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Sujet: Un diamant Céleste dans une mer de zircons
Hadhod Croix-de-Fer

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Rechercher dans: Le Palais des Elfes Sylvestres   Tag hyaril sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un diamant Céleste dans une mer de zircons    Tag hyaril sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 21 Mai 2016 - 23:49
Tag hyaril sur Bienvenue à Minas Tirith ! 949347HyarilAngrod

- Avez-vous fait tout le chemin depuis le Bois Doré, sieur Hyaril, vous qui ne voyagez que si rarement par-delà vos frontières, à la seule fin de me forcer la main ?

La tension était palpable, une tension froide, mesurée. Une tension toute elfique pour ainsi dire, qui ne provoquerait aucune réaction enflammée et irréfléchie comme c'est souvent le cas chez les Humains, mais qui n'en était pas moins grande. Leurs yeux perçants, qu'ils avaient tous les deux du même gris bleuté, étaient plantés réciproquement dans ceux du vis-à-vis comme s'ils cherchaient à entrevoir la psyché qui se cachait derrière. Que tentaient-ils d'y dénicher ? Le seigneur de Vertbois devait chercher à deviner comment ce chef autoproclamé d'une petite troupe à la conscience soit-disant irréprochable, en était venu à savoir ces choses-là. L'elfe de Lórien, lui, y cherchait simplement un peu d'espoir. On aurait presque dit le reflet d'un miroir tant leurs deux physionomies étaient proches ; seule la couleur opposée de leur chevelure offrait un contraste flagrant, comme la plume d'un corbeau sur un tapis de neige, ou la perle d'opale brillant au clair de lune dans la nuit.

- Chaque individu est libre de décider de ses choix, et chaque dirigeant, de la politique que mènera son royaume. Non, seigneur Angrod, je ne suis pas venu vous forcer la main, et vous savez fort bien que je n'en ai pas le pouvoir, tout noble que je puisse être. Earwen fût-elle venue ici en personne qu'elle ne pourrait guère vous obliger à faire ce que vous ne voulez pas faire. Mais de toute façon, je ne suis pas ici en tant que vassal de la Dame de Lórien, mais en tant que membre et chef d'un groupe de bien, d'un groupe qui n'est pas un royaume et qui par conséquent n'entend pas contester votre autorité légitime sur vos sujets, ni vous obliger à accomplir quoi que ce soit.

Le visage d'Angrod se radoucit imperceptiblement. Il avait déjà rencontré Hyaril longtemps auparavant, lorsque le sud de son domaine était connu sous le nom de Lórien Orientale et que les grands parmi les Galadhrim venaient y séjourner un temps, puis repartaient quand ils se languissaient de l'écorce grise de leurs mellyrn que nul arbre ne pouvait surpasser à leurs yeux, pas même les arbres à écorce millénaire de Vertbois. Mais le noble n'avait pas alors les mêmes prérogatives qu'à présent. Le maître d'Eryn Lasgalen n'avait eu vent que très récemment de l’existence de cette guilde, de ces Tirissindo comme ils se plaisaient à se faire appeler, et c'était aujourd'hui même qu'il avait appris l'identité de leur meneur.

- Et avez-vous été contacté par la Dame de Ronce ? questionna encore Angrod à brûle-pourpoint.

Il imaginait difficilement que son visiteur eut pu accéder aux appartements mis à la disposition de la Grande Guérisseuse de Gondor, qui était par ailleurs toujours son hôte. Comment aurait-il pu le faire au nez et à la barbe des habitants du palais, lui qui n'était arrivé que ce matin-même ? Et pourtant la coïncidence n'était certainement pas fortuite : un instant plus tôt, il venait lui rebattre les oreilles avec ses idées de pitié et de bonté, d'empathie et de compassion envers les Humains et... leurs problèmes. Non, le hasard était bien trop improbable.

- Oui, et non, fut la réponse sibylline qu'il obtint.

Hyaril préférait rester vague. Devait-il lui révéler que Dalia de Ronce, toujours soucieuse du bien-être du peuple gondorien, et toujours désireuse de le protéger non seulement des maladies, mais aussi des souffrances inhérentes aux penchants de la race humaine, s'était confiée à l'un des seuls Vigiles présents dans la Cité Blanche, un certain Demetion Farthas, et qu'entre autres considérations sur la violence qui gangrenait les ruelles de la ville, elle lui avait aussi accordé sa confiance et fait part de ses angoisses concernant le grand danger qui planait sur le monde. Puisque les autorités de Gondor ne semblaient pas prendre la menace au sérieux, elle avait décidé de sauter le pas elle-même. Avant de prendre congé de Demetion, elle lui avait indiqué son désir d'informer les Elfes de la situation, eux qui n'avaient point reçu la Missive, et en premier lieu le royaume elfique le plus étendu, Vertbois-le-Grand. De Demetion et par le truchement du fidèle Indralorn, la chose avait atteint les oreilles de Hyaril qui, ne connaissant que trop bien le tempérament de l'héritier de Thranduil, avait décidé de venir en personne au Palais des Elfes pour essayer de le sortir de l'indifférence.

- Je ne l'ai pas rencontré directement, finit-il par lâcher. C'est par mes propres subalternes que j'ai su qu'elle avait l'intention de demander votre aide.

- De demander mon aide pour faire quoi ? questionna Angrod en fronçant les sourcils. Elle a certes mentionné une menace, diffuse, latente, a parlé d’objets magiques qui pourraient être utilisés pour de mauvais desseins s'ils tombaient entre de mauvaises mains... Et si vous voulez mon avis, les mauvaises mains sont souvent celles des Hommes, car c'est bien par leur faute que la beauté de la Terre du Milieu se dégrade et que son éclat faiblit inéluctablement. On ne peut pas empêcher un pyromane de jouer avec le feu, c'est dans sa nature... on ne peut qu'attendre qu'il se brûle avec, hélas !

Hyaril aurait plus que jamais voulu pouvoir sonder l'esprit de son prestigieux interlocuteur : la Dame de Ronce lui avait-il apporté aussi peu d'informations concrètes qu'il le prétendait ? Elle n'avait pas donné beaucoup de détails à Demetion, en tout cas... L'espoir qu'il avait eu d'en apprendre davantage de la bouche d'Angrod s'amenuisait.

- Les Hommes... déclara-t-il comme dans une tirade de la dernière chance. Ils sont loin d'être parfaits, je ne le nie pas. Mais beaucoup sont bons, quoique souvent maladroits. Je me dis qu'il est de notre devoir, nous qui en savons davantage sur le monde et sur sa destinée, de remettre les Hommes dans le droit chemin, autant que nous le puissions. Nous sommes tous des Eruhini, des Enfants d'Eru, et si nous sommes les Premiers-nés, alors agissons à la manière d'un aîné qui prend soin de son cadet. Je vous en conjure, rappelez-vous ces phrases si, dans un avenir proche, vous étiez amené à faire un choix.
#Hyaril #Angrod
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