Vogue, vogue vers le Nord (suite)

Erco regarda Tior et Galathor partient en direction de la cabine du Dunedain. Le chevalier les vit dispaître derrière une porte menant à l'estomac du navire, les cals. Erco reporta son regard sur les flots sombre de cette mer enragé. Erco devait s'accorché au bastingage pour tenir bebout. il Grand vague l'aspergea, le chavlier recracha d'eau qui avait re4u dans sa bouge, ses habits étaient trempe La un marin celui qui avait déjà parlé à erco s'apporcha du chevalier et lui dit:

-tu devrais rentré. ici tu ne gagneras que de l'eau froid.

-Peut-être, mais au moin ici je vois le ciel, les étoile, je sais ce qui se passe sur le navire. Tandis que dans ma cabine je ne verrai que quatre murs, une lampe et je ne s'aurai pas ce qui se passe sur le pont.Répondit Erco, avant de s'éloigné du marin qui le regarda partir. puis le marin entendit son nom et partit aidé un autre marin.

Galathor et Tior étaient assis face à face dans la cabine de ce dernier, et le Dunàdan attendait avec impatiente de plus ample détails sur son ascendance, et plus particulièrement sur ses parents, puisque le noble semblait connaître des renseignements sur ceux-ci.

Mais tandis que le gouverneur de Minas Tirith commençait son discours, le navire fut animé d'un brusque mouvement... Une vague déferlant dans la mer déchaînée avait heurté la coque du Simol à babord.

Mais Galathor s'était brusquement arrêté de parler. Si dehors les vents hurlaient, dans la cabine, le silence régnait... Seule une bougie au milieu de la table répandait sa lumière, et dans les coins de la pièce, l'obscurité l'emportait.

Le Grand messager d'Arnor, puisqu'on l'appelait ainsi, prit la parole:

"En vérité, très estimé Galathor, j'ai hâte que vous repreniez votre récit... Car je ne sais que très peu de choses sur mes parents. En vérité, presque pas... voire pas du tout... seulement que je ne les ai pas vu durant ma jeunesse, ou du moins ne me le rappelais-je point. Quoi qu'il en soit, ce nom à consonnance Elfique m'a intrigué grandement, un temps du moins. Après, mon enrôlement dans l'armée du Roi m'ont fait sortir ces quetions de la tête. Et je vous remercie du bien que vous pensez d'eux.

Mais je vous en prie, continuez votre récit."

Le vaisseau tanguait toujours, bien que la vague précédante ait été d'une rare intensité. La flamme de la bougie vacillait, tandis que la cire se consumait... Tior attrapa une autre chandelle et l'alluma grâce à la première. Et la pièce s'emplit d'une lumière jaune et chaude...

...le récit pouvait continuer.

HRP// Vous êtes trop bien les gars... Alors que c'est la tempête vous parler, quand c'est pas la tempête, vous la décrivez... Je vous adore... C'est pas grave, on rectifie le tir: la tempête est sur nous, c'est a première vu la catastrophe...//HRP

Eaque senti le vent lui mordre le visage... Sa cape volait en tout vent... Décidément Ulmo en avait après eux... A moins que ce ne soit Osse... Il ne savait plus... Tout ces Valar... D'ailleurs on disait Vala au singulier... Bizarre tout cela...

Il s'avança sur la poupe du navire, seul face à la mer avec un air totalement fier... (face à la Mer, j'aurais peut grandir, face contre terre, j'aurais peut mourir... Calogéro)

Il sortit son épée. L'épée noire de Brethil, brillant dans l'obscurité de la tempête de sa noire lumière... Il la tendis dans un geste solennelle au dessus de l'eau, au dessus d'Ulmo...

Il cria d'une voie forte, recouvrant le bruit de la mer...

"Seigneur des Eaux, écoute moi, Eaque, neveu de Berund, Prince de Brethil en exil, descendant de Turin et Hurin les maudits. Tes eaux recouvrent ma Terre. Tu le sait. Et celle qui fut donner en compensation à mon peuple fut englouti par ton maitre Ivultar. Je te propose un marché, un marché entre toi et moi, entre un homme et un Vala..."

Il se retint de dire le R... Cela n'aurait pas été bon...

Alors que Galathor s'apprêtait à répondre au Dunàdan au sujet de sa famille et de ses origines, le bateau se mit à tanguer de plus en plus fortement. Les deux hommes se regardèrent, redoutant un évènement tragique à venir.

Car la flotte était bel et bien entré en plein dans la tempête. Et plus les minutes s'écoulaient, plus la fureur d'Ossë s'intensifiait. Les bougies basculèrent de la table basse, et, tombant sur le plancher de la cabine, s'éteignirent toutes deux...

Tout ne fut qu'obscurité, et les deux Hommes avaient bien du mal à tenir debout. Tior essayait de chercher son épée dans la pénombre, et y parvint à force de persévérence et de heurts.

"Je crois que vos connaissances doivent attendre un peu, car ce n'est plus le moment de tenir un discours, désormais. Montons sur le pont! Notre aide y est peut-être nécéssaire!"

Le Dunàdan courut jusqu'au pont, sans se retourner et sans attendre de réponse. Arrivé sous la pluie, il se rendit compte que personne n'avait suivi...

"Galathor, où êtes-vous?! hurla-t-il."

Mais un marin alarmé par la situation le bouscula, et Tior glissa jusqu'à tribord sous l'effet d'un forte vague qui avait fait pencher le Simol. sans la balustrade, le plongeon aurait été assuré...

Mais qu'était-il arrivé à Galathor? Pourquoi ne sortait-il pas?

Galathor reprit son récit, dans les grondements de l'Ouragan d'Ossë et dit au Dunadan captivé:

*Eh bien cher Dunadan, en vérité, vos parents furent énormément dévoués.
Vous eûtes eu un père Numénoréen, ou descendant des Edain de Beleriand, je suis vague sur ce point.
Votre mère à mon souvenir fut une Elfe Teleri de Tol Eressëa si je ne me trompe.
Elle fut aussi belle que l'aurore, et sa peau reflétait la lumière d'Aman lors des nuits les plus sombres.
Lors de l'Akallabeth, vos parents partirent en compagnie d'Elendil.
Ils restèrent en Arnor durant énormément de temps, et là que vous êtes né.
Toutefois, vos parents eurent élus domicile à Fornost, et ils vous avaient confié à un Capitaine je crois.
Lors de l'attaque du Roi-Sorcier, ils ne furent point épargnés.
Vous êtes le fils d'un Numénoréen et d'une Elfe, quoique votre père eut des origines Sindar.
Voyez-vous, mes parents, ou plutôt mes ancêtres m'ont transmis ce collier, cette amulette. Je ne la montre jamais à quiconque et moi-même j'en oublie l'existence.
En tant que Grands Navigateurs, Serviteurs d'Ulmo et d'Ossë, cette amulette ressent tout les actes marins, ou des Valar. Une perle, mais bien moindre face aux Silmarils et à l'Elessar.
Peut-être avez-vous eu un objet, une amulette, une chevalière, un joyau que vous avez depuis votre naissance.

Je tiens cette amulette de Gilwë, le Patriarche de notre Lignée.
Il fut un grand ami de votre mère, ainsi que de votre père qui fut un grand navigateur au service de Tar-Aldarion, fils de Tar-Meneldur.
Mais je ne sais ce que vous souhaitez connaitre sur vos parents, sur vos origines alors dîtes le moi, car les réponses à vos questions sont sûrement en moi, du moins je dois les connaître.

J'espère que le Vala Ulmo ou que le Maïa Ossë ne se réveilleront pas brutalement car je risque fort de ne pas supporter cet évènement, car cette amulette, comme tout Joyau à ses avantages et ses inconvénients, mais je ne vous parlerais pas plus de ce "pendentif".
Que voulez-vous donc savoir?"

Alors Galathor se tut et le silence envahit la pièce, mais le Noble entendit la voix d'Eaque, pourtant inaudible si ce n'est des Océans, et sentit un mouvement sous l'eau, énorme, titanesque.
Alors après avoir récité une partie de l'histoire de Tior Celebdîn, Galathor fut plongé dans l'obscurité.
Il ne put courir avec hâte car il ressentait les mouvements de l'Océan, ceux d'Ulmo le Vala, Seigneur des Eaux.
Il ressentait les agissements de Uinen la Dame des Océans et s'affaiblissait.
Alors il tenta de rejoindre le pont du navire et vit Tior, sur le pied de guerre.
Quand Tior le vit, il ne comprit point et avant même qu'il n'eut posé de question, Galathor cria de toutes ses forces:

*Uinen!! Dame des Océans!! Calme ta fureur et apaise celui que l'on nomme Ulmo!!
Je suis Galathor Laurë Ainumirë Periondör, nom qui ne vous est pas inconnu!! Je vous en conjure Uinen!! Stoppez votre furie!! Calmez Ulmo et Ossë, car vous seule pouvez leur faire entendre raison!!
Je vous en prie, stoppez cette furie, arrêtez cette folie destructrice Dame Uinen, je vous en supplie!!*

Puis il se tut et se releva exténué.

Etait-ce la réponse d'Ulmo à Eaque ? Etait-ce Ossë qui venait ainsi le punir de parler ainsi à son Seigneur ?
La tempête se faisait plus rude encore, le bateau se faisait de plus en plus ballotté par les vagues, et ces dernières augmentaient encore et encore de volume, comme si quelqu'un s'amusait à jeter des morceaux dans la mer pour faire monter son niveau.

On entendait des craquements que le vent ne couvrait qu'à moitié, le vent et la pluie étaient si forts qu'on n'y voyait pas à cinq mètres, pour autant qu'on ose sortir sur le pont, et qu'on ne soit pas emporté. Les autres navires de la flotte n'étaient que des silhouettes noires qui entouraient le vaisseau.

Une subite accalmie dans le vent, d'un instant à peine, permit d'entendre un craquement sinistre qui venait du plus proche bâtiment. Celui-ci était à peine à quelques encablures de la côte...
A la faveur d'un éclair, car un orage éclatait à présent, on pu voir les fissures qui se formaient sur sa coque, inexorablement...

Ce navire valdinguait à présent de plus en plus, finalement son mât se brisa, et un grand bruit signale que la coque commençait à faire de même...
Seulement, on ne saura jamais si le navire se serai brisé de lui-même... Une vague violente le fracassa contre les récifs...

Depuis le navire d'Eaque, on pouvait voir la mer qui devenait rouge, et une masse sombre qui entrait dans la mer...

Les révélations sur les origines de ses parents étaient amplement suffisantes pour Tior, Tior Celebdîn. Maintenant, il saurait la cause de cette racine Elfique de son nom.

Mais il n'y avait pas le temps pour le messager, l'eut-il voulu, de demander de plus amples informations au sage et cultivé Galathor. De toute façon, le messager d'Halbarad avait déjà maints sujets de réflexions.

Alors que la tempête se faisait de plus en plus forte, vint le gouverneur de la Cité Blanche, trempé des pieds à la tête. Il était finalement monté, et il implorait maintenant Uinen. Qui sait... peut-être pourrait-elle calmer Ulmo et Ossë. Mais il n'y eut pas de nette amélioration.

Et Tior eut grand peur, quand un navire de Dol Amroth fut emporté, le mat brisé, vers des récifs, et qu'il coula sans tarder, emportant un bon nombre de valeureux soldats de la Cité portuaire au fond des abysses de l'océan...

Le Dunàdan s'assit contre la balustrade, très malheureux, ressassant ce que lui avait dit Galathor:

*Ainsi ma mère était une Elfe... une Elfe Teleri de Tol Eressea. Et mon père était peut-être originaire de Beleriand. Voilà certes une nouvelle... Et le Capitaine Ergalrad m'a élevé durant mon enfance, cela est juste, mais je le savait. Voyons... un objet que m'aurait légué mes parents?

Ma bague...*

Galathor fut las de cette tempête alors il cria de plus belle:

*UINEN!! Dame des Océans!! Calme ta fureur par Eru Ilùvatar!! Je t'implore à genou de calmer la fureur d'Ulmo, et d'Ossë!!!
Rend hommage aux Ainumirë à qui tu offrit tant de baux présents et qui t'offrirent tant d'offrandes et d'hommages!
Ô Uinen, rend hommage à cette lignée, celle des Seigneurs des Eaux de Tol Eressëa!*

Alors, quelques nuages s'écartèrent pour éclairer le Noble.
L'amulette de Galathor scintillait, et les eaux se calmaient, même si elles furent encore agitées.
Manwë fut clément et le vent s'adoucit.
Beaucoup eurent été effrayés par ce navire qui coula, le mât en avant.
Le Noble à l'Armure Scintillante, s'approcha de Tior et lui dit:

*Une chevalière n'est ce pas? N'ayez crainte je suis au courant, car j'ai vu cette bague être créée, forgée. Je l'ai vu vous être offerte, et je savais que j'avais vu votre visage jadis.
C'est votre mère qui la portait, et jamais elle ne l'eût quittée.
Elle scintillait à son doigt et tous la voyait miroiter au Soleil.
L'Aurore de Tol Eressëa. Tel fut son nom. Tous l'admiraient, mais nul n'osa jamais porter la main sur elle.
Je ne sais si cela venait de cette bague, mais elle fut protégée de toute Ombre lorsqu'elle la portait.
Elle vous a légué son seul héritage, l'objet le plus cher à ses yeux, pour que partout où vous soyez, son esprit demeure en vo...*

Galathor fut stoppé et tomba au sol, ayant des difficultés à respirer. Il ne fut point touché par l'eau de pluie et fut sous la lumière du Soleil.
Alors, une forme énorme sortit de l'eau et Tior en fut effrayé. L'eau s'agitait et se calma, le bateau, tantôt tanguait, tantôt fut stable.
Mais que fut cette forme étrange qui sortit de la Belegaer?..

Relevant la mache des son habit trempé, Tior vit que la bague d'or brillait dans l'obscurité, petit point de lumière dans tout ce désespoir. Et le Dunàdan sentit une nouvelle force naître en lui.

Il approcha sa main gauche de ses yeux, et l'observa avec attention... Il y voyait, comme à l'habitude, un entrecroisement de traits d'une grande finesse. Tior l'avait toujours vu de cette façon durant sa vie, mais maintenant qu'il prenait conscience de son ascendance, les motifs lui parurent tout autres. Les minces filaments qui se croisaient semblaient former une sorte de navire, quoique minuscule, et au delà on pouvait discerner comme une île. Peut-être était-ce Tol Eressea, d'où était originaire sa mère, la belle Elfe Teleri qui lui avait légué ce bien...

Mais un grand éclaboussement et un soudain bouillonement de la mer firent sortir Tior de sa rêverie. Il avait cru voir une forme vaste et sombre, qui était soudain repartit au plus profond de Belegaer...

"Qu'était-ce? demanda le messager à Galathor. Y a-t-il de grands animaux marins dans ces mers? Serait-ce une baleine?"

Mais en son coeur, Tior Celebdîn eut l'impression qu'il n'en était rien, que cette apparition était un fait beaucoup plus mystérieux, presque inquiétant... Il imagina que le Seigneur des Eaux était venu en personne vers leur navire, ou bien Ossë ou encore Uinen, la Dame des Mers... Uinen... N'était-ce pas elle que le noble avait imploré juste avant, il y a quelques instants?

Le Dunàdan regarda sa chevalière pour se rassurer. Mais à présent, la vision des voiles et de l'île lointaine avaiut disparu... Ce n'était plus qu'ne simple bague en or, plus qu'n entrecroisement de traits à la mode Elfique. Mais Tior n'avait pas rêvé... Sa lignée était bel et bien attaché à l'océan, bien qu'il l'ignorait jusqu'alors...

Galathor se rapprocha et dit à Tior:

*Je crois bien que cette "créature" est Uinen, la Dame des Eaux.
Les récits en racontent bien peu sur elle. On disait que sa dernière apparition fut en Numenor. Et cela n'est pas totalement vrai. Elle apparut en Endor plusieurs fois.
Ma Lignée à toujours été respectueuse de Uinen, et celle-ci l'eut toujours aidé.
Alors, je pense qu'en indiquant mon nom, il y aurait des chances qu'elle se calme.
Quant à votre Chevalière, elle est liée à l'Eau, comme les Deux Arbres le furent à Yavanna.
Ne soyez-pas inquiet. Car vous trouverez les réponses en temps voulu, et le Jour venu, cette anneau vous y mènera, là où seuls les Immortels ont le droit d'amarrer, car vous n'avez choisi votre destin. Elrond et Elros l'eurent choisi, Ëarendil et sa douce épouse aussi, mais vous, vous fûtes envoyé en Arnor, sans avoir sut que vous étiez Demi-Elfe.
Les voiles réapparaîtront lorsque la Mer sera si puissante que sans le savoir vous pourriez être en Tol Eressëa.*

Alors Galathor se tut une ultime fois et vit au loin des reliefs se dessiner.
Serait-ce les rives du Baranduin?

La mer qui grondait alentours...

...les paroles énigmatiques du gouverneur...

...la vision quelque peu troublante qu'il eut de sa bague...

...la possible apparition d'une Maia des Eaux...

Tior se rendit vraiment compte que l'histoire de ses ancêtres le rattrapait. Une histoire qui était liée à l'Eau, à la Mer, aux cris plaintifs des mouettes dans le vent...

Un long languir et une grande nostalgie de l'océan allaient envahir Tior, par la suite, quand il errerait dans les étendues sauvages de la Terre des Hommes, de l'Arnor, qu'il croyait être son seul et unique Royaume...

Il n'en était pas ainsi; son vrai royaume se trouvait bien au-delà de ces terre habités par les Fils des Humains. Jamais plus il n'aurait de repos dans les forêts et les plaines du royaume du Nord...

Tior était demi-Elfe, quoique en puissent dire tous les gens d'Arnor qui le connaissaient.

*Le savaient-ils? pensa le messager. Connaisaient-ils ma véritable lignée? Ou me l'ont-ils cachée...*

Les questions se multipliaient dans la tête de Tior Celebdîn. Mais, comme l'avait dit Galathor, il trouverait les réponses en temps voulu...

Pendant qu'il rêvait à demi, des rivages furent visibles, encore très éloignés de la flotte amoindrie... Mais le Dunàdan ne les vit pas. Sa pensée errait dans un Royaume lointain, qu'il n'avait jamais vu mais qu'il se représentait nettement dans son esprit...

Mais qui qu'il soit, quelles que soient ses orignines, il se battrait pour son pays d'acceuil, pour le Grand Arnor, car il avait encore foi en son ancien peuple, le peuple des Hommes...

Eaque se releva, malgré le vent qui l'avait jeté sur le sol du navire. Il releva son épée au dessus de l'eau. Et mit toute sa force dans sa voix...

"Je te propose un marché. Un marché entre un homme et un Vala. Si durant tout le reste de ma vie je ne cherche qu'à aider, au dépand de moi même, les peuples amis des elfes, tel que le Gondor, l'Arnor, Brethil et autre... Peuple qui te sont cher, alors promet moi qu'à ma mort la malédiction qui pèse sur la descendance d'Hurin soit levé... Débrouille toi, appel Manwe, appel Eru... Qu'importe, jure sur tes eaux de sauver ma famille de cette malédiction, je jurerai sur ma vie de te servir..."

Une vague frappa encore le navire... Mais Eaque ne broncha pas... Un grand calme se fit soudain dans le vent, et Eaque vit le navire proche se fracasser... Puis d'un coup, le vent repris, plus fort que jamais, faisant voler le Prince en arrière, sur le pont du Simol... Une lame d'eau frappa le navire, mouillant le Prince des pieds à la tête...

Puis il releva les yeux qu'il avait protégé contre son bras et vit planter là, dans le bois du navire, le poignard de l'Ocean... Mort-bleu...

Puis il cru entendre... Etait-ce vrai? Etait-ce songe??? Il ne le sut, mais il crut entendre une voix profonde dire:

Tior n'en revenait pas...

Tous les Hommes de ce navire, tous les hommes de ce fier Simol allaient-ils parler aux Valar? Galathor avait suplié le Vala et les Maia de la Mer, sans succès... La tempête était toujours allé de plus belle.

Maintenant, c'était le Seigneur Eaque qui s'adressait à Ulmo. Mais ce n'était point au sujet des vents et des vagues, mais d'une malédiction qui frappait les descendants de Hurin, dont le neveu de Berund faisait visiblement partie.

Tior avait entendu il y a longtemps des histoires de la malédiction de Morgoth, du Noire-Epée, sans y porter crédit.
Mais était-ce sage de faire une requête ainsi, directement au Seigneur des Eaux? La tempête n'avait pas faiblit pour l'instant, mais allait-elle le faire ou au contraire s'intensifier, Tior l'ignorait bien.

Toujours est-il que l'embouchure du fleuve Brandevin, ou Baranduin comme l'appelle les Elfes, fut bientôt en plein Est. Encore quelques mille et on dépasserait le fleuve de la Comté.

Le lieu d'ammarage restait toujours un mystère...

La tempête était en effet arrivé et il était impossible de l'éviter d'un moyen quelconque.
Gebir avait suivit le Prince et ses hommes sur le pont où les vagues menaçaient le navire.
Il connaissait les risques, il savait que certains navires ne pourraient pas passer la tempête sans dommage.
Gebir avait vite trouvé sa place auprès des marins, occupés à ficeler tout les objets demeurant sur le pont.
Entre deux coups de tonnerre, il pouvait voir la longue file de bateau suivre le Simol dans les vagues et l'écume.
A quelques trentaines de mètres, le Dringalph tentait de suivre le rythme du vaisseau amiral. Il sortit sa longue vue et regarda le pont supérieur et vit Ulfred à la barre, le torse entouré de cordage alors que certains glissaient sur le pont. Alilan était là en train d'attacher les balistes du mieux qu'on le pouvait.

Gebir reprit ses esprits et reporta son attention sur le Simol. Une puissante vague venait d'envahir le pont et Gebir se laissa emporter vers l'arrière du navire. Il parvint à la barre et remplaça le matelot qui avait du mal à tenir avec vigueur le cap. Le plus dangereux était de se laisser emporté par les vagues sur les rochers.

Soudain, un vaisseau qui avait rattraper en partie le Simol se brisa en deux sous les yeux de tout les marins. On voyait les craquelures se répandre sur la coque. Les marins n'y pouvait rien et même si certains jeunots sautaient à la mer, leurs chances de survie étaient nulles.
Gebir savait que le meilleur moyen de survivre serait de rester dans une partie du navire, la partie la plus solide de la coque et attendre que le navire s'échoue.

Pourtant, il ne regardait pas le naufrage mais fixait devant lui la mer et tentaient de prendre la bonne orientation pour s'éloigner de la côte.
Galathor et Tior semblaient pourtant engagé dans une conversation importante, à la limite de négliger la tempête et le danger. Le nouveau Earkano savait que seul sa maitrise du vaisseau pourrait les sortir de la tempête mais il savait que tout les navires n'en sortiraient indemnes.
La barre était dure à maintenir avec les vagues et le combat était tant physique que mental car il devait rester concentrer sur sa route sans se soucier des problèmes sur le navire, même lorsque Eaque cria à s'en déchirer les poumons. Il suppliait les divinités mais Gebir n'en avait que faire.
Un nouveau navire se brisa mais cette fois ci la chance de survie serait nulle car le bateau vola en éclat.

Gebir tenta de se faire entendre parmi le fracas.

"Il faut maintenir le cap ! Le Brandevin serait impossible pour tenter d'accoster. Il faut aller plus au nord et laissez passer la tempête.
"

La tempête partait de plus belle, s'intensifiant de minute en minute. Les navires alentours furent déroutés, perdus dans la tempête tandis que d'autres se perdaient dans l'Abysse d'Ulmo.
Les vagues se multipliaient sur le pont et seuls quelques nobles guerriers se tenaient debouts, fièrement.
Galathor eut dit auparavant à Tior les origines de celui-ci, mais jamais il n'en saura plus qu'il ne le sait, avant que l'heure n'en soit venue.

Eaque gisait là, au sol. Mais il ne fut pas le seul à entendre le murmure abyssal d'Ulmo. Galathor l'eut entendu, et dès lors, tomba au sol, comme s'il fut pris d'une fatigue immense. Il ressentait les activités des Seigneurs des Eaux, par l'intermédiaire de son anneau et fut pris d'un mal en entendant la voix d'Ulmo.
Mais il se releva et regarda Eaque, descendant de Mormegil, ou plutôt de Hurin.
De toutes les choses qu'il put apprendre sur les Elfes et autres peuples d'Arda, il fut étonné de savoir qu'Eaque, le neveu de Berund, fils de Berunda, fut le descendant de Hurin.
Il fut plus étonné encore qu'Ulmo, un des Aratar ait accepté de lever une Malédiction, alors que jadis nul ne fit quoique ce soit pour lever la Malédiction de Mandos, qui pesait sur un peuple entier, celui des Noldor.
Mais le Noble savait leur clémence, et il sut que lorsqu'Eaque mourrait, la malédiction serait sûrement levée.
Mais comme Ëarendil le fit, Eaque devrait sans doute essayer de rallier la Baie d'Eldamar et de plaider sa cause.
Hélas peu d'Elfes navigateurs existent encore en Endor. Il devrait donc compter sur Ulmo et lui seul pour agir en tant que l'intermédiaire de ses dires au Conseil des Valar.

Galathor se rua vers Eaque et lui demanda:

*Eaque! Vous allez bien? Je l'ai entendu tout comme vous, et je pense que tous l'ont entendu, ou peut-être un grondement marin.
Vous devriez rentrer vous abriter car Ulmo est imprévisible et nul ne sait si il viendra vous prendre et vous entraînera dans sa demeure pour vous conduire au Palais de Mandos.
Rentrez maintenant cela serait plus sûr.*

Puis il alla voir Tior qui restait pensif, malgré les évènements qui se produisaient sur le navire et lui dit:

*Tior, vous êtes aussi un homme d'Arnor, même si vos racines furent celles de Numenorië. Ne soyez pas dérouté, car je pense qu'une seule personne connaissait la vérité sur vous, ce Capitaine dont le nom m'échappe, un brave Homme. Même s'il est mort désormais, il vous aidera sans doute à trouver quelques réponses mais pas toutes.
Alors allez désormais, si vous ne voulez pas rejoindre les demeures sous-marines de ces navires!*

Mais Galathor resta sur le pont, couvert d'eau, ne se souciant guère désormais de la tempête, mais de choses bien au delà de tout ce qu'un simple guerrier, ou écuyer ou personne n'ayant connu le Passé, pouvait imaginer.

La remarque était juste... être englouti maintenant par l'océan en réfléchissant à toutes ces choses ne servirait de rien. Il fallait remettre ces questions à plus tard.

L'embouchure du Brandevin était passée, et avec elle les chances d'un accostage sans délai. Il faudrait sans doute de nombreux milles pour atteindre un autre point de débarquement.

Mais s'amarrer ici aurait été difficile, par ce temps, de toute façon, et il n'y a point de port convenable vers les rivages du fleuve de la Comté. Cela aurait été une catastrophe monumentale.

Maintenant, il fallait, comme le disait le nouveau venu sur le Simol, le fier Gebir, maintenir le cap, espérer une acalmie des vagues et du vent, et trouver un lieu de débarquement. Serait-ce les Havres Gris? Serait-ce Harlond? Ou bien un débarquement improvisé sur les plages côtières de l'Ouest d'Hallindon, non loin de là? Ce n'était pas Tior qui avait les réponses à ces quetions.

Le messager d'Halbarad entendit les marins hurler et se jeter, pour certains, à la mer... Et pour cause... des fissures étaient visibles sur la coque. Mais ceux qui sautaient étaient voués à la mort et aux caverne de Mandos. il fallait que le Simol tienne encore, lui qui n'avait jusque là jamais bronché.

Tior était aux côtés de Gebir, car celui-ci s'était placé à l'endroit où, selon lui, la coque du navire était la plus solide...

Au milieu de toute cette tempête, un second navire alla heurter les récifs et fracassa sa coque, entraînant tous les occupants à la mer. Il s'agissait d'un des bateaux de la flotte de Gondor qui avait accompagné le Simol depuis le port de Pelargir.

Hélas! Hélas! Trois fois hélas pour tous ces marins et ces guerriers du Royaume de Mephisto, qui auraient pu atteindre l'Arnor et courir vers une heureuse fortune... ou bien périr en acquérant gloire et renom. Etre engloutit par les eaux sans avoir pu prouver son courage était pire que tout.

Maints cris atroces se faisaient entendre alentours, dans les vagues, entrecoupés par le bruit de l'eau qui entrait dans les bouches. Beaucoup furent noyés rapidement, et du bord du navire d'Eaque, les marins lançaient des cordes et des grappins à ceux qui étaient encore en vie, les meilleurs nageur et les plus résistants. Mais la pluie tombant à verse rendait les cordes glissantes, et tous les hommes qui tentaient de s'accrocher étaient vite impuissants et obligés de lâcher prise. Leur corps reposerait au fond du Royaume d'Ulmo, et leur âme prendrait le chemin de la demeure de Mandos et de Fui.

Tous eurent ce sort... sauf un. Un unique guerrier de Gondor réussit à se faire isser sur le Simol sans lâcher prise, et il était couché sur le pont, épuisé et à moitié mort, les mains sanglantes. L'équipage accourait pour lui apporter les peaux de bêtes, car il était mouillé et frigorifié.

Ce triste spectacle effraya Tior, qui se demandait quand viendrait leur tour de rejoindre les eaux glacées de l'océan.

Mais le navire amiral tenait toujours...

Eaque se releva et ramassa Mort-Bleu... Soit, juste ce mot... Il savait qu'Ulmo ferait de son mieux pour lever cette malédiction lorsque lui, le Prince de Berthil aurait accompli la part de son marché.

Cette malédiction ne devait plus êtes très dur à lever pour le seigneur de Eaux, ou Manwe, le premier des Valar. En effet, si à l'époque de la toute puissance de Morgoth, la simple force de Turin pouvait faire douter l’ennemi des elfes de l’efficacité de sa malédictions, Oh combien ! aujourd’hui, alors que Morgoth n’était plus sur la Terre du Milieu, il serait aisé pour un Vala de lever cette malédiction…

Tout du moins, c’était ce qu’espérait Eaque. Mais comment savoir si ce n’est pas qu’illusion dans la tempête, une illusion partagé avec les autres ???

Il vit le Commodore.

« Je pense que la tempête va bientôt se terminer… Continuez vers le Nord et rentrez dans le golfe de Lune… Je me retire dans ma cabine… »

Il est fou, se dit le Commodore… C’est un homme fou qui nous dirige…

Mais il fut très étonné quand il eut la sensation que le vent tombait...

Tior était aveuglé par la pluie, qui tombait presque horizontale. Cependant, il crut voir Eaque se relever péniblement, là-bas, et ramasser un objet, comme une dague plantée dans le bois du navire... Mais à l'instant suivant, alors que le frère d'Eaquem marchait lentement en direction du commodore, nul chose n'était visible dans la main de celui-ci.

*Ai-je rêvé debout pendant un moment? se demanda Tior.*

Pourtant, tel n'était pas le cas, car le neveu de Berund vait glissé Mort-Bleu sous ses habits. Et le messager d'Halbarad saisit les paroles adressées au commodore, lui disant d'entrer dans le Golfe de Lune.

Tior Celbdîn croyait enfin savoir où la flotte allait accoster... Il se disait en lui même:

*Les Havres Gris... ainsi les tours Elfiques verront arriver les navires des Hommes.*

Puis, à la grande surprise du Dunàdan, le vent se calma, les rafales se firent moins violentes et plus sporadiques... Les vagues cessèrent de chahuter le Simol, ou du moins plus légèrement. Etait-ce l'aide des Valar?

Quoi qu'il en soit, il n'aurait pas fallu bien longtemps pour que plusieurs autres navires ne sombrent. Encore un bout de trajet, et le voyage terrestre pourrait commencer.

Galathor se tenait sur le Pont du Simol et admirait les navires s'écraser sur les récifs. Il était pensif, si pensif qu'il en eut oublié l'extérieur et n'entendait que ses propres pensées, voyant ses souvenirs plutôt que l'atroce spectacle qu'offrait la flotte.
Mais il eut entendu le fait que la flotte allait débarquer aux Mithlond, dans le Golfe de Lhûn. Le Port Elfique, autrefois refuge de Cirdan et de Ereinion Gil-Galad, hôte des chevaucheurs de l'Anneau, et du dernier bateau Elfique Teleri d'Endor, allait accueillir la flotte Gondorienne.
Un lieu sûr pour le débarquement des troupes, mais la route serait longue et périlleuse pour rallier Mithlond à Annuminas.
La pluie devint aussi fine que la brume des Chutes de Rauros, et le vent, le blizzard, se transforma en une petite brise.
Manwë Sulimo et Ulmo avaient cédés. La colère des Bénis avait été apaisée.

Le Noble vit Tior, pensif lui aussi, sur le pont, scrutant l'horizon plat en direction d'Avallonë. Car même si ses pensées se tournaient vers les Havres Gris en son esprit, elles furent déviées vers l'Île Solitaire à son insu.
Il ne vit sans doute pas que le joyau bleuté de sa Chevalière luisait, ou plutôt scintillait d'une lumière envoûtante, apaisante, à la fois profonde et claire, bleue, et blanche comme celle d'un Silmaril. Il ne vit pas non plus les voiles des Teleri se dessiner comme un enchantement sur le fin or de la bague.
Autrefois, les Numénoréens voyaient la Tour d'Avallonë depuis le sommet du Meneltarma, et désormais, seuls les Eldar, ou ceux ayant une ascendance Eldarine, peuvent voir au loin une lueur scintillante comme un diamant posé sur le sommet d'une montagne.
Mais ils ne peuvent la voir que lorsque leur coeur se tourne vers elle, et que lorsque leurs pensées les plus profondes s'y sont intéréssées.
Tior pouvait sans nul doute l'apercevoir, mais ne devait pas y prêter suffisamment attention.
Galathor abandonna ses pensées et alla parler à Eaque. Alors, il lui dit:

*Eaque, j'ai cru entendre le fait que nous allions débarquer aux Mithlond.
Annuminas n'est pas à deux lieues du Port Eldarin, alors je pense que la prudence est de mise pour l'avancée des troupes dans les landes désertes.
J'attends des informations militaires et géographiques depuis Annuminas.
Avec un peu de chance, ces documents arriveront avec un peu d'avance, en tout cas, assez pour que nous puissions nous y pencher. Tomber dans une embuscade serait fort malheureux aux vues du nombre de morts tombés lors de la tempête.
Ce n'est que le conseil d'un humble Gouverneur, alors pour ma part, il faudrait attendre quelques temps après notre débarquement pour étudier ces cartes.
Qu'en dites-vous Messire?*

Galathor se tut et attendit. Le Soleil fit son apparition et les montagnes paraissaient être aussi éclatantes que l'argent, et l'eau reflétait le Ciel redevenu bleu, enfin presque.
Enfin la tempête fut passée, mais Tior ne voyait toujours pas son Anneau luire ou la lueur d'Avallonë à l'horizon.

"Cap plein Est!" criait le Commodore.

Il s'agissait pour l'instant de passer le mince détroit formé par les avancées de terres d'Harlindon et de Forlindon. maintenant que la tempête s'était apaisée, et avait presque disparue, il aurait été idiot de briser sa coque sur les récifs par excès de précipitation. Il fallait rester le plus possible au centre de l'étroite bande de mer, sans trop s'écarter au Sud ou au Nord.

Mais le Commodore était un Homme assez expérimenté pour le savoir. Aussi tous les navires de la flotte amoindire passèrent cette difficulté sans problème, et pénétrèrent dans le Golfe de Lhûn, faisant le chemin inverse du dernier navire Elfique parti des Havres Gris pour Valinor, transportant les Porteurs des Anneaux.

Mais au moment où le Simol allait passer le détroit, Tior, accoudé pensivement au rebord crut voir un étrange point de lumière blanche à l'horizon Ouest. Il se garda bien de le dire à quiconque, se demandant d'ailleurs si les autres l'avaient remarqué. Lui pouvait le voir, descendant des Eldar. Et, bien qu'il ignorât de quoi il s'agissait, il fut heureux d'une telle vision.

Cependant, il sentit que le frère d'Eaquem aurait besoin de sa connaissance de l'Arnor pour le voyage terrestre. Aussi quitta-il la magnifique lueur et adressa la parole à Eaque:

"Au delà des Havres Gris se trouvent les Collines des Tours, et encore à l'Est la Marche Ouest: c'est une région de la Comté, mais cela ferait un grand détour vers l'Est. Or Annùminas est située plus au Nord, et en ligne droite, ce sont des régions sauvages qu'il nous faut traverser."

Il pointa du doigt le Nord-Est, en direction de la Capitale d'Arnor. Et voilà que le joyau de sa bague brillait d'un bleu profond, comme si l'on pouvait voir tout le Royaume d'Ulmo au doigt de Tior...

"Merci Gouverneur. Je compte effectivement sur l'aide des elfes des havres pour nous renseigner. Mais je n'ai pas encore pris de décision. Je sais en effet qu'un conseil va se tenir à Imladris, mais je pense que nous ne le rejoindrons pas. Nous devons, par l'arrivée de notre flotte par l'Ouest surprendre l'adversaire. Peut être marcherons nous directement sur l'ennemi bannière ouverte, peut être resterons nous cacher jusqu'au dernier moment, nous verrons. De plus le Roy peut m'envoyer des instructions aux Havres si besoin est..."

Entré dans le golfe de Lune, la tempête ne sembla plus qu'un mauvais souvenir... Le calme revint petit à petit, même si la mer resta agité...

Le Commodore fit son rapport sur l'état des vaisseaux:

"Conseiller, nous avons perdu trois navires, deux signalent des avaries graves et cinq des avaries légères. Trois sur ces vaisseaux estiment ne pas tenir jusqu'au Havre et demande l'autorisation de rejoindre la cote pour des réparations..."

Eaque se tourna vers la carte de sa cabine en murmurant un mot qu'aucun n'entendirent

"Merde..."

Puis, après quelques minutes, il dit:

"Soit, qu'ils accostent, mais ne préviennent aucunement les habitants de la région. Ils ont une demi-journée pour réparer, juste de quoi tenir jusqu'aux Havres. Allez, prévenez les..."

La situation, qui semblait être assez bien maîtrisée, ne l'était pourtant pas tout à fait.
Trois vaisseaux devraient quitter la flotte et gagner la côte, afin de répare les navires pour repartir, ou bien débarquer les troupes et marcher jusqu'aux Havres Elfiques. Mais dans ce cas, l'espoir de passer inaperçu s'évanouirait.

Quand le commodore transmit l'autorisation d'Eaque, les trois navires de Gondor mirent le cap au Sud Est partant en direction des plages de Harlond.
Et que pouvaient-ils faire d'autre, de toute façon?
Continuer vers les Havres Gris et couler avant d'arriver?

C'est donc une flotte encore plus amoindire qui traversa le Golfe de Lune en direction du port. Soudain, tous les marins purent les voir, ces beaux promontoires surplombées par d'antiques tours, lieu où tant d'évènements importants s'étaient produit de par les Ages du monde: les Havres Gris de Mithlond étaient face à eux, et le soleil du matin brillait derrière les constructions des Elfes.

Leur voyage vers le Nord était terminé, et ce fut une joie pour tous les guerriers que de voir enfin le lieu de débarquement. Leurs peines ne faisaient cependant que commencer, car débuterait le voyage terrestre...