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Sujet: Au détour du chemin
Ryad Assad

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Rechercher dans: Dol Guldur   Tag kolvia sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Au détour du chemin    Tag kolvia sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 11 Juin 2014 - 17:12
HRP : Ce RP se passe à la fin du Rude Hiver en Terre du Milieu, quelques mois avant le Resynchronisation /HRP

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Tag kolvia sur Bienvenue à Minas Tirith ! Femme_14

Fidèle aux rumeurs qui couraient sur les êtres de ce petit peuple, le Nain demeurait immobile, attentif, figé comme une pierre écoutant les plaintes d'une pathétique créature de chair et de sang. Il paraissait ne pas s'émouvoir un seul instant de la situation particulièrement difficile dans laquelle se trouvait la jeune femme, et ses yeux sombres à peine visibles par cette nuit profonde semblaient attendre de sa part une explication convaincante, sans quoi il risquait de se jeter sur elle pour la tuer avant qu'elle eût terminé de parler. Alors, pour gagner du temps, pour essayer d'ouvrir une brèche dans cette cuirasse indestructible que constituait son esprit de Nain, elle parlait, sondant verbalement la base d'un mur taillé dans le roc, à la recherche d'une prise sur laquelle travailler, d'un interstice dans lequel placer un peu d'espoir. L'espoir de survivre. Et, miracle, il accepta sa proposition, alors même qu'elle était convaincue qu'il allait la tuer sur-le-champ.

Kolvia demeura coite un moment, perplexe, incapable de comprendre quel argument avait pu le faire changer d'avis à son sujet. En fait, elle savait qu'il n'avait pas fondamentalement revu son opinion la concernant, en attestait sa hache à double tranchant toujours serrée fermement dans son poing ganté, et sa posture méfiante, mais au moins il semblait enclin à négocier, et bien décidé à utiliser la jeune femme pour accomplir ce qu'il considérait être une sorte de mission personnelle. Silencieux, il lui lança donc la bourse qu'il lui avait subtilisée, et qu'il devait estimer être une juste réparation de ce qu'elle lui avait fait subir, avant de lui signifier verbalement qu'il était d'accord. Elle soupira de soulagement, consciente qu'elle n'était vraiment pas passée loin de voir enfin la fin du voyage. Elle était à la fois heureuse et soucieuse, car si elle avait gagné un peu de répit, quelques heures voire quelques jours de sécurité, elle n'en demeurait pas moins une prisonnière, et le Nain fut très clair lorsqu'il lui demanda de poser son arbalète, et de descendre dans les cachots de Dol Guldur désarmée.

Pendant un moment, elle crut qu'il plaisantait. Après tout, on ne décelait sur son visage de marbre aucune trace d'humour, mais peut-être était-ce simplement une impossibilité physique de manifester ses émotions. Peut-être ne savait-il pas sourire. Elle le fit pour lui, avant de déchanter rapidement en comprenant qu'il était parfaitement sérieux, et qu'il s'attendait vraiment à ce qu'elle descendît dans les tréfonds de l'endroit le plus malsain de la Terre du Milieu derrière le Mordor, sans arme pour se défendre, en faisant uniquement confiance à un individu qu'elle avait failli tuer quelques temps plus tôt. Elle n'était peut-être pas une érudite, pas quelqu'un de brillant ou d'intelligent, mais elle voyait venir l'entourloupe gros comme une maison. Ce Nain entendait bien l'utiliser pour se repérer dans les couloirs de la forteresse, pour retrouver son chemin en cas de besoin, mais si danger il y avait, il n'hésiterait pas à l'envoyer en première ligne pour se donner le temps de fuir. Après tout, pourrait-elle lui désobéir alors qu'il serait armé et elle non ? La réponse était évidente, et cette prise de conscience n'était pas pour lui plaire. Toutefois, avait-elle le choix ? Elle jouait sa vie sur un pari risqué, mais ils avaient autant de chances de trouver un ennemi déterminé à les tuer que de ne rien croiser et de faire chou blanc. Après tout, elle n'avait jamais rien rencontré de vivant et de dangereux dans ces lieux. Mais il fallait dire qu'elle n'avait jamais rien cherché de tel non plus... Or le Nain paraissait déterminé à savoir quelle était la créature de cauchemar qui les avait traquée, et il semblait prendre cela très à cœur. Comprendrait-il qu'il faudrait arrêter avant qu'il ne fût trop tard ? Elle l'espérait. Au pire des cas, elle s'arrangerait pour prendre la fuite au premier signe de danger. Entre mourir dans le froid et être capturée et torturée par une créature maléfique inconnue, son choix était vite fait. Elle n'en avait aucune preuve, mais elle imaginait très bien qu'une sorcellerie capable de faire bouger une créature d'ombre pouvait sans peine maintenir un être humain en vie et conscient pour le tourmenter pour l'éternité. A cela, il valait mieux une mort rapide et propre, à défaut d'être honorable.

Réfléchissant profondément, la jeune femme finit par baisser son arme, et elle retira le carreau de son arbalète, détendit la corde, et posa le tout à ses pieds, ramassant au passage la bourse qu'elle accrocha à sa ceinture. Le geste était éloquent, et elle n'avait pas besoin d'en dire davantage pour qu'il fût évident qu'elle avait accepté la proposition. Levant les mains ouvertes au-dessus de sa tête, en un signe de reddition universel, elle darda son regard dur quoique effrayé sur le Nain, qui pouvait à tout moment décider de revenir sur sa parole donnée, et la faire passer de vie à trépas pour son bon plaisir. D'une voix ferme, elle lança :

- Voilà, j'ai fait ce que vous demandiez... Je vais juste rapprocher ça de mon sac, là... Je ne fais pas de gestes brusques...

Kolvia se déplaça doucement sur le côté, et poussa du pied son arbalète jusque derrière le rocher où elle avait dissimulé ses affaires. C'était une maigre précaution, qui de toute façon se révélerait bien inutile, car personne ne venait jamais se promener dans les ruines de Dol Guldur. Du moins, c'était ce qu'elle croyait, car l'apparition soudaine de la créature avait remis en cause ses certitudes, et la poussait à se montrer plus méfiante, désormais. Une fois ses affaires en ordre, et après avoir pu constater que le Nain ne l'avait pas encore tuée - ce qui était une bonne nouvelle -, elle prit la direction d'une des entrées secrètes qu'elle avait découvertes au fil de ses explorations. Le Nain sur ses talons, elle ne pouvait pas vraiment jouer à la plus fine, et elle ne tenta donc aucune feinte ou aucun coup en traître. Pour l'heure, elle devait se montrer obéissante et docile, sans quoi elle risquait fort d'y passer.

Elle mena le guerrier à ce qui ressemblait à s'y méprendre à une dalle aussi commune que les autres, mais qui en réalité pouvait bouger si on la prenait du bon côté. Elle s'affaira pendant quelques minutes sous le regard de son surveillant, s'arc-boutant pour parvenir à faire bouger cette lourde ouverture qui s'ouvrait sur une échelle délabrée et rouillée, qui n'était guère sûre, mais qui pour l'heure tenait encore le choc. Cela devait être une issue de secours, ou quelque chose comme ça, mais elle n'était plus utilisée depuis longtemps, et elle constituait pour l'heure une voie d'accès pour les pilleurs de tombe, ou à tout le moins pour Kolvia car si elle se doutait que d'autres chasseurs de trésors venaient explorer les environs, elle n'en avait jamais vus, et s'était toujours sentie absolument seule en arpentant ces ruines étranges.

Avec un craquement sinistre qui se répercuta en écho dans les profondeurs de la forteresse, la pierre finit par bouger, et la jeune femme se releva en s'étirant et en s'essuyant le front. Elle désigna l'ouverture, et s'expliqua comme si le Nain était un de ses élèves, un apprenti pilleur de tombes, et qu'elle se devait de lui donner ses tuyaux :

- On va lancer une corde là-dedans, pour pouvoir sortir au cas où l'échelle se briserait. On ne sait jamais. Pour le reste, je vais accrocher un fil et le dérouler sur le chemin, pour retrouver la sortie à coup sûr. Sans ça, je pense qu'on peut se perdre dans ces tunnels pour toujours.

Elle haussa les épaules avec un demi-sourire légèrement entaché par le sang séché qui avait coagulé autour de la plaie sur sa lèvre, puis mit en place les cordes qui leur permettraient de quitter rapidement Dol Guldur si besoin. Elle les accrocha aussi solidement que possible, tout en s'arrangeant pour qu'elles ne soient pas trop visibles. Elle préférait éviter que d'autres chasseurs ne suivent leurs traces, car elle pensait bien que rencontrer d'autres individus aux mêmes buts dans les profondeurs de la forteresse ne déboucherait pas sur une conversation en bonne intelligence autour des vertus de la chasse au trésor, mais bien sur un affrontement impitoyable entre concurrents qui ne se feraient aucun cadeau. Puis, après avoir vérifié la solidité de son installation, elle jeta la corde dans le puits de ténèbres, et entreprit de descendre à l'aide de l'échelle qui grinça sous son poids, mais qui ne céda fort heureusement pas.

A chaque pas, la jeune femme s'enfonçait dans l'obscurité, et si elle n'avait pas déjà emprunté ce chemin auparavant, elle aurait pu croire que sa descente ne s'achèverait jamais tant le sol paraissait distant. Pourtant, elle finit par poser le pied sur quelque chose de solide, et elle tâtonna pendant quelques temps à la recherche d'une de ses cachettes. Les chasseurs de trésors, en règle générale, sont des gens très secrets, et elle ne dérogeait pas à la règle. Elle avait caché de quoi allumer une torche dans un recoin sombre, parfaitement anodin, et elle le retrouva sans peine car elle l'avait utilisé la veille. Tandis que le Nain descendait lourdement dans le conduit, elle s'activa à faire jaillir une flamme au bout d'un long morceau de bois. Elle transportait toujours sur elle de quoi faire deux torches, au cas où la première s'éteindrait, pour une raison ou une autre. La forteresse n'était pas entièrement sombre, contrairement à ce que l'on pouvait supposer, mais elle préférait toujours avoir une source de lumière personnelle, au moins pour repousser une éventuelle créature nocturne qui se serait tapie dans l'ombre. Finalement, le guerrier Naugrim la rejoignit au moment où elle embrasait le tissu imbibé d'alcool, et elle redécouvrit son visage qu'elle avait pu observer de très près, les yeux grands ouverts cette fois, attendant qu'elle prît une décision :

- Bienvenue à Dol Guldur, lança-t-elle sur un ton lugubre. Par ici...

Devant eux, s'ouvrait un couloir obscur dans lequel ils s'enfoncèrent sans hésiter. Elle connaissait bien cette partie du labyrinthe, et connaissait les voies par lesquelles elle était passée. Elle savait qu'il y avait un embranchement qu'elle n'avait jamais pris, et elle suivit donc ce passage, découvrant en même temps que le guerrier les murs et les pierres qui formeraient leur univers pour les prochaines heures. L'air été lourd, vicié, et on sentait une aura de malveillance flotter tout autour. Le seul bruit était celui de leurs pas, de leurs respirations rapides, et de la flamme crépitant qui leur ouvrait la voie. Les murs étaient froids et durs, couverts de mousse et de toiles d'araignées dont certaines paraissaient former un enchevêtrement inextricable et incroyablement résistant. A croire que les créatures qui avaient fait ça étaient d'une race toute autre que les insectes répugnants mais inoffensifs que l'on croisait partout. Kolvia baissa la tête pour éviter une poutre qui avait cédé et qui menaçait de s'effondrer, et poursuivit son chemin, déroulant inlassablement le fil de laine qu'elle avait accroché à son poignet, son dernier lien avec la liberté.

#Kolvia #Hardor
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