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Sujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs
Forlong

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Rechercher dans: Les Caves d'Or   Tag goldenbar sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs    Tag goldenbar sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 23 Oct 2018 - 23:36
Jonnery était un petit homme assez fin, vêtu d’une tunique de très bonne qualité, bien qu’un peu froissée. Ses yeux bruns lançaient des regards vifs par-dessus la paire des lunettes qui reposait sur le bout de son nez. Intelligent et accro à ses passions, c’était le genre d’homme capable d’oublier de se nourrir pendant des heures lorsqu’il était plongé dans ses recherches cartographiques.

Le vendeur leva les yeux lorsque le Lossoth lui adressa la parole. La première partie de son monologue ne semblait pas particulièrement intéresser Jonnery ; les riches habitants de Minas Tirith venant s’installer à Lossarnach constituaient la majorité de sa clientèle. Cependant, il se raviva soudainement lorsqu’Ald’ar fit mention du réseau des galeries.

-Les galeries ! Oh oui, il s’agit en effet d’un sujet fascinant, et unique au royaume tout entier, bien qu’il paraisse que des souterrains existent également sous le Château d’Edoras, sans parler évidemment du tunnel qui relie Dale et le Mont Solitaire. Mais ne nous égarons pas. Moi, un spécialiste de la question vous dites ? Je ne sais pas si l’on peut dire ça. Certes, j’ai longuement étudié la carte du réseau et les chroniques qui en font mention, mais je ne m’y suis jamais aventuré en personne.  C’est d’ailleurs dommage car..

***

Deux femmes s’approchèrent de la boutique. La première était vêtue d’une robe corsetée au jupon ample. Les bijoux coûteux et la qualité du tissu attiraient les regards envieux des femmes, le décolleté généreux éveillait l’envie des hommes.  Sa peau était pâle, protégée du soleil par un chapeau élégant, et ses mains dissimulées par des gants en dentelle blanche. La deuxième femme était vêtue plus modestement, même si ses vêtements valaient quand-même sans doute une petite fortune.  Elle portait un petit panier en osier rempli des fleurs de la vallée d’Imloth Melui, qu’elles venaient probablement d’acheter au marché.
La première des femmes s’arrêta devant l’entrée de la boutique et dévisagea d’abord l’elfe, puis le colosse. Son regard carnassier s’attarda d’ailleurs sur Lagor, et elle se mordit la lèvre d’une manière qui ne semblait pas appropriée à quelqu’un de sa classe sociale. Elle s’adressa à sa compagne :

-Allons voir si l’intérieur de cette boutique est aussi intéressant  que…la devanture, Daliah.

La femme portant le panier d’osier rougit et baissa le regarda, avant de suivre sa maîtresse à l’intérieur de la boutique.

***

-Marchand – s’exclama cette dernière sans prêter attention au fait que Jonnery était déjà en train de discuter avec Forenbel Afedon
– Je cherche un cadeau pour mon époux, que je retrouve dans la Cité Blanche dans trois jours. Quelque chose d’unique, pour un homme qui a fait carrière dans l’armée. Avez-vous ce qu’il me faut ?

Le ton de Jonnery changea radicalement par rapport à sa conversation avec Ald’ar. Il s’inclina devant sa cliente, et dit d’une voix mielleuse :

-Pour un noble guerrier de Minas Tirith ? Bien-sûr Madame, vous êtes bien tombée !

Il s’approcha d’un pas, et mit sa main sur le côté de se sa bouche, comme s’il voulait partager un secret :

-J’ai ici un objet pour les véritables connaisseurs…

Il attrapa une dague d’apparence orientale, glissée dans un fourreau richement décoré, orné d’un rubis solitaire.

-Cette dague...elle faisait partie du butin récupéré par le premier général du roi Eldarion lorsque ce dernier reprit l’Ithilien des mains des envahisseurs orientaux. Les origines exactes de l’arme sont obscures, mais les symboles inscrits dessus soutiennent l’hypothèse qu’elle avait appartenu à un prince Haradrim, certains supposent même que son propriétaire était un Numénoréen…noir…Le général d’Eldarion la porta à sa ceinture pendant des longues années, et ce fut bien après sa mort que sa famille, quelque peu appauvrie, vendit la dague. Aujourd’hui, je suis prêt à m’en débarrasser, le cœur lourd, pour permettre à un autre grand homme militaire gondorien de la porter à sa ceinture…pour un prix modeste de 13,000 pièces d’or.

Les yeux de la noble s’illuminèrent, et elle répéta :

-Un Numénoréen..noir..vous dites…fascinant ! Daliah, paie donc le monsieur. Ce sera un cadeau parfait pour mon époux !

La plus jeune des deux femmes, clairement habituée aux sommes astronomiques dépensées par sa maîtresse, s’approcha de Jonnery et lui tendit un rouleau de bons bancaires qui étaient devenus une méthode de paiement populaire parmi les marchands et nobles du Gondor ces dernières années.

***

Lorsque les deux femmes quittèrent la boutique, Jonnery lança un regard quelque peu embarrassé à Ald’ar, en rangeant la petite fortune qu’il venait d’acquérir dans son bureau. Le rubis sur le fourreau de la dague vendue était authentique, mais un expert aurait très probablement remis en doute son âge et son histoire.

-Excusez-moi monsieur Afedon pour cette interruption…La triste réalité est que la plupart de ma clientèle s’intéresse aux antiquités seulement pour impressionner les invités lors des interactions sociales…Ces gens sont dépourvus de cette passion qui nous anime, vous et moi…ces gens de la capitale…

Il se frotta le menton, gêné, et reprit :

-Enfin, vous voyez ce que je veux dire…vous ne faites pas partie de cette catégorie, votre père était d’ici, et sa fortune, vous m’avez dit, le fruit d’une longue carrière. D’ailleurs, si ce n’est pas indiscret, quel était le métier de votre père, monsieur Afedon ? Car acheter un domaine à Lossarnach pour sa retraite de nos jours n’est pas donné à tout le monde, depuis que ce picsou, Jillar, a fait gonfler artificiellement les prix de l’immobilier. Avoir une maison à Lossarnach est à nouveau à la mode parmi le gratin de la Cité Blanche, et les riches font la course pour racheter les biens à la Pièce. Ne vous méprenez pas, tout ça c’est bon pour les affaires…mais je ne tire que très peu de fierté et de plaisir de faire du commerce de cette manière.

Malgré son apparition d’érudit distrait, Jonnery fit preuve d’une mémoire et d’une perspicacité hors de commun, en revenant au sujet du père d’Ald’ar malgré la distraction causée par son autre cliente.

-Ceci-dit, il y a encore quelques clients intéressés par les cartes et par les plans. Ce qui nous emmène vers un sujet quelque peu délicat, monsieur Afedon…voyez-vous, je vous aurais volontiers vendu la carte du réseau des tunnels qui était en ma possession, mais celle-ci fut achetée par une cliente il y a un mois environ ! Le sujet est passionnant, certes, mais je ne m’attendais pas à avoir deux clients fascinés par les tunnels en si peu de temps, sinon j’aurais pris le temps de faire une copie de ce plan…vous m’en voyez navré, monsieur Afedon.

Jonnery enleva ses lunettes et tenta de les nettoyer avec un coin de sa tunique.

-C’est intéressant d’ailleurs, de voir que votre père, originaire de Lossarnach, soit revenu ici après tant d’années, et vous avec lui. Maintenant que j’y pense, la jeune femme qui avait acheté la carte ressemblait énormément à la fille du vieux seigneur Goldenbär. M’enfin c’est juste une impression, cela fait des années qu’elle a quitté Lossarnach, et vu le scandale qui avait entouré toute cette histoire, je ne pense pas qu’elle remettrait le pied ici. Quel intérêt de toute façon…le vieux seigneur Goldenbär est mort depuis longtemps, le domaine familial tombé dans la ruine, et juste ce pauvre Medved qui continue à garder la bâtisse…Mais bref ! Un passionné du réseau des tunnels, vous seriez peut-être intéressé par un plan de la vieille mine d’argent dans les Montagnes Blanches, à seulement deux jours de marche de Minas Tirith ?

#Jonnery #Goldenbar
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