Rencontre entre braves

La troupe du Seigneur Skaline voyageait léger depuis Minas Tirith, c'était une des directives d'Erco qui désirait, plus que jamais, être rapide dans ses mouvements et pouvoir se rendre sur un lieu en un rien de temps. Sa décision se montra utile très vite avec l'appel à l'aide de son vieil ami Gallen. Le Comte fut d'autant plus touché par la demande que c'était sa terre d'origine qui était en danger, bien qu'il n' aille plus vécu depuis une vingtaine d'année, jamais il ne l'oublierait. Tous ses compagnons purent saisir le changement dans l'attitude d'Erco. C'était la terre de ses aïeux qui étaient au proie au mal. A l'Ordre.

Sans plus attendre, l'Ordre de la Flèche Noir s'était mis en route vers Aldburg à un rythme plus soutenu qu'il ne devrait être. Rhor fit remarquer à son capitaine que si les chevaux étaient épuisés, ils seraient inutile comme force de charge. Erco répliqua que s'ils arrivaient après le commencement du siège, leur charge ne serait plus qu'inutile à dix contre deux-milles. Le chevalier ne put qu’acquiescer.

La situation était froide et tendue au sein de la troupe. Déjà le froid gerçait les lèvres et enlevait toute envie de discutions en pleine chevauchée. De plus Erco était préoccupé par la situation de Gallen. La bataille allait être risquer et surtout quasiment impossible à gagner. Le Maréchal parlait dans sa dépêche d'une force ennemi envisagée à presque le double des alliés. Ce serait juste!!! Seul un miracle semblait laisser entendre un dénouement positif pour les peuples libres.

Erco secoua la tête pour chasser ces mauvaises pensées. Même si l'issue semblait impossible, je se devais de répondre à l'appel de Gallen. C'était son devoir envers les Passeurs, Gallen et au Rohan qui était plus important que sa vie! Même s'il devait en mourir, il mourrait en honorant ses promesses et ses amitiés.

La compagnie d'Esgaroth avait pénétré dans les terres rohirrim depuis plusieurs heures, lorsque après une colline, ils débouchèrent sur une colonne de cavaliers se dirigeant vers probablement le même but qu'Erco et ses hommes: Aldburg.

Erco stoppa sa monture en voyant ce spectacle. Des chariots étaient aussi incorporés à la colonne. Ils voyageaient donc avec des affaires et leur écuyer sans aucun doute. Le Seigneur Skaline cria donc à l'attention des inconnus:

-Hola, allez-vous soutenir Aldburg ou l'assiéger?

Il espérait de tous coeur que ce serait une aide. Si ce n'était pas le cas, lui et ses compagnons auraient quelques problèmes....Il pria les Valars qu'il n'aille pas pris le mauvais choix et attendit une réponse.

Hrp fo' j'ai posté tôt, mais comme ça on a le temps pour mener ce petit RP Hrp

#Erco #Skaline #Eradan

Eradan et quelques uns de ses compagnons étaient assis autour d'un feu de camp, se réchauffant du froid hivernal et partageant un repas simple mais somptueux. Ils se trouvaient au milieu d'un grand campement dressé aux pieds de la colline d'Emyn Arnen. Un étendard ornait l'entrée, soulevé fièrement par le vent hivernal; il était d'un blanc immaculé, la bannière ancienne des intendants du Gondor, les ancêtres d'Eradan.

Quelques semaines étaient passées depuis l'arrivée du jeune chevalier dans la cité. Il avait annoncé qu'il était le descendant de Faramir, fils de Denethor, le grand cor brisé de Boromir étant la preuve de son appartenance à cette noble lignée. Ces nouvelles, renforcées encore par le charisme inné du jeune guerrier, son érudition, et sa capacité à affronter tout homme le traitant de menteur, avaient rapidement parcouru le royaume du Gondor, et bientôt il fut rejoint par des dizaines de chevaliers, riches et pauvres, jeunes et vieux, voulant rejoindre les rangs des Chevaliers du Cor Brisé.

A présent, les pensées d'Eradan étaient tournées vers le futur. Les chevaliers étaient nombreux et accompagnés de chevaux, d'écuyers, et bien sûr des marchands de toute sorte. Ils ne pouvaient pas passer tout l'hiver ici, aux pieds d'Emyn Arnen. Surtout que ce satané hiver n'avait pas l'air de vouloir finir...

Un vieillard, ses vêtements vieux et déchirés, était arrivé au campement cette nuit là, promettant aux chevaliers des histoires des âges passés et des nouvelles du monde entier en échange d'un repas, d'une choppe de bière, et d'une place auprès du feu. Il n'avait pas menti; ses histoires étaient fascinantes, et les compagnons d'Eradan l'écoutaient attentivement. Le vieil homme barbu finit par leur parler de ce qui se déroulait dans la contrée des maitres des chevaux:

-Des nuages noirs s'assemblent au Rohan, les plus sinistres depuis le temps de Saroumane et de la Guerre de l'Anneau, d'après certains...un roi despote tient le pouvoir avec une poignée de fer, n'hésitant pas à tuer ou emprisonner ceux qui osent s'opposer à lui. Les souvenirs des cris de peur et de douleur des rohirrims torturés hanteront les rues d'Edoras pendant longtemps encore, en mémoire de la triste Nuit des Lances Noires...Nombreux sont ceux qui sont prêts à suivre le tyran, par peur, soif de richesse ou de gloire...Et pourtant il y a encore des rohirrims dignes de leurs ancêtres, dignes d'Eorl le Jeune, de Théoden et d'Eomer. Gallen Mortensen, seigneur d'Aldburg, Orwen, le fils banni de l'usurpateur, Eoseld, chevalier légendaire de la Maison du Roi...Tel le dernier rayon du soleil avant l'arrivée d'un orage, telle une épée brillante seule contre les légions du Mal, ces braves guerriers résistent au joug du tyran, et sont prêts à sacrifier leurs vies pour leur cause. Les autres royaumes des Peuples Libres n'interviendront pas dans une guerre civile. Les défenseurs des valeurs du Rohan périront seuls face à la vague des ennemis, combattant jusqu'à la dernière goutte de sang sous les murailles d'Aldburg, et aucun barde ne racontera leurs exploits...

L'image des braves guerriers périssant face aux forces du mal, peinte si habilement par les mots du vieillard, ne laissa pas les hommes autour du feu indifférent. Certains froncèrent leurs sourcils, d'autres posèrent leurs mains sur les pommeaux de leurs épées. La voix d'Eradan était calme lorsqu'il prit la parole, mais tout le monde se tut pour l'écouter:

-Quand est-ce que ce siège aura lieu, maitre conteur?

-J'ai entendu dire que l'usurpateur a lancé l'appel à ses troupes de s'assembler à Edoras il y a sept jours...

-Dans ce cas, nous avons une chance d'arriver à temps... Eradan se leva soudainement, sortit son épée, et déclara d'une voix puissante. Les Chevaliers du Cor Brisé ne ferment pas les yeux, ils n'ignorent pas l'injustice et n'acceptent jamais le triomphe du Mal! Nous irons prêter main forte aux braves rohirrims qui défendent leur patrie. A Aldburg!

Ses compagnons suivirent son exemple, joignant leurs voix à la sienne, et bientôt le cri 'à Aldburg' résonna dans tout le campement, plusieurs centaines de voix se faisant entendre dans la nuit.

Ils partirent le lendemain à l'aube, une centaine de chevaliers lourdement armés, accompagnés de leurs écuyers et chariots de provisions...

Renard Clairvoyant les regarda partir, ses doigts toujours agiles jouant avec sa barbe blanche. Il sourit. Conter une histoire autour d'un feu de camp avait suffit pour mettre une armée en route. Le pouvoir des mots...


***

Ce fut quelques jours plus tard que les Chevaliers du Cor Brisé rencontrèrent le seigneur Edor du Rohan, un grand chevalier et ennemi juré d'Hogorwen, en train de rassembler des guerriers rohirrims afin de venir en aide aux défenseurs d'Aldburg. Ils joignirent leurs forces, et continuèrent le chemin ensemble.

Lorsqu'une petite troupe de cavaliers apparut aux yeux des chevaliers, Eradan fut parmi les premiers à venir à leur encontre. Il lança un regard au seigneur Skaline du haut de son étalon noir, et répondit, sa voix claire et puissante:

-Nous venons de loin afin de défendre la liberté et honorer le courage de ceux qui s'opposent au tyran Hogorwen! Je suis Eradan, fils de Garion, descendant de Faramir, Prince d'Ithilien. Mes frères d'armes sont les Chevaliers du Cor Brisé, un ordre formé afin de défendre les Peuples Libres. Le seigneur Edor du Rohan nous accompagne, un chevalier ayant perdu ses terres pour avoir opposé l'usurpateur. Qui êtes vous, et que faites vous ici, voyageur?


Le jeune chevalier espérait que la petite troupe n'était pas au service du tyran...bien qu'ils ne représentaient pas un danger important en vue du nombre des Chevaliers du Cor Brisé, l'un d'eux pourrait réussir à s'échapper et avertir Hogorwen de leur arrivée.

Eradan lança un regard pensif dans la direction des chariots de provision qui continuaient leur avancée lente à travers les collines du Rohan. S'ils voulaient arriver à Aldburg à temps, il n'y avait pas de temps à perdre...ils devraient laisser leurs montures de voyage ici avec les provisions et les écuyers, et continuer leur voyage vers Aldburg sur leurs destriers de bataille, le plus rapidement possible.


HRP 2000 Messages

Lorsque la colonne s'approcha d'eux, Erco ressentit la peur que ce soit des ennemis. Il tentait de garder son air sur de lui, toute en évitant d'avoir l'air trop inquiet. Par habitude sa main droite restait inconsciemment proche d'Amdir. Un tic qu'avait tous les guerriers du reste. Ses compagnons étaient aussi nerveux que lui, et se gardaient bien de rester derrière lui pour bien montrer qui était le chef de la compagnie.

Lorsque le commandant des chevaliers parla et expliqua la raison de sa venu et se présenta, le Seigneur Skaline sourit. Il n'allait pas mourir maintenant en tous cas. C'était une bonne chose. En plus, cela lui remontait le moral il n'était pas le seul à vouloir rejoindre Aldburg pour la soutenir.

Il fit un rapide calcul à vu avant de répondre. Il devait y avoir une centaine de chevaliers, même plus avec les quelques rohirrims rassemblé par Edor. C'était presque inimaginable ce que voyait Erco. Il avait pensé être le seul à répondre à l'appel de Gallen, en fin de compte d'autre y avait répondu. IL laissa paraître son sempiternel sourire de joie et en reprenant le mode de présentation d'Eradan il parla d'une voix forte pour que tous l'entente:

-Je suis heureux que aillons le même objectif et le même ennemi... Je me nomme Erco Skaline, fils d'Eaden et Seigneur d'Esgaroth. Mes amis Chevaliers ici présent sont les membres de l'Ordre de la Flèche Noir défenseur de la ville du Lac et de la liberté, quand aux autres ce sont des compagnons d'armes qui partagent mes idées.

Il se tut un bref instant scrutant une quelconque réaction. Au fond de lui il rêvait de tourner les talons et de foncer sans plus attendre à Aldburg si la bataille n'avait pas commencé elle était sur le point de débuter ou même elle était peut-être déjà terminée. Il n'avait pas de temps à perdre avec plus de formalité. Il lâcha alors avec dans yeux l'impatience du combat:

-Seigneur Eradan, il est peut-être temps que nous faisions route ensemble et que nous allions chasser ce tyran des terres de mes ancêtres... Nos alliés ont besoin de notre aide de toute urgence, et ce sera un plaisir à lever l'épée à vos côtés .

Le ton de sa voix se faisait plus pressant vers la fin. La nervosité naturel avant le combat commençait à le prendre. Cela faisait déjà quelques temps qu'il ne s'était plus réellement battu et même s'il espérait un jour ne plus avoir à lever l'épée il savait que les batailles faisaient à présent partie de sa vie. Il n'était pas devenu Seigneur d'Esgaroth par la pacification mais bien par le tranchant d'Amdir. Les combats lui manquaient gravement.

Théobald faisait route depuis déjà plusieurs jours. L'Ouestfolde était déjà loin et le jeune rohirrim avait déjà déjà traversé plusieurs contrées lorsqu'il atteignit un village à quelques lieues d'Edoras. Là, de nombreuses informations lui parvinrent aux oreilles. Le siège d'Aldburg avait commencé. De multiples pensées traversent alors l'esprit de Théobald. Que peut faire un seul rohirrim pour venir en aide à une cité d'ores et déjà encerclée par l'ennemi ??? Sa vieille connaissance Gallen Mortensen se trouve-t-elle dans la cité ???? Les forces en présence sont-elles équilibrées ????

Dans ce même relais, le rohirrim entend d'autres indications. Dans l'Estfolde, de nombreux villages semblent prêt à se soulever contre le pouvoir d'Hogorwen. Dans le lieu même où se trouve Théobald, cinq hommes semble prêt à en découdre avec le tyran. Il n'en faut pas plus pour le jeune rohirrim qui s'enquiert de les aborder.

Messieurs bonjour, je me nomme Théobald fils d'Eoben et je suis de passage pour rejoindre les forces d'Aldburg qui, d'après vos propos, sont assiégées en ce moment même. J'ai entendu votre désire d'action et je suis ravi de croiser d'autres âmes révoltées, comme l'est la mienne. Je vous propose, si vous le voulez bien, de vous joindre à moi pour que nous gagnions l'Eastfolde dans le but de rassembler d'autres hommes comme nous. Je brûle de rejoindre Aldburg mais nous n'avons d'autres choix que de la contourner dans un premier temps. Je pense que c'est la meilleur solution. Peut-être aurons nous la chance de croiser un capitaine qui saura nous guider ou nous diriger vers un lieu de rassemblement.

Les cinq jeunes hommes semblent alors sceptiques, mais s'accordent finalement sur le fait qu'Aldburg ne peut être sauvée par six rohirrims, aussi motivés soient-ils. Après une heure de discussion et de préparation, les six cavaliers prirent alors la route de l'Estfolde malgré le grand désarroi de laisser derrière eux l'objectif finale de leur quête.


......

Quelques jours s'écoulèrent lorsque la troupe de cavaliers rohirrims atteignit l'Estfolde. Seule une petite quinzaine d'hommes avait rejoint le groupe de Théobald. Ils étaient une vingtaine au total, et cherchait désormais à se rallier à une troupe plus conséquente pour ensuite faire volte face vers Aldburg.

Le temps était compté ....

Le froid glaçait le sang du jeune Haleth, emmitouflé dans son écharpe trop grande pour lui. Ses cheveux en bataille étaient sans cesse balayés par les rafales de vent septentrional. Sa cape défraîchie volait derrière l'adolescent, il peinait encore à croire qu'il foulait désormais les terres du Rohan. Qui plus est, au sein d'une centaine de guerriers redoutables : les Chevaliers du Cor Brisé. Haleth était parvenu à se faire enrôler et Eradan l'avait pris comme écuyer, c'était le plus beau jour de la vie du jeune garçon. Dès lors, il s'était efforcé de ne jamais décevoir son supérieur, il avait veillé à ne jamais être dans les pattes du descendant de Faramir. Telle une ombre, il le suivait mais de la même manière, il savait se faire tout petit quand il le fallait. Il mettait du coeur à la tâche.

L'histoire du maître conteur lui donna à nouveau des frissons mais bientôt les paroles d'Eradan redonnèrent courage au jeune garçon. Un picotement lui traversa l'échine tant l'émotion de voir ces dizaines de chevaliers brandirent leur épée à l'unisson était fabuleux, ses yeux d'enfants tout émerveillés. Puis peu après, il fallut se remettre en marche.
Aldburg. C'était donc là qu'ils iraient. Haleth n'avait jamais entendu parler de cette ville, Edoras il connaissait, le Gouffre aussi. Rien de plus. Qu'est-ce qu'un fils de paysan avait besoin de connaître le nom d'une cité quelconque du pays voisin ? Mais Haleth avait soif de savoir et d'enseignements.

*Peut-être pourrai-je voir les combats, caché quelque part. Oui...*

- Haleth !

La voix d'Eradan retentit devant lui du haut de son étalon de guerre. L'écuyer fit avancer son jeune hongre à la hauteur de son maître.

- Messire ?
- Tu surveilleras mes affaires durant notre absence. Le convoi s'arrêtera ici, la guerre est proche.
- Mais je...

Le regard du Chevalier lui conseilla de ne pas en dire plus. Il était l'écuyer, il devait garder sa place. La tête basse :

- Bien, messire.

Eradan commençait déjà à s'éloigner pour rejoindre ses hommes.

- Bonne chance Messire ! cria Haleth, une lueur dans les yeux.

Ce fut dans l'Estfolde que la petite troupe de Théobald tomba sur un autre groupe de cavaliers; il ne s'agissait pas vraiment là d'une eored, ils devaient être une quarantaine, mais semblaient néanmoins dangereux, disciplinés, et bien armés. A leur tête se trouvait un chevalier rohirrim roux, une grande épée à deux mains pendue dans son dos. Théobald et ses compagnons avaient sans doute entendu parler du seigneur Edor, guerrier réputé pour ses talents au combat, mais surtout pour son sens de loyauté et de justice. Fidèle au roi Hogorwen lors des débuts de la guerre civile, il s'opposa ensuite au tyran, déçu par les évènements injustes se déroulant à Edoras. Son château dans les montagnes fut brûlé, et il avait commencé à rassembler des hommes pour rejoindre les forces rebelles à Aldburg...

-Salutations cavalier! Quel est ton nom, et qui sers-tu?


C'est seulement plus tard, une fois que Théobald annonça son allégeance, qu'Edor se présenta à son tour, et leur proposa de rejoindre lui et ses cavaliers.

-Je ne te connais pas, Théobald, mais si tu comptais rejoindre Aldburg avec une vingtaine d'hommes, tu ne dois pas manquer de courage. Qui plus est, tes guerriers semblent t'obéir et te respecter. Si tu te joins à nous, je te laisserai le commandement de tes hommes, et tu n'obéiras qu'à moi.


Le lendemain, les soixante rohirrims tombèrent sur une véritable petite armée, quelques lieues plus loin.

***



Erco Skaline et Edor...Eradan avait déjà entendu parler de ces noms, il s'agissait de chevaliers réputés dans leurs contrées respectives.

-Ce sera un honneur que d'affronter les forces du tyran avec vous, messieurs. Vous avez raison, seigneur Skaline, nous n'avons ni le temps de discuter, ni de nous reposer! Laissez moi cependant un peu de temps...nous laisserons nos chariots, écuyers et chevaux de voyage ici...moi et mes chevaliers monterons sur nos destriers de guerre pour la dernière étape.


Ils firent ainsi. Les Chevaliers du Cor Brisé n'étaient peut-être pas une armée particulièrement disciplinée, mais ils avaient tous hâte de se retrouver à Aldburg, et les préparations se firent rapidement. La plupart des écuyers et aide de camp restèrent avec les chariots, mais quelques-uns furent adoubés sur place par leurs seigneurs, et se joignirent aux rangs des chevaliers.

Haleth, son écuyer, quant à lui, n'était pas prêt. Il était possible, voire probable, que tous les chevaliers mourraient dans la bataille d'Aldburg...Eradan ne comptait pas envoyer le garçon inexpérimenté à une mort certaine, même s'il comprenait parfaitement le désir du jeune homme de combattre, ou au moins d'observer la bataille.

Il fut content de voir qu'Haleth lui obéissait, et se retourna lorsqu'il l'entendit crier 'bonne chance!'. Le descendant de Faramir lui sourit, et leva sa main pour le saluer, espérant qu'il reviendrait de la bataille vivant afin de continuer l'éducation du jeune écuyer...

***

Au bout d'une petite heure, les chevaliers étaient prêts à partir. Vêtus de leurs armures lourdes, les capes et les caparaçons de leurs chevaux de toutes les couleurs de l'arc-en ciel, leurs destriers puissants...tout cela représentait un spectacle impressionnant. Les chevaliers d'Esgaroth et les cavaliers du Rohan étaient peut être armés plus légèrement et vêtus plus modestement, mais semblaient tout aussi dangereux et prêts au combat.

Eradan, entouré de ses officiers, Erco, Edor, et quelques autres rohirrims, prit la parole:

-Les Chevaliers du Cor Brisé sont le plus lourdement armés, et nos destriers de Dol Amroth les plus puissants...je propose donc que nous prenions le centre de la formation...les cavaliers du Rohan et les chevaliers d'Esgaroth auront plus de facilité au niveau des manoeuvres, ils pourraient donc former les flancs de l'armée. Qu'en dites-vous, messieurs?

Alors les préparatifs commencèrent chez les chevaliers du Cors brisé. Un affairement stressé, mais en même temps calme. Tous ces guerriers étaient des vétérans et des cavaliers hors-pairs. Cela semblait comme une répétition de préparation tellement c'était fait simplement. Pourtant Erco arrivait à sentir le stress monté car lui aussi le sentait.D'abord semblable à une petite boule dans le ventre, puis on se sent un peu trembler quelques instants. Très vite le Seigneur d'Esgaroth chassa ces premiers symptôme de stress, il ne se les permettait jamais en public.

Les écuyers couraient à droite et à gauche pour apporter une arme ou un bouclier. Les chevaux de guerre étaient sellé, et les armures revêtues. La troupe d'Esgaroth faisait bien pâle impression à côté d'une si grande compagnie de chevalier. Ils n'avaient qu'un cheval par personne, aucun écuyer et des maigres sac de vivre. Par conséquent, tous avaient des destriers plus poussé sur l'endurance que sur une charge puissante mais courte. Erco ordonna qu'on laisse leur compagnon à quatre pattes libre de toute entrave pendant la petite heure qui allait suivre et qu'on les nourrisse.

Il fit appeler tous ses compagnons d'armes qui rêvaient tous de se poser et de dormir quelques heures ou de manger un vrais repas. Il le savait très bien, mais il ne pouvait pas leur accorder ce luxe. Il parla d'une voix sévère et dur, mais amical envers ses amis:

-Je sais, on est pas reposé et nos chevaux sont fatigué. C'est pas idéal pour une charge, mais les chevaliers du Cors brisé seront avec nous, cela devrait donc aller. Profitez de manger quelques choses avant de partir et si vous arrivez reposer vous un moment, mais d'ici une heure je vous veux tous prêt à partir et à chassez ce tyran de ces terres...

Il se tut un bref instant se rendant compte qu'il ne savait pas quoi dire. Le silence tomba sur la petite troupe jusqu'à ce qu'il reprenne:

-Vous me suivez tous depuis quelques années, et vous m'avez toujours fait confiance. Aujourd'hui plus que toujours j'ai besoin de cette confiance. Je sais pas ce qui va nous attendre devant Aldburg si ce n'est des ennemis armés et dangereux. Ils seront peut-être en surnombre, ou pas. On le saura bien assez tôt, mais en tous cas suivez moi ou que j'aille. Je mènerais notre groupe et on vaincra avec honneur comme à chaque fois.

Tous tapèrent à l'uni-son leur main sur leur torse avant de la poser sur leur pommeau. Tous sauf Alise et Pyldor. Aucun ne doutait en leur capitaine, ils les avaient toujours mené dignement lors des batailles et ce serait encore le cas aujourd'hui. Avant que quiconque puisse ajouter quelques choses le Segneur Skaline termina son discours:


-Rhor tu porteras notre bannière et Erelion tu seras son ange gardien. Tu le suis jusqu'au fin fond de la Comté s'il décide d'y aller.

Les deux se donnèrent une grande tape dans le dos qui résonna quelques instants entre eux. Erco sourit, malgré le stress ils arrivaient encore rigoler et à paraître détendu. La vue des morts et des atrocités de leur semblable ne leur avaient pas encore tous pris. Heureusement.

-Alise et Pyldor, vous resterez ici avec les écuyer.

-Mais...

-Pyldor, tu n'es pas un combattant et Alise encore moins. Vous restez ici, ce n'est pas discutable, vous seriez plus encombrant qu'autre chose. Allez vous préparez.

Le reste de l'heure passa plutôt vite pour eux. Quelque un, les plus endurci réussir à somnoler une dizaine de minutes. Tous mangèrent un repas composé essentiellement de pain et de viande et burent une grande quantité d'eau. Les chevaux furent contrôlés et les armes affutée.

Erco resta seul un long moment jusqu'à qu'il soit l'heure d'y aller. Il se releva et dévoila sa tunique au armorie de l'Ordre de la Flèche Noir, un blason rohirrim était représenté en bas à gauche, celui de sa famille. Derrière ce fin habit noir son armure recouverte de mithril paraissait brillé de mille feu. Il avait un visage sévère lorsqu'il rengaina Amdir. Il venait de prier pour lui et ses hommes...

Il rejoint Eradan et Edor d'un pas rapide et écouta attentivement le descendant de Faramir. Charger sur le flanc était en effet la meilleur utilisation qu'on pouvait faire de sa troupe en tous cas. Il y répondit donc positivement:

-Cela me va très bien, je prendrais le flanc à votre gauche si cela va pour le Seigneur Edor et vous-même.

Suite ici:

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