Demande à la caserne

Mizur s'avançait parmi les piliers de la citée. Il y avait encore beaucoup de monde à cette heure où le peuple sort dans les rues pour faire ses achats, et se prépare à déjeuner sous le soleil flamboyant de l'Arnor. Mais plus il s'enfonçait parmi les colonnes et les maisons de pierres blanches, plus l'air semblait frais. Il gravissait la colline en direction du château où siégeait le Roi.

Après dix bonnes minutes de marche, il se trouvait à présent devant ce qui était le lieu de vie du Seigneur. Il restait néanmoins d'autres bâtiments adossés a la citadelle de grès clair, taillé en racontant des morceaux de l'Histoire du royaume.

A présent le seul son qui résonnait était le souffle du vent entre les quelques arbres qui parsemaient les lieux. Sur le chemin vers la caserne, Mizur croisa des soldats, en armure foncé, qui ne devait pas être pratique sous l'astre ardent au dessus d'eux aujourd'hui.

Il se trouvait alors devant la garnison, et passa l'encadrement de la porte de pierre découpée en forme d'arche. A l'intérieur, une assez grande pièce l'accueillit. Il faisait bon, et la seule personne de la salle se trouvait au fond, derrière un bureau, où un homme écrivait sur un parchemin la tête penchée sur la gauche. Le crissement de la plume sur le papier était l'unique bruit du hall. Des tapisserie de tissu bleu foncé ornaient les murs, et des voiles tendus devant les fenêtres filtraient la lumière.

Mizur s'approcha devant l'homme en armure, et lui demanda:

-Je suis Mizur, soldat de l'Arnor. Je souhaite entrer au service de la caserne, car je n'ai rien d'autre de prévu pour le moment. Je peux escorter une troupe ou un convoi, m'infiltrer dans une ville pour recueillir des informations, je peux aussi...

Le visage du soldat s'éclaira.

-Je vous remercie de vous présenter, nous manquons de soldat. Déposez votre signature ici, dit il en sortant un morceau de parchemin de son tiroir, et un de mes supérieur avisera de cela après.

A peine Mizur eut-il signé qu'un homme entra d’un pas rapide dans la pièce, Il était courtaud trapu, d’une carrure musculeuse. Son visage carré reflétait plus de détermination que d’intelligence ; il portait sur son uniforme stricte, une insigne de d’officier de liaison.

« Par Ordre du roi Tar-Aldarion toutes les unités de gardes de la citée sont réquisitionnées et doivent converger vers la place du palais.
Vous aurez la charge de répartir vos hommes entre les défenses restant sur place et les forces assignées à l’Ost Royal. »

Il reprit son souffle ayant délivré son message d’une traite.

« De plus une unité de coursiers devra être affecté au rassemblement des seigneurs du Banc. Qu’ils rejoignent l’Ost sur la grande route de l’Est. »

Puis avisant Mizur.

« Soldat ! Ton uniforme n’est pas très réglementaire… A quelle unité est-tu rattaché ? »

Mizur qui ne s'y attendait pas, se retourna vers l'officier de liaison et serra son parchemin dans son poing.

-Mon uniforme...

Mais Erohar, l'homme derrière son bureau l'interrompit et se leva

-Tenez Mizur, voici un tabard aux couleurs de la ville, il en décrocha un du mur. C’est le signe de reconnaissance de l’armée de la cité. Je présent que vous en serez digne.

L’officier de liaison hocha la tête en signe d’approbation, l’équipement de Mizur était maintenant parfaitement réglementaire.

-Bon et bien... Allez vous me dire de quelle unité vous faites partis? Perçait il d'un ton haut.


-Je disait justement à ce capitaine que j’ai des aptitudes d’éclaireur.

-Fort bien... Notre Maître Tar-Adlarion vous demande, vous et les autres gardes au Palais... Conclu-t-il.

Mizur se dirigeait vers la sortie... Enfin il allait pouvoir rentrer au service du Roi. Il attrapa la porte entrebâillée, et l'ouvrit d'un coup vif. Dehors, le soleil brûlait au dessus de lui, il s'avança lentement sur le chemin de dalle en direction du Palais, immense bâtiment blanc avec des reflets roses et dorés. L'officier de liaison le suivit, mais bifurqua vers la ville, et plus particulièrement vers la taverne... Il serrait contre lui un papier officiel où brillait un écusson rouge.