7 résultats trouvés pour Berton

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Sujet: [OUTRO IRL 18 ANS] Une piste bien blanche
Learamn

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Rechercher dans: Les Champs du Pelennor   Tag berton sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [OUTRO IRL 18 ANS] Une piste bien blanche    Tag berton sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 27 Mar 2023 - 22:29

Antioche soufflait comme un bœuf. Il éprouvait toutes les peines du monde à suivre le rythme imposé par ses camarades, Aveline et Twist en tête. Même Wigan et sa jambe blessée avançait plus rapidement que lui. L’endurance et l’effort physique n’avaient jamais été le point fort de l’ancien universitaire, à l’exception de certaines situations bien précises. Cependant il ne fallait pas compter sur ses compagnons pour ralentir la cadence; le temps s’était couvert et une fine grêle s’était subitement abattue sur eux alors qu’ils se trouvaient encore à plusieurs lieues de Minas Tirith. Pendant un instant, il regretta même d’avoir révélé le contenu du message contenu dans le texte codé remis par les trois Nains; en gardant cette information pour lui, il aurait pu négocier cette révélation contre un rythme de course plus clément. Les dernières semaines n’avaient pas été de tout repos pour le professeur De Bresnel, d’abord poussé vers la retraite par l’Université puis recruté par Rhydon pour des raisons obscures. Il s’était toujours défendu bec et ongles des accusations portées contre son illustre personne et avait interprété l’offre du Directeur de l’Arbre Blanc comme une seconde chance qui lui était laissée. Il n’avait pas tant accepté de s’engager pour l’amour des valeurs du Gondor que pour éviter de se tourner les pouces dans un hospice. Un esprit tel que le sien méritait d’être stimulé et mis à l’ouvrage pendant encore quelques années. Il tirait ainsi une certaine fierté d’avoir été le premier à déchiffrer le code de Berton et, de manière générale, saisissait chaque occasion pour prouver la supériorité de son intellect face aux autres recrues.

Les recrues marchèrent ainsi pendant près d’une heure, se protégeant des intempéries comme elles le pouvaient avec leurs longues capes. Ils finirent par atteindre l’entrée de la ville sans trop d’encombres et les gardes leur ouvrirent prestement les portes grâce au laissez-passer confié par les Capitaines de l’Arbre Blanc. Les rues de la Cité Blanche étaient encore en proie au chaos. Si les murailles et accès principaux étaient toujours tenus par les soldats de Catogan, les niveaux inférieurs de la ville étaient tombés aux mains des insurgés qui lorgnaient désormais sur les quartiers plus huppés. L’universitaire regardait ces scènes de soulèvement avec un dédain non dissimulé. Tous ces pauvres hères croyant se battre pour des concepts aussi vagues qua la liberté ou la vérité. Ils allaient bien déchanter quand l’anarchie totale régnerait sur la ville.

Vêtus de manière à pouvoir se fondre dans la foule, les agents de l’Arbre parvinrent à se frayer un chemin parmi les émeutiers pour rallier le quartier résidentiel surplombé par le Sanctuaire. Le bâtiment n’avait pas le faste ou la majestuosité des édifices que l’on retrouvait au Premier Cercle, près du Palais, mais un aura mystique se détachait de son architecture particulière. Antioche admira ce lieu symbolique pendant quelques secondes. Il n’était pas particulièrement haut ou richement décoré mais les lignes de sa construction avaient été pensées avec une harmonie parfaite donnant au Sanctuaire un aspect pur et organique rappelant les œuvres des Elfes sur plusieurs aspects. L’universitaire, qui connaissait bien cette curiosité de la ville, les guida vers l’une des statues qui ornait le flanc du bâtiment. La sculpture n’était pas bien grande, représentant une elfe au visage mélancolique soutenant son nouveau-né.  Antioche commenta l’œuvre avec gravité.

“Le tragique destin de Miriel Serindë. Elle qui mit au monde son plus grand artisan en échange de sa vie. Un mythe aussi édifiant que bouleversant.”


Il mit quelques secondes à réaliser que ses compagnons n’en avaient pas grand-chose à faire et s’étaient mis en quête d’indices autour de la statue. Ce fut Twist qui repéra un autre feuillet déposé près du sol.

Journal de Berton a écrit:

Tag berton sur Bienvenue à Minas Tirith ! Journa14


Un petit sourire amusé se dessina sur le visage d’Antioche après les dernières lignes de cet extrait du journal de Berton. La plaisanterie de ce dernier était à la fois géniale et d’un cynisme déroutant qui en disait long sur le trouble qui devait animer leur officier. Pourtant l’heure n’était pas vraiment aux plaisanteries. Aucun indice supplémentaire n’était visible sur le parchemin et l’œil expert d’Antioche ne repérait aucun message caché dans les mots de l’officier. Les recrues échangeaient des regards perplexes, ne sachant trop quelle était désormais la marche à suivre.

C’est alors qu’Antioche repéra une silhouette encapuchonnée, tapie dans l’ombre, qui les observait depuis un recoin du Sanctuaire.

“Eh toi! Arrête-toi!”

L’inconnu, repéré, prit alors la fuite; faisant claquer sa longue cape sombre derrière sa frêle silhouette. S’engagea alors une folle-course poursuite à travers les rues de la capitale, les quatre agents de l’Arbre Blanc suivant leur cible à un rythme de course qui ferait pâlir un Oliphant cul-de-jatte. Heureusement pour eux, une bonne étoile veillait sur la réussite de leur mission et l’homme qui courait devant eux trébucha sur le coin d’un pavé, s’étalant au sol, la cheville tourné dans un angle étrange.

“Pitié! Pitié!”
Implora-t-il alors que les quatre compères l’avaient rattrapés.

Sans vraiment attendre de plus amples informations, Wigan lui asséna un formidable coup de pied dans les côtes.

“Parle! “
Aboya-t-il.
“-Mais de quoi voulez-vous que je vous parle?”
Gémit le pauvre hère.

Face à cette question, ils se regardèrent tous d’un air circonspect. En effet. De quoi devait-il leur parler? Finalement, craignant une autre agression, l’inconnu se mit à débiter un flot d’informations impressionnant.

“Je vous promets que je n’ai rien à voir avec tout ça. J’ai juste trouvé ça sur le corps déjà froid, je n’ai rien à voir avec cette histoire! Je ne suis qu’un pauvre petit receleur cherchant à gagner de quoi s’acheter une miche de pain. Vous savez les temps sont si durs et j’ai deux fils…
-Trouver quoi? Quel corps ? “
Demanda Aveline, le poing déjà levé.
“-Noon noon! Ne frappez pas! Trouver ceci! Ceci!”

D’une main tremblante, il sortit de sa ceinture une broche de l’Arbre Blanc dont la couleur avait pris une teinte cramoisie. Le sang avait séché sur le bois depuis de longues heures.

“Je l’ai trouvé dans la Ruelle des Tanneurs. Pas très loin d’ici. Je vous en supplie ne me faites rien.”

Un dernier coup de pied dans les côtes et la petite troupe continua sa route, laissant le pauvre criminel à son triste sort. Ils ne mirent pas bien longtemps à gagner la petite allée sombre gagnée par une odeur désagréable provenant des ateliers de tanneries. Là, adossé à un mur de pierre, se trouvait un corps.

En s’approchant ils reconnurent la silhouette longiligne du Capitaine Berton, son catogan complètement défait, ses yeux gris écarquillés et la gorge tranchée. A ses pieds, se trouvait la dernière page de son journal.

Journal de Berton a écrit:
Tag berton sur Bienvenue à Minas Tirith ! Journa15


C’était à l’Hôtel Claymore que la clé de cette histoire se trouvait.


#Berton

Sujet: La Purge: Le Dernier Coup de Griffe
Learamn

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Rechercher dans: La Bâtisse Close   Tag berton sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: La Purge: Le Dernier Coup de Griffe    Tag berton sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 13 Jan 2021 - 13:51
Berton, Capitaine de l’Arbre Blanc, déambulait à travers les étroites Ruelles du Premier Cercle. L’allure de l’officier ne détonnait pas avec le tableau ambiant; il portait une longue cape de voyage miteuse et son visage était caché par de longs cheveux épais. Il était difficile d’imaginer que cet homme aux airs de vagabond était l’un des espions les plus efficaces et respectés du royaume. Depuis l’arrivée du Directeur à la tête de l’organisation, son importance au sein du Service n’avait fait qu’accroître. Cela faisait des décennies qu’il s’était mis au service de son royaume, dans l’ombre. Contrairement à ceux qui faisaient carrière dans l’armée régulière, Berton n’avait ni armure rutilante ni les honneurs que les gradés de son niveau pouvaient recevoir. Seuls ceux qui étaient dans le secret savaient combien il avait déjà sacrifié pour sa patrie. La Tête lui avait confié de nombreuses missions et il avait maintes fois prouvé sa valeur, pourtant le vieux Gilgamesh s’était toujours refusé à lui accorder une promotion digne de son nom. Heureusement, Rhydon avait rectifié le tir depuis. La mission qu’il lui avait confié venait directement du général Cartogan.

Nettoyer les bas-fonds de la Cité Blanche n’était pas chose aisée. Les réseaux criminels et autres malfrats en tout genre étaient si bien implantés ici qu’ils semblaient gouverner des pans entiers de cette société. Une fois que la crasse s’était profondément imprégnée dans la pierre immaculée, un simple grattage de surface n’était plus suffisant pour l’en extraire. Il fallait aller beaucoup plus loin, remonter jusqu’à la source pour essayer de rectifier l’édifice branlant. Et quand celui-ci se révélait irrécupérable mieux valait-il tout détruire pour repartir de rien. Sans la crasse.

De la crasse, Berton en était encore entouré. Les renseignements glanés par l’Arbre Blanc, les directives de Cartogan et l’assiduité des patrouilles de plus en plus nombreuses avaient guéri certains maux. Les prostituées de bas étage et petits criminels se faisaient de plus en plus rares, craignant l’arrivée de la maréchaussée. Ces rues autrefois privée de toute autorité supérieure était désormais à nouveau sous le contrôle des troupes du Gondor. L’interdiction du port d’armes de la cité et d’autres ordres signés par l’état-major avait grandement facilité le travail des soldats qui pouvaient agir contre les criminels sans craindre d’éventuels répercussions juridiques. L’ordre avait été remis dans la maison et il était temps.

Pourtant le travail n’était pas fini…

Il était aisé d’effrayer des petits malfrats de rues avec quelques lois et soldats postés aux bons endroits. Cependant, cela ne suffisait pas toujours. Certains groupes s’étaient organisés ici depuis de longues années et il en faudrait bien plus pour les faire trembler. Berton se refigurait la liste de noms écrite sur l’ordre de la mission qu’il avait reçu de Rhydon: La Ligue des Ombres, le réseau d’Anakel, les Marchands Noirs; autant de gens qui avaient trop longtemps considéré la capitale éternelle du Gondor comme leur terrain de jeu.

A leur égard, le travail de l’Arbre Blanc consistait avant tout à réunir assez de renseignements sur leurs activités, quartiers géénraux et principaux dirigeants. Un travail de longue haleine qui pouvait prendre de longs mois. Une fois que les informations récoltées étaient jugées suffisantes pour le Général, l’armée se chargeait du reste, et de manière plutôt radicale. Jamais les géôles de Minas Tirith n’avaient été aussi pleines… Encore fallait-il qu’elle le reste…

L’officier bifurqua à un angle et, après avoir jeté un regard derrière lui, poussa la porte sombre d’une petite bâtisse délabrée. L’endroit était vide. Il s’agissait d’une sorte d’entrepôt où était amassé une prodigieuse quantité d’objets en tout genre. Ici un vieux charriot sans roues, là des armures rouillées. Il ne semblait y avoir rien d’intérêt ici. Pourtant Berton savait exactement où il allait. Il progressa à travers le désordre, empruntant un chemin qu’il connaissait par coeur avant d’atteindre le fond de la pièce. Berton se baissa et tira le tapis, rongé par les mites, qui ornait le sol; révélant l’existence d’une trape creusée à même le sol.

L’espion descendit dans le conduit éclairé par des torches installés à intervalles réguliers. Cet endroit avait longtemps servi comme repaire pour un groupe de marchands d’esclaves qui gardaient ici leurs marchandises à l’abri des regards indiscrets. Depuis le démantèlement de leur réseau, l’Arbre Blanc avait investi l’endroit dans le cadre de leur mission. Le couloir donnait sur une large cave. Il y faisait chaud, très chaud. Le brasier que l’on avait installé dans un coin crachait des volutes de fumée sombres qui donnait à la pièce une atmosphère suffocante.

Berton s’immobilisa à l’entrée, insensible aux cris de l’homme que l’on avait attaché sur une chaise au centre de de la pièce. Les deux agents présents se redressèrent à la vue de leur supérieur qu’ils saluèrent en silence.

“Vermote, a-t-il fini par parler?
-Il nous a avoué avoir ses habitudes à la Bâtisse Close
. répondit l'agent.
-Cela ne nous mène guère très loin.”

Le Capitaine tendit la main. En voyant ce geste, le dénommé Vermote s’empressa d’aller prendre le tison ardent qui reposait dans le feu pour le donner au Capitaine.

“Non, non pitié..”.
gémit le prisonnier.

Mais l’espion était sourd aux supplications. Il en avait trop entendu au cours de sa carrière pour qu’elles aient encore le moindre effet sur lui. Brutalement, il enfonça le bout de la tige encore rougeoyante dans l’épaule du pauvre bougre. Il poussa un hurlement qui aurait fait frémir n’importe quel homme sain d’esprit, mais d’ici aucun brave de ce genre ne pouvait l’entendre.  Les espions n’avaient pas même cillés face au spectacle qui leur était proposé.

“Pitié! Arrêtez! Pitié! Je vous dirais tout!”


Avec un sourire, Berton retira lentement la tige de métal qui avait laissé une profonde trace sur la peau de l’homme dont le corps se détendit subitement. Ce dernier prit de longues secondes pour retrouver son souffle, la souffrance lui avait presque fait perdre conscience.

“Parle maintenant! Et tu retrouveras la liberté! “

Le captif qui n’osait regarder son tortionnaire marmonnait dans sa barbe.

“Douleur… Douleur elle est partout…”

Berton fronçait les sourcils. Cet homme se moquait-il de lui? La patience n’était pas une des qualités de l’officier et le malfrat l’apprendrait  à ses dépends. En voyant l’espion s’approcher à nouveau avec son instrument de torture en main, le pauvre homme gémit:

“Non, non vous ne comprenez pas… Douleur… je sais où elle se trouve…”

De plus en plus confus, Berton avisa son tison ardent. La douleur se trouvait définitivement dans ses bras. L’agent Vermote s’approcha alors de son supérieur.

“Capitaine?
-Parlez!
-Je crois qu’il ne parle pas de sa propre douleur.  Mais d'un nom. Celui d’une femme.”

L’officier détestait l’admettre, mais l’hypothèse de son subordonné tenait la route. Berton tonna:

“Où pouvons-nous la trouver cette Douleur?
-Je peux vous mener à elle…”


Le prisonnier s’arrêta pour toussoter. Du sang jaillit de sa bouche recouvrant sa chemise,déjà pleine de sueur , de petites tâches vermeil. Il redressa alors le regard. Dans ses yeux se lisait la peur. Ce qu’il s’apprêtait à révéler signifiait son arrêt de mort. Les autorités du Gondor tiendraient peut-être parole en le libérant mais ceux qu’ils s’apprêtaient à trahir auraient tôt fait de le retrouver. Et ces gens-là n’étaient pas connus pour leur miséricorde.

Mais il n’avait pas d’autre choix. Au fond, une mort rapide était préférable à des années de torture aux mains de l’Arbre Blanc. Il souffla:

“Je peux vous mener aux Griffes d’Ammoth.”
#Douleur #Vermote
Sujet: Chasse à l'homme [Scénar' ouvert]
Radamanthe

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Haut de la Cité   Tag berton sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Chasse à l'homme [Scénar' ouvert]    Tag berton sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 11 Aoû 2017 - 17:25


Lorsque le Caporal Naesen entra dans la salle, il remarqua tout de suite que sa supérieure directe manquait à l’appel. Neige était reconnaissable en un instant à l’éclat de ses cheveux pâles, mais dans cette réunion, elle brillerait par son absence. Il n’y avait d’ailleurs que deux Capitaines du Service Secret de l’Arbre Blanc de présent. Il avait immédiatement reconnu les cheveux longs de Berton, qui  lui tournait le dos lorsqu’il était rentré mais qui avait fait volte-face à son arrivée, laissant à Naesen le soin de bien voir son visage. Il trouvait toujours que celui-ci avait une expression malsaine, presque perverse, avec un sourire en coin pas très rassurant.

Non loin se trouvait l’autre Capitaine présent. Valgren avait une petite moustache en brosse, blanche, témoignage de son âge avancé par rapport aux autres espions présents. Sa posture dégageait une expression de force et personne ne doutait qu’il fut encore capable de défier n’importe qui dans cette pièce. Non que qui que ce soit en envie. Ses petits yeux d’une pâleur de glace dégageaient une méchanceté sans commune mesure et Naesen savait très bien ce que Valgren était : une brute impitoyable. Décidément, les deux seuls Capitaines présents en ce jour faisaient fière allure…

Un rapide examen de la salle révéla à Naesen qu’en plus de ces deux-là, il y avait trois caporal, en se comptant lui-même, deux sergents et bien entendu le nouveau directeur du Service, Rhydon. Il remarqua également très vite que mis à part un des sergents et lui-même, tous les hommes présents avaient fait une carrière militaire avant de se lancer dans l’espionnage. Il était dont l’un des seuls à avoir toujours été un homme de l’ombre.


C’était loin d’être le cas de leur nouveau chef, qui, avait toujours été quelqu’un de visible. Rhydon les invita à s’asseoir, tandis que lui restait debout derrière le dossier de sa chaise. Il prit la parole immédiatement.

« Bien, je vais commencer par résumer les faits qui m’ont poussé à vous convoquer. Ce matin, un homme a tenté de s’introduire dans les appartements de l’Intendant. Il a échoué, mais a réussi à s’enfuir au nez et à la barbe de quatre agents et du double de gardes de la Citadelle. Ce n’était pas un inconnu, mais un vétéran du Service répondant au nom de Haimar. Il était en semi-retraite depuis un certain temps déjà, donc je doute que la plupart d’entre vous ne le connaissent bien, mais ceux de sa génération doivent s’en souvenir. »

Valgren hocha lentement la tête, les yeux fixés sur son chef. La première pensée qui traversa l’esprit de Naesen était que le Capitaine ne devait certainement pas aimer beaucoup cet intrus. Mais à bien y réfléchir, Valgren ne devait pas aimer beaucoup de monde.

« Haimar a choisi lui-même l’heure se retraite complète en disparaissant au Harondor. J’appelle cela une désertion. Il doit s’en rendre compte lui-même car il a fui lorsqu’il a été repéré. Je cesse donc définitivement de le considérer comme un des nôtres. Nous ne savons pas ce qu’il complote. Mais nous avons quelques idées… »

A ce moment, Rhydon sortit un parchemin, qu’il posa sur la table en invitant les espions présents à le faire circuler.

Spoiler:


« Cette lettre a été interceptée il y a deux mois à l’université de Minas Tirith. Il est évident que ce n’est qu’un fragment et qu’elle est rédigée de manière codée. Nous ne savons pas à qui elle était adressée mais l’écriture correspond à l’homme que nous recherchons.  Tant que nous ne savons pas ce qui se trame, mes ordres sont de le capturer vivant… pour le moment. Un agent est déjà mort en le poursuivant, je ne tolérerai pas davantage de pertes dans notre camp. »

Le directeur du Service se tut un moment pour laisser le temps à ses subalternes de saisir ce qui signifiait ces mots. Le message était clair. Tant que la menace était inconnue, les consignes étaient de capturer le renégat pour l’interroger. Mais s’il lui prenait à nouveau de tenter de résister, leur réaction était écrite : éliminer la menace.

« Autre chose… L’agent Vermote a outrepassé mes ordres lorsqu’il a tenté d’appréhender l’intrus seul. J’avais bien précisé qu’au vu des prouesses martiales du déserteur, il ne fallait pas le confronter seul. Nous aurions peut-être pu l’avoir s’il avait attendu… Vermote est jeune et prometteur, mais surtout influençable et tête-brulée. Il l’avait déjà montré par le passé, et encore à nouveau. Capitaine Berton, je compte sur vous pour que ça ne se reproduise plus… »

***

Non loin de là, dans un bâtiment au fond des Maisons de Guérison, un homme gisait dans son lit et tentait péniblement de trouver le sommeil. Il était dans une annexe de l’antre des guérisseurs de Minas Tirith que peu de citoyens pouvaient se targuer d’avoir vu. Cette salle, qui n’avait à l’évidence jamais été rénovée et n’était pas très grande, était réservée à ceux qui servaient le Gondor dans l’ombre.

L’agent Vermote avait toutes les peines du monde à trouver une position dans laquelle son corps ne le fasse pas souffrir. Il avait manifestement plusieurs côtes cassées, et son dos, qui avait été projeté contre un mur violemment lui faisait horriblement mal. Son nez était certainement cassé lui aussi, et une ecchymose formidable autour de l’œil gauche. Non vraiment, il n’aurait jamais dû sous-estimer l’intrus. Le vieillard l’avait terrassé en trois mouvements.

Et en plus de s’être fait humilier par un homme de trois fois son âge au moins, Vermote avait désobéi aux ordres de leur nouveau chef. Ce dernier les avait pourtant bien averti que l’intrus ne devait pas être sous-estimé mais comme souvent, le jeune homme n’en avait fait qu’à sa tête et était intervenu dès qu’il l’avait vu, persuadé de pouvoir facilement le maîtriser. Et quel résultat : il avait été battu à plate couture, l’intrus avait averti de l’arrivée des agents et avait pu s’enfuir par la fenêtre et un de ses collègues avait fait une chute fatale en tentant de le suivre. Berton, son supérieur direct, allait certainement lui passer une fameuse correction.

Mais à ce moment même, Vermote ne s’en souciait pas trop.  Il était jeune et avait la tête dure, si bien qu’après son affrontement express, il n’avait été qu’à moitié assommé. Il s’était bien gardé de bouger pour éviter de se faire achever, mais il avait entendu des bribes de conversation. Et nettement les dernières paroles de l’intrus : « Cartogan n’est pas celui qu’il dit être… »

C’était une information capitale qui mettrait ses échecs au second plan. Il imaginait déjà la tête que son maître allait faire en apprenant ça. La chasse à l’agent renégat prendrait une nouvelle tournure.

***



« Cartogan n’est pas celui qu’il dit être… »


Dans une demeure du quatrième cercle, Neige, Capitaine de l’Arbre Blanc demanda à sa sœur de répéter une nouvelle fois les paroles de l’étrange intrus qui l’avait bousculée alors qu’ils cherchaient tous les deux à rencontrer l’Intendant. Vedraï était venu aussitôt voir l’espionne plutôt que de se rendre chez Alcide. Elle avait bien compris que Neige ne semblait pas porter Cartogan dans son cœur, et particulièrement son ambition de contrôler toutes les branches armées du Royaume, y compris le service secret.

Si ce que le vieil homme avait dit était vrai, c’est que son intuition était la bonne. Si le général cachait quelque chose de louche, il fallait découvrir quoi à tout prix. Cela leur permettrait peut-être  de convaincre leur oncle l’Intendant qu’il ne fallait pas laisser tous les pouvoirs à Cartogan… Si ce n’était pas pire ! Le vieillard avait l’air paniqué. Pour s’enfuir ainsi, c’était peut-être quelque chose de très grave…

Mais l’homme allait bien sûr être traqué pour tout le Service de l’Arbre Blanc. Que se passerait-il s’ils le trouvaient avant elle ? Après tout, Rhydon était devenu le directeur du service entièrement grâce à l’appui du général… A quel point son nouveau chef était-il loyal envers le général ? Révélerait-il s’il obtenait des informations gravissimes sur celui-ci ? Ou bien le couvrirait-il ?
Neige ne pouvait pas prendre le risque. Elle devait absolument trouver l’intrus avant le reste du Service. Ce n’était plus une simple querelle à propos de la direction du Service. Il en allait potentiellement de l’intégrité du Royaume.  Mais comment faire ? Elle ne pouvait pas compter sur aucun de ses collègues, de peur de les compromettre… ou de se faire trahir. Sa sœur Vedraï avait un esprit d’aventurière, mais elle était sans défense et elle ne connaissait pas la Cité Blanche, où elle venait d’arriver seulement.

Si elle voulait réussir, elle allait devoir trouver de l’aide ailleurs.


HRP : J’ai mis du temps à suivre par rapport au dernier post, mais celui-ci ouvre officiellement ce scénario. Comme vous l’aurez compris, il s’agira d’une sorte de chasse à l’homme pour retrouver en premier ce mystérieux vétéran qui prétend détenir un terrible secret à propos du général Cartogan.
N’hésitez pas à me MP si vous êtes intéressés pour participer !


#Berton #Vermote
Sujet: [DECLASSIFIE]Cendres et poussières
Nathanael

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Rechercher dans: L'Auberge des Murmures   Tag berton sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [DECLASSIFIE]Cendres et poussières    Tag berton sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 26 Jan 2017 - 10:06

Elle était en retard. Mais il ne dit mot, tandis qu’elle passait la porte. Il savait qu’un jour la mort viendrait et la prendrait, aussi sûrement qu’elle prenait tous les hommes sur cette terre depuis l’aube des temps. Il était impossible d’être en retard avec la mort. À cette pensée, il sourit. Inutile de lui faire payer quelques minutes d’attente. La vie était bien assez difficile. Et la mission qui suivait aussi. Quelques minutes de retard, c’était quelques minutes d’insouciance en plus, quelques minutes de répit, quelques minutes gagnées sur la grande faucheuse noire. La putain d’Eru.

Il dardait ses yeux de fouine sur la jeune femme qui lui faisait face. En parlant de putain… par les Valars, depuis combien de temps n’avait-il pas senti la douceur d’un sein gonflé de désir dans la paume de sa main ? Pensée fugace. Fichtre, la mission passait avant tout. Et puis la beauté… combien de temps gardait-on son joli minois au service de l’Arbre Blanc ? Est-ce qu’il n’avait pas été plus beau lui-même quelques années auparavant ? Ses traits tirés, son teint cireux et sa maigreur affichée étaient autant de sacrifices faits pour le royaume. Quand on était aussi belle, c’est qu’on ne servait pas depuis très longtemps sous les ordres du général.

– Vous ne savez pas pourquoi vous êtes ici, vous ne savez pas qui je suis. Vous ne le saurez pas davantage après notre discussion.

Il n’aimait pas les préliminaires. Les politesses étaient des sucreries pour les gourmands raffinés. Le capitaine préférait la soupe de moelle.  

– Les hauts dignitaires sont inquiets. L’Arbre Blanc se meurt. Nous faisons appel à vous pour couper les branches qui menacent de faire pourrir le tronc.

Un silence. Il ne la quittait pas des yeux. À chaque mot il lisait son visage. Il en mémorisait chaque détail. Pas pour s’en souvenir une fois le soleil couché, allongé seul sur sa paillasse. Non. En cas de traîtrise plutôt. Afin de ne pas tirer sur la mauvaise personne, le moment venu. Mettre un coup de couteau à un innocent, quelle perte de temps ! C’était déjà arrivé à un ou deux agents. Dommages collatéraux disait-on. Si le capitaine avait été à la tête de l’Arbre Blanc, il aurait fait tuer les imbéciles qui s’étaient trompés de cible. L’incompétence était intolérable à ses yeux.

– Des séditieux menacent le général et les agents au service du royaume. Des canailles qui regrettent le temps où un vieux renard dirigeait l’Arbre avec un peu plus de complaisance. Ils craignent la discipline et l’ordre imposés par le général Cartogan et veulent le faire tomber. Et ça ne m’étonnerait pas qu’un vieillard en robe bleue trempe dans ce complot.

Jusqu’aux chevilles, ou jusqu’au cou, il ne le savait pas. Le capitaine n’avait pas pu déterminer à quel moment le conseiller d’Arnor avait réussi à faire tourner la tête de ces agents. C’est qu’il parlait bien le coquin. Il maniait les mots comme on tend des bonbons à des enfants. Il les avait détournés de leur objectif, la défense du royaume, pour les faire adhérer à ses propres opinions. Agissait-il de son propre chef ou sur quelques recommandations de la part de la reine ou du roi du Nord ? Voilà qui serait plus grave. Crise diplomatique. Complications politiques. Sur fond de chasse au trésor et de quête du pouvoir, ce n’était pas impossible. Le Tar n’avait-il pas pris la liberté d’envoyer ici et là ses pions sans en avertir le Gondor ? Chercher à fragiliser le royaume de Méphisto en sapant ses fondations n’était qu’un coup de plus sur l’échiquier. Le capitaine en était presque certain. Mais les doutes ne suffisaient pas, les faits seuls comptaient.

– Nous avons un ou deux noms. Des hommes à suivre et à surveiller. Rien de plus pour le moment. Vous me ferez des rapports concis à la fin de chacune de vos journées. Rapports que vous me donnerez une fois par semaine dans cette même Auberge. Trouvez n’importe quel prétexte utile à cette mission. Prenez un amant s’il le faut, peu m’importe. Le royaume, seul, doit rester debout. Le reste n’a aucune importance. Votre vie n’a aucune importance. Étant donné les informations que je vous ai transmises et le danger qu’elles représentent si elles tombaient entre de mauvaises mains, vous conviendrez que le moindre écart de votre part ne donnera lieu à aucun pardon.

Servir ou mourir, telle était sa devise.
Sujet: [DECLASSIFIE]Cendres et poussières
Nathanael

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Rechercher dans: L'Auberge des Murmures   Tag berton sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [DECLASSIFIE]Cendres et poussières    Tag berton sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 6 Déc 2016 - 9:25

La chambre … Le tenancier de l’auberge avait l’audace de dire qu’il s’agissait d’une chambre. Un matelas rempli de paille moisie et une couverture en laine qui sentait encore le mouton qu’on avait tondu pour la tisser. Le capitaine Berton connaissait le moindre recoin de cette bicoque où s’accrochaient des odeurs de ragoût brûlé et de graisse froide. On ne venait pas pour y manger ou pour y boire, chacun le savait. L’aubergiste avait un coffre rempli d’or. “Ses pourboirs”. Mais personne n’était dupe. Sa daube était tellement dégueulasse et sa bière mauvaise, que personne ne lui aurait donné la pièce pour récompenser ses talents de cuisinier. Non, son or, il le gagnait autrement. Rien n’achète mieux le silence que quelques pièces frappées du visage du roi. Le capitaine préférait le silence absolu de la mort et c’est bien pourquoi il était là aujourd’hui. La missive qu’il avait fait porter à la jeune femme devait l’emmener tout droit dans la chambre six de cette auberge crasseuse. Il n’avait plus qu’à attendre. Il chercha un endroit où s’asseoir. Le lit peut-être. Mais quand il souleva les couvertures, une armée de petites bêtes noires s’échappèrent en sautant et en courant. Puces, tiques ou morpions, il ne voulait pas le savoir. Il chercha un siège, en trouva un, dissimulé sous une épaisse pile de coussins rapiécés qui exhalaient encore l’odeur de l’arrière train de la dernière personne qui s’était assise dessus. Décidément ! Il ouvrit la porte de la chambre qui donnait sur un couloir mal éclairé.

- Aubergiste !

Le capitaine Berton tapa trois grands coups sur les planches du mur. Le tenancier monta en trottinant, ses bourrelets se trémoussant au-dessus de sa ceinture. Il était rouge et soufflait comme un bœuf quand il arriva à la dernière marche.

- Deux chaises… propres, précisa le capitaine.

Le gros bonhomme descendit après avoir hoché la tête. Mais ce n’est pas lui qui revint toquer à la porte. Le sagouin avait osé envoyer sa femme. Elle était aussi grasse que lui, mais ses courbes lui seyaient mieux. Elle avait des seins énormes qui semblaient vouloir sauter du balcon à chaque fois qu’elle faisait un pas.

- Laissez, je vais me débrouiller.

Sans un merci, il récupéra les deux chaises et les posa face à face tout en attendant son invitée. Elle ne devrait plus tarder. “Je l’espère”. Il n’aimait pas attendre. Personne n’aimait attendre. Qui pouvait apprécier le bonheur de se tourner les pouces dans une chambre pouilleuse ? Mais le général le lui avait ordonné. Et quand le général ordonnait, on obéissait. Les Valar savaient ce qu’il faisait à ceux qui n’obéissaient pas. Lui-même ne voulait pas le savoir. Il y avait bien des rumeurs à propos du général. Le capitaine Berton savaient qu’elles reposaient sur du vent, mais c’était dire à quel point Cartogan enflammait les imaginations. Les soldats de la cité se pissaient dessus quand il menait ses tournées d’inspection. Elles étaient de plus en plus rares. Mais il fallait voir l’ardeur des combattants quand ils astiquaient leur armure. Le capitaine était sûr qu’ils ne prenaient pas autant de soin à s’astiquer le manche. Ils frottaient tant le métal avec leur bout de chiffon huilé qu’ils en venaient presque à le polir une seconde fois. La plupart d’entre eux n’avaient porté les armes que comme tenue d’apparat au mariage de Tar Aldarion. Depuis la campagne d’Assabia beaucoup de jeunes gens avaient gonflé les troupes royales. Il fallait bien remplacer les morts. Les braves, les courageux, qui avaient donné leur vie pour retrouver l’enfant chéri du roi. L’orgueil des uns faisait le triste sort des autres. Il était bien heureux de ne pas avoir participé à cette mascarade guerrière. Ceux qui en étaient revenus disaient que le sable avait bu le sang si goulûment que c’était comme si tout le désert du sud voulait leur peau. Et ils n’avaient peut-être pas tord.

Le capitaine Berton ne venait pourtant pas parler de sang. Pas encore. Pas tout de suite. Le général Cartogan lui avait donné une tâche de servante. Mais c’était celle qu’il préférait. Il était là pour s’assurer que la jeune recrue qui se disait si fidèle à l’homme de fer en ferait autant. Une première tâche bien difficile, mais qui les assurerait de son dévouement et de ses capacités. Si elle venait à échouer le capitaine Berton savait ce qui lui resterait à faire. Et tandis qu’il réfléchissait en son fort intérieur, quelqu’un frappa à la porte.
Sujet: [Intrigue Principale] Echange d'informations
Aldarion

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Rechercher dans: L'Auberge des Murmures   Tag berton sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Intrigue Principale] Echange d'informations    Tag berton sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 21 Fév 2015 - 23:01
La fine silhouette se détachait à peine sur les murs qu'elle longeait rapidement. La nuit était tombée depuis plusieurs heures et malgré les festivités, la plupart des habitants de Minas Tirith avaient été se coucher, encore lourds des excès de la veille.

L'homme arriva devant la petite auberge dont la devanture n'annonçait rien d'extraordinaire. Le genre de débit de boisson comme on en trouvait dans toutes les villes. Pourtant, c'est toujours là qu'il se rendait quand il avait besoin de s'abreuver. La bière n'était pas des plus fraiches, mais certains ne cherchent pas à étancher ce type de soif.

Il fit pivoter la petite porte et se glissa à l'intérieur. L'atmosphère était calme, quelques petits groupes discutaient dans les différents coins de la grande salle commune. Le feu chauffait inutilement la pièce mais garantissait un minimum de lumière.

Tag berton sur Bienvenue à Minas Tirith ! Berton13

Le Capitaine Berton s'approcha du tenancier, sa lourde capuche toujours sur la tête. Néanmoins, l'aubergiste le reconnut. Il se garda bien de le montrer, ce qui était une de ses grandes qualités.

"Que puis-je pour vous Monsieur ?"

Berton s'assit sur un tabouret et s'accouda au bar.

"Un verre de vin coupé à l'eau. Et le White City Herald"

L'aubergiste s'exécuta, il gardait toujours en réserve un exemplaire du journal de la cité blanche. Certains clients appréciaient la lecture pendant qu'ils consommaient sur place. Pourtant, le tenancier savait parfaitement que le Capitaine de l'Arbre Blanc n'était pas venu dans son auberge au milieu de la nuit pour lire le journal et boire du vin à l'eau.

Berton porta la petite coupe à ses lèvres. Il n'appréciait pas l'alcool qui altérait son jugement, néanmoins il savait parfaitement comment ne pas paraître suspect dans ce type d'endroit. Les jus de fruits attiraient toujours l'attention et la suspicion.

Le capitaine ouvrit le journal et alla directement à la page centrale. Une petite enveloppe cachetée y avait été subtilement glissée. Il l'ouvrit délicatement, sortant un épais feuillet qu'il parcourut rapidement des yeux. Il but une nouvelle gorgée puis, discrètement, il glissa le document dans une poche intérieur de son surcot noir.

"J'aimerais une chambre."

L'aubergiste fit volte face et saisit une clef sur le petit tableau derrière son comptoir.

"Chambre numéro six Monsieur."

***

Tag berton sur Bienvenue à Minas Tirith ! Gareth10

Gareth Howe attendait déjà le Capitaine Berton depuis un certain temps. Néanmoins, prudent, il posa instinctivement la main sur la garde de sa dague quand il entendit une clef tourner dans la porte. Il fût rapidement rassuré par la silhouette bien connue qui se glissa à l'intérieur.

Le physique de Berton contrastait violemment avec celui de Gareth Howe. Le marchand était richement vêtu, avec goût et une pointe d'extravagance. Son visage était fin, sa peau pâle et ses cheveux impeccablement apprêtés. Le capitaine, au contraire, était vêtu très sobrement en noir, ses cheveux grisonnants était attaché à l'arrière de son crâne et tout dans son visage indiquait l'austérité d'un militaire.

La chambre aurait beaucoup mieux collé avec le tempérament de Berton. Le confort était rudimentaire et on sentait un certain manque d'entretien. Gareth semblait fort peu à sa place dans un tel environnement. Il était néanmoins parvenu à trouver un fauteuil relativement confortable au fond duquel il sirotait une liqueur sophistiquée.

"Capitaine, fit le marchand d'un air enjoué.
-Maître Howe",lui répondit placidement l'agent de l'Arbre Blanc.

Le capitaine saisit un petit tabouret de bois et vint s'installer en face de son interlocuteur.

"Le mariage bat son plein, beaucoup de monde, beaucoup de secrets..."

Gareth avait parlé en prenant des allures de conspirateur. Berton se contenta d'acquiescer silencieusement avant de laisser l'autre continuer.

" J'ai le pressentiment que quelque chose se trame... Tout est calme, trop calme."

Berton acquiesçât à nouveau avant de reprendre la conversation à son compte.

"Et vous avez pensé qu'il serait sage que nous échangions ce que nous savons.
- Y voyez vous quelque inconvénient capitaine ?, répondit Howe d'un ton mielleux.
- Non... ,Berton marqua un temps d'arrêt, il serait sage que nous partagions nos points de vue."

Un large sourire illumina le visage de Gareth Howe. Il connaissait la rigidité du capitaine Berton. Il savait que celui-ci avait du mal à reconnaître la légitimité de la Compagnie du Sud et, de ce fait, de son service de renseignement. Il était bon qu'il accepte ce soir de le traiter comme un homologue. Berton quant à lui se réjouissait d'éclairer des points d'ombres qui le taraudaient depuis des jours.

Pour encourager son interlocuteur, Howe proposa la première information.

"Les raids des orcs se multiplient en Ithilien d'après les marchands qui convergent vers le sud. Ils semblent être talonné par quelque chose qui leur fait plus peur que les rangers. Ils se lancent parfois dans des opérations desespérée.
- D'après les gardes qui surveillent le Mordor, cela pourrait être dû aux Nurniens. Ils étaient la cible favorite des orcs mais ils sont de plus en plus souvent armés et entraînés. Cela aurait fini par pousser les orcs à changer de cible."


Gareth secoua la tête. L'information était neuve mais peu intéressante pour la Compagnie du Sud. Il voulait des informations plus précises.

"Vous qui fréquentez la cour du Haut Roy, questionna directement le marchand, quel opinion ont les gondorien du mariage d'Aldarion ?"

Berton se rejeta en arrière, croisant ses mains sur sa poitrine. Le sujet était sensible.

"Le Haut Roy est très heureux pour son neveu et pour le Royaume. Il pense réellement l'alliance profitable au plus grand nombre. Le nouvel intendant doit en grande partie sa position à ce mariage et est connu comme un proche du Roi d'Arnor. Par contre, en coulisse, beaucoup de nobles s'inquiètent de la montée en puissance du Nord. Aldarion a de la poigne et peu de nobles à Minas Tirith aimeraient le voir exporter ses méthodes. Son alliance avec Dale le rend d'autant plus puissant... trop puissant aux yeux de certains. Il se murmure que Cartogan serait de ceux-là."

Cela devenait bougrement intéressant, Saemon Havarian serait très heureux d'avoir des nouvelles de ce type. La bonne relation entre l'Arnor et le Gondor était cruciale à la Compagnie du Sud. En remerciement de ses informations, il livra à son tour quelques éléments neufs.

" Il semble également que l'entourage de Mephisto apprécie fort peu les deux conseillers qui tournent autour de la Princesse de Dale. Ils se disent particulièrement nobles et prétendent disposer de pouvoir surnaturels... Ils cherchent un peu trop ouvertement à donner leur avis sur tout."

Berton grimaçât, il avait entendu des rumeurs particulièrement fantaisiste sur la véritable nature de ces deux mages. Gareth reprit la parole, l'air songeur.

" Quelque chose se prépare et je suis certain que des éléments de réponse se cachent dans ce que nous savons mais je ne parviens pas à savoir quoi. Ce qui est certain c'est que dans les mois à venir la force sera une arme fort désuète... Ruse et ténacité seront les seules qualités utiles à celui qui veut tirer leur épingle du jeu."

Il marqua un temps d'arrêt, le temps de reprendre une gorgée de liqueur.

"Dans tous les cas, ce fut un plaisir d'échanger avec vous Capitaine. Nous devrions nous voir plus souvent."

Berton resta impassible. Il avait glané de précieuses informations mais il ne savait pas s'il tenait vraiment à tout partager avec la Compagnie du Sud. Il se leva et salua Gareth Howe. Puis, réajustant sa capuche, il sortit de la chambre. Il passa rapidement devant le comptoir, laissant quelques pièces à l'aubergiste. Il y avait bien plus que pour payer un verre de vin.  Comme il était venu, il disparut à nouveau dans la nuit.

#Berton #Hove
Sujet: Les Informateurs
Aldarion

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Rechercher dans: L'Auberge des Murmures   Tag berton sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Les Informateurs    Tag berton sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 1 Fév 2015 - 19:26
Le Capitaine Berton





Tag berton sur Bienvenue à Minas Tirith ! Berton13

Zone d'influence : Gondor, Harondor

Monnaie d'échange : Faveur Royale

Le Capitaine Berton, dont on ignore s'il s'agit du nom ou du prénom, a travaillé de nombreuses années pour la milice de Minas Tirith avant de rejoindre finalement l'Arbre Blanc. Tout au long de sa carrière, il a fréquenté les milieux les plus sordides du Gondor.

Sous l'Intendance de Radamanthe, il a effectué de nombreuses missions d'infiltration, facilitées par son physique passe partout. Petit et maigre, il a des traits particulièrement communs. Il parvient aisément à se fondre dans les foules et à se faire ignorer. Quand il n'est pas en mission, il arbore un habit quasiment monacal qui démontre son implication quasi totale dans son métier.

Berton est un agent de l'Arbre et uniquement un agent de l'Arbre. Il n'a aucune vie sociale, pas de famille et aucun ami en dehors de son métier. Quand il est sur une enquête particulièrement délicate, il en arrive à oublier de se nourrir.

Néanmoins, pour le capitaine, la fin justifie les moyens. Il aime ainsi pouvoir disposer à sa guise des informations qu'il parvient à récolter. Il n'hésitera pas, en échange d'un service extraordinaire, à fournir des informations sensibles à des personnes peu recommandables.

#Berton
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