Du sang sur les pavés

L'Ombre marchait rapidement. Amadeo et ses compagnons étaient dans une auberge proche de la porte, ils devaient dormir vu l'heure. Minuit approchait et c'était l'heure des oiseaux de la nuit. Le visage dur, les lèvres pincés et les mouvements de félin trahissaient le but de l'assassin. Une large cape pourpre acheté dans la journée chez un petit marchand masquait un équipement sombre. Un écharpe noir était entourée autour du cou. S'engouffrant dans une ruelle, l'homme remonta le tissu sur son visage ne laissant apparaître que ses yeux. Il avança d'un pas décidé vers deux mendiants dormant d'un demi-sommeil. Il parcourut les derniers mètres sur la pointe des pieds, dégainant au dernier moment son poignard et poignarda fatalement le premier, puis s'acharna sur le corps d'une dizaine de coup.
L'autre vieillard se tourna et grogna ouvrant légèrement les yeux, il dit mollement:

-Faites moins de bruit, je....

Il ne finit pas sa phrase. Ses yeux s'exorbitèrent lorsque le carreau lui traversa l'abdomen. Sa bouge se tordit dans un rictus bizarre lorsque le deuxième carreau lui perça sa gorge. Son sang se répandant sur les pavés à un rythme hallucinant. Bientôt sa tête versa sur le côté. La mort l'avait prit. Arrachant les carreaux du cadavre, seul indice qui pouvait permettre aux gardes, ou à ses alliés de remonter jusqu'à lui. Il les essuya sur un bout de tissus et le remis en place sur son arbalète au poignet. Il sortit son briquet à amidou ainsi qu'une pipe déjà bourré. Il l'alluma calmement, tira dessus quelques fois avant de vider le contenu encore brûlant sur le cadavre du mendiant.
S'approchant d'un mur, il sortit un bout de craie rouge et écrit sur le mur d'une mains assuré:

Code:

Nous sommes partout

Signant d'une croix.
Il jeta un regard sur son tabac grésillant, mais refusant de faire prendre feu aux habits du vieillard. Excédé par ce ralentissement, il saisit un bout de papier et l'alluma, puis le jeta en tournant les talons au petit massacre. Il disparut bientôt dans la nuit, laissant deux morts, l'un brûlant l'autre se vidant de son sang le torse labouré de coup brutaux....
Dalamyr détestait ces marques de cruauté qui divergeait totalement des règles des Ombres et de ses propres principes. Il ne se considérait pas comme un boucher, mais comme un assassin....Il savait très bien que si ses compagnons apprenaient ses agissements, Hasharin le tuerait sans pitié....Ou qu'il le tuerait...
Un sourire fendit son visage se demandant ce qui se passerait sir le Hìr-Dae et lui combattait à mort. Quelle serait la fin? Lui mort, ou Hasharin mort? Au fond de lui il était persuadé de sa perte...