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Sujet: L'influence et ses limites
Sighild Baldrick

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Haut de la Cité   Tag judiamorbise sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'influence et ses limites    Tag judiamorbise sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 23 Mar 2024 - 15:40
Tag judiamorbise sur Bienvenue à Minas Tirith ! Judia10

***

"Je ne me marierai pas."



Dix ans auparavant, la jeune Judia Morbise avait tenu ce discours. Ce qu'elle ignorait c'est que sa petite sœur, endormie avec ses poupées de chiffons, dirait exactement ces mêmes mots au même âge.

Son ton était sans appel. Son regard était dur et froid. Elle venait encore une fois de tenir tête à son père. Le Seigneur Morbise était assis en face de son aînée, et malgré la longueur de la table de salle à manger, une forte tension se ressentait :

"Jeune fille, il ne me semble pas t'avoir demandé ton avis."




"Et pourtant père, je vous le donne. Il est hors de question que j'épouse qui que ce soit, encore moins ce goujat."



"TU feras ce que je te dis, comme toute bonne fille de bonne famille!"reprit-il, en tapant sur poing sur le table.


"JE ferais ce qu'il me plaira père, que cela vous plaise ou non j'ai d'autres projets."



"Ah oui, j'oubliais, ta folle idée de partir tenir un commerce oui..." dit-il avait dédain "...tu penses sincèrement que je vais te laisser entacher le nom de cette famille et cette réputation que nous nous construisons depuis des décennies. Nous les Morbise, famille de paysans à l'époque de ton arrière arrière grand-père. Nous t'avons visiblement trop gâtée pour être aussi rêveuse et dépourvue de toute lucidité...n'oublie pas ta condition Judia, et surtout ton genre. Tu seras vite réduite au rang de fille de joie dans un monde comme celui-ci."


"Papa, je vous aime de tout mon cœur. Mais je vous préviens que si vous me forcez à épouser ce rustre, je m'enfuirai. Vous ne me reverrez plus jamais." elle se leva, surplombant ainsi ses deux parents.

Orélia Morbise fut spectatrice de cette échange, elle baissa la tête tout du long : impuissante face aux propos de son époux et triste à l'idée de ce mariage. Elle sentait le regard de son premier enfant sur elle. Orélia savait que ses filles lui ressemblaient physiquement, elles étaient belles. Mais pour ce qui est du caractère...elles le tinrent toutes deux d'une autre personne :



"Aurais-je oublier une réunion de famille en cette heure si tardive ?"

Des bruits de cannes foulèrent le sol. Hilde Morbise, la grand-mère de Judia, venait d'entrer dans la salle à manger, emmitouflée dans sa robe de chambre :
"Mère, nous ne voulions pas vous importuner avec cela. Veuillez-vous recoucher, la discussion est close."

"Mon cher enfant, à en juger la tension dans cette pièce, cette discussion est loin d'être close." elle avança vers sa petite fille "Laisse-nous." elle attendit que Judia ferme la porte de la salle à manger pour reprendre "C'est encore au sujet de ce fameux mariage,  n'est-ce pas ?" Vois-tu Guyram, j'ai connu de cela il y a fort longtemps le grand-père de ce jeune homme, quelqu'un de fort agréable et de charmant...malheureusement, la pomme peut tomber loin de l'arbre...même très loin."

Le Seigneur Morbise déglutit face au sous-entendu de sa mère. Elle ne parlait pas que de ce prétendant, elle parlait aussi de lui. Feu son père était un homme plutôt ouvert d'esprit, il avait d'ailleurs permis à sa mère de gérer quelques affaires financières qui furent de belles réussites. Guyram était beaucoup plus machiste que son défunt père, la place de la femme n'était pas dans les affaires, elle se devait de suivre l'avis de son mari:

"Mère, avec tout le respect que je vous dois, JE reste le seul décisionnaire de ce mariage et je..."



"Tout Seigneur que tu es, tu es encore en âge d'obéir et te faire encore réprimander par ta vieille mère. La situation mérite attention. Allons, ne vois-tu pas que tu es en train de perdre ta fille à vouloir agir sans réfléchir ? Qu'en dites-vous ma chère ?"

Orélia sentit le regard compatissant de sa belle-mère mais n'eut pas le temps de répondre à quoique ce soit :
"Encore une fois mère, c'est moi qui déciderai de l'avenir de ma fille, et moi seul, car tel est mon droit. Judia est sotte de croire qu'elle peut partir à l'aventure sans un sou, en tout cas, elle n'aura rien de moi. Si elle veut partir, qu'elle parte tiens! Je ne lui donne même pas une semaine pour se rendre compte de son erreur."


Têtu comme une mule, le Seigneur Morbise ne voyait que le généreux avantage pécunier que lui offrait ce potentiel mariage, mais, parce qu'il y avait un mais, sa mère avait plus d'un tour dans son sac :
"Soit. Elle partira donc." elle vit la tête surprise de son fils "Tu as bien entendu, moi vivante, je me refuse de voir mes petits enfants dans un mariage malheureux, je ne veux que leur Bonheur. De plus, et si tu avais étudié attentivement son affaire, elle sera plus avantageuse que ce mariage sur le long terme. Cela pourrait être intéressant de voir notre nom se développer dans un tout autre domaine que la terre. Et si toutefois elle venait à échouer, je lui trouverai un bien meilleur parti que celui-ci, quitte à te dédommager financièrement à ce moment là." elle vit son fils serrait du poing, résignait "Bien. Nous avons donc trouvé une solution à ce problème et l'incident est clos. Judia partira dans une semaine Guyram, profites en pour faire amende honorable mon fils, tu le regretteras sinon."

Sortant de la salle à manger, Hilde se dirigea vers sa chambre à coucher. Elle y trouva Judia, assise sur son lit. Hilde lui expliqua l'échange qu'elle venait d'avoir avec son père. Elle vit la surprise de sa petite fille quand elle lui expliqua l'issue de cette dernière. Judia alla se blottir contre elle :
"Merci grand-maman, ô merci de tout mon cœur. Merci." elle pleura de joie à l'idée d'échapper à ce monstre et de pouvoir vivre son aventure, libre "Vous garderez un oeil sur eux en mon absence n'est-ce pas ? Surtout sur Floria ?"

"Les deux mon enfant...les deux..."




Et c'est ainsi que Judia débuta sa belle aventure, qui la conduisit au fil des années vers la capitale du Gondor. De son côté, Guyram ne s'excusa jamais auprès de sa fille aînée, malgré sa grande réussite.

Hilde quant à elle eut son mot à dire sur chacun des mariages de ses petits enfants.

Malheureusement, elle périt dans son sommeil lorsque Floria devint une femme...

***

Tag judiamorbise sur Bienvenue à Minas Tirith ! Floria14

Floria Morbise continua d'écouter les explications de ce Ginhu. Il la connaissait donc, assez pour en connaître ses traits, ses goûts et ses affaires.

Devant le bouquet de fleurs, Floria eut le même sourire attendrit que sa défunte soeur : les fleurs préférées de Judia. Tout en servant le thé à son invité, Floria déposa les fleurs dans un vase de cristal.

Cet homme avait l'art d'utiliser les bons mots, ce qui toucha d'autant plus Floria. Depuis son arrivée à Minas Tirith, elle n'eut pas l'occasion d'avoir de pareils échanges, tout s'était passé tellement vite. Elle balaya rapidement de son esprit ces récents et mauvais souvenirs.

Leurs souvenirs respectifs se mêlèrent. La jeune fille eut un mouvement de recul lorsque Ginhu lui parla de ce contrat puis de ces funérailles :

"J'ai honte Monsieur Ginhu, honte de moi...je n'ai pas pensé à comment honorer la mort de ma soeur par des funérailles." des larmes se mirent à perler ses joues, elle cacha sa tristesse dans ses mains "Je ne pourrais pas y arriver Monsieur, je ne pourrais pas y arriver sans elle...sans ma Judia...c'est comme si on m'avait arraché le cœur."

Le chagrin qu'elle avait tant retenu s'exprimait enfin et elle ne pouvait davantage le contenir. Pleurant à chaudes larmes, elle sentit son invité se rapprochait d'elle : il se montra d'autant plus compatissant en la soutenant. Il lui tendit notamment un mouchoir en tissu, qui fut rapidement trempé par ses larmes.

Il fallut une bonne heure à Ginhu pour réconforter cette pauvre enfant. Il lui préparer une nouvelle tasse de thé et déposa quelques délicieux biscuits dont Judia avait le secret.


"Je vous aiderai Monsieur Ginhu. Les deux fourchettes...c'est nous. C'est Judia et moi après tout. Je vais y arriver." elle lui sourit "Pour Judia."

La jeune Morbise trouva assez facilement le grimoire de recettes de sa sœur. C'était son écriture, sa douce écriture. Elle y avait même fait des annotations pour sa petite sœur.

Le premier essai ne fut pas des plus concluants. Floria et Ginhu s'étaient tout deux assoupis à table, ce fut l'odeur de brûlé qui les fit sortir de leur sommeil respectif...cela ne les rassura pas sur le coup, mais les autres essais furent excellents. Le premier plat noir fut rapidement oublié, ils en rirent même.

La préparation des plats prit beaucoup de temps, mais ils réussirent à tout réaliser pour leur contrat. Ils partirent donc chez ce client de haut rang et installèrent le buffet pour cette réception...
Sujet: De mal en pis...
Sighild Baldrick

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Centre de la Cité   Tag judiamorbise sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: De mal en pis...    Tag judiamorbise sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 16 Mai 2023 - 21:00
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Tag judiamorbise sur Bienvenue à Minas Tirith ! Judia10

C’est à la lueur d’une bougie qu’elle vérifia si tout était bien fermé. Les temps étaient durs pour tout le monde, au point de voir de bonnes âmes devenir de vrais démons.

Par chance, Judia Morbise avait été jusqu’alors préservée. Elle se doutait, non sans mal, que cela avait un lien avec ses activités de restauratrice : elle avait donné des repas gratuitement au plus démunis, des vêtements et des couvertures. Et il y avait cette « autre mission » dont elle était chargée depuis un certain temps, qui devait également lui assurer une certaine protection.  

Assise à son secrétaire, l’aînée des Morbise était en train de terminer certaines formalités : payer Dayen le fermier pour sa récolte, en mettre un peu plus pour l’arrivée de leur bébé, finir les comptes, le nombre de repas servit, les réparations sur les autres roulottes, l’inventaire des pots des bocaux restants, les achats à prévoir...

Elle rangea son livre de comptes précieusement, dans l’une des cachettes de sa chambre. La commerçante avait toujours un sourire amusé en pensant à son astucieuse grand maman.

Elle devait désormais écrire une dernière lettre, bien plus importante.  

Prenant sa plus belle plume, Judia s’exécuta :
« Ma chère Floria
[…] »

En déposant cette lettre sur le rebord de la cheminée, Judia joignit ses mains et ferma un court instant ses yeux :

*Voilà qui est fait...en espérant que tu ne lises jamais ces mots, ma chère petit sœur.*

Elle se dirigea vers la cour pour préparer la roulotte et répondre à l’appel de l’Arbre Blanc.

Bien loin de se douter de sa fin tragique…
***

Tag judiamorbise sur Bienvenue à Minas Tirith ! Floria14

Floria se laissa guider par Jenifaël, qui semblait bien connaître les liens et également les soldats.

Au fur et à mesure de leur avancée, elle décida de se couvrir la tête de sa capuche. Elle sentait le regard des quelques passants, de certains soldats et cela la gênait. Il y avait de drôles d’odeurs, qui lui donnèrent la nausée. Le fait de sentir son propre parfait l'aida à surmonter cela.

Arrivées à bon port, Floria s’apprêtait à tapoter la trappe qui se trouvait derrière elle pour prévenir Orline et Syp. Elle entendit soudain des bruits de pas précipités : Orline était sortie de la roulotte, elle semblait paniquée et se dirigea en courant vers Jenifaël : Syp n’allait pas bien du tout.

Spectatrice de cette scène, Floria rassura Cadichon qui commençait à avoir quelques mouvements de reculs. Elle activa le frein de la roulotte pour permettre à Jenifaël d’aider Syp sans tomber.

Floria fut interpellée par Orline, qui lui demanda de l’aide pour ouvrir son hangar. Il était fermé avec un cadenas et de solides chaînes. L’aide apportée la fatigua un peu, car elle n’était pas vraiment habituée à de telles tâches de base.

Avant de redémarrer la roulotte, elle ouvrit la trappe qui se trouvait derrière elle pour prévenir Jenifaël (sans regarder, par respect pour Syp et pour lui éviter d’être témoin d’une scène peu réjouissante). Elle avança en douceur.

Une fois la roulotte garée, Floria courut vers Orline pour l’aider à fermer les portes : la nuit allait bientôt tomber. Il valait mieux se reposer avant de repartir.

Le hangar était assez grand mais un peu vide, la conjoncture actuelle n’étant pas vraiment propice pour certaines affaires.

Floria laissa Orline se diriger vers un salon, pour le moins élégant. Avant de rejoindre la Noble Dame, la jeune Morbise s’occupa de son âne et de son cheval. Elle leur sortit à chacun une pomme, qu’elle coupa avec son couteau en plusieurs morceaux. Elle déposa son couteau dans sa poche de pantalon.

Puis, elle aida Orline à mettre quelques victuailles sur la table. Elle fut invitée à s’assoir, le temps qu’Orline prépare un thé. Une boisson chaude leur fera sans doute un peu de bien.

Floria jeta un coup d’œil vers la roulotte, elle vit au loin les silhouettes de Jenifaël et de Syp. Elle espérait que tout allait bien…

La cité de Minas Tirith était étrange, elle n'en avait pas ce souvenir…et ces gardes suspicieux…c'était étrange...

Instinctivement, Floria posa sa main sur sa besace. Profitant d’être seule, elle en sortit la lettre écrite par sa sœur :

La Lettre de Judia:


Plus elle avança dans sa lecture, plus ses larmes furent retenues. Sa gorge se noua.

Son rythme cardiaque s’accéléra face aux diverses questions qui lui vinrent en tête.

Judia n’était pas quelqu’un d’alarmiste de base…si elle parlait de danger, c’est qu’il y en avait bien un.  Elle se souvint de l’air horrifié de Syp, de ses dires…de ses blessures. Elle ne remettait pas en question l'aide qu'elle apportait présentement, Judia en aurait fait autant mais…que penser de tout ceci ?

Elle posa la lettre sur la table basse et prit son visage dans ses mains. Tout son corps tremblait, elle eut soudainement froid, eut également envie de vomir.

Floria regarda alors Orline, en larmes :
« C’était quoi cette mission ? Vous allez me le dire ? Sommes-nous en danger ? Qu’est-ce qu’il s’est passé? Pourquoi ma sœur est morte ? Et à cause de qui !» elle prit sa lettre « Et cet arbre? Qu'est ce que c'est ? »

Elle tendit sa lettre vers Orline, toute tremblante.

Bien loin de se douter de ce qui allait arriver…
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