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Sujet: Qu'ont-ils apporté de la terre effondrée ?
Ryad Assad

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Rechercher dans: Osgiliath   Tag nuril sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Qu'ont-ils apporté de la terre effondrée ?    Tag nuril sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 15 Fév 2018 - 13:40
Tag nuril sur Bienvenue à Minas Tirith ! Blanch10


Il faisait déjà jour depuis fort longtemps quand Nuril s'éveilla d'un sommeil qui n'avait rien de réparateur. Il commença par s'agiter sur son couchage, agitant les bras comme s'il essayait de chasser un mauvais rêve. Son front était plissé, ses traits soucieux, et bien que ses yeux fussent encore enfermés dans de bien tristes souvenirs qui venaient le hanter en songes, il n'en demeurait pas moins affecté. Blanche, qui avait passé la nuit auprès de son époux, s'était éveillée sans se souvenir de s'être endormie. Elle avait été terrassée par la fatigue nerveuse, et elle s'était assoupie quelques instants alors que les premières lueurs du soleil commençaient à poindre à l'horizon. Quelques heures de sommeil volées, et maintenant que midi était là, elle se retrouvait curieusement désorientée. Les rayons de l'astre solaire l'aveuglaient, et elle mit un moment à retrouver ses esprits, à se souvenir d'où elle était, et de ce qu'elle devait faire…

- Nuril Souffla-t-elle en voyant son époux qui ouvrait timidement les yeux.

Il était épuisé, et probablement assoiffé, si bien qu'avant même de lui laisser le temps d'ouvrir la bouche, elle lui tendit un gobelet contenant de l'eau, dans lequel elle l'aida à boire. Il se désaltéra comme un malheureux égaré dans les déserts brûlants du Sud, et ce ne fut que lorsque sa tête retomba sur l'oreiller qu'il parut se rendre compte que c'était sa chère et tendre qui se tenait là, penchée sur lui.

- Blanche ? Interrogea-t-il, comme s'il n'en croyait pas ses yeux.

- C'est moi, répondit-elle en cachant son émotion.

Il était en vie. Elle ne pouvait pas s'empêcher d'éprouver une joie sincère, profonde, mais qu'elle savait aussi être égoïste. Elle se sentait coupable de pouvoir prendre la main de son compagnon, de pouvoir entendre le son de sa voix, quand tant de femmes n'auraient plus jamais ce privilège. Il eut un sourire léger qui flotta sur son visage émacié et barbu :

- Nous avons donc réussi… Alessa… ?

- Saine et sauve. Elle se repose probablement à l'heure qu'il est.

Il soupira de soulagement, probablement satisfait d'avoir réussi à mener sa mission à bien. Il essaya de se redresser, mais Blanche l'en empêcha doucement, en lui rappelant son épaule blessée qui demanderait encore du repos avant d'être parfaitement rétablie.

- Je dois voir mes hommes, je dois m'assurer qu'ils vont bien.

- Nuril

Il se figea. Il connaissait bien son étoile, et il savait déceler dans son ton la gravité de la situation. En cherchant son regard, il la vit détourner les yeux, et il comprit bien rapidement que ses espoirs de ramener ses hommes en vie s'étaient évanouis. Un sentiment d'injustice le saisit, et il serra les poings sans mot dire, les mâchoires serrées. Blanche avait déjà versé trop de larmes, et elle se contenta de rester là, tête basse, incapable de rien ajouter. C'était une tragédie dont le Gondor n'avait pas besoin. Elle prit la main de son époux dans la sienne, et ils restèrent là un moment, silencieux, acceptant progressivement la réalité à mesure que le jour entrait dans la pièce et les enveloppait d'une lumière presque irréelle.

- Pourquoi ont-ils tiré ainsi, mon étoile ? Pourquoi ?

Chercher à comprendre était naturel. Alessa n'avait-elle pas agi de la même manière la veille ? Blanche s'efforça de rassembler ses pensées, et d'offrir un récit cohérent à son époux, en espérant répondre à ses principales interrogations. Elle lui fit part de l'attaque aussi soudaine que brutale des Orientaux sur Cair Andros, de la panique qui s'était répandue au Gondor par la suite. Elle lui raconta comment on avait clos les portes d'Osgiliath, et condamné toute la rive Est de l'Anduin pour empêcher une nouvelle attaque. Elle lui expliqua l'arrivée de milliers d'hommes venus de tout le royaume, rassemblés à Minas Tirith et dans une moindre mesure à Osgiliath pour défendre la cité fluviale. Elle lui raconta la population évacuée, les départs précipités de ceux qui croyaient l'attaque imminente et qui craignaient pour leurs vie. De ses yeux, la jeune femme avait pu constater la fragilité des Hommes, dans leur empressement à protéger leurs biens et leurs maigres richesses, au détriment de la solidarité qui normalement devait les souder. Il y avait eu quelques pillages, des abus, des disputes, des conflits. Elle avait aussi vu le meilleur : de riches marchands acceptant de prendre sous leur aile des orphelins déshérités qui sinon risquaient d'errer dans les rues. Ils les avaient ramenés dans leurs domaines à l'intérieur du pays, pour leur permettre d'échapper à la violence des combats, si Osgiliath venait à être attaquée. Elle lui raconta tout ceci, sa peur, son trouble, mais aussi sa détermination à rester dans la cité et à aider comme elle le pouvait. Nuril savait à quel point elle avait été brave de rester alors que les vents de la guerre faisaient trembler même les guerriers les plus hardis. Il s'en voulait de ne pas avoir été là tout ce temps…

- Tu aurais dû rejoindre ta famille, Blanche. Ils doivent se faire du souci.

Elle ne nia pas l'évidence, mais répondit simplement :

- Nous restons en contact, ils m'ont dit qu'ils respectaient ma décision, mais qu'ils espéraient ton retour rapide. D'après mon père, tu es le seul à pouvoir me convaincre de quitter Osgiliath.

- Me voilà désormais. Tu vas pouvoir te mettre à l'abri à Minas Tirith.

Elle fit « non » de la tête :

- Je suis plus utile ici. Et je ne crois pas que la Cité Blanche soit beaucoup plus sûre. De toute façon, il existe un plan pour nous faire évacuer la ville par l'Anduin, en ralliant Pelargir avec les quelques derniers navires qui n'ont pas quitté la ville. Le gouverneur de la cité a insisté pour que les civils qui se sont portés volontaires pour prêter main-forte à la défense de la ville aient une place garantie à bord. Mais je ne comptais pas embarquer sans toi…

- Parce que tu es folle, répondit Nuril avec un sourire.

Il leva les yeux au ciel en essayant de digérer toutes ces nouvelles. La guerre au Gondor, la panique, la mort qui avait frappé. En tant que militaire, il imaginait très bien la réaction des autorités : verrouiller le pays, renforcer les places fortes, et attendre l'assaut inévitable. Il n'y avait guère d'autre option, les Gondoriens n'étant pas particulièrement adeptes des combats en plaine. Certes, la cavalerie était une arme puissante qui pouvait renverser des batailles, mais dans les circonstances, il était plus facile de compter sur les imposants remparts de pierre des villes fortifiées. Les sept niveaux de Minas Tirith ne tomberaient pas facilement. C'était le plan le plus sensé. Tandis qu'il s'absorbait dans ses réflexions, Blanche l'interrogea timidement :

- Nuril, je sais que ta mission doit rester secrète… mais tu reviens de l'Orient lointain, et tu as probablement vu de quelle force disposent nos ennemis. Crois-tu que nous ayons une chance contre eux ? Crois-tu que le Gondor survivra à cette nouvelle guerre ?

Le guerrier tendit la main, et caressa la joue de son épouse. Il savait combien il était difficile d'être tenu dans l'ignorance, et il jugea que s'il ne pouvait rien dire des détails de sa mission, il n'était pas pour autant tenu au secret concernant ce qu'il avait pu voir durant son voyage. Blanche avait toujours apprécié les récits, et il soupçonnait qu'à son inquiétude sincère se rajoutait une curiosité dévorante vis-à-vis de ces mondes lointains et hostiles. Il commença :

- Les hommes que nous avons affronté dans les forêts d'Ithilien ne ressemblent pas aux Orientaux que nous avons vu en Rhûn, mon amour. Ceux de l'Est lointain affectionnent l'or et les parures, et ils semblent être des adversaires féroces et disciplinés. Ceux que nous avons vu dans les forêts semblaient davantage… désespérés. Il y a à l'Est une grande force qui sommeille, et il est certain que toute la puissance de ce royaume pourrait menacer notre vie ici. Toutefois, la Reine Lyra ne semblait pas belliqueuse : elle nous a accordé une audience, et nous a très bien reçu. Je reste persuadé qu'elle n'est pas notre alliée, mais les hommes qui ont déferlé sur Cair Andros se comptent, dit-on, en dizaines de milliers. Si la Reine du Rhûn voulait vraiment envoyer une telle force à notre rencontre, je crois qu'elle aurait envoyé ses meilleurs officiers pour la commander, et qu'elle aurait peut-être pris part au voyage. Elle aurait également su qu'il n'était pas utile de concentrer toutes ses forces sur Cair Andros, et elle aurait habilement saisi Osgiliath également, pour isoler Minas Tirith.

Il marqua une pause dans son récit. Son expertise militaire et sa désormais bonne connaissance du Rhûn le poussaient à réfléchir, et il trouvait que les choses ne collaient plus si bien que ça. Des Orientaux qui n'en étaient pas vraiment, des guerriers à la fois déterminés mais également désespérés qui n'avaient rien à voir avec les soldats disciplinés et très bien entraînés qui avaient encadré le moindre de leurs déplacements à l'intérieur de Blankânimad… Non, il y avait des choses qui ne collaient pas. Blanche profita de ce qu'il méditait sur le problème pour le relancer :

- Tu penses donc que cette attaque n'est pas l'œuvre du Rhûn ?

- J'en suis persuadé. Et je suis aussi persuadé que l'État-major est arrivé à la même conclusion depuis longtemps. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi ils préfèrent maintenir le peuple dans l'ignorance de ces choses, en lui faisant croire qu'il s'agit d'Orientaux… Que cela reste entre nous, Blanche, mais notre voyage vers l'Est cherchait à établir des liens plus solides avec le Rhûn pour contrer une menace commune.

La jeune femme s'agita :

- Et tu penses que ces hommes surgis de nul-ne-sait-où seraient cette « menace commune » ? Tu penses que c'est contre eux que nous devons lutter ?

- Je l'ignore, mon étoile… Il y a encore beaucoup de choses que je ne comprends pas. Toutefois, quelque chose d'étrange se trame, et le silence du Gondor à ce sujet ne peut que m'inquiéter.

#Nuril #Alessa #Blanche
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