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Sujet: [Flashback - Lithildren] Où une Elfe se perd
Lithildren Valbeön

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Rechercher dans: La Ville Haute   Tag azraÿn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Flashback - Lithildren] Où une Elfe se perd    Tag azraÿn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 16 Juil 2020 - 22:54
[HRP : Avec le temps qui passe, je modifie un peu ce qu'il se trouve sur ma fiche d'inscription. Les événements sont les mêmes, mais - j'espère - mieux racontés et plus logiques temporellement parlant. Il y a donc des différences par rapport à ma fiche d'inscription.]

La dernière chose dont elle se souvenait était l'assaut de sauvages de l'est dans la région de la Forêt Noire. Elle avait fait partie de ceux tentant de les repousser mais le nombre avait joué en sa défaveur. Son cheval, transpercé par une lance, n'avait pas été - de fait - en mesure d'offrir une chance de fuite. Elle avait pensé que cela serait sa fin, qu'elle irait aux Cavernes de Mandos, mais le destin n'avait pas eu cette délicatesse. L'infinie noirceur ayant suivie la vive douleur à l'arrière de son crâne n'avait apporté aucun réconfort de la mort. Cela ne fût qu'un répit, une pause temporelle pendant laquelle elle n'eut que de rares moments d'illumination. Peut-être n'avait-on pas voulu qu'elle se réveille ? Assommer à répétition la même personne n'était pourtant pas recommandé pour la garder en vie. Etait-ce alors la boisson et la nourriture qu'on lui servait lorsqu'elle se réveillait qui la faisaient retomber dans l'obscurité ? Elle n'en avait aucune idée.

Ombre et lumière se succédaient. L'air était sec, le vent chaud et pourtant une fraîcheur notable se faisait sentir à l'ombre des pics. Tout était flou, les voix indistinctes et les images embrumées. Elle avait l'impression qu'un voile de pluie s'était posé sur ses yeux et qu'il ne partait qu'avec une lenteur exagérée. Alors qu'elle peinait à distinguer l'endroit où elle se trouvait, elle sentit un mouvement la tirer sur le côté. Elle s'effondra sur le flanc, tirée avec force, sa tête ricochant contre le plancher en bois. Elle grommela et fut tirée de nouveau. Ses poignets partirent au-dessus de sa tête et son corps peina à suivre, engourdit. Mais l'insistance la vainquit et elle s'extirpa à grand peine de l'endroit où elle se trouvait. Et ce non sans rater l'espace entre la caravane et le sol, la faisant s'effondre sur les flancs. Une nouvelle force, accompagnée cette fois d'une voix rauque et un ton craché, la força à se relever. Comme elle peinait, des poings la saisirent sous les bras et la traînèrent de force pendant ce qui sembla être des heures. Ses pieds traînaient sur le sol, raclant la terre nue puis la roche des rues. Quand elle se faisait trop lourde, on la laissait tomber par terre, tentait de la faire marcher sans succès, avant de recommencer à la traîner par les bras.

La chaleur de la roche sèche fut remplacée par la fraîcheur indéniable des pavés. Mais leur contact resta rude et elle ne passa que très peu de temps à apprécier le frais. Elle sentit des mains bien plus délicates la déshabiller, la laver, l'habiller de nouveau, jusqu'à ce que des mains brutes - encore - ne la soulèvent. Le sol qu'elle rencontra pour la dernière fois était presque glacé. Elle n'avait que ses sensations pour elle jusqu'à ce qu'on la force à boire un liquide infâme qui la ramena brutalement à la réalité. Le réveil prit néanmoins quelques minutes mais sa vue trouble se clarifia et l'éblouit, en quelques sortes. La luminosité était étrange et nouvelle, comme des dizaines de bougies places sur des... lustres... n'étant pas un "comme des" mais plutôt un "telles les". Elle observa la décoration luxueuse à outrance, sûrement faite pour exhiber une richesse plutôt qu'humilité. Une immense table ornée se trouvait à quelques pas de là, des femmes en tenue excessivement légère dansaient pendant que des gens voûtés transportaient des carafes ou plateaux, ou d'autres restaient statiques ou lavaient le sol. Elle n'arrivait pas au début à déterminer la nature des barres sombres barrant sa vue jusqu'à ce qu'elle réalise qu'elle se trouvait en cage. Littéralement. Une cage faite à peine à sa taille. Assez haute pour qu'elle puisse s'asseoir, à peine assez longue pour qu'elle puisse s'allonger en se recroquevillant. Elle tapa sur les barreaux, mollement d'abord puis plus fougueusement, déplaçant ainsi un peu sa cage.

Deux hommes, dont un ventripotent, s'approchèrent. L'enrobé avait un air mesquin et observateur, ce genre de regard pervers et fier. Elle n'avait jamais rencontré un regard si fourbe et souhaita - sans comprendre pourquoi - pouvoir lui arracher les yeux.

- Une Elfe... Azraÿn, qu'est-ce qu'il t'es passé par la tête ? Heureusement qu'aucune oreille pointue n'osera s'aventurer ici, sinon je t'aurais fait sacrifié.

L'autre eut un sourire en coin.

- Où-suis-je...?

Elle marmonnait, faiblement, la voix brisée.

- Et elle parle ? Splendide.
- Mieux. Elle est complètement inoffensive. Elle n'a pas lutté une seule fois du voyage et parfois même demandait qui elle était.
- Bien la première fois que j'entends parler d'une elfe amnésique. Un tel trophée... cela se mérite.

Le ventripotent offrit une bourse à l'autre avant de le congédier d'un geste impatient de la main. Il se pencha ensuite vers elle qui, sans réfléchir, tendit le bras, poing fermé. Elle n'entendit que le craquement, le silence puis les injures. Elle vit d'autres approcher et demander comment l'homme allait, apeurés sûrement pour leur propre sort. Mais l'homme les rejeta, se tournant vers elle. Il l'appela "diablesse" mais elle ne comprit pas le sens de ce mot. Il parla d'une punition pour la soumettre et partit se faire soigner son nez couvert de sang. La punition en question se résulta à ne pas boire ni manger pendant trois jours. Mais elle les voyait se bâfrer et boire comme des goinfres sur leur table décorée, montrer à outrance des richesses accumulées... Elle les détestait sans savoir finalement où elle était. Elle entendit cependant au fil des jours des noms bien différents. Albyor, Rhûn, Vieille-Tombe, entre autres. Elle était donc à l'est... si loin de... de quoi, au juste ? Elle avait du mal à remettre son esprit en place. Elle avait beau voir et entendre clairement, elle peinait à se souvenir de son nom et ses origines. Elle avait pour seule certitude d'être une elfe : elle l'avait entendue. Mais quelle elfe ? Qui était-elle ? Quelque chose n'allait pas en elle. Elle sentait un vide inexplicable, comme si il manquait quelque chose à son être. Sa mémoire, pour commencer. Mais autre chose. Une partie de sa vie. Ou toute sa vie. Elle n'avait que les souvenirs de la Forêt Noire, des esclavagistes et du combat. Après et avant, rien. Le néant.

Elle voyait parfois les hommes toucher les femmes serviles, parfois de manière perverse. Mais personne ne vint la toucher, elle. Elle entendit qu'on ne voulait pas risquer qu'elle se donne la mort. Les elfes mouraient-ils quand un humain les touchaient ? Elle serait déjà morte, sinon. Les gens se contentaient simplement de la déshabiller - et plus - du regard. Cela suffisait à satisfaire un plaisir pervers qu'elle ne saisissait pas et dont elle ne prêtait pas attention. Elle comptait les pavés qu'elle pouvait voir, pour passer le temps, assise dans sa cage. Elle était inerte, mangeait la maigre nourriture qu'on daignait lui donner pour la maintenir en vie. Elle compta les jours passer en fonction de l'activité et de l'éclairage. Cinquante-six jours en tout passèrent là, dans cette cage. Après cela, Ventripotent fut sûrement déçu que l'elfe ne présente pas d'intérêt en ayant tout le temps l'air droguée, morte mentalement ou juste inactive. Il décida d'en faire quelque chose de plus utile. La dernière chose qu'elle savait, c'était qu'on la changeait de place.

#Lithildren #Azraÿn #Sazaar
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