3 résultats trouvés pour Kryss

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Sujet: Renaître de ses cendres
Learamn

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Rechercher dans: Les Prairies   Tag kryss sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Renaître de ses cendres    Tag kryss sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 22 Nov 2023 - 22:57





Le paysan hésita quelques secondes, cherchant à répondre du mieux possible à la question de la voyageuse qui réclamait déjà son salaire. Visiblement déçu de constater que l’entraide n’était plus une vertu à la mode sur les routes du Rohan,en particulier quand l’un de ces voyageurs en question représentaient l’autorité de la Couronne. Ainsi, il bafouilla en se tortillant les mains:

“Eh bien… c’est que nous n’avons pas grand chose à vous offrir. Ma femme prépare en ce moment même un repas chaud et nous avons bien une chambre de libre, si vous désirez dormir sous un toit ce soir…ce serait avec plaisir.”

Eopren releva immédiatement la tête en entendant cette proposition. Son dos le faisait souffrir depuis de longues heures et son estomac commençait à manifester son mécontentement face au rationnement des provisions auquel il s’était astreint jusque là. La perspective d’un repas chaud et d’un lit de paille était des plus séduisante à ses yeux.

“Cela fera l’affaire mon cher! Allons , ne laissons pas le dîner refroidir et au boulot!”

Le vétéran mit pied à terre avec une grâce toute relative et se mit à décharger le contenu du chariot, bientôt imité par le père et son fils, ainsi que par Kryss qui se décida à se joindre au labeur. Le jeune adolescent se saisit alors de leur roue de secours et se positionna près de la partie qui avait été endommagé, prêt à effectuer le remplacement quand ses partenaires seraient prêts. Ces derniers se positionnèrent du côté droit du fourgon, le paysan compta jusqu’à trois et ils soulevèrent la voiture. Ensemble, le poids n’était pas insoutenable et ils purent maintenir cette position pendant plusieurs minutes, assez pour permettre la réparation. Avec un grognement, Eopren lâcha progressivement sa prise, accompagnant l’attelage au sol. Il se redressa, en écartant une mèche pleine de sueur, un air satisfait sur le visage.

“Et v’là le travail! Vite fait, bien fait!”

Le fermier lui serra vigoureusement la main, visiblement reconnaissant de l’aide qu’ils leur avaient apportée.

“Merci infiniment Messire. Si vous le voulez bien, notre village se trouve à moins de deux heures de voyage, vous accueillir sous notre toit serait un honneur. Leo, va atteler les mules!”

Le jeune garçon s’exécuta.

“Je suis Erlin.
-Bien enchanté mon ami, je suis le Capitaine Eopren et voici…”


Le vétéran était sur le point de révéler la véritable identité de sa partenaire mais se ravisa au dernier moment.

“Et voici, ma fille Helen. Nous sommes partis d’Edoras il y a quelques jours; nous cherchons à rallier les terres du Roi en Isengard.”

L’éleveur haussa les sourcils, visiblement surpris. Les routes menant vers Orthanc était bien peu empruntées ces derniers temps, en particulier par des voyages solitaires sans escorte armée. Il ne posa pas plus de questions cependant et se contenta de recharger ses biens et de reprendre place auprès de son fils.  Eopren de son côté remonta en selle en lançant un regard amusé à Kryss:

“Allez n’fais pas cette tête-là. Un bon bol de ragoût et de quoi boire un coup, v’là une idée qui devrait mettre un sourire sur tout visage.”



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Le trajet jusqu’au petit village ne dura pas bien longtemps et ils aperçurent les dizaines de maisons au toit de chaume avant la tombée de la nuit. Erlin et son fils parquèrent leur convoi dans les étables, libérèrent leurs montures et déchargèrent les sacs de grains. Le paysan indiqua ensuite laquelle de ces fermes était la sienne et les invita à les suivre.

Eopren attacha son cheval près de l’abreuvoir et suivit son hôte qui poussa la porte de sa maison.

“Helga! Helga! Nous sommes rentrés ! Et avec de la compagnie !”

Sa femme était assise près du feu, une petite fille qui ne devait pas avoir plus de cinq ans sur ces genoux. Elle accueillit les deux inconnus que son mari avait amené avec lui avec un sourire chaleureux.

“M’sieur l’officier et sa fille nous ont aidé à réparer la voiture qui a eu un p’tit souci…Alors je leur ai proposé de venir passer la nuit ici.”

Helga déposa sa fille au sol et se leva pour saluer ses invités, sans oublier de jeter un regard légèrement agacé en direction de son mari.

“Ooh Erlin, je t’avais pourtant bien dis de ne pas trop charger ce pauvre chariot.”

Elle reporta son attention vers le vétéran et sa partenaire.

“Allons, allons. Ne soyez pas gêné, pas d’manières chez moi. Installez-vous. Un peu d’eau ? De la cervoise ?
-Ah moi je veux bien de la cervoise !”
Répondit Erlin qui cette fois essuya un regard franchement courroucé de sa douce.

Verres en main, ils finirent tous par s’installer autour de la table de bois qui trônait au centre de la salle de vie. Le décorum était simple mais la petite famille ne semblait pas s’en émouvoir outre mesure, les temps avaient été dures ces dernières années entre la guerre civile, le Rude Hiver et la sécheresse ; mais à force d’efforts et de détermination, ils avaient réussi à garder la tête en dehors de l’eau et mener une vie sans prétention mais heureuse.

“La communauté du village a joué un rôle crucial, expliquait Erlin. Nous sommes tous très proches et cela nous a sûrement sauvé dans les temps les plus durs. Un système d’équilibrage et de redistribution de la production entre les familles aura permis à presque tous de s’en sortir.”

Le repas fut bientôt servi, un ragoût, majoritairement composé de bouillon et de navet, avec quelques rares morceaux de viande. Loin d’un repas royal mais qui faisait parfaitement l’affaire pour un Eopren qui s’était rapidement lassé de la viande séchée.

La petite fille, installée à côté de Kryss, s’était complètement désintéressée du contenu de son assiette et observait, de ses grands yeux verts, quelque chose qui pendait à la ceinture de sa voisine. De son petit doigt, elle désigna la dague dont le manche était orné d’une pierre de lune dont la brillance avait attiré son jeune regard.

“C’est quoi ça ?”


#Leo  #Helga #Kryss #Erlin
Sujet: Quitte ou Double [PV Kryss]
Ryad Assad

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Rechercher dans: Osgiliath   Tag kryss sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Quitte ou Double [PV Kryss]    Tag kryss sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 2 Aoû 2013 - 1:12

Le sourire de Zak semblait accroché à son visage comme on aurait cloué une pancarte sur une porte. Ses yeux pétillaient de malice, et cette journée qui avait commencé de manière formidable semblait lui réserver des surprises de plus en plus agréables. Lehaly ! C'était Lehaly ! Cela faisait peut-être un an qu'ils ne s'étaient pas croisés, mais en Terre du Milieu, un an pouvait signifier beaucoup. Lui-même avait beaucoup évolué, et il ne doutait pas que ce couple fantastique eût emprunté des chemins inattendus. Pendant un bref instant, il avait cru s'être trompé de personne, devant son absence de réaction. Il avait déjà entendu parler de gens qui perdaient la mémoire, qui oubliaient leurs amis, leurs connaissances, et il avait lu dans le comportement de Lehaly une méfiance envers lui qu'il avait cru être le symptôme d'une amnésie partielle ou totale. Mais brusquement, son souvenir s'était imposé à elle, et son visage s'était immédiatement transformé. Illuminé de joie, elle s'était jetée à son cou pour une étreinte aussi spontanée que surprenante.

Le marchand était vraiment au comble du bonheur. Retrouver une vieille amie avait déjà de quoi le rendre particulièrement heureux - car des amis vivants, il n'en avait plus des masses -, mais en plus prendre dans ses bras une femme aussi charmante... Il ne voyait à la situation que des avantages, et il aurait volontiers prolongé cette embrassade si la jeune femme qu'il tenait chaleureusement contre lui n'était pas passée en quelques secondes de Lehaly, sa bonne vieille camarade, à Lehaly la menaçante. Et pour cause, elle venait de dégainer un poignard qu'elle venait de coller contre lui. Il baissa les yeux vers l'arme qui lui chatouillait le nombril, provoquant en lui une sensation de malaise fort compréhensible, avant de plonger un regard interrogateur dans les yeux de la jeune femme. Il ne la reconnaissait pas. La Lehaly qu'il avait connue était une jeune femme vive, énergique, dynamique, qui parfois semblait contrariée, mais cela ne durait en général pas longtemps. Celle-ci semblait tendue, crispée, à bout physiquement et nerveusement. Il avait toujours une main posée sur son épaule, et il sentait le tremblement de son corps. Si c'était de la peur, elle le cachait prodigieusement bien derrière un masque d'une froideur extrême.

Il connaissait trop bien cette expression pour la tourner en dérision. Certes, Lehaly n'était pas bien grande, mais il voyait en elle la force d'une détermination à toute épreuve. S'il la poussait à bout, elle n'hésiterait pas à le tuer sur-le-champ. Elle venait de créer une bulle autour d'eux, et elle se fichait complètement des passants qui déambulaient autour - et qui ne prêtaient en retour aucune attention au couple fort étrange qu'ils formaient. Elle était parfaitement capable, à cet instant, de lui enfoncer quinze centimètres d'acier dans l'estomac, sans éprouver le moindre remord. Qu'était-il arrivé à la Lehaly qu'il connaissait ? Cette jeune femme prit la peine de lui fournir un début d'explication.

Ainsi, elle n'était donc pas Lehaly ? Cela pouvait expliquer beaucoup de choses, à commencer par le fait qu'elle ne l'eût pas reconnu, et qu'elle lui pointât un poignard sur le ventre. Mais comment cela était-il possible ? Etait-ce un double maléfique ? Une invocation melkorite qui aurait mal tourné ? Etait-ce la réincarnation de Lehaly, venue pour lui faire expier ses crimes. Pendant un instant - un bref instant seulement -, il songea à marmonner une prière aux Valars pour se faire pardonner. Mais il songea ensuite que ses derniers mots devaient être plus dignes que ça, et qu'il ne pouvait pas mourir comme un vulgaire prêtre, gémissant des suppliques à des êtres fictifs. S'il devait mourir par la main de cette jeune incarnation, il le ferait en toute dignité.

Avec une pointe de sarcasme qui cachait merveilleusement bien son inquiétude, il lâcha :

- Je suppose que je n'ai pas le choix...

Il avait voulu détendre l'atmosphère, et essayer de la faire parler, mais en vain. Visiblement, elle avait posé ses conditions, et elle n'avait pas envie de prolonger la conversation. Elle était en position de force, et elle avait quelques arguments à faire valoir... dans sa main droite, notamment. Mais lui non plus n'était pas totalement démuni. Après tout, elle lui avait demandé des informations, et qu'était Zak le Rouge sinon un marchand ? Il pouvait monnayer sa vie, certes, mais il avait l'impression que les renseignements qu'il pouvait détenir sur Lehaly et Gahlaad valaient bien plus, sans quoi il serait déjà mort, probablement. Aussi, il décida d'imposer ses conditions. Avec majesté, mais en veillant à ne faire aucun geste brusque, et en gardant les mains bien en évidence, il se déplaça légèrement sur le côté et lâcha :

- Je ne parlerai pas ici. Pas au milieu de toutes ces oreilles indiscrètes. Trouvons une ruelle abandonnée, et si ce que j'ai à vous dire ne vous plaît pas, au moins vous aurais-je épargné la peine de traîner mon cadavre jusque là-bas.

Cette fois, il ne rit pas, et demeura au contraire très sérieux. Il sentait qu'il ne pouvait pas la dérider, et il préférait éviter de lui donner une raison supplémentaire de l'expédier chez ses ancêtres. Sans vraiment lui laisser le temps de dire oui ou non, il se retourna, gardant les mains dans le dos pour qu'elle pût les voir en permanence, calant sa canne pour ne pas heurter de passant, et se mit à marcher. Il connaissait bien Lehaly, et il était rusé. Il savait que, plus petite, elle avait toujours du mal à le suivre lorsqu'ils allaient côte à côte. Il espérait légitimement qu'il en serait de même avec cette créature qui avait emprunté son apparence, et qu'elle peinerait à le suivre à la trace dans les rues bondées. Il faisait en sorte de marcher au milieu de la foule, allant de gauche et droite pour éviter les passants qui arrivaient en sens contraire. Il espérait casser la distance, et bénéficier d'assez d'espace pour filer. Cependant, son plan se transforma en échec complet. Il l'entendit peiner, trotter pour le coller alors qu'elle se sentait sur le point de le perdre, mais jamais elle ne lâcha. La Lehaly qu'il connaissait aurait été distancée depuis longtemps, bousculée involontairement par des hommes qui auraient ralenti sa progression. Cela signifiait bel et bien que ce n'était pas la femme qu'il connaissait. Cette créature était-elle donc douée de pouvoirs surnaturels ?

Au bout d'un moment, il trouva une ruelle objectivement déserte. Il ne pouvait pas faire comme s'il ne l'avait pas vue, cette fois, aussi prit-il la décision de s'y engouffrer, la jeune femme sur les talons. Elle semblait en forme, malgré ce que Lehaly aurait considéré comme une véritable épreuve, mais comment dire ce qu'elle pouvait bien ressentir ? Derrière le masque marmoréen qui lui servait de visage, quelles émotions pouvaient bien s'agiter ? Y en avait-il d'ailleurs ? Il aurait payé cher pour le savoir. Zak avança dans la ruelle, jusqu'à un point qui lui paraissait satisfaisant. Ils s'étaient éloignés du quartier marchand, et se retrouvaient dans une zone assez peu favorisée. A cette heure, les lieux devaient être déserts : les hommes et les femmes en quête de travail, les enfants partis chiper quelques pièces ou quémander quelques morceaux de pain. Ils ne risquaient pas d'être dérangés par les gardes, qui ne passaient pas particulièrement souvent ici. Il avait intérêt à être convaincant, car il ne recevrait d'aide de personne.

Le marchand se retourna face à elle, et le son de sa canne résonna sur le sol lorsqu'il la déposa. Il posa ses mains l'une sur l'autre sur le pommeau, et prit la parole en premier, bien décidé à ne pas lui laisser l'avantage :

- Maintenant que nous sommes seuls, je pense que nous pouvons parler plus librement. Mais avant toute chose, je vous en prie, ne me faites pas de mal. J'ai femme et enfant, et je n'aspire qu'à les rejoindre. Laissez-moi vivre.

Il avait joué la carte de l'homme faible et misérable. S'il avait eu une femme et des enfants, cela aurait pu paraître crédible. Mais en l'occurrence, son discours sonnait faux, et il vit l'impatience se lire sur les traits de la jeune femme. Un premier coup dans l'eau. Il devait faire mieux s'il voulait s'en sortir :

- Bon, écoutez... Vous voulez en savoir plus sur Lehaly et Gahlaad... Je les ai rencontré il y a de ça près d'un an... je ne sais pas si ce que je vais vous dire sera très utile pour vous...

De toute évidence, son second argument avait eu autant d'effet que le premier. Il gagnait du temps, cela se voyait, et elle le savait. Il jeta un regard emprunt de crainte à la lame qu'elle tenait toujours pointée face à lui, et il déglutit péniblement. Un léger filet de sueur se mit à couler le long de son front, ses mains s'agitaient frénétiquement, il parlait vite. Autant de signes qui trahissaient son anxiété. Avec empressement, il abattit sa dernière carte :

- De toute façon, je ne suis même pas certain que vous retiendriez quoi que ce soit ! Vous avez l'air ailleurs, à cause de cette bosse sur votre tête !

Cette fois, il avait mis tout son talent d'acteur dans cette dernière réplique. Intonation parfaite, subtile dose de panique et de crainte mêlées, le tout lancé au moment parfait. Elle avait attendu son prochain argument, et s'attendait sans doute à tout sauf à quelque chose de totalement sans queue ni tête. Alors, elle avait fait un peu moins attention à la main qu'il avait levée et au doigt qu'il avait dressé. Après tout, le lien était évident. Il lui parlait d'une bosse, il fallait bien qu'il la lui montrât. Mais ce faisant, il venait de réaliser un coup de maître. Alignement parfait entre sa tête à elle, sa main, et sa tête à lui. Est-ce qu'elle remarqua la bague qu'il portait à l'index, dont le bijou avait disparu, et qui avait laissé place à une poudre orangée ? Peut-être qu'elle la remarqua, une fraction de seconde avant qu'il ne soufflât de toutes ses forces sur ladite poudre, qui se dispersa en un nuage coloré que la jeune femme inhala bien malgré elle.

Profitant de cette diversion bienvenue, Zak bondit en arrière pour éviter un éventuel coup de couteau, et se saisit à deux mains de sa canne, qu'il utilisa pour frapper durement la jeune femme à la tête. Il n'atteignit pas la tempe comme il le voulait, mais il était certain qu'il allait lui laisser une vilaine bosse. Toutefois, si elle s'effondra sur un amas de caisses en bois dont une craqua sous son poids, déversant des bouteilles vides qui roulèrent sur le sol, elle continua à bouger, prouvant par là qu'elle n'avait pas sombré dans l'inconscience. En même temps, la poudre utilisée n'était que du curry : une épice du Sud qui pouvait surprendre quand on la respirait, et qui avait des chances de l'aveugler, mais qui ne provoquait en général qu'un étourdissement temporaire. Rien de mortel ou de particulièrement handicapant. Il avait davantage compté sur son coup droit pour l'assommer, mais visiblement la créature était une dure à cuire ! Ignorant sa dangerosité, Zak recula d'un pas, brandissant son bâton comme une épée. Un rire nerveux sortit de sa gorge, alors qu'il tentait par là de se donner du courage :

- Haha ! Arrière vile créature ! La prochaine fois, je ne retiendrai pas mon bras, et ce n'est pas d'une bosse que j'habillerai ta jolie petite caboche ! Haha !

Seulement, sa confiance en lui était un peu ébranlée par le fait que pour l'instant, le sosie de Lehaly se tenait toujours entre lui et la sortie de cette ruelle. Et il avait beau se pavaner, et la menacer, il doutait de pouvoir faire le poids contre un démon tout droit sorti de ses cauchemars. Mais il y avait un domaine où il savait pouvoir l'entraîner et espérer s'en sortir. La négociation. Avec un sourire de renard des affaires sur le visage, il lança :

- Maintenant, faisons un marché. Ce corps que tu habites peut me rapporter gros. Travaille pour moi, et en échange je te parlerai sans réserve !

Il doutait que la créature eût compris exactement quelle était la nature de ses activités - car après tout, il n'avait pas vraiment l'allure d'un proxénète -, mais il savait que sa proposition était osée. Toutefois, il entrevoyait toutes les possibilités. Sa beauté et son côté fragile pouvaient séduire une clientèle très spécifique, et surtout très riche qu'il ne pouvait pas atteindre avec les filles ordinaires. Dans sa tête, les perspectives de gains étaient terriblement alléchantes, et il devait proposer tant qu'il le pouvait. Il avait l'initiative, à lui de s'en saisir pleinement !

#Kryss
Sujet: Le destin au bout d'une ruelle [Sirion/Hasharin/Forlong]
Kryss Ganaël

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Rechercher dans: L'Antre des Ombres   Tag kryss sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Le destin au bout d'une ruelle [Sirion/Hasharin/Forlong]    Tag kryss sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 22 Juil 2011 - 18:29
    La jeune femme avait voyagé à allure modeste, mais cela n’avait rien coupé à son plaisir, bien au-delà. Elle ménageait sa bête par amour. C’était d’ailleurs uniquement en parlant de sa jument qu’elle pouvait parler d’amour avec sincérité, à côté, cela perdait tout son sens, et devenait seulement un mot aux sonorités détestables, une utopie feinte, un leurre, et bien d’autres synonymes plaisants encore. Elle avait échoué à Minas Tirith, sans vraiment le vouloir. A vrai dire elle avait laissé ses pas la guider là où son instinct la dictait d’aller. Un flair…quasi animal. Intuition, à l’état brut. Elle avait franchi la grande porte, légèrement intimidée. La citée blanche…se dressait devant elle, avec autant plus de magnificence que dans les descriptions qu’elle avait parcouru à son sujet.Elle avançait au pas, se mêlant avec aisance aux manants, au parias, dont elle avait l’allure, et pas que, tout bien réfléchi.Son regard vaquait dans les hauteurs, s’arrêtant sur les ornements des façades, sur l’organisation des quartiers, et cette élévation splendide, qui côtoyait les cieux, les défiant même avec sa blancheur candide. Blanche, comme une colombe pacifique. Connaissant l’histoire de la ville un petit peu, cela la fit sourire. Une illusion, de plus, une apparence, rien de plus. Elle ne savait pas ce qu’elle venait ici, mais quelque chose lui disait qu’elle avait affaire en ces lieux. Elle ne ressortirait pas identique à maintenant. Elle regarda les échoppes, l’air un peu ailleurs, en surveillant néanmoins vigoureusement ses maigres effets. Ses pérégrinations la menèrent dans le quartiers, dit des ombres. Elle n’était pas tellement renseignée à son sujet, et fut étonnée un moment de ne plus être aussi bousculée dans la foule dans ce coin ci. Elle haussa les épaules et s’enfonça dans les ruelles. Sa jument, craintive soudainement, prit peur, et elle fut forcée de mettre pieds à terre pour la guider par devant. Elle prit le temps de chuchoter quelques paroles, et de caresser son encolure. Une fois calmée, elles reprirent la route. Elle trouva dans un endroit un peu animé, une auberge où elle réserva une nuit, et laissa sa jument aux soins d’un jeune commis. Ce dernier compris très vite qu’elle ne tolérai pas de largesses et d’erreur pour sa jument.Elle repartir seule, à pieds, revenant sur ses pas dans la ruelle sombre et lugubre. Elle n’était visiblement plus très habitée, mais elle ne s’en fit pas tellement. Des détritus côtoyaient la moisissure des murs, les volets étaient en piteux états, à moitié dégondés, rongés par l’humidité. Elle erra un moment dans ce quartier, puis tomba sur une échoppe d’armes. Enfin, cela, elle ne le sut pas, au premier abord. Elle fut surtout intriguée par une silhouette, qui entra vivement, après avoir jetté un coup d'oeil autour de lui.  Curieuse, elle décida d’entrer avec prudence, en prenant la peine, tout de même, de resserrer sa prise autour de son poignard, à la hanche.La boutique, car il s'agissait bien de cela, était alors déserte. Où était passé l'homme ? Elle l'ignora, mais fut tout de suite conquise par l'étalage devant elle. Elle marcha le plus silencieusement qu’elle put, même si elle n’avait rien à se reprocher. Elle regarda avec envie des armes toutes petites dont elle ignorait le noms. Elles ressemblait à des étoiles, noires. Elle s’écarta pour venir se placer devant une larme courte, légèrement courbée, avec des arabesques galamment gravée sur le plat, munie d’une poignet en forme de dragon, finie par un ruban rouge sang. Elle resta plantée devant cette lame, ébahie par tant de beauté, de finesse, dans…une arme. Elle maudit un moment son ignorance, incapable de donner un nom convenable à cette œuvre. Elle allait approcher sa main pour toucher les gravures mais fut interrompue…


#Kryss
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