7 résultats trouvés pour Polias

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Sujet: [Tales] - L'Echo des plaines
Nathanael

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Rechercher dans: Edoras   Tag polias sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Tales] - L'Echo des plaines    Tag polias sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 27 Avr 2018 - 21:43

Un vent doux et frais s’était levé au petit matin et l’avait réveillé. L’été s’étirait sans fin sur les plaines, mais il arrivait quelques fois que la nuit soit plus miséricordieuse. Polias dormait mal depuis quelques jours. Auprès des nains, tout semblait bien se passer. Eorl lui avait fait envoyer des hommes et des messages pour lui assurer de la bonne entente entre les bergers Rohirrims et les occupants de la Moria. Le jeune garçon avait laissé entendre que le tribut à payer pour de l’herbe était un peu cher, mais Polias ne s’en était pas offensé. Beaucoup de gens du petit peuple trouvaient que les nains en demandaient trop. Mais à vrai dire, Polias espérait acheter un peu plus que de verts pâturages contre de la viande d’agneau. L’espoir. C’était à peu près tout ce qui lui restait depuis qu’il avait appris les dernières nouvelles. Elles n’étaient pas bonnes.

Le vieux conseiller se massa les tempes tandis qu’un garçon venait ouvrir les volets de sa chambre.

— Mon seigneur souhaite prendre son infusion tout de suite ?
— Oui, je te prie Théo. Rajoute un peu plus de thym que d’habitude, j’ai besoin d’avoir l’esprit clair.


Il n’avait pas encore abordé le sujet avec le Vice-Roi. Gallen Mortensen n’en parlait plus, il semblait obsédé par la Missive des Edurits et ce qu’elle contenait. Et l’obsession ne donnait jamais rien de bon chez ceux qui détenaient le pouvoir. L’ancien Maréchal de la Marche Est était, contre toute attente, plein de retenu à propos de sujets épineux, mais il manquait encore souvent de discernement. En politique il s’attachait trop à défendre le Rohan et les Rohirrims, en omettant toujours qu’ils n’étaient pas les seuls à occuper les terres de l’ouest. Il était bouffi de valeurs et de courage, mais ce n’était guère suffisant pour en faire un bon gouvernant. Leur jeune roi quant à lui portait déjà tous les défauts de la jeunesse. Aussitôt installé en Isengard, il avait formé deux nouveaux corps de garde après avoir supprimé définitivement la Milice d’Eomer. Ses proches approuvaient sans doute, mais il en irait autrement de son peuple. Polias demeurait sur la réserve à ce sujet. D’autres préoccupations lui embrumaient davantage l’esprit.

— Voici mon seigneur, votre tisane matinale.

Le garçon sortit après avoir porté des vêtements propres à Polias. Le vieux conseiller sentit les ans lui tirailler les vertèbres quand il se leva pour s’habiller. Enfilant sa robe par-dessus sa tête, il pensait déjà aux décisions qu’il devrait prendre dans la journée. La plus importante, semblait-il, jouerait un peu plus que l’avenir du Rohan. Il ne trouvait pourtant personne avec qui discuter, tous s’obstinaient à camper sur leur position et lui répondait : « Ils sont partis, cela fait longtemps, elles sont à nous maintenant. Pourquoi les leur rendrions-nous ? » Aucun des seigneurs présents à Edoras ne changeait de point de vue à ce sujet. Aucun d’entre eux ne souhaitait voir la situation sous un autre angle. Ils étaient tous par trop Rohirrims quelquefois… Et c’était précisément cette obstination qui avait causé la guerre civile, qui avait aveuglé ceux qui pourchassaient l’Ordre de la Couronne de Fer et qui tourmentait encore Gallen Mortensen.

« Lettre adressée à Hadhod Croix-de-Fer, Seigneur de la Moria… »

Polias laissa l’encre sécher tandis qu’il réfléchissait. Il était étrange de se dire que la personne qui le comprendrait le mieux serait peut-être un nain. Il était le représentant de son peuple le plus proche géographiquement du Rohan et c’était d’abord pour cette raison qu’il souhaitait le contacter en premier. Si jamais le nain était toujours vivant. Le jeune Orwen Hogorwenson l’avait accompagné pour reconquérir des territoires ancestraux. Ils sont allés si loin, pensa Polias. S’ils avaient su. Qu’étaient-ils aller chercher véritablement ? Un héritage, une légitimité, une vengeance, de l’or ? Peut-être tout cela à la fois. Les nains étaient si compliqués. En attendant, ce serait Olfr, ou peut être Bahin, Polias ne savait pas très bien, qui lirait la lettre le premier. Qui choisirait ensuite ? Qui prendrait la décision et entamerait les négociations ? Il n’en savait rien. Mais ils devaient être mis au courant. C’est ce que les autres avaient demandé.

Le premier que l’on avait retrouvé était un dénommé Garlm, Rohirrim de son état. Puis deux Arnoriens. Et celui que l’on connaissait parfois sous le nom de l’Extracteur. Ce dernier avait fait des demandes régulières à Edoras pour obtenir le droit de franchir les murs de la cité pour effectuer ses recherches. Infructueuses. Jusqu’à ce jour. Polias revoyait le visage blanchâtre et bouffi de Thorek, les contusions et les plaies des hommes du nord. Garlm n’était plus capable de marcher seul et ils s’étaient présentés sous bonne escorte dans la salle du trône. Gallen Mortensen avait d’abord cru à une vaste fumisterie. Polias lui-même l’avait espéré de toutes ses forces. Mais il avait fallu se rendre à l’évidence.

Les Cavernes Etincelantes n’étaient pas vides. Elles ne l’avaient jamais été.
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Nathanael

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Rechercher dans: Edoras   Tag polias sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Tales] - L'Echo des plaines    Tag polias sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 21 Mai 2016 - 22:49

Le silence imprégnait les plaines. Les cloches et les bêlements s’étaient tus. Rares étaient encore les sursauts blancs au milieu des pâtures désertées. La première vague de la Grande Estive était arrivée sur les versants des Monts Brumeux. Le second flot de bêtes et d’hommes était parti la veille. Il flottait un sentiment étrange parmi les hommes. Le pays était vide. Il restait bien des cavaliers dans le Riddermark, seules quelques eoreds avaient accompagné et sécurisé la longue caravane. Mais la plupart des bergers et leurs familles étaient partis. Il semblait à Polias que la quintessence même du royaume s’était évaporé. Depuis la guerre des Trois Rois le Rohan s’était considérablement affaibli. Ils n’avaient jamais eu la prétention de gouverner les autres peuples, ce rôle était d’avantage dévolu aux descendants des Numénoréens, mais l’âme même de son peuple s’était étirée comme une brume aux quatre vents. Hogorwen et ses réformes chaotiques avaient fait plus de mal que jamais. Des frères et des amis s’étaient affrontés brutalement. Et si les plaies cicatrisent avec le temps, il n’en est pas toujours de même pour la confiance lorsqu’elle est profondément meurtrie. Le jeune Fendor manquait encore du charme nécessaire pour enthousiasmer son peuple. Gallen Mortensen avait bonne réputation mais aucune légitimité. Orwen avait été poliment banni. Le royaume avait rarement été dans une situation aussi fragile.

La question de la nourriture et des bêtes étant résolue, pesait encore sur son esprit la mystérieuse missive qu’ils avaient reçu avec l’arrivée du printemps. Le Vice-Roi s’était emporté comme un enfant à qui l’on promet un magnifique jouet. Il était sincère, Gallen l’était toujours, mais Polias était d’avantage réputé pour ses longues réflexions et son excessive prudence. Mais à trop attendre, risquaient-ils d’être dépassés par les événements ? Le roi avait été informé et il avait affecté la même prudence que sont Haut Conseiller. Pourtant Polias n’était pas à son aise. Les rumeurs avaient effectivement rapporté le vol des Caves d’Or. Il n’en avait guère entendu parler jusqu’à présent, le nom d’Astrabhal était tout au plus associé à une affaire de commerce d’armes et rien de plus. Il ne s’était jamais douté que quelqu’un pût posséder des artefacts de guerre aussi puissants dont la valeur commerciale était inférieure à leur valeur symbolique.  Sa longue vie d’homme politique et la nécessité de s’occuper d’affaires purement diplomatique, économique ou sociale l’avaient doucement mais sûrement éloignés du mysticisme populaire. Les contes et les légendes des temps anciens n’étaient pour lui que de bonnes histoires pour distraire les esprits à la tombée de la nuit ou raviver la vigueur des hommes avant les combats. Juste un outil supplémentaire pour gouverner.

Les dernières grandes secousses qu’avait affrontées le Rohan le poussaient également à espérer une nouvelle stabilité. Accepter qu’une menace informe pèse encore sur leur royaume était inconcevable, le royaume d’Eorl ne s’en relèverait peut-être pas.

***

Eorl, lui, se posait moins de questions. Il n’en avait pas le temps. Du moins n’avait-il pas les mêmes préoccupations. Les nuits avaient été agitées auprès des brebis. Les quarts de surveillance étaient longs et fastidieux car il leur fallait tourner en permanence autour de cette immense marée laineuse comme des pêcheurs au milieu des plaines. Les bêtes arrivaient fatiguées et affamées et il avait fallu encore beaucoup d’énergie pour les disperser entre les différentes vallées herbues. Mille ici, à peine cinq cents là, deux milles un peu plus loin, pas ici, là non plus et ainsi pendant deux jours. Ils n’avaient rencontré personne. Pas encore. Après avoir franchi la lisière de Fangorn et de la Lorien, qu’ils avaient largement contourné, ils s’étaient enfoncés dans les vallées de la Nimrodel et du Celebrant puis avaient passé la porte est des cavernes sombres. Ils devaient avancer plus au nord pour laisser des pâturages disponibles pour la seconde vague de la Grande Migration et rester le plus bas possible pour préserver les prairies hautes pour le mois d’août. Eorl avait indiqué où faire chaumer les bêtes et où les faire coucher la nuit jusqu’à ce que chacun prenne ses marques et reconnaissent les pentes verdoyantes.

Les esprits étaient partagés. Quitter le Rohan avait été une épreuve difficile pour beaucoup d’entre eux. Mais certains voyaient ce retour aux sources comme légitime. Les nains vivaient dans les cavernes après tout, pourquoi se soucieraient-ils de l’herbe et des brebis ? Ils auraient en contrepartie de la viande, du lait et du fromage. Que pouvaient-ils demander de plus ?
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Nathanael

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Rechercher dans: Edoras   Tag polias sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Tales] - L'Echo des plaines    Tag polias sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 23 Avr 2016 - 15:34

- A droite ! A droite ! Ne les laissez pas s’affoler de la sorte. Poussez-les à droite !

De grands gaillards blonds menaient avec force cris un grand troupeau de brebis en dehors des enclos qui jouxtaient Edoras. Les bêtes avaient été marquées les jours précédents pour que chaque propriétaire puisse retrouver son cheptel à la fin de l’été. Une partie de l’armée avait été réquisitionnée pour accompagner une première vague de migration estivale. La réponse naine était arrivée quelques jours plus tôt. Positive. Polias regardait toute cette agitation depuis les escaliers de pierre qui menaient à la cité d’or. Il était soulagé pour un temps, mais non rassuré. Un groupe de soldats avait été envoyé la veille accompagné d’un berger dont la réputation n’était plus à faire. Ils devaient s’assurer que la voie était libre pour le déplacement des troupeaux et préparer chaque lieu de campement. Les exigences étaient simples : sécurité et nourriture. Les bêtes seraient amenées à parcourir de grandes distances entre deux points d’eau et il fallait assurer l’alimentation des hommes qui menaient cet immense troupeau. Plus de dix milles tête de bétail allaient être menées vers le nord. Plus tard, dix mille autres suivraient. La décision avait été prise de scinder la Grande Estive en deux flots successifs. Polias demeurait prudent et méfiant. Mieux valait perdre la moitié du cheptel que sa totalité.

La première vague de brebis parviendrait dans la vallée d’Azanulbizar trois semaines plus tard. Beaucoup de Rohirrims s’étaient montrés réticents à confier leurs bêtes aux nains. Comment ces tailleurs de pierre pouvaient-ils être capables de s’occuper convenablement des brebis et de leurs agneaux ? Pourquoi partir si loin ? Le Gondor ne pouvait-il pas offrir ses flancs montagneux à ses frères d’armes ? Polias s’était évertué à démêler le vrai du faux avant de leur faire comprendre que les bergers partiraient avec leurs troupeaux. La Grande Estive serait également une Grande Migration le temps d’un été pour de nombreuses familles nomades. Un long silence avait suivi cette déclaration. Le prétendu nomadisme de certains Rohirrimis en avait prit un coup. Ils migraient toujours sur les mêmes parcours, connaissaient les points d’eau et les combes où l’herbe était toujours abondante. Ils étaient des nomades, pas des explorateurs ! Mais deux ou trois veillées avaient suffit à ranimer les cœurs et à enflammer l’âme conquérante de ces descendants d’Eothéod. Ne venaient-ils pas du nord et n’avaient-ils pas droit de parcourir les terres de leurs ancêtres ? Les espoirs de Polias avaient été dépassés par l’imagination des Rohirrims. Et à la peur de quitter des terres connues avait succédé l’exaltation d'un retour aux sources.

Les consignes avaient été passées avant le départ des brebis et des hommes. Le territoire de pâturage demeurait sous la gouvernance des nains et il s’agissait d’un échange de bons procédés. Des terres contre de la viande. En quelque sorte. Mais Polias restait inquiet. Il connaissait le tempérament des hommes de son peuple et celui des nains et il faudrait un peu plus que de la diplomatie pour qu’ils s’entendent. C’est pourquoi il leur avait fait jurer de ne point entacher la bonne entente qui pouvait exister entre le Rohan et la Moria et de ne point offenser leurs hôtes. Il espérait secrètement que les nains se tiendraient suffisamment profondément dans leurs cavernes et que les bergers aient trop de travail pour s’occuper de quelques curiosités à l’égard des nains. Son âme oscillait donc entre le soulagement et la peur tandis que la grande cohorte de cavaliers et de bergers se mettait en marche.

Il était temps qu’ils partent. La faim et le doute rongeaient les cœurs et avaient fait resurgir de vieilles rancœurs. Loin de son peuple, Fendor perdait de son influence. Ceux qui le soutenaient s’en prenaient vertement aux anciens partisans d’Hogorwen ou d’Orwen. Seule la présence de Gallen Mortensen entre les murs de la cité ramenait l’ordre et la discipline. Il était aussi craint que respecté et nul n’osait s’opposer à lui. Mais Polias voyait en lui un soutien fragile. Le peuple le voyait plus souvent que son jeune roi. Et le cœur d’un Rohirrim se porte plus aisément vers l’homme pragmatique et protecteur que vers le visage souriant d’un enfant aux bonnes mœurs.  Gallen était un atout autant qu’une menace. Mais à tout problème, il existe une solution.
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Nathanael

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Rechercher dans: Edoras   Tag polias sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Tales] - L'Echo des plaines    Tag polias sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 18 Mar 2016 - 13:18

- Parle Eorl, je t’écoute.

Mais les nouvelles n’étaient pas bonnes. La reconquête naine battait de l’aile et Orwen luttait toujours auprès du peuple de Thorik pour représenter le royaume du Riddermark. Les gobelins avaient mis à mal la fierté naine, mais ces nouvelles dataient de plus d’une semaine. Qu’en était-il à présent ? Sans personne sur place pour négocier un nouveau traité commercial, Eorl s’était fait le porte-parole de son peuple. Polias savait que le jeune homme avait fait de son mieux, mais il avait un mauvais pressentiment. Les nains n’étaient pas réputés pour leur générosité gratuite. Outre la baisse du prix de la viande qu’ils exigeaient, que demanderaient-ils ensuite ? Un soutien militaire plus conséquent ? Il leur serait impossible de le leur offrir et le royaume se mettrait alors en porte à faux avec de puissants alliés potentiels. Eorl continuait de rapporter les propos d’un dénommé Ólfr. Polias n’en avait jamais entendu parler mais la grande guerre naine imposait sans doute quelques remaniements de nécessité sous le Caradhras.

- Ils nous transmettront leur réponse définitive par une missive messire. Messire ?

Eorl le regardait avec sérieux et respect. Le vieil homme était perdu dans ses pensées. Il se passa une main sur le visage pour essayer d’en ôter toute la lassitude qui creusait ses traits de rides profondes.

- Et les nains, qu’en as-tu pensés ?
- Ils sont étranges mon seigneur, mais j’ai le sentiment que nous partageons quelques valeurs communes.


Le Haut Conseiller hocha la tête comme un signe d’assentiment puis il congédia le jeune cavalier. Deux bergers étaient encore venus se plaindre quelques jours plus tôt, mais il n’avait pas eu le cœur de leur donner de faux espoirs. Si les nains refusaient de leur octroyer les verts pâturages qui courraient sur les flancs de la Moria, le Rohan connaîtrait une des plus grandes famines de son histoire. Les mesures prises jusqu’à ce jour étaient insuffisantes, de misérables concessions au peuple pour calmer leur colère. Il soupira. Il lui faudrait rapidement discuter de la question avec le Vice-Roi Gallen Mortensen.  Bien qu’ils fussent opposés sur bien des points, ils tombaient en général d’accord sur les décisions concernant les besoins des Rohirrims. Et la question alimentaire était une urgente nécessité. Polias était trop vieux pour organiser la grande transhumance, il n’avait plus parcouru le pays depuis plusieurs années et il était incapable de planifier les étapes de ce voyage. Il n’était que le Haut Conseiller du royaume et l’exaltation que pouvait procurer la promesse d’une longue chevauchée n’était plus qu’un souvenir brumeux et lointain.

*

Il y eut un hululement. Puis un second. Un écho dans les sous-bois qui bordaient le versant méridional des Monts Brumeux. Le soleil et le vent battaient les plaines, les bergers et leurs brebis. Ils étaient loin de leurs pâturages ordinaires, loin des tentes et des premières maisons. Le jeune garçon avait trouvé une source fraîche et pérenne dans la sylve qui couvrait le piémont à l’ouest de la forteresse du Mage Blanc. Au-delà de l’Isen, rares étaient ceux qui parcouraient les prairies et l’herbe était encore belle et verte par endroit. Leur troupeau était assez conséquent, plusieurs centaines de têtes et des agneaux qui faisaient leur fierté au regard de ceux, rachitiques, qui souffraient de la soif et de la faim dans les autres Marches.

Il y eut un hululement. Puis un second. Les brebis levèrent la tête mais elles n’avaient plus de berger. La faim  n’était pas l’apanage des Rohirrims.
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Nathanael

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Rechercher dans: Edoras   Tag polias sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Tales] - L'Echo des plaines    Tag polias sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 10 Fév 2016 - 8:23

Polias était inquiet. De sa longue vie auprès des rois du Rohan, il n’avait jamais vu pareille détresse dans le cœur de son peuple. Quelques jours plus tôt une délégation de bergers avait demandé une audience auprès du Haut Conseiller pour attirer son attention sur la question alimentaire. Les éleveurs nomades se regroupaient autour des grands points d’eau  pour abreuver leurs troupeaux, mais ils commençaient à manquer de nourriture pour leurs bêtes. Les plaines immenses du Riddermark s’étaient muées en un vaste désert de poussière où l’herbe avait été brouté jusqu’à la racine par des milliers de brebis affamées. Le Rude Hiver avait déjà fait grand mal. Les agneaux nés trop tôt au début de l’année étaient pour la plupart morts de froid ou de maladies pulmonaires. Les mères trop faibles après la mise-bas n’avaient pas survécu et plusieurs petits éleveurs avaient vu leur troupeau diminuer comme peau de chagrin avant d’être obligés de vendre leurs derniers moutons pour que leur famille survive. L’été précoce était alors arrivé comme une bénédiction avant de devenir un fléau supplémentaire. Les orages du mois de mars et d’avril avaient fait verdir les plaines et l’herbe avait été abondante et riche. Chacun avait oublié les malheurs et retrouvait espoir. Puis juin avait apporté avec lui les grands jours de ciel bleu et le vent du sud. La chaleur s’était alors installée à demeure et le soleil avait pris les brebis de cours en rongeant les hautes feuilles de ses rayons mortifères.

Le vieil homme ressassait les différentes propositions faites par les éleveurs, mais aucune ne semblait valables sur le long terme. Il n’en voulait pas au petit peuple de ne penser qu’au lendemain, mais s’il voulait éviter au royaume la promesse d’une famine de grande ampleur il devait réagir, vite et bien. Plus il retournait la question dans son esprit et plus elle semblait s’enrouler sur elle-même, cercle vicieux qui les mènerait à leur perte. Il avait eu une entrevue avec le Grand Argentier afin de savoir où en était le trésor du royaume, mais les solutions ne sortaient pas des coffres royaux comme les colombes des manches des saltimbanques. La guerre fratricide avait affaibli le Rohan dont plusieurs petits marchés commerciaux avec le Gondor avaient été rompus. Le grand royaume au Sud avait établi que la situation était « trop instable ». Le commerce des chevaux, notamment, avait pris une flèche dans l’aile. Les nobles Gondoriens importaient leur monture du Lebennin où quelques bonnes souches de chevaux de selle s’étaient développées à la faveur d’un climat doux et plus clément que dans la large vallée de l’Anduin. Beaucoup de carriers et de bûcherons refusaient de livrer leurs pierres et leur bois aux Rohirrims. Plusieurs d’entre eux parlaient encore du risque de parcourir les chemins dans les plaines du Riddemark : quand ce n’était pas les fidèles d’Hogorwen qui se vengeaient, demeurait le risque de croiser des bandes d’orcs dont les allées et venues s’étaient multipliées depuis plusieurs mois. Les rumeurs courraient plus vite que la vérité et les  commerçants ne parvenaient pas à conclure de nouveaux marchés avec les Gondoriens.

Ce fut sans doute à ce moment là que l’idée lui effleura pour la première fois l’esprit. Mais il l’avait alors rejetée d’un revers de main car le projet était insensé.  Pourtant plus les jours avançaient et plus cela semblait être la meilleure solution pour préserver le peuple et la paix sociale. Melkor savait ce qu’une famine pourrait déclencher parmi les petites gens. Il avait déjà eu des échos d’une tentative de vol dans l’Eastfold. Deux grands seigneurs qui ne s’étaient pas étouffés avec les bons sentiments en faisant tuer plusieurs bergers pour leur subtiliser leurs troupeaux. Ils espéraient les revendre quand les prix flamberaient. Une vulgaire tentative de spéculation digne d’un Oriental ou d’un vendeur d’esclaves. Il était inquiet que des Rohirrims se mettent à agir de cette façon. Les valeurs d’un royaume s’effondraient-elles toujours avant que ses hommes ne s’affrontent ?  

- Monseigneur ? Le soldat que vous avez fait mander est là.
- Très bien Halm, fais le entrer je te prie.


Un solide Rohirrim aux yeux clairs se présenta devant Polias.

- Ton cheval est-il toujours aussi rapide que tu le prétendais à l’époque ?
- Plus rapide encore monseigneur. Il a gagné en force et en endurance depuis. Et il connaît chaque pouce de notre royaume.
- C’est bien au-delà de nos frontières que je t’envoie mon cher Eorl.

Sujet: Il ne faut pas être plus royaliste que le Roi
Nathanael

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Rechercher dans: Meduseld   Tag polias sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Il ne faut pas être plus royaliste que le Roi    Tag polias sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 15 Déc 2015 - 11:47
Un orage de chaleur s’abattait encore sur les plaines du Riddermark, traînant derrière lui de longues ondées pareilles à des voiles sombres. Depuis le mariage du roi Aladarion et de la jeune princesse de Dale, le Rohan avait repris ses couleurs. Personne n’avait oublié la brutalité qui avait opposé les Rohirrims entre eux et la Guerre des Trois Rois entachait à présent leur histoire d’une page noire.  Les bardes et les conteurs chantaient peu à propos de cet événement, car tout le monde y avait perdu quelque chose… un peu de leur âme sans doute. Plusieurs escarmouches avaient agitées les collines et les champs, rébellions sporadiques et souffreteuses de quelques anciens hommes de mains d’Hogorwen qui n’avaient pas supporté la mort de leur chef et la déchéance de leur parti. Et puis il y avait eu plus inquiétant. Ces bandes d’orcs qui traversaient allègrement les plaines par petits groupes, comme fouettés par une main invisible, rapides et muets, plus terrifiés par ce qui leur courraient après que par les Rohirrims eux-mêmes. Personne n’avait rien pu en tirer. Puis les incursions orcs s’étaient calmées.

Tag polias sur Bienvenue à Minas Tirith ! 1720-23

Gallen Mortensen soupira. La vie politique n’était pas son fort. Il était nécessaire que le jeune roi apprenne ses gammes auprès de personnes compétentes. Il ne remettait pas son éducation en question. Mais la gestion du royaume et le fait que toutes les décisions reposaient sur ses épaules semblait l’alourdir d’un fardeau insurmontable. Il était homme d’action et de cœur, prêt à défendre son royaume, mais il préférait tenir l’épée que la plume, et  parler à ses hommes sur un champ de bataille plutôt qu’à des conseillers autour d’une table.

Des bruits de pas résonnèrent dans la longue salle du château de Meduseld. Les portes s’étaient ouvertes sans qu’aucun nom ne fût prononcé et Gallen fut tiré de ses réflexions. Un vieillard grisonnant et courbé par le poids de nombreuses années s’avançait aussi rapidement que le lui permettaient ses vieilles jambes. Le Haut Conseiller. Gallen se leva et accueillit le Précepteur avec le respect qu’il lui devait. Mais l’urgence de la situation lui fit omettre les politesses d’usage.

- Graves nouvelles Polias. J’avais besoin de vous consulter, c’est une décision à ne pas prendre à la légère.

Le Haut Conseiller hocha de la tête mais il ne répondit pas tout de suite. L’atmosphère était tendue entre les deux hommes. Car malgré le profond respect qu’ils avaient l’un pour l’autre, Polias reprochait à Gallen d’être trop sanguin et ils n’étaient que rarement d’accord sur les décisions à prendre. Le vieil homme craignait que le Vice-Roi ne s’emporte et ne s’enflamme à propos de cette missive et qu’il envoie tout un contingent de Rohirrims à la poursuite d’une ombre. Leur royaume avait trop souffert ces derniers mois pour se permettre de batifoler après des rêves de grandeur.

- Savons-nous si leur propos est attesté par d’autres ? Enfin, Gallen, des armes aussi puissantes existent-elles vraiment ? Il est dangereux de se mettre en marche avec des on-dit. Nous ne pouvons nous permettre de nous embarquer dans cette aventure sans mettre en péril notre royaume.

Gallen s’enflamma.

- Et de telles armes nous permettraient aussi de retrouver notre grandeur d’antan. Notre bannière n’a été que trop souvent bafouée, notre peuple a besoin de croire en quelque chose, d’avoir de l’espoir. Les événements ont joué en notre défaveur jusqu’à présent et nous ont affaiblis. Il est temps d’unir nos forces pour faire quelque chose de plus grand.
- Gallen, vous vous emportez. Nous devons d’abord en référer au jeune Fendor. Il doit être mis au courant. Malgré tout le respect que je vous dois, je pense que nous ne sommes pas en mesure de prendre cette décision.
- Et quoi ? Laisser un enfant choisir le destin de notre royaume ?


Malgré la véhémence de ses propos, il se mordit les lèvres pour ne pas en dire plus. Il s’était rattaché à la cause de Fendor par devoir et loyauté envers son royaume. Mais il y avait bien à redire sur le jeune garçon qui s’était un jour présenté au Gouffre de Helm comme leur seul et unique souverain. Polias eut un regard grave envers le Champion du Rohan et secoua lentement la tête en signe de dépit.  

- Il se pourrait que ce jeune homme nous surprenne Gallen. Le sang de Firion coule dans ses veines.

Mais quelle que soit la décision du roi, Gallen Mortensen, Champion du Rohan, s’était déjà fais un avis sur la question.
#Polias #Gallen #Mortensen
Sujet: Edoras
Fendor

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Rechercher dans: Edoras   Tag polias sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Edoras    Tag polias sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 4 Aoû 2010 - 0:12
Edoras

Tag polias sur Bienvenue à Minas Tirith ! Edoras10
Edoras était la capitale du Rohan et la cité des Rois de la Marche. Elle avait été construite par Eorl le Jeune sur une colline, ultime prolongement septentrional des Montagnes Blanches. Elle était entourée d'un profond fossé ainsi que d'un puissant mur d'enceinte sur lequel avait été installée une clôture épineuse.

À l'entrée de la cité, de chaque côté de la route, étaient alignés les tertres des Rois de jadis, neuf à l'ouest pour la Première Lignée, d'Eorl à Helm, et sept à l'est pour la Deuxième Lignée, de Fréalaf à Thengel. Après la Guerre de l'Anneau, le huitième et dernier tertre du roi Théoden Ednew fut érigé à l'est. Au-delà des tertres se trouvait une route en lacets entre de vertes collines qui menait aux portes de la cité.

Dans la cité royale, une large allée pavée de pierres de taille menait jusqu'au pied d'une terrasse verte au sommet de la colline. Tout le long de l'allée, de chaque côté couraient quelques courts escaliers de pierre bien ajustés. Du pied de la terrasse, un bel et large escalier de pierres montait jusqu'à la demeure royale de Meduseld. À l'entrée du Château d'Or, deux sièges de pierre étaient occupés par de grands gardes, leurs épées posées sur les genoux.

Les armureries d'Edoras permettaient de s'approvisionner en quantité de matériels de guerre : des lances, des arcs, des épées, des cottes de mailles, des boucliers, des hauberts, des heaumes, des corselets, etc. Certains objets provenaient des armureries réputées du Gondor et d'autres étaient de fabrication naine de Sous la Montagne dans le Nord, ce qui prouve que le Rohan commerçait avec d'autres peuples de la Terre du Milieu.

La cité ne tomba qu'une fois aux mains de l'ennemi en 2758 3A lorsque Wulf, du Pays de Dun, envahit le Rohan et battit le roi Helm.

À l'origine, cette cité fut nommée Amrath, puis Andrath, "bien loin sur la Route Verte au sud".



~~ Personnages importants de la région ~~


- GALLEN MORTENSEN -
Vice-Roi du Rohan, Champion rohirrim

Véritable légende vivante du Rohan, Gallen Mortensen est considéré comme un héros par son peuple qu'il a si souvent défendu au cours de nombreuses guerres et affrontements. Le guerrier a gravi les échelons de la hiérarchie de manière progressive et impressionante. D'abord officier, il s'illustra comme Maréchal puis Champion du Rohan. Son rôle fut déterminant lors de la Guerre des Trois Rois qui s'achève avec la chute de Hogorwen. Suite à la mort du régent Eoseld et en raison du jeune âge du Roi Fendor, Mortensen devient Vice-Roi du Rohan et assume les fonctions de dirigeant du pays depuis Meduseld. Figure respectée et crainte, autant à l'intérieur des frontières du Rohan qu'à l'extérieur, l'homme n'est pas sans sa part d'ombre et il traîne encore comme un fardeau toutes ses souffrances passées, à commencer par la fin tragique de sa tendre Farma. Brave et loyal pour les uns; orgueilleux et violent pour les autres. Ce qui est certain c'est que Mortensen ne laisse pas indifférent et incarne parfaitement les valeurs du Rohan.
Tag polias sur Bienvenue à Minas Tirith ! Aelyn10


- AELYN -
Fiancée du Vice-Roi du Rohan

La jeune Aelyn a connu un parcours douloureux. Devenue veuve suite à la mort de son mari, Hengest, lors de la Grande Bataille du Nord, elle élève seule ses deux jeunes enfants. Guérisseuse de talent, elle est rapidement remarquée par #Rihils , guérisseur du Roi, qui l'introduit aux puissants du royaume. Le Vice-Roi Mortensen, devenu veuf lui aussi, finit par trouver le réconfort dans les bras de la jeune femme. Désormais fiancée et porteuse de l'héritier de Gallen Mortensen, l'importance d'Aelyn au Rohan a pris une toute nouvelle dimension.
- WALD -
Capitaine de la Garde Royale


Vétéran parmi les vétérans, il est l’un des seuls Gardes Royaux  a avoir survécu à la Grande Bataille du Nord  au sein de l’Armée Unifiée.  Sa décision de quitter la  Garde Royale suite à l'arrivée au pouvoir de Hogorwen  reste dans de nombreuses mémoires.  Beaucoup pensent qu’il aurait dû légitimement être nommé Capitaine de l'unité au lendemain de la Guerre des Trois Rois. Son profond respect de l’ordre hiérarchique, son expérience et son sang-froid font de lui un officier d’exception. Néanmoins certains lui reprochent une incapacité à fraterniser avec ses hommes ainsi qu'une certaine froideur.  Finalement, et après de multiples désillusions, il fut nommé Capitaine de la Garde peu après l'éviction de Learamn. Son expérience et sa loyauté envers la couronne font de lui l'officier idéal pour ce poste. Cependant son approche conservatrice et rigide déplaît aux éléments les plus jeunes de l'unité.

- POLIAS -
Conseiller du Vice-Roi

Grande figure politique du Rohan, Polias a oeuvré auprès de différents Roi de la Marche. Commençant sa carrière comme ministre de Urden, son importance dans la cour royale ne fit que grandir sous les règnes de Firion et Thénéor. Opposant au pouvoir de Hogorwen, il rallie Aldburg et le maréchal Mortensen qu'il conseille durant la Guerre des Trois Rois. Ses talents de négotiateurs et sa vision politique rendirent possible la proclamation du Serment d'Aldburg, le pacte réunissant les opposants à l'Usurpateur et qui amena sa chute. Depuis, il vit à Meduseld et aide le Vice-Roi Mortensen dans ses nouvelles fonctions politiques.
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