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« - Vous voudriez que je parle de moi mais il n'y a que bien peu à dire. En revanche vous aviez commencé à mentionner une chose qui est certes bien triste mais si je peux me rentre utile, je serai ravie d'aider votre famille - ou plus. »

Et bien, à peine Eodan avait-il eu le temps de commencer la discutions que déjà le sort lui accordait cette belle chance. Tout content, et pensant avec un grand sourire à sa famille, à sa femme et ses deux enfants, adoptifs, comme il les avait pris sous son aile après que son frère soit mort aux mains des envahisseurs...

- « Et si nous allions plutôt nous essayer à l'une des activités au fond de la salle ? Je comprends combien le sujet est délicat et peut-être un peu plus de confidence saurait allier les jeux pour me montrer votre adresse, tout en discutant de la façon dont nous pourrions nous rendre service l'un et l'autre ? »

Ainsi, Eodan et sa compagne de danse se dirigèrent vers les jeux, le guerrier méditant sa réponse.
Ils prirent place à côté d’un gros pilier de bois de chêne, agrémenté d’une cible de bois peinte où l’on pouvait envoyer de petites piques, des petites flèches quoi, des fléchettes. Il en prit une poignée et commença machinalement à les lancer sur la cible.

- « Si je devais résumer la situation dans laquelle j’suis, et qui mérite sur’men une aide médicale, je vous dirais ceci : Il y a quelques mois, mon frère est mort, tué par les sombres hommes qui pénètrent notre terre, mais sa femme, et ses deux enfants, en réchappèrent. Ainsi je les pris sous mon aile, tout les trois, d’ailleurs je devrais me remarier avec la dame d'ici à quelques mois, pour lui assurer la sécurité. Mais le sort semble s’acharner sur ma nouvelle petite famille...il y a de cela deux semaines, un mal étrange a frappé mes enfants et leur mère, comme une fièvre, une fièvre violente, accompagné de vomissements et de toux rauque, si ca se trouve ce n’est rien qu’une petite épidémie de grippe plus forte que les autres fois, ou un rhume des chevaux qui a mal tourné, mais en tout cas, moi j’men inquiète pas mal, alors si vous pouviez aider...je peux toujours rendre un service en échange hein m’dame !"

Et bien l’on peut dire que les réponses fusèrent.

A Edwÿne il a répondu, d’un ton plus calme au vu du sérieux de ses paroles

« Vous êtes une dame d’honneur guérisseuse ! Et mon respect vous avez pour votre bonté, sans des grand-coeurs comme vous qui s’occupent des petites gens, notre beau pays depuis longtemps aurait été englouti dans la ruine ! Et bien si vous le demandez si gentiment, je suis Eodan Monsfeld, vétéran des guerres du  Rohan, et peut-être suis-je éloquent, ca m’fait plaisir de vous l’entendre dire » Il partit d’un petit rire « Mais mon enthousiasme n’est pas faux, car bien qu’il me pèse d’être ici, je suis un bon vivant, hum, et discuter avec de nouvelle personne est toujours plaisant. Bref bref, ravi de vous voir m’dame guérisseuse, j’aurai ptêtre d’ailleurs quelques...choses à vus demander en rapport avec vot’ métier, ‘voyez, ma famille est malade, mais gardons ces tristes sujets pour plus tard voulons-nous...- »

Et Eodan fut coupé par la réponse d’Eoilda, et fut tout de suite absorbé par ce qu’elle disait, parler de campagne et de soldats ! Voila un sujet sur lequel il s’y connaissait !Ainsi, quand elle parla de trouver de fiers combattants pour la protection de la vice-reine, il répondit avec un grand plaisir, un large sourire dans sa longue barbe :

- « Et bien oui, disons qu’à force de campagnes, j’ai mon ptit réseau m’dame, ainsi je connais certains des meilleurs éléments du royaume, des combattants fidèles, sans peurs et sans malice, pas sûr toutefois qu’ils m'écoutent directement, c’est pour ca que l’aide du seigneur Dolfenbrand pourrait aider, si vou’voyez s’que j’veux dire hm ? »

Tout cela pour dire que l’intrépide Eodan était prêt à user de son pouvoir parmi les éoreds pour la vice-reine, qu’il respectait au même titre que le vice-roi.

Puis enfin il put répondre à l’héritière Harding, ainsi après quelques balbutiements d’excuse pour son erreur de direction, il écouta attentivement ce qu’elle dit.

- «  Et bien dès que j’aurais fini d’indiquer les meilleurs guerriers que je connaisse pour la protection de la reine, je me ferais une joie de venir,  et d’apporter l’aide de mon épée à votre père. Ainsi fournir les guerriers à la vice-reine, ce qui sera surtout un travail de mémoire, devrait me prendre hm, au plus un p’tite, ou grosse, j’sais pas, semaine, après cela je pourrais chevaucher vers chez vous, bien qu’il me faille un petit rappel de l’endroit exact ou habite votre père hmhm. »

Mais il dut écourter la conversation, comme l’appel de la danse et de la musique ce faisait entendre. Une saltimbanque avait commencé son numéro, et les invités se levaient au rythme de la musique, une musique comme Eodan les aimait, simple mais endiablant, comme lors des repas de campagne !
Il se retrouva en face de la guérisseuse à qui il venait de parler, il lui sourit, craqua ses vieilles articulations, et se prépara à la danse.

- « Hé bien Edwÿne, me f’rez vous l’honneur de me parler un peu plus de vous pendant cette passe de dance ? »



[Don de 1 Eored à Eoilda, après discutions avec le staff )

Décidément le discours du Roi Fendor, et le Roi lui-même, étaient un peu décevants du point de vue d’Eodan. Tout ce flot de mots pompeux et de grandiloquence, n’ayant même pas le mérite d’être spécialement bien dite en plus, ne rendait pas le guerrier joyeux. Et cette abondance de mets en tout genre, alors que leur peuple souffrait des affres de la faim et de la guerre à l’est, était tout à fait déplacé...Sa loyauté allait au vice-roi, réel homme d’action, pas à ce petit blondinet endimanché. Il n’avait pour l’instant combattu les envahisseurs que par escarmouches, mais leur horde dont on parlait tant ne serait pas stoppée par un banquet, aussi fastueux qu’il soit…

Ainsi donc Eodan était resté en retrait le temps que tous les invités arrivent, ruminant son mécontentement, mais choisissant les personnes à qui il voulait aller glisser deux mots. Surtout des militaires, comme celui qui discutait avec la vice-reine, ou la fille de Harding, maisonnée de seigneurs qui avait tout son respect, avec lesquels il avait déjà tiré l’épée de nombreuses fois. De même il cherchait aussi des guérisseurs, car au-delà de ses grandes idées sur le Rohan, il avait besoin de soins pour sa famille, et sa compagne malade...ce qui était bien peu, quelques breuvages curatifs de la part d’un ou d’une guérisseuse devraient faire l’affaire.

Et son placement à table pourrait lui offrir, comme un plateau tendu par la providence, tout cela. Juste en face de lui se trouvait une belle dame à l’air triste, à sa droite une fière guerrière, la garde d’Aelyn, une femme  faite du même bois qu’Eodan, et à sa gauche, la jeune héritière des Harding. Ainsi le vétéran entonna un petit air de son cru, commençant à se servir du vin. Il n’avait cure des manières nobles qui étaient ici de mises, et se comporterait comme il se comportait avec ses camarades,  à la guerre comme à la guerre s’amusait-il à penser.

- « Et bien mes amis, je suis ravi de me retrouver à cette place ! » s’exclama-t-il de sa grosse voix «  Je vois à ma droite une fière guerrière, qui ne fausse pas son allure, une femme du Rohan, une vraie, je vous salue porteuse de bouclier ! À ma droite, je vois, madame, fille du seigneur Harding, vaillante famille de Rohirims aussi, j’ai tiré l’épée quelques fois dans l’ost de votre père, vous savez, ah ! Que me manque d’être sur le front en ce moment même, à défendre nos champs, nos vergers et nos bêtes à la pointe de la lance ! Et qui êtes-vous dame, que je vois en face de moi, et qui paraît bien triste en ce moment joyeux ?! »

Eodan était à Edoras depuis quelques paires de jours déjà, en tant que vétéran il était tout d’abord venu s’enquérir d’anciens frères combattant à lui, des vétérans de la guerre des trois rois et des escarmouches Dulendings. Il avait loué un petit logement à l’orée de la cité, avec sa pension, petit mais suffisant. Mais son action n’aurait pas pu mieux tomber quand il se vit inviter au Bal du Roi Fendor. Bien que surprit au début de cette invitation, il se convainquit de l’hypothèse selon laquelle Fendor voulait au moins un vétéran de la troupe dans sa petite gâterie, et pas que des officiers et des diplomates. Il espérait d’ailleurs voir des visages connus parmi les militaires à venir. Ainsi le jour venu, il avait traversé la cité pour pénétrer le Palais des rois du Rohan. Toujours merveilleux, même pour des yeux fatigués comme les siens . Les grandes tapisseries, les incrustations d’or, les représentations murales épiques des exploits de sa patrie, l’enchantement de la demeure royale, ne le laissait jamais indifférent. Il avait emmené pour l’occasion sa plus belle cape, d’un vert profond et riche, enfilé son armure de voyage, astiquée au point d’en briller, attaché son épée parfaitement entretenue à son coté, une lame de bien bonne fabrique, mais parfaitement utilitaire.

Ainsi dans cette sale il connaissait certains visages, bien sûr la femme du vice-roi Aelyn lui était connu, mais surtout il avait repéré le capitaine Rameth, qui bénéficiait de tout son respect, bien qu’il n’ait jamais servi sous ses ordres, de même il reconnaissait Vulkan Dolfenbrand pour ce qu’il était, un seigneur et meneur d’homme fort, digne de son titre. Il avait aussi remarqué un jeune homme, d’un physique agréable, presque noble, mais qui sans hésitations avait été, ou était un soldat, Eodan avait appris à repérer ceux qui avaient pris les armes dans leur vie ( heureusement la majorité des habitants du Rohan ). Il connaissait aussi de très loin ce nain, ou bien il le confondait avec une autre...malgré son amour grandissant pour ce bon peuple, il n’était pas encore très bon à les distinguer les uns des autres. Quant aux autres, ils lui paraissaient être des discutailleurs et des diplomates, pas vraiment digne du respect d’un soldat. Néanmoins, peut-être que cette foule pourrait lui permettre d’étendre un peu son réseau et de s’attirer quelques petites affaires. En effet un bal était assez inutile à ses yeux dans cette période de pré-crises, mais Eodan était quelqu'un de pragmatique, il avait des choses à obtenir, autant les avoir ici…

Le vétéran s’installa confortablement derrière la ligne des convives, un peu à l’ombre, en attendant le discours du Roi, se calant sur une bonne chaise rembourrée, lorgnant vers un piché de bière à portée de bras avec amour… !