1 résultat trouvé pour Oemir

AuteurMessage
Sujet: Au croisement on a toujours le choix [PV Eliah]
Eliah Tandoril

Réponses: 31
Vues: 1953

Rechercher dans: Aldburg   Tag oemir sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Au croisement on a toujours le choix [PV Eliah]    Tag oemir sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 3 Fév 2014 - 16:50

Le temps était aussi froid que sur le plus haut col de Caradhras. Ici, en Rohan, où les terres avaient toujours été fructueuses et prospères, où l'hiver avait été toujours été doux et clément, ici où l'herbe ne disparaissait presque jamais. Et pourtant, cet hiver là n'avait rien de naturel, comme poussé par une force maléfique à s'insinuer sur les moindre parcelles de terres, elle prenait aussi bien les hommes, les animaux et toute chose vivante. Et c'était par ce temps infâme que l'ennemi avait décidé de se battre, par ce temps terrible qu'ils avaient décidé de venir détruire tout ce qu'ils pouvaient, poussé par une force malveillante. Le combat avait été rude, Aldburg pratiquement détruit mais pourtant, ils avaient réussi à mettre l'ennemi en déroute. Oemir était l'un des nombreux hommes qui avaient accompagné le Maréchal Mortensen dans la bataille et l'un de ceux qui avaient échappé à la mort. Non pas sans blessures bien entendu, non pas sans perte et sans séquelles car nombre de ses compagnons d'armes étaient tombés. Et ils avaient pu capturer certains hommes dont ce géant de muscles du Rhûn qui n'était qu'une bête sanguinaire, une brute sans pitié, un monstre tout simplement. Ils lui avaient tiré quelques informations puis le Maréchal l'avait prit. Ce qu'il avait fait de lui, Oemir ne le savait. Il espérait bien qu'il soit jeté dans une cellule puante pour le restant de ses jours ou mieux encore, qu'il le tue sans plus de cérémonie.

Mais Oemir n'avait pas assisté réellement à tout ce qui s'était passé par la suite, car il avait été envoyé en mission par son capitaine aussitôt la bataille terminée, ou presque. Il était bon cavalier et son cheval Légaroth, était noble, d'une des meilleures races du Rohan et son pas était léger et rapide. Il devait aller quérir quelques informations aux frontières et revenir un peu plus tard à Aldburg. Il lui avait été permis également de prendre deux jours de repos pour soigner ses blessures. Et c'est ce qu'il fit sans tarder car même si pour lui il ne s'agissait que d'égratignures, il n'en était pas moins dangereux de laisser une blessure sans soins. C'est donc avec le coeur léger qu'il s'en était allé, retournant ainsi dans son petit bourg non loin d'Edoras après plusieurs jours de chevauchés. Oemir était un grand gaillard qui devait avoir trente cinq ans. Il était de forte carrure avec des épaules si larges qu'elles paraissaient trop grandes pour lui. Il avait les cheveux blonds caractéristiques des rohirrim et des yeux bleus si clairs qu'ils reflétaient souvent comme un miroir les choses alentours. Il était d'un bon tempérament, gentil, fidèle et loyal et il aimait plus que tout sa famille. Mais il n'en était pas moins un redoutable guerrier. Il n'avait pas de femme et pas d'enfant au grand damne de sa mère qui ne cessait de lui rappeler qu'il était en âge de fonder une famille. Mais il répondait toujours en souriant qu'il avait déjà une famille et que pour le moment cela lui suffisait !

Oemir était à présent las et épuisé et il était heureux à la pensée de retrouver son chez soi, mais aussi de voir le joli minois de sa petite perle, de sa raison de vivre. Sa petite soeur qui n'était plus si petite que ça à vrai dire. Elle aussi serait bientôt en âge de se marier mais il répugnait à penser à cette idée. Il avait supplié son père de ne pas lui donner à un idiot sans cervelle et sans manière. Elle était bien trop belle et trop bien éduquée pour un fils de paysan. Oemir pensait pouvoir facilement la marier à un noble d'une ville voisine ou à un chevalier gradé, mais ses parents n'en démordaient pas. Elle ne partirait pas d'ici. Il s'était disputé de nombreuses fois avec eux et avait finalement préféré quitter la maison plutôt que d'assister à des choses pareilles. Mais il connaissait le caractère de la petite brune et si elle était d'apparence fragile, elle n'en avait pas moins un caractère bien trempé et savait ce qu'elle voulait. Le chevalier arriva chez lui un soir au couché du soleil. L'endroit paraissait étrangement désolé et il ne vit personne au loin au dehors comme il s'y attendait. Pourtant si Lothir son cadet n'était plus à la maisonnée, il étaient six personnes encore à y vivre. Le rohirrim mit pied a terre et déchargea son cheval qui alla docilement rejoindre le vieux Honnest à l'écurie, ou ce qui ressemblait le plus à une écurie, une vieille étable à vrai dire avec de la paille et assez grand pour contenir trois chevaux. Il poussa la porte de la maison, défaisant dans le même temps son armure, car il avait besoin d'un bon bain chaud. Mais aucun cri de joie hystérique ne l’accueillit dans la maison où régnait un silence de mort.

Sur son coeur tomba alors une ombre et une douleur indescriptible. Il ne savait pas ce qui se passait ici, mais il ne se passait rien de bon. Où était Eliah ? Pourquoi n'avait-elle pas déjà accourut à lui pour se jeter à son cou... l'idée que son père lui avait déjà trouvé un époux l'accabla et il dut serrer les dents pour ne pas hurler. Bientôt sa mère arriva dans le salon telle une ombre, comme si elle n'avait rien entendu. Elle pensait certainement qu'il s'agissait de son mari qui rentrait du travail, car en voyant son fils, son regard s'éclaira et c'est elle qui vint se jeter dans ses bras. Des larmes chaudes lui coulaient sur le visage, éprouvant un peu plus le pauvre Oemir qui sentait que quelque chose s'était passé, mais qui n'était au courant de rien. La repoussant un peu plus brutalement qu'il ne l'aurait voulu, il laissa tomber casque et armure par terre avant de la prendre par les épaules.

“Où est Eliah ? Où sont les autres et que s'est-il passé ? Raconte moi tout ! En détail...”

Talaïr venait de terminer son récit et le visage d'Oemir était sombre et fermé quand les autres hommes de la famille firent leur irruption au salon. L'aîné de la famille était perdu dans ses pensées. Si son frère Lothir avait trouvé le départ d'Eliah sans danger et qu'il pensait la ramener aussi facilement, Oemir lui, savait qu'il se passait des choses en Rohan qui pourraient rendre cette tâche plus ardu qu'il ne le pensait. Oemir et son frère Lothir avait toujours été en compétition, ils ne se détestaient pas certes, mais il n'y avait pas entre eux, un amour fraternel comme ils en avaient pour les autres. Qui plus est, ils s'étaient  toujours battu pour avoir la préférence de la princesse.
Tous dans la maisonnée semblaient abattus et tristes, épuisés. Ils savaient qu'Eliah était partie de son propre chef, ils savaient que Lothir l'avait aperçu car il était venu les prévenir aussitôt qu'il avait rencontré la jeune femme, mais ils avaient aussi apprit qu'elle avait un don pour se mettre dans les ennuis. Oemir se mit à maudire intérieurement son jeune frère qui n'avait pas été capable de récupérer une jeune femme, qui l'avait laissé partir. Mais il savait au fonds de lui ne pas avoir eu tout les détails, car son frère ne les auraient pas raconté à ses parents, pas à sa mère, pour ne pas l'effrayer. Il sonda le regard de son père, mais celui-ci ne semblait pas en savoir d'avantage. Il décida donc de rester seulement une nuit et de partir dès le lendemain pour chercher des informations.
Il avait hésité à aller trouver Lothir, mais c'était trop dangereux. Personne ne savait ce qui se passait réellement à Edoras en ce moment et il était important pour lui de ne pas trop s'en approcher pour le moment. Mais si Eliah s'était rendu la bas ...

Oemir se reposa donc une nuit et reprit la route aussitôt le matin levé. Il chevaucha comme prévu jusqu'aux frontières pour quérir les informations nécessaires et il reprit la route d'Aldburg. Il avait un peu d'avance mais il en profita pour passer par les plaines et les villages près d'Edoras afin de chercher des informations. Il trouva bientôt un groupe de voyageurs qui lui apprirent qu'une ferme non loin de là avait été entièrement brûlée par des hommes et qu'il n'en restait plus que quelques vestiges. Il prit le temps d'aller jeter un oeil, mais il ne trouva la rien qui puisse le mettre sur une piste. Tout avait entièrement brûlé et la neige avait recouvert les cendres noires, faisant une boue grise ci et là, où le soleil avait tapé un peu trop fort. Un peu plus loin, un petit  tertre avait été élevé et des fleurs fanées trônaient là, en souvenir d'un être aimé et perdu. L'homme se détourna et reparti au galop un sentiment de peine intense dans le coeur. Il avait besoin que ce froid cesse et que de bonnes choses arrivent. Les combats rongeaient votre coeur et faisait devenir sombre. Il n'était plus très loin d'Aldburg quand il rencontra un homme, encapuchonné qui clopinait dans la neige et qui semblait vouloir échapper à un quelconque ennemi. Il sauta de cheval et l'attrapa par la manche alors qu'il tentait s’éclipser envahit par la peur à la vue du chevalier.

Cet homme ne lui inspirait pas confiance et il l'aurait traité de voleur bien volontiers s'il avait été en service et qu'il cherchait à appliquer la loi du royaume mais ce n'était pas le cas pour le moment et il avait juste besoin d'informations. L'homme venait d'Aldburg, il ne voulut pas dire ce qu'il fuyait, mais il avait eu récemment le nez cassé à ce que pouvait en juger Oemir. Il demanda alors des nouvelles de la ville et du Maréchal si possible mais ce que lui raconta l'homme bon gré mal gré n'était rien face à ce qu'il lui apprit ensuite de manière totalement hasardeuse. Il avait la langue bien plus pendu qu'il n'y paraissait et avait besoin de cracher son venin. Il parla d'un homme, grand, fort et étranger qui l'avait injustement attaqué (Oemir doutait sérieusement sur le côté injuste de la chose) et il avait faillit le tuer. Seule la bonté d'une belle dame aux longs cheveux bruns avec un visage d'ange et des yeux de miel l'avait sauvé. Mais alors que l'homme fier de lui s'apprêtait à partir, il fut saisit par le col et soulevé du sol. Ses pieds battaient l'air pitoyablement alors qu'Oemir posait un regard sombre et menaçant sur lui.

“Cette femme, parle moi d'elle ... Décris-la moi.”

“Mais je l'ai déjà fait mon seigneur elle était très belle, fort désirable et ...”

Il dut s'interrompre car il venait de recevoir un coup dans les côtes et fut projeté à terre avec violence.

“Décris-la moi mieux que ça et surveille ton langage ou tu ne pourras plus jamais te servir de ta langue !”

Gémissant de douleur il supplia le chevalier de cesser et lui promis de tout lui dire sur la belle dame d'Aldburg s'il le laissait partir sans encombre. Oemir haucha la tête et il apprit avec une joie et une horreur non dissimulée tout ce que l'homme lui racontait. Si cette femme n'était pas Eliah, il était prêt à se jeter dans l'Entalluve pour ne plus jamais en sortir et cet homme ... Cette description lui avait donné des frissons dans le dos, elle lui avait donné des douleurs à l'estomac et son corps tout entier tremblait de rage et de crainte. Mais ce ne pouvait ... le Maréchal s'était emparé de lui ... Comment pouvait-il se trouver avec sa petite soeur ?
Il osa poser la question à l'homme qui vit la une occasion de se venger. L'air désespéré, il se jeta aux pieds d'Oemir et se mit à sangloter.

“Sorcellerie mon seigneur ! Sorcellerie ! Cet homme la tient sous son joug, il l'a prise avec lui et Dieu seul sait ce qu'il va faire de cette pauvre petite créature si fragile...”

S'en était trop pour Oemir. Il remonta sur son cheval Légaroth et partit au galop aussi vite qu'il le put, le coeur en peine. Il n'avait plus qu'une obsession, la jeune femme aux yeux ambrés. Quand il rencontra Eliah et Rokh se baladant dans la nuit, il trainait dans les rues d'Aldburg depuis un moment déjà. Il avait cherché rue par rue et quand il entendit le doux son fluet de sa voix, il crut qu'il allait défaillir. Il n'avait plus de doute, c'était bien elle et l'homme qui l'accompagnait était bien le monstre qui avait massacré ses camarades. C'est ainsi que se fourvoyant, il avait pensé Eliah ensorcelée par Rokh et qu'il l'avait combattu essayant de sauver sa soeur. Mais s'il l'avait pu, il aurait planté volontiers son épée dans la gorge de cet homme.
Étrangement, il avait paru à Oemir que l'étranger voulait protéger sa soeur, il en joua donc à son avantage.

Eliah avait aussi mal à la tête que si elle allait exploser dans la minute. Son bras lui faisait mal et elle avait toujours beaucoup de mal à respirer. Elle était prise dans un tourbillon de sentiments, de ressentiments qui lui brouillaient la vue et les sens. Rokh avait continué à se battre jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'Eliah était prise au piège. Varvad s'était arrêté juste à temps, juste à temps pour ne pas lui trancher la gorge d'un trait et son coeur s'était mis à battre encore plus fort. La situation était dans l'impasse, car Oemir n'en démordrait pas et Rokh ... que dire de Rokh ...
sa fierté ne lui permettait pas d'écouter les revendications d'Oemir, il le tuerait pour sauver Eliah, ou il mourrait. Du moins c'est ce qu'elle pensait ...
La jeune femme était à bout de souffle et l'immobilité et le froid lui donnait envie de dormir. Bientôt malgré elle, malgré la situation horrible, ses paupières devinrent lourdes et elle lutta contre le sommeil. Les deux hommes s'étudiaient, se détaillaient et cherchaient la faille. Eliah aurait voulut pouvoir crier, juste rétablir l'équilibre, il lui suffisait d'un mot, d'une parole pour que tout cela s'arrête. Elle était irritée de ne pouvoir faire quoi que ce soit, d'être à la merci d'un homme qu'elle idolâtrait tant et de ne savoir pourquoi !

C'est alors perdue dans ses pensées, qu'elle entendit des cliquetis et des voix d'hommes. Plusieurs hommes s'étaient approchés bien qu'elle ne put distinguer combien à l'instant et les choses se précipitèrent et la situation changea du tout au tout. Oemir parla d'un ton autoritaire et elle comprit que les hommes armés étaient des gardes. Comment il les connaissait, elle n'en savait rien, toujours était-il qu'ils obéirent à son frère et qu'il s'approchèrent de Rokh pour pour l'intercepter, non sans violences. Eliah poussa un cri de rage et de désespoir étouffé par la barrière de chair et elle ne vit plus rien, n'entendant que les insultes déplacés que pouvaient jeter les gardes avec toute la rage qu'ils avaient gardé en eux. Qui était Oemir pour leur donner ainsi des ordres ? Pourquoi ne les avaient-ils pas arrêté tout les deux ?
Le sort de Rokh lui faisait mal au coeur et elle espérait qu'il tiendrait le coup. Pas qu'elle doute de sa force, mais il était encore blessé quoi qu'il en dise. Oemir l'avait trainé un peu plus loin ne desserrant pas son étreinte puis avant de la lâcher il lui murmura à l'oreille : “Ne crie pas !” avant de laisser  échapper toute la pression qu'il avait mis sur Eliah.

Ses muscles se détendirent et il respira enfin normalement. Eliah ne cria pas, mais elle était aussi blanche qu'un linge. Son regard était embué de larmes et il eut mal au coeur de la voir ainsi. La jeune femme qui était épuisée tomba à genoux et se mit à sangloter la tête dans ses mains. Oemir se baissa et voulut la prendre dans ses bras et la rassurer mais elle le repoussa avec rage et avec plus de puissance qu'il ne l'aurait cru. Quand ses beaux yeux ambrés le fixèrent, il tressaillit. Il pouvait y lire une telle rage, un tel désespoir. Sans crier gare, elle se leva et se jeta sur Oemir, frappant avec  ses poings chaque partie du corps qui était à sa portée. Il portait son armure et elle souffrit plus que lui, mais cela lui fit du bien de se défouler ainsi. Oemir paraissait choqué et ne se défendit même pas, encaissant les coups. Puis il lui prit doucement les poignets pour qu'elle cesse de se faire du mal à elle même.

“Eliah ...”

“Je te DÉTESTE ! Pourquoi as-tu fais ça ? Je ne comprends rien à tout ça ! Tu m'as blessé ! Tu m'as ... tu m'as kidnappé, tu as failli m'étouffer et à cause de toi Rokh est peut-être mort à l'heure qu'il est.”

La jeune femme poussa un immense cri de rage et se releva d'un bond telle une furie. Elle dominait Oemir de toute sa hauteur, car il était resté assis par terre ne comprenant pas. Le sortilège devait être toujours actif sur sa soeur, sinon elle ne réagirait pas de la sorte ...

“Réponds au moins quand je te parle Oemir Tandoril ! Qu'est ce qui t'es passé par la tête ? Il n'avait rien fait et moi non plus ! C'est parce que je suis partie de la maison ? Je ne rentrerai pas avec toi ! Je te déteste ! Je te déteste ! Comment tu as pu faire ça !”

Eliah ne se calmait pas et elle voyait bien qu'Oemir n'en menait pas large. Visiblement, lui non plus ne comprenait rien et semblait désorienté. Mais c'est tout de même lui qui prit les devant afin de mettre les choses au clair. Elle était trop en colère pour lui expliquer quoi que ce soit avant qu'il ne ce soit excuser. Et elle perdait du temps alors que Rokh était en danger.

“Eliah tu étais en danger, je voulais te sauver. Je t'assure que je ne t'ai jamais voulu aucun mal... tu sais à quel point je t'aime.”

“Est ce que j'avais l'air en danger ? On se baladait simplement ! Rokh est ... c'est... mon ami ! Et il ne m'a jamais fait de mal !” s'époumona-t-elle.

Oemir fit des yeux ronds et finit par laisser tomber :

“Il ne t'a pas jeté de sort alors ?”

“De ... quoi !? Un sort ? Mais ou as-tu ...”

Et Oemir lui raconta tout se qui s'était passé, tout ce qu'il avait apprit et il comprit combien il s'était fourvoyé et combien il s'était fait avoir par ce sale mendiant. Une fois Eliah calmée elle put elle aussi raconter des bribes de sa propre histoire, mais elle était trop longue pour être racontée en totalité ce soir. A son tour, Oemir fut rassuré mais il avait la parfaite conviction que sa soeur ne lui pardonnerait pas de si tôt. Elle ne le regardait même pas ... quand les explications furent faites, bien qu'il y avait encore bon nombres de choses à raconter et à mettre au clair, Eliah bondit en avant et attrapa la bride de Légaroth et caressa son museau, enfonçant sa tête dans sa crinière.

“Allons retrouver Rokh à présent. Si tu veux te faire pardonner, tu as intérêt à m'aider à le trouver, sain et sauf !”

La jolie brune tremblait de la tête aux pieds mais elle n'aurait su dire si cela était à cause du froid, des émotions, ou de la peur. Quoi qu'il en soit, elle monta sur le cheval suivit d'Oemir qui lui promit  de tout faire pour réparer ses erreurs. Ils retournèrent là où les gardes avaient intercepté l'oriental, mais évidemment ils étaient partis. La jeune femme était en proie à une grande détresse. C'était étrange, mais elle se sentait responsable de lui et de sa sécurité. Étrange paradoxe effectivement ...

“S'il lui arrive quelque chose, Farma me fera tuer. Ou le Maréchal ... ou les deux ! Oh Oemir pourquoi es-tu venu tout gâcher ...”

Oemir ne répondit pas, car il était courroucé et blessé dans son amour propre. Il n'avait déjà que trop entendu parlé de ce Rokh, cet être ignoble que sa soeur avait prit étrangement en adoration. Il avait très certainement du lui raconter des choses, des mensonges pour qu'elle ait toute sa tête et qu'elle puisse tenir à lui. Alors que lui, son propre frère, elle l'avait détesté par sa faute.
Non Oemir n'aimait pas Rokh, il ne l'aimait pas parce qu'il avait tué bien trop de ses amis, il ne l'aimait pas car c'était un étranger, mais à présent il le haïssait car il avait réussi à toucher à la chose la plus précieuse dans la vie d'Oemir, le coeur d'Eliah. Et cela le rendait complètement fou. Mais il ne dit rien, car il avait fauté et que sa petite soeur avait raison. Il n'aurait pas du réagir ainsi, cela ressemblait plus à Lothir. D'ailleurs Eliah avait faillit lui faire la remarque, pour le blesser sans aucun doute mais elle s'était retenu a à temps, se rappelant à qui elle avait à faire, se rappelant peut-être, le peu d'amour qu'elle avait encore pour son frère en cet instant.

Puis contre toute attente, la jeune femme se laissa tomber sur le torse de son frère, ferma les yeux et elle s'endormit aussitôt, blottie dans ses bras. Le vent frais sur ses joues avait fini par avoir raison d'elle et elle se sentait bien trop fatiguée. La demoiselle avait toutes les raisons du monde de le détester en cet instant et elle lui en voulait énormément, bien sûr. Mais ce visage familier et aimé, ce visage ci en particulier lui donnait tout d'un coup un sentiment d'extrême sécurité et de calme. Et elle était si fatiguée... Après tout il avait attaqué sur un malentendu et si elle n'était pas aussi clémente, rien de cela ne serait arrivé. Rokh avait raison au fonds, il y avait des moments ou utiliser son épée avait du bon. Elle allait devoir à réfléchir à cela très longuement et à tête reposée.
Elle pensait fermer les yeux quelques secondes. Oui juste le temps du trajet. Mais elle sombra dans un profond sommeil.

Oemir se sentit revivre de nouveau. L'espace d'un instant, il eut dans l'idée de l'amener loin de cette ville, loin de lui, mais elle lui faisait confiance. La trahir maintenant c'était la perdre à jamais et il n'était pas assez fort pour cela, même si la garder près de lui ici signifiait la mettre en danger.
Au lieu de cela, Oemir se dirigea vers le seul endroit où les gardes avaient pu amener Rokh s'ils n'avaient pas décidé de l'achever. Les geôles d'Aldburg, près de la maison du Maréchal.
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
Sauter vers: