchaussée. Ces rues autrefois privée de toute autorité supérieure était désormais à nouveau sous le contrôle des troupes du Gondor. L’interdiction du port d’armes de la cité et d’autres ordres signés par l’état-major avait grandement facilité le travail des soldats qui pouvaient agir contre les criminels sans craindre d’éventuels répercussions juridiques. L’ordre avait été remis dans la maison et il était temps.

Pourtant le travail n’était pas fini…

Il était aisé d’effrayer des petits malfrats de rues avec quelques lois et soldats postés aux bons endroits. Cependant, cela ne suffisait pas toujours. Certains groupes s’étaient organisés ici depuis de longues années et il en faudrait bien plus pour les faire trembler. Berton se refigurait la liste de noms écrite sur l’ordre de la mission qu’il avait reçu de Rhydon: La Ligue des Ombres, le réseau d’Anakel, les Marchands Noirs; autant de gens qui avaient trop longtemps considéré la capitale éternelle du Gondor comme leur terrain de jeu.

A leur égard, le travail de l’Arbre Blanc consistait avant tout à réunir assez de renseignements sur leurs activités, quartiers géénraux et principaux dirigeants. Un travail de longue haleine qui pouvait prendre de longs mois. Une fois que les informations récoltées étaient jugées suffisantes pour le Général, l’armée se chargeait du reste, et de manière plutôt radicale. Jamais les géôles de Minas Tirith n’avaient été aussi pleines… Encore fallait-il qu’elle le reste…

L’officier bifurqua à un angle et, après avoir jeté un regard derrière lui, poussa la porte sombre d’une petite bâtisse délabrée. L’endroit était vide. Il s’agissait d’une sorte d’entrepôt où était amassé une prodigieuse quantité d’objets en tout genre. Ici un vieux charriot sans roues, là des armures rouillées. Il ne semblait y avoir rien d’intérêt ici. Pourtant Berton savait exactement où il allait. Il progressa à travers le désordre, empruntant un chemin qu’il connaissait par coeur avant d’atteindre le fond de la pièce. Berton se baissa et tira le tapis, rongé par les mites, qui ornait le sol; révélant l’existence d’une trape creusée à même le sol.

L’espion descendit dans le conduit éclairé par des torches installés à intervalles réguliers. Cet endroit avait longtemps servi comme repaire pour un groupe de marchands d’esclaves qui gardaient ici leurs marchandises à l’abri des regards indiscrets. Depuis le démantèlement de leur réseau, l’Arbre Blanc avait investi l’endroit dans le cadre de leur mission. Le couloir donnait sur une large cave. Il y faisait chaud, très chaud. Le brasier que l’on avait installé dans un coin crachait des volutes de fumée sombres qui donnait à la pièce une atmosphère suffocante.

Berton s’immobilisa à l’entrée, insensible aux cris de l’homme que l’on avait attaché sur une chaise au centre de de la pièce. Les deux agents présents se redressèrent à la vue de leur supérieur qu’ils saluèrent en silence.

“Vermote, a-t-il fini par parler?
-Il nous a avoué avoir ses habitudes à la Bâtisse Close
. répondit l'agent.
-Cela ne nous mène guère très loin.”

Le Capitaine tendit la main. En voyant ce geste, le dénommé Vermote s’empressa d’aller prendre le tison ardent qui reposait dans le feu pour le donner au Capitaine.

“Non, non pitié..”.
gémit le prisonnier.

Mais l’espion était sourd aux supplications. Il en avait trop entendu au cours de sa carrière pour qu’elles aient encore le moindre effet sur lui. Brutalement, il enfonça le bout de la tige encore rougeoyante dans l’épaule du pauvre bougre. Il poussa un hurlement qui aurait fait frémir n’importe quel homme sain d’esprit, mais d’ici aucun brave de ce genre ne pouvait l’entendre.  Les espions n’avaient pas même cillés face au spectacle qui leur était proposé.

“Pitié! Arrêtez! Pitié! Je vous dirais tout!”


Avec un sourire, Berton retira lentement la tige de métal qui avait laissé une profonde trace sur la peau de l’homme dont le corps se détendit subitement. Ce dernier prit de longues secondes pour retrouver son souffle, la souffrance lui avait presque fait perdre conscience.

“Parle maintenant! Et tu retrouveras la liberté! “

Le captif qui n’osait regarder son tortionnaire marmonnait dans sa barbe.

“Douleur… Douleur elle est partout…”

Berton fronçait les sourcils. Cet homme se moquait-il de lui? La patience n’était pas une des qualités de l’officier et le malfrat l’apprendrait  à ses dépends. En voyant l’espion s’approcher à nouveau avec son instrument de torture en main, le pauvre homme gémit:

“Non, non vous ne comprenez pas… Douleur… je sais où elle se trouve…”

De plus en plus confus, Berton avisa son tison ardent. La douleur se trouvait définitivement dans ses bras. L’agent Vermote s’approcha alors de son supérieur.

“Capitaine?
-Parlez!
-Je crois qu’il ne parle pas de sa propre douleur.  Mais d'un nom. Celui d’une femme.”

L’officier détestait l’admettre, mais l’hypothèse de son subordonné tenait la route. Berton tonna:

“Où pouvons-nous la trouver cette Douleur?
-Je peux vous mener à elle…”


Le prisonnier s’arrêta pour toussoter. Du sang jaillit de sa bouche recouvrant sa chemise,déjà pleine de sueur , de petites tâches vermeil. Il redressa alors le regard. Dans ses yeux se lisait la peur. Ce qu’il s’apprêtait à révéler signifiait son arrêt de mort. Les autorités du Gondor tiendraient peut-être parole en le libérant mais ceux qu’ils s’apprêtaient à trahir auraient tôt fait de le retrouver. Et ces gens-là n’étaient pas connus pour leur miséricorde.

Mais il n’avait pas d’autre choix. Au fond, une mort rapide était préférable à des années de torture aux mains de l’Arbre Blanc. Il souffla:

“Je peux vous mener aux Griffes d’Ammoth.”
#Douleur #Vermote


The Young Cop


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Learamn
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La Purge: Le Dernier Coup de Griffe EmptyMar 19 Jan 2021 - 18:57
Qu’il est étrange de voir comme les choses pouvaient changer si rapidement.  La vie était pleine de surprises, bonnes comme mauvaises, et certaines vous tombaient dessus sans que vous ne puissiez rien y faire. Il y a quelques mois encore, les Griffes d’Ammoth bénéficiaient de la protection du Gondor. Les autorités locales avaient longtemps accepté d’accueillir la guilde et de fermer les yeux sur certaines de leurs activités en échange de nombreux services rendus sur les champs de bataille. Une longue période durant laquelle les mercenaires de la capitale s'étaient complu, s’occupant de leurs affaires extérieures. Les affaires allaient bon train, les caisses s’étaient considérablement remplies et les séditions au sein de l’organisation avaient été matées; leurs responsables étaient soit revenus dans le rang soit éliminés. Et tout ceci s’était déroulé sans que les dignitaires du royaume ne lèvent le petit doigt contre leurs agissements, bien au contraire. Après tout, ils étaient liés par un contrat. Et quel homme d’honneur serait prêt à briser un contrat?

Cartogan


Ce nom revenait sans cesse dans les discussions et toute Griffe accompagnait toujours le nom du général de divers noms d’oiseaux. Depuis qu’il avait pris le pouvoir dans la Cité Blanche, tout avait changé pour eux. Le dispositif de sécurité renforcée ainsi que l’interdiction du port d’armes s’étaient prolongés bien après la fin du mariage royal et le départ des délégations, raison pourtant invoquée lors de la promulgation de ces dispositions exceptionnelles qui avaient grandement compliqué la tâche aux mercenaires. Au fur et à mesure, les Griffes avaient senti que le soutien du Gondor se faisait de plus en plus mince. Alors que la guilde s’affaiblissait à cause des tensions internes, les Gondoriens n’avaient rien fait pour les aider et il n’était plus rare de voir tel ou tel membre du groupe faire un séjour en prison pour “troubles à l’ordre public”. Ces derniers étaient le plus souvent relâchés au bout de quelques jours mais tous ces éléments avaient été autant d’indices du revirement des autorités. Pourtant ils n’avaient pas vu. Ils n’avaient pas voulu voir. Ils avaient cru le contrat qui les liait au Gondor sacré et inviolable; que nul n’oserait le rompre. Il ne s’était pourtant pas rendu compte que depuis sa prise de fonction, Cartogan s’évertuait, petit à petit, à démolir chaque termes de l’accord. Les Griffes avaient alors décidé de se faire plus discrètes, se cachant dans leur repaire sous la Bâtisse Close, agissant de l’ombre. Mais là encore, elles avaient sous-estimé la détermination du maître de la Cité Blanche.

Trop sûres d’elles et aveuglées par leurs ambitions, les Griffes d’Ammoth représentaient la cible idéale.

Les soldats en armure rutilantes leur étaient tombés dessus au crépuscule. De manière inexplicable, ils avaient trouvé leur quartier général et avaient réussi à organiser une embuscade sans que les mercenaires ne se doutent de rien.

Et alors tout s’était déroulé si rapidement. Une poignée de minutes. Un véritable carnage.

Si Cartogan avait demandé à faire des prisonniers, alors les ordres n’avaient pas été vraiment respectés. Les Gondoriens avaient déboulé lame au clair, terrassant tous ceux qui se dressaient sur leur passage. Prises par surprise, en infériorité numérique et affaiblies par les nombreuses querelles internes; les Griffes d’Ammoth s’étaient toutefois bravement battues mais chacuns d’entre eux avaient immédiatement compris que l’issue de cette journée ne serait pas victorieuse.  On avait tué, on avait saccagé et on avait brûlé.

Rage, jeune recrue, évoluait au milieu des décombres encore fumantes de ce qui avait été autrefois son foyer. Ses premiers souvenirs appartenaient déjà aux Griffes d’Ammoth, on lui avait dit qu’elle venait du lointain Harad et que ses parents avaient été les victimes malheureuses d’un affrontement au milieu de la Mer des Sables. Elle avait alors été recueillie par l’organisation. C’était sa famille, sa maison, tout ce qu’elle n’avait jamais connu. Tout cela avait été réduit en cendres en moins d’une heure. Sa vie avait basculée en moins d’une journée. Retenant courageusement ses larmes comme le lui avait enseigné son maître, elle continuait à avancer à travers les ruines et les cadavres; criant le nom de ceux dont elle n’avait pas encore vu le corps.

“Ronfleur!”

Aucune réponse.

“Sentier!”


Là encore aucune réponse. Avaient-ils eu le temps de s’enfuir? Avaient-il été emmenés par les gardes du général? Ou alors ne pouvaient-ils pas répondre à son appel car ils n’appartenaient simplement plus à ce monde?  Un râle de douleur se fit alors entendre derrière elle.

Douleur était là, étendue au sol.

Leur capitaine, leur guide. Celle qui avait recueilli Rage depuis l’enfance et l’avait élevée et formée. Elle aussi avait été vaincue. La jeune fille avait cru cela impossible, pour elle sa maîtresse était invincible. Guerrière de talent, leader charismatique et intelligence hors du commun; nul ne semblait pouvoir l’atteindre. Pourtant elle était allongée, baignant dans son sang, la pointe d’une lance traversant son abdomen de part en part, jusqu’à se ficher dans le sol.

Cette-fois, devant ce triste spectacle, Rage ne put retenir ses larmes. En sanglots, elle s’agenouilla au côté de celle qui lui avait tout donné. La capitaine des Griffes lui sourit et lui caressa tendrement les cheveux, surmontant la douleur et se montrant rassurante devant son élève. Fière et protectrice, jusque dans ses derniers instants.

“Rage…”
fit-elle d’une voix douce.
“-Maître...votre blessure! Il faut vous amener voir un guérisseur!”

Un nouveau sourire et un doigt posé sur les lèvres de l’enfant.

“Non...Rage… Il est trop tard. Tu dois partir. Les hommes de Cartogan vont revenir achever leur oeuvre et surprendre les dernières Griffes croyant revenir à leur foyer. Tu dois partir les alerter et poursuivre notre quête.
-Non maître non, je ne peux pas, je ne peux pas.
-Mon enfant... Tu as été formée pour cela, voici ma dernière mission que je te donne. Tâche de te montrer à la hauteur.”

Ravalant ses larmes mais incapable de prononcer le moindre mot, Rage acquiesca d’un mouvement de tête. Douleur, dont les dernières forces, s'épuisent désormais.

“Silence…Tu dois retrouver Silence. Lui seul pourra te guider.”


La capitaine déposa alors dans les petites mains tremblotantes son pendentif orné d’une gigantesque griffe.

“Va mon enfant! Va!”


Sur ces mots, Douleur, capitaine des Griffes d’Ammoth rendit son dernier soupir, laissant derrière elle une enfant livrée à elle-même mais aussi le courroux du général.


#Douleur #Rage


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