Arrivée au Harad

Le voyage avait été long et morose, contrairement à ce qu’il pensait aucune attaque n’était venue le perturber.

Lorsque ses supérieurs avaient demandé des volontaires pour volontaires pour escorter des marchands jusqu’à Dur’Zork, il n’avait pas hésité une seconde.
Depuis la campagne au Harad il rêvait de consulter les ouvrages de la Tour du Savoir. Celle-ci devait regorger d’ouvrages militaires où les différentes stratégies des armées haradrims avaient du être consignées.

Malheureusement les marchands avaient été à la hauteur de leur réputation : des bourgeois pompeux et envahissants.
Il avait espéré arriver la veille mais le conseil des marchands avait décidé de camper à une paire de lieues de la cité afin d’arriver dans le courant de la matinée.
Dès que le soleil ‘était levé, le camp s’était mis en mouvement et une heure après le groupe avait entrepris la fin du voyage. Deux heures avant que le soleil soit à son zénith, la caravane avait atteint Dur’Zork. Une fois les marchand à bon port, il les avait quittés et rejoint le centre-ville pour se trouver une chambre dans une auberge. Une fois installé, il prit un bain afin de délasser ses muscles fatigués pendant qu’une fille de chambre nettoyait ses vêtements.

Sortant du bain il revêtit une tunique bleu roi sur laquelle étaient brodées les armoiries de Dol Amroth et de simples sandales en cuir laissant ainsi ses jambes à l’air. Il s’assura que sa dague était bien accrochée à sa ceinture et quitta la chambre pour descendre dans la salle à manger. Il mangea une tranche de porc grillé avec une assiette de haricots blancs, le tout accompagné d’une chope de bière.

Délassé et restauré, il quitta l’auberge en début d’après-midi et pris la direction de la Tour du Savoir. Arrivé au pied de la tour, la vision lui coupa le souffle !!! Face à cet édifice on ne pouvait se sentir que minuscule. Il poussa la double porte et due attendre quelques secondes que ses yeux s’habituent à la faible luminosité des lieus puis se dirigea vers l’érudit assis derrière le comptoir de l’entrée.

Selen Ibn-Aïon était le gardien de la Tour du Savoir, titre honorifique porté par le plus ancien érudit de ce lieu mystérieux de Dur'Zork - ancien en terme d'années passées en ce donjon, non pas en terme d'âge. Et il y en avait passé, du temps, à étudier les ouvrages, à conseiller les visiteurs en quête de savoir ou les seigneurs venant prélever quelque information d'importance cruciale. Deux vingtaine d'années, en vérité, et pourtant il était loin d'avoir parcouru le quart des pages de cette drôle de bibliothèque, tant elle en comptait.

Le vieil homme restait à présent souvent au rez-de-chaussée de cette tour qui comptait neuf étages, afin d'être prévenu au plus vite de toute arrivée. Certes, il y avait les gardes Haradrims aux portes, mais être accueillit par un érudit est tellement plus agréable... Aussi, lorsqu'il vit les battants s'ouvrir, Selen leva vite la tête en direction du nouveau venu:

"Bienvenue à vous, voyageur qui venez dans notre Tour en quête de savoir. Vous ne semblez pas d'ici. . . Sachez que l'édifice est ouvert à tous ceux qui ont le cœur assez humble pour accepter l'aide des manuscrits. Vous êtes libre de consulter tous les ouvrages présents ici: vous trouverez des livres sur des thèmes divers et variés, bien que beaucoup d'entre eux traites du pays Harad et de ses alentours. Le seul lieu inaccessible seul est la réserve, au dernier étage. Fermée à clef, il est d'usage d'être accompagné par un érudit de la Tour pour y pénétrer. Disons. . . qu'on y trouve des ouvrages très rares, étranges, précieux."

Le sage se tut, comme s'il se rappelait d'anciens souvenirs. Au bout d'un petite minute, il regarda de nouveau Galador, demandant:

"Mais qu'êtes-vous venu chercher ici ? Si vous avez besoin d'une information en particulier, je pourrais vous éviter de nombreuses heures de recherche. . ."

Les yeux de Galador s'était enfin habitué à l'obscurité des lieux lorsque lui adressa la parole.

Citation :

"Bienvenue à vous, voyageur qui venez dans notre Tour en quête de savoir. Vous ne semblez pas d'ici. . . Sachez que l'édifice est ouvert à tous ceux qui ont le cœur assez humble pour accepter l'aide des manuscrits. Vous êtes libre de consulter tous les ouvrages présents ici: vous trouverez des livres sur des thèmes divers et variés, bien que beaucoup d'entre eux traites du pays Harad et de ses alentours. Le seul lieu inaccessible seul est la réserve, au dernier étage. Fermée à clef, il est d'usage d'être accompagné par un érudit de la Tour pour y pénétrer. Disons. . . qu'on y trouve des ouvrages très rares, étranges, précieux."

L'homme marqua une pause avant de reprendre la parole.

Citation :

"Mais qu'êtes-vous venu chercher ici ? Si vous avez besoin d'une information en particulier, je pourrais vous éviter de nombreuses heures de recherche. . ."

Galador inclina la tête avant de saluer à son tour son hote.

"Salutions maitre érudit. Je me nomme Galador, fils de Galadur et je viens de la lointaine Dol Amroth."

Il marqua une courte pause le temps de se demander s'il était judicieux de donner plus de rensignement sur son compte à cet étranger. Il eu un petit sourire en réalisant que durant son voyage il n'avait pas pensé une seconde à comment aborder ses interlocuteurs.

"Je suis un soldat qui souhaite parfaire sa science du combat en apprenant les méthodes martiales des différents peuples de la Terre du milieu afin de meiux défendre mon peuple. C'est avec l'espoir de pouvoir consulter les manuscrits militaires de votre peuples que je suis venu au Harad. Accepteriez-vous de m'aider dans mes recherches, maitre hérudit?"

"Les ouvrages relatifs à la guerre et aux combats sont principalement entreposés sur les étagères du sixième et du septième niveau, et, puisque vous êtes venu dans ce but précis, je vais de suite vous y accompagner. Ainsi, je pourrai vous indiquer les ouvrages susceptibles de vous intéresser: cela vous évitera de crouler sous les manuscrits d'histoire de la guerre ou des batailles célèbres alors que vous souhaitez simplement compléter vos capacités martiales. Suivez-moi !"

Et, se levant de sa chaise, Selen Ibn-Aïon invita Galador à la suivre silencieusement. Ils tournèrent le dos aux gardes Haradrims et empruntèrent un escalier de bois, vieux mais résistant. Après quelques marches, le rez-de-chaussée disparut, mais il fallut plusieurs centaines d'enjambées pour atteindre le sixième niveau.

Sans l'érudit, la recherche aurait été très fastidieuse... Il y avait fort peu d'indication, et parfois les livres traitant du même thème se trouvaient aux extrémités opposées de l'étagère, voire de la pièce. Au bout d'un moment, Selen présenta un petit livret intitulé: "Bouclier: la meilleure défense c'est l'attaque.".

"Vous pouvez le conserver durant toute votre visite ici, à condition que vous le replaciez bien à sa place à la fin."

Puis ils montèrent encore d'un étage. Là, le vieil homme présenta trois autres œuvres à son hôte: "Duel d'épéistes à la mode Haradrim.", "Ne faire qu'un avec sa monture.", et enfin "Connaissances générales sur les techniques guerrières suderones.".

"Je crois que vous aurez de quoi lire, dit Selen en baisant la voix jusqu'à chuchoter, mais lorsque vous aurez fini de vous instruire, je vous emmènerait dans la réserve. Là-haut, j'aurais à vous faire part de quelque chose. . ."

Hadhod Croix-de-Fer a écrit:

"Je crois que vous aurez de quoi lire, dit Selen en baisant la voix jusqu'à chuchoter, mais lorsque vous aurez fini de vous instruire, je vous emmènerait dans la réserve. Là-haut, j'aurais à vous faire part de quelque chose. . ."

Galador jubila intérieurement, l'aide apportée par le vieil homme dans ses recherches lui permettrait de ne pas perdre de temps et de satisfaire sa soif de connaissance. La dernière phrase du vieil homme ne l'interpellera pas particulièrement sur le coup étant déjà perdu dans ses pensées.

Une fois seul, il s'installa sur un pupitre éclairé par une unique bougie et se plongea dans sa lecture. Il commença par "Connaissances générales sur les techniques guerrières suderones.". Il releva les yeux du premier ouvrage lorsque la flamme de la bougie s'éteignit. Il ferma le livre, se frotta les yeux et et se dirigea vers la fenêtre la plus proche. Le soleil était alors à son zenith. Il s'étira et alla chercher une autre bougie sur un présentoir, l'alluma et se réinstalla pour attaquer le deuxième ouvrage : "Bouclier: la meilleure défense c'est l'attaque.".
Lorsqu'il eu fini le deuxième livre, la faim lui tenaillait le ventre et l'astre de jour avait commencé à décroitre. Se rappelant que le vieil homme avait demadé à le voir, il décida de ranger les ouvrages et de revenir le lendemain pour finir ses recherches.
Il rangea le petit livre au sixième étage et descendit au rez-de-chaussée retrouver Selen.

"Merci beaucoup pour votre aide maitre, les ouvrages que vous m'avez permis de consulter sont une grande source de connaissance mais je n'ai hélas pu en consulter que deux, il faudra que je revienne.
Sinon vous aviez dit que vous vouliez me faire part de quelque chose?"

Le soleil n'allait pas tarder à disparaître derrière l'horizon Ouest lorsque Selen, toujours assis au même bureau de bois, vit redescendre Galador. Le vieil homme se leva et écouta ce que le voyageur avait à lui dire... Il ne fut pas surpris par ses paroles, car il savait, étant lui-même grand lecteur, que quatre ouvrages ne peuvent être lus, ni même assimilés partiellement, en une seule journée.

"Tout à fait monsieur, il serait dommage de gâcher l'apprentissage par trop de hâte. Lorsque vous reviendrez demain, la porte vous sera ouverte, et même le surlendemain et encore après, si besoin. Mais il est vrai que je voulais m'entretenir avec vous. Venez."

Et Selen emmena Galador dans la réserve, une petite salle circulaire située tout en haut de la Tour du Savoir et fermée à clef, clef que seuls détenaient les érudits du lieu. Ici, les livres semblaient plus vieux, plus usés, plus sales, et la poussière en suspension donnait à l'endroit une atmosphère mystique. Nul son ne se faisait entendre, hors mis les pas des lecteurs descendant les escaliers pour sortir de la tour, bien plus bas.

Sur une table basse étaient posés cinq gros livres à la couverture noire brodée d'or.

"Ces cinq ouvrages sont les plus importants de la Tour. Ils regroupent tous les secrets perdus du Harad et d'ailleurs, aussi bien en terme de sorcellerie qu'en religion, en sciences ou en combat. En fait, ces secrets pourraient être si dangereux, réunis dans les mains d'un homme malintentionné, que nous n'accordons à chaque visiteur que d'en connaître un seul, sur le sujet qui l'intéresse. Et nous le lui lisons, afin qu'il n'en connaisse pas davantage. Cela est valable pour vous également.

Mais ce dont je veux vous parler s'est déroulé voilà deux jours. J'avais amené un visiteur ici, comme de coutume, et avait commencé à lui conter un passage concernant l'histoire sombre et reculée de notre pays. A cet instant, il m'a plaqué un mouchoir en tissu imbibé d'une substance odorante, et je me suis évanoui, ne me réveillant que plusieurs heures après. Bien sûr, il n'y avait plus aucune trace du visiteur, et je n'en ai point parlé aux gardes à l'entrée, ne voulant pas ébruiter cette affaire aux oreilles des autorités.

Mais j'ai grand'peur, et depuis je cherche quelqu'un pour retrouver cet individu, car, vieux comme je suis, je ne puis le faire seul. Méditez là-dessus, et vous reviendrez me voir demain."

Hadhod Croix-de-Fer a écrit:

"Ces cinq ouvrages sont les plus importants de la Tour. Ils regroupent tous les secrets perdus du Harad et d'ailleurs, aussi bien en terme de sorcellerie qu'en religion, en sciences ou en combat. En fait, ces secrets pourraient être si dangereux, réunis dans les mains d'un homme malintentionné, que nous n'accordons à chaque visiteur que d'en connaître un seul, sur le sujet qui l'intéresse. Et nous le lui lisons, afin qu'il n'en connaisse pas davantage. Cela est valable pour vous également.

Mais ce dont je veux vous parler s'est déroulé voilà deux jours. J'avais amené un visiteur ici, comme de coutume, et avait commencé à lui conter un passage concernant l'histoire sombre et reculée de notre pays. A cet instant, il m'a plaqué un mouchoir en tissu imbibé d'une substance odorante, et je me suis évanoui, ne me réveillant que plusieurs heures après. Bien sûr, il n'y avait plus aucune trace du visiteur, et je n'en ai point parlé aux gardes à l'entrée, ne voulant pas ébruiter cette affaire aux oreilles des autorités.

Mais j'ai grand'peur, et depuis je cherche quelqu'un pour retrouver cet individu, car, vieux comme je suis, je ne puis le faire seul. Méditez là-dessus, et vous reviendrez me voir demain."

Galador contemplait les cinq ouvrages pendant que Selen lui exposait la situation. La situation ne lui disait rien qui vaille.

"Si les secrets contenus dans ces ouvrages peuvent compromettre la sécurité su Harad, ils peuvent aussi compromettre la sécurité de toute la Terre du Milieu. Il est de mon devoir de chevalier de vous aider maitre.
Comme vous le dites, il y a médité sur le comportement de votre agresseur. Pourquoi ne s'est-il pas emparé des livres? Pourquoi simplement vous endormir alors que vous pourrez donner l'alarme et sa description?
Pourriez-vous me décrire cet homme et me dire quelles recherches il a effectué avant d'avoir accès aux grimoires? De plus sur quel sujet vous a-t-il interrogé avant de vous agresser?"

Galador ne comprenait pas la mentalité de l'agresseur, un voleur normal aurait tué sa victime afin de ne pas pouvoir être identifié et il aurait dérobé, d'une manière ou d'une autre, les grimoires.
Cet homme n'était pas ordinaire, il ne serait pas facile à retrouver.

Une lueur d'espoir apparut dans les yeux de Selen: visiblement, ce visiteur semblait s'intéresser au problème et projetait même d'aider le vieux sage à réparer la situation. Certes, ce ne serait pas facile ni de tout repos, mais il fallait bien essayer... comme on dit, qui ne tente rien n'a rien.

"S'il ne s'est pas emparé des livres, c'est parce que nul ne sort de cette bibliothèque sans être fouillé par les gardes. Et au vu de la taille des ces ouvrages, espérer en emporter, ne fusse qu'un seul, relèverait assurément de l'utopie. Cet individu avait sans doute eu connaissance de nos mesures de sécurité, soit en étant déjà venu, soit, ce qui est plus probable, en étant auparavant informé par un de ses alliés.

Ensuite, je pense qu'il n'a pas tenté de me tuer car cela aurait été un risque pour lui: il aurait été condamné à m'occire sur le coup, sans quoi j'aurais pu crier et avertir les gardes ou d'autres érudits dans mon agonie. Il a donc préféré m'endormir avec les vapeurs de la substance contenue dans son mouchoir, m'empêchant ainsi d'agir et de prévenir quiconque par n'importe quel moyen. Pourquoi ne m'a-t-il pas tué après m'avoir endormi... cela reste un mystère. Peut-être a-t-il voulu me laisser vivre, si d'aventure il souhaitait telle ou telle explication de ma part sur un point sombre.

Mais, comme vous le dites, ses agissements me laissent la possibilité de donner sa description, et nous donnent ainsi l'espoir de le contrecarrer. Il était assez petit de taille, le crâne chauve et la peau bistre, sans doute originaire du Harad ou de plus au Sud.

En entrant, il a refusé mon aide dans ses recherches aux autres étages de la tour, aussi je n'ai pas pu savoir avec certitude quels livres il a consulté. Demandant de la façon la plus naturelle possible à un autre érudit, j'ai appris que l'homme en question avait feuilleté, à un moment ou un autre, un livre sur l'histoire d'Umbar. C'est tout ce que je sais à l'heure actuelle."

Galador écouta la description de l'individu faite par le vieil érudit et celle-ci confirma que sa mission n'allait pas être facile. Retrouver un petit hradrim chauve en plein coeur du Harad allait être aussi simple que retrouver une aiguille dans une botte de foin.
Seul le fait qu'il s'interresse à l'Umbar pouvait faciliter sa recherche, ... et encore.

"Vous avez raison maitre, Il aura peut-être besoin d'informations plus tard et c'est pour cela qu'il vous a laissé en vie. Vous êtes en sécurité dans la bibliothèque si vous restez à proximité des gardes. Je vous suggère de rester dans le complexe et de ne sortir que sous escorte de gardes ou de moi-même.

De mes précédents voyages au Harad, j'ai pu garder quelques contacts en ville. Je vais ce soir commencer à aller me renseigner et je reviendrai vous voir demain."

Sur ses paroles, Galador salua le vieil homme et quitta l'établissement pour retourner à la taverne où il logeait. Depuis sa rencontre avec le vieil érudit la ville lui paraissait moins sûre et il se sentait nu sans son épée. De plus le jour finissant, la fraicheur commençait à descendre sur la ville. Arrivé à la taverne il se changea rapidement, enfila un pantalon et une tunique propre, ses bottes d'équitation et compléta le tout par des bracelets de force en cuir. Il fixa le fourreau de son épée à sa ceinture sur sa hanche gauche et celui de sa dague sur sa hanche droite. Il compléta sa tenue par une cape noire. En quittant la taverne il se couvrit la tête avec la capuche de sa cape et prit la direction de la maison de Bodalen le marchand.
Arrivée devant la maison du marchand, il frappa à la porte et attendit qu'un serviteur vienne lui ouvrir.

"Je suis Galador, fils de Galadur. Va annoncer ma venue à ton maitre!"

Le ton employé allait parfaitement avec l'aspect du visiteur : froid, sûr et dangereux. Le serviteur conduisit Galador dans un salon et le fit attendre l'arrivée de son maitre.