1 résultat trouvé pour Aric

AuteurMessage
Sujet: Tales Of Umbar
Ryad Assad

Réponses: 10
Vues: 804

Rechercher dans: Les Havres d'Umbar   Tag aric sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Tales Of Umbar    Tag aric sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 3 Fév 2016 - 4:02
Tales Of Umbar

Tag aric sur Bienvenue à Minas Tirith ! Umbar10


Un rugissement retentit dans les couloirs du Palais. Les serviteurs les plus expérimentés se replièrent prudemment dans les alcôves qui parsemaient les couloirs, offrant ici ou là des espaces d'intimité où chacun pouvait discuter comme il l'entendait. Le secret était le maître mot, dans la Cité du Destin. Quiconque entendait des choses qu'il ne devait pas entendre ou voyait des choses qu'il ne devait pas voir s'exposait à un châtiment terrible. La mort, dans le meilleur des cas. Si le bourreau était clément, elle pouvait survenir rapidement, et sans trop de douleur.

On craignait les espions, on avait peur de ce qu'ils pouvaient apprendre, de ce qu'ils pouvaient dévoiler. On craignait les assassinats, les complots et les trahisons. On ne comptait plus le nombre de pirates renommés qui avaient fini une lame plantée entre les côtes, ou un carreau d'arbalète fiché dans la poitrine. Le Palais était peut-être le lieu le plus sûr de toute la ville, mais cela ne signifiait pas qu'on n'y était pas en danger. Aucun être n'était parfaitement en sécurité, dès lors qu'il mettait les pieds à Umbar.

Umbar.

La cité resplendissait, brillait de mille feux. On fêtait la victoire, et le retour des troupes. Des compagnies entières de mercenaires avaient déferlé dans la ville, les poches pleines d'un or sonnant et trébuchant qui serait bientôt échangé contre la nourriture de tout marin : du rhum, des femmes et de la bière. Les navires vomissaient littéralement les richesses du Harondor, pillées sans vergogne pendant la campagne qui avait duré de longs mois, et qui avait vu les armées du Seigneur Taorin remporter une incroyable victoire sur les troupes de Radamanthe. La renommée du pirate avait grandi, et on l'avait appelé « sauveur », « prince » et même « élu ». Elu… Il l'avait été, en effet. Elu par son armée pour gouverner la cité de Dur'Zork, nouvelle capitale d'un territoire qui n'avait ni nom définitif, ni frontière stable. Elu…

Les cris se propagèrent dans l'aile Ouest, d'ordinaire tranquille à cette heure de l'après-midi, quand le soleil tapait trop fort pour que quiconque trouvât l'énergie de bouger ou de parler. Des bruits de pas pressés, nombreux, indiquèrent qu'une cohorte arrivait. C'était Aric. Bien sûr. Il était encadré par les mêmes hommes que d'habitude, mais cette fois il paraissait plongé dans une fureur noire. Ses compagnons n'étaient pas de meilleure humeur, et il semblait qu'on avait encore refusé d'accéder à sa requête. Une fois de trop, sans doute. Ses vociférations transpercèrent l'air lourd comme une flèche enflammée :

- Ces rats, ces lâches, ces chiens puants ! Comment peuvent-ils laisser un tel crime impuni !? Si j'étais Seigneur Pirate, je demanderais un vote et je ferais lever la plus grande armée que le Harad ait jamais vu, pour aller venger l'affront qui nous est fait !

S'il était Seigneur… C'était précisément là que ça coinçait. Aric n'était que second. Il n'avait toujours été que second, et de toute évidence le Conseil considérait que sa place n'était pas à la table des grands. Il avait peut-être secrètement espéré pouvoir glaner du pouvoir, et devenir enfin quelqu'un d'important dans la Cité : quelqu'un que l'on reconnaîtrait, et que l'on saluerait. En réalité, il resterait toujours ce pirate exceptionnellement doué, mais dont le nom ne passerait pas à la postérité. Son amertume s'était transformée au fil des semaines en une profonde frustration, laquelle était devenue au fil des mois une haine brûlante. Désormais, il n'était que fureur et violence. Ses hommes le soutenaient, lançant des regards incendiaires à ceux qui ne déguerpissaient pas assez vite.

- C'est ce que nous allons faire… Oui… Nous allons faire payer à ces scélérats ! Vengeance !

- Vengeance ! Crièrent ses hommes en retour.

Et ce fut avec ce cri aux lèvres qu'ils quittèrent le Palais, ralliant toujours plus de curieux et de badauds. Ils furent un instant subjugués par son discours, par son charisme, par sa prestance. Par l'appât du gain, aussi. Et puis ils comprirent. Ils comprirent que son discours n'était porteur d'aucun avenir radieux et glorieux dont ils pourraient profiter. Ils comprirent que son charisme tenait surtout à l'étincelle déraisonnable que l'on pouvait lire dans son regard, et qu'il était susceptible de les plonger dans une éternité de chaos si cela servait ses objectifs. Ils comprirent que sa prestance n'était qu'illusion, et qu'en dépit de son escorte et de ses atours, il n'était personne. Quatre hommes acceptèrent de s'avancer quand il appela la foule à lui emboîter le pas.

Quatre.

Aric les dévisagea intensément, comme s'il les adoubait silencieusement, sans un geste, en les reconnaissant comme les plus braves, les plus preux et les plus honorables. D'une voix rugueuse, il grogna :

- Allons, mes amis… Allons saigner ces porcs du Gondor ! Allons leur faire payer leurs crimes ! Les Seigneurs Pirates ne veulent pas prendre le risque de froisser son Altesse Mephisto le gras, Haut-Roi d'un peuple de catins et de mignons… Qu'ils aillent par le fond ! Vengeance !

Ses hommes reprirent son cri, et la foule se retourna une dernière fois devant ces curieux personnages qui semblaient comme possédés par une force surnaturelle. Sûrement une quelconque magie. Aric regarda autour de lui. Pour le moment, tout le monde lui tournait le dos, mais dans quelques mois… Lui qui avait toujours été second, lui qui avait toujours obéi fidèlement, voyait enfin une chance de changer radicalement d'existence. Tant que ses convictions resteraient ancrées, et qu'il n'aurait pas rendu la justice, il trouverait l'énergie de se battre. Tant que la mémoire de son Capitaine ne serait pas vengée, il ne trouverait pas le repos.

Son Capitaine… sauvagement assassiné pendant un mariage royal par les séides du Gondor, alors que les mêmes prônaient la paix. Il n'y aurait pas de paix. Il n'y aurait plus jamais de paix. Il n'y aurait que la dévastation, et s'il devait l'apporter lui-même au cœur des chaumières du Gondor, il le ferait. Vengeance… Vengeance… C'était tout ce que son âme réclamait…

#Aric
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
Sauter vers: