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Sujet: L'appel à l'égorgement
Mardil

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Rechercher dans: Cair Andros   Tag vern sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'appel à l'égorgement    Tag vern sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 28 Mai 2015 - 18:42
Cela faisait maintenant deux semaines que Vern et Joras avaient rejoint Cair Andros. Vern était content que son compagnon l’accompagnât pour cette nouvelle mission. Ils étaient tous deux d’âge et d’expérience semblables au sein des rangers de l’Ithilien et, au cours des dix dernières années, avaient souvent eu l’occasion de patrouiller ensemble. Ils s’entendaient bien et étaient assez complémentaires, ce qui n’avait pas échappé à leurs supérieurs qui, du coup, les envoyaient régulièrement ensemble en mission.

Les rangers avaient particulièrement souffert du Rude Hiver, qui avait rendu leurs conditions de vie et de travail à la limite du supportable. Ceux d’entre eux qui étaient restés de longues périodes de temps dans l’Ithilien malgré le froid glacial avaient été rappelés à la capitale afin de seconder les soldats de l’Arbre Blanc qui assuraient la sécurité du mariage du roi Aldarion. Joras et lui-même étaient de ceux-là.

Même si Vern ne pouvait nier qu’après les mois éreintants qu’ils avaient passé à geler sur place il était plus reposant de surveiller les festivités, cette mission l’avait ennuyée au plus haut point. Il ne se sentait vraiment utile que lorsqu’il patrouillait dans l’Ithilien, repoussant les attaques sporadiques des orcs et surveillant les frontières du Gondor. Et puis, il y avait eu ce qu’on appelait maintenant l’affaire Mardil.

Vern savait bien que tous ses compagnons d’armes n’étaient pas des modèles de droiture mais le fait de découvrir que l’un des leurs était un criminel de la pire espèce avait été un sacré choc. Les rangers étaient supposés être un corps d’élite et ils jouissaient d’un respect amplement mérité mais ce traire avait causé un grand tort à l’ensemble de ces brillants soldats. Et cela Vern ne pouvait l’accepter.

Il était convaincu qu’en tant que protecteur du royaume, il se devait de montrer l’exemple à tous. Pour lui, l’honneur n’était pas simplement un mot que l’on ressortait lorsqu’on était offensé mais une vertu bien réelle qui devait être défendue à chaque fois qu’elle était attaquée. Il ne supportait pas de voir le glorieux corps d’élite auquel il appartenait être souillé par la faute d’un seul et unique individu, si abject soit-il.

Alors, lorsqu’il avait appris que les incursions orcs en Ithilien nord s’étaient intensifiées et qu’on avait besoin de volontaires, il n’avait pas hésité une seconde et avait demandé à être affecté de ce côté-là du royaume. Il avait été heureux de voir que Joras faisait parti de ceux qui l’accompagnaient pour cette mission. C’est ainsi qu’ils étaient arrivés à Cair Andros deux semaines plus tôt.

Ils n’étaient que peu restés dans la forteresse depuis lors. Ils avaient passés dix jours à parcourir en tous sens la région, repoussant les orcs lorsqu’ils en croisaient. Vern avait pu se rendre compte par lui-même que la situation s’était considérablement dégradée depuis la dernière fois qu’il avait été affecté à la défense de l’Ithilien nord, quelques deux ans auparavant. Il était resté dans le sud de l’Ithilien bien longtemps et il se demandait maintenant pourquoi leurs supérieurs n’avaient pas jugé utile de renforcer leur présence au nord.

Cependant il n’était pas dans ses attributions de critiquer les décisions prises par ses supérieurs. Il croyait dur comme fer aux vertus de la chaine de commande hiérarchique. Son supérieur actuel, le capitaine Praven, semblait parfaitement compétent même si Vern n’avait pas encore eu le loisir d’en juger plus en détails. Il faut dire que sa présence sur l’île n’avait pas excédée quelques jours et qu’il avait à peine croisé le capitaine du bastion, à la défense duquel il avait été affecté lorsqu’il se trouvait dans la forteresse.

Au moment où tout bascula, Vern se trouvait dans la salle commune du bastion, en train de manger la maigre pitance réservée aux soldats, en compagnie de plusieurs de ses camarades. Cela lui suffisait amplement car la nourriture tenait au corps et prendre un repas chaud était déjà un luxe après des jours à crapahuter dans la forêt. L’alerte fût soudain lancée dans tout le bâtiment et, sans chercher à comprendre ce qu’il se passait, Vern se leva et s’équipa aussi vite que possible, ce qui ne lui prît pas bien longtemps, car il n’avait qu’à s’emparer de son arc, son carquois et son épée.

Tout ce qu’il avait compris c’était qu’on avait besoin de défendre le pont nord. Il n’était pas encore inquiet mais il se doutait qu’il s’agissait de plus qu’une bande d’orcs désorganisés pour que l’alarme générale soit ainsi lancée. Il s’élança donc au pas de course vers le pont nord et ce n’est que lorsqu’il déboucha à la sortie du chemin qui serpentait entre les collines qu’il se rendit compte de l’armée colossale qui se rapprochait, bien trop vite, de la forteresse.

A peine fût-il arrivé à la hauteur du châtelet ouest qu’on l’envoya de l’autre côté du pont. Il était affecté à la défense du châtelet est en compagnie d’une vingtaine de ses compagnons rangers, d’autant de piquiers et d’une dizaine d’épéistes. Il traversa le pont au pas de course et prît place en haut du châtelet. De là, il pouvait voir ses camarades en bas qui organisaient la défense de la barbacane. Mais il avait surtout une très bonne vue sur la marée humaine qui approchait inexorablement. Cette dernière paraissait sans fin et ce n’est qu’à ce moment-là que Vern se rendit compte que l’impensable était en train de se produire. Le Gondor était envahi par ses ennemis. Une guerre que personne n’avait prévue venait de débuter et ils n’étaient absolument pas prêts à faire face à ce genre de danger.

En temps normal, il aurait déjà bandé son arc, prêt à tirer du sommet du châtelet sur les ennemis qui tentaient de passer la barbacane mais ils n’avaient que peu de flèches à leur disposition aussi devaient-ils les économiser. L’incendie dont la forteresse avait été victime quelques temps auparavant ne pouvait être une coïncidence. Cette évasion était de toute évidence prévue de longue date. Etaient-ce les soldats orientaux qui se décidaient à passer à l’attaque ? Etait-ce une menace inconnue ? Il l’ignorait et, pour dire le vrai, cela n’avait aucune importance.

Tout ce qu’il savait c’est que le soleil se couchait dans son dos et qu’il n’était pas sûr de voir la lumière du jour le lendemain matin. Un léger frisson descendit le long de sa colonne vertébrale tandis qu’il observait la plaine en face de lui se remplir peu à peu d’hommes qui semblaient bien décidés à entrer dans la forteresse. Il ferma les yeux un instant et fît le vide dans son esprit, se préparant à défendre sa vie aussi bien que son pays.

#Vern #Joras
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