1 résultat trouvé pour Gauvain

AuteurMessage
Sujet: Un loup au palais
Nathanael

Réponses: 13
Vues: 1440

Rechercher dans: Le Palais   Tag gauvain sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un loup au palais    Tag gauvain sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 6 Déc 2009 - 16:38
Il ne prit pas la peine de se retourner pour voir si Forlong s’exécutait. Trois des gardes devant la porte se portèrent au devant d’eux, l’Arbre Blanc brodé sur leur poitrine. L’un d’eux tenait fermement une pique en acier et en argent. « Les coffres du Gondor se portent à merveille » pensa-t-il. Il ne possédait lui-même qu’un bâton de berger ; il s’abstiendrait encore un certain temps avant de dévoiler la présence de son styler soigneusement dissimulé.

Forlong semblait avoir enfin compris l’importance de l’enjeu qu’il représentait. Il en jouerait sûrement pour s’attirer quelques bénéfices dans les négociations. Après tout il semblait assez bon en rhétorique pour défier Gilgamesh sur les termes d’un probable contrat. Le pragmatisme serait de mise, il ne fallait plus en douter.

Il salua poliment les gardes devant lui et présenta la lame de Forlong d’un geste ample et lent en s’inclinant légèrement.

- Je vous salue gardes du Gondor ! Je suis Gauvin, forgeron de métier et viens porter cet ouvrage au seigneur Gilgamesh.

Le garde à la hallebarde fit une moue réprobatrice. Il avait été arrêté dans son élan et n’avait pu vociférer son traditionnel « Halte voyageur », ou « halte étranger, n’entre pas qui veut entre les murs de ce palais ». Déstabiliser son interlocuteur … toujours, afin de se porter comme la figure dominante du dialogue qui suivrait. Le garde se défit pourtant rapidement de cet effet de surprise et reprit son aplomb.

- Nous n’avons entendu parler d’aucun Gauvin d’aucune sorte. Le seigneur Gilgamesh que vous nommez n’est point entre ces murs à l’heure actuelle et ne vous ne bénéficiez point de l’autorisation ni du rang nécessaire pour entrer armés en ces lieux.

Nathanal fronça les sourcils et soupira avec lassitude. L’espèce des soldats et leur maudite manière de mettre en doute les paroles des étrangers… Des chiens plus susceptibles d’aboyer que de mordre réellement. Forlong Neldoreth avait-il un jour été chien avant de redevenir loup ? Un moment il préféra l’état de liberté absolu et anarchique de cet homme que les devoirs annihilant des soldats gondoriens.
Il lui faudrait encore et toujours user de ses bons mots et de sa ruse coutumière. Il parla faiblement mais avec assez de rage dans la voix pour se montrer menaçant, très diplomatiquement.

- Sans doute car le Seigneur Gilgamesh estime peu nécessaire d’informer tout le Gondor de l’achat d’une nouvelle arme personnelle. Je suppose que vous ne présentez pas vous-même toutes votre maîtresse à votre famille lorsque vous disposez librement de votre temps dans les bas quartiers de Minas Tirith la Blanche !

Le garde fut une nouvelle fois décontenancé. Il nota que colère et haine semblaient bouillir dans le regard du soldat. Il fallut sans doute à cet homme bien plus qu’un simple effort de politesse pour garder son calme froid. L’analogie entre une épée et une femme pouvait paraître de mauvais goût pour un soldat, quoi que les femmes puissent se montrer plus froides que les lames parfois …

- Votre nom ne figure par sur les registres officiels, et le seigneur Gilgamesh ne nous a pas pressé de vous faire entrer dans le Palais, armé qui plus est ! L’homme derrière vous n’est pas connu de nos services. Les ordres sont formels : personne n’entre armé dans le palais royal.

« Par Eorl, rumine-t-il toujours les mêmes paroles ? ». Il fallait maintenant passer à l’assaut décisif sans quoi ses paroles entraîneraient des conséquences lourdes et coûteuses. Il n’avait ni le temps ni l’envie de s’empêtrer dans une salle histoire.

- Et comment le Seigneur Gilgamesh pourra-t-il donc étudier sa commande s’il ne la voit ? Présentez-nous à lui, accompagnez-nous jusqu’à ses quartiers et vous serez assuré de notre bienveillance à son égard … et à la vôtre, s’il le faut !

Il eut un sourire plein plus franc et chaleureux que ces dernières paroles. Le garde sembla réfléchir un instant, parti vers les deux autres gardes qui partageaient la garde de la porte avec lui, parla, puis revint. Nathanael n’avait entendu mot de ce qui avait été dit, mais l’attitude du soldat lui montra immédiatement que sa requête avait été acceptée.

Par la grâce que notre roi nous accorde, nous vous autorisons à entrer accompagné de cet homme et de cette arme en ces hauts lieux du Gondor. Vous serez escorté par deux de mes soldats. Vous laisserez ici votre bâton de marche et ôterez vos capuchons afin d’être reconnu de tous : soyez châtiés si jamais vous nous mentez.


Il se retourna rapidement vers Lost Ore dont le visage était toujours recouvert de sa capuche. Ils risquaient fort de se faire arrêter si jamais le loup blanc dévoilait inopinément son faciès. En gage de bonne foi il enleva lui-même son capuchon pour dévoiler ses cheveux bruns et sa figure tannée par le soleil.

- Quant à mon ami il ne lui est pas possible de révéler au grand jour les aspérités monstrueuses de son visage. Je vous pris d’être indulgent envers un survivant de la peste. Fort affecté par cette maladie il présente toujours un visage grêlé et je crains que vous ne supportiez sa vue.

Le soldat sembla se méfier une nouvelle fois mais fit un signe de tête pour acquiescer à sa nouvelle demande. Décidément, il s’agissait de son jour de chance. Il retint un sourire en pensant au débit de mensonges qu’il venait de proférer ces dernières minutes. Lost Ore ne devait guère apprécier de passer pour un souffreteux quelque peu démuni et aux ordres d’un marchand de vaches devenu soudainement forgeron officieux des hauts dignitaires royaux. Peu importe, ils pourraient entrer à présent.

Il fit signe à Forlong d’avancer avec l’épée et de suivre en sa compagnie les gardes désignés par le lieutenant de la Porte : il reconnut ses insignes sur son épaule lorsqu’il se retourna. C’est ainsi que la drôle de compagnie pénétra dans le Palais, les gardes plus méfiants que jamais.

Il repensa en cet instant à ce que lui avait dit Lost Ore. Il connaissait Gilgamesh, et suffisamment bien pour le décrire sous ses plus beaux jours : « le vieillard ». L’épithète signifiait à elle seule la façon dont Forlong considérait le Supérieur des services internes de la Cité Blanche. La nouvelle le perturbait cependant. Comment se faisait-il que Gilgamesh en personne n’avait pas envoyé une missive, ou un personnage plus officiel pour faire quérir le Loup Blanc ? Son enrôlement au côté du Gondor devait-il demeurer secret ? Serait-il une forme d’arme ou de botte secrète dans le jeu politique entre le Gondor et l’Arnor ?
Il ne savait ce qui se tramait actuellement en Rohan ni si le Gondor avait réellement pris parti pour ou contre le nouveau roi intrônisé. Quel était sur ce point l’avis du roi d’Arnor ? Un conflit serait-il à prévoir qui nécessitait l’intervention d’une personne telle que l’ancien capitaine de cette contrée septentrionale ? Gilgamesh avait-il seulement fait le lien entre l’ancien capitaine du Gondor et l’acutel Lost Ore ? Lorsqu’il lui avait parlé de Forlgon Neldoreth lors de sa première et seule entrevue avec lui Gilgamesh n’avait pas réagi, ou avait fait mine de ne pas réagir … Une multitude de questions l’assaillaient à présent.

Il se rapprocha de Lost Ore pour répondre, certes avec du retard, à la remarque du Loup Blanc. Ces mots ne furent que murmurés.

- Il n’est pas coutume pour les services royaux de faire mander un assassin pour lui proposer un contrat. Ces gens là entrent ou sortent plus souvent sur le dos et allongé sur une planche si vous voyez ce que je veux dire. Cette offre n’a rien d’officielle, tout comme votre statut.

Il savait pertinemment qu’il se montrait quelque peu agressif et pédant, mais son attitude ne le préoccupait pas en l’instant. Il espérait simplement que Gilgamesh se manifesterait au plus tôt afin d’éviter toute incartade inattendue. La présence des gardes rendait l’atmosphère lourde et menaçante pour lui.

#Gauvain
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
Sauter vers: