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Sujet: Guerriers de la Fenêtre du Soleil Couchant[Ith. Nord 245 4A]
Learamn

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Rechercher dans: Henneth Annûn   Tag zimrathon sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Guerriers de la Fenêtre du Soleil Couchant[Ith. Nord 245 4A]    Tag zimrathon sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 24 Mar 2020 - 19:11

Zadek observait l’horizon boisé et ne put réprimer un léger tremblement. Il n’avait jamais aimé la forêt, il la trouvait vicieuse. Tous priaient sa féerie parée de vert, son chant enchantée mêlant cris des oiseaux et bruissements des feuilles orchestrés par la brise. Mais à l’intérieur se trouvait les ténèbres, là où les rayons du soleil ne pouvaient pénétrer, son cœur était pourrie. Les bois cachaient en leur sein toutes formes de malédictions, bêtes et malfaiteurs craignant de se révéler au grand jour; le pire de ce monde revêtant la plus séduisante des étoffes. D’ailleurs les  feuilles n’était plus d’un vert éclatant mais d’un jaunâtre repoussant; peu à peu la nature corrompue de la forêt se révélait au grand jour.  Le désert ou les étendues rocheuses étaient peut-être arides et inhospitaliers mais eux ne trichaient pas, ne mentaient pas.  L’Occident et ses peuples prétendument libres se reflétaient dans ces forêts. Ils proclamaient sans cesse de grands idéaux au nom de la liberté, de la justice ou du respect de la vie. Des mensonges qu’ils se disaient à eux mêmes pour dissimuler leur âme damnée et soumises aux plus vils des pulsions humaines. De tous les défauts que regroupaient les Gondoriens, leur hypocrisie était certainement celui qui irritait le plus le Rhûnien. Son peuple à lui ne prétendait pas vouloir apporter paix et connaissance au continent entier en asservissant et massacrant à tour de bras; non il se battait pour la fierté de leur nation, pour mettre fin à des décennies de servage où les agents de l’Arbre Blanc ont bafoué, mis à terre, blasphémé les traditions millénaires du Rhûn.  Et au milieu de la nuit, Sharaman s’était élevé, rappelant à tous les siens qui ils étaient réellement, bien plus que de vulgaires serviteurs de Minas Tirith.  Bientôt la colère avait grondé dans toute la région et la révolte avait sonné alors qu’une alliance avec les Suderons avait été scellé. Et aujourd’hui il se retrouvait aux portes du Gondor, plus forts et fiers que jamais face à leurs tortionnaires qui tremblaient à présent d’effroi.

Le Taïpan du désert détourna le regard des bois pour se concentrer sur l’immense armée qui s’apprêtait à déferler sur l’Ithilien. Sharaman était un souverain protecteur et aimant et il ne désirait pas sacrifier la moindre des vies inutilement. Une intention bien noble mais qui faisait un petit peu trop traîner les choses à son goût. Zadek ne désirait que faire payer les impérialistes dans leur propre fief.

Mais les ordres ne tardèrent pas. L’assaut serait bientôt mené et la Garde de Sharaman en serait la prestigieuse figure de proue, commandée par Hûliân, l’aigle noir d’Albyor; l’officier le plus valeureux et talentueux de l’armée d’assaut.  Les Gardes se regroupèrent autour de leur capitaine et dans leur langue natale prononcèrent une prière rapide qui pouvait s’apparentait un serment. Un serment qui les unissait tous jusqu’à la victoire, ou la mort.

Par un concours de circonstances, Zadek se trouva juste à droite de Hûliân. Il salua respectivement son supérieur et déclara avec déférence.

“C’est un honneur de combattre à nouveau sous vos ordres. Nul autre que la Garde de Sharaman ne serait digne de de punir les envahisseurs dans leur propre royaume. Ce que nous attendions depuis si longtemps.”


L’appel de la guerre enivrait de plus en plus l’esprit guerrier du Rhûnien. Zadek n’était pas un homme cruel mais pour les Gondoriens il n’aurait aucune pitié. Il avait appris l’art de la guerre à leurs côtés, une erreur fatale de leur part, eux qui pensaient leurs élèves incapables de se soulever.

#Lindor #Aegidus #Zimrathon
Sujet: Une page ne se tourne pas, elle se déchire
Ryad Assad

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Rechercher dans: Université de Minas Tirith   Tag zimrathon sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Une page ne se tourne pas, elle se déchire    Tag zimrathon sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 3 Oct 2018 - 21:42
- Bien sûr, Dame Lithildren.

Reinil s'était incliné doucement, contrevenant à la demande préalable de l'Elfe. Elle lui avait fait comprendre qu'elle préférait être appelée simplement par son prénom, mais le jeune homme ne pouvait tout simplement pas s'y résoudre. C'était un garçon de bonne famille, bien éduqué, qui se serait jamais permis une telle familiarité avec une vénérable Elda. Il avait trop de respect pour elle et pour son peuple pour s'y résoudre, et il était convaincu que si ses professeurs le surprenaient à converser trop familièrement avec une invitée, ils le puniraient sévèrement pour son manque de décence. Elle devrait s'habituer au titre de Dame tant qu'elle serait en sa compagnie. Il fallait dire que les choses amusaient légèrement Reinil, qui voyait dans le naturel et la simplicité de l'Elfe une forme d'humilité qui l'honorait. Toutefois, il décelait qu'elle ne souhaitait pas assumer le statut qui était le sien, et il se plaisait grandement à lui rappeler par de petites touches subtiles qu'elle appartenait au noble peuple des Premiers Nés, et qu'elle méritait par conséquent tout le respect qui était dû aux sages et vénérables gardiens de la mémoire du monde.

Ainsi, quand elle lui avait respectueusement demandé de recopier les passages du journal qu'elle gardait précieusement avec elle, Reinil avait accepté avec diligence, conscient qu'il s'agissait peut-être là d'une mission de la plus haute importance. Il ajouta, pour la rassurer :

- J'ai déjà eu l'occasion de recopier de nombreux textes pour mes maîtres, et ils n'ont jamais eu à se plaindre de mon travail. Je m'appliquerai à tout retranscrire avec exactitude.

Il était sur le point de s'installer sur un petit secrétaire qui se trouvait non loin, où se trouvait un nécessaire d'écriture et une bougie qui lui permettrait d'éclairer son travail, quand Lithildren le rappela pour lui poser une question tout à fait spécifique qui concernait les archives de la Cité Blanche. Le jeune garçon réfléchit un moment, avant de répondre :

- L'Université dispose bien de plans de Minas Tirith, mais j'ai bien peur qu'ils n'indiquent pas d'autres sorties que la Grande Porte… Cependant… peut-être qu'une telle information se trouve dans l'Antique Bibliothèque, qui se trouve au sixième niveau. C'est là que sont conservés les parchemins les plus anciens et les plus précieux. Mais j'imagine que pour y avoir accès, il faudrait obtenir l'aval du Bibliothécaire.

Lithildren parut se satisfaire de la réponse, et Reinil n'ajouta rien, se concentrant sur son travail de copiste. Ce n'était pas une tâche facile que de recopier un texte entièrement, surtout quand celui-ci était aussi abîmé et fragile que ce « journal de Gier van Reymerwaele ». Le jeune garçon n'avait jamais entendu ce nom, mais il lui évoqua quelque chose de dangereux… peut-être était-il également influencé par le récit de Lithildren qui lui avait expliqué qu'il s'agissait d'un homme à la fois fou et dangereux qui s'était lancé à la recherche des artefacts des Elfes. Une quête qui aurait pu être noble, mais qui semblait motivée par des raisons bien plus sombres que la seule connaissance.

Le garçon s'empara d'un calame et commença sa soigneuse recopie en essayant de reproduire fidèlement les mots, même quand ceux-ci paraissaient tronqués. De nombreuses pages avaient souffert, s'étaient collées les unes aux autres, ou bien avaient été irrémédiablement tâchées par ce qui semblait être du sang. Des secrets perdus pour toujours. Reinil était toutefois très discipliné, patient, et surtout il avait une connaissance des textes et des livres qui dépassait la simple théorie. Les ouvrages n'avaient pas de secrets pour lui, et il était tombé plus d'une fois sur un volume récalcitrant, dont les pages étaient jointes ou à moitié effacées. Il en avait conçu, comme tout étudiant malin, des techniques pour forcer l'accès au texte et découvrir ses secrets. Son goût pour la connaissance, doublé d'une résilience à toute épreuve, lui permirent d'accéder à un pan de texte auquel Lithildren n'avait probablement pas eu accès.

Il procéda avec précaution, veillant d'abord à ce que la page fût totalement sèche, avant de glisser une fine feuille de papier entre les deux pages collées. Le procédé risquait d'abîmer une partie de la page qu'il essayait de récupérer, mais c'était sans doute préférable à l'idée de ne jamais avoir connaissance de ce qu'elle contenait. Il essayait d'aller doucement et de se concentrer, changeant l'endroit où il appliquait sa feuille-outil pour essayer de libérer un peu d'espace ailleurs sur la page. C'était un travail de précision, qu'il ne pourrait probablement pas mener ailleurs dans le texte si rapidement, mais qui lui procurait une intense satisfaction. A chaque fois qu'il réalisait un progrès, si minuscule fût-il, il s'encourageait intérieurement à continuer avec patience, à ne pas céder aux sirènes de l'empressement qui auraient probablement ruiné tous ses efforts.

Alors qu'il continuait à s'employer, il entendit la voix de Lithildren s'élever. Elle lui lisait la note qu'elle venait de rédiger à la suite du premier document qu'elle venait de lire, celui consigné qui concernait les chats mystérieux du sud et qui appartenait aux désormais célèbres – du moins dans la Société des Chercheurs – Chroniques de la Fraternité de Yavannamirë. Il écouta attentivement son analyse, hochant la tête à mesure qu'il recueillait ses renseignements, les confrontant à ses propres connaissances :

- On trouve parfois des lynx dans les régions du nord, mais on parle dans les légendes de chats étranges venant du sud. J'ai d'ailleurs entendu dire que l'homme qui tenait la ménagerie pouvait s'en procurer, mais ce sont peut-être des racontars. Ces chats pourraient ressembler à des lynx, mais avoir des… caractéristiques… différentes. Mais vous en parlez comme s'il s'agissait d'Hommes… ou du moins de créatures pensantes… Ces « lynx » comme vous les appelez… ce serait une métaphore pour autre chose ? Des hommes utilisés comme espions par les Núménoréens Noirs ?

Sa question resta en suspens. En l'absence d'indices plus probants, ils ne pouvaient s'appuyer que sur des hypothèses. Toutefois, à mesure qu'ils progressaient dans leurs réflexions, il semblait à Reinil voir se dessiner les contours de ce que les érudits de la Société appelaient de plus en plus « la menace ». Une forme indistincte, aux intentions encore floues, mais qui mettait clairement en danger les fondements de leur monde. Ils avaient du mal à en estimer la portée, à en appréhender la nature, mais la « menace » était bien palpable. Une menace qui plongeait ses racines dans le passé, car l'extrait de cette chronique datait de près de soixante-dix ans. Quel lien existait-il entre la menace que les érudits percevaient, et ces textes anciens ?

Reinil renonça à essayer de comprendre. Les plus grands esprits de la Cité Blanche s'étaient cassés les dents, et avaient formulé bon nombre d'hypothèses sans véritablement avoir de fondement. Ils n'avaient pas, toutefois, les connaissances de Lithildren et son expérience auprès d'un homme qui, disait-elle, appartenait peut-être à cette mystérieuse fraternité. Était-elle capable de déceler quelque chose qu'ils auraient pu manquer ? Le garçon retourna à son travail, en observant l'Elfe du coin de l'œil. Elle s'appliquait, travaillait avec acharnement, lisait et relisait cette lettre, les notes éparses des sociétaires, en essayant de compiler ces données pour les intégrer et leur donner une allure cohérente. C'était un travail complexe, mais elle s'y attelait avec zèle.

Reinil, soucieux de ne pas se montrer oisif pendant ce temps, continua son entreprise. Il parvint finalement, après moult efforts, à séparer les deux pages qui étaient restées collées si longtemps. Désormais, le plus dur était de reconstituer le texte. Certaines lettres avaient disparu, d'autres étaient malencontreusement collées sur la mauvaise page, et il fallait essayer de retrouver une correspondance, de reconstituer le texte, et de combler les éventuels vides. Cela demandait de la minutie, beaucoup d'inventivité dans les procédés, mais Reinil était plein de ressources. Il continua ainsi sans voir le temps passer, jusqu'à être de nouveau sorti de son ouvrage par l'intervention de Lithildren, qui l'interrogeait sur le sens de Yavannamirë. Après avoir marqué un bref moment de surprise devant cette question, il lui répondit le plus naturellement du monde :

- La traduction la plus littérale de Yavannamírë serait « joyau de Yavanna », mais le terme désigne en réalité un arbre. Il est dit dans les livres que cet arbre aurait été offert par les Elfes aux gens de Númenor, et qu'il aurait été perdu à la chute de l'île. Si je me souviens bien de mes lectures, il donnait des fruits écarlates.

Lithildren parut enregistrer cette information, et retourna à son travail, seulement pour revenir peu après avec de nouvelles conclusions. Comme la première fois, elle décida de lire ses notes à haute voix, laissant Reinil y réagir :

- Le Mordor ? Fit-il en frémissant. Personne n'oserait aller chercher quoi que ce soit là-bas, en effet. Il n'y a que des Orcs et de la poussière dans les plaines de Gorgoroth. Quant aux autres régions de ce sombre pays, ma foi personne ne s'y est rendu depuis le Troisième Âge, et je ne pense pas que quelqu'un habiterait volontairement ces terres… Vous pensez que la Fraternité de Yavannamirë aurait pu trouver un moyen d'accéder au Mordor pour y entreposer des artefacts ? Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi cacher ces richesses du passé dans un endroit aussi inaccessible… S'ils comptaient les utiliser à des fins néfastes, ils avaient tout le temps de le faire, non ?

C'était une question rhétorique. Les documents dataient de 229 et 231, ce qui signifiait que Zimrathon était probablement décédé à l'heure actuelle – si du moins c'était bien d'un Homme dont il s'agissait. Personne ne pouvait vivre aussi longtemps, assurément. Alors pourquoi aurait-il pris le soin de cacher les trésors de la Terre du Milieu alors qu'il aurait pu les utiliser pour accomplir quelque chose de son vivant ? Cela n'avait pas de sens. Mais la réflexion de Lithildren concernant Gier n'était pas inintéressante, et Reinil lui lança :

- Vous pensez que Zimrathon a pu transmettre des informations à ce Gier ? Votre homme devait être particulièrement âgé, si tel est le cas.

Il avait lancé ça sans y penser vraiment, et était reparti à son travail tout comme Lithildren. Les deux âmes s'épuisaient sur leur tâche respective, s'efforçant de maintenir leur concentration alors même que la fatigue et la tension nerveuse jouaient contre eux. Ce n'était pas une mince affaire que de se pencher si longtemps sur des documents, et Reinil commença à s'étirer en un geste trop familier, tandis que Lithildren se levait pour marcher et délasser ses muscles endoloris, avant de revenir à son travail. Le jeune garçon progressait bien, et arrivait à la fin de son travail. Il avait recopié le texte en entier, et il lui restait désormais à achever la recopie du passage qu'il venait de déchiffrer presque entièrement. Cela lui avait demandé beaucoup de patience, et même si certains segments étaient manquants ou obscurs, il se félicitait d'avoir réussi à apporter une nouvelle pièce au casse-tête qui les occupait. Il était sur le point de terminer quand l'Elfe revint vers lui, ayant visiblement fait une découverte.

Ses mots glacèrent le sang de Reinil.

« Ils sont déjà là… »

Cela lui rappelait trop d'épisodes douloureux, les chasses aux traîtres dans les rues de Minas Tirith, la violence à toute heure du jour et de la nuit. Sans le général Cartogan, les brigands auraient probablement pris le contrôle de la cité à l'heure qu'il était. Mais ce que lui confia l'Elfe était peut-être plus effrayant encore. La Fraternité, responsable de l'arrestation de Nallus ? Avaient-ils un tel pouvoir ? Pouvaient-ils réellement agir en plein cœur de la Cité Blanche pour faire enfermer un des hommes les plus respectés de l'Université de Minas Tirith ? Si tel était le cas, il fallait craindre pour l'avenir… Mais les arguments de Lithildren semblaient logiques : Nallus avait été emprisonné pour une raison qui dépassait celles avancées par les gardes, et peut-être que quelqu'un avait voulu le faire tomber. S'il était sur le point de découvrir une vérité dérangeante, de faire sortir les cadavres du placard, c'était tout à fait plausible…

Les implications de cette hypothèse étaient terrifiantes !

Reinil essaya de garder son calme, et de faire preuve de mesure. Il voulait lui aussi croire que quelque chose clochait dans l'arrestation de Nallus, mais il préférait analyser les faits. Il s'approcha de Lithildren, et observa la lettre mystérieuse.

- Si ces individus veulent véritablement agir dans l'ombre, comment les démasquer ? Il pourrait s'agir de n'importe qui ! Et s'ils apprennent que vous et moi travaillons sur le même document que monsieur Nallus, qu'est-ce qui pourrait les empêcher de nous faire arrêter également ?

Sa question trahissait son inquiétude. Ils étaient tous deux piégés à Minas Tirith, et ils ne pouvaient pas s'échapper. Après avoir tant lutté pour entrer dans la Cité Blanche, Lithildren risquait de commencer à regretter l'extérieur de la ville, et la liberté qu'elle lui conférait. Mais pour comprendre, elle devait s'enfoncer encore plus loin dans les méandres de la capitale du Gondor, et traverser les murs de mensonge et de tromperie qui se dressaient sur son chemin. Reinil était peut-être son seul allié ici. Il observa le document, et pointa du doigt quelque chose qui l'avait interpellé :

- J'ai eu l'occasion de voir monsieur Nallus travailler sur ce document, avant son arrestation… A l'époque comme aujourd'hui, je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il y a quelque chose de plus dans cette lettre. Regardez…

Il pointa le doigt sur le bord droit de la page, qui avait vraisemblablement été déchirée d'un carnet.

- La déchirure est très irrégulière, presque maladroite… Pourtant, regardez attentivement… aucun mot n'est coupé à droite. Aucun. Je n'arrive pas à me l'expliquer, mais je suis persuadé que ce n'est pas anodin…

Il haussa les épaules, conscient que son intime conviction était peut-être inutile si elle n'était pas fondée. Mais il était persuadé que la réponse se trouvait là, hors de leur portée pour le moment, mais pourtant si proche. Laissant Lithildren y songer, il ajouta :

- Pendant que vous réfléchissiez, j'ai trouvé quelque chose qui pourrait vous intéresser. Cela n'a pas été facile, mais j'ai réussi à décoder une nouvelle page du journal de Gier. Attendez, je vais vous la chercher.

Reinil récupéra le carnet qu'il tenait soigneusement, et la copie qu'il venait d'en faire de son écriture belle et régulière. Il montra l'original dans un premier temps, puis présenta sa recopie qu'il avait augmentée en reconstituant les mots qui avaient souffert. Le tout était cohérent sur la forme, mais le fond était tout aussi mystérieux que le reste.

Page 9 a écrit:
La cinquième n'a pas l'air incapable, mais elle a l'air de ne pas vouloir accomplir les […]. Pas facile de savoir ce qu'elle ressent, car elle n'enlève pas souvent son masque. A croire qu'elle a peur qu'on le lui vole… comme si un truc sans valeur comme ça pouvait m'intéresser ! Mais à part sa propension à […] oiseaux, je pense qu'elle offre plus de garanties que l'autre tarée et ses drôles de potions, ou que le soi-disant « prince » qui parle aux flammes. Elle a dit qu'elle s'arrangerait pour qu'on reste en contact, mais elle n'a pas dit comment. Je suppose qu'elle a son idée sur la question, et qu'ils ne l'ont pas recrutée par hasard.

Le sixième et dernier, je ne l'aime pas du tout… Ses petits yeux verts aux reflets vicieux, ses mains qui traînent partout, et cette drôle de manie de mettre ses pieds velus là où il ne devrait pas. J'ai l'impression qu'il cherche quelque chose à voler, une pièce d'or qui traîne, ou une opportunité de […]. Je n'aime pas l'idée de le savoir dans la même région que moi, mais si j'arrive en premier, je m'emparerai de […].


La suite se perdait sur l'autre page qui, quant à elle, était trop abîmée pour être déchiffrée. Reinil souligna son impuissance à obtenir la suite, mais se permit d'ajouter :

- Je sais que vous souhaitez garder le journal, mais je me demande si je ne pourrais pas déchiffrer d'autres pages avec davantage de temps. Il est très abîmé, et la plupart des mots n'ont aucun sens hors contexte, mais peut-être que certaines pages peuvent être sauvées. Qu'en pensez-vous ?

#Reinil #Zimrathon
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