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Sujet: L'appel à l'égorgement
Evart Praven

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Rechercher dans: Cair Andros   Tag klargus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'appel à l'égorgement    Tag klargus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 25 Mai 2015 - 15:23
Chevalier Klargus Praven, fils de Regan Praven de Delgas

Depuis qu'il était en garnison à Cair Andros, Klargus éprouvait un profond ennui. A la base, il était un chevalier appelé à manier les armes et, malgré son « jeune » âge, il s'était déjà couvert d'honneurs lors des combats contre la Couronne de Fer et voyait dans cette nomination à Cair Andros, une sorte de rétrogradation. Évidemment c'était une des plus belles forteresses du Royaume mais le garçon avait besoin du grand air, des chevauchées et de combat. Il avait donc passé les derniers mois à trouver des substituts à ce mortel ennui.

Avec l'accord du commandant, il avait multiplié les entraînements à l'épée, la hache et la lance, surtout depuis que la réserve de flèches de la garnison avait été incendiée. Cela lui avait donné un certaine réputation auprès des soldats. Fin bretteur et noble des meilleures lignées, le jeune chevalier était logiquement devenu un bon capitaine, enfin, il s'en persuadait. Bien qu'il trouvât le commandant trop cassant et vulgaire, il restait persuadé qu'il était un homme droit et compétent. Doté d'un sens des réalité certain et d'un flair, il avait logiquement nommé le jeune chevalier à la tête du bastion qui faisait face à la citadelle de Cair Andros.

Bien que plus petit que sa grande voisine, cette petite forteresse regroupait tout de même une garnison très importante et représentait un pion essentiel dans la défense de l'île. C'était une chance et un honneur pour le jeune homme qui avait même pas vingt ans mais déjà un commandement effectif. Plein d'ambition, et voulant se faire bien voir, il avait augmenté l’entraînement, avait expulsé les ribaudes et s'était lancé dans une discipline plus stricte. Certain que cela augmenterait la qualité de ses hommes, Klargus n'avait pas vraiment remarqué que la grogne montait petit à petit. Fort heureusement, il restait deux ou trois tonneaux de flèches pour la défense du château. En attendant un nouvel approvisionnement, le chevalier avait demandé aux archers de tailler de nouvelles flèches mais celles-ci étaient faites en bois lourd et dur. D'habitude on préférait du frêne qui allait souplesse et résistance, mais il fallait parer au plus pressé et être toujours prêt.

Tandis qu'il avait passé la matinée à s'occuper de menus problèmes d'intendance, Klargus prenait désormais son repas dans sa chambre. Comme tout bon noble, il s'était aménagé une chambre de belle taille avec tout le mobilier nécessaire à son rang. Un jeune page avait placé la table face au petit balcon qui donnait vers l'Ouest puis avait posé le couvert et de la nourriture. Aujourd'hui il mangeait sa chasse d'hier avec une perdrix au miel, de la potée, du fromage et du pain blanc arrosé d'un petit vin de la région assez goûteux. En train de manger, le chevalier pouvait admirer les Montagnes Blanches au loin. Décidément le temps était splendide, parfait pour faire un tour à cheval. Passant la main sur sa barbe, il tiqua. Il n'était pas encore habitué à la porter mais cela le vieillissait énormément, ce qui n'était pas rien lorsqu'on commandait une troupe de guerriers. Laissant vagabonder son esprit, il entendit une sorte de bruit sourd presque permanent comme un épais bourdonnement. Il fut rapidement suivi d'un coup net et précis à la porte du chevalier :


- Entrez !

C'était son page qui semblait presque affolé :

- Messire, il y a un problème. Je ne sais pas bien ce que c'est mais vous devriez venir sur les murailles.

Se jetant sur son manteau, il accourut à toute jambe sur la muraille pour voir de ces propres yeux l'origine de ce bourdonnement. Au loin, il y avait un épais nuage de poussière qui se levait. On ne pouvait se tromper, c'était une armée en marche ! Accourant vers la balustrade qui donnait sur la cour, il beugla :

- Sonnez l'alerte ! Tout le monde en armes !

Accourant au milieu de la cour, il tomba sur les principaux officiers de la garnison. Il commença par s'adresser à Elfyr Antheir, vieil officier qui était le plus gradé parmi les piquiers :

- Antheir, vous allez mobiliser deux compagnies de piquiers qui partiront sur le champ vers le pont sous l'autorité de votre second. Vous allez immédiatement préparer tout le monde et armer tous les hommes valides. Je vous charge aussi de gérer cinq de nos chevau-légers pour faire le lien avec la citadelle et le le pont !

Avec quatre-vingt hommes de pique, il espérait tenir le pont le plus possible mais il lui fallait aussi des hommes plus expérimentés sachant manier l'épée. Il commanda donc à une trentaine d'épéistes de rejoindre la porte avec les piquiers. Finalement il s'adressa à un groupe de quatre officiers des rangers :

- Messieurs, prenez vos hommes et rendez-vous au châtelet le plus vite possible !

Rejoignant les écuries, il enfourcha un cheval et rameuta les maigres troupes montées qu'il possédait. Il y avait une quinzaine de cavaliers lourds -chevaliers ou simple hommes d'armes-, cinq cavaliers légers et quelques officiers à cheval. Se jetant à bride abattue vers le châtelet, il distribua les ordres et organisa la défense du pont. On allait d'abord parer au plus pressé avec les cavaliers mais une fois les renforts arrivés, les cavaliers devraient se placer en couverture avec une dizaine de rangers mais aussi assurer une retraite honorable vers le bastion tandis que le châtelet ouest regrouperait une quarantaine d'hommes, une dizaine d'archers et autant d'épéiste sous le commandement unique d'un officier.

Plus loin, au châtelet Est, une vingtaine de piquiers, autant d'archers et une dizaine d'épéistes lourds devaient assurer la meilleure défense possible de ce pion central de la défense du pont. Dans la cour de la barbacane, il ordonna le stationnement d'une vingtaine de piquiers qui devraient couvrir la retraite une fois la barbacane perdue. Comme elle était relativement exiguë, il prévoyait qu'on manœuvre des chariots et des matériaux de construction de manière à créer une barricade qu'on pourrait enflammer au besoin le temps de se replier à l'intérieur de la grande porte.Enfin la première ligne de défense serait assurée par la barbacane sur laquelle il décida de placer une compagnie de quarante piquiers, une vingtaine de rangers et dix hommes d'armes.

Comme on manquait de flèches, on se concentrerait sur des tirs de précision devant tuer les cibles les plus dangereuses, les officiers ou les hommes d'armes. Par contre il ne manquait pas de projectiles, pierres et autres objets à lancer sur les assaillants depuis les assommoirs et mâchicoulis. Il prévoyait aussi de se replier vers le châtelet sitôt qu'une brèche trop dangereuse était percée dans la barbacane qui, trop basse, ne pourrait de toute façon pas tenir longtemps. Le premier châtelet faisait lui une défense tout à fait honnête et viable. Parallèlement, les patrouilleurs légers étaient eux chargés de faire le lien avec les autres ponts. Il ne servirait à rien d'en tenir un coûte que coûte alors que les autres étaient déjà tombés. Cela aurait même été très dangereux car cela pouvait bloquer une possible retraite vers les fortifications.

Expédiant ses ordres comme un fouet, il arriva enfin au pont fortifié qu'il traversa d'une traite pour arriver à la porte Ouest. Montant sur le chemin de ronde du châtelet, il observa la plaine alentour. Celle-ci se remplissait d'une horde qui lui parut presque inimaginable. Elle avançait comme une gigantesque vague, c'était une véritable marée humaine. A mesure qu'elle s'approchait, l'horizon se remplissait d'hommes. A la vue de cette gigantesque bande, Klargus crut défaillir. N'en croyant pas ses yeux, il était tout simplement bouche bée. Prenant le temps de souffler, il tenta de se rassurer comme il pouvait. A dire vrai, dans un siège, le nombre ne comptait pas tant que ça puisqu'on ne pouvait pas être dix mille à combattre sur un chemin de ronde où pouvait se tenir seulement une trentaine de guerriers. Puis cela ne pouvait être une véritable armée, personne ne pouvait mobiliser autant d'hommes sans que toute la Terre du Milieu ne soit au courant. Il y avait forcément une foule de vieillards, estropiés, femmes et enfants incapables de combattre. En plein dans ses réflexions, il fut interrompu par un sergent :


- Messire, que devons nous faire ?

- Préparez le plus d'éléments inflammables et chariots dans la basse-cour pour bloquer les accès à l'exception des deux directs vers le portail. Barricadez également les portes, personne ne doit pouvoir passer. Vous avez de la chaux ou de l'huile ici ?

- Non, messire. La chaux coûte trop cher pour l'intendant.

- Encore un incompétent de plus.
Klargus avait toujours eu une certaine condescendance vis-à-vis de ses hommes de finance qui prenaient un pouvoir qui ne leur était pas dû et qui, au lieu de se contenter de payer lorsqu'on leur commandait, prenaient des décisions qui influençaient la conduite de la guerre. Rageant, il continua : Ce n'est pas grave, préparez des stocks d'eau et commencez à les faire bouillir.

- Bien Messire.


Alors que le sergent du châtelet s'attelait à la tâche, le jeune capitaine remarqua l'arrivée des renforts au loin. Fort heureusement, ils devraient être là avant l'arrivée de l'ennemi sous les murs de la barbacane. Continuant de distribuer des ordres, il prépara ses hommes au mieux durant le peu de temps qui restait. Organisées et disciplinées, les troupes gondoriennes se mirent rapidement en place et se préparèrent à soutenir le siège …
~ Petit plan de la situation près du pont ~

#Klargus
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