Départ de la Lorìen pour Edraël Sin Yggdrasil

Edraël Sin Yggdrasil fouilla une dernière fois dans les décombres de l’armurerie, mais il dut se rendre à l’évidence : il n’y avait pas de meilleure arme que cette vieille épée qu’il avait trouvée sous une armure rouillée. Elle était bien oxydée, mais il pourrai s’en servir pour effrayer un éventuel adversaire : les armoiries du Clan des Lys faisaient toujours effet, même plus d’un millénaire après leur déclin. Et il y avait de quoi, car la famille Sin Yggdrasil avait sa propre technique de combat, qui ne sortait pas du cercle très resserré des membres. Edraël, malgré le fait qu’il n’ait pas connu ses parents, avait appris l’essentiel de cet art de combat dans les vieux livres de la bibliothèque, car lire faisait partie de ses avantages par rapport à certaines autres personnes moins cultivées. Cela lui permettait de savoir ce que les autres ne peuvent apprendre que par la bouche de quelqu’un qui le sait déjà et qui de toute façon déformera légèrement la vérité. Ainsi vont les rumeurs. Dans tous les cas, culturellement parlant, Edraël était avantagé.

Le Semi-Elfe se dirigea vers les ruines de cette même bibliothèque, son endroit préféré dans ce qui restait du Manoir au Lys, ancienne demeure sylvestre du Clan des Lys. Il adorait lire. Cela lui procurait une sensation immense, l’impression de changer de monde. Il vivait le livre. Malheureusement, bien des ouvrages avaient été détruits ou abîmés quand le Manoir était tombé en ruine, mais cela ne l’avait pas empêché de se délecter de nombreux tomes. Mais là, en l’occurrence, il n’était pas d’humeur à lire. Il avait décidé, un mois auparavant, de restituer au Clan des Lys toute sa gloire et sa splendeur d’antan. Cela ne serait pas une tâche facile, mais il était déterminé à réussir. Il avait bien, réfléchi, et avait déduis de ses pensées que la première chose à faire était de gagner de l’argent. Edraël avait donc choisi de devenir un mercenaire, au service du plus offrant, selon l’expression. Il s’était donc préparé à entreprendre un périlleux voyage vers le Sud-Est, vers sa première étape, Minas Tirith, la Cité Blanche. C’était, pensait-il, le meilleur endroit pour gagner de l’argent, car l’armée recrutait sans cesse pour faire face aux attaques des Orques.

Edraël avait réussi à trouver dans les ruines du matériel pour son voyage : la vieille épée, une carte de la Terre du Milieu et 500£. Pas de gourde, il n’y en avait pas. De toute façon, il suivrai l’Anduin, alors pourquoi une gourde ? Il avait enfilé sa tunique préférée, celle qu’il portait tout le temps, et qui était d’un côté des coutures noire, de l’autre blanche. Il lui suffisait de la retourner pour devenir plus ou moins voyant. C’était très utile pour éviter les attaques en se faufilant parmi les ombres…

A midi, lorsque le Soleil fut à son zénith, Edraël Sin Yggdrasil se mit en route vers le Sud-Est, vers Minas Tirith, vers son destin, et tandis qu’il marchait silencieusement sous les arbres, tout de blanc vêtu, il sentit que cette vie allait lui plaire. Après tout, il n’avait que 100 ans, il avait en lui toute la force de la jeunesse… Et il comptait bien en profiter ! Et tout en avançant, il se mit à fredonner un vieil air elfique que on instinct lui soufflait. Il ne le savait pas, mais c’était une des balades de voyage du Clan des Lys, du temps de sa splendeur… Et si vous aviez été là, si votre regard avait pu percer sa tunique, vous auriez pu voir que le grand Lys tatoué sur son dos semblait plus réel que jamais.