17 résultats trouvés pour Lithildren

AuteurMessage
Sujet: [RP Lithildren] Bons Baisers de Minas Tirith
Lithildren Valbeön

Réponses: 3
Vues: 154

Rechercher dans: Le Quartier Marchand   Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [RP Lithildren] Bons Baisers de Minas Tirith    Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 17 Jan 2024 - 15:35
Les odeurs dans les geôles ne lui avaient pas manqué, elle s'en tenait pour certaine sur ce point. Lithildren était absente, là physiquement mais l'esprit ailleurs. Elle ne se plaignait pas, ne répliquait pas, et les mots sortant de sa bouche n'étaient que ceux étant nécessaires. Dans sa cellule, elle se tenait droite, assise en tailleur au sol. La nourriture d'une légère meilleure qualité lui manquaient. Elle repensa aux nombreux mets partagés avec Neige et ses hommes, Nallus, et les autres. Les brefs moments de camaraderie dont elle n'avait eut que faire sur le moment, plus préoccupée par ses Maîtres, qu'ils soient physiques ou spirituels. L'Elfe songeait à cette vie d'errance, à ce que sa famille avait apporté - donc peu. Il ne lui restait qu'elle-même dans la cage de son esprit, peut-être le réconfort des souvenirs avec Oropher, la seule personne qu'elle chérissait plus qu'elle-même. Qu'est-ce qu'elle aurait donné pour le revoir, sentir son parfum, sa peau, ses lèvres, entendre sa voix lui glisser que tout irait bien. Mais elle ne sentait que le silence, l'absence. Pour la première fois de sa longue vie, elle se sentait seule au monde, abandonnée par les Valar et ses ancêtres. Elle n'avait aucune présence, aucune chaleur, pour accompagner son âme meurtrie.

- Lithildren.

Elle releva la tête, sans dire un mot. Serambeür. Elle savait que c'était lui, le fameux émissaire dont elle avait entendu la présence suggérée dans les rues. Elle se leva et approcha à peine, le visage creusé par la fatigue, les yeux à l'étincelle absente, la combattivité disparue. L'ombre d'elle-même.

- Un des défauts de notre longévité est que nos pensées sont toujours attirées vers le passé. Nous sommes toujours amenés aux choses qui furent, et aux choses qui auraient pu être. Je vous avoue qu’une question est souvent réapparue dans mes pensées. Combien de vies auraient pu être sauvées si en ce jour mémorable et maudit l’on avait écouté mes ordres et vous avait interdit l’entrée à Imladris.

Celles des gardes et d'Oropher, pensa-t-elle. Les événements à Ost-in-Edhil et Minas Tirith seraient survenu tout de même, le destin a une curieuse façon de jouer avec les vies qu'il détient. Mais considérer sa vie comme maudite, que cela soit une vérité ou non, Lithildren prit les mots comme une dague en plein cœur. Elle ferma brièvement les yeux. Argumenter avec lui n'était ni utile ni nécessaire. Elle n'en avait ni l'envie ni la force. Pas ici, pas maintenant, pas avec lui.

- J’ai entendu dire que vous vous êtes rendue, et que votre séjour à Minas Tirith a été mouvementé. Une participation active, d’après certains peut-être même héroïque aux événements qui ont secoué la cité. Mais pour moi peu importe la cause que vous servez, Lithildren, vous le faites en semant la destruction. Vous êtes avant tout une agente du chaos, et un danger pour tous ceux qui vous croisent.

Elle n'avait pas eut le choix. Elle s'était faite emmenée de force et promenée dans une quête qui n'était pas la sienne, et l'on avait prit sa race comme excuse pour l'utiliser comme arme de guerre. On avait instrumentaliser sa colère et son faux sens de justice pour justifier des actes de guerre. Lithildren n'avait pas choisit son sort, il lui avait été imposé. Mais, encore, elle ne trouva ni l'envie ni le force de répliquer ou argumenter. Pas ici, pas maintenant, pas avec lui.

- Dans mon expérience, certains maux ne peuvent être purifiés que par le feu ou l’acier. Mais j’ai été mandaté par le Conseil Elfique de vous ramener vivante au lieu de vos crimes haineux, à Imladris, pour que vous puissiez être jugée. Et n’étant pas hypocrite de nature, je sais que les ordres doivent être respectés.

Il se voulait menaçant, terrible héraut du destin. Lithildren ne voyait en lui qu'un aigri enfant de l'extérieur qui n'était pas si différent d'elle. Pourquoi son envie de sang serait-elle plus légitime que la sienne ? Parce qu'il servait les Elfes et pas elle ? L'Elfe ne parvenait pas à prendre au sérieux les mots d'un homme qui n'était pas présent et qui, tout au plus, se contentait de juger sans la connaître. Même les humains se permettaient le bénéfice du doute. Même résignée et à bout, Lithildren voyait devant elle s'étaler l'hypocrisie et le jugement des Elfes, la faisant soupirer intérieurement. Sans résistance, elle tendit ses mains et observa le capitaine faire le nœud à ses poignets. Pas à un seul instant ne testa-t-elle les cordes elfiques.

- Un long voyage nous attend. Je vous conseille d’en profiter pour réfléchir à ce que vous allez dire devant le Conseil Elfique. A réfléchir...en silence.

Evidemment. Lithildren suivait, sans poser de questions ou prononcer un mot ou un son. A chaque pas dans la Cité Blanche elle revit les événements auxquels elle avait assisté. Qui elle avait tué, qui elle avait fuit, qui elle avait perdu. Elle revit les fantômes de la destruction, passagers invisibles des cris, pleurs et du feu. Serambeür avait beau tenter de l'effrayer ou de l'angoisser, il ne tirait d'elle qu'une profonde absence et un manque absolu d'intérêt pour son attitude. Il voulait la faire se sentir étrangère, seule, haïe par les siens. Rien de ce qu'il pouvait dire ou faire, aucun de ses regards ou gestes, rien ne la faisait flancher ni cligner des yeux. A chaque fois qu'il la regardait de travers, il ne pouvait voir que cette "mort" dans le regard argenté de l'Elfe, où la flamme des ancêtres s'était éteinte. Elle n'avait aucun intérêt pour rien, hormis se maintenir en vie. Pas une fois elle ne tenta de fuir ou de parler. Elle n'en trouvait pas l'utilité. Serambeür faisait très bien son travail, en dépit des circonstances, elle ne pouvait pas lui enlever ce fait.


•      •       •


Un mois de silence.
Lithildren n'avait dormi que par extrême fatigue, réveillée ou tenue éveillée par les cauchemars incessants. Ils lui prenaient la gorge et l'estomac et il n'était pas rare qu'elle ressente les nausées et tournis allant avec les choses terribles dont elle avait été témoin. Comment avait-elle pu vivre ainsi ? Il ne s'agissait pas juste d'Imladris ou de Minas Tirith. Un mal plus profond se terrait dans son esprit et il lui arrivait de sangloter après avoir vomit son maigre repas précédent. Si elle mourait, c'était à petit feu, mais elle ne se sentait pas mourir. Ni même renaître. Elle n'était pas malade ou atteinte de quelconque maux. Son esprit luttait férocement, ses souvenirs flous couverts d'écarlate s'imposaient et elle n'avait plus aucune volonté pour repousser ses pensées. Elle souhaitait, parfois, en regardant les étoiles, que les Valar lui retirent son existence. Serambeür n'avait pas totalement tort non plus, après tout : partout où elle allait, elle ne semait que mort et désolation. Comme un certain dragon dans une certaine cité naine. Enfin, avec une différence de taille et de feu.

Un mois de peine.
Voir les torches d'Imladris eut un effet de soulagement et de peine sur l'Elfe. Amincie, fatiguée, elle se contenta d'observer l'escorte de la grande criminelle qu'elle était se former peu à peu. Tout ça pour elle ? Ils devaient être bien surpris en la voyant ainsi. Aucune résistance, aucune volonté.

Les sabots sur les pavés de Fondcombe la firent inspirer, longuement, comme si elle reprenait un semblant de vie.

Chez moi, pensa-t-elle. Oh, elle le savait, elle ne trouverait aucun réconfort ou dédain dans ces lieux. Mais après tout ce qu'elle avait vécu, elle ne pu retenir un faible sourire de ceux qui sont envoyés à la mort se dessiner sur ses lèvres. Ses yeux vagabonds imaginaient cette vie paisible et heureuse avec Oropher, leurs enfants entre ces murs. Elle divagua dans ses pensées, car elle n'avait désormais plus qu'elles comme réalité. Le vrai monde faisait bien trop mal.

La suite par ici: Un jour ou l'autre tout se paie

#Lithildren
Sujet: [OUTRO IRL 18 ANS] Les racines profondes de l'Arbre Blanc
Forlong

Réponses: 2
Vues: 378

Rechercher dans: Minas Tirith - Le Bas de la Cité   Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [OUTRO IRL 18 ANS] Les racines profondes de l'Arbre Blanc    Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 30 Mar 2023 - 21:03
Les jeunes recrues ne tardèrent pas à trouver une approche peu orthodoxe, qui consistait à utiliser la charrette et l’âne pour monter jusqu’à l’étage. Syp et Hoshen réussirent à ouvrir les volets en bois et bientôt nous nous retrouvions tous à l’intérieur de la bâtisse. Personne n’avait pensé à emmener une torche, et les couloirs étaient plongés dans une obscurité quasi-totale. C’est à ce moment là qu’Edna se rendit utile:

-Je connais l’Université comme ma poche, je peux vous guider jusqu’à une salle de classe où nous trouverons des bougies et de quoi les allumer.

Elle n’avait pas exagéré, et nous guida sans aucun problème jusqu’à la salle. C’est à ce moment-là qu'on entendit quelque chose tomber de l’autre côté de la porte. Nous n’étions donc pas seuls. Timéon ouvrait la marche, et ouvrit la porte d’un geste décidé. Quelque chose bondit sur lui dans l’obscurité, mais il ne perdit pas son sang froid. Il l'attrapa en plein vol, dévoilant aux autres qu’il s’agissait d’un simple chat. Impressionnant.

Comme prévu, nous trouvâmes des bougies dans la salle, ce qui nous permit de reprendre notre chemin de manière plus sécurisée. Après avoir descendu l’escalier nous nous retrouvions dans le grand hall d’entrée. Derrière l’escalier se trouvait une porte menant aux sous-sols, notre destination finale.

Lorsque que Timéon l’ouvrit, je constatai qu’elle avait dû être huilée récemment car elle ne fit aucun bruit. J’ordonnai à Edna de rester à l’entrée, en guise de sentinelle. C’était en partie parce qu’elle était celle qui connaissait le mieux ce lieu et pourrait s’en sortir s’il s’agissait d’une embuscade. Et en partie parce que je ne lui faisais pas vraiment confiance.

Notre groupe commença la descente d’un étroit escalier en colimaçon, mais celle-ci fut interrompue de manière abrupte. Timéon, qui ouvrait toujours la marche, s’était retrouvé face à face avec un homme armé d’une arbalète qui nous ordonna de laisser nos armes et avancer un par un. Lorsqu’il nous demanda combien nous étions, Timéon lui dévoila qu’on était cinq, il avait donc habilement omis de mentionner la présence d’Edna à l’étage. Face à un arbalétrier dans un escalier étroit, nous étions dans une situation fort défavorable. Je me maudis dans mes pensées de ne pas avoir pensé à une meilleure tactique, avant de dire à mes recrues de lâcher leurs armes.

Nous étions à présent réunis dans une grande pièce souterraine. Un feu brûlait dans l’âtre, éclairant les visages de ceux qui nous avaient capturés. Elle était là. Fine, à la musculature subtile d’une acrobate, ses yeux brillaient sous sa frange blanche mais son regard ne trahissant comme d’habitude aucune émotion. Neige, Capitaine de l’Arbre Blanc. Mais elle n’était pas seule. Une elfe au teint pâle avait supervisé le désarmement des recrues, et la ressemblance avec l’avis de recherche était indéniable: c’était Lithildren.



Mais ce qui me surprit davantage encore, c’était de voir les hommes qui les accompagnaient. Ils ne portaient pas d’uniforme, mais leurs tenues montraient clairement leur appartenance à la noblesse. Il ne me fallut qu’un instant pour reconnaître un homme qui était devenu emblématique au Gondor: Eradan, le dirigeant des Chevaliers du Cor Brisé. Descendant illégitime de la lignée de Faramir, il avait joué un rôle clé pendant le siège d’Aldburg et porté le coup fatal à l’Ordre de la Couronne de Fer dans les catacombes de Vieille-Tombe en compagnie des Passeurs des Etoiles. C’était Eradan qui avait ramené le prince Chaytann à son père, et par conséquent c’était un des rares hommes à pouvoir demander à n’importe quel moment une audience avec le roi Méphisto.


En jetant un coup d’oeil rapide sur mes compagnons, je pouvais constater qu’ils avaient eux aussi reconnu Neige, Lithildren et Eradan, et que les voir réunis mettait en doute la version officielle des événements. Comment est-ce que l’homme qui avait sauvé l’héritier du Gondor pouvait être un traître?

-Petrus. Tu es venu. Mais pas seul je vois…suis-moi. Nous devons discuter de certaines choses en privé avec Eradan.

Les recrues, d’abord surprises de voir que c’était bien une femme recherchée pour trahison qui m’avait donné rendez-vous ici, s’échangaient à présent des petits sourires moqueurs insinuant que nous allions faire bien plus que discuter dans la pièce à côté. Je les foudroyai du regard.

Une fois la porte fermée, je m’adressai à Neige et Eradan:

-Qu’est-ce que tout cela veut dire?


-Si tu es venu, ce que tu pressentais déjà ce que je vais te dire. Je n’ai pas trahi le Gondor. Cela fait des mois que je mène une enquête dangereuse, qui m’a fait découvrir des secrets qui feront trembler les fondations du royaume. Lord Rhydon a ordonné l’assassinat d’un commandant de l’armée. Il a aussi fait fabriquer des faux documents incriminant plusieurs dignitaires du Gondor, et compte s’en servir pour leur faire du chantage et renforcer sa position et celle du général Cartogan. Il pensait avoir tué le faussaire qui les avait fabriqués pour effacer les traces, mais leur véritable auteur est toujours en vie. Mais c’est pas fini, Petrus. Le professeur Nallus a découvert que les actions de Rhydon étaient entièrement soutenues par le Général Cartogan en personne. Les meurtres, les emprisonnements, les corps des victimes de la peste brûlés en secret afin de les cacher du public.


J’étais sous le choc. J’avais mes soupçons concernant Rhydon, mais le général Cartogan? Cet homme était perçu par beaucoup comme le symbole de la renaissance du Gondor après l’échec d’Assabia et la crise de la Couronne de Fer. Le royaume pourrait-il se relever si cela devenait public? Les vautours circulaient déjà autour de la Couronne, n’attendant qu’un tel signe de faiblesse pour attaquer.

Sans rien dire, Neige me présenta le livre de notes de la faussaire Sonja Kol, ainsi qu’une lettre qu’avait reçu le professeur Nallus. Ce n’étaient pas des vraies preuves, mais plutôt des éléments d’un casse-tête qui se mettaient en place.

-Et le rôle d’Eradan dans toute cette histoire? Et le mien?

-Avec les hommes de Rhydon à nos trousses et la moitié des dignitaires du royaume à la solde du général ou victime de son chantage, je ne pouvais pas rendre cette affaire publique. Il nous fallait plus de preuves, et surtout nous devions pouvoir ramener les témoins jusqu’à la justice en vie. Et en dernier recours, arrêter Rhydon et le Général. C’est une tâche que je ne pouvais pas accomplir seule. Dans les moments difficiles, il n’y a parfois pas d’autre choix que de mettre son sort dans les mains d’un autre. Eradan et Félian, son second en commandement, sont des hommes nobles et des véritables défenseurs du royaume.
Le chevalier du Cor Brisé prit la parole à son tour:

-J’étais là, avant le mariage du roi Aldarion et de la princesse Dinaelin, lorsque le tribunal dirigé par le Général Cartogan en personne avait condamné Warin à mort. . Je me souviens encore aujourd’hui du regard froid que le général avait lancé à l’homme accusé d’être le dirigeant de la Couronne de Fer lorsqu’il donnait l’ordre de le pendre. Si tout ce que nous avons appris est vrai, il se peut que Catogan faisait lui-même partie de l’Ordre. Et qu’il mérite lui aussi de se retrouver devant ce même tribunal. Nous sommes là pour nous assurer que justice sera faite, même si les sbires de Rhydon essaieront de l’empêcher. Malheureusement, avec l’interdiction du port d’armes, la peste et maintenant les émeutes, nous nous retrouvons pratiquement sans armes. Nous avons besoin de renforts, et Capitaine Neige semble persuadée que vous êtes un homme honorable. Serez-vous des notres?

-Ce ne sera pas à moi ni à vous de juger Cartogan et Rhydon mais oui, la version des faits que vous m’avez présentée est convaincante et mérite d’être revue par un tribunal, de préférence impartial si on peut réellement parler d’impartialité en vue de l’identité des accusés…Je vous aiderai.

Le regard froid de Neige croisa le mien.

-Si nous ne sommes pas trahis par tes…camarades. Tu devais venir seul, Petrus. Et en plus tu as ramené qui, des recrues…?

-Dans les moments difficiles, il n’y a parfois pas d’autre choix que de mettre son sort dans les mains d’un autre. - Je souriais du coin des lèvres, prenant du plaisir à lui ressortir ses propres mots. - Je n’avais pas vraiment le choix, Neige. Je m’attendais à moitié à tomber dans un piège, et je n’ai pas eu entièrement tort. Mais je suis d’accord avec toi, je ne peux pas garantir votre sécurité maintenant que les recrues connaissent votre localisation. Je ne les connais pas assez pour ça. Ecoutez, je vais revenir ici d’ici ce soir, pour vous emmener dans un endroit plus sécurisé, dont personne hormis moi ne connaîtra la localisation. On pourra y réfléchir à notre prochain mouvement.

Lorsque j’étais revenu dans la pièce principale, je vis les recrues en train de discuter avec Félian, le second en commandement d’Eradan. Ce chevalier redoutable ne m’était pas inconnu - il s’était fait un nom en gagnant un tournoi organisé par le roi de Dale. Lithildren se tenait à côté de lui, et avait posé sa main sur son épaule, comme pour l’empêcher d’en dire trop. Mais la discussion semblait avoir marqué les jeunes agents de l’Arbre Blanc qui se regardaient, pensifs.


Bientôt, on nous rendit nos armes et nous retrouvions Edna Lestir à la sortie des souterrains. Le petit groupe m’entoura, et une vague de questions déferla. Capitaine, capitaine, qu’est ce que tout cela signifie? Je ne pouvais pas leur en vouloir, je les avais mis dans une position très difficile. Ils venaient d’intégrer les rangs de l’Arbre Blanc, et ils se retrouvaient déjà face à des gens désignés comme traîtres à la Couronne par les autorités. Je levai une main, puis dis:

-Je comprends votre confusion, je ne savais pas entièrement à quoi m’attendre en venant ici. Mais je pense que mon instinct ne m’a pas trahi, et que vous pressentez vous aussi que Capitaine Neige n’est pas réellement coupable de trahison, ni responsable des émeutes dans la cité. Je vous avais dit tout à l’heure du fait que nous ne servons pas les ambitions d’un seul homme. Je crains que celles du directeur Rhydon ne soient pas entièrement pures. C’est une chose sur laquelle je devrai enquêter. Quant à vous, continuez pour l’instant à servir la Couronne et le Peuple avec dignité et honneur. Retournez à l’Auberge du Chameau qui Tousse avant que votre absence ne devienne suspecte, et attendez la suite de votre formation. Je vous contacterai quand j’en saurai plus. Et surtout, ne dites rien sur cette rencontre à personne.
Sujet: Sur les pavés de la rébellion
Lithildren Valbeön

Réponses: 11
Vues: 790

Rechercher dans: Le Peregrin   Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sur les pavés de la rébellion    Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 8 Aoû 2020 - 15:51
[HRP] Suite de Sous l'oeil d'Oromë [/HRP]

- Objectif secondaire ou non, Lithildren, votre destin est aujourd’hui lié à celui des personnes présentes dans cette pièce. Avoir un autre but, une autre mission, ne vous empêchera pas d’agir de manière juste ni de soutenir Neige, Réland et le Professeur dans leur quête. Savez-vous qu’Aragorn et Boromir devaient accompagner le Porteur de l’Anneau seulement tant que son chemin était le leur, jusqu’à Minas Tirith ? Gimli et Legolas quant à eux, pensaient suivre la Communauté que jusqu’aux cols des Monts Brumeux. Pourtant, comme vous le savez, ils ont tous oeuvré ensemble jusqu’à la fin pour vaincre les ténèbres.

Evidemment, ce n'était pas vraiment comme si l'Elfe avait le choix. Elle s'était coincée toute seule ici en s'embarquant dans une quête dont elle n'avait pas voulu. La mort de Sadron était regrettable mais elle se demandait si elle aurait dû écouter les paroles d'un vieillard mourant. Après tout, il n'aurait jamais su si elle avait accomplit ou non son voeu. Ce n'était pas comme si elle était surveillée par les fantômes de près. Ou si ? Le doute s'insinua dans son esprit mais elle chassa sa pensée. Comparer cette entreprise à la Confrérie de l'Anneau, quelle basse attaque. Mais comme toujours, les Elfes ne sont pas volontaires à part un être plus courageux que les autres. A quoi servent les Elfes à part faire baver les Hommes ?! Rien. Ils se terrent et...-

- Oui...aujourd’hui nous avons besoin de votre aide pour vaincre ceux qui pourrissent l’Arbre Blanc de l’intérieur, mais sachez que nous ne tournons pas le dos à nos alliés ni à nos amis. Une fois que l’Arbre aura retrouvé sa pureté, nous vous aiderons à trouver celui que vous cherchez et réparer le mal qui vous a été fait.

Neige interrompit involontairement son fil de pensées. Comme si ils pouvait retrouver Oropher. Elle n'avait aucune trace ni même d'indices. Il pourrait très bien être en train de pourrir dans les ruines d'Ost-in-Edhil, avoir été capturé et torturé par Gier... Tous les scénarios étaient envisageables mais aucun n'était satisfaisant pour Lithildren. Et, quand bien même, ellene pouvait rien y faire pour l'heure. Alors autant se concentrer sur la tâche immédiate qui était de tu...- trouver et interroger Rhydon.

- La trahison est punissable de mort. Rhydon devrait être ramené en justice et condamné par une cour martiale. Malheureusement, à l’heure actuelle nous ne pouvons faire confiance à aucun tribunal, ni même espérer ramasser des preuves suffisantes pour prouver la culpabilité du directeur. Vous avez donc raison, Lithildren. Dans ces moments sombres, nous devons devenir nous-mêmes des instruments de la justice.

L'Elfe acquiesça. Elle aurait voulu se dire "évidemment ai-je raison" mais elle n'avait pas le goût de se vanter. Et puis, ce n'était pas tant d'avoir raison que de faire appel à sa raison. Nallus et Neige eurent un échange visuel silencieux. L'universitaire ne devait pas être à l'aise avec la situation mais, de toute évidence, ils n'avaient plus le choix. Lithildren avait des... "projets" pour Rhydon. La mort est trop douce pour les gens comme lui. Il faut parfois faire preuve d'imagination.

La réunion terminée, Lithildren se leva et partit, l'air grave. Elle n'avait plus en tête que son objectif. Rhydon. Elle avait besoin d'un bouc émissaire là de suite et sa rage allait se porter sur cet homme jusqu'à ce qu'elle le voit se vider de son sang. Et elle n'admettrait jamais qu'on le lui dise, elle devrait le voir elle-même. Tout un projet éveillant en elle les souvenirs du Rhûn. Elle ne pourrait pas nier que c'est de là que certains instincts sanguins lui venaient. Depuis sa fuite d'Imladris, les événements n'avaient pas tout à fait été tendres avec elle ni Oropher. Étaient-ce les Valar qui la punissaient ? Peu importait finalement, ils n'intervenaient que quand cela leur arrangeait. Où étaient-ils quand elle se faisait humilier, enfermée dans sa cage ? Où étaient-ils quand elle était dans les geôles du Rhûn ? Nulle part. Elle voulait continuer de les prier mais elle n'avait parfois plus la ferveur pour. Elle ne devait que compter sur ses talents acquis par la sueur et le sang.

Contre toute attente, Lithildren dormit très bien cette nuit-là. Elle imaginait la façon dont Rhydon allait souffrir puis pensait aux douceurs qu'elle et Oropher pourraient partager lors de leurs retrouvailles. Puis son esprit revenait sans cesse à Imladris. Elle ne pourrait pas y retourner avant d'avoir achevé sa mission à Minas Tirith. Devait-elle payer avant ou après retrouver Oropher ? C'était déjà un miracle qu'un contingent d'Elfes ne lui était pas encore tombé dessus entre la cité et la capitale humaine. Ou était-ce une question de temps ? Vu la difficulté qu'elle avait eu à passer les portes, elle doutait qu'un quelconque elfe puisse la suivre. Cela lui arracha un sourire en coin. Finalement, l'enfer pouvait avoir des coins de paradis. Lithildren savait pertinemment qu'elle devait se reposer et, malgré un très bon sommeil, elle sentait le poids des responsabilités peser sur ses épaules au réveil. Tant de gens comptaient sur elle comme si elle était leur sainte sauveuse. Les humains ne comprendraient donc jamais qu'elle n'était rien de ce qu'ils attendaient d'elle ? La majorité de ses succès ou faits d'armes étaient le fruit du hasard.



Mais le jour se levait et les événements allaient bientôt prendre une toute autre tournure.

Voir les habits de guérisseuses engendrait un sentiment contraire chez l'Elfe. Elle se réjouissait que leurs porteuses initiales acceptent de les prêter et en même temps elle se sentait mal à l'aise de se faire passer pour ce qu'elle n'était pas. Même si, au final, tout le monde lui forçait d'endosser ce genre de rôles... Elle se contenta de soupirer et enfila les robes par-dessus sa tenue. Pas d'arc ni d'épée, juste deux dagues pour se défendre. Une en "évidence" à sa ceinture, sous les robes de guérisseuse, et l'autre dans sa botte. La lame était recouverte d'un tissu assez léger pour ne pas tenir trop chaud et assez épais pour ne pas se déchirer au premier mouvement regrettable. Lithildren parvint à cacher ses oreilles grâce à la coiffe. Elle se sentait ridicule.

- Tenez, si jamais vous décidez de vous bander les yeux et passer pour une aveugle. Cependant la coiffe devrait suffire pour cacher votre regard aux passants.

Lithildren prit le tissu. Elle regarda au travers. Trop épais, pensa-t-elle. Avec sa dague à la hanche, elle râcla le tissu pour en réduire l'épaisseur de manière satisfaisante pour voir au travers sans qu'on ne voit la couleur de ses yeux. Elle demanda plusieurs fois à Neige de confirmer et arriva à un résultat relativement satisfaisant. Si la coiffe cachait déjà bien assez son regard, cela devrait aller. Elle garda le tissu cependant, juste au cas-où. Au pire, elle figerait son regard. L'avantage d'une iris argentée était que la couleur était assez proche de celle des gens aveugles. Elle n'aurait que peu de mal à se faire passer pour une femme voyant très peu ou pas du tout. Une fois complètement prête, elle hocha de la tête pour montrer qu'elle était prête.

Sortir dehors ainsi fit se tendre l'Elfe qui suivait très docilement les deux humains. Elle ne prêta d'ailleurs aucune attention aux égards de Réland. Elle l'avait sauvé mais entre lui et Neige blessée, ils faisaient plus des boulets qu'autre chose. Bon, certes, sans eux elle ne pourrait absolument pas avancer dans cette épopée en ville mais tout de même... Si elle devait se battre pour trois, ils n'allaient pas aller bien loin. En plus Réland collait tellement Neige que cela en devenait gênant. Qu'il l'embrasse une bonne fois pour toutes, se prenne une claque ou non, et ainsi l'affaire était réglée ! Mais cette affection tendue unilatérale agaçait l'Elfe. En plus d'être un mauvais plan. Si l'un des deux se faisait capturer ou tuer, l'autre serait (peut-être ?) prêt à donner des informations en échange. Réland, surtout. Lithildren se disait qu'il ferait un bon traître si Neige venait à se faire capturer. Peu importait, l'Elfe l'abattrait sur place et sans remords, quitte à se faire haïr par Neige. Les intérêts de la mission avant tout.

- Le seul problème avec ce plan ce que les Maisons de Guérison sont dans le Haut de la Cité et le Peregrin au Premier Cercle...j’espère que personne ne s’intéressera à notre trajectoire...

Lithildren ne jugea même pas nécessaire de répondre. Les guérisseuses n'étaient-elles pas censées apporter aide et réconfort à tous ? Non ? Elle l'ignorait mais supposait. Si cela était le cas, alors cela importait peu où qu'ils aillent. Normalement. Et heureusement que cet imbécile de Réland n'apportait pas la poisse, au vu du trajet sans accrocs ! Bon sang.

-Auriez-vous quelques pièces pour un malheureux vétéran, sœurette ?

Lithildren avait une envie irrépressible de le repousser mais elle se para d'un sourire compatissant.

- Tenez, mon brave.

Elle mit la main à sa bourse sans regarder le miséreux, fixant un point unique dans le vague. Elle sortit deux pièces de son salaire de Tharbad. Elle tâtonna sa manche, prit une main de l'homme et déposa les deux pièces dans la paume pour la refermer sur elle-même.

- Soyez fort et la lumière brillera de nouveau.

Elle offrit un sourire et continua sa route. Elle attendit d'être éloignée pour prendre un air renfrogné. Nallus se tourna vers les trois combattants.

- Est-ce que vous pensez qu’on devrait entrer à l’auberge dans ces vêtements ? Sous quel prétexte des guérisseuses se rendraient-elles dans une taverne du Premier Cercle ? Ou devrions nous trouver un endroit discret pour nous changer avant d’atteindre le Peregrin ?

Lithildren regarda autour.

- Si on abandonne les vêtements, il serait probable que quelqu'un les vole en les découvrant. Les miséreux n'ont aucune pitié et les rumeurs vont très vite. Cela dit, si des guérisseuses n'ont pas de raison d'entrer dans ce genre d'établissements... Nous pourrions toujours prétexter qu'un proche de celui qu'on recherche est blessé ou malade afin de ne pas rester longtemps à l'intérieur. Neige, vous êtes la plus apte à décider de l'approche. Je ne connais ni l'homme en question ni les lieux. Mais ne perdons pas de temps en paroles inutiles. Il faut de l'efficacité et du rapide sans trop risquer du sang.

Quoi de mieux que se décharger de la responsabilité, pour une fois ? L'Elfe n'avait pas tort non plus, il fallait l'admettre : pourquoi lui demander à ELLE qui ne connaît ni la ville ni celui qu'ils cherchaient la façon de procéder ? C'était stupide. Déjà qu'on lui demandait de planifier la suite des opérations... Quelle situation absurde. Qu'ils prennent un peu en mains leur destin, ces imbéciles !

#Lithildren
Sujet: [Flashback - Lithildren] Où une Elfe se perd
Lithildren Valbeön

Réponses: 1
Vues: 177

Rechercher dans: La Ville Haute   Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Flashback - Lithildren] Où une Elfe se perd    Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 16 Juil 2020 - 22:54
[HRP : Avec le temps qui passe, je modifie un peu ce qu'il se trouve sur ma fiche d'inscription. Les événements sont les mêmes, mais - j'espère - mieux racontés et plus logiques temporellement parlant. Il y a donc des différences par rapport à ma fiche d'inscription.]

La dernière chose dont elle se souvenait était l'assaut de sauvages de l'est dans la région de la Forêt Noire. Elle avait fait partie de ceux tentant de les repousser mais le nombre avait joué en sa défaveur. Son cheval, transpercé par une lance, n'avait pas été - de fait - en mesure d'offrir une chance de fuite. Elle avait pensé que cela serait sa fin, qu'elle irait aux Cavernes de Mandos, mais le destin n'avait pas eu cette délicatesse. L'infinie noirceur ayant suivie la vive douleur à l'arrière de son crâne n'avait apporté aucun réconfort de la mort. Cela ne fût qu'un répit, une pause temporelle pendant laquelle elle n'eut que de rares moments d'illumination. Peut-être n'avait-on pas voulu qu'elle se réveille ? Assommer à répétition la même personne n'était pourtant pas recommandé pour la garder en vie. Etait-ce alors la boisson et la nourriture qu'on lui servait lorsqu'elle se réveillait qui la faisaient retomber dans l'obscurité ? Elle n'en avait aucune idée.

Ombre et lumière se succédaient. L'air était sec, le vent chaud et pourtant une fraîcheur notable se faisait sentir à l'ombre des pics. Tout était flou, les voix indistinctes et les images embrumées. Elle avait l'impression qu'un voile de pluie s'était posé sur ses yeux et qu'il ne partait qu'avec une lenteur exagérée. Alors qu'elle peinait à distinguer l'endroit où elle se trouvait, elle sentit un mouvement la tirer sur le côté. Elle s'effondra sur le flanc, tirée avec force, sa tête ricochant contre le plancher en bois. Elle grommela et fut tirée de nouveau. Ses poignets partirent au-dessus de sa tête et son corps peina à suivre, engourdit. Mais l'insistance la vainquit et elle s'extirpa à grand peine de l'endroit où elle se trouvait. Et ce non sans rater l'espace entre la caravane et le sol, la faisant s'effondre sur les flancs. Une nouvelle force, accompagnée cette fois d'une voix rauque et un ton craché, la força à se relever. Comme elle peinait, des poings la saisirent sous les bras et la traînèrent de force pendant ce qui sembla être des heures. Ses pieds traînaient sur le sol, raclant la terre nue puis la roche des rues. Quand elle se faisait trop lourde, on la laissait tomber par terre, tentait de la faire marcher sans succès, avant de recommencer à la traîner par les bras.

La chaleur de la roche sèche fut remplacée par la fraîcheur indéniable des pavés. Mais leur contact resta rude et elle ne passa que très peu de temps à apprécier le frais. Elle sentit des mains bien plus délicates la déshabiller, la laver, l'habiller de nouveau, jusqu'à ce que des mains brutes - encore - ne la soulèvent. Le sol qu'elle rencontra pour la dernière fois était presque glacé. Elle n'avait que ses sensations pour elle jusqu'à ce qu'on la force à boire un liquide infâme qui la ramena brutalement à la réalité. Le réveil prit néanmoins quelques minutes mais sa vue trouble se clarifia et l'éblouit, en quelques sortes. La luminosité était étrange et nouvelle, comme des dizaines de bougies places sur des... lustres... n'étant pas un "comme des" mais plutôt un "telles les". Elle observa la décoration luxueuse à outrance, sûrement faite pour exhiber une richesse plutôt qu'humilité. Une immense table ornée se trouvait à quelques pas de là, des femmes en tenue excessivement légère dansaient pendant que des gens voûtés transportaient des carafes ou plateaux, ou d'autres restaient statiques ou lavaient le sol. Elle n'arrivait pas au début à déterminer la nature des barres sombres barrant sa vue jusqu'à ce qu'elle réalise qu'elle se trouvait en cage. Littéralement. Une cage faite à peine à sa taille. Assez haute pour qu'elle puisse s'asseoir, à peine assez longue pour qu'elle puisse s'allonger en se recroquevillant. Elle tapa sur les barreaux, mollement d'abord puis plus fougueusement, déplaçant ainsi un peu sa cage.

Deux hommes, dont un ventripotent, s'approchèrent. L'enrobé avait un air mesquin et observateur, ce genre de regard pervers et fier. Elle n'avait jamais rencontré un regard si fourbe et souhaita - sans comprendre pourquoi - pouvoir lui arracher les yeux.

- Une Elfe... Azraÿn, qu'est-ce qu'il t'es passé par la tête ? Heureusement qu'aucune oreille pointue n'osera s'aventurer ici, sinon je t'aurais fait sacrifié.

L'autre eut un sourire en coin.

- Où-suis-je...?

Elle marmonnait, faiblement, la voix brisée.

- Et elle parle ? Splendide.
- Mieux. Elle est complètement inoffensive. Elle n'a pas lutté une seule fois du voyage et parfois même demandait qui elle était.
- Bien la première fois que j'entends parler d'une elfe amnésique. Un tel trophée... cela se mérite.

Le ventripotent offrit une bourse à l'autre avant de le congédier d'un geste impatient de la main. Il se pencha ensuite vers elle qui, sans réfléchir, tendit le bras, poing fermé. Elle n'entendit que le craquement, le silence puis les injures. Elle vit d'autres approcher et demander comment l'homme allait, apeurés sûrement pour leur propre sort. Mais l'homme les rejeta, se tournant vers elle. Il l'appela "diablesse" mais elle ne comprit pas le sens de ce mot. Il parla d'une punition pour la soumettre et partit se faire soigner son nez couvert de sang. La punition en question se résulta à ne pas boire ni manger pendant trois jours. Mais elle les voyait se bâfrer et boire comme des goinfres sur leur table décorée, montrer à outrance des richesses accumulées... Elle les détestait sans savoir finalement où elle était. Elle entendit cependant au fil des jours des noms bien différents. Albyor, Rhûn, Vieille-Tombe, entre autres. Elle était donc à l'est... si loin de... de quoi, au juste ? Elle avait du mal à remettre son esprit en place. Elle avait beau voir et entendre clairement, elle peinait à se souvenir de son nom et ses origines. Elle avait pour seule certitude d'être une elfe : elle l'avait entendue. Mais quelle elfe ? Qui était-elle ? Quelque chose n'allait pas en elle. Elle sentait un vide inexplicable, comme si il manquait quelque chose à son être. Sa mémoire, pour commencer. Mais autre chose. Une partie de sa vie. Ou toute sa vie. Elle n'avait que les souvenirs de la Forêt Noire, des esclavagistes et du combat. Après et avant, rien. Le néant.

Elle voyait parfois les hommes toucher les femmes serviles, parfois de manière perverse. Mais personne ne vint la toucher, elle. Elle entendit qu'on ne voulait pas risquer qu'elle se donne la mort. Les elfes mouraient-ils quand un humain les touchaient ? Elle serait déjà morte, sinon. Les gens se contentaient simplement de la déshabiller - et plus - du regard. Cela suffisait à satisfaire un plaisir pervers qu'elle ne saisissait pas et dont elle ne prêtait pas attention. Elle comptait les pavés qu'elle pouvait voir, pour passer le temps, assise dans sa cage. Elle était inerte, mangeait la maigre nourriture qu'on daignait lui donner pour la maintenir en vie. Elle compta les jours passer en fonction de l'activité et de l'éclairage. Cinquante-six jours en tout passèrent là, dans cette cage. Après cela, Ventripotent fut sûrement déçu que l'elfe ne présente pas d'intérêt en ayant tout le temps l'air droguée, morte mentalement ou juste inactive. Il décida d'en faire quelque chose de plus utile. La dernière chose qu'elle savait, c'était qu'on la changeait de place.

#Lithildren #Azraÿn #Sazaar
Sujet: Sous l'œil d'Oromë
Lithildren Valbeön

Réponses: 8
Vues: 633

Rechercher dans: Le Sanctuaire   Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sous l'œil d'Oromë    Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 2 Juil 2020 - 11:12
Lithildren ne s'était pas formalisée de l'interruption de Nallus et Neige. Elle avait même esquissé un sourire. Il n'était pas impensable que des humains voient comme inconcevable le reversement de l'ordre établit mais l'elfe avait un argument pour les faire réfléchir - enfin c'est ce qu'elle pensait. Après avoir terminé son monologue, elle remarqua l'air ravi de Nallus après avoir réhabilité la Fraternité. Elle était franche et ne se priva pas d'un hochement de la tête vers lui pour lui confirmer son soutien. Puis Neige ouvrit la bouche.

- Vous parlez de Lord Rhydon comme d’un pion, mais ne vous méprenez pas. Cet homme est orgueilleux mais rusé, et il dispose de toutes les ressources de l’Arbre Blanc et de l’Armée du Gondor, ce qui le rend encore bien plus puissant que la Tête. Et Rhydon est un molosse fidèle de Cartogan. Tant que le...Directeur est en vie, le général restera intouchable.

L'elfe acquiesça.

- Permettez-moi de spécifier ma pensée, Neige. Même s'il sert ses intérêts et ambitions, rien n'empêchait qu'il ne soit pas un pion d'un dessein plus grand encore. Le terme de "pion" lui-même ne désigne pas uniquement la chair à canon, mais tous les agents plus ou moins influent. Quelle que soit sa puissance et son influence, cela ne veut en rien signifier qu'il n'est pas un pion.

Alatar - dont le nom ressemblait beaucoup trop au mercenaire Alart - prit la parole d'emblée.

- Comme sur un échiquier ! Il faut d’abord traverser les lignes ennemies pour atteindre le Roi, puisque Lithilidren a décidé de nommer Cartogan ainsi ! Heureusement, nous ne sommes pas obligés de charger comme des pions sur les ennemis. Nous pouvons nous déplacer en diagonale, ou de manière bien plus imprévisible encore. Mais aussi vaillants que vous êtes, vous ne pourrez pas mener ce combat seuls. Savez-vous que même Oromë, dont le courroux était craint par Morgoth lui-même, ne chassait pas seul ? Il était accompagné par Huan et par son noble destrier Nahar, l’ancêtre de tous les chevaux. Lorsqu’il soufflait dans son cor, Valaroma, c’était comme le bruit du tonnerre qui déchire les cieux. Oui...il vous faut un cavalier sur votre échiquier pour pencher la balance en votre faveur.

- Un cavalier... ? Oui, il y a un homme qui a osé s’aventurer dans les catacombes de Rhûn pour sauver l’héritier du trône et qui a versé son sang pour défendre la Couronne...un homme dont les compagnons ont aidé à purger Pelargir de la Couronne de Fer...Est-ce qu’il viendrait une fois de plus à l’aide du Gondor en ces temps sombres ? Eradan, le Chevalier du Cor Brisé. Il serait peut-être prêt à nous aider, mais son campement est loin d’ici, dans les collines d’Emyn Arnen. J’ai entendu qu’un de ses compagnons les plus fidèles, Félian, était dans la Cité Blanche, à la taverne du Peregrin. Si on arrivait à le contacter...

Réland interrompit Neige et son ton amusa l'elfe pensive.

- Si, Capitaine, ‘si’ c’est le bon mot ! Nous dessinons des arbres, nous parlons de renverser Cartogan, ou de comprendre qui est derrière tout ça, mais en attendant on est coincés ici comme des lapins dans un terrier, en attendant que les chasseurs viennent nous débusquer ! On devrait peut-être plutôt réflechir à comment sortir d’ici ?!

- Nous sommes dans la Cité Blanche, Réland. Certaines de ses pierres sont peut-être noircies par la corruption des hommes tels que Rhydon ou Cartogan, mais ne désespérez pas. S’il y a un endroit où nous pouvons encore trouver des gens prêts à défendre l’Arbre Blanc et ce qu’il représente c’est ici, à Minas Tirith ! Les nobles femmes qui travaillent aux Maisons de Guérison viennent au Sanctuaire tous les quelques jours pour s’occuper des enfants et des malades qui y trouvent réfuge. Elles sont choisies une par une par Dalia de Ronce, une dame à la voix sévère mais au coeur pur. Elles ne vous refuseraient pas leur aide. Les guérisseuses portent des coiffes grises et des longues robes, de quoi dissimuler facilement les oreilles de Lithilidren. Sauf si bien sûr vous avez une autre proposition, je ne suis pas versé dans l’art de l’évasion.

Nallus prit - enfin - la parole.

- Je dois avouer que c’est rafraîchissant de travailler avec des gens d’action ! A l’Université de Minas Tirith nous serions encore en train de débattre  sur la meilleure méthodologie à adopter pour analyser la situation. Ainsi nous avons l’ébauche d’un plan. Il faudra trouver ce chevalier Félian au Peregrin et lui dire de prévenir Eradan du Cor Brisé de la situation. Ensuite, nous pourrons enquêter sur la femme masquée, même si la piste est mince. Mais pour revenir à la méthodologie de l’Arbre...est-ce que cette femme masquée est la clef qui nous permettra d’atteindre Rhydon ou même le général, ou est-ce qu’il faut qu’on affronte Rhydon pour obtenir des informations sur cette femme masquée ? Qu’en pensez-vous Lithildren ?

La Noldo prit un nouvel instant de réflexion. Elle sentait les regards tournés et posés sur elle. Elle se redressa de nouveau et prit la parole. Encore.

- Permettez-moi tout d'abord de revenir sur un propos du professeur Nallus. Vous avez réagit lorsque j'ai parlé de Méphisto. Peut-être est-ce parce que vous êtes humains et avez du mal avec le concept, mais sachez que de mon point de vue, un roi, aussi puissant et estimé soit-il, n'est jamais à l'abri. Le Conseil du Sceptreest peut-être le nid d'espions ou de conspirateurs. Si vous doutez alors laissez-moi vous poser une question simple : pouvez-vous prétendre lire dans les âmes et connaître une personne ? Vous pourriez répondre que le regard est révélateur mais vous vous tromperiez. Elle laissa son regard argenté parcourir chaque personne puis s'assit au fond de sa chaise. Après tout, voyez bien une chose. Je ne suis pas là pour sauver les Hommes. Je n'ai que faire de vos querelles politiques et ces machinations m'agacent autant qu'elles m'ennuient. Le "petit" problème est que mon amant et ami de toujours a été enlevé par des gens qui travaillent entre autres pour Rhydon. Je ne suis là que pour mon aimé. Vous aider est... disons un objectif secondaire, car sans cela je ne pourrais jamais retrouver une vie normale.

Elle laissa le silence planer après son ton et leva la main pour interrompre quiconque - même Neige - parlerait, accompagnant le geste par le regard signifiant qu'elle n'avait pas terminé et que sa pause était délibérée.

- Ceci étant dit, je vais revenir au propos premier. Les titres sont aussi éphémères que factices. Ce n'est pas parce qu'on est Haut-Roy ou membre d'un conseil des plus éminents que l'on est exempt de reproches. Le Conseil du Sceptre est potentiellement... une - ou les deux - tour d'un échiquier. Ils sont l'autorité absolue et l'invulnérabilité. Ils avancent en ligne droite, avec les traditions et la droiture supposée qui leur incombe. Mais comme toutes les tours, le Conseil a des points faibles et il suffit d'en ébranler un morceau pour que la tour s'effondre. A savoir maintenant quel genre de morceaux. Quant à l'héritier Chaytann, permettez-moi de vous remettre sur terre, Nallus. Il n'est rien de plus facile à tuer qu'un héritier, surtout enfant, adolescent ou jeune adulte, mais il est surtout excessivement facile de les manipuler. Un jeune héritier mit sur le trône de son père mais pas encore en âge mûr de régner ? Quelle aubaine pour un Conseil, un général ou un Rhydon, n'est-ce pas ? La mort d'un héritier est toute aussi avantageuse : cela prouve l'incapacité du Haut-Roy à défendre sa propre famille contre la mort, alors comment pourrait-il protéger son peuple ? Il ne faut jamais sous-estimer les doutes d'un peuple entier. Nous vivons sous monarchie mais n'oubliez pas qu'un peuple qui se lève fait un roi écarté. C'est encore une fois une aubaine pour des hommes comme Cartogan, Rhydon et le Conseil.

Elle se racla la gorge et continua sans laisser, de nouveau, quelqu'un l'interrompre.

- Je ne prétends pas détenir la vérité, cela serait ironique et hautement prétentieux de ma part. Je veux juste prévenir que, parfois, les racines de la corruption ont déjà infecté l'arbre en entier. Le blanc devient noir et les fruits pourris n'ont qu'à être ramassés car il n'y a rien d'autre que la pourriture. Elle ferma les yeux un court instant. Bien, maintenant, revenons au propos principal. Non, la femme masquée n'est pas un rouage dont vous pourriez vous soucier. Mais il est mon rouage principal pour retrouver mon aimé et la trace de Gier qui, j'en suis sûre, ne manquera pas de pourchasser ses artefacts, la Fraternité, réduire des villageois en esclavage semi-forcé pour les tuer quand il n'en a plus l'utilité et piller des ruines elfiques encore et encore. Cela dit, vous avez mit le doigt sur quelque chose d'intérêt, professeur Nallus : Rhydon. Il est très sûrement le pivot qui va nous permettre d'avancer. Je pourrais dire qu'il serait simple de l'atteindre mais j'aurais pu avoir une idée si le temps s'était écoulé différemment. Avant de retrouver Réland blessé, m'évitant ainsi une mort certaine grâce à lui, Rhydon avait envoyé son chien utiliser le Commandant Chance Mevan contre moi. Elle haussa simplement les épaules, comme si la vie de Mevan n'avait guère d'importance à ses yeux elfiques. La vérité était toute autre mais elle voulait garder cela personnel. Mevan était un homme bon et pur, et à défaut d'avoir de l'affection pour lui, elle avait un profond respect et une certaine admiration pour sa force mentale et sa dévotion. Le monde ne méritait pas tel homme mais il était de ceux permettant d'adoucir l'aigreur des elfes envers les Hommes. A l'heure qu'il est, j'ignore si le Commandant Mevan est mort, si ce chien en question - Célas, je crois ? - est mort... brefj'ignore où cette histoire en est mais une chose est sûre : retrouver le chien peut nous mener au maître. Il suffit simplement de cueillir le fruit pourrit au moment opportun pour à la fois éviter un appel aux gardes et nous éviter des retombées comme se faire reconnaître. Donc c'est un coup qui devra se résulter par le silence de Rhydon, ou au moins de son toutou préféré.

Ils ne se trompaient pas : elle proposait bel et bien d'assassiner Rhydon après l'avoir retenu quelque part - chez lui ou ailleurs - et interrogé. C'était vindicatif mais elle n'était pas de ceux faisant dans la dentelle. Elle se remémorait la décapitation du chef de la caravane d'esclavagiste alors qu'elle voulait sauver son Oropher. Elle n'avait pas apprécié le faire mais elle n'avait rien fait d'autre que suivre son instinct bestial. Un instinct que le Rhûn lui avait apprit.

- Utiliser des robes de guérisseuses me paraît une bonne idée. Cependant, si vous le permettez, même si l'on cache mes oreilles il y a un détail qui  sautera aux yeux. Elle pointa ses iris argentées. Je doute que la couleur de mes yeux fasse très humaine. Cela dit le seul avantage est que je peux me faire passer pour une aveugle.

Elle eut un moment d'hésitation et regarda Nallus avec un sérieux à faire froid dans le dos.

- Les missions d'évasion, ça me connaît. Après tout, je me suis évadée du Rhûn presque sans problème, et en volant un cheval en plus...

Elle esquissa un sourire soudainement mauvais, révélant une face que l'elfe avait tenue cachée jusque là. Il n'y avait pas de réel doute : elle n'était pas sortie par la volonté des rhûniens. Elle avait forcé sa sortie et son sourire présageait des moyens très peu elfiques, qu'elle n'aurait visiblement aucun scrupule à reproduire. Le Rhûn l'avait éloigné pour toujours de son espèce en faisant d'elle un animal prêt à tout pour atteindre ses buts, sans avoir peur de se couvrir de sang s'il le fallait. Elle n'y avait jamais prit de plaisir mais elle était de ceux qui n'hésitaient pas. Les autres elfes étaient des lâches, si fiers et si sûrs d'eux qu'ils en devenaient des souris se prenant pour des sages. C'était ce qui avait facilité la prise de l'Ithilain, les raids d'esclavagistes dans le nord - ayant valu sa propre capture - ou encore plus récemment le sac d'Imadris par la Couronne de Fer. Si les elfes étaient visés, c'était pour leur faiblesse.

Et Lithildren n'était pas faible.

#Lithildren
Sujet: Quand vient le silence
Lithildren Valbeön

Réponses: 12
Vues: 998

Rechercher dans: Les Geôles   Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Quand vient le silence    Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 19 Mar 2020 - 13:29
- Gier… j'ai déjà entendu ce nom. Vous pensez qu'il appartient à la Fraternité ? Ils ne m'avaient pas donné le sentiment de pouvoir procéder à des enlèvements ou à des meurtres. J'avais d'eux l'images de chercheurs passionnés.
- Peut-être fait-il parti soit d'un petit groupe plus... virulent, soit est-il un ancien, ou bien encore n'est-il qu'un fou qui travaille pour eux sans en faire partie. Mais d'après son journal, il est bel et bien l'un des leurs. A moins que je ne me fourvoie.
- Nous n'avons trouvé aucune trace d'une activité récente de la Fraternité. Tous ce que nous avons sont des textes datant de plusieurs décennies. Rien à l'échelle d'une vie elfique, mais tellement à l'échelle de nos propres existences mortelles.
- Peut-être. Ou bien les activités sont sous votre nez et vous n'avez rien vu. Je dis "vous", mais je ne cible pas votre personne, Nallus. Je pense qu'ils ont infiltré des gens dans les hautes sphères, et qu'ils agissent ainsi. Mais difficile encore une fois de le prouver au vu de simples textes datant de décennies.
- Votre homme, je crois pouvoir vous mettre sur la piste pour le retrouver, mais j'ai le sentiment que cela ne sera pas facile. Avant de vous en dire davantage, laissez-moi cependant vous parler du problème le plus pressant.

Lithildren hocha doucement de la tête, attentive. Nallus était tout ce qu'il lui restait pour conclure cette histoire. Elle devait aider à libérer Minas Tirith, aussi paria fût-elle, puis retourner à la poursuite de son aimé.

- Celui que vous appelez Gil, mais que nous connaissons davantage sous le nom de Gilgamesh, ou de la Tête, se trouve effectivement à Tharbad. Il a quitté Minas Tirith, craignant pour sa sécurité, après avoir perçu les premiers signes d'une crise à venir. Il faut croire que ce vieux fou ne s'était pas trompé, encore une fois. Il a disparu du jour au lendemain, et je crois mademoiselle Neige qu'il a préféré ne pas informer ses plus proches collaborateurs, afin de ne pas les impliquer. En revanche, nous sommes restés en contact, lui et moi. Peu savent que nous nous connaissons, et nous avons entretenu ce secret pendant assez longtemps pour lui permettre de garder un œil sur la Cité Blanche à travers moi. Désormais, vous connaissez la vérité, et je compte sur vous pour ne rien en dire. Les allées et venues de Gilgamesh doivent rester secrètes.

Lithildren s'était bien doutée que, si l'homme possédait la statuette de l'Arbre Blanc, il ne devait pas être un simple informateur extérieur. Alors ainsi était-ce cela. Lithildren avait, comme promis, gardé le secret sur la statuette. Elle ne devait le dire à personne et ne l'user qu'en cas d'extrême urgence, c'étaient les mots de Gil – enfin Gilgamesh – et elle les respecterait à la lettre. La Noldo hocha gravement de la tête. Evidemment qu'elle garderait le secret. Elle en avait un sacré paquet en poche et ne comptait pas en dévoiler un seul.

- Et cette femme dont Lithildren a parlé ? Vous saviez qu'il était accompagné, n'est-ce pas ?
- Je le savais, en effet. Je préfère que l'identité de cette femme demeure confidentielle, mais vous devez savoir qu'elle a été l'une des victimes de l'Ordre de la Couronne de Fer. Elle a souffert peut-être plus que quiconque, mais elle a également eu accès à des informations d'une valeur inestimable. Des informations qui peuvent nous aider à localiser d'éventuels artefacts, et à empêcher qu'ils ne tombent dans les mauvaises mains. Cela fait d'elle une cible que certains voudront capturer, et d'autres éliminer. Sa vie est très précieuse, pour le bien du Gondor.

L'Elfe se retint fortement de répliquer. Elle aussi avait perdu et souffert ! Mais elle se rappela la vraie chronologie : elle n'était même pas là, enfermée au Rhûn lorsque cela était arrivé. Elle n'était là que depuis quelques temps à peine et... elle avait tout perdu sans rien savoir. Ses parents étaient morts par son absence et elle s'en voulait. En même temps, qu'aurait-elle pu faire, à part mourir elle aussi ? Ou perdre un bras, une jambe, un oeil ? Elle n'aurait été d'aucune utilité pour les siens avec un handicap. Elle chassa ses pensées stupides de son esprit. Elle en venait à s'imaginer des choses complètement bêtes et dont elle n'aurait jamais les réponses.

- Je connais quelqu'un qui nous croira… Lithildren tourna vivement la tête vers Neige.Faites-moi confiance : si nous réunissons assez de preuve, il y a au moins une personne dans cette cité qui pourra nous assister.

Lithildren comprenait que Neige n'allait pas en dire plus. Elle semblait exténuée et le moindre mot lui drainait des forces.

- Je ne doute pas de votre foi, ni de la force de votre bras, mais j'espère que personne n'aura à mourir. Même l'idée de faire tomber Cartogan ne me réjouit pas… L'Elfe tourna la tête vers lui. Cet homme n'est pas qu'un simple général. Il est celui qui redonne espoir au peuple du Gondor dans les heures sombres, celui qui protège notre royaume face aux menaces extérieures. Si nous l'éliminons, ou si nous arrivons à convaincre le Haut-Roy de sa culpabilité, alors qu'adviendra-t-il ? Il sera désigné comme ennemi des Peuples Libres au même titre que le fut Warin, et sera exécuté. Mais la première victime de tout ceci sera le peuple, privé de son guide et de son gardien. Pour cette raison, peut-être est-il préférable de ne pas trop ébruiter la responsabilité de Cartogan. Pas tout de suite… Pas avant d'avoir trouvé un plan fiable pour nous permettre de l'éliminer sans détruire le Gondor. Nous aurons besoin d'alliés, mais certains d'entre eux n'auront pas l'utilité de connaître toute la vérité.

Lithildren baissa légèrement la tête. Elle la redressa ensuite.

- Je suis d'accord.

Elle capta le regard surpris de Nallus, surtout celui de Neige.

- La violence ne nous mènera à rien. Il faut d'abord déterminer depuis quand Cartogan est un traître. Trouver ses motivations à cela. Gagner la confiance du peuple est un geste connu des traîtres : se donner du poids qui rend intouchable. Tout homme a une faiblesse. Il faut creuser prudemment pour la trouver. La vérité à laquelle il faut penser est : est-ce supprimer ou enfermer Cartogan en vaut la peine ? L'humiliation et la perte de confiance n'est-elle pas la pire des punitions dans son cas ? Révéler ses plans et associés, faire avouer, tout cela ne nous vaudra que la réplique du "Vous avez fabriqué tout cela et rien ni personne ne peut attester de ce que vous présentez comme étant véridique". Procédons par étapes. Réfléchissons à comment rendre crédible toute preuve contre lui, ensuite... pensons à comment le faire tomber. La mort ne le rendrait que martyr, la prison vaudrait à une évasion possible, mais l'humiliation le suivra jusqu'à la fin de ses jours.

- Quoi qu'il en soit, Cartogan est pour l'heure hors de notre portée, mais cela ne signifie pas que nous devons rester inactifs. Mademoiselle Neige, vous avez peut-être entendu parler du vol qui a eu lieu lors du mariage royal ?
- Oui. A l'occasion du mariage entre le roi Aldarion et la princesse de Dale, un voleur particulièrement talentueux a réussi à s'infiltrer dans le trésor royal. Nous l'appelons l'homme aux gants rouges, car c'est le signe distinctif que l'on nous a rapporté. Nous n'avons toujours pas trouvé ce qu'il a volé, car il n'a pas touché les bijoux et les trésors inestimables du Haut-Roy. Quel est le rapport entre lui et notre affaire ?
- Apparemment, aucun. Mais pendant mon séjour en prison, j'ai entendu dire qu'un faussaire avait été incarcéré, un homme du nom de Kaj Olson. Il était accusé d'avoir facilité l'entrée au trésor royal pour ce fameux cambrioleur, et coïncidence, ce cambrioleur a été retrouvé mort il y a peu, sans que quiconque ait pu fournir une explication satisfaisante. Contrairement aux apparences, je pense qu'il peut y avoir un lien avec ce qui nous occupe. Dans la prison, il y avait également une femme, qui a été libérée très peu de temps après la mort de ce faussaire, et il se trouve qu'elle était ma voisine de cellule. C'est là, chère Lithildren, que j'ai entendu prononcer le nom de Gier. Elle n'a donné aucun détail spécifique, mais elle a précisément mentionné Gier, et a laissé entendre qu'ils travaillaient ensemble. J'ignore à quoi, peut-être pouvez-vous d'ailleurs me renseigner à ce sujet, Lithildren.

Lithildren ferma les yeux pour réfléchir un instant. Une femme... une femme... Gier mentionnait dans son journal une femme...

- C'est cela ! Elle baissa d'un ton. Dans son journal, Gier mentionnait une femme, la "cinquième", qui n'enlevait jamais son masque et s'arrangerait pour qu'ils restent en contact. Et quelque chose à propos d'oiseaux mais Reinil n'a pas pu déchiffrer quoi.  A la prison j'ai entendu des gardes parler d'une femme masquée qui s'était échappée mais je viens à peine de faire le rapprochement. C'est forcément elle.

La Noldo était frustrée de ne pas en savoir davantage. Nallus le savait.

- Voilà qui ne nous avance pas beaucoup, me direz-vous, mais c'est sans doute un début. Si cette femme est responsable de la mort du faussaire, alors c'est par là qu'il faut commencer. Entrer et sortir de prison ainsi sans être étroitement surveillé implique d'avoir des relations influentes, et peut-être même pourrons-nous remonter directement au général. Qu'en pensez-vous, Neige ?

Pas de réponse de la jeune femme. Lithildren et Nallus se tournèrent vers elle pour constater qu'elle s'était évanouie. La panique s'empara de la Noldo qui se jeta sur elle. Elle regarda la blessure et fit face à son problème récurrent : sa mémoire. Elle avait retrouvé un peu d'aisance parmi les guérisseurs de Chance mais avec la panique qui s'emparait d'elle, son esprit devint flou. Elle ne voyait que la blessure et le sang, le visage pâlot de la femme et l'inquiétude d'un vieil homme.

- Je… J'ignore quoi faire, je ne suis pas un guérisseur. Lithildren ne capta pas. Dites-moi comment je peux vous aider.

Ce n'est que là qu'elle détacha son regard de Neige. Nallus était empreint de cette détermination qu'elle avait vu chez d'autres Hommes. Même chez Reinil, ce jeune garçon... L'Elfe se ressaisit face au regard de Nallus et l'urgence de la situation. Lithildren n'avait aucune plante pour aider l'espionne. Elle allait devoir faire avec des morceaux de cuir et de tissu. Lithildren commença par dégager la plaie et évaluer les dégâts et la profondeur de la plaie. Il ne fallait pas attendre alors l'Elfe retira son haut et le déchira en utilisant sa dague. Aoutch... Elle ne se rappela que là qu'elle s'était entaillée la main pour s'étaler du sang sur elle, dans la prison. Lithildren retira son haut de cuir puis sa tunique. Elle enroula sa tunique pour en faire une sorte de corde. Elle découpa des morceaux du haut de Neige près de la blessures et en fit une sorte de tas. Elle indiqua à Nallus comment presser les morceaux de cuir pendant que Lithildren enroulait, serrait et nouait sa tunique autour de la taille de Neige. Elle ne serra pas assez pour l'étouffer mais assez pour maintenir les tissus pour presser contre la blessure. Elle enfila son haut de cuir et souffla.

- Je vais avoir besoin de vous pour me montrer la direction.

Lithildren retira ses armes et celles de Neige pour les alléger toutes les deux, puis elle hissa l'espionne sur son dos avec un peu d'aide de Nallus. L'Elfe indiqua à l'homme de porter les armes et d'indiquer le chemin. L'Elfe allait devoir faire des pauses pour ne pas se briser le dos sous le poids de Neige mais, et ce malgré sa fatigue grandissante, elle alla aussi vite qu'elle le pouvait en suivant Nallus. Elle priait pour que Neige s'en sorte car, sans aucune herbe de Lithildren ou autre savoir médical, rien d'autre ne pouvait être fait. La Noldo savait que Nallus espérait que la magie elfique et les paroles mystiques de cette langue sauveraient Neige mais la vérité était que Lithildren les avait oublié.

#Lithildren
Sujet: Dans l'Ombre de la Cité Blanche
Ryad Assad

Réponses: 22
Vues: 771

Rechercher dans: Le mur de Rammas Echor   Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dans l'Ombre de la Cité Blanche    Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 3 Sep 2018 - 13:00
L'intendance.

Un bien grand mot pour une petite tente de fortune installée non loin du mur, où se trouvaient un officier rabougri qui parcourait de ses yeux fatigués les dossiers qu'on lui transmettait. Il réceptionnait les ordres provenant de Minas Tirith, les informations venant des soldats, et il s'arrangeait pour faire circuler tout cela de manière harmonieuse afin que le lien entre la troupe et l'état-major ne fût jamais rompu. Une tâche écrasante pour un seul homme. L'arrivée de Lithildren était une distraction dans tout ce qu'il avait à faire, mais il reconnut là une Elfe, et il choisit qu'il n'allait pas la renvoyer immédiatement, même si elle avait davantage l'air d'une vagabonde que d'une noble.

- Le Commandant Mevan ? Il se trouve…

Un bruissement de tissu indiqua à la femme que l'on venait de rentrer à sa suite, et une voix chaleureuse compléta les paroles de l'intendant :

- … juste derrière vous, ma chère. Commandant Chance Mevan, pour vous servir. Que puis-je faire pour vous ?


Mevan était un homme de haute taille et de noble stature. Son profil élancé et dynamique donnait l'impression qu'il était sur le point de se mettre à courir vers la prochaine tâche à accomplir. Il avait le visage doux, le sourire franc, et des yeux qui paraissaient incapables de mentir. Un esprit chevaleresque dans un corps de guerrier, qui tranchaient nettement avec l'image que l'on pouvait se faire d'un grand officier de l'armée du Gondor. Ceux-ci étaient souvent issus de familles aristocratiques, des bien-nés qui n'avaient jamais fréquenté les champs de bataille, et qui acquéraient leur position pour des raisons politiques, des jeux d'alliances complexes entre familles. Mevan s'était de toute évidence taillé un chemin jusqu'à ce grade à la force de son bras, et il n'avait rien perdu en chemin de ses bonnes manières et de sa simplicité. Il s'inclina légèrement, et en relevant le buste il put voir que Lithildren était une Elfe, ce qui l'incita à s'incliner de nouveau. Plus bas cette fois. Se redressant finalement, il écouta brièvement la réponse de la nouvelle venue, avant de l'inviter à sortir de la tente :

- Laissons Artur continuer dans le calme, si vous le voulez bien. Sa mission est de la plus haute importance ici. (Puis, à l'attention de l'intendant : ) Artur, si vous voulez bien me faire transmettre le rapport des hommes du Capitaine Erelas dès qu'il vous parviendra.

- Bien, mon commandant. Je l'enverrai à votre tente.

- Parfait Artur, merci à vous !

Ils quittèrent les lieux sur ces mots, abandonnant par la même occasion l'ombre bienvenue qui les protégeait du soleil écrasant. Mevan ne portait pas son armure complète, probablement à cause de l'inconfort que cela occasionnait. Il allait en portant le pourpoint noir brodé de fils d'argent que les hommes du rang revêtaient également. En réalité, il n'y avait aucun signe distinctif sur lui qui permît de le différencier du plus humble soldat. Pourtant, nul ne semblait ignorer qui il était. En chemin, ils furent salués respectueusement par tous les fantassins qu'ils croisèrent, et le Commandant leur répondit avec chaleur à chaque fois, se rappelant très souvent les noms des hommes, leur adressant quelques mots d'encouragement au passage. Cela ne rendait pas la conversation avec Lithildren particulièrement facile, mais Mevan avait en tête d'inspecter le mur de Rammas Echor, et il ne dérogerait pas à sa tâche pour rien au monde :

- Vous souhaitez donc rejoindre Minas Tirith, finit-il par lâcher. J'ai bien peur que cela soit plus compliqué que vous le pensiez, madame.

Il s'arrêta un instant pour s'approcher d'une sentinelle qui paraissait malade, et fit venir un porteur d'eau. Le pauvre hère faisait une insolation. Par cette chaleur, les gardes en poste sur le mur devaient tout de même porter leur armure de combat dans l'éventualité où les Orientaux auraient attaqué. Beaucoup d'hommes souffraient de la chaleur, bien qu'ils fussent pour la plupart originaires du sud. C'était déjà le troisième malaise aujourd'hui…

- Excusez-moi, madame. Nous avons hélas assez peu de moyens pour arranger nos hommes… Je vous disais donc qu'il serait difficile d'entrer à Minas Tirith. La cité est bouclée, et lourdement gardée. J'ai bien peur que les étrangers ne soient pas les bienvenus. Les marchands sont acceptés, et ceux qui disposent d'un laisser-passer royal ou d'une résidence personnelle en Anórien peuvent entrer librement, mais pour le reste le Haut-Roy encourage le peuple à se réfugier plus loin en Gondor, dans les terres.

Il marqua une pause, observant des hommes qui essayaient de consolider un pont de fortune pour relier par le chemin de ronde deux sections du mur. Celui-ci s'était effondré sur trois ou quatre mètres, et ils cherchaient à faire une véritable passerelle qui aurait permis aux hommes de circuler sereinement et efficacement, sans avoir à descendre et contourner l'obstacle. Il revint à Lithildren :

- Si je savais quelle était la raison exacte de votre venue, je pourrais envoyer un courrier au Capitaine Erelas, à l'intérieur de la cité. Si votre demande est justifiée, il peut peut-être vous obtenir un laisser-passer pour entrer à Minas Tirith. Dans tous les cas…

Mevan s'interrompit à nouveau. Il vit venir l'accident avant même les ouvriers qui se trouvaient sur le chantier. Une planche usée se plia de manière inhabituelle sous le poids d'un homme, qui bascula malgré lui. Dans sa tentative désespérée pour se raccrocher à quelque chose, il emporta tout le travail des deux derniers jours. Les planches dégringolèrent, et avec elles les quatre soldats qui se trouvaient dessus. Le cri du Commandant fut repris en écho par celui des hommes qui assistèrent à la scène. La chute avait été très rude, car trois mètres les séparaient du sol.

Lithildren et le Commandant s'élancèrent vers les blessés qui gémissaient misérablement. Autour d'eux, les hommes essayaient de les prendre en charge et de les déplacer :

- Ne les touchez pas, malheureux ! Cria Mevan. Vous risqueriez d'aggraver leurs blessures. Que quelqu'un aille chercher des guérisseurs, de toute urgence !

On obéit sans discuter, mais l'inquiétude du Commandant était ailleurs. Les ouvriers étaient mal en point, souffrant de plusieurs fractures, et l'un d'entre eux était inconscient. Quatre hommes de plus sur le carreau. Quatre valeureux soldats à qui il faudrait des mois pour retrouver la forme. Et pendant ce temps, leur ennemi continuait de rassembler ses forces à Cair Andros… Quand viendrait l'heure de l'assaut, ils ne pourraient rien faire. Un sous-officier s'approcha du Commandant, et lui demanda :

- Mon Commandant, devons-nous les transférer aux Maisons de Guérison ?

- Non, répondit l'intéressé d'une voix tout à coup très sombre. Ils ont bien assez à faire à l'heure actuelle… Madame, je suis désolé de vous mettre à contribution ainsi alors que vous avez fait une longue route, mais sauriez-vous m'aider avec ces malheureux le temps que les guérisseurs arrivent ? Ils n'y en a que pour quelques minutes, et ensuite nous pourrons discuter de vos affaires.

Le Commandant était un homme véritablement débordé. Il surveillait un mur vétuste, avec une armée qui succombait davantage au soleil et aux accidents que sous les coups de l'ennemi. La Cité Blanche, qui se dressait fièrement derrière eux, leur rappelait à tous pourquoi ils consentaient à se tenir en première ligne et à souffrir dans la chaleur étouffante qui régnait dans les Champs du Pelennor. Mais il n'en demeurait pas moins que la dévotion de ces hommes était louable et tragique, et que les plus hautes instances de Minas Tirith auraient au moins pu se pencher sur leur cas, leur donner de l'eau et les moyens de consolider cette ligne de défense bien fragile.

Il était étrange de voir que ce n'était pas le cas…

#Lithildren
Sujet: A la Croisée des Chemins
Lithildren Valbeön

Réponses: 29
Vues: 1058

Rechercher dans: Tharbad   Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: A la Croisée des Chemins    Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 30 Avr 2018 - 19:04
[ Suite de La Demeure dans les Fondations ]


Lithildren avait longé le fleuve avec le mercenaire. Elle avait lavé le drap et les bandages, à peine arrivés près du fleuve, puis avait découpé une bande de ce même drap. Une fois fait, elle avait préparé un nouveau baume et avait recouvert des bandages secs et plus ou moins propres et du drap à peine humide. Elle avait espéré que cela suffirait à ralentir l'infection, voire à apaiser les souffrances de son nouveau compagnon de route.

En chemin, elle lui avait posé des questions : Quel était son nom, tout d'abord ? Depuis combien de temps connaissait-il Gier ? Quand l'avait-il rejoint ? Que savait-il sur Gier, sa quête, ou même les autres mercenaires avait qui il avait travaillé ? Se souvenait-il de sa vie avant de descendre dans les souterrains ? Combien de temps pensait-il y avoir passé ? Pourquoi était-il en bas ? Connaissait-il un dénommé Gil ? Que savait-il d'autre de pertinent ?

Tant de questions, qu'elle avait posé bien espacées pour ne pas qu'il se sente harcelé. Lithildren avait essayé d'avancer un maximum chaque jour, chevauchant même parfois dans la nuit. Elle avait allumé des feux chaque fois qu'elle avait réussit à pécher quelques poissons, laissant la plus grosse part de ses prises au mercenaire. Elle mangeait aussi, se reposait comme elle pouvait, faisait la garde de nuit avant de sombrer dans le sommeil. Elle avait essayé de se réveiller à l'aube, mais parfois le sommeil qui s'accumulait n'avait pas la même idée en tête.

Elle tâchait de rendre le voyage le plus supportable possible. Quand elle avait pu caser les maigres provisions qui diminuaient drastiquement et les herbes dont la quantité s'épuisait rapidement aussi, elle avait usé du drap comme couverture pour l'homme la nuit, se laissant quant à elle, dormir tout près du feu ou contre le cheval.

Le temps passa, l'état de son compagnon de route se dégradait progressivement malgré les bons efforts de la belle. Elle essayait de le maintenir en vie, de soigner comme elle pouvait son bras, mais s'il n'avait pas de vrais soins l'issue serait inéluctable. Alors qu'elle ne fût pas son soulagement lorsque, après des jours de voyage, les portes de Tharbad se firent plus proches. Elle autorisa un arrêt pour essayer de pécher encore quelques poissons - grâce à ce fameux bâton qu'elle avait taillé en pointe grâce à son épée - pour alimenter le mercenaire.

Lithildren regarda les portes de la cité et espéra sincèrement y trouver les réponses à ses questions. Qui était Gil ? Pourquoi Sadron l'avait envoyé le voir ? Ou la voir. Peut-être qu'à la mention du nom du sage cette personne l'aiderait. Elle devait aussi trouver de l'argent, des soins, et cela n'était pas à sa portée actuellement. Lithildren avait perdu toutes ses possessions et il ne restait que ce qu'elle avait pu prendre à Sadron. Les étapes vers l'achèvement de sa nouvelle quête étaient floues, peut-être Gil éclaircirait tout.

#Lithildren #Gilgamesh
Sujet: La Demeure dans les Fondations
Lithildren Valbeön

Réponses: 55
Vues: 2114

Rechercher dans: Ruines d'Ost-in-Edhil   Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: La Demeure dans les Fondations    Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 13 Nov 2016 - 18:44
La marche durait depuis un certain temps déjà, et nulle âme ne fut aperçue parmi la désolation des âges anciens. Le vent sifflait entre les pierres, léchait les murs avec douceur et venait caresser la peau de Lithildren. Le silence bourdonnait dans les oreilles de l'elfe aux cheveux de jais. Ses pas étaient lourds, pesants ; la fatigue gagnait peu à peu le corps de cette femme si forte et pourtant si fragile. Oropher n'avait de cesse de l'appeler depuis leur départ des parmi les collines et la plaine vide, mais elle ne répondait pas. Elle se demandait encore si elle avait fait le bon choix ou s'il fallait rebrousser chemin. Elle aurait souhaité le faire, mais si elle le faisait, il mourrait. Oropher était condamné. Le laisser ici la libérerait d'un fardeau immense : celui des souvenirs. Mais cela lui ajouterait celui du remord, de la peine... Perdre son fiancé était assez, elle ne voulait pas non plus perdre cet elfe pour lequel elle ignorait encore la teneur de ses sentiments.

- Lith...

Il n'allait donc jamais arrêter ? Ce surnom exaspérait l'elfe. Elle ne voulait plus l'entendre. Cela lui rappelait trop de bonnes choses, autant que les mauvaises. Elle raffermit sa prise sur la bride et allongea un peu le pas.

- Lithildren...

Elle tiqua et se stoppa. Son ton était lent, bas, las, éraillé. Elle tourna pourtant à peine la tête pour avoir une oreille face à lui et l'entendre. Voire l'écouter.

- Je commence à me demander si ce groupe de personnes n'est pas simplement né des hallucinations d'un de nos geôliers, qui aurait trop forcé sur la bouteille... Le Borgne ne les a pas vus, lui, et peut-être qu'il avait raison malgré son œil manquant. Et même si ce groupe a réellement existé, il ne sera pas resté à la même place pendant deux jours et deux nuits ! C'étaient là peut-être simplement des voyageurs égarés qui s'étaient attardés près de ces ruines par curiosité... Ou alors... ils venaient pour un but précis et sont entrés dans cette vielle cité, mais dans un endroit spécifique, caché, dans lequel nous ne pouvons les voir.

Elle se tourna vers lui, prise d'une colère sourde. Elle montra les crocs et le foudroya du regard. Il osait critiquer le choix de son "amie" alors qu'il lui avait laissé faire ce choix seule ?! Lithildren s'approcha en mettant une main sur la garde d'une des épées qu'elle avait récupéré lors de la tuerie de la caravane, avant qu'il ne rouvre la bouche pour continuer son discours. Elle était prête à dégainer pour achever Oropher, par colère et un minimum de compassion.

- J'espère que ma deuxième hypothèse est la bonne... Et il n'y a qu'un seul moyen de le savoir : en cherchant. Je me demande s'il vaut mieux partir chacun de notre côté pour fouiner dans ces ruines et nous retrouver ici même à une heure donnée, ou bien mener les recherches ensemble ? Mon cœur me dit clairement...

Il se stoppa net. Son souffle s'accéléra, ses pupilles se rétractèrent et il laissa en suspens un mot, une phrase entre ses lèvres entrouvertes. Lithildren dégaina et se tourna. Le vent souffla un peu plus fort tandis que trois silhouettes elfiques surgirent des murs sans faire un seul bruit. Leurs cheveux blonds tirant sur le roux et leurs habits dans les teintes des murs donnaient à ces elfes un air bien étrange. Ils bandaient leurs arcs si fort que Lithildren crut que les armes allaient rompre. L'un deux se redressa, baissa un peu son arc et parla d'une voix qui résonna entre les murs.

- Le territoire sur lequel vous vous trouvez, vous n'avez rien à y faire. Pourquoi errez-vous dans ces ruines ? Vous ne trouverez rien là-dedans.

Son geste de tête et le fait que les deux autres se tinrent prêts à tirer firent changer Lithildren du tout au tout. Elle lâcha son épée et se mit à genoux au sol. Elle prit un ton implorant et larmoyant, dans la Langue Commune.

- Non ! Pitié, non ! Ne lâchez pas votre courroux sur nous telle la tempête ! Je ne souhaitais pas attiser votre colère ! Mon ami est gravement blessé, et il a besoin de soins urgents ! Je vous en supplie, accordez-lui votre miséricorde ! Si quelqu'un est à blâmer, c'est moi ! Tuez-moi si cela vous plaît, mais sauvez-le de la douleur et de la mort.

Lithildren avait une attitude de religieuse devant une effigie : sur les genoux, mains jointes aux doigts entremêlés... Elle se releva aussi sec et fit descendre Oropher de cheval. Celui-ci, devenu bien faible, s'effondra sur les genoux. Lithildren montra l'étendue des dégâts à l'elfe ayant parlé, puis leva sur lui un visage aux yeux embués, les joues trempées de larmes et un air effondré.

- Je vous en supplie...

L'autre elfe observa le duo et avança d'un pas. Lithildren le regardait, alors qu'il levait la main pour faire signe à ses acolytes. Ce que cela signifiait, l'elfe ne le savait pas...

#Lithildren
Sujet: Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ]
Lithildren Valbeön

Réponses: 19
Vues: 795

Rechercher dans: Les Terres Sauvages   Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ]    Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 28 Avr 2016 - 19:28
Un soleil nouveau, plus sombre, plus triste, se levait à l'horizon. Lithildren fixait le lointain d'un air vide, le regard perdu dans le vague, laissant son corps se balancer au rythme des pas du cheval bai brun foncé sous la selle. La fuite avait duré le reste de la nuit, mais la patrouille n'avait pas réussit à suivre. La peur des deux elfes renégats avaient surpassé l'entendement, et ils avaient disparu dans un bois voisin avant même que les autres elfes les traquaient. Pauvres fous. Nul ne peut battre deux traqueurs aguerris, expérimentés par le contact de la misère, le toucher de la mort, se cachant pour éviter la potence et autres sentences. Et des citadins pensaient les battre au jeu du Chat et de la Souris ? Inconscients.

Mais l'esprit de l'elfe n'était point à la réjouissance de la fuite, mais obscurcit par ses propres faits. Elle avait trahit son peuple, sa cité, ses amis, tout cela pour venger son amant. Mais impossible de faire demi-tour. Se retourner signerait sa mort, mais continuer signifiait s'engager sur un chemin chaque fois plus sombre, plus incertain. Cela rappelait à l'elfe sa fuite avec Aldranys, sa traversée du Rohan. Le visage décomposé par la surprise et la haine d'Erennel avaient suffit pour la faire pleurer. Et elle imaginait la colère d'Eugénion, peut-être sa détresse, en lisant le message lissé sur le bureau. Les traques se poursuivraient peut-être, mais en ces terres solitaires, aucun des deux fuyards ne risquait d'être reconnut. Mais dans les villes et villages, faire profil bas serait de mise malgré tout. Après tout, tout deux étaient des assassins, des renégats... Et tous pourraient croire qu'elle avait rejoint les rangs de l'Ordre de la Couronne de Fer.

- Arrêtons nous près de ce ruisseau un moment Lithildren ; à priori ils ne nous ont pas poursuivi. Les chevaux n’en peuvent plus et cela pourra nous permettre à nous aussi de nous désaltérer.

Elle sursauta sur sa selle et regarda Oropher un instant avant d'acquiescer. Pas de vivres dans les sacs à part des lembas empaquetés trouvés par miracle. J'aurais dû emporter plus... se dit-elle, mais elle n'avait qu'une robe de soirée et sa dague. Elle n'avait que son pantalon de cuir sous sa robe. Peu importait. Elle ne voulait plus porter cette robe, elle devenait comme une insulte à son ancienne elle. Lithildren n'était plus une elfe coquette citadine, voulant plaire à son amant, se battant pour protéger sa cité ; elle était désormais une guerrière excellente, dont la rage faisait vibrer les lames et le coeur, et parfois parlait à sa place.

Elle descendit de cheval en pensant à tout cela, puis s'agenouilla près de cheval pendant que celui-ci se désaltérait. Elle remplit sa gourde et versa de l'eau sur chaque membre de son cheval, puis sur son encolure trempée. Elle desserra la selle et la posa sur un roc à côté. L'elfe brune prit sa dague et déchira sa robe par à-coups. Si seulement elle avait prit la lame que Nunne lui avait offerte... Elle regrettait de ne pas avoir prit plus avec elle. Lithildren coupa ensuite la robe un peu au-dessus du nombril, laissant apparaître un ventre plat mais portant des traces d'abdominaux, signes d'un entraînements intensifs et aussi de quelques combats musclés. Elle enterra le jupon de la robe sous un buisson, puis défit sa coiffure assez sèchement. Elle se sentit mieux, une fois fait. Elle ferma les yeux un instant, et laissa les flots de la guerrière monter en elle.

Oropher la regardait lorsqu'elle tourna les yeux vers lui. Un regard implorant parvint à lui, et ils s'assirent sur des pierres pendant que les chevaux broutaient.

- Je connaissais bien l’assassin de Geraïnh : c’était un homme du Nord  , un Lossoth comme on les appelle. Ce peuple mystérieux et rugueux mais à vrai dire je ne sais pas grand chose de son passé si ce n’est qu’il a quitté très tôt la Baie de Forochel. C’est un combattant puissant et rusé qui est capable de vaincre des elfes pourtant meilleurs bretteurs ; il est aussi imprévisible que dangereux : c’est lui qui est à l’origine de l’incendie des écuries de Fondcombe durant la bataille et si Valdol n’est plus qu’un tas de ruines c’est aussi grâce à son oeuvre. Un court silence s'installa. Il a perdu un bras durant la prise d’Imlardis ; lors d’un duel avec Sombre-Chêne qu’il avait naïvement cru pouvoir vaincre. Depuis il porte une prothèse métallique qu’il utilise à souhait comme une arme meurtrière. Il se faisait appeler depuis ce jour le Bras de Fer.
La dernière fois que j’ai  entendu parler de lui c’était dans la bouche d’un voyageur qu’il l’aurait vu traiter puis se disputer avec un autre homme dans une taverne des bas-quartiers de Minas Tirith.  Nous devrions commencer par là…


Lithildren acquiesça, doucement, sans un mot. Elle ne se sentait pas à l'aise près de lui. Cette soudaine détente entre eux ne semblait rien augurer de bon selon elle : et s'il la manipulait ? Et s'il se jouait d'elle ? Elle ferma les yeux en soupirant. Quand elle les rouvrit, une légère brise se leva et fit onduler sa longue chevelure brune, en réalité aussi brune que celle de son nouvel acolyte.

- Lithildren , je te promets que tu n’as rien à craindre de moi. Nous sommes du même côté à présent et je t’aiderai à te venger ; j’en ai fais le serment.

Il prit une mèche entre ses doigts, délicatement, et la frotta de la même façon entre ses doigts. Il semblait surprit, étonné de ce changement de couleur.

- Qu’est-il arrivé à ta chevelure argentée ? Pourquoi ce noir de jais ?
- Ce n'est pas la seule chose qui a changé de couleur. Elle s'approcha de lui. Te souviens-tu avoir déjà croisé un regard blanc de ma part ? Non, bien évidemment.

Elle se recula, et son ton devint sec, bien qu'il l'était déjà un peu à ses précédentes paroles.

- Je ne me souviens pas depuis quand ni où exactement j'ai changé de couleur d'yeux. Mais je sais que c'est au Rhûn. Je me souviens d'avoir été retenue prisonnière pendant des jours, affamée pour le plaisir des yeux des nobles orientaux. Je me souviens des gardes que j'ai tué, des coups que j'ai pris, de la nourriture infecte donnée dans des cachots aussi froids que la mort. Et je sais que depuis, ma mémoire s'efface, de plus en plus loin. J'ai peine à me souvenir du visage de Geraïnh, de sa voix, de la raison de mon départ d'Imladris. Mais cette fléchette qu'un de tes hommes m'a lancée m'a plongée dans un état tel que mes cheveux ont changé de couleur. J'imagine que je ne supporte plus la torture, les poisons ou autres choses de la sorte.

Elle se tut ensuite et se leva agilement, sa main fermement fermée sur le pommeau de dague.

- J'ai oublié la lame d'un homme que tu dois connaître, Oropher. Le nom de Nunne te dit-il quelque chose ? Il m'a offert une lame elfique venant d'Imladris, une lame obtenue lors de son invasion j'imagine. Au moins, elle y est retournée.

Lithildren se mua ensuite dans un profond silence. Elle prit le côté non-aiguisé de sa dague et l'utilisa pour râcler prudemment la robe trempée de son cheval, afin d'enlever la transpiration tout en s'appliquant pour ne pas le blesser. Un flot de pensées la traversait, et celle de retourner à Bree réclamer son dû la traversa aussi.

#Lithildren
Sujet: Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras
Lithildren Valbeön

Réponses: 13
Vues: 1069

Rechercher dans: Fondcombe   Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras    Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 15 Déc 2015 - 17:17
Elle se sentait flotter, légère, dans les ténèbres. Etait-elle morte ? Peut-être. Elle se sentait si bien, si... vivante. Si la mort avait décidé de son sort, peut-être l'avait-elle oubliée ? Lithildren souhaita rester ici à jamais, avec la tête de vide de soucis, sans avoir à se préoccuper de quiconque. Mais son souhait fut coupé court par des images nettes, précises. Elle ne se trouvait pas de ce Néant dont elle espérait la présence, mais au plus profond de ses souvenirs, là où ils étaient encore vivaces et foudroyants tels des éclairs. Défilèrent alors quantité de visages, de sourires, de rictus. Elle gémit et se sentit tomber. Elle lui sembla alors qu'elle glissait hors de sa mémoire, hors de son corps, comme si elle ne sentait plus sa propre enveloppe charnelle. Elle s'arrêta et en ouvrant les yeux, elle le vit sans masque.

Ses cheveux avaient la couleur de l'écorce d'un chêne, ses yeux portaient le vert pur de l'herbe tendre en début de printemps. Sa peau claire semblait de satin, et son sourire réchauffait le coeur de la belle aux cheveux d'argents. Geraïnh Vreanen. Son père, Braïn Vreanen, était un ami de Veroën Valbeön, père de Lithildren. Les deux elfes devaient s'entraîner ensemble aux différents arts elfiques : archerie, équestre, combat.

La nuit était claire. Pas un seul nuage ne troublait le ciel étoilé et la pleine lune. Les arbres en fleurs brillaient d'un éclat pur sous les rayons de la lune. Elle était là, habillée d'une robe blanche en satin, un peu transparente laissant deviner sous le tissu les formes de son corps fin et élancé ; ses pieds étaient nus et à son cou pendait un bijou elfique donné par sa mère quelques années plus tôt. Elle était debout, dans cette clairière à eux. Son visage divin était tourné vers l'oeil d'argent dont la caressa illuminait la belle, lui donnant l'air d'une déesse. Le parfum de l'elfe, un parfum de fleur de cerisier, paraissait aux narines de Geraïnh qui l'observait, à l'ombre. Il portait une longue robe verte ornée d'arabesques dorées.  Il finit par s'approcher sans un bruit de la belle. Depuis plusieurs mois, l'un et l'autre couvaient un amour réciproque que seuls des regards et le silence laissaient supposer.  Elle tourna la tête vers lui, doucement. Ses fines lèvres dessinèrent un sourire léger.

Plus tôt dans la journée, il était venu la voir.

- Ce soir, la lune nous observera, entière et brillante, depuis le ciel pur. Vous joindrez-vous à moi à la clairière ?

Elle était restée silencieuse un moment, se rendant compte du fait qu'il la conviait à un moment seuls cette nuit. Elle avait finit par accepter, timidement. Ce rendez-vous l'avait rendue nerveuse toute la journée. Le soir venu, elle avait mit cette robe, sa robe la plus simple, et était sortie pour l'attendre.

Il prit la peine de regarder la lune pendant qu'elle observait le trait du visage fin et sage de son ami. Elle avait été séduite par ses manières, ses gestes, ses paroles et ses qualités dans les disciplines du combat ; pour sa vaillance et sa patience, pour sa gentillesse et sa douceur, elle l'aimait. Elle ignorait s'il l'aimait en retour, mais elle avait adressé de nombreuses prières à la lune pour qu'il l'aime lui aussi. Elle n'osait aucunement briser le silence qui se faisait gênant pour elle. Elle échangea un regard avec lui, et eut un léger rire. Il finit par lui prendre une main, puis l'autre. Sa peau était tiède, douce. Il eut un sourire gêné en la regardant, mais prit une grande inspiration, qui amusa la belle.

- Lithildren... Depuis que j'ai noyé mes yeux dans les vôtres, je n'ai de cesse de vous admirer, de vous observer. Tout ce temps à vos côtés n'ont fait que gonfler cette douce chaleur dans ma poitrine. Grâce à vous, j'ai découvert les douceurs et les joies que je n'espérais pas vivre...

Il marqua une pause et serra les mains de l'elfe dans les siennes. Elle se sentait rougir par ces belles paroles.

- Votre peau est si douce... constata-t-il. Aussi douce que le son de votre voix, que l'éclat de vos yeux... Aussi douce que le murmure du vent dans les feuilles, que le chant des flots de la rivière, que la vie elle-même... Lithildren... Je vous aime.

Elle avait frémit tout le long de ces courtes mais frappantes paroles. Sans un mot, ils se penchèrent l'un vers l'autre, doucement, et échangèrent un doux, timide et long baiser. Le reste de la nuit, leur amour s'embrasa dans un enlacement charnel qui ne prit fin que lorsque le sommeil les emporta et que, essoufflés, il s'endormirent l'un contre l'autre dans la clairière.


Elle se retrouva de nouveau dans le Néant en ouvrant les yeux. Elle resta pourtant allongée, prise d'une vive douleur au crâne. Elle vit défiler des visages, des sourires, des elfes aux noms oubliés. Des visages déformés, des sourires carnassiers ou avides, des rires gras et odieux. Des noms lui revinrent, bien qu'elle ignorait encore à quoi ils correspondaient. Un visage à cicatrices s'imposa à elle, comme un poing dans la figure.

Il avait un sourire pervers et vicieux, un regard déshabillant, et un rire gras. Il était mince mais clairement laid, une cicatrice lui balafrant l'oeil gauche, et le nez cassé. Elle sentait une aversion envers cet être laid et sale, ivrogne et vicieuse chose, il semblait à l'elfe qu'elle haïssait un cochon.

- Quelle délicieuse diablesse ! Une délicate furie, une divine forcenée !
- Votre douleur semblera bien douce que la mort, lorsque je sortirais de cette immonde prison.


Il fut prit d'un rire gras éclatant, un rire d'homme ivrogne. Ils passèrent trois jours à la narguer derrière ses barreaux, alors que ses poignets étaient attachés à des chaînes. L'un d'eux tenta de la violer dans sa cage, mais il eut tôt fait de regretter sa tentative. Lithildren était assez fière, et doutait qu'il puisse de nouveau attirer une femme à lui... Mais la haine et l'aversion que ces êtres immondes semblables à des cochons ou des rats la faisaient presque vomir tellement ils sentaient l'alcool et le sang. Un autre tenta le second jours de satisfaire ses envies près de la cage de l'elfe, souhaitant ainsi l'humilier : il ne pourrait plus porter une épée de la même manière, désormais...

Quand elle fût libérée, c'était comme si ils prenaient un chien en laisse : elle avait un collier de fer autour du cou attaché à des chaînes, et des sortes de menottes aux poignets. Elle portait une robe miteuse en cuir brun déchiré par endroits. Ses yeux bleus glacés et ses cheveux d'argents rayonnaient parmi tout ces humains pitoyables et faibles recroquevillés tels des chiens apeurés dans une ruelle sombre. Elle, la soif de vengeance, un fort désir violent de s'échapper, la haine et la rancoeur l'habitaient et la faisait se tenir droite et digne parmi ces pleutres chagrinants. Elle avisa un garde et se jeta brutalement sur lui. Elle évita les coups qu'il tenta de lui porter et lui disloqua la mâchoire d'un coup de pied bien placé. Un autre l'entoura violemment de ses bras, depuis le dos de l'elfe. Il serra et serra pour l'étouffer, mais elle balança sa tête pour lui briser le nez : l'elfe sentit le cartilage se rompre. Prenant un poignard d'un garde, elle le plante dans le coeur de l'un, et égorgea l'autre. Emplie d'adrénaline et lancée, elle profita de la cohue pour blesser un autre garde en lançant le poignard dans sa cuisse, puis s'acharna en blessa sept autres gardes, dont trois assez gravement pour les laisser agoniser. Ce fût l'être à la cicatrice qui parvint à l'endormir avec un linge imbibé d'une substance qui la fit perdre conscience presque instantanément.

Elle reprit conscience dans une cellule puant les âges, la poussière et le renfermé. L'humidité gouttait partout, et ses compagnons devinrent des rats qu'elle exécrait. Splendide. Son geôlier vint la voir avec un plateau. De la nourriture, et abondante ou presque ! Elle dévora avidement sa nourriture. Quelques minutes plus tard, elle sentit une forte douleur à la tête, et tomba dans l'inconscience. Elle oublia la veille, et le jour d'avant, et ainsi chaque jour elle oubliait un peu plus de son passé.


Le Néant, encore. Elle se souvenait maintenant de comment ses yeux virèrent au blauc, et pourquoi elle se sentait si mal : son corps ne supportait donc plus les substances empoisonnées ou drogues en son sein. Etait-ce vraiment cela..? Une voix sembla alors percer les ténèbres, et apporter une lumière belle, libératrice. Reviens Lithildren, reviens. La voix était si douce, caressante, chaleureuse. Elle se sentit tomber dans un précipice, à mesure que la voix se répétait dans sa tête, devenant un écho amplifié par la chute brutale.

##
Lithildren ouvrit les yeux et se redressa dans un hurlement de peur, de peur de tomber et de s'écraser lorsqu'elle eut l'impression que son corps venit de rencontrer le lit. D'un air hagard, et perdu, elle dévisagea l'elfe à son chevet et d'un voix basse, éteinte, comme si elle se souvenait d'un vieil ami, elle parla :

- Seigneur Ovadiel...?

Elle s'effondra dans son lit sans reperdre conscience. Elle tourna la tête, couverte de sueur. Son front était bouillant, mais ses mains étaient glacées. Son teint était encore plus pâle que la blancheur d'un linceul, contrastant avec le noir de jais de ses cheveux. L'argenté d'origine ne se voyait que sur la moitié de sa chevelure. Ses yeux, eux, étaient toujours aussi blancs-argents, mais une lueur nouvelle, plus vivante, dansait en eux. Elle tourna la tête vers le Ovadiel, sans le regarder. Elle eut un grand sourire.

- Eugénion, mon cher ami...

Elle le vit verser des larmes, de joie ou d'inquiétude elle ne saurait le dire. Elle tendit la main, il la prit en tremblant et vint enlacer l'elfe malade. Elle serra contre elle le Hobbit, rassurée qu'il aille bien. Elle le lâcha lorsqu'Ovadiel mit la main sur l'épaule du petit être pour l'écarter de la malade. Elle regarda de nouveau le Seigneur, et un sourire las, fatigué se dessina sur les lèvres de la native de la cité.

- Je suis de retour, mon Seigneur... Je suis enfin revenue, comme je l'ai promis...

Ovadiel était présent, comme bien des elfes, lorsqu'elle avait fait ses adieux. Geraïhn lui avait offert un cheval blanc, Aldranys. Il était le sien, et en hommage à leur amour, il le lui avait donné. Lithildren avait parlé de son départ à quelques elfes, dont le Seigneur Ovadiel. Il n'avait pas approuvé son départ, mais ne l'avait pas empêché non plus. Se mettre au service de la Lorien était une noble chose pour tout elfe qui soit, enfin c'était ce qu'elle pensait.

Désormais, elle était de retour. Enfin ! Sa cité natale avait bien changé : quelque chose en elle avait disparu, ou changé. Une chose qu'elle n'aurait su décrire. Les visages avaient changé. Les réponses attendraient, Lithildren devait encore se battre contre son propre esprit...

#Lithildren #Erennel
Sujet: Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser.
Erennel

Réponses: 16
Vues: 1111

Rechercher dans: Les Terres Sauvages   Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser.    Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 24 Sep 2015 - 13:53
Ils avaient quitté Bree à vive allure. Olann semblait tenir le rythme, du moins pour l'instant.

Devant lui, Lithildren chevauchait avec une grâce que seuls les elfes savaient avoir. Même Erennel était obligé de le reconnaître.

Eugénion, lui, était loin d'avoir la même élégance. Il semblait même plutôt mal à l'aise. Pâle comme un linge, il se cramponnait aussi bien que possible à sa monture.

Il est vrai que la situation n'était guère réjouissante. Si les hommes qui les pourchassaient les rattrapaient, ils auraient peu de chance de s'en sortir. Dans l'impasse où il les avait rencontré pour la première fois, l'effet de surprise avait joué en sa faveur et il en avait pleinement conscience mais là...

Même si l'elfe se défendait bien, ils ne seraient que deux contre eux, le semi-homme ne leur serait pas d'une grande aide.

L'inquiétude le gagnait, il en oubliait même son exercice favori : chercher les moindres défauts, les moindres reproches à faire contre l'elfe.
De toutes façons, cela devenait agaçant, il ne trouvait plus rien à critiquer.

Le vent soufflait plus fort chargeant le ciel de sombres nuages, l'air se rafraîchit. L'ambiance devint plus pesante d'un seul coup.

Après plus d'une heure de course folle, les chevaux étaient fatigués. D'un commun accord, le trio décida de ralentir le rythme.

Olann semblait soupirer de soulagement.

Erennel était inquiet pour sa jument. Le rythme était trop intense pour elle mais ils n'avaient pas le choix et il espéra très fort que sa pauvre grand-mère tiendrait jusqu'à Fontcombe.

D'un geste doux, il lui caressa l'encolure avec une infinie tendresse. Il s'était réellement attaché à elle.
D'un seul coup, il redressa la tête. Un moment de laisser aller...

Il regarda le hobbit. Il était occupé à fumer sa pipe.

Non, il ne l'avait pas vu.

L'elfe... Elle était retournée mais son regard semblait porter plus au loin. Il regarda à son tour et ne vit rien. Mais Lithildren, elle, avait vu quelque chose.

Elle leur signala que leurs poursuivants avaient retrouvé leurs traces.

Immédiatement, il donna des coup de talons sur les flancs de l'animal pour qu'il accélère.

-La route est trop longue jusqu’à Fondcombe , si nous restons sur le sentier ils vont nous tomber dessus! Il faut couper à travers champs!

C'était le hobbit qui venait de parler.

Erennel et Lithildren se tournèrent vers lui. Lui, qui semblait toujours s'affoler très vite, avait parlé avec une telle assurance.

Le semi-homme avait l'air de savoir de quoi il parlait et il fallait se décider rapidement.

Le forgeron regarda l'elfe et lui dit :

- Je pense qu'Eugénion a raison. La route n'est plus très sûre, ils nous rattraperont très vite. Si couper à travers champs peut nous faire gagner du temps alors il faut le faire car le temps, c'est ce dont nous avons le plus besoin. Nous devrions l'écouter.

Cette fois, c'est vers lui que les regards se tournèrent.

C'était la phrase la plus longue qu'il ait prononcé depuis le début et ce n'était même pas pour se plaindre.

Sans attendre leur réponse, Erennel quitta la route.

#Erennel #Lithildren
Sujet: Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...
Learamn

Réponses: 21
Vues: 1326

Rechercher dans: Bree   Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...    Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 21 Juil 2015 - 15:41

Ah Bree ! Un petit coin de vie au milieu de terres plutôt hostiles , un oasis planté en plein désert. Eugénion et Lithildren était entré un peu plus tôt sans encombre dans la ville en empruntant le grand porche monumentale et un poil disproportionnée par rapport à la taille de la ville qui était en fin de compte relativement petite. En ce début de soirée , l’activité était intense aux portes de la cité ; beaucoup de voyageurs entraient dans la ville après de longues journées de voyage et se précipitaient vers les échoppes , magasins et auberges pour refaire leur stock , placer leurs animaux , se retrouver devant un bon plat et se reposer sur un vrai lit. L’étroitesse des rues augmentait encore l”effet d’intensité de là foule tant est si bien qu’Eugénion et Lithildren durent presque jouer des coudes pour se frayer un chemin ignorant les incessant regards étonnés des autres passants de voir une elfe par ici  car si jusqu’ici l’elfe et le Semi-Homme se partageait la vedette , à Bree où les Hobbits étaient en nombre c’était elle qui devenait le centre de toutes les attentions.   Si la route était déjà bruyante ce qu’il se passait dans les rues principales de Bree en ses heures de pointes  dépassait de loin la route au niveau sonore , entre les cris d’animaux , les exclamations diverses , les annonces des vendeurs qui comptaient bien vendre leur dernier non-vendus de la journée avant de fermer leur comptoir , bref c’était une véritable cacophonie .

Tout en avançant tant bien que mal Lithildren explorait de ses yeux si uniques et intrigant ce lieu qu’elle ne connaissait pas . Des maisons de bois , de briques et de pierre à l’architecture sensiblement identique se succédait dans des rangées qui créaient des rues plutôt étroites , il y avait peu ou pas de grandes places et encore moins de larges boulevards.  La foule était très hétéroclite mais essentiellement composé d’Hommes et d’hobbits qui vivaient ici en parfaite symbiose , on pouvait aussi noter la présence de quelque nain venu faire une halte ici avant de reprendre la route car rares étaient les nains à vivre en dehors de leur montagne , de leur communauté mais ces derniers n’hésitaient pas à voyager  , loin parfois.  Lithildren semblait être la seule elfe dans les environs bien que l’on n’était jamais à l’abri d’une surpris mais de tels êtres se faisaient rares à Bree. L’elfe amnésique en balayant les lieux du regard put remarquer un homme posté sur le toit  , un arc à la main ; c’était un Rôdeur du Nord , l’un de ces mystérieux guerriers qui veillaient sur la région. Les deux compagnons croisèrent également la route d’une milice : la Garde Marchande. Des soldats armés d’une lance et d’un bouclier et coiffé d’un casque circulaire ; ils ne paraissaient pas bien menaçants mais les malfaiteurs auraient tort de les sous-estimer , ils étaient tous des combattants entraînés.

Eugénion posa son bras sur celui de Lithildren comme pour lui signaler qu’il voulait lui parler et il s’exprima d’une voix forte pour se faire comprendre au-dessus du tumulte environnant.

-Suis moi , on va aller à la meilleure auberge de la ville ; elle doit être bondée mais si on y va maintenant on pourrait avoir une chambre et une table et puis le patron est un ami , on pourra s’arranger.


Quelque minutes de marches à travers les rues et la foules plus tard il se retrouvèrent devant une haute maison . Au dessus de la porte se trouvait une enseigne qui se balançait au gré du vent , un équidé était dessiné dessus et au dessus de la porte il était inscrit en lettre blanches “ Le Poney Fringant” ; la célèbre auberge de Bree serait donc la prochaine étape d’Eugénion et Lithildren.

Le Hobbit poussa la porte de l’établissement et laissa entrer l’elfe puis il se dirigea vers le comptoir et appela l’aubergiste, ce dernier , interpellé se retourna et chercha des yeux qui avait bien pu le héler mais il avait beau chercher personne ne l’attendait derrière le comptoir .
Levant les yeux aux ciel Eugénion reprit

-C’est moi Eugénion !


Le regard de l’aubergiste sembla alors s’illuminer et un large sourire se dessina sur son visage . Il posa son torchon et se pencha en avant sur le comptoir pour pouvoir voir son ami si particulier.

-Aha vieille crapule ! Tu es de retour de tes voyages hein? C’est bon de te revoir .


Il se serrèrent chaleureusement la main et alors que le tavernier se redressait pour regarder dans son registre quelle chambre était libre pour le Semi-Homme , ce dernier demanda

-J’aimerais deux chambres , sans odeurs et parasites s’il te plaît.

L’homme s’arrêta dans ses recherches .

-Deux chambres ? Pourquoi ça ?
-Une première pour moi et une seconde pour ma camarade.

Eugénion désigna d’un geste de la tête Lithildren qui patientait un peu plus loin , l’aubergiste eut un rire de surprise

-Ah ! Bah ça alors ! Une elfe dans mon établissement , qui l’eut crû? Quand je vais dire ça à Frida… Mais où t’as été la cherchée?
-Tu  doute de mon charme naturel?

Le tavernier éclata d’un rire bourru et sincère et tapa fortement , bien qu’amicalement sur l’épaule du Hobbit , qui vacilla.

-Franchement oui , j’en doute fort.

Eugénion répondit au tac-au-tac

-C’est un elfe que j’ai croisé au Rohan , elle est un peu perdue tu vois alors j’essaie de l’aider un peu .

-Ne me dis pas que tu lui rabâche tes théories philosophiques .


-Je ne les lui rabâche pas je lui les distille de façon inspirée .

-Ah t’es vraiment irrécupérable...enfin compte pas sur moi pour te laisser faire une nouvelle conférence ici , la dernière fois tu as manqué de te faire lyncher. Ce serait bête de te perdre.


Eugénion poussa un soupir de découragement et leva les bras au ciel

-Si les gens sont trop bêtes pour comprendre que veux-tu que j’y fasse?

-En même temps tu leur dis que leur existence n’a aucun sens , on peut comprendre leur emportment. Bon j’ai les chambres 17 et 18 qui pourraient convenir et il y a une table de libre près de la fenêtre là-bas vous y serez bien. Installez vous , la serveuse va venir pour que vous passiez commande.

Une dizaine de minutes plus tard Lithildren et Eugénion était assis face à face à leur table devant leur assiette qu’on venait de leur apporter . Il y avait une généreuse portion de ragoût accompagné de pain et de fromage pour le Hobbit et une grande chope de bière qu’il aurait tôt fait de vider ; pour le menu de Lithildren les cuisiniers avaient dû improviser un plat correspondant aux habitudes alimentaires elfique. Elle avait droit à une salade de jeune pousse d’épinard , de carotte , de topinambours et de brocoli le tout accompagné d’un simple pichet d’eau; un plat qu’Eugénion regardait étrangement , se demandait comment elle comptait reprendre des forces avec ça. Ils mangèrent une fois n’est pas coutume en silence.

L’auberge était quasiment pleine et les serveurs couraient entre les tables pour servir les clients à temps avant que ceux - ci ne s’énervent pour le temps d’attente avant de pouvoir se remplir la panse .

Alors qu’il entamait son pain Eugénion prit la parole

-Tiens ça me fait penser à une histoire , il y avait un roi dans une contrée lointaine. Il n’était ni fou ni foncièrement mauvais mais il avait un grand défaut il était extrêmement près de ses pièces d’or , avare oui c’est le mot . Si bien et tant bien que la moindre petite chose qu’il pouvait apparenter  du gaspillage et donc à une perte d’argent l’horrifiait . Il avait donc rédigé un code de lois pour régir le gaspillage : il était dorénavant obligatoire de manger les pépins de raisin , de boire les fonds de bouteilles , de manger les abats ou encore de manger la peau des légumes , de même il était bien sûr interdit d’arroser ses plantes plus d’une fois par semaine , de prendre des bains toutes les semaines ou de jeter des vêtements usagés .  Il fallait à tout prix que chaque produit soit entièrement consommé et utilisé sous peine d’amande ; il créa même une milice spéciale pour surveiller le taux de gaspillage , une troupe très originalement nommée : La Milice du Gaspillage.  
Une famille du royaume , pas riche mais pas non plus pauvre , disons modeste , s’était faite à ce mode de vie et ne se posait plus trop de questions quant aux questions de gaspillage , tout recycler était devenu naturel pour eux et ils s’y étaient fait . Mais un jour où le maître de maison revenait de chez le boulanger après avoir acheté du pain frais , sa femme lui dit qu’il en restait de la veille  ; ils mangèrent donc le pain dur de la veille et laissèrent le frais de côté. Le lendemain matin le mari se rendit à nouveau à la boulangerie et acheta du pain frais alors qu’il restait celui de la veille . Durant le déjeuner , devant le pain dur , l’homme râla mais se plia à la règle et il laissa le pain frais et il ne changea aucunement son habitude naissante. Ainsi chaque jour il continuait à acheter du pain frais et à manger le pain dur de la veille en râlant. Les années passèrent et ils vécurent donc ainsi , condamnés à manger du pain dur jusque dans leur tombe , faisant de ce geste , à savoir acheter le pain frais du jour et manger la rassis un bien désagréable habitude  ; la femme de l’homme mourut d’abord et quand ce dernier se trouva à son tour sur son lit de mort et qu’il fut entouré de ses héritiers il déclara

“Mes enfants , j’ai eu une longue et belle vie éclairée  mais une dernière question dont la réponse me reste obscure taraude encore mon esprit : Qu’est ce qui m’est passé par la tête quand j’ai acheté cette foutue baguette en trop? “

Ridicule tu me diras , ma jolie , l’homme n’avait qu’à ne pas acheter pendant un seul jour le pain frais et tout rentrerait dans l’ordre.  Je te dirais que ce n’est pas si simple , depuis qu’il était en mesure de marcher ce type accompagnait son père chaque matin à la boulangerie , et cette habitude devint presque sacrée , chaque matin il se devait d’aller acheter du pain frais ; jusqu’à ce jour où il commit l’erreur d’acheter trop de pain. Donc à partir de ce moment là il était condamné à ne manger plus que du pain dur.

L’histoire est caricaturale certes mais garde à l’esprit le message qu’elle transmet , la forme permet de raconter de beaux apologues mais c’est le fond qui compte. Les Hommes et les autres êtres en général sont entravés dans des habitudes inexplicables , absurdes , qu’ils transforment en rite sacré et ils sont incapable de prendre du recul sur la chose pour modifier leur routine et arranger les choses.

Eugénion , rassasié après son copieux repas et sa chope vidée , sortit sa pipe , la bourra et l’alluma une fois de plus du même geste expert qui commençait à devenir familier pour Litildren.



---------------------------------------------------------



De l’autre côté de la salle , dans un coin faiblement éclairé , et une chope de bière encore remplie devant lui Norfal scrutait l’Elfe et le Hobbit. Toujours encapuchonné il s’efforçait de se faire le plus discret possible car il savait que l’elfe connaissait maintenant sa silhouette et sa voix mais d’ici heureusement elle ne pouvait pas l’apercevoir.

Il avait choisi la bonne table .

L’homme avait reçu l’ordre de continuer à suivre ces deux là sans rien faire de plus avant que les autres ne le rejoigne pour lui transmettre les directives à suivre . Sous sa capuche se cachait des traits étonnamment jeunes et quelque peu crispés , s’il était un homme entraîné et plutôt talentueux il manquait encore cruellement d’expérience et il était très tendue . Lors de leur courte entrevue Norfal avait vu que l’elfe disposait de deux dagues , il ne savait pas avec quelle expertise elle les maniait mais ce qu’il avait entendu sur les talents de bretteur des elfes ne le rassurait guère quant à ses chances de victoire en duel frontal. Pour l’instant il allait devoir faire profil bas et attendre la suite des opérations .D’une main tremblante il porte la chope de bière à sa bouche , cherchant le réconfort dans l’alcool.

#Lithildren #Erennel
Sujet: Entre deux pensées , il faut se prélasser
Lithildren Valbeön

Réponses: 8
Vues: 655

Rechercher dans: Les Terres Sauvages   Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre deux pensées , il faut se prélasser    Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 13 Juil 2015 - 15:32
A peine étions nous partis d'Edoras que la route commerciale m'énervait déjà. Mes oreilles sensibles à toute ce chaos bruyant étaient douloureuses, lourdes, et je devais souvent me les boucher pour ne pas me laisser avoir. C'était tout bonnement insupportable ! Comment le Hobbit pouvait vivre ainsi ? N'avait-il pas du respect pour son ouïe ?

Le fait d'être une Elfe sur un cheval blanc et accompagnée d'un Hobbit me valaient les regards, les compliments écoeurants, les gestes obscènes des hommes trop saouls, ou encore des sifflements. J'essayaient d'être discrète, mais il semblait être si rare de voir une personne elfique que le sang humain s'enflammait à la vue d'une seule Elfe. Le pauvre Hobbit, lui, héritait des pires injures, mais il ne pensait tellement qu'à parler à mon esprit perdu dans le vague qu'il ne s'en souciait guère. Une attitude que je souhaite alors avoir. Alors que les Humains m'inspirent un dégoût sans nom, ce petit Hobbit devait bien être l'un des seuls êtres vivants sur la Terre du Milieu que je ne hais pas. Daeron, Miston et Esméralda furent ceux que mon coeur ont choisi pour apprécier. Des rencontres inoubliables, ma mémoire devait le reconnaître. Bien que leurs visages aient presque totalement disparus de mes pensées...

Eugénion parlait beaucoup. Je n'écoutait pas tout ce qu'il déblatérait car souvent je n'en avais cure, mais je devais reconnaître qu'il avait le potentiel de me convaincre. Le monde était absurde. Ses arguments étaient convaincants. Le fait de rechercher ma mémoire était aussi absurde que de chercher une souris au Rohan. Mais je devais le faire, quelque chose m'y emmenait. C'est ce qu'Eugénion ne comprend pas : une sorte de destin, de chemin tout tracé sur lequel nous marchons tous. Une coïncidence j'imagine, mais je restais convaincue que bien des choses sont ce qu'elles sont car elles doivent être ; et qu'il n'y a aucune autre alternative.

La seule alternative mystérieuse, selon moi, c'est les choix que nous faisons. Si j'avais décidé de refuser son offre, je serais seule à penser, vers Bree. Si je n'étais pas allée lui parler, je serais aussi seule vers Bree. Mais non : le destin, la Voie, m'a amenée à aller lui parler, puis à accepter son offre. Peut-être notre chemin est-il fait d'autres rencontres, d'autres divertissements ? Je n'en saurais pas davantage avant d'être parvenus à Bree. Je souhaite parfois qu'il se taise, ce moulin à paroles. Sa philosophie me paraît aussi absurde que le monde qu'il décrit !

Alors que le soir tombait, je m'asseyais dans l'herbe, et Eugénion en fit de même. Le soleil me harassait, et Aldranys n'en pouvait plus. Tandis que je l'abreuvait, Eugénion entama un long discours, de nouveau. Je l'écoutais lorsqu'il commença l'histoire de ce roi fou voulant la lune et héritant d'un croissant au beurre. Quand il termina, le silence s'abattit entre nous. Je le regardai, comme s'il venait de dire la plus grosse idiotie du monde... et je finis par éclater d'un rire cristallin et clair, presque mélodieux.

- Même s'il fut fou, il en faut beaucoup pour confondre de la nourriture avec cet astre !

Je ris de nouveau, puis regarde le ciel. La lune est déjà visible dans le ciel nu, d'une belle pureté. Je redeviens sérieuse et prend un air contemplatif de sage ermite.

- Cet oeil nocturne est une mère bienveillante veillant sur ses enfants. Tout comme l'oeil diurne est un père amenant ses enfants là où ils le souhaitent. Les nombreuses étoiles sont des guides de la nuit, nous donnant la direction à suivre lorsque nous sommes perdus.

Je regarde Eugénion.

- Qu'est-ce qui n'est pas absurde, selon vous ? Vous ne parlez et ne jurez que par l'absurdité, mais à part cette prétendue sagesse vers laquelle vous tendez, existe-t-il une simple chose que vous ne voyez pas comme absurde ? Je crois en la beauté et la simplicité de ce que les dieux nous ont donné pour vivre, mais en quoi croyez-vous ?

Cette question me brûlait les lèvres, comme une baiser enflammé gravé dans ma mémoire. Car oui, plus je me rapproche de chez moi, plus des flashs de mémoire me reviennent. Des scènes avec des fantômes de mon passé, des scènes parfois seulement de discussions, parfois bien plus sulfureuses, parfois des moments d'équitation... des moments simples avec des elfes - non, UN Elfe - simple.

J'attends la réponse d'Eugénion avec un calme qui m'est ordinaire.

#Lithildren
Sujet: Dis-moi d'où tu viens , je te dirai qui tu es . [Lithildren]
Lithildren Valbeön

Réponses: 9
Vues: 756

Rechercher dans: Edoras   Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis-moi d'où tu viens , je te dirai qui tu es . [Lithildren]    Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 1 Juil 2015 - 23:50
Depuis le départ du domaine du seigneur Daeron, accompagné de Miston et Baudouin, je voyage vers Edoras. Longeant les montagnes sans but, telle une ombre désolée... J'ai finis par trouver la raison d'un tel départ instinctif : ma mémoire. Il m'arrive de souffrir de rêves flous, de souffrir lorsque j'essaye de me souvenir. Mais rien ne me revient. Je me souvient juste du sable, de la faim, de la fatigue, d'Aldranys... Ce nom... Il me semble familier et étranger.

La nuit précédent mon arrivée à Edoras, je dormis dans la plaine. Pas de feux. Je me suis réfugiée avec mon compagnon Aldranys près d'un amas de roches. Assise sur un rocher, je suis restée pensive, à observer les étoiles, le ciel, la lune. Quelle beauté... Depuis toute petite, je crois presque dur comme fer que les étoiles sont les âmes de nos ancêtres qui veillent sur nous... Cette pensée me réchauffe le coeur, sans que je sache réellement pourquoi. Je souris au ciel, et à mon enfance heureuse. Fût-elle vraiment heureuse ? Je ne saurais le dire avec exactitude... Je me souviens seulement de... de bien peu de choses. Je passe une main sur mon front. Il est tiède. Etrange, je ne me sens pas malade. Une bouffée de chaleur, sans doute. Alors qu'il fait doux, et qu'une brise fraîche souffle ? Non, impossible. Je dois avoir quelque chose. Mais assurément, non ! Je soupire. Je me désespère moi-même. Je finis par m'allonger et continue d'observer le ciel. C'est si grandiose, si lointain... mais cet éclat me réchauffe, me rassure, m'apaise... J'écoute le chant du vent, la respiration d'Aldranys, le son des animaux nocturnes... Je ferme les yeux, et laisse mon esprit divaguer parmi les ombres de la nuit...

Je me retrouve dans un lieu éblouissant de beauté, d'une éclatante lumière, presque aveuglante. Cela contraste avec les jours sombres, même lorsqu'il n'y a que le soleil dans la voûte céleste, que je passe depuis bien longtemps hors de ma patrie. Je regarde autour de moi, et une joie immense coule en moi telle une cascade éternelle. Une chaleur me monte des entrailles au coeur lorsque je vois une forme vague et floue s'avancer vers moi. Je sens mes lèvres s'étirer en un sourire, puis la forme se rapproche de moi. Elle dit une phrase que je ne comprends pas, et je ressens des lèvres posées sur les miennes... Ce contact doux tel de la soie me remplit d'une vive envie de m'envoler, d'une allégresse inexprimable. Ce n'est pourtant qu'un baiser, mais cet homme semble si proche de moi... Qui est-il ?

J'ouvris les yeux et une vague de fièvre me traversa le corps. Il m'importa alors peu de savoir qui il est, il exerce, même à travers un rêve, une sensation étrange sur moi. Une sorte de... désir ? Non, impossible. Je me redresse vivement, ce qui me donne un rapide vertige. Je me lève et tourne en rond. La nuit bat son plein, et je ne parvient pas à trouver le sommeil réparateur donc j'ai tant besoin. Ce visage, cet homme me hante. Mais qui est-il ? Qui a-t-il été pour moi ? Un amant, un mari ? Je ne m'en souviens plus. Je prends ma tête entre mes mains, la compressant non pas par douleur, mais par désespoir. Une douleur, oui, mais intérieure. Je ferme mes paupières avec force, compresse ma tête entre mes mains, puis des larmes amers se mettent à perler sur mes joues de porcelaine. Des larmes nerveuses, de fatigue accumulée par les nuits inachevées, par la route longue et ardue... Je reste un moment ainsi, à me lamenter en silence. Puis je me calme, me reprends, et retourne m'allonger près de mon cheval endormi. Sa respiration longue, profonde, agit telle une berceuse sur mon esprit agité.

Le lendemain, le soleil me força à ouvrir les paupières. Je devais poursuivre ma route vers Imladris, afin d'en apprendre plus sur moi-même. Je souris bêtement à cette idée. Une elfe qui ignore qui elle est ! Cela me fait penser à cette elfe rouge... j'ai oublié son nom et son visage. Esmiérada ? Non, ce n'est pas ça. Esmaréda ? Non plus. Ah, oui ! Esméralda ! Je me souviens, maintenant. Mais le nom semble s'effacer de suite de ma mémire dès que je pensais à mon enfance, et je tentais de nouveau de le retrouver, sans succès. Perdu. Je me rassure en me souvenant de Miston et Daeron, ainsi que Baudouin, qui sont les visages que je retient le mieux pour le moment, bien que celui de Daeron s'efface de ma mémoire petit à petit. Bref. Quoi qu'il en soit, je regarde mon cheval tout prêt à partir, puis je monte en selle. Nous nous dirigeons vers Edoras, la splendide cité rohirrim. Splendide ? Imladris semble mille fois plus belle, dans mes souvenirs. Je souris à peine et chevauche la demi-journée vers la ville.

C'est jour de marché. Encapuchonnée, identité cachée aux yeux des Hommes inattentifs, perchée sur mon élégant destrier, je chevauche au milieu des gens. J'aperçois un Hobbit, plus loin. Je tourne mon visage neutre vers lui, bien que celui-ci soit à moitié caché par l'ombre de ma capuche. Nos regards se croisent, et je dirige Aldranys vers le Semi-Homme. Parvenue à sa hauteur, je me sens quelque peu... neutre à son expression interdite, presque amusée. Je regarde l'étalage à ses pieds, comme si je souhaitais acheter quelque chose. En vérité, c'est le cas. Je meurs de faim, et je souhaite plus que tout d'abord me nourrir, sans passer par une auberge. Je n'ai pas assez d'argent pour me permettre de payer l'auberge...  Je m'approche davantage des produits culinaires, et prends le temps de tout regarder.

- Je reviens d'un voyage pénible, et je crains de ne pas avoir de quoi payer vos... produits. Néanmoins, je ne souhaite pas attirer plus l'attention que je ne le fais déjà en allant dans une auberge.

Mon ton est calme, doux, presque mélodieux. Bien sûr, je ne m'en rends pas compte. Quoi qu'il en soit, je regarde le petit homme de mes yeux blancs et me redresse.

- Votre prix sera le mien, Semi-Homme.

Déjà, des murmures se forment plus loin. Un murmure de surprise. "Une elfe, ici ? Bon sang, mais que se passe-t-il ? Ils complotent avec les Hobbits, je pense !" Je pourrais presque parier que des gardes débarqueraient d'ici peu pour me poser des questions.

#Lithildren
Sujet: En campagne
Lithildren Valbeön

Réponses: 35
Vues: 2443

Rechercher dans: Les Prairies   Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: En campagne    Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 18 Fév 2015 - 13:57
L'altercation avait laissé en moi un sentiment de rancune que je n'avais jamais connu jusqu'ici. Daeron était assez faible, et il s'affaiblissait un peu plus chaque jour. Sous sa supervision et celle de Baudouin, j'aidai à reconstruire, en compagnie de Miston et Esméralda, les parties détruites par Helmin et ses sbires. Quelques jours passèrent. J'alternais reconstruction et discussions avec Daeron et l'autre elfe, entraînement au combat et chevauchées, surveillance et apprentissage du langage des signes avec Miston.

Le temps passait parfois lentement, parfois vite, et j'avais peu de moments de repos. La nuit, je veillais ; le jour, je travaillais. Miston, deux jours plus tôt, m'avait fait comprendre que je devais chevaucher avec lui et Esméralda à cause de cavaliers aux frontières du domaine. J'avais exécuté son conseil, le prenant avec moi sur ma selle, et allant à la rencontre de ces fameux cavaliers qui avaient fuient lâchement. J'avais compris de quoi il en retournait, et je ne m'en méfiais que plus encore. En elfique, sur le chemin du retour, j'avais discuté avec Esméralda. Nous nous échangeâmes nos noms, un peu de nos passés, et quelques détails par-ci par-là.

Rentrés, je m'entraînais. Je faisais d'amples mouvements de dagues, jouant des poignets et des jambes, en coups rapides et précis. Miston était venu m'observer un peu, puis j'avais surpris Baudouin me surveiller par une fenêtre. Il ne m'appréciait guère, malgré qu'Esméralda et moi lui avions sauvé la vie. Il n'était point si reconnaissant que je le pensais, mais la gentillesse de Miston compensait cette froideur. Le jeune garçon me posait des tas de questions sur les elfes, et je lui répondais du mieux que je le pouvais. Je lui apprenais aussi comment parler elfe avec les signes, bien que ce soit très compliqué. Je lui avait donc appris une phrase simple mais que je trouvais belle : Que la lune bénisse tes pas dans la lumière. Il avait grand plaisir à mimer cette phrase.

Ce matin-là, j'avais disparu aux premiers rayons de l'aube. Il m'était venu une intuition étrange, quelque chose de cruel s'était passé. L'aube avait des lueurs rougeoyantes, ce qui me faisait craindre le pire. J'avais passé la journée à chevaucher dans les terres de Daeron, seule. Quand je revint, Miston s'était précipité à ma rencontre. Il me fit comprendre son inquiétude et je lui avais posé une main sur la tête en souriant, ce qui m'avait valu un très beau sourire de sa part aussi. Baudouin manquait de me faire un sermont, mais je m'enfermais avec Esméralda, Baudouin et Daeron dans le bureau de ce dernier pour discuter d'une préparation en cas d'attaque. Un plan se formait dans nos têtes, mais il fut balayé par la colère de Baudouin qui n'acceptait pas que je prenne une place dans le domaine.

Le soir venu, je restais dehors à m'entraîner dans la neige sur laquelle ma légèreté elfique me permettait de marcher. Je maniais ma dague avec grâce et rapidité, portant des coups meurtriers dans le vide. Mes mouvements semblaient former une danse agile, belle, dans laquelle mes cheveux blancs ondulaient doucement. Lorsque je fus rassurée de mes talents d'escrimeuse, je regardais la lune et entamait un doux chant elfique, très bas, dans un murmure. Un chant mélancolique sur une vieille histoire dont j'avais oublié les tenants et aboutissants.

#Baudoin #Daeron #Lithildren
Sujet: Divergences
Lithildren Valbeön

Réponses: 19
Vues: 1276

Rechercher dans: Les Prairies   Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Divergences    Tag lithildren sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 17 Déc 2014 - 23:10
Cela faisait bien des jours que je chevauchais loin du Lothlorien, ma "patrie" adoptive. J'ai oublié pourquoi je l'avais quittée. Je ne me souviens de pas grand chose de ma vie, mon passé au-delà des 100 dernières années. Que m'est-il arrivée ? Serais-je amnésique ? Ou ma mémoire sélectionne-t-elle des passages de ma vie, ici et là, au gré de ses envies ?  Je l'ignore. Je ne l'espère pas, préférant la simple hypothèse d'un oublie pur et simple. Pourquoi se tourmenter de thèses farfelues et idiotes sur des a priori stupides ?

Aldranys et moi avions marché pendant des jours et des jours, tantôt je le chevauchais, tantôt je marchais. Nous étions fatigués tout deux, affamés depuis peu, avec un reste maigre de provisions frugales, un peu d'eau au fond de la gourde gardée au chaud dans les sacs de selle de mon compagnon de route, mon seul. Mes vêtements noirs captaient toute la chaleur écrasante du soleil, ma capuche sans cesse rabattue sur mon visage n'arrangeait rien, et la marche pénible non plus. Il arrivait qu'Aldranys refuse de marcher pendant un temps qui me paraissait éternel, temps pendant lequel je songeais, laissant mon frêle esprit voguer parmi les nuages, le vent, le bruit de la Nature... C'était le seul moment où je sentais que je pouvais en profiter.

Dès que la nuit tombait, Aldranys et moi dormions à la belle étoile, près d'une roche creuse en général, loin des chemins et des routes, loin de tout les bruits potentiels. Nous avions fini par croiser des humains, assez loin. Je faisais en sorte qu'Aldranys et moi ne soyons jamais vus, jamais soupçonnés d'exister. J'ignore si j'y suis parvenue, mais je savais que cela ne pouvait durer éternellement sur une terre humaine. Une Elfe vêtue de noir accompagnée d'un cheval blanc, cela ne pouvait passer inaperçu. Les humains me prendraient pour une sous-espèce bâtarde des Elfes, ou que sais-je ? une hallucination, quelque chose de fugace tel un mirage.

Deux ou trois jours plus tôt, j'avais vu ce qu'il me semblait être un petit bois, en plein milieu du Rohan ! Cela m'a rappelé bien des souvenirs enfouis, enterrés, qui revenaient en masse à la surface. Je me suis précipitée dedans, sentant une joie nouvelle dans mon être que je croyais avoir perdu. L'odeur des arbres, le parfum des feuilles, le bruit des oiseaux... Un tel apaisement, une telle allégresse se sont installées si vite en moi, que j'ai eu de la peine à reprendre mes esprits ! Je n'étais plus l'Ombre Blanche, mais l'Elfe nostalgique d'une terre lointaine, très lointaine. Je n'arrivais plus à me souvenir le nombre de jours qu'il m'avait fallu pour arriver en plein Rohan, dans ces plaines hostiles et étrangères, et pourtant familières. J'ai regardé Aldranys, qui suivait avec peine.
- Nous devrions nous reposer, ne crois-tu pas, mon cher Aldranys ?
Mon compagnon de route a lancé vers vers moi un regard qui je n'arrivais pas à déchiffrer, puis il s'est allongé et s'est reposé. J'étais toujours aussi surprise que ce fils d'Aldranys, descendant d'Aldranys,me comprenne. Je me suis trouvée une place au pied d'un arbre, au milieu des racines, et j'ai laissé mon esprit voguer dans les arbres et leur feuillage.

J'essayais de me rappeler ma vie d'avant. Je me souvins... de Fondcombe... de mes parents... une jeune Elfe, beau, grand, avec un arc et des dagues. Je ne revois pas son visage précisément, juste un sourire charmant, un physique mince, élancé et agile. Je revois un cheval blanc, Aldranys premier du nom. Je ressens une étreinte, un baiser sur mes lèvres... Je frémis et me ressaisis. Je ne dois pas retomber dans ces souvenirs-là. Je ne suis plus l'enfant innocente qui ne connaissais rien à l'amour ou la vie. Je suis une femme, et je dois agir en tant que telle. Je me suis levée de mes racines et j'ai tenté d'explorer rapidement les alentours. Pas une bête, pas un humain. Je souriais, bien contente de cette plaisante solitude. La nuit est arrivée après avoir rêvé longtemps, longtemps... Je me rappelle m'être endormie près de mon cheval, ma tête sur ses jambes pliées contre son poitrail, sa tête au-dessus de la mienne, mon dos contre son ventre. Sa respiration lente et profonde me berça, telle une comptine que l'on me récitait étant enfant.

J'étais bien endormie lorsque des éclats de voix m'ont réveillée brutalement. Je n'entendais rien distinctement, mais ma fine ouïe me permit de me guider. Je marchais sans un seul bruit vers le bruit, suivie par un Aldranys pas très discret voire pas du tout discret, et je me postais en espionne dans un buisson. Je n'entendis pas grand chose, puis me concentrais plus sur les personnages. Je vis, de loin bien sûr, un homme chevauchant une noble monture, parlant avec politesse, mais méfiance. Il faisait face à deux jeunes gens, enfin j'en déduis que ce sont des jeunes gens, montant respectivement une âne et un cheval. Le cavalier de l'âne était un tout jeune garçon, sortant de l'enfance à peine ; tandis que l'autre semblait plus âgé. J'observais les protagonistes de cette étrange scène, n'ayant jamais vu d'humains des 400 ans de ma vie. J'étais à la fois curieuse, intriguée, effrayée, méfiante. Des questions et des émotions se bousculaient dans mon être tout entier, et je me convaincs de me calmer immédiatement. L'Ombre Blanche doit être de marbre. Je me contente de continuer d'observer, oubliant ma monture blanche qui se voit à peine - ironie du sort puisque ce cher Aldranys est blanc comme neige - parmi les arbres de ce petit bois.

#Lithildren
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
Sauter vers: