4 résultats trouvés pour Sealig

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Sujet: L'enfance est un voyage oublié [Passé]
Aelyn

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Rechercher dans: Isengard   Tag sealig sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'enfance est un voyage oublié [Passé]    Tag sealig sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 24 Sep 2015 - 23:37
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#Eofyr                                #Sealig                                 #Eogast

Les jumeaux répondirent sans la moindre hésitation à la chaleureuse étreinte d’Alienor. Quelque part, ils savaient déjà qu’ils avaient gagné la partie !

- Vous avez raison les garçons.

Le sourire que les deux garçons affichèrent aurait pu rivaliser face au soleil lui-même. Cet aveux de la part d’une adulte était bien rare mais valait son pesant d’or et de pierreries. Il y avait une telle fierté dans les yeux des enfants que c’en était presque comique... Du moins c’est que semblait penser Sealig toujours en retrait et toujours très amusé de la situation. La diatribe avait un peu réchauffé le cœur du jeune soldat qui avait été touché plus qu’il n’accepterait de l’admettre par les froides constatations de la demoiselle sur leur basse condition et la fatalité de leur destin. Ainsi écouta-t-il attentivement sa réponse, se rapprochant sensiblement de la scène.

- Votre mère a eu la chance et le courage de se lier avec le valeureux Maréchal Mortensen. Et il est Vice-Roi aujourd’hui. C’est un titre très important. Vous deviendrez aussi importants que lui plus tard. Et vous serez amenés à diriger des hommes. Pas moi. J’ai déjà énormément de chances d’avoir ce travail si près des grands de ce monde. Mais je ne peux gagner de valeureux combat avec une cuillère à soupe et des marmites pleines de bouillon.

Aussitôt, Eogast ouvrit la bouche pour répliquer. Il n’entendait pas céder sans combattre et qu’Alienor ne cède qu’en partie ne suffisait pas pour la victoire totale qu’il désirait. Mais il fut devancé par la jeune aide de cuisine elle-même qui se rappela une autre vieille histoire. Et comme à leurs habitudes, les jumeaux se laissèrent emporter par le récit, ricanant aux meilleurs passages.

S’en suivit un court silence durant lequel les deux garçons échangèrent ce mystérieux – et inquiétant du point de vue de leur garde du corps – regard qui était leur meilleure communication. Une pointe d’interrogation dans celui de l’aîné, un vague non de la tête pour son frère et de nouveau un bien trop grand sourire victorieux qui se tourna vers leur amie des cuisines.
Sealig, rendu peut-être un peu trop paranoïaque à force de vivre les farces des garçons, se tendit légèrement. Il craignait un autre débordement. Au lieu de ça, Eofyr et Eogast se contentèrent de regarder très fixement Alienor et semblaient attendre qu’elle ait fini cette sorte de débat mental qui se lisait sur son visage. Et finalement, le garde comprit, comme un flash, où les jumeaux avaient voulu en venir et ce qu’ils attendaient désormais. Ils avaient prouvés leur affirmation... ou plutôt Alienor l’avait prouvée elle-même et les deux gamins n’attendaient désormais qu’une chose : qu’elle en prenne conscience.
L’aveu tomba peu après. Les jambes des garçons tremblaient à force de se réprimer et ne pas sauter de joie tout autour du camp. Ils rayonnaient ! Sealig hocha la tête d’approbation sans savoir si cela s’adressait aux fils d’Aelyn, à la sœur d’Harding ou à la situation en elle-même.

Malheureusement, la joie ne dura qu’un temps. Elle avait raison, ce n’était pas elle de décider. Le fait de l’avoir convaincu ne rendrait sans doute que plus difficile la séparation. Et soudain, le visage des garçons grimaçait. Ils se tournèrent avec espoir vers leur garde mais celui-ci fit un non de la tête en baissant les yeux. Il n’avait pas un tel pouvoir. Quant au défi dans le regard d’Alienor, il n’y répondit qu’en rougissant jusqu’à la racine des cheveux avant de lui adresser un respectueux signe de tête. Vouloir faire quelque chose de sa vie n’était jamais une mauvaise chose de son point de vue. Les légendes regorgeaient de héros qui s’étaient élevés et motivaient les jeunes gens comme eux à dépasser leurs limites pour obtenir une meilleure place, un meilleur avenir ou simplement un peu plus d’espoir. Où donc était le crime ?
Lui-même en était le parfait exemple. Combien d’heures et de jours s’étaient écoulés inlassablement, identiques et mornes alors qu’il restait figé comme un piquet devant des escaliers de pierres, à monter la garde, subissant l’assaut du vent et de la pluie ? Combien de fois durant ces moments-là avait-il espéré être de plus haute naissance et échapper à cette routine ? Mais le destin lui avait prouvé que la naissance ne faisait pas tout et qu’un simple coup de pouce du hasard pouvait éclaircir l’avenir.

Le jeune homme fut arraché à ses pensées quand la demoiselle l’apostropha.

- Hein ? Heu... Oui, oui, bien sûr... Vous avez raison, évidement... Messire Eofyr. Messire Eogast. Il est temps de retourner à vos quartiers.

Les enfants ne donnèrent même pas l’air de vouloir protester. Ils semblaient ruminer quelques plans étranges pour parvenir à persuader le cuisinier de leur laisser Alienor... Ou du moins jusqu’à ce qu’ils comprennent le sens des paroles de leur nounou forcée. Là commença une série de plaintes et de gémissements digne de deux renardeaux perdus. Sealig sentit de nouveau la migraine pointer derrière ses yeux. Heureusement pour lui, Alienor accouru à son secours. En quelques mots, les deux frères redevinrent dociles et obéissants.
Ils lui dirent au revoir et commencèrent à s’éloigner en marchant et marmonnant entre eux vers leurs lits. Sealig attendit qu’ils soient un peu éloignés pour se tourner vers la jeune femme. Il semblait mal à l’aise mais déterminer à parler malgré ses rougeurs traitresses.

- Merci de votre aide !

Il semblait véritablement sincère et soulagé. Le reste, en revanche, fut nettement plus marmonné.

- Hum... Je... Je pense que vous auriez une influence plus bénéfique que vous ne le pensez sur ces enfants si par bonheur vous pouviez avoir l’autorisation de venir à Meduseld. Enfin... Je veux dire... Je vais me taire. Cela fait deux fois que vous me sortez d’un mauvais pas, je ne vais pas vous embarrassez encore plus de ma maladresse. Passez une bonne soirée.

Sur ces mots, il s’inclina et courut pour rattraper les enfants. Il n’était pas sitôt partit qu’il croisa Eogast se précipiter dans l’autre sens, retenir Alienor juste avant qu’elle ne s’éclipse et lui attrapa la manche. Avec un aplomb enfantin, il la tira vers le bas jusqu’à ce que son oreille soit à la hauteur de sa bouche, avant de murmurer d’un ton conspirateur :

- Moi je sais ce qui persuadera le cuistot. C'est Maman.

Sur ces mots, et une exclamation bourrue de Sealig au loin, il déguerpit aussi vite qu’il était arrivé, laissant enfin Alienor seule.
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Aelyn

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Rechercher dans: Isengard   Tag sealig sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'enfance est un voyage oublié [Passé]    Tag sealig sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 10 Sep 2015 - 22:06
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#Eofyr                                #Sealig                                 #Eogast

Sealig tiqua à la réponse d’Alienor. Après tout, elle ne faisait que dire tout haut ce que d’autres pensaient tout bas. Mais ça n’empêchait pas la pique de faire mal. Pas qu’il se sente véritablement mériter cette place : la chance et les coïncidences avaient joués un rôle plus important dans l’évènement auquel il devait sa promotion que sa bravoure et ses talents martiaux... Mais s’il avait eut des recommandations de la part de ses supérieurs, jamais il n’avait été pistonné ! Il avait appris à faire avec la suspicion et la jalousie. Ce n’était pas comme s’il avait le choix non plus.
Passant outre les excuses de la jeune femme, il marmonna en retour :

- J’imagine que vous êtes en droit de le supposer.

Et il ne rajouta plus un mot en travaillant jusqu’au moment de mettre fin aux prémices d’une dispute entre les jumeaux.

Les garçons semblèrent déçus de la réponse d’Alienor. Eogast, particulièrement, qui aurait aimé ne pas être séparé de cette nouvelle amie tandis que son frère lui glissait un agaçant : « - Je te l’avais dit ! ». La moue qui apparut sur leurs visages en disait long sur ce qu’ils pensaient. Dans la tête des garçons semblaient tourner à toute vitesse de multiples rouages sans qu’on sache s’ils cherchaient une solution à ce nouveau problème ou échafaudaient déjà leurs plans. Sans même avoir à se regarder, les enfants semblaient en parfaite symbiose de corps et d’esprit. Ils semblaient se comprendre dans un langage totalement étranger aux adultes présents.

Heureusement, ils revinrent au présent quand Alienor commença à parler du mauvais magicien et de la vengeance de la forêt. Eofyr et Eogast, d’un même mouvement, se penchèrent en avant, comme pour ne manquer aucun mot de ce récit. Ils étaient pendus aux lèvres de la jeune femme et écoutaient avec une attention extrême. Ils pouvaient avoir écouté ce récit mille fois, c’était chaque fois une nouvelle découverte. Il était toujours question d’arbres et de magicien mais chacun avait sa façon propre de la raconter et celle d’Alienor plaisait aux petits rohirrims, s’attardant sur la magie, les détails et les images... Mais avant la fin de son récit, elle s’interrompit. L’un des garçons laissa échapper un grognement de frustration.
Ce n’était pas comme si elle leur avait dit qu’il était tard et qu’elle leur raconterait la suite le lendemain... Non, elle leur disait de simplement s’adresser à quelqu’un d’autre. Mais c’était sa version qu’ils voulaient entendre maintenant. Cependant, elle ne leur laissa pas vraiment le choix et en appela à Sealig.

Le jeune homme, quant à lui, grimaça, revenant à la réalité. Il s’était lui aussi un peu laissé emporter par la description d’Alienor. Les récits rohirrims parlaient souvent des hommes-arbres qui avaient nettoyé Orthanc de la souillure du mage renégat. Et c’était une histoire qu’il aimait. Il trouvait quelque part rassurant que la terre même du Riddermark et toutes ses créatures se réveillent pour chasser les ennemis de la Marche.
Par contre, il n’aima pas vraiment les paroles qu’elle lui adressa. Encore moins les sous-entendus à peine voilés sous la surface. Alienor estimait donc que ni elle ni lui n’étaient de bonnes personnes pour les jeunes garçons, appuyant sans ménagement sur leur statut inférieur. Il se mordit la lèvre pour ne pas répliquer sèchement la première idée qui lui venait à l’esprit. Il baissa juste la tête en acquiesçant.

- Je... Très bien, je vais les ramener dans leurs quartiers. Merci de votre indulgence face à notre bêtise.

Eogast esquiva la main qui se tendait vers lui, contourna brusquement Sealig et vint se placer tout droit devant Alienor, les bras croisés dans une position d’autorité toute infantile.

- Tu es peut-être une adulte Alienor mais ce que tu as dit est stupide !

Il la regarda droit dans les yeux avant de continuer sur sa lancée sans qu’elle ne puisse l’interrompre.

- Tu crois qu’on a attendu d’avoir des percepteurs pour apprendre des choses ? Quand Maman travaillait j’allais en cachette à la taverne et à l’auberge pour écouter les histoires des voyageurs. J’ai appris le sindarin presque tout seul avec les gens de passage à Aldburg. Et puis à Limeclair aussi c’était bien, on avait une grande bibliothèque et les elfes répondaient toujours à nos questions... C’est quoi que t’appelles les bonnes personnes au juste ? Les vieillards qui nous endorment en parlant en nous obligeant à rester assis et réciter des leçons ? C’est nul comme ça ! Je parie que même le Roi s’endormirait pendant la leçon d’histoire s’ils n’étaient pas tout le temps sur son dos !

Sealig fit mine d’enfouir son visage dans sa main, dans un geste de lassitude, pour dissimuler son sourire. Ce qui permit à Eofyr de rejoindre son frère dans la même exacte position et ajouta :

- Et quand Maman soignait Dame Farma, bah on a dormi dans le quartier des domestiques et tout le monde s’en fichait ! Pourquoi c’est différent maintenant ? J’aurais plus le droit de rester avec mes amis parce que Maman est amoureuse du Vice-roi ? C’est injuste !

Le jeune garçon semblait prendre cette possibilité comme la pire des injustices, presque une insulte. Après tout, ces amis d’Aldburg étaient, eux, restés du bas peuple. Pourquoi n’aurait-il plus rien à faire avec la fille du forgeron, le petit vendeur de chandelles sur le marché ou encore le fils du maréchal-ferrant, simplement parce que sa mère aurait fait une union plus haute que sa condition ?
Le fossé des différences sociales n’avait pas encore vraiment touché les deux fils d’Hengest et, même s’ils avaient conscience d’être traité autrement, le fait de devoir changer leurs fréquentations ne les avait même pas effleurés. Il fallait dire qu’ils ne voyaient plus grand monde de leur âge depuis leur déménagement pour le Château d’Or... A part peut-être le fils cadet de cet ambassadeur arnorien qu’ils avaient croisé quelques mois plus tôt : un horrible snob qui les avait dédaignés la majeure partie de la soirée. Eofyr avait bien failli lui casser la figure et le gamin n’avait dû le salut de son arrête nasale qu’à l’intervention inopinée d’Aelyn, sortit prendre l’air.

- Moi je crois que tu es une bonne personne, Alienor ! renchérit de nouveau Eogast, qui n’en démordait pas.

De son côté Sealig semblait déterminer à ne pas intervenir. Il se contentait d’observer, ne portant secours ni aux enfants ni à la jeune femme. A vrai dire, le jeune garde était curieux. Ses yeux bleus trahissaient un intérêt certain pour la scène qui se déroulait devant lui. Si les choses restaient comme elles étaient, il y avait de fortes chances pour que dans un avenir pas si lointain, les fils d’Aelyn accèdent à des postes importants ou influents. Leurs réflexions et façons de penser pouvaient se révéler très instructives pour dépeindre les adultes qu’ils deviendront tous deux. Sealig avait de grands espoirs pour cette génération qui grandirait en même temps que leur nouveau souverain. Fendor était sage et savait s’entourer, et les jumeaux bénéficiaient indirectement de ces choix judicieux ainsi que de nombreux autres jeunes gens. Le Rohan n’en ressortirait que plus fort, surtout après tout les troubles qui l’avaient déchiré ces dernières années. Le pays avait retrouvé sa stabilité et son unité maintenant et il ne pouvait qu'espérer que cela dure au moins pour le restant de ses jours.
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Rechercher dans: Isengard   Tag sealig sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'enfance est un voyage oublié [Passé]    Tag sealig sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 30 Aoû 2015 - 22:07
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#Eofyr                                #Sealig                                 #Eogast

Toute l’attitude de Sealig transpirait le soulagement quand Alienor décida de répondre à sa maladresse par un trait d’humour. Ses yeux d’azur reflétaient toute la gratitude dont il était capable, bien que la gêne colorait encore ses joues d’un rouge soutenu. Il eu pourtant la présence d’esprit de répondre par une autre révérence en direction de la demoiselle et d’ajouter :

- Pour supporter si bien ces deux garnements, vous méritiez bien plus qu’une révérence.

Sa voix n’était pas totalement assurée mais l’effort y était. En jouant le jeu, il s’épargnait une situation bien délicate... du moins l’espérait-il. Les deux garnements en question affichaient eux une mine outrée... qui s’effaça bien vite quand arriva le chef cuisinier, qui semblait bien moins compréhensif que les jeunes gens.

L’homme ne semblait guère ravi du petit tour des garçons et de la pagaille qui en avait résulté... bien que la pagaille soit plutôt du fait de Sealig à dire vrai.

- Messire Eogast et Eofyr, il me semble que votre mère vous a appris à vous comporter avec un peu plus de courtoisie et de respect. Vous resterez avec Alienor pour ramasser les assiettes et l’aider à les ranger comme il faut, que cela plaise à l’étiquette ou non. Sealig, vous serez bien aimable si vous pouviez surveiller ces deux chenapans jusqu’à ce qu’ils aient fini leur tâche !

- Bien, monsieur, répondit immédiatement le jeune homme en baissant la tête.

Sur ces mots, cuisinier repartit aussi sec s’affairer ailleurs. Les garçons affichaient une mine contrite mais, bon joueurs et habitués – contrairement à beaucoup de gamins de la noblesse – à réparer eux-mêmes leurs bêtises, ils prirent docilement place autour de la table pour rattraper le travail perdu. L’un ramassait ce qui était tombé par terre tandis que l’autre les rinçait une à une. Mal à l’aise rester les bras ballants alors qu’il était en partie responsable du désordre, Sealig se joignit à eux.

- Je suis vraiment navré du désordre. Je ne voulais pas vous causer autant de soucis, s’excusa-t-il sincèrement. Vous devez bien vous demander comment un homme aussi maladroit a pu se retrouver à veiller sur les beaux-fils du vice-roi...

Il afficha une moue un peu honteuse et se mit au travail. A eux quatre, ils auraient vite fait de tout terminer.

Le gros du travail se fit d’abord dans un silence presque religieux. Les autres aides de cuisine leur jetaient souvent des regards par dessus leurs épaules. On ne pouvait pas leur en vouloir. Ce ne devait pas être souvent que leur cuisine se voyait doter de tels assistants. Un soldat et deux rejetons de la plus haute société rohirrim, rien de moins, qui plongeaient les mains dans l’eau savonneuse pour récurer des assiettes sales... Certaines semblaient trouver ça très amusant, d’autres, plus rares, semblaient s’inquiéter de cet outrage. Les gamins, quant à eux, ne semblait guère s’en soucier.
La cuisine finit par se dépeupler au fur et à mesure que chacun finissait son travail et les regards se firent moindres.

Après un moment, Eogast finit par prendre la parole, un peu hésitant :

- Dis Alienor, quand Maman et Gal... le Vice-Roi Gallen reviendront du Gondor, tu repartiras à Edoras ou tu resteras ici avec le Roi ? J’ai... j’ai entendu dire que certaines aides de cuisine allaient partir et d’autres non.

Le jeune garçon semblait visiblement embêter d’exprimer la pensée qui justifiait sa question.

- Parfois, on dirait que ça ne te fait pas plaisir d’être là ? Tu n’aimes pas Isengard ? Tu préférerais retourner au Château d’Or ?

Son frère lui donna un coup de coude, manquant de faire de nouveau vaciller la pile d’assiettes fraichement relavée.

- Tais-toi donc, idiot ! Tu crois vraiment qu’on lui demandera son avis ?!

Cela ne sembla guère dissuader son jumeau qui continua sur sa lancée.

- Ou alors c’est la forêt qui te fait peur ? Moi elle me fait un peu peur. On dit que les Ents ne sont plus assez nombreux pour garder les arbres qui bougent et qu’ils peuvent tuer un homme comme on casse une brindille si on parle de feu ou de hache.

La fin de sa phrase avait été murmurée tout bas, comme s’il craignait véritablement que les huorns l’entendent prononcer les mots interdits. Si bas que les trois autres durent se pencher pour l’entendre.

- Pff, trouillard ! répliqua Eofyr, bien fort.
- C’est pas vrai ! Ils sont vraiment dangereux ! protesta l’autre.
- Messire, je vous en prie, pas de dispute ici ! gronda alors Sealig pour avorter une hypothétique bagarre au dessus de la vaisselle.

Le jeune homme regarda alors Alienor en levant les yeux au ciel comme pour invoquer une patience qu’il avait de plus en plus de mal à trouver au fur et à mesure que les jours passaient, mais également un léger amusement. Enfant unique, ces chamailleries fraternelles lui étaient complètement étrangères et il peinait à trouver l’attitude à adopter. D’un autre côté, il ne pouvait que s’amuser de leurs éternelles joutes verbales et leur manière de s’exprimer l’un avec l’autre ou l’un contre l’autre sans demi-mesure.

Finalement, il y eut de nouveau un silence. Cette fois, les deux garçons regardaient Alienor avec insistance. Malgré leur interlude, ils ne semblaient pas avoir oublié leur question.
Il était vrai qu’ils appréciaient Alienor qui, malgré le peu de temps qu’elle avait à leur consacrer, était toujours gentille, attentive et attentionnée à leur égard sans pourtant en faire des tonnes comme certains. Le changement de leur statut social et leur déménagement avait créés de grands bouleversements dans la vie des fils d’Aelyn. Parfois, l’adaptation était difficile et ils se sentaient nostalgiques du passé. Et la demoiselle avait cette qualité supplémentaire de les traiter sans la déférence excessive qui les mettaient si mal à l’aise... Et puis c’était une jolie fille, et c’était un devoir fondamental de faire sourire les jolies filles, non ? Alors donc, la pensée de se séparer de la jeune femme les peinait un peu. Ce ne serait plus pareil sans elle.

Sealig, sans trop vouloir paraitre intéressé par un sujet qui ne le regardait pas, sembla pourtant tendre l’oreille à sa réponse, par curiosité. Il ne connaissait que vaguement la demoiselle et tout à l’heure avait été la plus longue conversation qu’ils avaient pu avoir depuis leur arrivée ici. Mais avec une présence d’esprit salutaire, elle lui avait sauvé la face et sortit tout deux d’un terrible moment de gêne. Il avait une reconnaissance sans borne à son égard... Mais il devait bien avouer que moins il ouvrirait la bouche, mieux ça vaudrait pour lui. Il n’avait jamais été très doué pour discuter avec les filles, encore moins si celles-ci étaient jolie. A part rougir comme un phare et se malaxer la nuque à s’en démettre une cervicale, il ne savait pas faire grand-chose dans ces situations.
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Rechercher dans: Isengard   Tag sealig sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'enfance est un voyage oublié [Passé]    Tag sealig sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 21 Mai 2015 - 17:34
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#Eofyr                                #Eogast

Eofyr et Eogast se prélassaient au bord de l'eau depuis la fin de leurs leçons. Un vieux soldat à la mine fermée et à la patience très fine remplaçait à leurs côtés leur garde du corps habituel quand celui-ci était encore à l'entrainement ou prit par d'autres obligations. Et ils n'avaient jusqu'à maintenant pas réussi à le dérider ne serait-ce que d'un sourire. Cet homme ne devait vraiment pas apprécier les enfants car depuis qu'il les avait récupérés à la sortie de leur leçon avec le précepteur, il avait cette tête qu'affichaient les gens forcés à avaler un bol de cyanure... ou de fourmis écrasées. Et ce rabat-joie avait gâché leur dernière farce ! Entre eux, il l'appelait "Ronchon".

« - Eofyr, j'ai faiiiiiim.... » geignit pour la sixième fois Eogast sans pour autant daigné bouger d'une oreille de son petit promontoire.
- Roooh, tais-toi ! On est pas prêt de manger non plus ! répliqua sèchement son frère en jetant un énième caillou dans la rivière, juste l'angle qu'il fallait pour éclabousser Ronchon.
- Je m'ennuiiiis ! J'ai oublié mon recueil de poèmes à la maison !
- Les rohirrim sont des guerriers pas des poètes ! T'es pas un elfe que je sache !
- Et toi t'es une tête de pioche ! Tu crois qu'on gagne les batailles en fonçant dans le tas comme ces gros bourrins d'Hommes de Dun ? Non Môsieur, il faut un cerveau pour ça ! Et un cerveau ça se cultive !
- En lisant des trucs pour fille ? Beurk !
- La poésie c'est pas des trucs pour filles ! Le grand capitaine Faramir, l'époux d'Eowyn, aimait lire des poèmes ! Je l'ai lu dans Mémoires de la Dame du Rohan ! »


Cependant, la dispute s'arrêta là. Comme souvent, Eogast cédait face à son frère pour éviter le conflit, mais là, il ne changerait pas d'opinion : si le livre le disait, alors c'était vrai. Les garçons, malgré de nombreuses divergences de points de vue, ne se battaient jamais. Se chamaillaient souvent, mais ne se battaient jamais... et cela ne durait jamais bien longtemps non plus. Et surtout ils tenaient là un bien meilleur sujet de conversation.

« - Tu as lu le livre de Maman ?! s'exclama Eofyr.
- L'histoire de Dame Eowyn retranscrite par Elboron en personne ! Son propre fils ! Tu crois que j'allais louper ça ?!
- Mais Maman avait dit "pas avant que tu entres en apprentissage", non ?
- Si... mais je l'ai rapporté dans la chambre en douce lors de la grande fête pour l'ambassadeur la dernière fois. Tout le monde était occupé.
- Tu sais pourtant que c'est un copie rare ! Si Maman trouve son précieux livre sous ton lit, je nierais toute implication... »
ronchonna Eofyr, visiblement peu pressé d'imaginer ça.

Finalement le silence revint entre les garçons, chacun s'occupant à tromper son ennui à sa façon.

- L’on m’a dit que monsieur Eogast avait une faim de troll et que monsieur Eofyr aimerait bien grignoter quelque chose.

« - Alienor !!! » s'exclamèrent aussitôt les jumeaux en se précipitant vers elle, une joie sans borne sur leurs visages.

Leur manque de tenue leur valut pourtant une réprimande d'Alienor ainsi qu'un regard réprobateur de Ronchon. Ils affichèrent une mine contrite à l'une en ignorant superbement l'autre. Et il acceptèrent l'en-cas avec beaucoup de gratitude.
Mais vite, bien trop vite, Alienor dut retourner à ses corvées, laissant de nouveau les jumeaux à leur ennui.



Et pourtant, deux heures à peine après le repas, Alienor et les filles de cuisine virent brusquement débouler entre les tables les deux garçons de Dame Aelyn. Légèrement échevelés, ils jetèrent un œil à droite, un œil à gauche et se précipitèrent en direction de la demoiselle pourtant fort occupée à trier et ranger la vaisselle. Ils riaient étrangement discrètement avec cet air conspirateur de ceux qui venaient de jouer un bon tour. Arrivés à la hauteur d'Alienor, il se mirent à quatre pattes et se faufilèrent sous la table, vérifiant qu'ils étaient parfaitement dissimulés sous la grande nappe écrue.

- Messires ?... Messire Eogast ? Messire Eofyr ?

Cette voix était reconnaissable entre toute, c'était celle du soldat officiellement attaché à la sécurité des deux enfants. Le pauvre Sealig semblait totalement paniqué. Il courait d'un côté à l'autre du camp à la recherche frénétique des garçons. Il avait égaré les beau-fils du vice-roi... S'il leur arrivait le moindre malheur juste durant ce laps de temps, sa carrière serait terminée... enfin il était plus sûr encore que Gallen aurait sa tête et la planterait au bout d'une pique sur le parvis de Meduseld. Il en venait à alternativement menacer et supplier les jumeaux de se montrer. Le visage du jeune homme, mangée par une barbe précautionneusement entretenue pour le vieillir au mieux, perdait sérieusement de ses couleurs au fur et à mesure que ses appels demeuraient sans réponse. Il semblait au bord de la crise d'angoisse.
Il avait obtenu ce poste à seulement 20 ans en récompense à un acte de courage remarqué et de bonnes recommandations mais il avait véritablement plus du guerrier que de la gouvernante. Tant qu'Aelyn était là, son rôle se bornait à celui de garde du corps mais puisque  qu'elle et le Vice-roi n'était toujours pas revenus de leur voyage au Gondor, il avait dû endossé le rôle de nounou... Et il y avait des jours où ce n'était pas simple... Vraiment... C'était comme garder des petits frères indisciplinés avec un risque non négligeable de mourir prématurément en cas d'échec.

Les garçon ricanèrent discrètement aux pieds d'Alienor et lui tirèrent discrètement sur la jupe pour attirer son attention. Ils savaient parfaitement comment en faire une complice de leurs bêtises. Ils étaient bien rodés. Eofyr lui fit un "chut" en posant un doigt sur le sourire amusé qui ornait son visage tandis que son frère cadet affichait sa meilleure tête de chiot abandonné comme il savait si bien le faire.
Un énième appel de leur nom leur fit étouffer un nouveau rire entre leurs mains. Les deux petits monstres semblaient très satisfaits de leur coup.

Plusieurs longues minutes s'écoulèrent quand une des aides de cuisine eut pitié du pauvre jeune homme qui frôlait l'infarctus et lui indiqua discrètement la cachette des jumeaux. Aussitôt, Sealig bondit dans la direction indiqué et, d'un geste vif souleva le pan de nappe pour dévoiler les deux garçons recroquevillés l'un contre l'autre qui laissèrent échapper un glapissement de surprise.

- Messires ! A votre âge, je ne devrais pas avoir à vous courir après ! Je suis censé vous protéger, comment le pourrais-je si je ne sais même pas où vous trouver ?! Que dirait votre mère si elle vous voyait agir ainsi ?! s'énerva clairement le jeune homme.

Les fils d'Hengest affichèrent immédiatement leur mine la plus piteuse.

« - Désolé Sealig. C'était juste pour rigoler.
- Soit pas fâché Sealig, s'il te plait... »


Sous les gémissements des deux garçons réunis, le jeune homme finit par céder avec un long soupire.

- D'accord, d'accord. Juste... ne recommencez pas. On se comprend bien ? Votre mère m'arracherait la tête s'il vous arrivait quelque chose.

« - Mais non, Maman est la plus gentille dame du monde, Sealig. »
jura Eofyr.

Le soldat eut un ricanement à mi-chemin entre l'amusement et l'ironie.

- Je n'en doutes pas Messire Eofyr mais elle tient trop à vous pour que je prenne le risque.

Finalement les deux garçons s'extirpèrent de sous la table pour se placer de part et d'autre d'Alienor. C'est seulement alors que Sealig se rendit compte de la position dans laquelle il était : agenouillé à quelques centimètres seulement des jambes de la jeune fille, le pan de nappe qu'il avait tiré toujours à la main et ayant envoyé valser un mètre plus loin une bonne partie du travail de la demoiselle par son geste précédent.
Le visage du jeune homme prit une très brusque teinte rouge vive qui s'étalait de ses oreilles à son cou. Il se releva d'un bond, comme si un serpent l'avait mordu, et s'éloigna d'un bon pas dans le même mouvement. Les yeux fixés au sol, il passa une main dans sa nuque pour dissimuler sa gêne et marmonna une excuse tellement étouffée qu'elle resta totalement incompréhensible.
Les jumeaux ricanèrent derrière les jupes d'Alienor, chuchotant et gloussant tout à la fois en se dissimulant à peine alors qu'ils admiraient le jeune homme tenter de remettre de l'ordre dans le bazar qu'il avait fait sur la table avec une maladresse presque douloureuse à regarder.
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