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"... Ils étaient des hommes d'honneur, des hommes de Gondor. On se souviendra d'eux, comme on se souviendra de leur courage. En ce jour, tout le Royaume est à sang, car nous enterrons deux de nos héros. Puissent les Valars les accueillir, et puissent-ils trouver la Paix. Adieu, frères. "

Le Roy était resté de marbre durant le discours, mais sa voix trahissait son émotion. Ces deux hommes qu'on enterrait, il les avait connus, et plutôt bien. Surtout Nogard. Plus que deux capitaines, ils étaient des conseillers dont il avait totale confiance. Et ceux-ci se faisaient par trop rares durant ces temps de crise.. Le Souverain du Royaume s'avança vers les deux cercueils et murmura ses dernières paroles en un elfique parfait. Il y déposa également deux fleurs, et s'inclina devant les cercueils avant que ceux-ci ne commencent leur ascension vers Rath-Dinnen.. Les femmes et les enfants pleuraient, et partout le Souverain percevaient des mines tristes.

*Quels temps de malheur.. Et dire que ceux-ci sont encore pour moi..*  se mit-il à penser.

Flanqué de ses gardes, il dirigeait à présent le funèbre cortège. C'est à ce moment que la pluie se mit à tomber, d'abord par petites gouttes avant de s’accroître. Maudissant tout bas la pluie, l'assemblée arriva finalement à Rath-Dinner, l'antique cimetière où les deux corps furent déposés en terre pour ne plus jamais être revus par aucun mortel. Pensant en silence à ses anciennes batailles en compagnie de Nogard, le Roi ne vit pas arriver l'estafette. En revanche, ses gardes s'interposèrent et le messager se présenta, haletant comme s'il avait remonté toute la Cité. Il n'osait regarder son Roi en face, et cela sembla un mauvais présage à Mephisto qui ne s'y trompa pas.

"Messire dit-il. J'ai fait aussi vite que j'ai pu. Votre fils.. Oh mon Seigneur, Pardonnez-moi de vous apprendre cela mais Aleth vient d'être retrouvé mort sur son lit..."

C'était comme si tout chavirait autour de lui. En une phrase, en quelques mots, cet homme avait réduit le puissant souverain de Gondor en cendres. Ses gardes le rattrapèrent alors que ses propres genoux cèdaient sous le poids de la tristesse. Nombre de gens remarquèrent la peine du Roy et comprirent que quelque chose d'infiniment grave venait de se dérouler. Le visage caché par ses mains, le Roi ne disait un mot. C'est tout juste s'il était mort. Finalement, il se releva. Son regard était vide; et son visage était aussi pâle que celui d'un mourant. En quelques secondes, son mur d'impassibilité qui pourtant faisait à merveille sa réputation venait de s'écrouler.

*L'un de mes fils est introuvable, l'autre vient de mourir. Mon Royaume saigne, et moi je dois rester droit. *

Il ressentit un besoin immense de dormir, de se coucher là, par-terre, et d'attendre quelque chose qu'il ne distinguait pas. La souffrance était par trop intense et on le raccompagna sur le champ dans ses appartements. Une fois arrivé, il avait demandé à être seul et n'avait souffler mot depuis lors. C'est tard le soir qu'il sortit de la chambre de son fils, et ses servants crurent voir un fantôme. C'est d'une voix presque inaudible qu'il leur murmura:

"30 000 pièces d'or à celui qui me ramène l'assassin. Vivant, ajouta-t-il. Vivant, oui, je le veux vivant. "

Un sourire carnassier lui déforma le visage une seconde avant que la tristesse ne reprenne son dû. Il se renferma ensuite avec son fils, et la porte claqua si fort que les servants sursautèrent.

#Méphisto #Nogard #Etelion

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Le Capitaine Nogard avait pris la direction de la morgue et le jeune garde avait du mal à suivre le pas rapide de son supérieur. Constatant ceci, le vétéran stoppa net, se retourna et fit comprendre à la jeune recrue, d'un seul regard, qu'il valait mieux pour le jeune homme qu'il se dépêche pour rester à ses côtés. Il semblait que son capitaine avait quelques questions à lui poser. Aussitôt, ce dernier se hâta encore davantage et le duo repartit aussitôt.  

"Explique-moi ce que ce corps à de si étrange pour qu'on vienne me faire chercher et surtout pourquoi est-ce que cette affaire est du ressort de la garde et non simplement de la milice ?"

Le jeune garde faillit se stopper, les yeux écarquillés. Il n'avait été envoyé qu'en messager et ne savait quasi rien de cette affaire, lui qui avait été tout fraîchement engagé.

"Je n'en sait rien, Capitaine, je sais juste que c'est un cas de mort étrange... Il semblerait que ce cadavre puisse avoir un lien avec une autre affaire. Et comme il semblerait qu'il s'agisse d'un meurtre inexpliqué, c'est une affaire trop importante pour être du ressort de la milice..."

Voilà qui ne satisfaisait pas Nogard. Il espérait bien ne pas être dérangé pour rien. Mais il lui faudrait attendre la morgue pour en apprendre plus.

***

Le corps n'était pas beau à voir. Cela avait été une femme, manifestement mais il était difficile de donner plus de précisions. Elle était recouverte de haillons détrempés de sang et semblait être morte depuis un moment, car le corps avait déjà commencé à se décomposer. Le tout était dans un état de crasse épouvantable. Seuls ses longs cheveux noirs semblait avoir échappé à ce chaos, et ils donnaient une apparence encore plus sinistre au cadavre. Mais sa mort demeurait un mystère, comme devait l'apprendre Nogard qui s'entretenait avec un guérisseur.

"Non, Capitaine, la cause de la mort n'est pas connue. Elle semble avoir saigné abondamment, pourtant nous n'avons relevé aucune plaie apparente... La mort pourrait tout à fait être naturelle si on avait pas ces autres éléments. Le corps porte bien des traces de violence mais apparemment antérieures au décès, toutes les blessures ont eu le temps de cicatriser plus ou moins. Bien sûr, peut-être que le sang n'est pas le sien, ou qu'elle l'ait vomit après une hémorragie interne. C'est l'explication qui me paraît la plus probable..."

Le capitaine Nogard affichait une mince dubitative, le genre d'expression de réprobation qui semblait dire "Et c'est pour ça que vous m'avez fait venir ici ?" Et Nogard se demandait en effet bien pourquoi il avait convoqué pour constater que le légiste était incapable de dire comment cette femme était morte. S'ils n'avaient pas de suspect, pas d'indice, cette affaire bizarre était bonne à être classée et voilà tout. Il n'allait pas en faire une affaire personnelle, à jouer les experts à la recherche du petit indice improbable qui le mettrait incroyablement sur la piste d'un meurtrier alors qu'il ne s'agissait peut-être pas d'un meurtre. Cela le guérisseur l'avait bien comprit, et ses paroles suivantes éveillèrent toute l'attention de Nogard.

"Ce n'est pas tout Capitaine... Nous avons relevé un symbole étrange tatoué sur le bras de la victime... Ce symbole est déjà apparu dans certains rapports liés à des affaires de meurtres... mais jamais sous forme de tatouage. Venez voir par vous-même."

Nogard se rapprocha du bras de la victime et n'en cru pas ses yeux. Il connaissait ce symbole. Il l'avait déjà vu, tracé dans le sang ou gravé dans la chair. Cette espèce de couronne étrange surmontant un M...
Cette fois c'était différent... un tatouage... peut-être tenait-il une piste concernant cette série de morts inexpliquées.

"Veuillez me laissez seul, guérisseur... Cette révélation a des implications... qui dépassent vos compétences..."

Ce dernier obtempéra, quelque peu surpris, et laissa Nogard seul. Ce dernier le suivit du regard et ferma la porte à clef pour s'assurer de ne pas être dérangé. Il resta un moment devant la porte close. Ce cadavre ne l'avançait pourtant pas tellement dans l'histoire... Surtout qu'on ne savait pas qui était cette personne, ni même comment était-elle morte... Cette question qui quelques instants plus tôt n'était bizarrerie aux yeux de Nogard lui taraudait l'esprit.

"Quelle mort étrange..." se prit-il même à énoncer tout haut.

"Tu ne crois pas si bien dire !" fit une voix claire et froide derrière lui.

Aussitôt, le capitaine se retourna. Pour la dernière fois de sa vie.

#Nogard

Un grand cri retentit dans la ville. Des drapeaux se levèrent aux quatre coins des bas quartiers. C'était le signal, Warin était là. Aussitôt, des dizaines de mercenaires apparurent sur les remparts qu'ils avaient renforcé vers l'extérieur par des barricades en bois. Devant la porte, il y avait également une grande masse de mercenaires au service du Comte de Sora. Ils avaient sorti leur armes sans aucune hostilité, juste pour montrer qu'en cas de combats ils sauraient réagir.

Le Comte sorti d'une grande maison adossée aux remparts qui semblaient être devenue son quartier général. Il boitillait comme à son habitude tandis qu'il s'approchait du groupe de Warin. La situation était complexe et tendue, la position des hommes du Comte n'était pas imprenable, mais toute attaque provoquerait un nombre de pertes assez affolant et particulièrement inutile. Cela devait jouer dans la tête de Nogard qui regardait la scène avec un mélange de soulagement et d'inquiétude.

Cantelmo de Sora prit alors la parole.

" Que faites vous là Seigneur Warin, et vous Seigneur Nogard ? Avez vous reçu des ordres du Roi ou de l'Intendant que mes sources m'annoncent très proche de la cité blanche ?"

#Cantelmo #Sora #Nogard

La demeure de l'usurier était communément appellée la banque, bien que l'activité de ce sinistre personnage soit principalement de prêter de l'argent à des taux exorbitants plutôt que de veiller sur les économies des citoyens, ceux-ci ayant généralement davantage confiance en leurs propres coffres. Néanmoins, certains citoyens fortunés, que l'idée de mettre tous leurs oeufs dans le même pabier ne rejouissait pas, faisaient appel à lui pour garder une partie de leur fortune. Il fallait avouer que l'homme avait un service de sécurité important. Il fallait passer des murs d'une épaisseur impressionnante pour arriver à la salle des coffres, coffres qui étaient eux-même renforcés. Et avec la demi-douzaine de garde en faction devant la porte, qui aurait été assez fou pour tenter de rentrer de force ?

Qui ? Eux.
Une volée d'arbalète eut raison des malheureux gardes. Déjà la petite dizaine d'hommes en noir entraient dans la banque, armés de lance ou de coutelas. L'usurier ne fit pas d'histoire. S'il y avait une chose qui avait à ses yeux plus de valeur que os argent, c'était sa vie. A quoi son or lui servirait-il une fois mort ?
Bien sûr, il avait des gens dehors qui avaient été témoins de la scène et il ne fallut pas longtemps pour que la milice soit au courant de la scène. Les gardes en armure étincelante cernaient déjà le bâtiment, et des archers s'étaient mis en position sur-élevées.
A leur tête était le capitaine Nogard.


Mais ça les braqueurs l'avait prévu. Ils avaient aussi prévu qui serait dans la banque à ce moment. Un couteau fut glissé sous le cou du baron Zefdrig et de son épouse, et une lance menaçait les flancs d'un riche marchand. Quelques miséreux furent aussi pris en otage, pour avoir quelques boucliers humains en plus.

Nogard s'apprêtait à donner l'ordre de tirer lorsqu'il vit les otages. On put voir immédiatement qu'il n'était plus aussi sûr de lui. Ainsi, le braqueur fit :

"Réfléchissez bien avant de tirer, messieurs... Il suffirait de pas grand chose pour que des citoyens meurent par votre faute. Vous allez obéir à nos réclamations..."

Le Capitaine de la gardesemblait résigner à accepter, et les archers eux-même étaient heureux de ne pas avoir à tirer, car ils n'étaient pas sûrs de toucher leur cible.
Mais soudain, tout fut fini. Un carreau d'arbalète venait de se ficher dans la tête de tous lespreneurs d'otage. Car sur le toit de la banque étaient apparus une dizaine d'hommes vêtus d'or et de pourpre, et eux avaient osé tiré.
Car à leur tête était Warin, et la foule l'acclamait.


#Nogard

"Votre inaction et votre incompétence est d'une nature inacceptable, n'osez pas oublier que le maintien de l'ordre dans la Cité est la priorité absolue..."

La voix grave du Capitaine résonna comme un rugissement dans la petite pièce du Palais, pleine de fureur, et elle semblait même trembler tellement la colère de Nogard était palpable.
Par chance, mis à part l'objet de l'ire de l'officier de Minas Tirith, il n'y avait aucun témoin de cet échange de gentillesses.

Il se trouvait dans une petite pièce rectangulaire, assez peu éclairée car sans fenêtre. Ce n'était d'ailleurs pas étonnant l'endroit étant situé au sous-sol.
Les murs n'étaient pas faits de marbre blanc comme les parois du Palais, à la surface, mais affichaient une apparence grisâtre, en plus d'être rougés par l'humidité.
La minuscule salle était peu meublée, tout juste y avait-il un bureau dans un coin, et deux chaises bancales au bois vermoulu.
On ne pourrait qualifier ceci de description de la pièce si on omettait de préciser une chose des plus importantes, à savoir que l'endroit n'avait aucune porte, et rares étaient ceux qui connaissaient le moyen d'y accéder.

Comme on aurait pu s'en douter, car Nogard n'était pas encore gâteux au point de se parler à lui-même, il n'était pas seul.
Son interlocuteur était encore plus singulier que le rustre Capitaine, et il était vêtu de manière on ne peut plus excentrique. Une cape d'un rouge cramoisi recouvrait sa toge d'un jaune soleil brodée de dentelles et de rubans tous aussi superflus que de mauvais goût.
Et, malgré la situation, derrière sa longue, très longue barbe blanche, un sourire malicieux se dessinait sur le visage ridée de Gilgamesh, car c'était son nom.
Il était le Bibliothécaire des Archives de Gondor depuis deçà des années, et accessoirement également le directeur du Service de Sécurité de la Cité.

Détendu dans toute situation, rêveur, avec son flegme naturel, il répondit à Nogard, de sa petite voix fluette de vieillard...

"Capitaine Nogard... J'emploie des espions, pas des devins. Sans être prévenu, je n'aurais pu dépêcher le moindre agent pour apréhender votre malandrin. Or comme il se trouve que vous sembler éviter d'avoir recours à nous, pour une raison qui m'échappe, j'ai peur que dans ces conditions, le Service ne puisse être très efficace..."

Les deux hommes se fixèrent un moment yeux dans les yeux... Finalement, Nogard tourna les talons, murmurant :

"Nous aurons beaucoup à faire... Rien ne doit laisser perturber le bon déroulement des choses..."

Et il sortit, Eru sait comment.

#Nogard #Gilgamesh

Le Capitaine regardait les fantassins qui s'en allaient vers le Nord, vers la guerre, voire la mort...

Lui restait en arrière. C'était son destin.



Simple capitaine, agguerri certes, mais sans grande distinction, il avait pourtant bien servi ses maîtres, et depuis longtemps déjà.

Aujourd'hui, c'était une sorte de consécration, il était quai fait maître de la Cité, possédant tout pouvoir à propos de l'ouverture et de la fermeture des portes.

#Nogard

Ce document qu'il tenait dans sa main, symbolisait, d'une certaine façon les Clés de Minas Tirith



Il faudrait évidemment qu'il soit à la hauteur, et, si les dignitaires et dirigeants étaient actuellement encore là, lorsque Méphisto et Radamanthe seraient partis, Nogard serait seul...