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Sujet: Car le Mal ne se repose jamais
Ryad Assad

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Rechercher dans: Le Palais   Tag morens sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Car le Mal ne se repose jamais    Tag morens sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 29 Déc 2015 - 11:23
Sighild et Voronwë avaient rempli leur mission, en mettant la main sur le bandit qui avait essayé de les semer dans les rues de Minas Tirith. Toutefois, ils paraissaient avoir simplement tiré le premier fil d'une pelote bien plus grosse, laquelle semblait infinie. A chaque pas qu'ils faisaient en avant, ils ne pouvaient que découvrir un univers de complots et de secrets toujours plus complexe, toujours plus mystérieux, difficilement accessible. En dépit de leurs nombreux talents, ils devaient bien admettre qu'ils étaient dans une impasse. La course folle de Sighild leur avait permis de mettre la main sur un suspect, qu'ils avaient appréhendé sans douceur, avant de le ramener manu militari au quartier général de l'armée du Gondor, là où les plus grands officiers se concertaient pour comprendre comment un individu seul et apparemment sans arme avait pu réussir à s'introduire dans la salle du trésor royal, et à ressortir sans être vu, sans être pris. C'était prodigieusement stupéfiant, et ce haut fait de voleur que l'on pouvait applaudir ne devait pas occulter le risque potentiel que toute cette histoire avait représenté pour la sécurité des monarques et des principaux dignitaires qui résidaient dans le Palais. Ils auraient pu être la cible de cet individu étrange, ce Ignus que tout le monde recherchait activement, sans trop savoir à quoi il ressemblait. La seule description que l'on donnait volontiers de lui était qu'il se promenait avec des gants rouges, mais il aurait aussi bien pu les avoir enlevés depuis longtemps.

Quand le Capitaine Morens vit revenir la mage et le héraut, encadrant un homme misérable et totalement soumis, il se leva avec un grand sourire, et courut presque vers eux en lançant :

- Alors vous l'avez ! Vous avez retrouvé Ignus !

Il déchanta bien rapidement lorsque les deux Eldar lui expliquèrent que ce n'était pas l'homme qu'ils recherchaient, seulement un de ses complices qu'ils avaient réussi à attraper. Le Capitaine hocha la tête, et s'empara personnellement du malandrin, qu'il fit conduire en cellule pour interrogatoire. Les hommes du Gondor n'étaient pas particulièrement portés sur la torture, mais les circonstances étaient exceptionnelles, et ils se devaient de faire parler ce criminel au cas où il projetait d'autres actes… peut-être des actes bien plus terribles. Sighild et Voronwë lui emboîtèrent le pas, invités à assister aux révélations qu'il ferait bien à un moment donné.

On installa le désormais prisonnier sur une chaise, encadré par deux soldats en armure, tandis que le Capitaine lui faisait face, le dominant de toute sa taille. Les Elfes avaient été priés de rester au dehors, et ils pouvaient observer toute la scène à travers des barreaux qui les empêchaient d'intervenir physiquement. Le malheureux qu'ils avaient capturé ne paraissait pas être particulièrement résistant, et quand l'officier lui posa la première question, il répondit sans hésiter, jetant des regards suppliants autour de lui, comme s'il ne comprenait pas ce qu'il faisait ici :

- Ecoutez, gémit-il, je ne suis pas coupable, je vous l'assure ! J'ai été payé par un homme, qui m'a demandé de le guider à travers la Cité Blanche, je n'ai commis aucun crime !

- Si tu es aussi innocent que tu le dis, je te conseille de répondre à toutes mes questions, sans te faire prier. Si tu résistes, si tu me donnes la moindre raison de penser que tu me caches quelque chose, je te jure que tu seras pendu haut et court, après avoir été torturé comme il se doit par nos meilleurs experts en la matière. Tu es accusé de haute trahison, et pour les gens comme toi, il n'y a pas d'autre issue que la peine capitale. Tu te souviens de Warin, j'imagine. Alors ne fais pas le malin, et parlons. Cet homme qui t'a payé, il s'appelait Ignus, c'est bien ça ?

Le prisonnier hocha la tête positivement, terrifié. Morens reprit :

- Que voulait-il au trésor royal ? Qu'est-ce qu'il a emporté ?

- J-Je l'ignore. Il n'a jamais parlé de ça… Il-Il voulait seulement que je lui indique l'adresse d'un bon faussaire. Vous savez, dans les bas quartiers, il n'y en a pas cent…

C'était vrai. La ville de Minas Tirith, depuis l'arrivée de Cartogan, n'était plus le repaire de banditisme qu'elle avait pu être par le passé. Les rares activités illégales qui subsistaient étaient non violentes, et difficiles à débusquer par les autorités, qui travaillaient pourtant d'arrache-pied. Seuls les quelques meilleurs dans leurs domaines respectifs parvenaient à survivre, et il ne devait rester, d'après les estimations des militaires, que trois ou quatre faussaires de qualité dans la Cité Blanche. Si Ignus avait contacté l'un d'entre eux, ce pouvait être une piste très intéressante, et le Capitaine demanda sans attendre l'identité dudit faussaire :

- Kaj Olson… c'est comme ça qu'on l'appelle…

- Olson, Olson… ça me dit quelque chose… Et où est-ce qu'on peut le trouver, ce faussaire ?

Le prisonnier baissa la tête :

- J'en sais rien. Depuis que ce type est passé, plus de nouvelles, plus de contact. C'est la première fois que quelque chose comme ça arrive, et j'ai entendu des gens murmurer entre eux. Je ne sais rien de plus désolé…

Morens leva la tête. Il semblait croire le pauvre bougre, qui n'avait pas l'air d'un mauvais gars, mais qui avait de toute évidence été embarqué dans une histoire qui le dépassait de très loin. Il était presque une victime lui-même de cet Ignus et lorsqu'il raconta sa version des faits, elle stupéfia le Capitaine et les deux Elfes. Il leur expliqua en effet qu'il avait été engagé très longtemps à l'avance, bien avant l'annonce officielle du mariage royal, et qu'on lui avait régulièrement versé de confortables sommes d'argent pour accueillir des individus, leur faciliter l'entrée dans la Cité Blanche, et mettre du matériel à leur disposition : des armes, du matériel, etc. Il n'avait rencontré personne, et les rares fois où il avait pu s'approcher suffisamment d'un des cavaliers solitaires qui rejoignait les planques qu'il mettait en place pour leurs soins, il ne voyait jamais leur visage, toujours caché derrière un masque ou une capuche à larges bords.

Le plan qui consistait à s'introduire dans le Palais avait été établi de longue date, et relevait de toute évidence d'un plan beaucoup plus complexe. Comment avaient-ils pu savoir que le mariage aurait lieu entre Aldarion et Dinaelin ? Comment avaient-ils pu savoir que le mariage se déroulerait à Minas Tirith ? Pourquoi déployer tant d'efforts pour s'introduire dans la salle du trésor, et finalement ne rien emporter de grande valeur ? Les bijoux, les armes précieuses, les pierres et les gemmes étaient toujours en place, et si les officiers s'évertuaient à les compter pour s'en assurer, il apparaissait que ce n'était pas la cible du voleur. Quelle était-elle ? Ils avaient de toute évidence affaire à un professionnel, ou tout du moins à un homme qui disposait de moyens et d'informations qui n'étaient pas accessibles à n'importe qui. Le soin apporté à cette opération, la façon dont il s'était introduit dans le Palais – en manipulant habilement Sighild et Voronwë, en leur tendant un piège incroyablement retors –, tout cela dénotait une méticulosité rare, et une détermination profonde. Ce n'était pas seulement l'œuvre d'un voleur de bas étage qui souhaitait s'enrichir. Il y avait une logique élaborée derrière tout cela, mais elle échappait au Capitaine, tout comme elle échappait aux deux Elfes. Ils avaient affaire à davantage qu'un larcin : ils étaient forcément devant une étape minutieusement préparée d'un plan extrêmement complexe. Sinon comment expliquer la façon dont cet homme mystérieux, sorti de nulle part, avait pu entrer et sortir du Palais sans être arrêté ?

Le Capitaine sentait la piste se refermer devant lui, et il en éprouva une certaine déception. Le temps avait passé, et Ignus était sans doute loin désormais. Dans une situation normale, ils auraient donné l'alerte, et fait fermer toutes les portes de la cité. Cependant, avec le mariage, prendre une telle décision était impossible, et ils devaient sauvegarder les apparences à tout prix, ne pas inquiéter la population, et ne pas donner une impression de faiblesse devant les nombreuses délégations étrangères, venues aussi bien profiter des festivités que juger la capacité du Gondor à les organiser. Malheureusement, ils devaient laisser filer ce malandrin… ce qui ne signifiait pas qu'ils devaient arrêter de collecter des informations à son sujet. Après avoir jeté un regard à Sighild et Voronwë, qui écoutaient toujours d'une oreille attentive et devaient sans aucun doute être très occupés à réfléchir aux implications de ces maigres révélations, l'officier continua son interrogatoire, sans grand espoir de découvrir des informations intéressantes :

- Parlez-moi de ce type, Ignus. Comment vous a-t-il semblé ?

- En colère, monsieur. Toujours en colère. Si je ne lui apportais pas exactement ce qu'il demandait, j'avais l'impression qu'il allait me frapper, ou pire. Il s'énervait toujours quand quelque chose n'allait pas… Je me suis dit que c'était bizarre pour un voleur…

En effet, ça l'était. La plupart du temps, les voleurs émérites étaient des gens calmes, capables de garder leur sang-froid dans les pires situations. C'était souvent cela qui leur permettait de s'en sortir, et Morens – qui avait attrapé et interrogé un certain nombre de voleurs, de cambrioleurs et autres experts du forçage de serrure – n'avait jamais rencontré l'un d'entre eux qui fût sujet à des crises de rage. C'était un élément intéressant, mais quelque part inquiétant. La personnalité instable de leur homme lui paraissait curieuse, et elle allait à l'encontre de la description que Sighild et Voronwë avaient pu faire de leur homme : quelqu'un de calme et de courtois. Un voleur lunatique ? C'était nouveau.

- Et que disait-il, ce voleur ? Est-ce que, dans ses moments de rage, il criait quelque chose en particulier ? Est-ce qu'il a révélé des informations, des noms ?

- N-Non, je ne crois pas… Il disait simplement : « bande d'ingrats », parfois, quand il s'énervait. Oui… Il avait l'air de s'emporter après quelqu'un, et il criait « ils vont m'entendre », ou ce genre de choses… Mais il y a un jour ou deux, il a changé… Il a commencé à me faire vraiment peur, je vous cache pas.

- Que disait-il ?

Le prisonnier frémit :

- Il répétait souvent : « je vais la tuer ». Et sur la fin, il se parlait à lui-même et il disait « c'est pour bientôt »… Mais j'ignore de quoi il voulait parler. Sans doute de son vol.

C'était sans doute le cas. Peut-être pas. Cela ne les avançait pas beaucoup, hélas. Alors que Morens allait poser une autre question, le prisonnier parut se rappeler de quelque chose. Il fronça les sourcils, et se perdit un instant dans une intense et profonde réflexion, comme s'il essayait de déterrer un souvenir enfoui, presque totalement oublié :

- A-Attendez, il y a bien un nom… Il disait « J'espère que son plan va marcher », des choses comme ça… Et… Attendez… Il s'appelait… Oh, zut, ça commençait par un D. Do... Da… Damasio ? Non, lui c'est le type originaire de Contrevent… Euh… Attendez, attendez…

Il faisait de toute évidence un très gros effort pour s'en souvenir, mais le mot paraissait lui échapper :

- De… oui, je crois que ça commençait comme ça… De… De- quelque chose. Mince, ça ne me revient pas, je suis vraiment désolé !

Morens se tourna vers Sighild et Voronwë, qui n'avaient de toute évidence pas plus de pistes que lui. Ce qui apparaissait certain, c'était qu'il y avait un nouveau danseur sur la piste, et que que ce mystérieux monsieur « D » avait commencé à abattre ses cartes pour une raison. Maintenant qu'il avait commencé à dévoiler son jeu, il continuerait jusqu'à avoir atteint ses objectifs. Lesquels ? Pourquoi ? Quelle menace représentait-il ? A l'heure actuelle, personne ne pouvait répondre à ces questions. Mais bientôt, ils en entendraient parler. C'était certain…

#Morens
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HRP : Voilà qui clôt ce RP ! Smile. Vous êtes libres de reprendre où vous voulez la trame actuelle !
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