10 résultats trouvés pour Floria

AuteurMessage
Sujet: L'influence et ses limites
Sighild Baldrick

Réponses: 11
Vues: 437

Rechercher dans: Minas Tirith - Le Haut de la Cité   Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'influence et ses limites    Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 23 Mar 2024 - 15:40
Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! Judia10

***

"Je ne me marierai pas."



Dix ans auparavant, la jeune Judia Morbise avait tenu ce discours. Ce qu'elle ignorait c'est que sa petite sœur, endormie avec ses poupées de chiffons, dirait exactement ces mêmes mots au même âge.

Son ton était sans appel. Son regard était dur et froid. Elle venait encore une fois de tenir tête à son père. Le Seigneur Morbise était assis en face de son aînée, et malgré la longueur de la table de salle à manger, une forte tension se ressentait :

"Jeune fille, il ne me semble pas t'avoir demandé ton avis."




"Et pourtant père, je vous le donne. Il est hors de question que j'épouse qui que ce soit, encore moins ce goujat."



"TU feras ce que je te dis, comme toute bonne fille de bonne famille!"reprit-il, en tapant sur poing sur le table.


"JE ferais ce qu'il me plaira père, que cela vous plaise ou non j'ai d'autres projets."



"Ah oui, j'oubliais, ta folle idée de partir tenir un commerce oui..." dit-il avait dédain "...tu penses sincèrement que je vais te laisser entacher le nom de cette famille et cette réputation que nous nous construisons depuis des décennies. Nous les Morbise, famille de paysans à l'époque de ton arrière arrière grand-père. Nous t'avons visiblement trop gâtée pour être aussi rêveuse et dépourvue de toute lucidité...n'oublie pas ta condition Judia, et surtout ton genre. Tu seras vite réduite au rang de fille de joie dans un monde comme celui-ci."


"Papa, je vous aime de tout mon cœur. Mais je vous préviens que si vous me forcez à épouser ce rustre, je m'enfuirai. Vous ne me reverrez plus jamais." elle se leva, surplombant ainsi ses deux parents.

Orélia Morbise fut spectatrice de cette échange, elle baissa la tête tout du long : impuissante face aux propos de son époux et triste à l'idée de ce mariage. Elle sentait le regard de son premier enfant sur elle. Orélia savait que ses filles lui ressemblaient physiquement, elles étaient belles. Mais pour ce qui est du caractère...elles le tinrent toutes deux d'une autre personne :



"Aurais-je oublier une réunion de famille en cette heure si tardive ?"

Des bruits de cannes foulèrent le sol. Hilde Morbise, la grand-mère de Judia, venait d'entrer dans la salle à manger, emmitouflée dans sa robe de chambre :
"Mère, nous ne voulions pas vous importuner avec cela. Veuillez-vous recoucher, la discussion est close."

"Mon cher enfant, à en juger la tension dans cette pièce, cette discussion est loin d'être close." elle avança vers sa petite fille "Laisse-nous." elle attendit que Judia ferme la porte de la salle à manger pour reprendre "C'est encore au sujet de ce fameux mariage,  n'est-ce pas ?" Vois-tu Guyram, j'ai connu de cela il y a fort longtemps le grand-père de ce jeune homme, quelqu'un de fort agréable et de charmant...malheureusement, la pomme peut tomber loin de l'arbre...même très loin."

Le Seigneur Morbise déglutit face au sous-entendu de sa mère. Elle ne parlait pas que de ce prétendant, elle parlait aussi de lui. Feu son père était un homme plutôt ouvert d'esprit, il avait d'ailleurs permis à sa mère de gérer quelques affaires financières qui furent de belles réussites. Guyram était beaucoup plus machiste que son défunt père, la place de la femme n'était pas dans les affaires, elle se devait de suivre l'avis de son mari:

"Mère, avec tout le respect que je vous dois, JE reste le seul décisionnaire de ce mariage et je..."



"Tout Seigneur que tu es, tu es encore en âge d'obéir et te faire encore réprimander par ta vieille mère. La situation mérite attention. Allons, ne vois-tu pas que tu es en train de perdre ta fille à vouloir agir sans réfléchir ? Qu'en dites-vous ma chère ?"

Orélia sentit le regard compatissant de sa belle-mère mais n'eut pas le temps de répondre à quoique ce soit :
"Encore une fois mère, c'est moi qui déciderai de l'avenir de ma fille, et moi seul, car tel est mon droit. Judia est sotte de croire qu'elle peut partir à l'aventure sans un sou, en tout cas, elle n'aura rien de moi. Si elle veut partir, qu'elle parte tiens! Je ne lui donne même pas une semaine pour se rendre compte de son erreur."


Têtu comme une mule, le Seigneur Morbise ne voyait que le généreux avantage pécunier que lui offrait ce potentiel mariage, mais, parce qu'il y avait un mais, sa mère avait plus d'un tour dans son sac :
"Soit. Elle partira donc." elle vit la tête surprise de son fils "Tu as bien entendu, moi vivante, je me refuse de voir mes petits enfants dans un mariage malheureux, je ne veux que leur Bonheur. De plus, et si tu avais étudié attentivement son affaire, elle sera plus avantageuse que ce mariage sur le long terme. Cela pourrait être intéressant de voir notre nom se développer dans un tout autre domaine que la terre. Et si toutefois elle venait à échouer, je lui trouverai un bien meilleur parti que celui-ci, quitte à te dédommager financièrement à ce moment là." elle vit son fils serrait du poing, résignait "Bien. Nous avons donc trouvé une solution à ce problème et l'incident est clos. Judia partira dans une semaine Guyram, profites en pour faire amende honorable mon fils, tu le regretteras sinon."

Sortant de la salle à manger, Hilde se dirigea vers sa chambre à coucher. Elle y trouva Judia, assise sur son lit. Hilde lui expliqua l'échange qu'elle venait d'avoir avec son père. Elle vit la surprise de sa petite fille quand elle lui expliqua l'issue de cette dernière. Judia alla se blottir contre elle :
"Merci grand-maman, ô merci de tout mon cœur. Merci." elle pleura de joie à l'idée d'échapper à ce monstre et de pouvoir vivre son aventure, libre "Vous garderez un oeil sur eux en mon absence n'est-ce pas ? Surtout sur Floria ?"

"Les deux mon enfant...les deux..."




Et c'est ainsi que Judia débuta sa belle aventure, qui la conduisit au fil des années vers la capitale du Gondor. De son côté, Guyram ne s'excusa jamais auprès de sa fille aînée, malgré sa grande réussite.

Hilde quant à elle eut son mot à dire sur chacun des mariages de ses petits enfants.

Malheureusement, elle périt dans son sommeil lorsque Floria devint une femme...

***

Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! Floria14

Floria Morbise continua d'écouter les explications de ce Ginhu. Il la connaissait donc, assez pour en connaître ses traits, ses goûts et ses affaires.

Devant le bouquet de fleurs, Floria eut le même sourire attendrit que sa défunte soeur : les fleurs préférées de Judia. Tout en servant le thé à son invité, Floria déposa les fleurs dans un vase de cristal.

Cet homme avait l'art d'utiliser les bons mots, ce qui toucha d'autant plus Floria. Depuis son arrivée à Minas Tirith, elle n'eut pas l'occasion d'avoir de pareils échanges, tout s'était passé tellement vite. Elle balaya rapidement de son esprit ces récents et mauvais souvenirs.

Leurs souvenirs respectifs se mêlèrent. La jeune fille eut un mouvement de recul lorsque Ginhu lui parla de ce contrat puis de ces funérailles :

"J'ai honte Monsieur Ginhu, honte de moi...je n'ai pas pensé à comment honorer la mort de ma soeur par des funérailles." des larmes se mirent à perler ses joues, elle cacha sa tristesse dans ses mains "Je ne pourrais pas y arriver Monsieur, je ne pourrais pas y arriver sans elle...sans ma Judia...c'est comme si on m'avait arraché le cœur."

Le chagrin qu'elle avait tant retenu s'exprimait enfin et elle ne pouvait davantage le contenir. Pleurant à chaudes larmes, elle sentit son invité se rapprochait d'elle : il se montra d'autant plus compatissant en la soutenant. Il lui tendit notamment un mouchoir en tissu, qui fut rapidement trempé par ses larmes.

Il fallut une bonne heure à Ginhu pour réconforter cette pauvre enfant. Il lui préparer une nouvelle tasse de thé et déposa quelques délicieux biscuits dont Judia avait le secret.


"Je vous aiderai Monsieur Ginhu. Les deux fourchettes...c'est nous. C'est Judia et moi après tout. Je vais y arriver." elle lui sourit "Pour Judia."

La jeune Morbise trouva assez facilement le grimoire de recettes de sa sœur. C'était son écriture, sa douce écriture. Elle y avait même fait des annotations pour sa petite sœur.

Le premier essai ne fut pas des plus concluants. Floria et Ginhu s'étaient tout deux assoupis à table, ce fut l'odeur de brûlé qui les fit sortir de leur sommeil respectif...cela ne les rassura pas sur le coup, mais les autres essais furent excellents. Le premier plat noir fut rapidement oublié, ils en rirent même.

La préparation des plats prit beaucoup de temps, mais ils réussirent à tout réaliser pour leur contrat. Ils partirent donc chez ce client de haut rang et installèrent le buffet pour cette réception...
Sujet: L'influence et ses limites
Sighild Baldrick

Réponses: 11
Vues: 437

Rechercher dans: Minas Tirith - Le Haut de la Cité   Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'influence et ses limites    Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 12 Fév 2024 - 21:01
Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! Floria14

Après avoir fait rentrer montures et caravane, la jeune Morbise refermant la grande porte de sa cour. Elle resta un instant adossée contre cette dernière et souffla un grand coup : tout était fini.

Cette mésaventure ne serait bientôt plus qu’un mauvais souvenir...

Elle s’occupa de son cheval puis de son âne afin que ces derniers ne manquent de rien. Elle retroussa ensuite ses manches pour ranger et surtout nettoyer la demeure de sa sœur : la sienne désormais.
Elle aéra les pièces, les balaya et alluma quelques bougies en l’honneur de sa sœur. Deux heures suffirent pour terminer ces tâches.
A l’exception de son portait, chaque objet étaient une découverte pour Floria. C’est un prenant un instant une pause pour admirer une nouvelle fois le visage de Judia que la jeune femme se mit à pleurer :

"Que le destin m'est cruel. J’ai voulu te retrouver pour finalement apprendre que je t’ai perdue…que vais-je devenir sans toi dans ce monde…ô ma chère Judia, tu me manques tellement."



Essuyant ses dernières larmes, Floria alla se rafraichir dans sa salle d'eau. Elle enfila ensuite des habits noirs, qu’elle trouva dans l’armoire de sa sœur, pour porter son deuil. C’était une tenue élégante qui la mettait en valeur malgré les circonstances. Ses tâches étant terminées, elle remit sa bague ainsi que son bracelet.

Puis, elle se dirigea vers la cuisine pour se préparer de quoi déjeuner. En regardant les réserves de sa soeur, elle prit du pain, quelques œufs ainsi qu’une pomme.
Après plusieurs minutes de préparation, la jeune Morbise déposa sa poêle sur un repose plat et installa assiette et couverts sur la table. Elle dégusta des œufs sur le plat, accompagnés d’une belle tranche de pain et d’une pomme. Elle se servit également une tasse de thé vert.

Tout en mangeant sa pomme, la jeune Morbise se remit à dessiner.

Cette fois-ci, pas de « tenez vous bien Floria » ou de « une jeune fille de votre condition doit bien se tenir » : ses deux jambes étaient allongées sur une autre chaise.

Ce n’était certes pas la position idéale pour dessiner mais cela ne jouait en rien sur la qualité et le rendu de ses dessins.

Floria était en train de refaire les traits de Zehev, l’esquisse de la veille ne devait pas rester ainsi à son sens. Tout en dessinant, elle réfléchit à la suite de ses péripéties : nul doute sur le fait que son père viendrait la chercher…ou bien pire encore. Alors que faire ?

Demander de l’aide à ce capitaine ne changerait rien…il n’aurait cure de ses problèmes…La seule solution qui pouvait être encore envisageable serait de demander asile à Dame Alessa…mais cela voudrait dire croiser encore Syp…La lettre qui lui avait écrite, et qu’elle soigneusement cachée, indiquait cependant que la famille de Sora l'aiderait…

Une fois que le portrait de Zehev fut plus abouti, elle tourna la page de son carnet et entama un autre dessin : ce n’était pas un portait cette fois-ci, juste la prairie dans laquelle elle avait l’habitude de dessiner.
Ce fut en ce lieu qu’elles s’étaient séparées quelques mois auparavant…un dernier au revoir, qui fut en réalité un adieu. Floria possédait une excellente mémoire, ce qui lui permit de reproduire au détail près cette scène.

Deux sœurs qui se quittent, l’une repartant en caravane et l’autre qui la regardait partir...

Subitement, quelqu’un frappa à la porte. La scène pouvait être risible de l’extérieur car la jeune Morbise avait relevé la tête, sa pomme encore dans sa bouche.

Floria sursauta.

Instinctivement, elle déposa sa pomme sur la table, prit le couteau qui lui servit pour son déjeuner, qu'elle cacha dans la manche gauche de son chemisier, et avança à pas de loup vers la porte d'entrée.  

L’homme n’était visiblement pas parti…il savait qu’elle était là.

En ouvrant le judas de la porte d’entrée, leurs regards se croisèrent : l’un vif et intelligent, l’autre beau et remplit d’étonnement. Floria resta éloignée de la porte qui,  fort heureusement, était toujours fermée à clé :
« Monsieur…je vous remercie pour vos condoléances mais…je ne puis accéder à votre demande. D’autres personnes ont prétexté être amies de ma sœur et cela n’était pas vraiment le cas. »


*Cela m’a aussi et surtout valu des ennuis mais il le sait sans doute déjà*



Elle vit alors les fleurs dans ses mains, prétexte ou réel ami? Judia ne parlait que très peu de ses amis, surtout ceux de Minas Tirith…Cet homme était-il vraiment un ami? Ou un bandit ? Ou…un amant ?!

Elle reprit :
« Qui êtes vous ? Et comment avez-vous appris pour ma soeur ? …Et pour moi ? »


Floria Morbise ne lâcha pas du regard cet homme et écouta sa réponse. Ce dernier se rapprocha alors du judas et lui souffla quelques mots.

Elle eut un mouvement de recul et sembla à la fois surprise et apeurée.

Résignée à nouveau face à cette situation…elle ouvrit la porte, laissant entrer "son invité", et la referma à clé aussitôt.

L'homme s'installa à table, comme s'il était chez lui, et la jeune Morbise retourna s’assoir à sa place.

Il continua son récit et elle n'eut pas d'autre choix que de l'écouter...
*Ô Judia…*
Sujet: De mal en pis...
Sighild Baldrick

Réponses: 41
Vues: 1788

Rechercher dans: Minas Tirith - Le Centre de la Cité   Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: De mal en pis...    Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 23 Nov 2023 - 20:47
Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! Floria14

« Je vous remercie pour votre sollicitude. » répondit-elle à Orline d’un ton neutre.

Floria ne regarda pas Orline droit dans les yeux, il se contenta de lui répondre par courtoisie en inclinant légèrement la tête vers sa « coéquipière ».

La jeune femme fut peu loquace pendant le reste du repas et en profita pour déguster avec beaucoup de grâce les mets qui étaient disposés sur la table. Tout était délicieux. Elle était tellement affamée…mais ne pouvait se permettre de se goinfrer. Elle jeta quelques regards vers Jenifaël qui semblait avoir choisi la même stratégie.

La jeune Morbise écouta attentivement la Comtesse de Sora. Son cœur se serra à la seule pensée de devoir continuer cette étrange aventure avec des personnes qu’elle n’appréciait guère. Mais cela ne fut que de courte durée.

Une fois que Syp et Orline aient répondu. Elle prit à son tour la parole avec beaucoup de délicatesse :  
« Vous comprendrez que d’autres affaires m’attendent Madame. » elle se leva de table et poursuivit « Une nouvelle fois je vous remercie pour votre bonté et pour votre hospitalité. J’en n’abuserai encore cette nuit si vous me le permettez, puis je partirai le matin venu. »

Face à l’approbation de la Comtesse, la jeune Morbise s’inclina respectueusement et regagna « ses » appartements. Elle ne posa son regard sur personne d’autre que la Comtesse et son serviteur.

Le sommeil la gagna assez rapidement, et comme à son habitude, elle se leva très tôt le lendemain.

Elle posa soigneusement la belle robe prêtée et la caressa un court instant. Floria eut l’impression d’être revenue dans un passé pas si loin que cela, avec toutes ses belles robes et accessoires qui débordaient de sa penderie…Puis son regard se posa sur sa bague.

Un souvenir doux et amer s’empara d’elle.

Eved lui avait fait préparer une tenue plus « passe-partout » : aussi, enfila-t-elle une robe en coton bleue foncée, avec un tablier couleur crème. Floria s’était à nouveau coiffée avec sa tresse de côté.

Elle prit soin de reprendre toute ses affaires, qui furent toutes rangées dans sa sacoche.

Floria pensait ne croiser personne. Cependant, et en sortant de sa chambre, elle tomba nez à nez sur Syp. Son corps n’eut aucune réaction, mais le regard qu’elle lui lança voulait tout dire : bien qu’il se soit expliqué brièvement la veille, il n’avait pas convaincu la jeune femme.

Il lui tendit une lettre cachetée.
*La seule promesse qu’il aura sans doute tenue.*

Elle la prit sans rien dire et s’en alla.

Jenifaël était également en train de préparer sa monture, aidée par Eved.

Alors qu’elle allait à son tour gagner la cour, Floria s’inclina en voyant la Comtesse se diriger vers elle :
« Madame la Comtesse. »


« Avant que vous ne partiez, je souhaiterais vous donner un conseil. » elle vit l’air surpris de la jeune fille et reprit « Bon nombre d’entre nous perdons un jour un être cher, et lorsque cela arrive, nous pensons que rien de pire ne peut nous arriver. » elle marqua une pause, ce fut un air triste qui se lisait sur le visage de la jeune Morbise « Ce que je veux vous dire ma chère, c’est de ne pas laisser le chagrin vous aveugler. »

Sa gorge se noua et sans rien ajouter, elle s’inclina à nouveau :

« Madame. »


La bienveillance de la Comtesse la frappa en plein visage, depuis son arrivée à Minas Tirith, c’était bien la première fois qu’on la traiter ainsi. Elle n’avait pas tort après tout, le monde extérieur était bien dur : un constat qui arriva violemment pour Floria.

Il était temps pour elle de partir. Eved l’aida à atteler Cadichon à la carriole et Aliéna fut attachée à l’arrière. Elle le remercia pour son aide, remercia une dernière fois la Comtesse et partit en même temps que Jenifaël.

Levant la tête vers les fenêtres de la demeure, elle vit Syp et Orline. Elle tourna la tête, laissant les deux amants à leurs tristes sorts.
***

Elles se dirent adieu au détour d’une rue et continuèrent chacune leur journée, comme si de rien n’était.

Après avoir refermé à clé la grande porte menant à la cour, Floria gara la roulotte puis elle mit ses deux montures dans leur abri. Elle leur amena de l’eau, du foin et leur donna à chacun des morceaux de pommes.

Elle ouvrit chaque volet de la maison de sa sœur pour lui donner un air plus chaleureux. Floria n’avait qu’une idée en tête :
chasser cette ombre qui planait dans cette maison, et qui lui faisait penser à ces étranges rencontres.

La maison fut dépoussiérée, lavée, rangée. Comme si rien ne s’était jamais produit.

La nuit tomba. Après avoir tout refermé et s’être assurée que les trois portes d’entrées étaient fermées, la réalité la rattrapa.
Il lui fut de nouveau difficile de rentrer dans la chambre de sa sœur et de chercher des vêtements dans son armoire. Son odeur était encore présente : elle tomba sur première fois à genou en pleure. Floria alla se débarbouiller et changer de vêtements : elle enfila un ensemble noir, pour son deuil, composé d’un pantalon, d’une chemine et d’un corset.

Attisant le feu et à la lueur d’une bougie, Floria lisa toutes les lettres qu’elles s’étaient écrites. Souriant face à certaines anecdotes, pleurant à chaudes larmes pour d’autres. Elle alla dans la cave de sa sœur et s’ouvrit une bouteille de vin. Après avoir bu deux verres, la jeune Morbise alla se coucher. Les braises de la cheminée ne la mettront pas en danger.

Assise sur le lit de sa sœur, elle décacheta la lettre de Syp. Son poing se serra.

Connaissant les astuces de sa sœur, elle cacha avec beaucoup de précaution cette lettre si étrange.

Avant de s’endormir, elle dessina dans son lit, car c’était désormais le sien. Floria avait une excellente mémoire et dessinait lui faisait du bien : elle réussit non sans mal à esquisser les visages de ses « coéquipiers » et de Zehev. Elle finira l’ensemble le lendemain.

Feuilletant son carnet à croquis, elle regarda les portraits de ses parents, de ses frères, de sa sœur et de sa grand maman. Elle tomba alors sur un portait dont elle se serait bien passé de voir : celui de son fiancé.

La simple vue de ce visage lui fit fermer son carnet. Elle souffla sur la dernière bougie et s’endormit aussitôt.

Floria se réveilla une nouvelle fois tôt le matin : une nouvelle journée commençait, celle de sa nouvelle vie…
Sujet: De mal en pis...
Sighild Baldrick

Réponses: 41
Vues: 1788

Rechercher dans: Minas Tirith - Le Centre de la Cité   Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: De mal en pis...    Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 20 Nov 2023 - 21:26
Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! Floria14

*** Dans sa chambre ***


*Floria Morbise, avant d’aider et de soigner des inconnus, il aurait fallu s’assurer qu’ils ne s’agissent pas d’ennemis à la Couronne. Inconsciemment ou non, vous vous êtes associée à ces malfaiteurs et cela risque de vous coûter très cher…*

La jeune Morbise ne se remettait pas de ce retournement de situation. Elle avait encore en tête les paroles de ce capitaine et son visage colérique lorsque la tante de Syp était intervenue en leur faveur.

Floria avait fixé du regard le capitaine, tout aussi surprise que lui, à la différence qu’elle ressentait un grand soulagement lorsqu’elle comprit le rôle de cette noble dame. Syp n’était donc pas un simple paysan, il était de bonne naissance. A ses yeux, cela ne changeait pas son opinion sur lui, c’était à sa tante qu’elle se devait d’être reconnaissante.

Elle était donc passée de prisonnière à invitée dans une belle demeure Gondorienne. Elle avait laissé sur le sol de « sa » salle d’eau ses vêtements en lambeaux, prit un terrible plaisir à savourer un bain bien chaud, à se laver le corps et les cheveux en utilisant les lotions misent à cet effet.

C’est en peignant ses cheveux qu’elle repensa à Zehev, à son attitude, à ses mots... Il lui avait glacé le sang…Mais elle sourit, ravie d’être loin de cet homme et d’être libérée de ses chaînes.  

Elle enfila non sans mal la robe posée sur son lit : une robe d’une douleur pourpre, avec quelques dorures sur le col, la ceinture et les manches. Floria laissa ses cheveux détachés. Elle sentait le propre et le parfum, cela la ravit.

Ses affaires lui avaient été restituées, aussi, reprit-elle la bague offerte par sa sœur. Elle la garda un instant devant elle, et eut une pensée pour sa défunte sœur. Le reste de ses affaires était intact, à l’exception de sa bourse qui était désormais vide.
*Je me demande si ce capitaine cautionne le fait que ses propres hommes soient des voleurs. Heureusement que ma bague n’est pas tombée entre leurs mains…un vrai miracle...*


En se contempla une seconde fois dans le miroir de sa coiffeuse, Floria eut un sourire et un regard déterminé : elle avait retrouvé des forces, elle se sentait elle-même. Une vraie beauté Gondorienne.

Une heure s’était écoulée depuis qu’elle avait gagné « ses » appartements. Elle ne souhaitait pas aller à la rencontre de ces personnes qu’elle avait aidé...alors elle décida d’explorer les lieux.

La jeune Morbise fut fascinée par la beauté des lieux et fut rapidement attirée par les œuvres d’art. Les tableaux étaient magnifiques, les vitraux la fascinèrent énormément. Bien qu’elle fût de noble lignée, elle n’avait jamais vu autant de belles choses à un même endroit.


« Vous avez raison d’être admirative Mademoiselle, certaines œuvres ont plusieurs centaines d’années. »


Floria fut tellement concentrée sur ce qu’elle contemplait qu’elle n’avait pas vu Eved se diriger vers elle. Elle sursauta. Il s’excusa :
« Cela n’est pas de votre faute Monsieur, j’étais trop admirative face à temps de beauté. Et ces techniques utilisées sont si impressionnantes, ce sont des choses qui me sont inconnues pour la plupart. Il suffit de constater la manière dont les couleurs sont utilisées pour faire les ombres, pour décrire une émotion, un fait…Pour l’heure, je ne sais que dessiner…j’espère un jour devenir aussi talentueuse que ces maîtres. » elle se reprit « Pardonnez-moi Monsieur, je ne cesse de m’enthousiasmer quand il s’agit d’art. Je tenais justement à vous poser une question : j’ai vu que mes affaires étaient dans ma chambre. Lorsque nous…lorsque les soldats sont intervenus, j’avais avec un moi une jum… »

« Une jument, un âne et une roulotte c’est bien cela ? » dit Eved « Ils se trouvent dans l’écurie, je vais vous y conduire ».

La jeune Morbise fut heureuse d’apprendre qu’Aliéna, Cadichon et que les deux fourchettes furent hors de danger.
*** Les écuries ***


Les deux montures étaient en parfait état. Floria pleura à chaude larmes en les gardant chacun leur tour contre elle. Cadichon était finalement ce qui la rattachait encore à Judia, et Aliéna était sa fidèle jument.

D’un pas délicat, elle monta dans la roulotte des Deux Fourchettes. Le constat était sans appel : il faudrait remettre de l’ordre dedans, poncer voire complétement changer les lattes de bois encore tâchées du sang de Syp. Les banquettes devront également être changées. Le garde mangé fut quant à lui totalement vidé…C’était sans doute le prix à payer pour cette liberté après tout.
« Judia…ô ma chère Judia. Je te promets de respecter tes dernières volontés, ta mémoire sera conservée. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour t’honorer. » chuchota-t-elle.

Elle prit un couteau dans l’un des tiroirs et se coupa une mèche de ses cheveux. Retournant dans la cour, et plaçant cette mèche dans la paume de sa main, elle la regarda s’envoler.
*Tu seras pour toujours dans mon cœur ma chère Grande Sœur.*

En se retournant pour rentrer, elle tomba nez à nez avec Syp. Floria eut un mouvement de recul. Il était évident que Syp venait à sa rencontre, mais le voulait-elle vraiment ? Et comment devait-elle se comporter avec lui désormais ?

Syp caressa Cadichon et entama une conversation des plus banales : il était tout aussi heureux que Floria de voir les deux montures en ces lieux. Elle ne tourna pas autour du pot de son côté :
« Il aurait été en effet difficile pour moi de les savoir morts. Je dois rentrer, le vent se lève et je commence à avoir froid. »


C’était bien entendu faux mais elle ne voulait pas rester plus longtemps. Cependant, elle fut retenue avec délicatesse par Syp. Il insista en la tenant un peu plus fermement et l’intima à rester :
« Il est trop tard pour m’en dire davantage Monsieur. Vous vous êtes servi de moi, dans l’unique but de vous sauver vous-même. Vous vous prétendiez ami de ma défunte sœur, je ne suis pas certaine que vous l’ayez vraiment aimé comme une amie. » elle reprit « Sans l’intervention de votre tante…je n’ose imaginer mon sort. »

Il la lâcha alors et entreprit un long monologue, qui la troubla. Il lui parla bien entendu de sa sœur, de son courage, de ses propres erreurs…La cloche annonçant le repas sonna alors.

Les deux protagonistes étaient alors en face à face. Touchés l’un et l’autre par leur dire respectif.
**** A table ****


Ils arrivèrent ensemble dans la salle du repas. Floria s’inclina respectueusement envers Alessa :
« Madame la Comtesse, veuillez recevoir mes plus sincères remerciements. Je vous serai éternellement reconnaissante pour votre aide. »


La Comtesse l’invita à s’assoir à ses côtés, Syp était en face de Floria. Jennifaël arriva, suivit de près d’Orline qui s’était à son tour assise à côté de Floria.

Un bon et vrai repas les attendaient, et c’est tout en dégustant ce repas qu’ils allèrent de découverte en découverte…
Sujet: De mal en pis...
Sighild Baldrick

Réponses: 41
Vues: 1788

Rechercher dans: Minas Tirith - Le Centre de la Cité   Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: De mal en pis...    Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 10 Oct 2023 - 17:31
Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! Floria14

L’arrestation fut accomplie rapidement. Les soldats les attachèrent sans trop de ménagement. Des brutes épaisses pour la plupart, sans doute l’excitation de mener cette mission à bien.

Un homme menait les troupes de soldats, sans doute un capitaine…en tout cas, il le semblait sous ses grands airs. Il connaissait visiblement Syp de Sora et Orline car c’était eux qu’il recherchait. Syp était donc un meurtrier…quant à Orline, elle devait être mêlée indirectement à toute cette histoire.

Floria fut poussée avec beaucoup de violences et faillit tomber avant d’être retenue avec fermeté. On lui prit alors sa sacoche. Son âne et son cheval, quant à eux, furent saisis.

C’est là la dernière image qu’elle eut du monde extérieur. La jeune Morbise eut le sentiment qu’on lui arrachait ses biens les plus précieux.

Assise avec ses compagnons, du moins si elle pouvait encore les nommer comme tel, elle demeura silencieuse. Résignée par cette situation. La jeune femme ne regarda ni Orline, ni Jenifaël, et encore moins Syp de Sora pourtant mal en point. Elle se contenta d’observer ces soldats et d’écouter les bruits extérieurs.

L’arrivée dans les geôles fut une expérience terrifiante à ses yeux, elle qui n’avait jamais vu cette face du monde. Des cris de détresse, mélangés avec ceux de démences et ceux désobligeants. Certains hommes n’avaient pas vu de femmes depuis bien longtemps, trois qui arrivaient d’un coup était une bénédiction pour eux. Ces dames purent entendre plusieurs surnoms  : belle môme, l’alouette, la noblione, la belle colombe, fillette…du moins ne retirent-elles que les moins insultants.

A cet instant, Floria serra les dents et pria au plus profond d’elle pour ne pas se retrouver dans la même geôle que ces hommes : par chance, ils se retrouvèrent uniquement à quatre.

La pièce était bien minuscule pour eux mais Floria se mit contre le mur, afin d’avoir un peu d’air frais qui venait de cette minuscule fenêtre. Elle ne demanda l’avis de personne, et resta là, assise sur ce sol froid et sale, recroquevillée sur elle-même. Elle avait mal aux bras, sans doute la violence de l'arrestation qui ressortait.

Le temps fut très long et la fenêtre de leur cellule ne leur donnait que peu d’indications sur l’heure qu’il pouvait être. Coupant tout contact avec ses codétenus, elle refusa d’un geste de la tête les mains tendues. Elle ne but et n’avala rien.

Malgré les conditions de détention et les cris des autres détenus, Floria réussit à somnoler tout en restant assise. Elle fut subitement réveillée en entendant des bruits de pas...et fut surprise en voyant le geôlier la désigner elle puis Jenifaël.
Sans dire un mot, elle se leva et suivit l’homme. A nouveau, elle entendit les surnoms en tout genre et se contenta de baisser la tête.

Elles entrèrent alors dans une pièce plutôt vaste et peu éclairée. L’homme qui était à l’origine de leur arrestation était assis, derrière lui se tenait un colosse bien étrange. Elle s’assit à la demande de ce soldat, comme il lui fut agréable d’être sur une chaise et non sur ce sol visqueux.

Floria écouta avec attention Zehev. Un homme qui semblait avoir des bonnes manières mais pas pour ces prisonnières...elle sentit bien cette fausse politesse qui pouvait caractériser bon nombre de bourgeois et de nobles…elle-même en savait quelque chose.

Les choses devinrent plus concrètes à la présentation de ce colosse, dit « Brise Gueules » et de ces objets métalliques de tortures. A leur vue, et à l’idée de cette possible torture, Floria pâlit. Le dénommait « Brise Gueules » sourit à la vue de cette peur qui envahissait le corps de cette jeune femme.

Zehev devint soudainement plus franc dans ce qu’il attendait d’elles. Elle continua à l’observer, essayant d’en voir un peu plus dans ces dossiers qu’il épluchait :
« Alors voyons, nous avons d’abord Floria Morbise. Sœur de la regrettée Judia Morbise. Toutes mes condoléances par ailleurs. Quelle tragédie… »


Alors c’était donc vrai, Judia n’était bel et bien plus de ce monde. Syp n’avait au moins pas menti sur ce point :
« Il est assez aisé de deviner votre lien avec les fugitifs. Il s’agit de la mémoire de votre sœur. Pour autant, il est quand même curieux de vous voir risquer le travail de votre vie et mettre à disposition cette merveilleuse roulotte afin de pouvoir cacher de parfaits inconnus. Rien à dire pour votre défense ? »


Floria n’avait cessé de fixer Zehev droit dans les yeux. Il put observer de la tristesse sur ce visage fatigué, ce deuil étant encore tout frais pour elle.
Prenant son courage à deux mains, et se raclant la gorge, la jeune Morbise prit la parole :
« Je me suis enfuie de chez moi pour retrouver ma sœur. Loin de me douter de ce qu’il lui était arrivé. Je voulais vivre une autre vie, être près d’elle et pouvoir découvrir le monde pour mieux développer mon don en dessin. Je ne connais rien de votre organisation et encore moins du rôle de ma sœur.
Lorsque je suis arrivée dans la demeure de Judia, Syp de Sora était déjà présent avec Orline, il m’a saisi par la taille et par la bouche pour m’empêcher de crier. Ils étaient entrés sans effraction dans la demeure de ma sœur…elle avait sans doute dû leur laisser une clé.
C’est à cet instant que j’ai compris qu’il était arrivé malheur à ma sœur.
Je ne savais pas exactement ce qu’il s’était passé…je ne savais pas si c’était bien réel, je ne pensais pas la perdre…elle est ma sœur aînée et je ne l’avais pas vu depuis plus d’un an. Vous venez à l’instant de me confirmer qu’elle est bel et bien décédée. » elle marqua un pause, sa gorge s’était soudainement bloquée par la tristesse et le manque d’hydratation
« Je pense que Jenifaël est entrée dans le domicile de ma sœur en entendant mes cris lorsque je me suis défaite de l’emprise de cet homme. Elle pourra vous le confirmer à son tour. Syp de Sora se disait ami de ma sœur, il avait besoin de soin.
Ma sœur n’étant visiblement plus de ce monde, je ne pouvais pas rester chez elle, c’était trop risqué pour moi…je devais partir au plus vite. »
Floria se souvint rapidement des raisons de son départ, cela réveilla de récentes douleurs
« Syp de Sora n’était pas en mesure de marcher donc je lui ai proposé de le transporter, car ma sœur aurait voulu que je porte assistance à l’un de ses amis.
Cela n’est qu’arrivé dans ce hangar où il m’a dit une partie de ce qu’il s’était passé. Il m’a parlé de l’Arbre Blanc, m’a dit que Judia en faisait partie. Il m’a parlé d’un Lord Rhydon, d’un Cartogan et d’une mission suicide. Selon lui, ces deux personnes seraient à l’origine de la mort de ma sœur…
Il ne m’a pas tout dit, je le sais et je ne sais pas si je dois encore le croire. Il m’a sans doute dupé, profitant de mon jeune âge et de ma fragilité du fait de la mort de ma sœur. Je me suis isolée, fâchée et en colère contre lui, contre Orline et contre moi-même. Vous êtes ensuite arrivés pour nous arrêter, je n’ai pas eu plus d’explications.
C’est tout ce dont je suis en mesure de vous dire Monsieur, c’est tout ce dont je sais. Je vous le jure.»

En lui saisissant sa sacoche dans le hangar, ils avaient sans doute trouvé sa correspondance avec Judia, qui montrait bien qu’elle n’avait aucune information sur l’Arbre Blanc…la dernière lettre de Judia était d’ailleurs assez révélatrice. Elle pensa un instant à son carnet de croquis…espérant qu’il ne soit pas détruit…

Ces explications lui suffiront-elles pour la sauver de cette histoire ? Ou avait-elle prit un chemin sans retour possible ?

Floria savait que cet homme avait son destin et sa vie entre ses mains. Et elle espérait au plus profond d’elle que la clémence faisait partie de ses qualités…
Sujet: De mal en pis...
Sighild Baldrick

Réponses: 41
Vues: 1788

Rechercher dans: Minas Tirith - Le Centre de la Cité   Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: De mal en pis...    Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 16 Juin 2023 - 22:49
***


« Oh non. Ne me dites pas qu’elle est partie. Ma petite fille.»


Le Seigneur prit son épouse dans ses bras. Leur petite fille avait pris la fuite, sa manière de refuser ce destin qui lui fut imposé.
La mère était inquiète. Le père était quant à lui furieux.

Il était en train de se maudire d’avoir été trop laxiste sur son éducation. Une fille qui n’obéissait pas à son père était mal perçu ici…alors deux…et leur petite dernière était bien plus sauvageonne que leur aînée:
« Allons ma chère épouse. Nous allons la retrouver. » Il lui caressa les épaules, tentant d’être convainquant.

Floria était inconsciente d’être partie à l’aventure, sans connaître vraiment ce qui pouvait l’attendre. Guyram avait un mauvais pressentiment pour son enfant et bien qu’il soit très remonté par cette attitude, il avait peur que sa plus jeune enfant ne perde la vie.

Et s’il avait fait marche arrière ? Et s’il l’avait écouté ?

Mais un Morbise n’a jamais et ne cédera jamais au chantage, même d’un membre de sa famille.

Floria avait agi en enfant gâtée et égoïste. Lui, avait agi en un père raisonnable et aimant. Ce mariage permettrait aux Morbise de s’élever dans la société, c’était une chance inespérée.

Loin de se douter que sa fille avait trouvé refuge chez un fermier. Le Seigneur Morbise ordonna que l’on prépare sa monture et nomma quatre hommes en escorte.

C’est alors qu’ils le virent arriver : lui. Le fiancé de Floria avait prévu de surprendre sa prétendante l’instant d’une soirée et en attendant leurs noces à venir.

Quelques minutes lui suffirent pour convaincre d’aller à la recherche de sa promise. On lui confia, à lui et à son homme de main, des chevaux, des vivres.

Et une nouvelle aventure débuta.

S’éloignant de plus en plus du domaine Morbise, l’homme de main dit à son maître :
« Mon Seigneur, je ne comprends pas pourquoi vous vous obstinez à la vouloir. »


Cet échange, ils l’avaient déjà eu quelques temps auparavant. Le jeune Seigneur aimait le franc parlé de son ami:
« Comment veux-tu que je la rejette ? Un esprit aussi ingénieux que beau. Et ce côté farouche, moi il me plaît. Je pense qu’une fois que j’aurais dompté cette jeune Morbise, tout ira pour le mieux. » il prit une pause « Et quoi de mieux que le vaillant prince charmant pour sauver des griffes du danger une jeune damoiselle en détresse » reprit-il d’un air théâtral.

« Et si elle…meurt ? »


« Voyons, voyons. Je serai le pauvre prince charmant anéantit par la mort de sa promise…Le pauvre fiancé en deuil qui annoncera à ses futurs beaux-parents la perte de leur plus jeune enfant. » il eut un air triste mais eut soudain un sourire narquois « Un jeune sauveur qui trouvera réconfort auprès d’autres bras pour soulager cette grande détresse…et il en faudra bien plus qu’une seule paire. »

Le sous-entendu fit rire les deux acolytes.
***

Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! Floria14

Syp lui avait tout dit, du moins…une partie. Elle s’en rendit bien assez compte lorsqu’il prit à part Jenifaël. Elle ne pouvait pas dire d’écouter aux portes…Orline était toujours là.

Son sang ne fit qu’un tour. La colère et l’exaspération la gagnèrent.
*Prenez-moi pour une idiote. Vous allez voir de quel bois je me chauffe ! Ca n’est certainement pas parce que je suis jeune que je suis dupe.* elle se redressa sans rien dire de plus, ignorant totalement le reste de son équipe et repartit d’un pas déterminer vers sa roulotte.

Elle claqua la porte de rage.

Floria ouvrit quelques fenêtres de la caravane pour aérer les lieux. L’odeur du sang était présente, le sang de ce Syp…ce soi-disant ami de sa sœur.

La jeune bourgeoise releva ses manches et retira les housses des coussins d’assises pour en mettre des propres. Les tâches de sang sur les coussins et sur le bois ne partiraient pas aussi facilement, mais elle voulait tout au moins s’assoir sur quelque chose de propre.

Elle laissa le linge sale dans la réserve et alla se laver les mains. Une fois ses mains propres, elle se nettoya le visage. L’eau l’aidera peut-être à se calmer et à reprendre ses esprits.

C’est en voyant son reflet dans le miroir qu’elle comprit une chose : elle n’était pas sa sœur et ne le saurait jamais.
Elle ne pouvait permettre que l’on se joue d’elle, que l’on profite de son deuil pour la mettre en danger. Il en était hors de question.

Avant de s’assoir, elle récupéra dans la réserve de sa sœur deux pommes et de l’eau. Se dirigeant vers le tiroir à couverts, elle murmura :
« Sept poules sur un mur, qui picorent du pain dur… » elle observa le contenu du tiroir et reprit « mais l’une d’entre elles n’est pas rentrée…c’est le renard qui l’a mangé. »

La règle des sept avait été inventée par Judia pour limiter le stock d’objet dans sa roulotte. Certains objets ne dépassaient pas le nombre de sept : c’était le cas des couteaux de cuisine.

Il manquait un couteau, il y avait du sang dans le tiroir. Au vu des traces de doigts, le responsable était tout désigné :
*Chiabrena*pesta-t-elle


Elle s’installa et commença éplucher une pomme. Elle se servit une tasse en bois de l’eau fraîche.

Dessiner lui permettrait de réfléchir, de se concentrer…mais Floria n’en avait pas envie. Il y avait trop d’informations, elle hésitait à dénoncer sur le champ Syp et Orline…mais pour faire quoi ensuite ? Et contre quel risque ?

En refermant les fenêtres, elle vit que Syp sortait avec Jenifaël. Elle regarda d’un œil noir cette scène. Floria comprit alors qu’elle ne pouvait compter que sur sa propre personne.

Le sommeil ne le gagna pas sur le coup. Aussi, décida-t-elle de rouvrir la cachette secrète de Judia pour y prendre uniquement son carnet de cuisine. Floria referma soigneusement cette cachette.

L’écriture de Judia l’apaisa.

Recette :



Floria entendit alors quelqu’un toquer à la porte. S’y dirigeant elle ouvrit et tomba sur Jenifaël.

La jeune Morbise retourna s’assoir, lui laissant le choix et la suivre ou de rester sur place.

Assises l’une en face de l’autre, Floria lui proposa un verre d'eau et une pomme. Elle lui dit ensuite :
« Parlons sans ambage. Que pensez-vous de tout cela ? »



Floria n'avait rien contre Jenifaël, mais elle connaître son choix...
[HRPG : recette testée Wink]
Sujet: De mal en pis...
Sighild Baldrick

Réponses: 41
Vues: 1788

Rechercher dans: Minas Tirith - Le Centre de la Cité   Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: De mal en pis...    Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 22 Avr 2023 - 21:56
Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! Floria14
#Floria #Morbise #Judia

***

De tout le domaine familial, le potager de grand maman était leur lieu de réconfort. L’on pouvait y sentir un mélange d’odeurs de fleurs, il y avait aussi un mélange des saveurs : le potager de leur grand maman était rempli de beaux légumes et d’arbres fruitiers.

La grand-mère Morbise avait habitué ses cinq petits enfants à gérer un potager dans toutes ses étapes. Issue d’une famille très modeste, elle avait appris à ses enfants, puis à ses petits enfants à ne pas oublier leurs origines.

Ses petits enfants appréciaient par-dessus tout la récolte : Judia adoré « récolter » les framboises (qui diminuaient de moitié), les garçons préféraient manger les fraises, Floria quant à elle adorait les groseilles et les mûres.

Et ce fut dans ce même potager que le prénom de Floria fut trouvé. Trois générations de femmes se retrouvèrent entourer des nombreuses variétés de fleurs, échangeant sur cette grossesse surprise mais si attendue.

Floria est un nom issu de l’amour d’une grand mère pour les fleurs [Flore] et de celui d’une sœur, qui lui donna une partie de son prénom [ia].

Ce fut au milieu de ses fleurs que Judia avait retrouvé Floria, d’humeur boudeuse. La petite fille était en colère contre sa sœur, qui ne fut pas présente pour ses dix ans, prise par ses affaires.

Judia avait à l’époque vingt ans et avait réussi à monter sa première affaire, qu’elle tentait de développer et qui lui prenait tout son temps. Elle était à peine arrivée chez ses parents qu’elle s’était immédiatement rendue dans le potager de leur grand maman, sachant pertinemment qu’elle trouverait sa petite sœur.

Le regard que Floria lui lança parlait de lui-même mais cela ne déstabilisa en rien Judia :
« Tu risques de prendre racines si tu restes assise là… » dit-elle en s’avançant vers le fond du jardin.

De son air malicieux, Judia avait regardé sa petite sœur qui était totalement fermée à l’échange.

L’aînée des Morbise s’était alors assise à côté de Floria :
« Hm. Et en plus, il y a une pluie qui ne va pas tarder à venir…tu feras une très belle plant… » poursuivit-elle, avec un petit rictus.


« Si tu es venue me parler de plantes, autant que tu repartes.» lui avait-elle répondu sèchement.

Il était là, ce petit tempérament de feu. Sa réaction ne fut pas une surprise pour Judia. Elle comprenait l’immense déception vécue par sa petite sœur, elle-même fut peinée de ne pouvoir venir et elle espérait pouvoir rattraper cette absence. De toute évidence, sa petite sœur devra s’y faire car elle sera de plus en plus loin…
« Très bien. » elle se releva, en prenant le temps d’essuyer ses vêtements
« Je n’ai plus qu’à vous dire au revoir, Mademoiselle la plante geignarde. » elle s’inclina respectueusement et lui tourna les talons.

En se dirigeant vers la sortie du potager, un caillou vint lui fouetter son mollet droit. Judia se retourna immédiatement vers sa sœur, qui s’était elle-même redressée fronde à la main.

La petite fille était rouge comme une tomate et lui hurla :
« Je préfère être une plante geignarde qu’une grande sœur menteuse et méchante ! »  Judia rebroussa chemin d’un pas décidé « ô je suis assez grande pour ne pas avoir peur de toi ! Moi quand je dis quelque chose je le fais alors si tu veux rentrer chez toi et bien RENTRES Y TIENS ! TU NE ME MANQUERAS PAS !!! » de rage, elle avait lancé sa fronde au sol.

Des larmes coulèrent sur le visage de Floria. Ces derniers mots, elle ne les pensait pas du tout…et Judia l’avait bien compris.

L’aînée se mit à hauteur de sa petite sœur et la prit dans ses bras. Floria s’était alors blottie contre elle et pleura toutes les larmes de son corps :
« Je suis désolée…je ne voulais pas…je…le..pardon Judia… »

« Là…c’est tout…Chhhuuttt. »


De par son statut d’aînée, Judia avait toujours eu un rôle important pour sa fratrie. C’était celle qui calmait parfois les discussions avec leurs parentes, qui prenait leur défense pour les petites bêtises. Judia aimait sa famille, elle aurait été prête à tout pour eux.

La relation avec Floria était différente, car cette petite sœur qu’elle avait tant attendue était enfin venue au monde. Il était évident que Judia aimait sa petite sœur par-dessus-tout, elle s’était occupée d’elle dès son plus jeune âge.
La savoir ainsi mal, pleurant à chaudes larmes contre elle, lui brisa le cœur.

Floria fut surprise de sentir des larmes couler sur son crâne. C’était la première fois que Judia pleurait devant elle.
La petite fille était loin de se douter de tout ce que vivait Judia, la place d’une femme dans les affaires n’était pas toujours chose aisé et elle devait régulièrement se battre pour se faire sa place :
« Jud…je ne voulais pas te faire pleurer grande sœur. Je t’aime tu sais. » elle lui essuya ses larmes avec ses petites mains.

« On fait parfois des choses étranges sous le coup de la colère ma chérie…ça n’est rien. »
Elle lui sourit « Je t’aime tant si tu savais. » elle lui embrassa les mains.

Elles sentirent soudain quelques gouttes d’eau. La pluie allait arroser le potager et cacher leurs larmes. Sans plus attendre, Floria monta sur le dos de sa grande sœur :
« En avant ! A Dada ! » dirent-elles à l’unisson.

Et c’est ainsi que la paix et l’amour prirent le dessus. Judia était restée trois jours auprès de sa famille.

Elle repartit ensuite chargée de provisions, d’or et aussi des dessins de Floria qui commençaient déjà à être prometteur.

Lors d’un repas, Floria avait griffonné deux fourchettes…l’idée avait plu à Judia qui l’avait gardé précieusement.

C’est ainsi que l’idée des deux fourchettes avait germé dans sa tête…
***

C’était l’un des plus beaux souvenirs qu’elle avait de sa sœur. Depuis l’annonce de sa mort, ils lui revinrent en mémoire, et ils étaient à la fois doux et douloureux.

Floria était tiraillée entre sa volonté de comprendre la mort de sa sœur mais aussi par celle de fuir son avenir imposé.

Floria savait qu’elle serait inconsolable. Ce souvenir lui fit prendre confiance ô combien elle fut dure envers sa sœur à l’époque. Elle joua avec la bague offerte par Judia tout en regardant leur portrait. Elle s’en voulait d’avoir osé employer ces mots…aujourd’hui, Judia lui manquait terriblement.

Tout en écoutant ses « compagnons », elle grignota quelques morceaux de fromages, remercia lorsqu’on lui servit du vin et mangea un peu de pain. Elle mangeait en douceur et avec précaution, son estomac était comme noué.

Floria était entourée de deux femmes au demeurant sympathiques. Orline, une noble dame et Jenifaël, une guérisseuse consciencieuse, inquiètes pour le dénommé Syp.

La jeune Morbise avait écouté avec attention les deux femmes. Ce « couple » devait partir, et Jenifaël ne voulait pas que les blessures de Syp ne l’emportent. Cependant, si ce « couple » s’était caché ici, c’est qu’il devait être probablement recherché…par les mêmes personnes responsables de la mort de Judia.

La caravane semblait la cachette idéale, le laisser passer de Judia pourrait l’aider à partir ensuite. Mais que faire ensuite ? Rester à Minas Tirith était trop risqué pour elle, si son père venait à sa recherche, ou même « lui »…il lui serait compliqué de se délier de cette union à venir.

Elle pouvait très bien aller jusqu’au domaine Morbise pour montrer qu’elle était capable de remplacer sa sœur dans ses affaires…mais avec quel risque à la clé.

Tant de questions…sans réponse. Syp la fit sortir de ses pensées :
« Madame Floria, je n’ai pas d’argent pour vous...Mais si votre cœur est prêt à l’entendre, j’ai des réponses...je n’ai pas d’autres façons de vous remercier...Vous...Vous savez...elle était très fière de vous...Judia était fière de vous...Sur tout les points... »

Leur rencontre avait été assez étrange, tout comme l’apparence de cet homme…mais il avait finalement l’air gentil, ce Syp. Floria l’avait sans doute mal considéré…mais qui pourrait lui en vouloir ?

Ces mots lui firent du bien. Elle ne doutait pas de l’avis de sa sœur, mais elle l’avait dit à d’autres personnes…cela la toucha. D’ailleurs, Floria regarda Syp pour la première fois avec bienveillance :
« Appelez-moi Floria. » dit-elle calmement « Je vous remercie pour ces mots, j’étais aussi très fière d’elle vous savez. » des larmes lui montèrent aux yeux, elle sourit « Nous aurons, je l’espère, l’occasion d’en parler plus tard…comprenez que ma peine est immense et qu’il me faut du temps pour tout entendre. Merci Monsieur Syp, de tout mon cœur merci. »

Sa condition bourgeoise lui interdisait de s’étendre en émotions face à des inconnus. Elle croisa le regard d’Orline, qui sembla le comprendre.

Refoulant ses larmes, Floria s’adressa à ses nouveaux compagnons :
« J’ai écouté avec attention vos avis respectifs. Je dois moi-même partir…une affaire importante que je dois régler pour ma sœur…» à sa mine, on pouvait sentir un mensonge à demi assumé « Je vais prendre la roulotte ambulante, ainsi que mon cheval. Il m’est impensable de laisser ma jument seule. »Elle regarda Jenifaël « Si Monsieur Syp reste au repos dans la roulotte, il n’y aurait pas de risque pour lui et Dame Orline pourrait surveiller ses blessures en suivant vos instructions. » son assurance pouvait faire penser à celle de Judia « Nous pourrions nous suivre, comme deux commerçantes de Minas Tirith. Vous seriez notre guide avec vos connaissances de la ville et si vous savez vous battre, cela me rassurera…je n’ai pas l’âme d’une guerrière. »

Elle prit une gorgée de vin pour humidifier sa gorge et reprit :
« Qu’en pensez-vous ? Nous pouvons encore nous laisser quelques minutes en préparatifs et commencer à partir. »

***

Floria avait inspecté la chambre de sa sœur, les choses de valeurs étaient cachées soigneusement il n’y avait donc rien à craindre. Il ne manquait rien dans sa sacoche, dont la lettre écrite par Judia qu’elle n’avait pas encore lu. Elle aurait sans doute des réponses dedans mais pour l’heure, il fallait partir.

Manœuvrer la roulotte ne posa pas vraiment de problème, Floria fut aidée pour le faire. L’on mit dans la roulotte des vivres, à la fois pour que le commerce ambulant paraisse opérationnel mais aussi pour Floria et son « équipe ». Ils mirent également la malle de soins pour Syp.

Cadichon et Aliéna furent sortis de leur étable. L’âne fut préparer pour le grand départ et Aliéna attachée solidement à l’arrière de la roulotte. Floria se montra douce envers les deux animaux, les câlinant et leur chuchotant une petite chanson.

Lorsque tout le monde fut prêt à partir. Floria raccompagna la guérisseuse à l’entrée principale de la maison et referma à clé derrière elle.

Elle ouvrit la grande porte de la cour seule, puis aidée par Jenifaël qui avait fait l’avait rejoint avec sa propre monture.

Floria lança un dernier regard sur le modeste logement de sa soeur. En quittant la demeure familiale, elle était loin de se douter de tout ce qui allait se arriver…Elle referma alors cette entrée à clé, scellant une partie des souvenirs de Judia et échangea un sourire timide à Jenifaël.

Elle se dirigea ensuite vers la roulotte, rênes en main, elle ordonna à Cadichon d’avancer et suivit Jenifaël…



Aux deux fourchettes:
Sujet: De mal en pis...
Sighild Baldrick

Réponses: 41
Vues: 1788

Rechercher dans: Minas Tirith - Le Centre de la Cité   Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: De mal en pis...    Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 2 Avr 2023 - 21:23
Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! Floria14
#Floria #Morbise #PNJ #Auxdeuxfourchettes

Floria remercia Orline d’un geste de la tête pour l’avoir aider à se relever. Elle observa et écouta l’ensemble des protagonistes désormais présents dans la demeure de sa sœur.

La Dame qui s’était cachée depuis un certain temps ne semblait pas connaître les deux autres inconnus. Floria en déduisit qu’elle l’avait sans doute entendu crier et qu’elle était entrée pour l’aider…elle n’avait pas l’air d’être une voleuse, plutôt d’une âme charitable. Elle se nommait Jenifaël, c’était la première fois que Floria entendait ce genre de prénom, elle le trouva joli et doux. Judia l’aurait aimé aussi…

Tout en laissant les trois individus discuter, la jeune Morbise alla fermer la portée d’entrée à clé. Elle aurait pu se sauver comme initialement envisagé, mais elle risquait de laisser cette nouvelle venue seule, elle serait peut-être en danger…et il y avait plus des biens de sa sœur. Il était inenvisageable qu’ils touchent à quoique ce soit, Floria devait protéger le peu de choses qu’il restait de Judia.
*Au moins…je ne risque plus d’avoir de mauvaises surprises…* elle raccrocha la clé sur le crochet mis à disposition.

Restant en retrait, Floria était en face de ce Syp, adossée contre le mur…elle n’avait émis aucune réaction quand il donna son prénom et qu’il osa parler de sa sœur. Il n’était en rien responsable de tout cela, mais le simple fait qu’il parle de Judia lui était insupportable : que avait-il vraiment d’elle ?

La jeune femme savait qu’elle ne devait pas reporter sa tristesse et sa colère contre cet homme, mais une partie d’elle n’arrivait pas à se contenir. Elle était aussi en colère contre sa sœur…car au final, que savait-elle vraiment d’elle ?


« Madame, au risque de paraître grossier ou de vous déranger, je ne puis remettre une chemise seul dans mon état, les bandages sont trop sensibles, et je pense cela assez déplacé de le demander à la pauvre Floria, alors j’abandonne toute virilité pour vous demander un peu d’aide... » dit le dénommait Syp, tout en déposant un baiser sur la joue de la noble Dame.

Une mine de dégoût se dessina sur son visage : l’attitude de Syp la dérangeait. Quand il déposa ce baiser sur la joue d’Orline, Floria eut une envie de vomir.

Mais cela n’avait rien à voir avec Syp. Cela faisait plutôt écho à un ancien et récent souvenir qu’elle avait vécu…
*Tous les mêmes…tous les mêmes…*

C’est alors qu’une nouvelle pensée vint la saisir : il fallait qu’elle parte et vite ! Son père était probablement à mi-chemin de cette demeure…ou même « lui »… Elle détourna son regard des inconnus et se dirigea vers la cour. Floria ouvrit la porte pour apporter à la fois de l’air et de la lumière dans ce logement, mieux ne valait pas ouvrir les volets.

Sans rien dire au groupe, elle prit une autre clé suspendue à côté de la cheminée et se dirigea vers la roulotte de sa sœur. Au vu de son attitude, la jeune Morbise faisait bien comprendre à cette petite assemblée qu’elle voulait être seule. De toute manière, ce Syp ou ce Spy avait besoin de soins importants.

Prendre l’air lui fit du bien.

Tenant la clé de la roulotte dans ses mains, Floria observa ce qui faisait la fierté de sa sœur. Les larmes perlèrent à nouveau ses yeux quand elle vit « Aux deux fourchettes » - avec deux fourchettes entremêlées dessinées, l’une avec un F et l’autre avec un J et un soleil au-dessus.

Cela la toucha en plein cœur. Judia avait-elle envisagé depuis le début de faire venir Floria avec elle ? Ou était-ce juste un clin d’œil à sa petite sœur, son rayon de soleil ?

De l’extérieur, la roulotte pouvait attirer la curiosité des gens. Il y avait plusieurs couleurs, de jolies fleurs dessinaient…celles que l’on retrouve dans les près, les préférées de Judia.

A l’intérieur, Judia avait aménagé un coin cuisine, une banquette convertible en lit avec des rangements en dessous, un petit coin intime pour se laver. Il y avait une carte de Minas Tirith d’affichée, avec les rues dans lesquelles Judia avait l’habitude de se rendre. Des affiches du commerce, le prix des différentes recettes proposées pour l’intérieur et l’extérieur du petit bâtiment.
Cela sentait son odeur et l’odeur de fritures…la roulotte avait été utilisée récemment.

Elle se laissa tomber sur l’une des banquettes et fondit en larmes. L’annonce brutale de la mort de sa sœur lui était difficile, et l’idée de retourner chez elle lui fit extrêmement peur.

Floria mit ses mains sur son visage. Elle était seule. Seule pour se consoler. Seule pour réfléchir.
*Oh Judia…si seulement tu étais là. Tu saurais quoi me dire et quoi faire, tu me protégerais de tout…Tu me rassurerais…tu…tu ferais tout pour moi. Tu aurais dit à père de me laisser avec toi. Tu « lui » aurais sans doute dit d’aller se faire voir et l’aurais sans doute giflé si tu savais tout…* elle se releva et essuya ses larmes * Mais tu n’es plus là…qu’est-ce que je peux faire, qu’est-ce que je dois faire…si seulement tu pouvais m’aid…*


Un tout petit signe gravé dans le bois de l’un des murs attira son attention. Leur défunte grand-mère fut une Dame très rusée, et assez cachotière. De son vivant, elle avait enseigné à ses petites filles plusieurs de ses astuces, dont l’art de la dissimulation.
A partir de ce minuscule signe gravé, la jeune Morbise posa sa main droite dessus, à l’envers. De son majeur, elle compta 7 pouces vers le bas et toqua deux fois sur le morceau de bois. Un petit claquement se fit entendre et Floria attrapa délicatement la latte qui venait de s’ouvrir.

Il y avait un carnet en cuir, plusieurs papiers…
*Ton carnet de recettes. Une sorte de sculpture, un arbre blanc ?! Un acte de propriété. Une autorisation de circuler dans et en dehors de Minas Tirith…Un laisser passer à ton nom…un autre…au mien ?!*

Une illumination se dessina sur son visage. Judia avait prévu des choses pour elle, et ce papier était son ticket de fuite. Un immense soulagement se dessina sur son visage, elle remercia du fond du cœur sa sœur, prévoyante en toutes circonstances.
Floria garda le carnet, son laisser passer – qu’elle rangea dans sa sacoche qui devenait un peu lourde- et rangea soigneusement le reste.

Une esquisse de plan se dessina petit à petit dans sa tête…mais il y avait ces trois personnes également. Il fallait leur parler.

Son absence avait duré quelques minutes. Les soins de Syp semblaient quasiment terminés tout comme son changement de vêtements. Tous se stoppèrent en voyant la jeune femme revenir.

Le visage de Floria avait gardé cette pâleur et cette tristesse de toute personne endeuillée :
« Je…je vous présente mes excuses pour mon attitude. » dit-elle sans regarder les trois individus « Les circonstances ne sont pas simples pour moi mais vous n’êtes en rien responsables. » elle posa alors son regard sur Syp et refermant la porte derrière elle. « Dame Jenifaël, merci pour l’aide que vous avez apporté, merci. Je vous paierai, pour les soins de cet homme.» elle marqua une pause et reprit « Il est de coutume chez nous de servir de quoi boire et de quoi manger à nos hôtes. Ma sœur…elle…m’hurlerait sans doute dessus en voyant que je ne vous ai rien servi.» elle eut un léger sourire triste « Vous semblez en avoir besoin…et moi également. Je reviens. »

Laissant Jenifaël et Orline finir leur ouvrage, Floria revint de la réserve avec un panier dans une main: il y avait du pain, de la viande séchée [HRPG : petite dédicace pour Hash’], des cornichons, du fromage soigneusement conservé, des bouteilles de cidre, de vin blanc et de vin rouge. Et dans l’autre main : une planche à découper et un couteau. Elle déposa l’ensemble des victuailles sur la table, sortit quatre verres en cristal d’un placard, des assiettes et des couverts et les mit à disposition des trois inconnus.

Syp venait d’être soigné et rhabillé totalement, il aura besoin de temps pour cicatriser mais il semblait en meilleur état.

La jeune Morbise sentait le regard de cet homme sur elle, mais il lui était difficile de discuter avec. Il était pourtant l’une des dernières personnes à avoir vu Judia. Elle avait tellement de questions à lui poser mais ses réponses seraient sans doute dures à entendre…aussi, préféra-t-elle se préserver.
« Servez-vous... Je dois écrire à mes parents pour ce qui est arrivée à J..ma sœur, cela ne prendra que quelques minutes. »


Il fut une nouvelle fois douloureux d’être dans sa chambre. Floria s’assit au secrétaire de Judia. Tous les tiroirs étaient vides, il n’y avait que des feuilles, des enveloppes, de la cire rouge, une plume, de l’encre et un sceau avec un « M » entouré de roses.


« Mes chers parents,

Je suis au regret de vous annoncer la mort de notre très chère Judia.

Les circonstances de son départ me sont encore inconnues mais je veillerai à les connaître, vous en serez informés dès lors.
Pardonnez-moi d’être partie.

Mon souhait le plus cher était de la retrouver et de vivre avec elle. Vous comprendrez que je ne peux laisser périr ce qu’elle avait construit, c’est la seule part d’elle qu’il me reste.

Je vous supplie d’abandonner cette idée de mariage. Je n’en voulais pas. Judia ne le souhaitait pas non plus. Je sais qu’elle vous avait écrit père à ce sujet.

Par amour pour notre Judia et par amour pour moi, laissez-moi vivre comme elle.

Je vous aime malgré tout,

Floria. »


Elle mit ladite lettre dans une enveloppe, alluma une bougie pour y laisser fondre la cire et y déposa ensuite le sceau de Judia pour la fermer.

Comme sa sœur avant elle, Floria déposa l’enveloppe sur le rebord de la cheminée. Il y était écrit : « Papa et Maman ».
Floria revint dans la pièce de vie et s’assit à côté de Jenifaël. Le fait de manger quelque chose lui fit du bien, elle but avec modération.

Tout comme sa sœur, Floria devint un peu plus loquace sans trop en dire sur elle et tout en gardant son plus grand secret…
Sujet: De mal en pis...
Sighild Baldrick

Réponses: 41
Vues: 1788

Rechercher dans: Minas Tirith - Le Centre de la Cité   Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: De mal en pis...    Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 23 Mar 2023 - 20:26
Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! Floria13

La Maison de Judia:


« Judia… ? Judia c’est toi ? »

*Il la connaît…*


« Mais je t’ai vu brûler, JE T’AI VU PÉRIR, qui es-tu fantôme ? »


*C’est impossible ! IMPOSSIBLE ! Non pas ça…par pitié, tout mais pas ça !*


« Pourquoi viens-tu me hanter ainsi ? POURQUOI ?

Les mots de cet étranger venaient de la toucher en plein cœur. La gifle de son père n’était rien en comparaison de cette annonce.

Le choc put se lire sur son visage d’ange, elle était devenue soudainement pâle et serra un peu plus fort le balai qu’elle tenait toujours pour se défendre.


« Elle est morte...Elle est morte... »

Floria secoua la tête et recula en même temps.

Elle ne croyait pas cet homme, sa sœur ne pouvait pas mourir, pas elle, pas maintenant…pas après tout ce qu’elle avait fait. Ses jambes se mirent à trembler, son cœur battait à tout rompre, le choc était trop grand pour elle…elle avait….elle avait du mal à respirer.

Le regard larmoyant de Floria se posa sur le rebord de la cheminée où l’on pouvait trouver un portrait des deux sœurs Morbise dans un beau cadre en bois. C’était elle qui l’avait fait…il les représentait toutes les deux, complices et souriantes. La famille Morbise avait fêté ses seize ans, Judia lui avait offert cette belle bague d’argent qu’elle portait autour de son annulaire gauche. Floria avait été émue par ce présent et pour remercier sa sœur, elle lui avait offert ce portrait, elles avaient posé des heures devant un miroir : il était parfait.


*Mon rayon de soleil…*rire de Judia *…je t’aime tellement petite sœur.* * Judia…arrête de me chatouiller, je dois le finir, je veux que tu le prennes avant que je parte…maiiiiisss arrête je vais le râterrrrr* se souvint-elle.

Malgré quelques différences légères, la ressemblance restait tout de même frappante et cela confirmait bien le lien de parenté entre ces deux jeunes femmes.

Elle n’écouta qu’à moitié le reste des dires de Syp tant elle se sentait mal. Floria lâcha finalement son arme banale. Ses mains tremblaient comme le reste de son corps.

Le principal pilier de sa vie n’était plus, un vide immense venait de se créer au plus profond de son cœur. Plus jamais elle n’entendrait sa sœur rire, plus jamais elle ne verrait son air malicieux, son magnifique regard.

Tout était fini. Elle était désormais seule. Judia Morbise n’était plus.

Ses jambes n’arrivaient plus à la porter. Elle s’assit au bout de la table, à l’opposé de Syp. Floria avait envie d’hurler, de pleurer toutes les larmes de son corps, de frapper le sol jusqu’à ce qu’elle n’ait plus de force…

Mais rien ne vint. Ses mains restèrent poser sur la table. Au loin, le feu de la cheminée tout juste allumé n’arrivait pas à réchauffer son corps.

Floria observa l’homme qui se tenait devant elle…et tenta rapidement de rassembler les événements. Sa pauvre sœur n’était plus, il était visiblement son compagnon d’infortune…Judia ne lui avait jamais parlé de cet homme…ou alors, la dernière lettre qu’elle lui avait écrite…c’était probablement en lien avec ce qui l’avait empêché de venir la voir.



*Oh…Judia, mais dans quelle affaire t’es-tu mise…*  


La jeune bourgeoise vit alors une femme sortir de la cuisine. Une noble Dame à en juger sa manière de se tenir…l’homme et cette dernière formaient un duo des plus étonnants mais ils étaient ensemble. Floria se contenta de la regarder sans protester quoique ce soit…que pouvait-elle dire…s’ils avaient pu s’introduire chez sa sœur, c’est qu’elle devait probablement leur avoir donné l’accès de la maison.

En plus d’être sale et d’empesté, cet étrange vagabond était blessé. La simple vue de ses blessures lui donnait envie de vomir…
Assise, elle lança un regard interrogateur devant cet homme…Si seulement Judia pouvait être là pour la rassurer.

D’un revers de la main, la jeune fille sécha les quelques larmes qui venaient de couler sur ses joues. Il fallait qu’elle montre à ces étrangers que sa jeunesse ne l’empêchait pas de prendre des décisions…Même si Judia leur avait fait confiance, elle ne les connaissait pas et ne savait pas ce dont ils étaient capables.

Joignant ses mains sur la table en chêne de sa sœur…Floria regarda les deux inconnus et dit au vagabond :
« Je suis effectivement sa parente. » elle essaya de se lever tant bien que mal « Je ne sais pas qui vous êtes Monsieur, et vous non plus Madame, ni ce que vous cherchez ici mais...je…je pense savoir où se trouve les quelques herbes que gardait Judia. Pour vous soigner…»

Elle laissa les deux personnes et se dirigea vers la salle d’eau. Floria avait volontairement omis de donner son prénom, une manière de constater si Judia avait vraiment parlé d'elle à cet homme.

Comme le reste de la maison, les volets étaient clos. Il y avait un mélange d’odeurs : le renfermé mais aussi le parfum de sa tendre sœur.

Sa sœur avait un don pour les affaires mais aussi pour décorer les lieux qu’elle occupait. Sans prétention, elle savait allier simplicité et raffinement : à l’image de la femme qu’elle fut. Floria sortit du dessous de la baignoire en bois, un coffret regroupant toute sorte de remède.

La jeune Morbise sortit quelques secondes plus tard de la salle d’eau et déposa sur la table ledit coffret : il y avait des huiles, des baumes et du linge propre pour les plaies. Elle prit soin de garder une certaine distance entre ces deux inconnus et sa propre personne, n’hésitant pas à reculer rapidement si l’on tentait de s’approcher d’elle. Sans leur adresser un regard, elle reprit :

« Il va vous falloir des vêtements propres Monsieur. Et peut-être une tenue plus discrète pour vous Madame. Je vais aller voir si… » il lui était impossible de dire « ma sœur »ou même « Judia » « s’il y a de quoi. Je reviens rapidement.»

Entrer dans la chambre de sa sœur fut des plus douloureux mais elle interdirait à ces inconnus de toucher à quoique ce soit. En refermant la porte, elle pleura en silence tout en contempla la chambre de Judia.  

Retrouver son lit, défait comme à son habitude - Judia ne voyait pas l’intérêt de faire un lit pour le défaire ensuite – sentir davantage son parfum, observer ses meubles, sa bibliothèque et le secrétaire qui appartenait à feue leur grand-mère.

En posant son regard sur la cheminée, Floria vit une enveloppe…c’était l’écriture de sa sœur et son prénom était écrit dessus :
*Je la lirai quand ils ne seront plus là…* se dit-il en cachant l’enveloppe dans sa besace.

Les tremblements reprirent quand Floria ouvrit cette belle penderie. Judia aimait les vêtements et elle aimait avoir divers style.
Il lui arrivait aussi de conserver des vêtements d’hommes, pour les donner aux plus déminus. La générosité faisait partie de leur fonctionnement, les Morbise venaient d’une lignée de bourgeois mais ils n’avaient pas toujours été de cette condition. L’une de leur devise était de ne jamais oublier d’où ils venaient.

Après avoir cherchait et ressortit plusieurs vêtements, elle retourna dans la salle de repas et y déposa une tenue d’homme et une tenue de femme sur la table :
« Voici. » dit-elle, fuyant toujours leur regard.

Même si Judia avait visiblement fait confiance à ces personnes, une part de Floria lui disait d’être méfiante. Elle ne savait pas quoi penser d’eux. Que pouvait-elle faire ? S’enfuir, les laisser à deux quitte à ce qu’ils volent sa défunte sœur…ou rester, risquer sa vie…

Floria pouvait toujours sortir par la porte d’entrée de la maison, celle qui se situait à l’arrière de la rue…il faudrait qu’elle fasse vite…elle pourrait s’enfuir et aller chercher de l’aider…les faire partir. Après tout, elle n’avait aucun lien avec eux.

Mais…que dirait Judia d’une telle attitude de sa part ? Elle aurait sans doute honte de sa sœur.

La confusion gagna peu à peu son esprit. Il y avait tellement de questions sans réponse…mais l’envie principale de la jeune Morbise fut finalement de fuir. Elle viendrait récupérer Aliéna plus tard, voire Cadichon et la roulotte de sa sœur.

Floria resta la plus naturelle possible, sans cacher son chagrin. Elle ramassa le balai et se dirigea vers la porte d’entrée pour remettre l’objet à sa place initiale, dans le coin de l’entrée. Elle jeta un coup d’œil rapide vers la porte, elle n’était pas fermée à clé.

Il fallait faire vite.

Au moment où elle posa sa main sur la poignée, elle entendit non seulement les deux étrangers s’en rendre compte et vit surtout une ombre sur sa droite.

Floria lâcha immédiatement la poignée. La porte resta fermée. Son plan avait échoué.

Instinctivement elle recula, sentit les deux protagonistes proches d’elle et tomba en s’emmêlant les pieds :
« Mais combien êtes-vous ici ! » dit-elle apeurée et en reculant sur ses fesses.

L’étrange équipe vit une Dame sortir du petit hall d'entrée.

Qui était-elle ? Et que venait-elle faire ici ?
Sujet: De mal en pis...
Sighild Baldrick

Réponses: 41
Vues: 1788

Rechercher dans: Minas Tirith - Le Centre de la Cité   Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: De mal en pis...    Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 11 Mar 2023 - 11:03
Tag floria sur Bienvenue à Minas Tirith ! Floria12

Le ciel était magnifique à voir, le mélange de la fin de la nuit et du début du jour.

A la lueur d’une bougie, la jeune Morbise venait de terminer ses préparatifs dans sa chambre. Elle avait revêtit ses vêtements de sortie : un pantalon marron, avec un corset de la même couleur, une chemise blanche et une cape bleue ciel, brodée avec du fil argenté.

La décision n’avait pas été facile à prendre…mais tout était désormais clair pour elle : elle partirait.

En son plus fort intérieur, elle espérait que cela fasse changer d’avis ses parents. Floria était ô combien consciente que sa sœur pourrait la protéger si elle était près d’elle.

Alors si Judia ne pouvait pas venir à elle, c’est elle qui irait à Judia.

De toute sa vie, c’était bien la première fois que Floria envisageait un si « long » périple seule. Elle qui ne s’était pas éloignée à plus de dix kilomètres de la demeure familiale…mais elle se souvint que sa sœur l’avait fait bien avant elle. Et quoique puisse en dire son père, elles avaient toutes deux la même force de caractère. Judia lui avait même dit un jour : « Ne sous-estime pas Floria père, tu serais bien étonné de ses talents. »

Si seulement Guyram pouvait s’en souvenir…plutôt que de vouloir diriger la vie de sa fille. Il avait établi son destin en un seul échange avec son prétendant, sans qu’ils ne se connaissent. Elle fit une grimace rien qu’en repensant à leur seule entrevue privée…

En partant, elle leur montrait à tous qu’il en sera autrement.

Floria regarda une dernière fois sa carte, il lui faudra une bonne journée pour se rendre à Minas Tirith, et à une très bonne allure. Elle savait approximativement où trouver de quoi se loger et dormir en toute sécurité si son trajet venait à être plus long…mais les jours étaient beaux en ce moment, cela favoriserait probablement son périple.

Tout était prêt. Elle n’oublia pas les lettres de sa sœur ainsi que la clé que Judia lui avait remise. Floria se regarda une dernière fois dans son miroir et pour se donner du courage, elle se dit à elle-même :
« Je vais y arriver. J’arrive Judia. »



Avant de quitter définitivement les lieux, elle contempla une dernière fois sa chambre. Elle y laissait ses souvenirs d’enfants et de jeune adulte. Il s’était passé tellement de choses joyeuses ici…Puis elle jeta un dernier coup d’œil au portrait de sa grand-mère paternelle, un portait réalisé par ses soins :
« Veille sur nous, ma chère grand maman. » chuchota-t-elle.

Et c’est ainsi qu’elle referma délicatement sa porte de chambre. Son dernier adieu à cette vie dont elle ne voulait plus.
D’un pas de loup, Floria passa devant la chambre de ses parents, encore fort endormi pour l’heure. Elle ne s’attarda pas sur les détails, il était l’heure de partir si elle ne voulait pas arrivée trop tard chez sa sœur.

Elle se dirigea vers les écuries et alla seller Aliéna : c’était une jument jeune qui supporterait ce voyage, la prudence et la bienveillance seront cependant de mise dans ce voyage.

Les domestiques étaient déjà en train de s’afférer à leur travail, ils saluèrent leur jeune maîtresse et ne furent pas du tout étonnés de la voir levée aussi tôt. En effet, il arrivait régulièrement à Floria partir tôt pour aller se promener ou encore pour aller dessiner des paysages nocturnes, lire ou même de nouveau dessiner toute la journée. Elle ne s’éloignait cependant pas trop pour éviter tout danger. C’était donc pour eux, une journée tout à fait normale dans la vie de cette jeune privilégiée.

Aliéna partit au trot et une fois le domaine familial passé, le galop lui fut demandé. Plus elles s’éloignaient du Lossarnach et plus la demeure des Morbise devenait de plus en plus petite.

La journée passa très vite. Tout en étant concentrée sur son voyage, Floria eut la chance de contempler de beaux paysages. Elle croisa également des marchands, fermiers mais ne s’attarda pas à discuter avec eux, elle ne fit que répondre à leurs salutations.

La jeune Morbise avait cependant été trop optimiste quant à son arrivée en une journée à Minas Tirith, son empressement avait sans doute quelque peu modifié ses calculs. Le jour commençait peu à peu à se coucher et elle n’avait toujours pas vu de tavernes où se loger.

Elle eut cependant de la chance en passant devant une ferme, où elle entendit au loin :
«Oh ! OH ! M’dame Morbise ! Bien le bonsoir ! »


Etonnée, Floria se retourna et vit un fermier arriver vers elle :
« Ah…désolée ma’mezel, je pensais que vous étiez une autre à qui vous ressemblez beaucoup… »


« Vous connaissez ma sœur ? »



« Ah ! Je ne suis pas’core fou dont ! Mais vous êtes encore bien loin de M’dame Judia vous savez…et à ct’heure, c’est pas trop conseillé pour une jeune dame comme vous de rester seule la nuit. » il marqua une pause, montra sa ferme et reprit « On connait bien M’dame Judia ma femme et moi, elle achète mes pommes de terre et mes légumes pour ses recettes. Venez donc passer la nuit chez nous Ma’mezel. On sera plus rassuré pour vous.»


Il put lire la surprise sur le visage de la jeune dame, qui accepta cependant la proposition. C’était soit prendre des risques pour ne pas perdre de temps…ou ne pas en prendre et perdre du temps. A cette heure, sa famille n’aura peut-être pas encore comprit le plan de leur fille (comme il lui arrivait de rentrer à la nuit tombée).

Le fermier se nommait Dayen, il s’occupa d’Aliéna et invita la jeune Morbise à entrer dans sa modeste demeure pour se réchauffer. Respectant la bienséance, Floria frappa à la porte afin que l’épouse de Dayen, Lanyen lui ouvrit. La fermière vit au loin son époux qui lui fit signe de la faire entrer, elle comprit bien assez tôt qui était cette jeune femme qui aller séjourner chez eux :
« Vous avez l’air gelée Ma’mezel, mettez-vous proche du feu, vous vous sentirez mieux. » elle lui désigna un beau fauteuil en cuir, le seul de leur demeure.

Assise, Floria put observer les conditions de vie des deux fermiers : leur demeure était certes modeste mais très chaleureuse. La maison n’était pas forcément très décorée : un dessin de leur ferme réalisé il y avait fort longtemps, une théière très raffinée qui servait peu, beaucoup de couvertures en laine, des ouvrages au crochet en attente, et beaucoup de meubles en bois brut ayant plusieurs décennies. Il devait y avoir deux ou trois chambres, et une pièce plus petite servant de salle d’eau.
Elle sentit alors qu’on lui posa une couverture sur les épaules. Lanyen lui servit une tasse de thé bien chaude, dans la théière raffinée qu’elle avait vu :
« C’est du thé que votre sœur nous a offert, il est très bon.»

Lanyen allait s’assoir sur la chaise en bois située sur le côté gauche de Floria, elle fut immédiatement stoppée par leur invitée qui venait de constater le ventre arrondie de la fermière. Sans lui laisser le temps de dire quoique ce soit, la jeune Morbise prit sa place et lui laissa le fauteuil confortable :
« Vous lui ressemblez, vous savez. »

Il était vrai que les deux sœurs avaient beaucoup en commun, hormis leurs cheveux et leurs yeux, ainsi que certains points de caractère mais cela ne faisait pas d’elles de mauvaises personnes.

Le simple fait d’entendre le nom de sa sœur accentuait l’envie de la revoir, cela allait vite arriver, elle l’espérait.

Floria partagea une belle soirée avec le couple de fermier. Elle dégusta un délicieux potage de légumes avec un peu de lard fumé pour donner du goût ainsi que du pain. La belle écouta le récit des fermiers qui lui expliquèrent comment Judia avait sauvé leur ferme : personne ne voulait faire affaire avec eux, sous prétexte qu’ils avaient peu de marchandise (mais quand on a peu de moyen, il est toujours compliqué de s’agrandir et de produire en qualité). La ferme était déjà bien endettée, au point de se retrouver sans toit sur la tête.

En déployant son commerce, Judia avait entendu parler de cette histoire et avait acheté tout leur stock de pommes de terre restant. Ils avaient pu manger à leur faim et commencer à rembourser leur dette. L’aînée des Morbise leur avait ensuite proposé un marché : elle leur proposa de rembourser le reste de leur dette et de les outiller pour accroître leur exploitation. En contrepartie, Judia leur demanda d’être leur unique cliente : des produits de qualité pour sa cuisine et son commerce. C’était quelque chose de très habile car l’exploitation agricole était à deux heures de la cité blanche, là où d’autres fermes étaient bien plus loin…cela garantissait à la fois un circuit court et des produits frais. Ce marché contenta tout le monde, les fermiers cultivaient avec plaisir, ils avaient de bons produits et pouvaient vivre correctement.

Il était ensuite l’heure d’aller se coucher. Avant de s’endormir, la jeune Morbise sortit de sa sacoche son carnet à dessin. A la lueur d’une bougie, elle fit le portrait du couple qui l’avait accueilli avec tant de gentillesse. Elle s’endormit sur un matelas de paille, bien différent de ce qu’elle avait connu jusqu’à présent. Elle rêva de sa sœur, de leur retrouvaille et de leur future vie à deux, un rêve doux et heureux.

Très tôt le lendemain, Judia se prépara pour repartir. Elle dit au revoir aux fermiers et pour les remercier, elle leur offrit le portrait qu’elle avait dessiné de mémoire : il était parfait. Elle sortit ensuite sa bourse pour leur donner quelques pièces, le couple s’offusqua et refusa de suite. Les pièces furent cependant poser sur la table :
« Pour votre enfant à venir. Je vous remercie sincèrement pour votre accueil. »


Ils se dirent au revoir et le voyage reprit.

Le soleil venait tout juste de se lever lorsque Judia arriva au pied de Minas Tirith. Elle stoppa son cheval pour contempler la magnifique architecture de ce lieu et se souvint de sa venue, il y avait un an de cela.

La jeune Morbise entra dans la cité sans encombre, on lui demanda juste de descendre de sa monture et de rester à côté d’elle.
A travers la foule, Floria se dirigea peu à peu vers la demeure de sa sœur. Elle avait mémorisé le chemin par cœur et fit bien attention aux voleurs – sa sacoche était bien accroché à elle, du côté de son cheval.

La porte de la cour qui donnait chez Judia était enfin devant elle. Quel plaisir de la voir à nouveau.

La clé au ruban blanc que Judia lui avait confié fut utilisée pour ouvrir cette porte, qu’elle referma à clé aussitôt.

En son sein, la roulotte que Judia avait aménagé pour déployer son commerce et au fond de la cour : un petit abri pour leur âne, Cadichon.  C’était effectivement leur âne à toutes les deux, Floria avait été présente le jour de sa naissance et il fut donné en cadeau à Judia au moment du déploiement de son commerce itinérant. L’âne avait désormais trois ans, tout comme Aliéna.
A la vue de sa maîtresse, l’âne se mit à braire. Floria alla le caresser avec beaucoup de tendresse. Aliéna quant à elle se mit à son tour à hennir car les deux animaux étaient nés à quelques jours d'intervalle.

Il était attendrissant de voir ses retrouvailles. Elle laissa alors son cheval dans l’abri, il y avait de quoi boire et manger pour les deux.

C’était désormais à son tour de retrouver sa chère sœur.

Floria courut vers la porte d’entrée et l’ouvrit précipitamment :
« Juuuuuudddddd ?! C’est moi ! » dit-elle en levant ses bras en l’air, toute victorieuse.

Mais sa joie retomba bien assez vite en constatant l’état de la maison de sa sœur. Cela sentait le renfermé, l’alcool également…il ne semblait pas avoir âme qui vive. Pourtant Cadichon avait de la paille fraîche et la cheminée crépitée.  

Elle sentit soudain une main d’homme se poser sur sa bouche, il la fit avancer tout en fermant la porte derrière eux.

Paniquée, la jeune Morbise se débattit, tenta de mordre le mystérieux inconnu à la main et d’attraper son bracelet : en vain.

Il la lâcha cependant.

Floria courut pour se mettre à l’ opposer de l’inconnu et prit la première chose qu’elle vit pour se protéger, un balai :
« Qui êtes-vous ? Et qu’est-ce que vous faites chez ma sœur ! Où est-elle?»


Son cœur battait à tout rompre. Elle qui imaginait le meilleur dans sa visite surprise, envisageait désormais le pire…

Et elle était loin de se douter du sort de sa pauvre sœur…
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
Sauter vers: