Forsold ne comprit pas ce qui se passait.... Au paroxysme de son effort pour écarter la bête hurlante sur lui. Cette dernière bascula dans un cri de terreur et de douleur. Du sang coula sur le fils d'Eomar. Il sentit plus qu'il ne vit Eofyr tomber sur lui. Puis il entendit la voix d'Aelyn empreinte d'inquiétude et de détermination. Ce fut comme l'ordre d'un sergent instructeur pour Forsold, il se leva péniblement et découvrit Eofyr et surtout il entendit la troisième bête renâcler et grogner, l'avant signe d'une attaque imminente Le souffle coupé, il se retrouva à genou, de sa main rendue ferme par l'ordre d'Aelyn il s'empara de sa fidèle épée et de sa main gauche il poussa brusquement le jeune Eofyr pour qu'il ne soit pas dans la trajectoire du chien malfaisant.
Puis tout s'accéléra , les autres étaient enfin là, et il achevait la dernière bête. Le soldat reprit difficilement son souffle et tourna son visage vers Eofyr , il pensait découvrir un frêle enfant apeuré et il découvrit avec stupeur un jeune homme couvert de sang le regard enflammé, un regard qu'il connaissait ... Celui de l'Autre... L'Autre n'était pas mort, il avait laissé sa marque sur cet enfant... D'horribles idées lui traversèrent l'esprit dont celle d'occire cet être qui le narguait de nouveau... Eberlué Forsold sentit ses lèvres trembler, ce gamin lui fichait la trouille, cette force de caractère cette détermination étaient anormales... Il réussit à se contenir un instant et indiqua à Eofyr
"Jeune seigneur rejoignez votre mère elle doit s'inquiéter"
A partir de cet instant Forsold évita le regard d'Eofyr... Mais la rage montait en lui.... Montait .... Montait..... Montait... Et il l'entendit le puceau pleurnicher... Apparemment il avait failli.
Toujours son épée en main Forsold s'avança déterminé vers Theodred et le coup de poing partit. Le jeune homme bascula , le coup était puissant et un filet de sang accompagnait le basculement de la tête.... Surpris Theodred fixa Forsold mais celui-ci poursuit son action ... Sa main gauche se referma sur son cou et il effectua une balayette qui fit trébucher dans l'herbe humide le jeune rohirrim... Et il posa la pointe de son épée sur sa glotte... Theodred fixait la lune mais surtout il vit le regard de son agresseur enflammé un regard de meurtrier... Cet homme allait le tuer il le sut.
Puis Forsold cria
"Nous sommes en guerre, j'en appelle à la loi martiale, Eolida agissez en chef par les valars, cet homme est incompétent , chassez le de l'escorte il est indigne"
Il sembla hésiter et il reprit dans la nuit
"Si... Le vice Roi nous a appris une chose c'est d'être dignes"
Puis il aperçoit des membres des rohirrims rencontrés par le reste de l'escorte qui ont suivi le mouvement des soldats revenant dans le camp.
"Mais qui sont ces pequenauds ?... Mais qu'est ce que vous foutez Eolida, par les valars?"
Cette fois l'hystérie était claire dans sa voix
Et Forsold accentua sa prise , Theodred sentit alorsdu sang couler le long de son cou , la prise de Forsold était solide..
Un vacarme provint du ruisseau, mais implacable Forsold fixait le jeune rohirrim sans se détourner une seule seconde.
Aelyn Veuve du Vice-Roi du Rohan
Nombre de messages : 386 Age : 34 Localisation : En Rohan Rôle : Vice-Reine du Riddermark - Guérisseuse
Aelyn regarda le chaos autour d’elle, l’air hagard. Eofyr s’était effondré en pleurs dans ses bras, couvert de sang. Les deux autres étaient sortis péniblement de l’eau, trempés jusqu’aux os et tremblants comme des feuilles. Les cadavres des bêtes gisaient au sol. Deux de ses gardes se battaient, un autre avait frôlé la mort dans l’eau, les bébés continuaient de s’épuiser les poumons à hurler. L’adrénaline courait dans ses veines, pulsait. Une pression montait derrière chaque centimètre carré de sa peau, étouffante. Et soudain :
« SUFFIT !!! »
Le silence se fit, à l’exception des pleurs qui ne pouvaient se tarir si facilement. Le reste de la troupe sembla se figer sur place. Peu étaient ceux qui avaient le moindre souvenir de l’avoir entendu hausser le ton. La Vice-Reine était livide, ses mains tremblaient et sa chemise de nuit était maculée d’eau, de sang et de boue sans qu’on puisse réellement déterminer d’où ils venaient.
Dans le silence, Aelyn les fixa, un à un, adultes et enfants. Ses yeux, qui depuis la mort de Gallen avaient été éteints, brûlaient tel un incendie.
« Suffit ! Je veux plus entendre un mot ! De personne ! Les enfants, dans le chariot ! Allez mettre des vêtements secs ! Eofyr, tu te laves les mains et tu calmes les petits. Sealig, les chevaux ! Que quelqu’un s’occupe d’Eordin et allume un feu ! Forsold, lâchez immédiatement Theodred ! Eólida, mettez de l’ordre dans vos rangs et je veux un rapport complet dans vingt minutes ! »
Sur ces mots, sans un autre regard en arrière, elle monta dans le chariot à la suite des enfants. L’exercice compliqué le matin même, lui sembla d’une facilité déconcertante. A l’intérieur, les enfants avaient déjà commencé à ôter leurs tenues trempées. Eofyr tenait son petit frère sur ses genoux tandis que sa main, posée sur le ventre de sa sœur, faisait un mouvement de balancier. Il avait l’air très concentré sur sa tâche, un peu trop même. Ses joues étaient marquées de sillons de larmes séchées. Aussitôt Aelyn se mit au travail. Elle assista Eogast et Lora, les aida à se sécher et les envoya dehors se mettre devant le feu, puis elle envoya Eofyr se laver à son tour. Une fois seule avec les bébés, désormais calmés, elle prit le temps de bercer chacun d’eux, leur chantonner une berceuse et les remettre au lit. Puis elle se posa contre un coussin.
Enfin, le silence. Son cœur ralentissait enfin son rythme. La douleur, qui avait reflué sous le coup de la peur et du stress, remonta brusquement. Son visage redevint gris cendre. Elle tâtonna péniblement à la recherche du panier que son accoucheuse avait mis à sa disposition. Elle attrapa une petite fiole et en avala le contenu d’un coup. Il fallut de longues et pénibles respirations avant que le remède ne fasse effet. Il lui restait encore un peu de temps avant qu’Eólida ne vienne. Sa tête dodelina. Il fallait qu’elle ferme les yeux cinq minutes…
Learamn Agent de Rhûn - Banni du Rohan
Nombre de messages : 1077 Age : 25 Localisation : Temple Sharaman, Albyor Rôle : Esclave au Temple Sharaman, Agent de la Reine Lyra, Ex-Capitaine du Rohan
Depuis leur départ de la capitale, Eólida avait imaginé bien des scénarios catastrophes pour leur mission. Brigands des grands chemins, attaques des Dwimmen, ou même un déchaînement des éléments naturels. Jamais, pourtant, n’avait-elle pensé que cette affaire puisse tourner en un tel désastre sans avoir croisé l’ombre du moindre ennemi. Sa troupe hétéroclite était en train de complètement imploser sous ses ordres sans qu’elle ne puisse rien maîtriser. Impuissante, elle observait Eordin molester la doyenne des réfugiés, elle laissait Forsold et Théodred en venir en main jusqu’à que la Vice-Reine en personne ne vienne remettre de l’ordre.
Impuissante.
Eofend s’était-il trompé en lui confiant cette mission ? Avait-il surestimé les compétences de l’ancienne protégée du capitaine de la Garde Royale ? Que pouvait bien penser son père, en la voyant de là où il se trouvait ? Lui, un héros rohirrim ayant mené ses troupes dans la plus grande bataille de cet Âge ?
Si seulement Bodvar était à ses côtés. Lui seul avait toujours su trouver les bons mots pour la rassurer, lui rendre sa confiance bien fragile. En pensant à lui, son sourire doux et sa voix apaisante, la jeune guerrière se sentit subitement alourdie. Le poids d’un deuil qu’elle n’avait pas encore pu faire était bien plus écrasant que celui de son armure.
En voyant Forsold s’en prendre à son jeune camarade et invectiver sa supérieure hiérarchique, le sang de la bouillante cavalière ne fit qu’un tour. L’espace de quelques secondes, elle oublia son rôle de leader et s’avança d’un air menaçant. Elle leva les bras, prête à frapper cet abruti en plein visage, avec la ferme intention de lui briser le nez.
Un geste regrettable que l’intervention furieuse de la Vice-Reine vint prévenir juste à temps. La colère de celle-ci était justifiée et permit à Eólida de reprendre ses esprits et chasser ses velléités les plus violentes. Ainsi, au lieu de frapper l’assaillant, elle se détourna et tendit son bras vers la victime pour l’aider à se relever.
Théodred l’observa d’abord d’un air surpris ; alors, elle ajouta.
“Allez debout Soldat. Il y a du travail.”
Puis elle lança à Forsold.
“Quand tout ceci sera fini et que vous ne serez plus sous mon commandement, je serais heureuse de vous botter le cul en duel. Voilà ma loi martiale…Si vous survivez toutefois. Trois pauvres chiens ont failli avoir eu raison de vous…”
N’attendant aucune réponse qui pouvait l’intéresser, la Garde Royale s’éloigna pour s’enquérir de l’état d’un Eordin ayant eu la fabuleuse idée de plonger dans la rivière glaciale sans savoir bien nager. On fit allumer un feu pour qu’il puisse se réchauffer et la jeune soldate s’apprêta à entrer dans le chariot pour faire son rapport, comme ordonné.
Elle fut cependant attirée par trois silhouettes qui s’approchaient de leur campement. Au centre se trouvait Éomód fils d'Éomund, le jeune adolescent que Théodred avait croisé un peu plus tôt. Sur sa droite se trouvait la matriarche qui avait déjà conversée avec le groupe et sur sa gauche une grande femme au teint plus sombre, trahissant probablement une quelconque origine étrangère. Elle agissait pourtant comme n’importe quelle rohirrim du village, comme si elle avait été adoptée par cette communauté de réfugiés.
Eólida réprima un juron ; elle n’avait désormais plus le choix. La vieille femme allait l’accompagner pour son rapport et ce serait bien Dame Aelyn qui aurait le dernier mot sur cette affaire.
Le récit de la guerrière fut bref. Honteuse de son commandement, elle exposa froidement les faits à sa suzeraine en n’omettant aucun détail. De toute manière, la présence de la vieillarde ne lui permettait pas de mentir sur l’épisode de leur rencontre avec les villageois exilés.
Ce fut ensuite cette dernière qui prit la parole, revenant à l’origine de leur départ en urgence de leur hameau dans lequel ils avaient toujours vécu, et des difficultés qu’ils avaient rencontrés en chemin. Des enfants pouvant à peine marcher, des malades, un manque de vivres et une errance sur les routes désertées du Riddermark. Dans sa voix éraillée, on sentait toute la tristesse de cette vieille femme qui croyait avoir tout vu au cours de sa longue vie, et qui, à son crépuscule, devait témoigner d’une nouvelle affliction sur son peuple.
Les braves Rohirrim ne connaîtraient-ils donc jamais la paix ?
“Majesté” Implora-t-elle, peu au courant des formulations exactes que l’on devait utiliser à l’égard d’une Vice-Reine. “Si vraiment la même noblesse que celle de votre mari habite votre cœur, alors vous ne sauriez laisser des enfants du Rohan mourir sur ses routes. On disait de lui que, derrière le furieux guerrier, se trouvait le protecteur de notre peuple ; désireux de ne laisser personne derrière lui, de ne pas compromettre ses valeurs pour des calculs politiques ou militaires.”
La vieille femme était rusée, sachant parfaitement quel sujet était le plus susceptible de convaincre son interlocutrice. Elle n’en demeurait pas moins sincère, et on pouvait entendre des sanglots repoussés au fond de sa gorge quand elle s’exprimait.
“Nous vous ralentirions certes mais Dunharrow n’est plus très loin. La Vice-Reine du Rohan ne doit-elle pas guider son peuple vers son salut au lieu de se cacher derrière les rideaux d’une diligence ?”
The Young Cop
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Forsold sentait son poignet fatigué , et Thordred sentit alors la lame s'enfoncer un peu plus dans son cou et le filet de sang s'amplifier. Forsold suait et son regard semblait celui d'un dément surtout lorsqu'il vociférait contre Eolida.
Puis la voix d'Aelyn claqua, Forsold tourna son regard vers la veuve du Champion du Rohan . Il était en pleine extase
Il murmura "Ma reine", ,son emprise diminua sur Theodred, et le jeune homme vit son "adversaire" plonger sa main gauche fiévreuse sans sa poche .
Forsold laissa Eolida relever Theodred il ne releva pas la diatribe de la garde royale, il ne la regarda même pas , son regard fiévreux fixait le chariot de la famille de feu Mortensen.
Il resta planté, l'épée dans la main droite et sa main gauche dans sa poche touchant son "trésor". Forsold avait le regard vers le sol.. Il réfléchit, il alllait partir laisser ces incapables seuls , ils ne le méritaient pas
Puis il fixa la lune et son regard tomba sur le chariot d'Aelyn
"Non je dois rester je suis le seul à pouvoir la sauver"
Eberlué il vit les réfugiés rentrer dans le campement, il leva les yeux au ciel, aneanti, le Rohan était perdu, les cavaliers étaient incapables les plaines du Riddermark , mais sa reine ne mourra pas il se le promit dans la nuit froide.
Puis il fixa le dos d'Eolida qui partait
"Oui Petite fille tu auras ton duel et je te tuerai avec la passe d'arme de l'Autre ton idole, la danse écarlate"
Puis il attendit que le puceau le fixe et là le geste fut clair, il passa son pouce gauche sur son cou , prochaine erreur il le tue.
Il passa devant Eordin sans un regard pour le rohirrim détrempé et se mit à la lisière du camp pour entamer son tour de garde, il n'arrêta pas de murmurer dans les frimas nocturnes
Boreac Epée d'Acier Garde des Compagnies d'Argent
Nombre de messages : 43 Age : 27 Localisation : A travers le Rohan Rôle : Repanteur actif
Le vieux guerrier se tira dans un dernier élan vers le rivage et alors ses poumons s'emplirent à nouveau d'air, il toussa longuement recrachant l'eau qu'il avait avalé, ses longs cheveux tombaient en rideaux devant ses yeux alors qu'il était a moitié affalé sur le sol. Un air étrange avait gagné ses yeux, un bref moment le désespoir l'avait emporté et il aurait presque préféré mourir dans cette eau glaciale que de voir de ses yeux la fin du Rohan. Il réprima une larme et se releva avec difficulté essayant de retrouver une once de dignité et de regagner le campement situé non loin. Il fut rapidement couvert de couverture, un feu fût allumé, ses oreilles bourdonnait. Il entendait qu'on parlait il ne comprenait pas les mots qui étaient dits. Il était bien loin de ce campement et son esprit était en errance entre la conscience et le coma.
Au fur et à mesure que la chaleur regagnait son corps, son esprit se désembuait. Il avait profondément honte, honte de la manière dont il avait agi avec la Matriarche, honte d'avoir outrepassé le commandant d'Eolida, honte de s'être comporté comme cela devant la Vice-Reine. Quand il eût un peu plus de force, il se fit amener son sac et dedans, il revêtit des vêtements chauds, un breuvage fumant lui fût apporté qu'il avala à petites gorgées. Sans savoir vraiment combien de temps après, peut-être quelques minutes, quelques heures il se leva avec difficulté et s'approcha d'Eolida qui était alors un peu seule. D'un ton humble et presque implorant il s'adressa ainsi à l'officier:
- Capitaine, j'ai failli à mon devoir, je suis honteux de mon attitude, j'ai déshonoré le Rohan, l'éducation que m'ont donné mes parents et j'ai outrepassé mes fonctions. Je vous présente mes sincères excuses... cela ne se reproduira pas.
Il se tût un instant avant de lâcher dans un souffle
- Pendant un instant j'ai bien cru que tout espoir était mort...
Il avait baissé la tête en prononçant ses derniers mots, il releva ses yeux vers brillants de larmes vers Eolida et sans attendre sa réponse il se retira après avoir posé son poing sur son cœur en signe de respect.
Il n'avait pas fini son tour de pénitence puisqu'il s'approcha de la Matriarche auprès de qui il s'excusa à peu près dans les mêmes termes que ceux qu'il avait adressé à Eolida. Il ne s'attendait pas à être pardonné et un étonnement s'afficha sur le visage du guerrier quand la vieille lui sourit et posa une main amicale sur son épaule. Les mots ici n'étaient pas importants, seuls les gestes comptent.
Eordin regagna les abords du feu s'asseyant à côté de Théodred en soupirant et il le regarda tout en continuant à ingurgiter son breuvage:
- Que se passe il Théodred ? Que s'est il passé avec le Blafard ? dit-il en regardant au loin Forsold qui avait pris son tour de garde.
- Il est sûr qu'après ces évènements je ne le laisserai jamais assurer la garde seule...
Eordin soupira profondément
- J'espère vraiment que d'où il est le Vice-Roi ne nous a pas vu lui faire déshoneur...
Sighild Baldrick Adepte des Arts Secrets
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~ GRIMOIRE ~ -: Semi-Elfe -: 115 ans (23 ans humain) -:
Il sentit le sang couler sur son cou et dans sa bouche. Intérieurement, Forsold avait réveillé une haine et une rage que Théodred ne montrait jamais. Son regard était emplit de colère. Le lion qu'il était ne pouvait suivre ce cafard dans son délire : lui qui était incapable de combattre trois chiens sans l'aide d'un enfant. Lui qui confondait ses alliés et ses ennemis.
Le jeune Seigneur accepta volontiers l'aide d'Eolida et l'en remercia avec le peu de voix qu'il lui resta. De son lâche camarade, Théodred ne lui accorda qu'un cracha de sang sur son dernier signe menaçant. Il pouvait parler autant qu'il le voudra : la prochaine fois que Forsold tentera quoique ce soit sur sa personne sera la dernière, mission ou non.
Il s'inclina devant sa Vice Reine. Dame Aelyn l'avait sauvé de cet idiot, de ce fourbe. Il ne lâcha pas du regard Forsold qui partit prendre son tour de garde d'une manière bien étrange.
Il ignorait qui l'avait recruté...Était-ce Gallen ? Théodred avait du mal à le croire. Il semblait vouait une obsession voire un culte pour leur Vice Reine, qu'il avait appelé "Ma Reine". Sur ce point, Théodred ne lui donnait pas complétement tort. Il vouait également une admiration pour son défunt Vice Roi et à ses yeux c'était lui le véritable Roi du Rohan.
La plaie causée par Forsold le rappela à la réalité. Il avait vu pire, mais mieux ne valait pas prendre de risque. Il alla ramasser son casque et sa lance. Il se dirigea vers Trèfle, laissant Eolida à son rapport.
Posant son équipement contre un arbre, le jeune Seigneur retira le haut de son armure pour mieux regarder cette blessure. D'un geste de la main, il essuya le sang qui avait coulé sur son torse. Son épouse lui avait laissé deux sacoches avec quelques affaires utiles: il pensa à son aimée et la remercia. Il sortit alors un bandage en tissu ainsi qu'une crème médicinale. Il l'appliqua abondamment, puis il banda son cou pour cacher cette blessure et la protéger. Il remit son armure, s'équipa à nouveau de son casque et de sa lance.
Trèfle renifla son maître, inquiet. Le Rohirrim caressa son cheval et le rassura. Il lui donna une friandise qui se trouvait dans l'une de ses sacoches. Il se rapprocha du chariot avec une petite poche en cuir
Il alluma le feu de camp et installa les enfants autour. Il prit soin de les positionner près de lui, en demi cercle. Ils étaient face au chariot et avait les chevaux derrière eux. De l'une des malles laissée par les domestiques, il sortit des couvertures. Les enfants connaissaient un peu Théodred pour l'avoir déjà vu quelques fois à Edoras, aux côtés de Gallen.
"Reposez-vous. Nous avons encore du chemin à faire."leur dit-il en posant les couvertures sur leurs épaules. Eofyr arriva à son tour et lui tendit la couverture"Vous êtes tous très courageux."
En père de famille qu'il était, Théodred se montra bienveillant à l'égard des enfants d'Aelyn. Il ouvrit sa pochette en cuir et la tendit vers les enfants :
"Je prépare cela pour mes enfants chaque année, ils me les ont donné avant que je ne parte. D'ordinaire, je dois me battre avec eux pour en goûter ne serait-ce qu'un morceau. Prenez en si vous le souhaitez. Se sont des bonbons au miel."
Il espérait que la douceur du miel apaise à minima les frayeurs récentes par ses vertus. Il préparait chaque année ces douceurs pour ses enfants et les règles étaient claires : personne dans la cuisine, même pas les domestiques. La tâche était pourtant des plus simples mais il mettait un point d'honneur à garder cette tradition qu'il tenait de son défunt père. Ces bonbons renfermés beaucoup de doux souvenirs. Théodred en prit un de bon cœur pour se donner du courage. Malgré son air sympathique, le Rohirimm était en sur vigilance pour protéger les enfants.
Eordin arriva alors à ses côtés, il l'écouta et regarda en direction de Forsold, dit le "Blafard,". Il lui répondit à voix basse, encore un peu rauque, pour préserver les enfants qui discutaient entre eux :
Je ne sais pas qui il est et pourquoi il est avec nous. Il s'en est pris à moi une fois que la dernière bête fut tuée....remettant en cause ma présence dans cette escorte et l'autorité d'Eolida. Nous ne pouvons cependant pas lui reprocher d'avoir sauver Dame Aelyn et ses enfants, il a réussi là où nous avons échoué.il se leva pour alimenter le feu et revint à sa placeLa méfiance me gagne également, pas uniquement sur ses agissements mais sur ses motivations.
J'espère vraiment que d'où il est le Vice-Roi ne nous a pas vu lui faire déshonneur
Théodred ne répondit pas à cette dernière phrase, car il savait pertinemment que Gallen n'aurait pas été content de voir cela.
Il se contenta de regarder au loin les réfugiés discuter avec leur Vice Reine...
Aelyn Veuve du Vice-Roi du Rohan
Nombre de messages : 386 Age : 34 Localisation : En Rohan Rôle : Vice-Reine du Riddermark - Guérisseuse
Aelyn se réveilla peu de temps après. La douleur avait reflué, laissant place à un tiraillement lancinant. Elle était encore assez pâle, de grandes cernes ourlaient ses paupières inférieures mais elle se sentait d’attaque pour ce qui allait suivre. Elle regarda les bébés qui dormaient, caressa leurs minuscules têtes rondes puis entrouvrit les pans de la toile pour observer les enfants autour du feu qui se partageaient des confiseries sorties d’elle ne savait où. Cela lui tira un sourire inquiet et triste. Bien… Il était temps de se rendre présentable. Avec précaution, elle passa une robe propre et sèche, prenant bien soin de ne pas tirer plus que nécessaire sur les sutures déjà fort mises à mal par les mésaventures écoulées. L’exercice était pénible, mais elle finit par s’en sortir d’elle-même. Finalement, elle s’extirpa du chariot et s’assit sur le rebord, maigre imitation de trône.
Chacun de ses soldats était à sa tâche, mais il y avait dans le campement des visages inconnus qui lui firent froncer les sourcils. Et la Vice-reine comprit rapidement que leur présence avait un lien avec le récent fiasco. Impression confirmée quand Eólida arriva à sa hauteur, suivi par deux femmes et un adolescent. Des réfugiés donc. La jeune femme écouta le rapport factuel et exhaustif de sa garde du corps. Si elle pouvait bien reconnaitre quelque chose à la guerrière à ce moment c’était bien son honnêteté. Elle n’avait pas essayé d’arrondir les angles ni de minimiser sa responsabilité dans la catastrophe. Aelyn respectait cela. Néanmoins elle ne pouvait effacer le pli contrarié entre ses sourcils. Cette affaire avait bien failli leur coûter cher, à ses enfants et elle.
Puis vint le tour de la matriarche. Aelyn se sentit aussitôt sur la défensive. La vieillarde ne mâchait pas ses mots. Son froncement s’accentua. Un agacement intense se ficha profondément au creux de sa gorge. Même lorsqu’elle n’était que guérisseuse itinérante, on lui avait témoigné plus de respect et d’empathie. Elle avait traversé de terribles épreuves et, malgré le ton de supplique, elle avait l’impression très nette de se faire rabrouer par l’ancienne comme on sermonnerait une enfant récalcitrante. Elle inspira profondément, prit le temps de relaxer sa mâchoire et son visage. Elle cherchait à gagner quelques secondes pour ne pas laisser sa seule colère aux commandes de ses mots. Elle se leva. Lentement. Prudemment. Mais avec une détermination certaine, elle se dirigea vers la vieillarde.
« Aînée, avec tout le respect que j’ai pour vous et pour ceux que vous représentez, me prenez-vous pour une idiote ? Une sotte qu’on peut manipuler aisément par quelques bonnes paroles de culpabilisation et d’appel à l’honneur ? Où croyez-vous que je suis née ? Dans un palais ? J’ai parcouru ces plaines toute ma vie. J’ai subi l’exode tout comme vous pendant la guerre des Trois Rois. Et aujourd’hui, comme vous tous, ce sont mes enfants que j’essaye de sauver. Et vous voudriez que je les condamne pour vous sauvez vous ? Quelle mère croyez-vous que je suis ? Vice-reine ? Je ne suis qu’une guérisseuse aux doigts brisés. D’ici quelques jours, quelques semaines tout au plus, il y aura un autre Vice-roi, et je redeviendrais une veuve errante parmi tant d’autres sur les routes du Riddermark. Et les courageux soldats qui m’accompagnent rebrousseront chemin pour lui jurer allégeance car tel sera leur devoir. Et il n’y aura plus de Vice-reine du nom d’Aelyn. Et la noblesse de Gallen Mortensen, dont vous chantez les louanges, ne l’aura mené qu’à la mort, n’aura créé que des orphelins, des veuves et du deuil… »
A ce moment de sa tirade, les spectateurs pouvaient entendre les accents d’hystérie derrière les mots, le rythme de plus en plus rapide, la respiration irrégulière de leur dame. Il fallait croire qu’elle venait d’atteindre le point de rupture. Pourchassée, elle s’était relevée. Kidnappée et torturée, elle s’était relevée. Endeuillée et esseulée, elle s’était relevée. Baignée de sang et mutilée, elle s’était relevée. Elle avait survécu et lutté, fait face à tant d’épreuve avec courage et résilience. Elle avait vu des morts à ne plus pouvoir les compter, des injustices, des fratricides, vécu perte après perte, sans en sembler affecter plus que de raison. Mais à présent, à cet instant, s’en était trop. Trop de trop. Elle étouffait de colère, de rage, d’impuissance. Comment osait-on lui en demander encore et encore, après tous les sacrifices qu’elle avait endurés ?! Ne pouvait-on pas la laisser être un peu égoïste ? Ne pouvait-on pas la laisser enfin en paix ?! En quelques secondes, elle se retrouva appuyée contre le chariot, la tête enserrée entre ses mains tremblantes, entre la main délicate et celle aux doigts raides et légèrement déformés. Sa respiration avait le rythme d’un cheval au grand galop. Ses yeux étaient voilés. Son esprit refusait simplement de continuer dans ces conditions. Elle n’entendait plus rien, des fourmis parcourraient les extrémités de ses membres, elle se sentait défaillir. Son cœur battait trop vite. Ou ne battait-il plus ?
Comme une volée d’oiseaux, les enfants se précipitèrent à ses côtés, abandonnant couvertures et bonbons, l’entourant, l’enlaçant. Leurs visages exprimaient la détresse qu’ils ressentaient face à cet effondrement nerveux qu’ils ne pouvaient comprendre. Peut-être Lora le pouvait-elle ? Eogast s’accrocha à sa mère fermement. Eofyr lança un regard noir par-dessus son épaule avant de faire de même. Il y avait un long silence. Sealig, revenu depuis seulement quelques minutes, s’interposa immédiatement entre la famille et les réfugiées, faisant paravent de son corps sans parvenir à dissimuler son inquiétude. Il n’était ni agressif, ni menaçant, juste présent.
Puis la crise passa. Aelyn resta encore quelques instants prostrés, ses enfants tout contre elle, puisant en eux la force qu’elle avait senti lui échapper quelques minutes auparavant. Elle se redressa enfin, les yeux rouges et la face brillante. Il y avait dans son regard une détermination froide. Sa voix était de nouveau claire et ferme, quoiqu’essoufflée. Mais ceux qui la connaissaient bien pouvait déceler une sorte de déconnection dans son attitude.
« Vous voulez une Vice-reine, Aînée ? Qu’il en soit ainsi. Je rendrais mon jugement. Mais pas avant d’avoir tous les éléments en ma possession. Il nous reste quelques heures avant le lever du soleil. Je veux voir votre campement. Je veux voir vos malades et vos blessés. Lora, ma chérie, va chercher ma sacoche s’il te plait, tu m’accompagnes. » Puis elle se tourna vers Eólida : « Je veux une escorte prête dans cinq minutes, une patrouille pour vérifier que plus aucune de ces bêtes ne rôde, une sentinelle sur le qui-vive ici, et Sealig reste dans le chariot avec les enfants à tout instant. Je ne veux plus de surprise. »
Eogast attrapa discrètement un pan de robe de sa mère.
« Maman… Tu… tu n’es pas en état… »
Aelyn soupira et se pencha en avant.
« Tu sais, souvent les circonstances se fichent bien de savoir si l’on est capable ou non… Veillez bien sur ton frère et ta sœur. Je compte sur toi pour t’assurer qu’Eofyr ne participe pas à la patrouille. Et surtout, vous obéissez bien à Sealig, pas de protestation. S’il vous dit de partir, vous partez. C’est compris ? » « Oui, Maman. »
Aelyn eut un dernier sourire. Elle était prête, quoi qu’il en coûte. Elle se tourna vers la délégation des réfugiés. « Allons-y ».
Ryad Assad Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
Nombre de messages : 2508 Age : 32 Localisation : Pelargir Rôle : Humaniste
La compagnie chargée d’accompagner Aelyn, vice-reine du Rohan, illustrait à merveille les failles et les fractures profondes qui traversaient ce royaume depuis trop longtemps. Les germes de la division et de la haine avaient pénétré profondément l’âme des hommes les plus valeureux. Aujourd’hui, ils étaient sur le point de tirer l’épée l’un contre l’autre, de s’entre-tuer pour satisfaire leurs sourdes colères… Le Riddermark avait-il encore une place dans leurs préoccupations, aveugles qu’ils étaient à toute autre chose que leurs impulsions incontrôlables ?
Aveugles à la mort qui rôdait parmi eux.
Déambulant avec la légèreté d’un courant d’air embrassant les pétales d’une symbelmynë, elle posait un regard glacial sur les Rohirrim qui se déchiraient sous ses yeux. Triste spectacle, que celui d’un royaume jadis noble et puissant, cédant au déshonneur et à la honte. Ici, deux hommes portant fièrement la livrée de l’armée de Fendor s’étaient rués l’un sur l’autre, se bagarrant dans la poussière comme de simples ivrognes avinés. Leurs instincts primaires et brutaux donnaient une bien piètre image de l’institution qu’ils représentaient, et qui se devait de rassurer la population terrifiée. Là, un brave idiot ne sachant nager, s’était jeté sans réfléchir dans le passage d’une rivière pour y risquer sa vie bien inutilement. Son corps transi de froid, arraché au courant, tremblait devant les flammes qui peinaient à le réchauffer tout à fait. Qui pouvait-il bien protéger, dans cet état ?
Et leur cheffe, une femme qui semblait dépassée par les événements et par le poids des responsabilités qui lui incombaient, tentait vainement de remettre de l’ordre dans la compagnie dont elle avait la charge. L’escorte la plus indigne qui fût. Même la Vice-Reine en personne, cédant à la colère contre son peuple égaré, semblait ne plus obéir aux principes qui avaient gouverné son existence durant tant d’années, se contentant de rabrouer une vieille femme qui, à n’en pas douter, avait elle aussi tout perdu durant ces années sombres. Elle n’avait simplement pas eu la chance d’épouser le Champion du Rohan pour subvenir à ses besoins.
La mort n’esquissa pas même un sourire.
Son souffle glissait sur les plaines du Riddermark, indécelable pour ceux qui n’y prêtaient pas attention. Il aurait été à peine perceptible pour quelqu’un la recherchant activement, mais elle doutait que quiconque parmi les gardes de la vice-reine eût songé un seul instant à se montrer vigilant vis-à-vis de cette foule errante, des civils aux grands yeux hagards qui semblaient suspendus à la décision de ces soldats qui n’en avaient que l’armure, mais point le cœur.
Il n’y avait qu’une seule sentinelle.
Un seul homme pour empêcher la mort de frapper.
Ombre parmi les ombres, à la faveur du chaos qui la dissimulait aussi sûrement que la nuit la plus noire, elle s’approcha du petit chariot qui aurait dû être placé sous une surveillance plus étroite. Si facilement.
Une lame argentée quitta son fourreau. L’infortuné Sealig, qui avait achevé de distribuer ses consignes aux enfants, n’avait rien vu venir. Ni visage, ni silhouette. Rien qu’une douleur sourde à l’arrière du crâne, avant de plonger dans les ténèbres. La mort avait choisi de l’épargner. Elle avait d’autres projets, que les aînés de la Vice-Reine ne sauraient entraver de leurs corps minuscules et si frêles. Impuissants. Ils n’opposèrent qu’une résistance formelle, rapidement maîtrisée par celle à qui nulle vie ne résistait. Sans qu’ils eussent le temps de pousser un cri, ils s’évanouirent des préoccupations de la silhouette obombrée, qui se pencha sur le linceul immaculé.
Son visage était impassible.
Elle savait.
Ce soir, le Rohan pleurerait l’absence de l’héritier de Gallen Mortensen.
~ ~ ~ ~
Malgré la distance et la nuit qui s’était assoupie sur les collines du Rohan, la mort observait avec attention la panique qui semblait s’être emparée du campement. Les chevaux, libérés par ses soins, s’étaient échappés dans le plus grand désordre, blessant quelques réfugiés qui n’avaient pas pu se mettre à l’abri assez rapidement. Les hennissements avaient déchiré l’obscurité, comme autant de cris plaintifs qui avaient couvert sa fuite. Une diversion simple, mais terriblement efficace.
Profitant de la confusion, elle avait filé sans se retourner, avait traversé la rivière par un gué qui se trouvait au Nord, et observait désormais le chaos qu’elle avait causé. De là où elle se trouvait, porté par le vent qui soufflait en bourrasques erratiques, il lui sembla entendre des sanglots. Un frisson lui remonta le long de l’échine, qui n’avait rien à voir avec le froid.
Ce n’était pas non plus de l’inquiétude. Les Rohirrim mettraient encore de longues heures à mener leur enquête, à interroger les villageois qui ne savaient rien, et à remonter sa piste. Ils mettraient au moins autant de temps à rassembler leurs montures éparpillées, et à considérer leurs options, qui se réduisaient à chaque minute qui passait. Protéger la vice-reine ? L’accompagner et la mettre en lieu sûr ? Ou chercher la mort qui s’était emparée du fils Mortensen, et tenter de la terrasser ?
Cette dernière baissa les yeux un instant.
Sa main s’égara négligemment sur cette joue rosie et rebondie, qu’elle n’avait pas eu le cœur de mettre à mort… Elle, Assassin de la Guilde des Ombres… tueuse enrôlée au service de l’Hîr-Dae d’Al’Tyr, avait hésité au moment fatidique. Sa mission n’était pas un échec complet, cependant, et elle irait livrer l’enfant au commanditaire de cet assassinat, en espérant qu’il accepterait de la libérer de ce fardeau, et de payer la somme promise.
Un soupir.
- Ressaisis-toi, Farah, murmura-t-elle pour elle-même. Il te reste une longue route.
D’un élégant mouvement du poignet, elle fit tourner sa monture, et la lança dans un galop effréné. Loin de son crime. Loin de sa honte, et de sa culpabilité.
Il avait suivi les ordres. Il était resté là, à surveiller le campement de paysans. Il les aida. Il débarrassa les chariots qui ne pouvaient plus avancer. Il apporta conseil sur ce qui devait demeurer et ce qui devait être prit.
En bon Rohirrim.
Il sauva l'une des femmes enceintes lorsque les chevaux coururent, en toute hâte. Il garda un enfant dans ses bras pour éviter qu'il ne soit blessé.
En bon Rohirrim.
Il siffla après son cheval, qui se stoppa net pour revenir vers son maître. Sans plus attendre, il monta Trèfle et se dirigea au galop vers leur campement.
C'est là qu'il découvrit en premier Sealig, blessé et les enfants évanouies :
"Cela ne se peut..." murmura-t-il, anéanti.
Il retira son casque pour mieux voir car il n'en croyait pas ses yeux. Pourtant, ils ne lui firent pas défaut : l'héritier de Gallen Mortensen venait d'être enlevé. Et si ces chiens ne furent qu'une diversion ? Tout comme les paysans ?
Les gémissements de Sealig le firent sortir de ses pensées. Il aida l'homme à se relever pendant que ses compagnons d'armes arrivèrent. Il laissa la place à sa Vice-Reine, à ses sentiments, et la laissa s'occuper de ses enfants.
Sealig ne semblait pas avoir vu le coup venir, ni ne vit qui lui avait fait cela. Les enfants restants commencèrent à peine à reprendre leurs esprits.
En tant que père, il ne saurait supporter la menace ou la perte de l'un de ses enfants.
En tant que fervent allié de la famille Mortensen, il ne pouvait laisser ce crime impuni.
Il regarda Eolida, Eordyn puis Forsold :
Compagnons d'armes. Mon devoir est de servir Gallen Mortensen, je lui ai fait la promesse de servir et de protéger sa famille. Je ne saurais me regarder dans un miroir en laissant s'échapper ce brigand. L'avenir du Rohan est entre nos mains. il regarda Eolida, puis sa Vice Reine"Votre Altesse. Eolida. Permettez-nous de retrouver l'enfant. Mettons de côté les futiles querelles.il regarda Forsold"Faisons honneur à notre pays. A notre Vice-Reine. A notre Vice-Roi...Et à sa descendance.
Le regard et la posture de Théodred changèrent. Il parla avec cette passion envers son pays qui l'animait tant. En leader qu'il pouvait être. Il voulait donner du courage face à cette tragique situation.
Il traverserait le monde entier pour le retrouver s'il le fallait.
En bon Rohirrim...
Aelyn Veuve du Vice-Roi du Rohan
Nombre de messages : 386 Age : 34 Localisation : En Rohan Rôle : Vice-Reine du Riddermark - Guérisseuse
Aelyn se souvenait être partie au camp des réfugiés, avoir examiné et soigné, avoir marché à petits pas prudent et avoir serré les dents… Mais après cela tout lui semblait très flou. Elle se tenait debout, agrippé au bois du chariot, à fixer l’endroit où aurait dû se trouver son fils que la bâche arrachée exposait à la nuit. Dans le creux formé par la cape verte et or de Gallen, il n’y avait qu’un espace vide. Un espace vide qu’Aelyn, les yeux exorbités et vides, fixait sans un bruit, sans un souffle, sans un pleur. Tétanisée.
Autour d’elle Eogast, assis par terre, les bras enserrant ses genoux, semblait ailleurs. Eofyr, qui serrait contre lui sa petite sœur comme si le moindre courant d’air pouvait le lui arracher, avait le visage baigné de larmes et la respiration hachée. Lora faisait les cent pas, désespérée, paniquée, le souffle court, incapable de savoir quoi faire de son propre corps. Elle ressemblait à un animal pris dans une cage aux barreaux invisibles. Et aux pieds de la Vice-reine, à genoux, prostré dans une position de contrition absolue, le front contre terre, Sealig. Ses cheveux blonds et sa barbe étaient maculés du sang qui continuait de couler en filets le long de sa nuque. Il était pâle, et marmonnait une litanie d’excuses pratiquement inintelligibles. Sa voix se brisait à intervalle pour étouffer un sanglot. Il était dévasté. Il avait failli.
La guérisseuse ne comprenait pas. Comment son escorte avait-elle pu être à ce point impuissante face à une seule personne. C’était insensé ! Peu à peu, le brouillard dans le cerveau d’Aelyn se leva. Une certitude absolue se planta profondément en elle. Etheldred était vivant et elle le ramènerait, contre vent et marées. Sa volonté se raffermit. Elle sentit monter en elle une énergie nouvelle, plus sombre mais puissante, comme elle n’en avait jamais ressenti.
Elle regarda Theodred qui venait de parler comme si elle le voyait pour la première fois, puis Eólida, puis tous les autres.
« Je veux des réponses ! Trouvez-moi des réponses ! Que m’importe comment, je veux des réponses ! La moindre seconde qui passe m’éloigne de mon fils ! Trouvez-moi des réponses ! »
Il y avait une sorte d’hystérie dans sa voix. Puis elle se détourna de ses soldats pour se s’adresser à ses enfants. Sa voix retrouva le ton doux qui la caractérisait.
« Eofyr, chéri, il faut que tu me confie Eadhild. Ne t’en fait pas, elle est en sécurité maintenant, je la tiens. Là. C’est très bien mon chéri, ça va aller. On va retrouver Etheldred. Nous ne seront pas séparés bien longtemps de lui… Eogast, Lora, venez ici. Ecoutez les enfants, récupérez vos sacs. Assurez-vous ne n’emporter que l’essentiel, d’accord ? … Lora… Ma pauvre enfant, je ne peux t’imposer de nouveau de telles horreurs. Si tu préfères aller à Dunharrow, je comprendrais parfaitement. J’aurais préféré t’offrir une vie plus calme et joyeuse, trésor, je suis vraiment désolée… »
Lora secoua énergiquement la tête, une volonté farouche brillait dans ses yeux. Aelyn soupira et afficha un sourire triste. « Très bien, dans ce cas va prendre tes affaires aussi. »
Laissant à son escorte le soin d’enquêter, la famille se prépara au départ. Le chariot fut laissé là, ainsi que le peu de superflu qu’ils avaient emporté d’Edoras. Chacun se chargea d’une seule tenue de rechange et d’une couverture pour la nuit. Les vêtements encore mouillés des péripéties du début de la nuit furent sommairement abandonnés, de même que malle et panier. Aelyn utilisa l’étole bleue qui avait emmailloté sa fille pour attacher l’enfant contre elle, la tête contre son sein. Cette simple série de gestes mit à mal sa cicatrice et lui tira une plainte, mais elle n’en tint pas compte. Son esprit été focalisé sur deux vérités simples : elle ne quitterait plus ses enfants d’une semelle tant qu’ils ne seraient pas tous en sécurité, et elle retrouverait Etheldred, qu’importe les souffrances que son corps devrait endurer. Elle caressa la tête de la petite fille, le regard triste.
« Ne t’en fais pas, on le retrouvera vite. Ne t’en fais pas. »
Sealig laissa un de ses collègues panser sa blessure et bander sa tête. La honte et l’horreur le prenaient à la gorge. Il n’avait rien vu venir, rien entendu. Sa faute été immense. La nausée qui pesait sur son estomac était-elle l’œuvre du choc ou celle de ses émotions ? Il ne pouvait rester à rien faire. Il se leva d’un bond et partit finalement à la suite des autres dans les campements à la poursuite d’indices et de témoins.
Malgré tout le zèle de la compagnie, l’ombre avait bien œuvré et il fut pénible de trouver les réponses exigées par la Vice-reine. Mais bientôt, ils eurent une direction et l’on se précipita avertir la jeune mère. Aelyn aussitôt, enfourcha sa jument, péniblement mais résolument, en se servant de la roue du chariot. Déjà sur le cheval se tenait Lora, et les garçons s’étaient vu confier le cheval de trait libéré de son fardeau.
La Vice-reine, son bébé avec elle, se tourna vers ses hommes. Sealig sentit son cœur tomber dans ses talons. L’air grave sur le visage pâle et marqué de chagrin ne lui disait rien de bon.
« Je pars chercher mon fils. Je vous libère de mon service et de toutes vos obligations à mon égard. Faites suivant votre cœur. Merci de nous avoir menés jusqu’ici. »
Sealig jeta un coup d’œil de détresse à Eólida. Il paniquait. Il se précipita aux pieds de la Vice-reine.
« Je reste à vos côté, Votre Altesse ! Je… je ne trouverais le repos qu’une fois votre fils revenu sain et sauf dans vos bras. Je vous en fais le serment ! Je vous en prie… »
Aelyn le regarda un moment. Sealig pouvait lire l’incertitude dans son regard. Il se recroquevilla sous le poids de ces yeux verts perçants. Puis finalement, elle acquiesça au grand soulagement du jeune homme. Il se précipita vers son cheval. Il passa devant Theodred lui aussi sur le départ. Combien d’autres allaient faire le même choix qu’eux ?
Une fois à cheval, il tourna de nouveau son visage vers la Vice-reine. Elle regardait en direction du camp des réfugiés. A quoi pensait-elle ? Très certainement à tous ces gens qu’elle devait avoir l’impression de laisser tomber.
Aelyn en effet, était tourmentée par ses pensées. Elle aurait aimé être une meilleure personne, capable de les conduire en sécurité, de les guider dans la tourmente. Mais elle n’était pas cette femme-là. Elle n’était pas capable d’être cette femme-là tant que ses enfants seraient en danger. Elle voulait juste protéger sa famille, comme tout ces gens. Ils finiraient par atteindre la sécurité. Sa présence ne les aurait pas plus hâtés… Et son fils, innocent, faible, incapable du moindre mal, était lui en danger mortel, et rien au monde ne pourrait la retenir. Pas même son propre corps malade.
Elle regarda les soldats, les exhortant du regard à un choix rapide, tourna son cheval et le lança au galop dans la direction qu’on lui avait indiquée. Elle avait grandi dans ces plaines, travaillée dans ces plaines. Le Riddermark était sa maison, et elle en connaissait toute la nature profonde. Elle avait sur le kidnappeur un avantage certain et elle ne comptait laisser rien ni personne se mettre en travers de sa route.
Learamn Agent de Rhûn - Banni du Rohan
Nombre de messages : 1077 Age : 25 Localisation : Temple Sharaman, Albyor Rôle : Esclave au Temple Sharaman, Agent de la Reine Lyra, Ex-Capitaine du Rohan
Eólida s’appuya sur l’une des roues du chariot, son crâne la faisait atrocement souffrir depuis de longues minutes. Comme si un esprit malicieux s’y était infiltré et prenait désormais un malin plaisir à frapper sur ses temps à l’aide d’un marteau. Elle sentit son souffle devenir de plus en plus haletant et ses doigts furent bientôt agités de tremblements. La jeune femme jeta des regards inquiets autour d’elle pour s’assurer que nulle ne la voyait dans cet état. Ce n’était pas la première fois que ces symptômes se manifestaient mais cela devenait de plus en plus récurrent et l’absence des infirmières du Château d’Or elle ne pouvait compter sur une aide extérieure.
La cavalière demeura donc ainsi, pendant près d’une dizaine de minutes, recroquevillée derrière l’un des convois des réfugiés. Elle enfonça ses ongles dans le bois pour faire cesser les spasmes et frappa plusieurs fois le sol avec sa botte pour évacuer sa frustration. Finalement, son souffle et son rythme cardiaque finirent par revenir à la normale et l’éphémère commandante de l’escorte put se relever. Seul le goût amer de l’échec demeurait désormais au fond de sa gorge.
D’un pas décidé elle se dirigea vers le groupe de réfugiés qu’ils avaient rencontré un peu plus tôt, son épée prête à être dégainée au cas où d’autres dangers se cachaient au milieu de ce groupe prétendument innocent. Elle lança des regards noirs et défiants à tous ceux qui croisèrent sa route. Vieillards, femmes, adolescents. Depuis la nouvelle de l’enlèvement de l’héritier du Vice-Roi, tous étaient devenus des potentiels ennemis du royaume.
Elle arriva finalement à hauteur de la matriarche, la mâchoire crispée et une expression menaçante sur son visage. La guerrière était venue chercher des réponses. Et elle comptait bien les obtenir, quels qu’en soient les moyens.
La vieillarde s’était montrée étonnamment coopérative et avait librement fourni des éléments qui pouvait les mettre sur la trace de la personne derrière l’enlèvement. Cette étrangère à la peau sombre avait disparue du campement et la matriarche lui avait expliquée que celle-ci avait rejoint le groupe de villageois peu avant leur fuite, arrivée dans leur hameau en compagnie de deux marchands venus du Sud. Puis elle avait choisi d’accompagner les réfugiés vers un lieu sûr pour échapper à l’envahisseur, laissant ses compagnons de voyage poursuivre leur route vers Edoras sans elle. Le nom qu’elle avait employée, Denya, était probablement faux mais si la kidnappeuse continuait à utiliser cette fausse identité alors, peut-être, pourraient-ils retrouver sa trace.
La piste était bien maigre mais elle avait le mérite d’exister. Eólida fit un rapport détaillé à la Vice-Reine. En lui parlant, elle chercha à comprendre ce que celle-ci pouvait ressentir. En l’espace de quelques jours elle avait tout perdue, subie les pires souffrances autant physiques que morales; pourtant elle se tenait toujours debout, distribuant ses ordres et commandant le respect de son peuple. Le signe d’une incroyable force de caractère? Ou simplement l’énergie du désespoir? La Garde Royale voulut d’abord dissuader sa supérieure de se lancer elle-même à la recherche de son fils à travers les plaines du Riddermark, devenues si peu sûres. Elle faillit lui conseiller de rallier Dunharrow avec les siens pour se mettre en sécurité tandis que la guerrière partirait à la recherche d’Etheldred. La jeune femme se ravisa finalement en lisant, dans le regard de la veuve, que rien en ce monde ne pouvait se mettre entre elle et son fils.
Les bribes d’informations rapportée par sa garde du corps suffirent à Aelyn pour décider de la suite des opérations. Eólida posa une main qui se voulait réconfortante sur l’épaule d’un Sealig dévasté. “Ne portes pas tout ce poids sur tes épaules, mon ami. La responsabilité de ce fiasco est avant tout mienne.”
Elle le prit fermement par le bras et le releva avec une aisance qui trahissait toute la force de cette guerrière qui avait été formée parmi l’élite de l’armée du Rohan. “Nous retrouverons l’enfant, Sealig. Il n’y a pas d’autre choix.”
La guerrière se tourna ensuite en direction du reste du groupe. Forsold, Eordin et Théodred avaient tous réagis d’une manière différente à l’annonce de l’enlèvement du nourrisson, pourtant tous semblaient avoir été marqués par cet échec. Si la discorde n’avait pas ainsi gagnée leurs rangs, aurait-il pu éviter ce désastre ? Tous portaient leur propre part de responsabilité, pourtant l’heure n’était pas aux comptes.
“La Vice-Reine n’ira pas à Dunharrow. Mais la vie de ces réfugiés dépend de nos lances également. Que dira-t-on des fiers cavaliers du Rohan si nous abandonnons notre peuple à une mort certaine ? La mission qui m’a été confiée n’est plus d’actualité et n’ira point à son terme. Je ne suis plus votre capitaine ou votre commandante, simplement une sœur d’armes. Le choix vous appartient. Poursuivre votre route en protégeant les plus démunis de votre peuple ? Ou alors, vous lancer dans une chasse impossible dans des terres devenues hostiles pour laver notre honneur ?”
Rassemblés au pieds des contreforts de Dunharrow, les réfugiés continuaient d’affluer de tous les coins du royaume sans que les soldats qui y étaient postés ne puisse réellement gérer le flux humain qui fuyait la mort et les cendres. Les bouches à nourrir étaient de plus en plus nombreuses mais les vivres venaient à manquer. Le nombres de têtes à loger augmentaient chaque jour mais les tentes étaient déjà pleines. Les maladies à soigner de plus en plus pressantes mais les guérisseurs étaient bien trop peu nombreux.
Chargé du commandement du restant de la garnison de Dunharrow en l’absence du Maréchal Bered, le capitaine Harding avait un moment pu s’accrocher à un formidable espoir. L’arrivée prochaine de Dame Aelyn et des enfants du Vice-Roi lui avait été annoncée. L’aura du Champion de Rohan transcendait par-delà la mort et la présence de son épouse pourrait sans nul doute remobiliser les troupes et inciter les cavaliers dispersés parmi les Terres Royales à se rallier à la résistance que quelques officiers dispersés à travers le Riddermark s’évertuaient à mettre en place.
Près d’une dizaine de jours s'écoulèrent dans une insoutenable attente avant que le vaillant capitaine ne se rende à l’évidence : Dame Aelyn ne viendrait pas.
Bilan de la quête: La Belle et l'héritier: ÉCHEC - L'éored promise par l'arrivée d'Aelyn à Dunharrow n'est pas mobilisée. (Échec définitif) - Déficit d'image de l'armée du Rohan après le fiasco de l'escorte. Si les réfugiés ne sont pas escortés; un vrai ressentiment peut naître au sein du peuple. (Échec potentiel selon le dernier tour de posts) - Moral en berne après la mort du Vice-Roi et la disparition de son héritier. (Échec définitif)
The Young Cop
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Forsold s'était retranché aux abords du camp, il était fiévreux mais sa main gauche logée dans sa poche le calmait , son trésor.. Le soldat fustigeait du regard les "égarés" qui avaient le malheur de croiser le sien.
Il devait partir, il ne tiendrait pas, sa tête allait exploser , il se massa les tempes un long moment.Et l'image d'Eofyr , son regard d'enfant mais qui trahissait la marque de l'Autre, oui il devait partir... Oui mais partir ce n'est plus la voir.... Forsold enfonça ses ongles dans sa paume droite jusqu'au sang... Mais il comprit que sa haine de l'Autre grandissait et sera un jour plus grande que l'admiration qu'il a pour Aelyn... Ce bref instant le lucidité s'imposa à lui et la décision tomba , il devait partir loin d'elle et d'eux.
Forsold fixa la lune au firmament et lui parla
"Je suis maudit"
Abattu , Forsold s'en retourna vers les chariots , les épaules affaissées. Il lançait néanmois des regards noirs à ces réfugiés incapables de s'occuper d'eux mêmes, des parasites
Puis de nouveau les événements se déchainèrent le fils de sa némésis avait été enlevé et surtout Aelyn avait encore changé , c'était une véritable Walkyrie, jamais elle n'avait été aussi belle.
Forsold les yeux écarquillé murmura de nouveau "Ma Reine"
Le soldat n'écouta pas les propos d'Eolida, il fixa le sol un long moment. Puis , son regard croisa celui d'Eofyr, il se détourna
Et étonnamment il eut une drôle de pensée " C'est ainsi que je vais mourrir", une pensée que l'Autre eut plus d'une fois, heureusement Forsold ne le saura jamais.
Forsold se redressa et prit rapidement la parole
"Je n'ai que faire de ses traines savates, de ces pleurnichards qui sont la honte du Rohan qui se sont faits duper comme des enfants, mais le fils...... du..... Cham.... Champion du ... Rohan doit être retrouvé, Mon épée est vôtre ma....... Vice.... Reine"
Puis il se dirigea sans attendre une réponse vers sa monture, il se retrouva à côté de Theodred et lui aussi déterminé indiqua
"J'étais de garde côté Sud,je n'ai rien aperçu, la kidnappeuse a du prendre au Nord via la rivière pour brouiller sa piste, hâtons nous "
Sighild Baldrick Adepte des Arts Secrets
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~ GRIMOIRE ~ -: Semi-Elfe -: 115 ans (23 ans humain) -:
Les investigations auprès des réfugiés leurs donnèrent quelques maigres informations. Théodred était resté de marbre face aux réfugiés et se retint de ne pas gifler la vielle, qui n'avait aucunement fait mention de ces étrangers et de cette femme qui s'était greffée à leur groupe. Mais il devait garder son sang froid, un Rohirrim ne violente pas le peuple, certainement pas des femmes. Cela n'était pas dans ses valeurs également.
L'air grave, Théodred s'apprêtait à partir du campement lorsque le jeune Éomód s'avança vers lui :
"Vous allez nous laisser ici n'est-ce pas."
Le jeune garçon recula d'un pas en voyant le regard perçant du jeune Seigneur sur lui. Il ne semblait plus aussi bienveillant qu'à leur première rencontre :
"Tu es bien perspicace. En d'autres circonstances, je vous aurais mené moi-même en lieu sûr. A mon grand regret je ne le peux en ce jour. Je te souhaite bonne chance Éomód fils Éomund , puisse les Valar veiller sur toi et les autres."
A ces mots, l'enfant cracha au sol et regarda noir le soldat. Théodred était présentement tiraillé entre sa mission et les valeurs liées à son rang et à son épée. Cependant, il ne pouvait ni abandonner sa mission, ni sa Vice Reine.
Il monta sur Trèfle et se redirigea vers le camp. Laissant chacun se préparer, il fut surpris que Forsold lui adresse la parole, il ne laissa rien transparaître pour autant et acquiesça d'un signe de la tête face à ses propos. Voyant les enfants et Aelyn se préparer à leur tour, le jeune Seigneur parla à Forsold :
Au risque de paraître dur : ils vont nous ralentir. Nous ne pouvons cependant pas les laisser avec les réfugiés, je ne place plus aucune confiance en eux. Ils ne peuvent qu'en remercier leur vieille cheffe... Par ailleurs, l'état de santé de notre Vice Reine m'inquiète également...je prie pour que ce voyage ne lui soit pas fatal.
Il pourrait y avoir encore un assassin dans leur rang. Les réfugiés pourraient aussi utiliser les enfants et leur Vice Reine comme monnaie d'échange face à l'ennemi....ou alors le jeune Seigneur cédait à la paranoïa face à la situation présente.
Eolida semblait avoir entendu la conversation des deux soldats. Maintenant sa posture, Théodred reprit:
Un si jeune enfant ne peut être séparé de sa mère trop longtemps. Notre mystérieuse criminelle devra sans doute s'arrêter pour le nourrir, en espérant qu'elle le nourrisse...nous ferions mieux de nous hâter.
Dans l'attente de leur imminent départ, Théodred fut saisi d'un léger frisson : il prit conscience que ce périple pourrait être son dernier...
Boreac Epée d'Acier Garde des Compagnies d'Argent
Nombre de messages : 43 Age : 27 Localisation : A travers le Rohan Rôle : Repanteur actif
Une pointe s'enfonça brutalement dans le coeur du Rohirrim lorsqu'il fut mis face à ses responsabilités. Il avait lamentablement échoué, pire qu'échoué, ils avaient trahis le Rohan, ils avaient trahi Aelyn, ils avaient trahi la mémoire de Gallen Mortensen en se comportant comme des incapables, comme des mercenaires, tout juste comme des bandits. Il ne dit pas mot, il avait mis son casque, seul ses yeux bleus embués de larmes presque éteints par la culpabilité étaient visible. Il était à cheval, la tête basse. Evidemment qu'il allait aider Aelyn à retrouver son enfant. C'était la moindre des choses.
Le cavalier jeta un regard de côté à Aelyn elle qui aurait pu mourir d'avoir perdu son enfant était encore habitée par une force surhumaine. Un instinct royal, comme on en voyait peu. Après tout, elle était la digne épouse de Mortensen, peut-être même aussi folle que lui. Dans tous les cas il ne fallait pas la sous estimer. Elle était féroce. Il se permit une seule phrase:
- Nous devrions abandonner le chariot pour être plus mobile, ma Reine prenez donc mon cheval, je monterais avec l'un de nos compagnons....