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Sujet: Qui paie ses dettes...
Mardil

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Rechercher dans: Les Ruelles du Premier Cercle   Tag elgyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Qui paie ses dettes...    Tag elgyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 29 Nov 2013 - 13:41

L’un de ses frères ainés avait coutume de dire qu’il agissait d’abord et qu’il pensait après. Tandis qu’il marchait dans les obscures ruelles de la cité, ile ne pouvait s’empêcher de repenser à ces mots. Force lui était de constater que ce dernier avait eu raison. Et pourtant il n’aurait pas pu faire autrement. Pas après la dernière conversation, plus que frustrante, qu’il avait eu avec Mardil. Et ainsi donc il se retrouvait de nouveau à Minas Tirith, la seule cité de la Terre du Milieu qu’il aurait dû éviter comme la peste.

Et il avait sur son avant bras gauche, un souvenir de ce qui l’attendait une fois de plus s’il ne trouvait pas une solution rapidement. Il n’était pas idiot au point de croire qu’il pouvait se sortir seul de cette situation. Il avait grand besoin d’aide mais la liste de ses alliés n’était pas bien longue. En fait elle se limitait à une seule personne. C’est pourquoi il se dirigeait vers la seule auberge de la cité qui eût de l’importance à ses yeux.

Tout en marchant, et en pestant contre la douleur lancinante dans son bras, il repensait à la surprise qu’avait été la présence de son ancien amant sur le bateau d’Ivan Jetis. Non pas qu’il soit surprenant de trouver un rôdeur dans l’Ithilien, mais Elgyn ne s’attendait pas à le voir dans une telle position de faiblesse. A vrai dire, c’est le jeune rôdeur qui lui était tombé dessus. Ce dernier, visiblement choqué, s’était immédiatement enquis de savoir comment il était possible qu’il soit encore en vie et ce qu’il faisait là. Si Elgyn avait répondu de façon évasive à sa première question, il n’avait pas hésité à lui révéler les raisons de sa présence en Ithilien. Mais alors qu’il avait, lui aussi, de nombreuses questions à poser au jeune homme, il entendit l’un de ses « collègue » s’approcher et Mardil avait disparu entre les fourrées.

Lorsque l’alerte avait été donnée sur le bateau, Elgyn avait tout de suite fait le rapprochement et il n’avait pas hésité une seconde à venir en aide à son ancien amant. C’était, après tout, la moindre des choses après ce qu’il avait dû endurer. Ils avaient alors pris le temps d’avoir une vraie discussion et Elgyn avait tout expliqué au sujet de ses problèmes d’argent. Mardil avait semblé compréhensif, bien que déçu. Elgyn lui avait alors proposé de s’enfuir avec lui, lui disant que la seule erreur qu’il avait faite avait été de partir sans lui. Mais le jeune rôdeur avait décliné son offre, sans lui donner de motif satisfaisant. Le mercenaire avait alors décidé de rentrer à la cité blanche à ses côtés, espérant le faire changer d’avis.

Sauf que Mardil n’avait pas donné signe de vie depuis leur retour et qu’Elgyn se retrouvait maintenant dans une situation plus que désagréable. Il se mit à rire doucement. « Plus que désagréable » était sûrement l’euphémisme le plus en dessous de la réalité qu’il n’ait jamais employé. Arrivé à destination il sortit la lettre qu’il avait écrite quelques minutes auparavant. Il n’était pas certain qu’elle arrive à destination mais il pensait que Mardil n’avait pas oublié. Et maintenant qu’il était de retour, il avait confiance en son compagnon pour agir comme il le fallait. Il espérait seulement que celui-ci ne tarderait pas car il n’avait aucune envie de repasser sur la table de torture de Mirallan.

////////////////

Je sortis du bureau du capitaine avec des sentiments mitigés quant à ce rendez vous. Si ce dernier s’était montré plutôt satisfait de la réussite de ma mission, il n’avait en revanche pas autorisé mon départ de la cité, à cause des conditions climatiques. De nombreux rôdeurs étaient retenus dans la capitale et je savais bien que cela était un danger supplémentaire pour Elgyn.

Elgyn. J’avais pourtant bien essayé d’effacer ce nom de ma mémoire mais je n’y étais pas parvenu. Et voilà qu’il débarquait de nouveau dans ma vie. Je ne savais toujours pas si je devais me réjouir qu’il soit en vie ou être furieux de son mensonge. Il faut dire que se faire passer pour mort aux yeux de la personne que l’on dit aimer n’est pas la meilleure preuve d’amour que j’avais eu dans ma vie. Après réflexion, il est vrai que des preuves d’amour, je n’en avais guère reçu ces dernières années.

Puisque je ne pouvais pas quitter Minas Tirith, il fallait que je le revoie eu plus tôt et que je tâche de le convaincre qu’il valait mieux pour lui qu’il s’en aille. Une partie de moi hurlait à cette idée. Comment pourrais-je de nouveau supporter de le perdre après l’avoir cru mort ? Et comment me sentirais-je s’il mourrait par ma faute, en n’ayant pas quitté cette cité tant qu’il en était encore temps ?

Oui, il valait mieux le savoir ailleurs mais vivant. Non pas que l’idée de m’enfuir avec lui, comme il me l’avait proposé, ne soit pas séduisante mais il m’était impossible de partir. Car, où que j’aille, les hommes de Rezlak auraient tôt fait de me retrouver. Et je n’étais pas sûr d’aimer l’idée de le trahir. Si je n’étais plus l’espion de mon ancien maître (il est toujours ton maître, me corrigeais-je mentalement), alors je ne savais pas vraiment où était ma place. Ma loyauté allait tout d’abord à Rezlak, c’était ainsi. N’empêche que cela aurait été plus évident si j’avais pu le voir ces dernières années.

Tout en réfléchissant, je me dirigeais vers l’ancienne auberge qui était notre point de rendez vous. Ce n’était rien de plus qu’une gargote mais les chambres du premier étage étaient confortables et le patron s’était toujours montré discret. Il était difficilement envisageable pour Elgyn et moi de se rencontrer à la caserne lorsqu’il était encore l’un des nôtres et cette auberge était devenue notre deuxième maison, lorsque nous étions à Minas Tirith au même moment. Je contournais le bâtiment et m’agenouillais près du mur. Là je délogeais une petite pierre de son renfoncement et, comme j’aurais dû m’en douter plus tôt, une lettre m’attendait. D’après la date, elle était là depuis deux jours.

Il ne s’y trouvait que la date suivie d’point d’interrogation et la mention « blessé » mais je savais ce que cela signifiait. Je griffonnais à la hâte la date du jour et replaçais la lettre là où je l’avais trouvée. Ce soir, il me faudrait convaincre Elgyn de quitter Minas Tirith sans moi à ses côtés. Ce que ne serait pas une mince affaire car ce dernier pouvait se montrer incroyablement têtu, et encore le mot était faible.

Lorsque j’arrivais à l’auberge le soir venu, Elgyn m’attendait déjà dans notre ancienne chambre. Je m’étais changé, ma tenue de rôdeur ne passant pas inaperçue, et j’avais opté pour quelque chose de simple mais qui était à peine assez chaud pour la saison. Il était plus que temps que cet hiver interminable arrive à sa fin. Heureusement une douce chaleur régnait dans la pièce et je me débarrassais de mon manteau.

Elgyn avait également choisi une tenue assez simple mais la qualité de ses vêtements était indéniablement supérieure aux miens. Même croulant sous les dettes, il ne semblait pas avoir de difficultés financières particulières. Il s’approcha de moi et chercha à m’embrasser mais je me dérobais rapidement. S’il fallait vraiment qu’il quitte la cité dès ce soir, il valait mieux ne pas lui donner de faux espoirs. Visiblement déçu, il s’éloigna de moi, la mâchoire projetée vers l’avant. Cette expression lui donnait l’air d’un enfant boudeur et il avait presque l’air comique en cet instant.

Mais l’instant n’était pas à la plaisanterie. Il m’avait indiqué dans sa lettre qu’il était blessé mais je ne voyais rien d’autre qu’un léger hématome au niveau de sa tempe droite.

- Explique-moi ce qui s’est passé.

- Un comité d’accueil m’a gentiment expliqué qu’il valait mieux pour ma santé que je règle mes dettes au plus vite.

- C’est bien ce que je craignais. Minas Tirith est trop dangereuse pour toi. Tu devrais partir au plus vite.

- Je crains que ce ne soit plus d’actualité. Il m’est impossible de quitter la cité sans être vu.

- Ils ne te surveillent quand même pas 24h/24. Sinon il est très imprudent de se rencontrer.

- Bien sûr que non. Je suis capable de les semer…

- Pourtant ils ont réussi à t’attraper apparemment.

- Ils étaient douze et c’était le nombre qu’il fallait pour m’avoir. Mais si 12 hommes me surveillaient, je les aurais déjà repérés. Non, il y a beaucoup plus simple que ça. Ils surveillent les sorties afin d’être sûr que je ne quitte pas la capitale.

- Minas Tirith grouille de personnes qui pourraient te reconnaître.

- Je peux gérer les autorités. Je peux inventer n’importe quel mensonge et les convaincre que je ne pouvais revenir avant. Mais cela ne réglera pas mon problème.

- Alors il va te falloir trouver l’argent. Je suis sûr que tu en as de côté.

- Bien évidemment mais ce ne sera jamais suffisant pour régler une telle somme.

- De combien d’argent parle t’on ?

- Vois par toi-même.


Il releva la manche de sa chemise et me montra l’état de son avant bras. Sous mes yeux se trouvait une horrible cicatrice, encore à vif, représentant le montant de sa dette. Un montant proprement exorbitant. Mais plus que l’argent c’est son état qui m’inquiétait. La blessure devait le faire souffrir horriblement.

- Je ne peux pas faire grand-chose pour l’argent mais je devrais pouvoir arranger un peu ça.

Heureusement lorsque j’avais appris qu’il était blessé, j’avais amené mon matériel avec moi. Je sortis donc ce qu’il fallait et commençais à préparais une pâte à l’aide de différentes plantes et de certaines poudres qui devaient sembler bien étranges à Elgyn. Il s’était rapproché et avait pris une fiole translucide dans ses mains.

- Qu’est ce que c’est ?

- Une infusion très utile pour aider la guérison des blessures internes et soulager la douleur.

- Je ne vois pas bien en quoi ça va m’être utile…

- Et qui a dit que c’était pour toi ?


Il me lança un regard inquiet.

- Tu n’es pas encore remis ?

- Si presque. Cette infusion m’a beaucoup aidé. Je sais que tu ne vas pas apprécier ce que je vais te dire mais il y a un moyen facile de régler tes problèmes d’argent.

- C’est hors de question.

- Cette somme ne signifierait pas grand-chose pour eux.

- Mais pour moi, si. Jamais je ne lui demanderai son aide. Je trouverais bien un moyen de m’en sortir seul.

- Oui car ça t’a si bien réussi par le passé.


Il accusa le choc et s’éloigna de moi. Je vis que je l’avais blessé mais je ne cherchais pas à minimiser mes paroles. Après tout, j’avais tous les droits d’être en colère contre lui. Je finis de préparer ma pâte dans un silence étudié. Puis je sortis une bouteille de liqueur assez forte, provenant des contrées du sud et lui tendit.


- Tu penses que c’est le moment de boire ?

- C’est pour t’anesthésier un peu.


Je me tournais vers lui et il vit la lame de chirurgie que je tenais entre les mains. Il déboucha la bouteille avec un grognement et se mit à boire. Il s’assit et je m’installais à ses côtés.

- Ne t’inquiète pas. Tu n’auras pas de cicatrices.

Puis réalisant ce que je venais de dire, je précisais :

- Enfin pas de cicatrices supplémentaires je voulais dire.

- Me voilà rassuré…


Délicatement j’incisais la peau au dessus de sa plaie et j’étalais un peu de pate sous sa peau. Je répétais l’opération un peu partout sur son bras.

- Cela va soulager la douleur et minimiser un peu les cicatrices. Mais elles seront tout de même bien visibles. Mes compétences de guérisseur ne vont pas jusque là.

- Je suis un rôdeur également et si je suis capable de préparer certaines potions pour calmer la douleur et aider à la cicatrisation, je ne vois pas de quelle manière ça peut agir sur une plaie déjà cicatrisée.


Je ne pouvais pas vraiment lui révéler la provenance de certains ingrédients car comment expliquer la façon dont je me procurais ces drogues venues de l’est. Je préférais changer de sujet.

- Puisque tu ne comptes pas demander de l’aide à ta famille, comment comptes-tu t’en sortir?

- Avec ton aide si tu veux bien. Mes problèmes disparaîtront avec Mirallan s’il venait à lui arriver malheur.

- Tu as bien dit Mirallan ?

- Oui. Pourquoi ? Tu le connais ?

- De réputation uniquement. Pour le public, c’est un commerçant respectable. Mais en secret c’est le plus grand revendeur de drogues de la cité. Cela fait des années que les autorités souhaitent mettre un terme à son commerce mais il n’a jamais été inquiété.

- Et bien je peux te dire que c’est aussi lui qui gère les dettes de jeu. C’est un homme très occupé…

- C’est surtout un homme très dangereux.


Je n’avais jamais cherché à m’immiscer  dans son commerce. Je savais que les drogues qu’il vendait venait du Rhûn mais elles étaient plutôt à usage récréatif et n’avait aucun intérêt à mes yeux.

- Il n’y a qu’une façon pour que je m’en sorte. Il faut nous débarrasser de Mirallan.

- Passe-moi ça, je vais en avoir besoin
, dis-je en désignant la bouteille.

Je bus une grande rasade directement à la bouteille, l’alcool me brûlant la gorge. Ce que proposait Elgyn n’était pas seulement dangereux, c’était suicidaire. Mais il n’avait pas tort. Puisque réunir cet argent n’était pas possible, il fallait supprimer la source de ses ennuis. Mais ce serait plus facile à dire qu’à faire. Déjà et d’une car on n’approchait pas cet homme facilement. Je le regardais dans les yeux et, pour la première fois, je vis la détresse les envahir. J’étais sa seule et unique chance de s’en sortir. Et j’avais beau essayer de lui en vouloir, je tenais énormément à lui. Ma décision était déjà prise même si j’ignorais tout de la façon dont nous pouvions nous y prendre.

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Mardil n’eût pas besoin d’ouvrir la bouche pour lui faire savoir sa réponse. Il se leva et se dirigea vers la table où il se servit un verre d’eau et y rajouta la poudre contenue dans la petite fiole. Il avala d’un trait et grimaça quelque peu. Elgyn le rejoignit et le prit doucement entre ses bras. Malgré cela il vit un éclair de douleur passer sur son visage. Il le lâcha et le regarda dans les yeux. Le jeune rôdeur baissa la tête et son compagnon s’empara des boutons de sa chemise et lui enleva avec précaution. Sous les yeux d’Elgyn, s’étalait un immense hématome recouvrant le flanc droit de son amant. C’était bien plus sérieux qu’il ne l’avait pensé jusqu’alors et il comprenait mieux pourquoi Mardil s’était montré si silencieux pendant le voyage de retour. Il devait souffrir le martyr.

- Et tu prétends être presque guéri.

- Ce n’est rien comparé à ce que c’était. Et je peux désormais respirer sans gêne, signe que mes côtes sont parfaitement réparées.

- Tu veux me faire croire que, non seulement tu avais des côtes cassées et que tu n’as rien dit, mais qu’en moins d’une semaine, elles se sont ressoudées.

- Je t’ai dit que cette infusion était très efficace.


Elgyn ne pouvait s’empêcher de trouver ça suspect. Et il n’aurait jamais cru que son amant arriverait à dissimuler si facilement une telle blessure. Mais apparemment il n’était pas le seul dans cette relation à savoir conserver un secret. Il approcha ses lèvres de celle de Mardil et, cette fois-ci, le jeune homme ne recula pas. C’était leur premier baiser depuis plus d’un an et pourtant c’était comme si ils n’avaient jamais été séparés. Elgyn se dit une fois de plus qu’il avait été fou de partir sans lui et se promit de ne pas faire la même erreur cette fois ci.
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