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 Qui sauve une criminelle se charge de son crime

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Learamn
Agent de Rhûn - Banni du Rohan
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Learamn

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Age : 25
Localisation : Temple Sharaman, Albyor
Rôle : Esclave au Temple Sharaman, Agent de la Reine Lyra, Ex-Capitaine du Rohan

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Qui sauve une criminelle se charge de son crime EmptyDim 10 Jan 2021 - 12:46
Suite de : Pour un laissez passer

En poussant un profond soupir d’exaspération Jekal épongea son front humide à l’aide de son brassard. Posté ainsi sur les murailles de Minas Tirith, le soleil frappait avec vigueur et chauffait inévitablement le métal de leurs lourdes armures. Lui et ses camaraes avaient parfois l’impression de se trouver dans un four, ainsi piégés dans ses carapaces brûlantes. Quel enfer! Dire que c’était d’abord l’excitation qui l’avait gagné quand il avait été affecté à la protection de la capitale. Il avait rapidement déchanté. A peine deux mois plus tard, il regrettait la tranquillité de sa contrée natale. Il aurait tant donné pour revenir à Calembel, près de sa famille.  Il y serait sûrement beaucoup plus utile qu’à rester planté ici comme un plot des heures durant. On avait parlé de cette mystérieuse armée qui menaçait Minas Tirith mais cela faisait si longtemps qu’il était là et il n’en avait pas vu la moindre trace. Ces chiens assez fous pour défier la puissance du Gondor  avaient peut-être finalement décidé de faire demi-tour.

Il jeta un regard en biais à un autre garde posté un peu plus loin: un archer de Morthond qui se tenait droit, le regard fixé vers le Pelennor. Comment faisait-il pour rester aussi figé pendant des heures? On disait des gens de la vallée de la Racine Noire qu’ils étaient fait d’un autre bois, mais rester ainsi si droit, sous la chaleur, à regarder l’horizon était proprement inhumain. Finalement ce que l’on racontait au Lamedon sur les gens de Morthond était peut-être vrai: ces types là étaient fous à lier. Ils avaient même la coutume d’organiser chaque année une grande fête, où ils pénétraient dans le Chemin des Morts pour le “purifier”. Rien que cette idée faisait frisonner Jekal. Quelle idée?  Tous à Calembel craignaient de revoir un jour des spectres hanter les rues de la cité, et ces sauvages de la vallée  allaient risquer de réveiller la malédiction au nom de sombres traditions.

Les jours se succédaient avec une monotonie affligeante. Les nouvelles de l’extérieur étaient quasiment absentes, quant aux ordres venues de l’intérieur de la Cité Blanche, ils n’étaient pas vraiment plus clairs. Ils avaient pour ordre de ne laisser entrer ni sortir personne, à l’exception de quelques convois mystérieux. Pourquoi? Ils n’en savaient fichtrement rien. Les rumeurs parlaient d’une épidémie qui accablerait les habitants de Minas Tirith; d’autres avançaient que Cartogan voulaient ainsi piéger tous les criminels qui se cacheraient dans les bas-fonds de la ville en les empêchant de fuir avant la purge qu’il préparait.  Le soldat ignorait ce qui pouvait bien se tramer et n’était pas véritablement interessé à en savoir plus. Il n’était pas de nature curieuse. Ses ordres étaient simples, c’était déjà une bonne chose. Lui se contentait de garder les portes et d’attendre la relève.

Il fut arraché de sa torpeur par la voix d’un de ses frères d’armes:

“Eh! Jekal regarde ça! Encore un autre voyageur.”


Le soldat leva les yeux au ciel en se redressant. Combien de fois fallait-il répéter que les portes de la ville resteraient closes à tout voyageur? Cela faisait déjà plusieurs mois que la quarantaine avait été proclamée mais le nombres d’imprudents venant tenter leur chance ne semblait pas faiblir. Jekal avisa le nouvel arrivant; ses traits étaient dissimulés sous un capuchon mais une certaine grâce se dégageait de lui. Sa monture était tout à fait exceptionnelle, sa robe blanche était d’une pureté qu’il n’avait encore jamais vu.

Passé ce court moment d’observation, Jekal s’exclama:

“Hola voyageur! Passez votre chemin! Les portes de Minas Tirith sont closes.”

De son côté, l’archer de Morthond avait déjà bandé son arc qu’il pointait en direction de l’inconnu. L’excès de zèle dans toute sa splendeur…

L’étranger leva les yeux, fusillant du regard l’homme qui s’était ainsi adressé à lui. Jekal ne pouvait clairement voir son visage, mais les deux yeux gris qui scintillaient sous l’ombre de la capuche suffirent à lui faire comprendre qu’il n’avait pas à faire à un simple errant cherchant le gîte et le couvert. L’inconnu  parla à son tour, d’une vois à la fois douce mais assez puissante pour se faire clairement entendre sur les murs de la ville.

“Guerriers d'Elessar, Héritiers de Numenor! Les majestueuses portes de la Cité Blanche ne sauraient rester fermées devant un émissaire du Conseil Elfique.”

Jekal et son ami échangèrent un regard incrédule. Cela dépassait clairement leurs fonctions.

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“Capitaine! Capitaine!”
Criait Jekal en frappant à la porte en bois du bureau de l’officier.

Celle-ci s’ouvrit, révélant les traits tirés de l’occupant des lieux, visiblement mécontent d’avoir ainsi été importuné au milieu de l’un de ses rares moments de détente.

“Je croyais avoir donné l’ordre de ne pas me déranger!”
Grogna Erelas.

Le visage du jeune Jekal vira au rouge vif, Il balbutia honteusement quelques excuses avant de se faire rapidement couper par l’officier.

“Allez-en au fait Soldat!
-Eh bien… c’est que on a un voyageur qui veut rentrer dans la ville…
-Et vous me dérangez pour ça ? Vous connaissez les ordres, non? On ne laisse rentrer personne.
-Oui oui mon capitaine mais il s’est présenté comme une sorte d’ambassadeur ou je ne sais quoi…
-D’ambassadeur?”

Erelas leva un sourcil. Il n’avait pas été informé de l’arrivée d’une délégation, ni même de quelque diplomate. Soit l’homme avait simplement essayé de ruser en se jouant du garde; soit il y avait quelque chose dont le capitaine n’avait pas été prévenu. Et dans les deux cas, il y aurait des mises au points. Il détestait être ainsi prit de court mais il valait mieux jeter un coup d’oeil à ce qu’il se passait aux portes pour éviter toute mauvaise surprise. L’officier enfila son ceinturon et se saisit de son épée, puis se dirigea d’un pas leste vers les murailles; Jekal le suivant en se faisant le plus petit possible.

Le Capitaine des Portes de Minas Tirith salua les hommes en poste qui se trouvaient sur son chemin. Ceux-ci pouvaient bien voir la mine fatiguée, les cernes de plus en plus profonds qui entouraient les yeux sombres de leur supérieur qui n’avait pas eu beaucoup de répit ces dernières semaines. Pris dans la tourmente, Erelas était de moins en moins serein au quotidien. Et la peste n’en était pas la seule raison.

Le Gondorien se faufila à l’extérieur de la ville par une petite porte dérobée et se dirigea vers le voyageur.

“Quel genre d’ambassadeur arrive dans une capitale en dissimulant ses traits?”

Pour toute réponse, l’inconnu rabattit son capuchon dévoilant ses longs cheveux cendrés et ses oreilles pointues. Un Premier Né. Un autre..

“Mae Govannen, Capitaine. J’aimerais parler à vos supérieurs.”


Malgré la surprise, Erelas ne se laissa pas démonter. Gonflant le torse, il répondit au tac- au-tac.

“Je suis en charge ici. Je décide qui rentre dans la cité! Vous n’aurez affaire qu’à moi!”

L’efle esquissa un léger sourire et prit quelques secondes avant de répondre. Il tira de ses amples vêtements un parchemin, roulé sur lui même. Mais Erelas n’avait pas besoin d’ouvrir le document marqué du sceau du Conseil Elfique pour comprendre qu’il n’avait pas affaire à un imposteur.

“Seriez-vous donc le reponsable?
-Le responsable?
- Aider ainsi une meurtrière. Certains jugeraient de tels actes bien impertinents
-Je ne vous suis pas...
- Une meutrière, rendue coupable d’odieux crimes envers la Dernière Maison Simple, se cache derrière les murs immaculés de Minas Anor. Capitaine… Pourquoi refuser de répondre simplement quand la vérité se lit dans vos yeux?  Mortel... avez-vous fait entrer Lithildren Valbeön d’Imladris à Minas Tirith?”

Réalisant son erreur, Erelas sentit lentement la pression monter en lui.

Serambeür répéta:

“Capitaine… J’aimerais parler à vos supérieurs.”
#Jekal #Serambeür


The Young Cop


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