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Sujet: Il est huit heures et tout va bien.
Ryad Assad

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Rechercher dans: Les Prairies   Tag jon sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Il est huit heures et tout va bien.    Tag jon sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 8 Jan 2013 - 16:28
EDIT Ryad : Dwi', je me permets de poster à ta place pour satisfaire ces dames Wink. Tiens-moi au courant quand tu reviens ^^.

Tag jon sur Bienvenue à Minas Tirith ! 20100919185637-73fa00ba-cu_s9999x200

"Ravi de vous rencontrer, mesdemoiselles, même si j'aurais préféré pouvoir vous saluer sous un temps plus clément."

La neige s'abattait avec de plus en plus d'acharnement sur les pauvres égarés qui trainaient encore dehors par ce temps, et un vent glacial était en train de gagner en puissance. Bientôt, sortir serait une véritable folie, et Jon le cavalier du Gondor espérait bien gagner un abri avant. L'homme était transi de froid, mais il faisait toujours preuve d'une extrême galanterie. C'était sa personnalité, en somme. Charmant et charmeur, il avait le don de mettre son prochain en confiance, et savait se faire apprécier de son entourage. Il était jeune, et faisait preuve d'une désinvolture certaine, mais il ne fallait pas se fier uniquement aux apparences. C'était avant tout un soldat, entraîné et redoutable, qui avait bien remarqué que quelque chose n'allait pas. Il avait récupéré les bagages qu'on lui avait tendu, mais n'avait pas manqué de remarquer que la bride de son cheval pendait librement, alors qu'il l'avait soigneusement attachée auparavant. D'une voix naïve il lança :

"Regardez-moi ce canasson ! On dirait que je n'avais pas assez bien serré mon nœud, et qu'il en a profité pour se libérer."

Il marqua une brève pause qu'il agrémenta d'un soupir presque résigné. Cependant, il se tourna vers Eliah, qu'il avait surprise s'éloignant des écuries quelques secondes plus tôt. Il la fixa droit dans les yeux, et lâcha :

"Je suppose que j'ai dû faire preuve de négligence. Mais ce n'est pas bien grave. Il est si têtu qu'il refusera d'aller où que ce soit si ce n'est pas moi qui le monte."

L'homme partit d'un rire léger, mais il était persuadé que le message était clair. Se serait-il trouvé sur ses terres qu'il aurait prestement interrogé la demoiselle, mais ici il n'en avait pas réellement le pouvoir. Il sentait qu'elle n'était pas une criminelle habituée, sans quoi la culpabilité ne se serait pas peinte sur ses traits de cette manière. Pour autant, voler était un crime, même quand on avait un charmant minois. Jon retrouva sa contenance, et se permit même un petit sourire. Son sens restait mystérieux, mais il pouvait être lu comme "je vous ai percée à jour, mais je n'en dirai rien si vous restez sage". L'épée qui pendait à son côté dissuadait de contrarier un pardon aussi promptement donné, mais cela ne semblait de toutes manières pas être l'intention de la jeune femme, qui avait plutôt l'air de chercher un abri pour la nuit. Il reprit, répondant à la question d'Eliah avec une tranquillité désarmante :

"Pour tout vous dire, mademoiselle, je suis en mission secrète. Je ne peux guère en révéler davantage sans trahir mon engagement. Comprenez bien que j'aimerais vous en dire plus, mais tout homme d'honneur doit savoir respecter un serment pris. Quand à la raison de ma présence ici, c'était simplement dans le but d'échapper un temps à l'ambiance d'une caserne remplie d'hommes prêts à parler de leurs déboires amoureux pendant ce qui s'annonce être une très longue soirée."

Le cavalier haussa les épaules, et se tourna vers Ivy qui l'enjoignait à avancer. Sa courtoisie le poussait à la laisser passer en premier, mais il semblait qu'elle lui cédait le passage, aussi prit-il la tête de leur petit groupe. Il ne connaissait pas particulièrement le village, mais à cette heure tardive, le seul endroit animé serait le bon. Il ne leur aurait pas fallu très longtemps pour parvenir jusqu'à l'auberge, si le vent et la neige ne leur avaient pas fait obstacle de toutes leurs forces. On aurait vraiment dit que les éléments se déchainaient contre eux, sans merci aucune. Incroyable de voir comme cet hiver était rude ! Jon ne se souvenait pas avoir jamais éprouvé pareille sensation, et il espérait bien que le temps changeât rapidement, sans quoi la moindre patrouille risquait de se transformer en véritable cauchemar. Il poussa la porte épaisse de l'établissement, et fut accueilli par une chaleur tout à fait bienvenue.

"Entrez vite !" Lança-t-il à l'attention de ses compagnes qui le suivaient.

Une fois que tout le monde fut entré, il pénétra à son tour, et referma la porte derrière lui. Ce fut comme si on avait fait taire une bête qui hurlait sans cesse. Certes, on entendait toujours les gémissements du vent qui tempêtait à l'extérieur, mais le bruit était si étouffé qu'on avait l'impression d'un silence assourdissant. Silence à peine brisé par la complainte d'un luth qu'une barde grattait distraitement, au fond de la pièce. Jon déposa leurs bagages dans un coin prévu à cet effet, et se débarrassa à grands renforts de claques sur son manteau de la neige accumulée. Il s'ébroua presque, et rabattit sa capuche pour ébouriffer machinalement ses cheveux rebelles.

Jon désigna du doigt une table libre, et invita ses compagnes de route frigorifiées à aller s'asseoir, leur emboitant le pas. Sa formation militaire étant ce qu'elle était, il ne put s'empêcher de détailler avec attention les personnes présentes dans la salle. Juste à côté, un couple discutait à voix basse, échangeant des rires complices autour d'un bon repas fumant qui faisait penser au soldat qu'il n'avait pas encore mangé. Juste derrière, deux hommes attablés parlaient plus vivement. On aurait dit qu'ils se disputaient, mais leur voix était trop basse pour que l'on entendît distinctement de quoi ils parlaient. Dans un coin de l'auberge, un homme était installé, seul. Ses longs cheveux bruns encadraient un visage sali par la route. Il portait une tunique de cuir de bonne facture, et ses armes - une épée et une dague - étaient visibles à sa ceinture. Il avait posé sa lourde cape sur la chaise à côté de lui, montrant qu'il ne désirait pas être dérangé. De l'autre côté de la pièce, une femme était assise, seule elle aussi. Elle mangeait lentement, savourant chaque bouchée de son repas chaud. De toute évidence, elle avait l'air épuisée, et sa tunique de voyage ainsi que le sac qui reposait à ses pieds indiquait clairement qu'elle ne venait pas d'ici. Fuyait-elle la guerre, comme tant de Rohirrim ? Difficile à dire, mais Jon était certain d'une chose : cette personne était née au Gondor. Elle en avait les traits. Enfin restait la barde. Assise nonchalamment sur une table, elle tirait de son luth des notes mélodieuses, pas assez fortes pour déranger les conversations, mais suffisamment pour créer une ambiance agréable. Jon se rendit alors compte qu'elle fredonnait une chanson, et il tendit l'oreille pour en percevoir les ultimes paroles :

Citation :
"...mort sans voir le beau temps
Qu'il avait donc du courage
Il est mort sans voir le printemps
Ni derrière ni devant" 1


Elle s'interrompit, mais nul applaudissement ne vint accueillir sa prestation pourtant tout à fait honorable. Jon ne put s'empêcher de trouver cela dommage. Le cavalier reporta son attention sur les trois demoiselles qui s'étaient à présent installées :

"Vous voilà donc bien à l'abri, et me voilà rassuré quant à votre sort. J'espère vous recroiser un jour, mais en attendant, je vous souhaite de passer une bonne soirée."

Jon serait bien resté en si plaisante compagnie, fort différente de celle des soldats de la caserne, mais il avait promis de s'en aller par après les avoir menées jusqu'à l'auberge. Il était un homme de parole, et il ne s'imposerait pas si elles refusaient de l'inviter. Le guerrier s'inclina respectueusement, et se dirigea vers la porte. Il rabattit sa capuche sur sa tête, et l'ouvrit tout grand avec l'assurance d'un brave. Une bourrasque de vent terrible s'engouffra immédiatement à l'intérieur, et manqua de le faire tomber par sa puissance. Il s'agrippa au chambranle avec force, et demeura debout in extremis. Quelle tempête ! Le vent serpentait dans les rues tel un prédateur espérant s'engouffrer par le moindre interstice. L'aubergiste - un bonhomme arborant une fière moustache - sortit en catastrophe de sa cuisine en entendant le raffut, et vint prêter main-forte au chevalier pour refermer le lourd battant. Le calme revint immédiatement dans la salle, et les conversations qui s'étaient tues reprirent peu à peu.

Penaud, le chevalier se sentait surtout bien embêté de ne pouvoir sortir. Il s'en retourna vers la table des trois femmes, et leur demanda d'un air tout à fait désolé :

"Comme vous le voyez, je suis coincé ici. Peut-être trouverez-vous un peu de place pour moi autour de votre table ?"

Il se fendit d'un sourire encourageant, car il n'aurait pas supporté de manger seul. Il se permit même d'ajouter :

"Je suis prêt à vous payer le repas pour me faire pardonner de cette intrusion. Et la bière, aussi ! Eliah, Ivy, en voulez-vous une pour vous désaltérer après cette longue route ?"

Il porta son attention sur la plus jeune des trois, qui était de toute évidence la fille d'Ivy :

"Jeune demoiselle, je présume que vous voudrez quelque chose de moins fort. Je peux faire venir un lait chaud si vous le désirez. Cela vous prodiguera assurément réconfort et chaleur en cette froide et...venteuse soirée."

Il sourit au souvenir de la chute qu'il avait failli réaliser de manière magistrale en ouvrant la porte. Situation que les trois femmes n'avaient pas pu manquer d'apprécier depuis leur siège. Décidément, il avait vraiment le don de mettre les gens à l'aise.

#Jon

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1 : Référence à la chanson "Le Petit Cheval Blanc" de Georges Brassens.
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