Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

 Un jour ou l'autre... tout se paie

Aller en bas 
Aldarion
Roi d'Arnor
Roi d'Arnor
Aldarion

Nombre de messages : 1952
Age : 34

~ GRIMOIRE ~
- -: Dunadan
- -: L'age ou l'on est fougeux mais déjà sage
- -:

Un jour ou l'autre... tout se paie  Empty
Un jour ou l'autre... tout se paie  EmptySam 2 Mar 2024 - 14:53

La fraîcheur du matin s'estompait doucement tandis que le soleil poursuivait sa course dans le ciel d'Imladris. La sérénité avait repris le pas sur l'agitation et la dernière maison simple était redevenue un refuge pour ceux qui cherchaient la paix.

Arminas se tenait dans le fauteuil central de la salle du conseil. En réalité, la salle n'en était pas une car aucun mur n'en gardait les contours. Seules les fleurs et les plantes constituaient une barrière contre les regards indiscrets. Tant de décisions majeures avaient été prises dans ce lieu symbolique. Aujourd'hui encore, l'endroit allait être un lieu d'échanges, de débats et de décisions.

Le Seigneur d'Imladris demeurait assez serein par rapport aux événements qu'il allait falloir tirer au clair. Il n'était qu'un témoin lointain et indirect. Néanmoins, il avait bien senti que l'arrivée de Lithildren avait chamboulé l'harmonie de sa cité. Elle avait pris la vie d'elfes dont le destin était intimement lié à ceux d'autres habitants de la cité cachée. Se faisant, elle avait contribué à libérer un de ceux qui avaient failli ruiner à jamais Imladris.

Trois elfes se tenaient sur la droite d'Arminas, deux hommes et une femme. A sa gauche, un elfe solitaire et visiblement peu à l'aise tenait compagnie à un hobbit.

Des pas résonnèrent dans l'escalier tandis que le capitaine Serambeur s'approchait, menant la prisonnière vers son jugement.

Tous les seigneurs présents se levèrent à son arrivée. Serambeur la conduisit sur la gauche d'Arminas, juste à côté de l'elfe mal à l'aise. D'un geste de sa main, Arminas invita tout le monde à s'asseoir. Serambeur se tenait juste derrière Lithildren, une main sur le dossier de sa chaise, l'autre sur la poignée de son épée. Elle était venue se livrer volontairement mais le capitaine connaissait son caractère instable.

“Bien…”, commença Arminas. “Nous sommes réunis ce jour pour juger les crimes de Dame Lithildren et convenir d'une condamnation proportionnée à la gravité des faits commis. En tant que seigneur de ces lieux, il me revient de diriger ce conseil extraordinaire, d'énoncer les faits, de permettre à chacun d'exprimer ses arguments et de poser ses questions. Il reviendra au conseil, composé ce jour de Dame Eilae, Première Conseillère du Seigneur Laurelin, du Haut Conseiller Ovadiel et de Gwingloth, Maître de la Forge d'Imladris, de se se positionner quant aux charges qui pèsent sur l'accusée.. Dame Lithildren sera assistée par le Seigneur Basaclar. Sir Eugénion sera également présent, nous verrons s'il nous est utile d'entendre son témoignage.”

Le seigneur d'Imladris marqua une pause après cette introduction solennelle. D'un regard il s'assura d'avoir l'attention de toute l'assemblée.

“Je vais énumérer et rappeler les faits qui nous amènent à délibérer aujourd'hui. Suite à cela, j'énoncerai les questions auxquels les conseillers devront pouvoir répondre. L'accusée et son défenseur pourront alors s'exprimer. Chaque membre du Conseil pourra alors poser toutes les questions jugées nécessaires avant la délibération.”

Arminas marqua à nouveau une pause.

“Voici les faits. Le 28 mai de l'an 301 du quatrième âge, alors que vous aviez été recueilli à Imladris, sauvée des sédéistes de l’Ordre de la Couronne de Fer, vous avez libéré Oropher, un ennemi notable de notre cité et de notre peuple. Ce faisant, afin de faciliter vos méfaits et votre fuite, vous avez assassiné de sang-froid un garde et blessé un de vos frères d’armes.”

L’elfe millénaire laissa ses mots résonner dans l’air.

“Les questions auxquelles le conseil sera amené à répondre sont les suivantes. Tout d’abord, Lithildren était-elle en pleine possession de ses moyens au moment où elle a commis les actes qui lui sont reprochés ? Ensuite, était-elle consciente de la dangerosité d’Oropher et des conséquences de ses actes ? Enfin, Lithildren avait-elle prémédité ses méfaits ? Des réponses à ces questions dépendront la sévérité du jugement qui sera prononcé à son encontre. “

Le seigneur d’Imladris se tourna alors vers Lithildren et Basaclar.

“Je vous laisse présenter votre défense, le conseil vous interrogera par la suite.”


Invité, n'oublie pas que le regard des Rois d'Arnor porte au delà des frontières de leurs royaumes.
Revenir en haut Aller en bas
Lithildren Valbeön
Cavalière libre
Cavalière libre
Lithildren Valbeön

Nombre de messages : 345
Age : 26
Localisation : Imladris
Rôle : Victime elfique du Staff

~ GRIMOIRE ~
- -: Elfe Noldo
- -: ~ 400 ans
- -:

Un jour ou l'autre... tout se paie  Empty
Un jour ou l'autre... tout se paie  EmptyMer 6 Mar 2024 - 18:46
Quel beau ciel.

Il s'agissait de la première pensée de l'Elfe, de la seule en réalité alors qu'elle était guidée par le capitaine jusqu'au Conseil. Le ciel d'Imladris avait quelque chose de particulier, lui qui pourtant partout ailleurs était le même. Le ciel. Une entité identique, que l'on soit pauvre ou riche, soldat ou femme de chambre, humain ou Elfe. Identique, que l'on soit à Minas Tirith dans une bibliothèque remplie de sagesse, dans des ruines elfiques, les terres sauvages ou les rues loin à l'est. Finalement, le ciel changeait certes, entre barré de nuages ou absent de toute présence, mais il restait tout de même lui-même. Identique à sa façon, au fil des saisons, au fil des années, des naissances et des deuils.

Pourtant, elle ne se souvenait pas de la dernière fois qu'elle avait admiré le ciel.Était-ce cela, l'éternité ? Cette lucidité sur le temps qui passé et l'ennui des années trop longues, qui se termine par un désintérêt de toutes choses ? Après tout, à Imladris, rien ne change non plus, comme le ciel. Les pavés sont au même endroit, la musique, les mets et les fleurs sont les mêmes. Les habitants aussi qui ne changent d'ailleurs pas d'apparence en plus du reste. Le ciel, l'éternité, tout cela ressemblait à une toile figée, un souvenir vivace que l'on admire au début avant de le ranger dans une boîte pour ne plus le regarder pendant si longtemps que l'on avait oublié qu'il était là. Pourtant le ciel ne change pas de place et l'éternité fige Imladris dans un état hors du reste du monde, un cocon intemporel ou rien n'est comme ailleurs hormis le rythme du monde - jours, heures, années, saisons...

Lithildren baissa les yeux sur l'assemblée. Son regard argenté brillait d'un éclat que nul ne pouvait percer. De l'appréhension, de la résignation, de la tristesse, autre chose ? Ou tout cela à la fois ? Elle ne comprenait pas pourquoi son voisin était si mal à l'aise. Le reconnaissait-elle ? Quelque chose en elle aurait voulu mais ses souvenirs restaient bloqués devant la porte, s'attachant dans le vide de l'oubli sans vouloir en sortir. Un seul des noms était familier : celui de Gwingloth. N'était-il pas le mentor d'Oropher, ou quelqu'un qui le connaissait ? Le souvenir était vague mais c'était sans doute proche de la réalité, n'est-ce pas ? Très vite, le regard de l'Elfe se posa sur Arminas. Elle se souvenait vaguement de lui. Elle aurait préféré voir le Seigneur Ovadiel. Peut-être était-il bien trop déçu d'elle pour avoir le cœur d'assister ou présider une telle séance ? Ou bien n'était-il tout simplement pas assez "important". Quelle ironie. Elle aimait beaucoup Ovadiel, il avait toujours été doux et indulgent, compréhensif et avait toujours tendu la main. Peut-être était-ce pour cela, il manquerait d'impartialité. Sans doute ? L'Elfe l'ignorait et y penser lui faisait écouter la moitié seulement de ce qu'Arminas disait. Elle tenta de recentrer son attention sur lui.

- Les questions auxquelles le conseil sera amené à répondre sont les suivantes. Tout d’abord, Lithildren était-elle en pleine possession de ses moyens au moment où elle a commis les actes qui lui sont reprochés ? Ensuite, était-elle consciente de la dangerosité d’Oropher et des conséquences de ses actes ? Enfin, Lithildren avait-elle prémédité ses méfaits ? Des réponses à ces questions dépendront la sévérité du jugement qui sera prononcé à son encontre. Il se tourna vers elle et Basaclar. Je vous laisse présenter votre défense, le conseil vous interrogera par la suite.

Soi-même ?

La question lui sembla étrange.

- Est-on jamais soi-même ?

Les mots coulèrent d'eux-mêmes, comme une pensée qui se prononce sans que l'on y fasse attention. Elle se posait la question. Mais, surtout, elle remettait en question son identité, son existence. Elle leva de nouveau les yeux au ciel, comme si elle espérait y voir inscrite une réponse. Lithildren afficha un air désolé en voyant cette voûte céleste vide à la fois de sens, de réponses, de nuages. La beauté qu'elle avait vu tout à l'heure lui semblait si terrible, cette simplicité déroutante qui renforçait sa solitude face à ses pensées, peurs et doutes. Probablement confus, les membres du Conseil finirent par la regarder baisser les yeux et observer le vide. Ils étaient probablement absents, des fantômes aux yeux de l'Elfe. Pourtant elle se remit à parler, quitte à couper la parole à Basaclar s'il avait osé commencer à parler.

- Je ne crois plus être moi-même depuis bien, bien longtemps... Elle leva les mains pour mettre ses poignets en évidence et tirer un peu sur ses liens, là par pure sécurité pour soulager la paranoïa - à raison - de Serambeür. Il s'est passé tant de choses depuis que j'ai commencé à perdre la mémoire. C'est si bête, une chute comme celle-ci... mais j'ai commencé à me perdre. J'ai tourné le dos à mon âme-sœur, mon Oropher, car je l'avais oublié... Et à force de déambuler je me suis perdue un peu plus chaque jour, chaque fois plus loin, chaque fois plus étrangère.

Elle ne voulait plus s'arrêter de parler. Elle avait besoin d'être entendue, à défaut d'être comprise. Elle voulait être vue et entendue, que l'on voit sa version de l'histoire, sa vision des choses, sans qu'on la force à penser ou agir d'une façon, sans qu'on lui donne des idéaux, actions et paroles auxquels elle ne croyait pas. Juste se sentir libre de s'exprimer, une dernière fois, dans cet éclair lucide auquel elle s'accrochait désespérément avant qu'elle ne replonge dans les tréfonds de la rage à nouveau.

- Mais Lithildren, l'Elfe... elle était encore là, au moins... jusqu'à ce que les rhûniens ne s'en empare, ne l'enferme, ne la forge à leur image, ne la drogue et ne la fasse se sentir si bouillonnante de rage qu'elle aurait été prête à tout... A faire n'importe quoi, sans poser de questions.

C'était la première fois qu'elle formulait qui elle était.

- Qui suis-je, aujourd'hui ? Suis-je Lithildren Valbeön, enfant d'Imladris, âme-sœur d'Oropher ? Ou l'Ecarlate, assassin du Rhûn à la gloire deMelkor ? Qui est-ce que mon nom désigne ? Ce que j'ai été, ou le corps dans lequel vivent ces deux facettes de moi-même ?

L'Elfe se balança légèrement d'un côté et de l'autre comme pour renforcer ses paroles.

- Oropher m'avait promis que nous allions retrouver celui qui a commandité l'attaque. Qui a causé la mort de Geraïhn et de mes parents. Elle revenait enfin à un autre point des questions d'Arminas et elle se tint de nouveau immobile, fixant le centre de la salle sans bouger. Peut-être avait-il ses propres motivations. Je l'espère. Il est vrai qu'Oropher a participé aux horreurs qu'ont connu la ville qui nous a vu naître et grandir. Mais je pense qu'il était simplement, comme moi, en colère contre l'inaction et l'oisiveté des nôtres. J'ignore pourquoi il a été de ceux qui ont attaqué. J'aurais aimé le lui demander.

Elle tourna le regard et les planté droit dans ceux d'Arminas. Son regard devint intense, bouillonnant de deuil et de colère tandis que son ton demeurait calme et languissant, comme une complainte à la mélancolie douce.

- Mais, voyez-vous, pendant que les Elfes demeurent ici, des sorciers humains creusent Ost-in-Edhil et dénichent des anneaux, asservissent des paysans et réunissent des artefacts au nom de la Fraternité de Yavannamirë. Et Oropher s'est sacrifié pour me sauver la vie, dans un éclair de lucidité alors qu'il s'était mit à devenir obsédé par des galets blancs trouvés dans les souterrains d'Ost-in-Edhil. Je l'ai perdu et...

Elle leva encore une fois les yeux vers le ciel.

- Je n'ai ni regret ni culpabilité sur les vies que j'ai ôté pour protéger mon amour. Pour autant, je suis sincèrement désolée d'avoir ôté la vie des nôtres. A l'époque j'ignorais qu'il y avait un autre moyen. Je ne voyais même pas d'autre possibilité. J'ai baigné dans la violence pendant des années, où seul la mort fait office de loi suprême et je n'ai pas même songé à une autre éventualité. J'ai trahi Imladris, je ne le nie pas. J'ai tué, je ne le nie pas. J'ai libéré Oropher, je ne le nie pas.

Elle laissa un bref silence s'installer.

- Je n'ai aucune défense qui pourrait vous satisfaire. J'ai fais ce que j'ai fais. Je me suis rendue car c'était la seule chose à faire. Car je suis fatiguée d'être l'Ecarlate et car je suis fatiguée de devoir porter les conflits des Hommes sur mes épaules. Mais je me suis rendue surtout parce que fuir n'est pas être libre. Même enfermée à tout jamais dans des cachots, je serai plus libre qu'à fuir la rage de Serambeür à tout jamais, à semer désolation et mort sur mon chemin. Car, finalement, peut-être est-ce tout ce que je sais faire.

L'Elfe termina sa prise de parole en reposant ses omoplates contre le dossier de sa chaise. Elle n'était ni détendue ni soulagée. Le poids du sang sur ses mains pesait lourd sur ses épaules, les morts, visages et noms défilaient comme des dizaines, centaines de spectres vengeurs hurlant à ses oreilles leur désespoir et rancœur. C'était comme une nuage sombre au-dessus de sa tête aux cheveux de jais, le spectre voilé de la mort appuyé sur elle pour lui faire savoir, à chaque instant, ce que pensait chaque âme qu'elle avait fait passer à trépas. Rien en ce monde, hormis l'étreinte et le baiser d'Oropher, ne pouvait soulager ce fardeau.

Elle ignorait si même la mort pouvait la soulager.
Revenir en haut Aller en bas
Learamn
Agent de Rhûn - Banni du Rohan
Agent de Rhûn - Banni du Rohan
Learamn

Nombre de messages : 1016
Age : 25
Localisation : Temple Sharaman, Albyor
Rôle : Esclave au Temple Sharaman, Agent de la Reine Lyra, Ex-Capitaine du Rohan

~ GRIMOIRE ~
- -: Humain
- -: 25 ans
- -:

Un jour ou l'autre... tout se paie  Empty
Un jour ou l'autre... tout se paie  EmptyJeu 14 Mar 2024 - 22:27


L’elfe fit glisser la soie entre ses doigts, appréciant la texture de ce tissu gracieusement brodé plusieurs siècles auparavant. Après plusieurs longues secondes, il hocha lentement la tête d’un air satisfait : cette toge ferait l’affaire. À la fois sobre et élégante, d’un blanc immaculé simplement rehaussé de touches pourpres venant rappeler la couleur de sa maison.

Personnage influent au sein de la cité depuis la reconquête de la ville, le Seigneur Ovadiel avait acquis le prestigieux titre de Haut-Conseiller. Il avait l’oreille d’Arminas et des dirigeants les plus hauts placés ; sa parole était écoutée et respectée. Les crises les plus graves révélaient parfois des personnages dont les discours exaltés et les convictions affirmées parlaient au plus grand nombre. Ovadiel ne faisait pas partie de ceux-là; c’était au contraire son calme et sa bienfaisance. Loin de la fureur des combats, il avait joué un rôle-clef lors des négociations concernant le statut des réfugiés d’Imladris ayant fui à Gar Thulion à la suite de l’attaque de l’Ordre de la Couronne de Fer. Puis, il avait œuvré à la reconstruction tout en s’assurant que ceux qui avaient tout perdu ne manquent de rien entre les murs de Fondcombe. La dernière fois qu’il avait tiré l’épée remontait à un autre âge, il contribuait aux luttes des Premiers Nés d’une manière moins violente mais toute aussi importante.  

La voix cristalline de sa fille le tira de ses pensées.

Atarinya. Le soleil entame son ascension, le jugement ne saurait tarder…”


Le Seigneur Ovadiel se tourna vers Yalë, fièrement vêtue de son armure. Ses longs cheveux bruns descendaient en cascade derrière son dos, encadrant un visage presque centenaire mais toujours aussi doux qu’au premier jour. Comme celui de sa mère. L’elfe enfila prestement sa tunique et ajusta le diadème qu’il portrait au front.

“Le destin n’attend point pour choisir sa voie.”


D’un pas leste mais, sans effort, il quitta sa demeure qui se trouvait au pied d’un grand cyprès. Une petite silhouette familière se trouvait en bas de marches. L’Eldar écarta les bras en signe de bienvenue et sourit chaleureusement.

Sire Ionescgrin! Mae Govannen ! Votre présence emplit mon esprit d’alégresse. Le périple pour venir à nous n’est point des plus simples à faire.”

Le Semi-Homme salua le dignitaire dont il avait profité de l’hospitalité des mois plus tôt.

“Aaah ne vous-en faîtes pas. J’ai manqué de rations pour tenir le rythme des deux petits-déjeuners quotidiens sur la fin mais rien d’affolant ! Je ne pouvais me permettre de rater cela.
-Votre loyauté est une source d’inspiration pour toute âme mon cher ami. Sachez cependant que la justice des Elfes est bien différente de celle pratiquée chez les mortels. Nous ne nous perdons point en des procédures figées. Votre témoignage ne sera entendu que si le Conseil le juge utile. Une aide pour trouver le chemin de la vérité et non un droit.
-Vous dîtes que je suis peut-être venu juste pour compter des cacahuètes ?
-Précisément Sire Ionescgrin.
-Hm.”


Eugénion semblait visiblement contrarié. Tout ce voyage pour repartir le lendemain sans avoir rien fait d’autre que pester sur la nourriture qui lui avait été servie. Que de temps perdu ! Que de goûters ratés pour rien !

“Tiens ça me fait penser à une histoire…”
Finit-il par marmonner.
“Je n’en attendais pas moins de vous." Rétorqua Ovadiel avec un léger sourire en coin.

Ainsi, au côté de son compagnon qui lui contait un autre de ses apologues, le Haut-Conseiller prit la direction de la salle du Conseil d’Elrond.



------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------


Installé dans le fauteuil qui lui était dédié, Ovadiel n’affichait plus aucun sourire. Il observait froidement l’accusée qui se tenait devant eux, au centre du cercle. Celle-là même qui avait abusée de son hospitalité pour commettre des crimes. Celle-là même qu’il avait décidé de faire entrer dans la cité contre l’avis de Serambeür. Les évènements avaient fini par prouver que le militaire avait eu raison de se méfier de cette amnésique en quête de sens.

Le Haut-Conseiller n’était point rancunier et aucun désir de vengeance ne l’animait. Seule une immense tristesse emplissait son cœur en écoutant le témoignage de Lithildren. Triste d’abord du drame que représentait la vie de cette elfe. Chaque âme qui se perdait en ces Terres Mortelles représentait une tragédie. Triste également de ce que son discours insinuait.

Aucun remords ?  Aucun regret ?

Ovadiel se redressa légèrement, indiquant qu’il voulait prendre la parole. Arminas la lui donna d’un signe discret.

“Dame Lithildren. Nul amour ne peut se com plaire de la mort d’âmes innocentes. Le dernier grand voyage vers les Terres Immortelles doit représenter la fin du parcours de chaque Eldar, toute autre issue est impardonnable. L’opportunité de tout recommencer, je vous l’ai donné, mais vous avez laissé la passion et la violence vous détourner de ce futur radieux.”

Il réajusta sa toge, visiblement déçu d’avoir à se montrer aussi critique. Après l’avoir trahi, était-ce là toute la défense qu’elle comptait leur présenter ?

“Nombreuses sont les voix appelant à la loi du talion. Réclamant votre âme pour celles que vous avez ôtées. Néanmoins, réparer un mal par un autre ne représente pas notre chemin.

Dame Lithildren, la force et la volonté qui vous animent n’ont pas été canalisées. Là est votre drame. Peut-être est-ce le rôle du Conseil aujourd’hui de s’assurer que votre passion serve la juste cause ? Si les menaces dont vous parlez sont réelles, pourquoi ne pas vous y être confrontées au lieu de vous mêler aux insignifiantes querelles des mortels ? “



#Yalë


The Young Cop


Pour suivre les aventures de Learamn c'est par ici: Cliquez ici!

Pour découvrir mes PNJs: Cliquez ici!

Un jour ou l'autre... tout se paie  Learam12
Revenir en haut Aller en bas
Lithildren Valbeön
Cavalière libre
Cavalière libre
Lithildren Valbeön

Nombre de messages : 345
Age : 26
Localisation : Imladris
Rôle : Victime elfique du Staff

~ GRIMOIRE ~
- -: Elfe Noldo
- -: ~ 400 ans
- -:

Un jour ou l'autre... tout se paie  Empty
Un jour ou l'autre... tout se paie  EmptyJeu 4 Avr 2024 - 21:31
Revoir le Seigneur Ovadiel et entendre la voix d'Eugénion brisèrent de manière notable le visage de Lithildren. Son cœur se resserra et elle eut un léger vacillement. La gorge serrée, elle peina à déglutir à cause du Semi-Homme. Une faille si brève qu'elle ne dura qu'un battement de cil mais qui, pour les yeux avisés, représentait une faille exploitable néanmoins. L'Elfe tâcha de se ressaisir et ignorer ces sentiments, cette vague de souvenirs. Eugénion n'avait été qu'un soutien immense, un conteur hors pair qui l'avait aidée sans la connaître. Un inconnu qui, pourtant, avait bravé moults péripéties pour elle, une parfaite inconnue. Pourquoi ? La question tourna dans sa tête, tornade intense à en lui en donner le vertige. Était-ce pour cela en réalité qu'elle venait de vaciller ? Non pas qu'elle ne se souciait pas des sentiments d'Ovadiel, loin de là, mais il était Elfe. Ce fait changeait un peu ce qu'elle ressentait. Non, c'était faux. Voir le visage, le regard du Seigneur, l'affectait tout autant. Elle était celle qui déçoit et elle ne pensait pas que cela l'affecterait un jour.

- Il est vrai, Seigneur Ovadiel. Vous m'avez donnée une opportunité et je ne l'ai pas saisie. Mais avais-je vraiment conscience de cela ? Non. J'étais en mission, bien qu'oubliée sur le moment. La réalité es qu'au moment de trahir, je n'avais pas en tête la main tendue ou la justice ou quoi que ce soit d'autre que satisfaire une volonté qui m'échappait alors. Comme courir derrière une lumière qui ne cesse de s'échapper, sans faire attention au reste.

La réponse était honnête, fluide et lui semblait simple. Elle eut un sourire désolé en coin, prise d'un élan de compassion. Elle savait bien combien il était probablement inconfortable pour le Seigneur de parler de la sorte. Mais c'était un mal nécessaire. L'Elfe se tourna vers Ovadiel, pivotant légèrement sur les talons. L'observant de ses iris argentés, elle opina légèrement du chef.

- Je comprends le désir de certains, qui est de plus tout à fait justifié. Elle avait conscience de ses actes et que les plus assoiffés de justice laissaient leur deuil parler. Qui pouvait ne pas comprendre ? Pour vous répondre, Seigneur Ovadiel, j'aurais préféré. Peut-être aurais-je dû. Après qu'Oropher ait été blessé par les esclavagistes nous ayant pris en otages, nous avions un choix sur la direction à prendre. Un village dans les hauteurs ou la rumeur d'ombres dans les ruines d'Ost-in-Edhil. J'ai peut-être eu tort mais j'ai choisi les ruines. Nous y avions trouvé les derniers gardiens, Sadron et ses fils. Ils ont proposé un pacte : ils soignaient Oropher si nous chassions les humains qui fouillaient les ruines. Je ne me souviens guère plus pourquoi Sadron et ses fils avaient accepté leur présence, et au final cela n'a plus aucune importance. J'ai accepté, la suite est anecdotique. Le tout est qu'une fois sortis et les deux fils de Sadron morts par la main de ces humains, il m'a demandée d'aller voir un humain. Il m'a donnée ceci. Elle sortit pour la première fois depuis tant de temps la statuette de l'Arbre Blanc. Elle qui avait pensé l'utiliser pour acheter sa liberté en donnant Neige en pâture, elle n'avait finalement jamais eu l'occasion d'utiliser cet objet. Je n'avais nul part où aller et j'avais besoin d'accéder à Minas Tirith de toutes façons. En réalité je me suis faite embarquée dans une histoire alors que je ne le voulais pas. J'ai été obligée de participer à une rébellion dans Minas Tirith alors que je ne le voulais pas, juste parce que la Cité était close. Je n'ai pas choisit cette cause, j'y ai été placée parce que je suis une Elfe. Et lorsque j'aurais pu continuer de fuir et suivre les Hommes, je me suis arrêtée pour me tenir devant cette assemblée.

L'Elfe aux cheveux de jais inspira longuement.

- Evidemment dire que je n'ai rien choisi serait mentir. Certains choix sont forcés, d'autres prit par dépit, d'autres par les sentiments. On peut me reprocher mes torts et travers, mes choix et mes pas. Certes. Au final est-ce réellement pertinent ? Ce qui est passé, est passé. Le but de ce Conseil est de déterminer la punition pour mes crimes commis dans l'enceinte de la Cité d'Imladris, pas de ruminer sur le pourquoi du comment je suis allée où je suis allée entre mon crime et mon procès.

La Noldo se tourna de nouveau vers les membres de l'Assemblée. Elle pensait sincèrement que, si la prise de parole d'Ovadiel cernait sa personne, elle n'était pas pertinente pour le procès. Peut-être les Elfes voyaient les choses dans un ensemble, une toile tissée avec délicatesse, mais elle ne voulait pas rester des heures sur ses méfaits qui ne concernaient pas les Elfes. Qu'allaient-ils en faire, de toutes façons ? Il n'était pas chose commune pour les Elfes de lever le petit doigt tant qu'ils n'étaient pas directement menacés ou concernés. Qu'est-ce que ce qu'elle avait fait ou vécu depuis son dernier passage ici pouvait bien leur faire ?
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




Un jour ou l'autre... tout se paie  Empty
Un jour ou l'autre... tout se paie  Empty
Revenir en haut Aller en bas
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Un jour d'automne
» Yom Tsedek (Le jour juste, le jour de justice)
» Qui paie ses dettes...
» Liste et demande de métiers du Harad et d'Umbar
» Jour de Marché

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Bienvenue à Minas Tirith ! :: - Les Terres du Milieu - :: Chez les Elfes :: Fondcombe-
Sauter vers: