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Sujet: Am Stram Gram ... Les désirs de Baltog sont des ordres
Aldarion

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Rechercher dans: Mont Gram   Tag zartha sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Am Stram Gram ... Les désirs de Baltog sont des ordres    Tag zartha sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 23 Jan 2024 - 16:59

Pipo n'appréciait pas vraiment la tournure que prenaient les événements. Il avait emprunté le cheval du vieux Tobias et s'était rendu au point de rendez-vous. Il espérait sincèrement obtenir un bon prix pour les informations précieuses qu'il apportait.

Emeric avait eu droit à six mois de paix quand il avait donné le régiment. Il y avait laissé deux doigts car ils avaient un peu douté de sa sincérité et les six mois en avaient plutôt duré cinq mais cela avait été appréciable. Dam avait négocié deux mois supplémentaires pour le Tribun et sa suite. Vu l'importance de ces infos, Pipo se prenait à rêver d'une trêve d'un an.

Il avait essayé de se débiner, trouvé tous les prétextes pour envoyer quelqu'un d'autre… en vain. Personne ne se serait permis de juger un délateur, la paix s'appliquait à tous. Néanmoins, c'était à chacun de prendre ses responsabilités.

Tu vas au point de rendez-vous, tu allumes un feu la nuit, ils viennent écouter ton histoire puis tu repars, lui avait expliqué Dam. Rien de très compliqué en somme.

Pourtant, quand il était arrivé, le villageois avait été directement emmené. Les gobelins l'avaient amené dans une caverne. On l'avait rudoyé, insulté et on lui avait craché dessus. Finalement, ils l'avaient emmené dans une autre caverne un peu plus loin. Il avait été bon pour raconter son histoire une troisième fois et avait eu droit à un nouveau tour de rudoiement, insultes et crachats.

On l'avait amené dans une troisième caverne, toujours plus profondément, toujours plus grande. Il y avait énormément de gobelins, cela grouillait dans tous les sens. Il y avait également un enclos remplis de grandes créatures que Pipo avait identifié comme des trolls.

Le villageois commençait à ne plus être très rassuré. Tentant de se rassurer, il maugréait dans sa barbe. Il était là pour rendre service après tout. Il avait dit ce qu'il avait à dire. S'ils n'étaient pas contents ce n'était pas son problème. Il avait droit à un peu de respect quand même. Il allait leur dire. Cela n'allait pas se passer comme ça.


La détermination et les revendications de Pipo s'évanouirent comme neige au soleil quand un énorme gobelin s'approcha de lui. Grand et robuste, il avait le visage recouvert d'une sorte de cagoule composé d'un mélange de cuir et d'os dont le villageois craignait de deviner la macabre origine. Son armure sombre était agrémentée de morceaux d'os, de dents et même de ce que Pipo identifia comme un visage humain. La créature s'approcha de lui d'un pas étonnamment leste.

“Raconte-moi ton histoire…”,murmura-t'il d'une voix sourde et traînante.

Pipo tenta de rassembler ses idées et surtout de faire semblant de ne pas réaliser qu'il s'était fait dessus.

“J'étais dans mon village, quand des soldats sont arrivés. Des hommes du Roi. Ils ont repéré votre armée et comptent vous bloquer la route au niveau du Col du Sorcier.”

L'Épouvanteur grogna.

“Combien ?”

Pipo dégluti bruyamment.

“Au moins cinq mille hommes..”

L'Epouvanteur saisit sa main et la porta à sa bouche brutalement, le soulevant du sol. D'un mouvement sec il ferma ses dents sur son petit doigts, le sectionnant net.

Pipo hurla de douleur. L’Épouvante le saisit à la gorge et le souleva jusqu’à son propre visage.

“Raconte-moi ton histoire”, siffla-t’il entre des dents.

Pipo avait du mal à parler à cause de la douleur, de la main qui enserrait sa gorge mais aussi de la peur.

“Il y a cinq milles soldats du roi qui vont vous attendre pour vous bloquer au col du Sorcier.”

L'Epouvanteur relâcha très légèrement sa main autour de la gorge de Pipo.

“Tu viens d'où ?”
“Amon Delen…”,souffla le villageois d'une voix rauque.

Le grand gobelin le laissa lourdement tomber. Il se tourna vers un de ses sbires.

“Envoi une équipe au Dushatâr Zagh, ne vous faites pas repérer”, tonna-t'il de sa voix profonde.

Les informations du villageois confirmant ses craintes. C'était l'endroit parfait pour une embuscade

Il se tourna alors vers Pipo. L'humain s'était blotti contre un gros rocher, tenant sa main ensanglantée.

“Toi, tu restes ici. Si tu m'as menti, on rasera Amon Delen et je te donnerai vivant à manger à mes trolls. Si tu as dit la vérité, nous oublierons ton village quelque temps et je te tuerai avant de te donner au trolls.”

Pipo ne réagit même pas. Une larme s'était mise à couler doucement le long de sa joue. Les gobelins n'avaient pas usurpé leur réputation de cruauté.

***


Zartha se tenait caché sous un énorme arbre à l'ombre protectrice. Il avait rampé hors de la caverne qui terminait le grand tunnel qui aboutissait au Dushatâr Zagh. Le soleil n’était pas encore couché et si les trolls ne supportaient pas la lumière de celui-ci, l’éclaireur gobelin ne l’appréciait pas beaucoup plus.

Il s’était désormais assez avancé pour deviner une immense masse de tentes positionnées sur le versant opposé du col. Des feux commençaient également à s’allumer un peu partout dans le camp. Il était difficile de compter exactement le nombre de soldats, ceux-ci étaient pour la plupart à l’intérieur des tentes. Ils se reposaient sans doute pour être en forme pour la bataille qu’ils prévoyaient de lancer cette nuit.

Les généraux ennemis paraissaient malins. Leur position ne permettaient pas une attaque surprise ni un véritable contournement. Ils semblaient avoir une idée très précise d’où se trouvaient les trois entrées du tunnel qui passait du col du sorcier à la Grande Voie de Gundabad. Ils avaient positionné leur camp légèrement en contrebas. Ils auraient même l’avantage de pouvoir mener une charge. Leur plan connaissait néanmoins trois failles majeures. Tout d’abord, ils avaient oublié que le cœur des hommes était aisément corruptible. Ensuite, ils n’avaient pas jugé bon de dissimuler leurs positions… enfin, ils ne paraissaient pas connaître le Chemin des Ânes.

Constituant un détour de plus de quinze kilomètres, le Chemin des Ânes permettait de contourner l’entrée de la Grande Voie de Gundabad et de la rejoindre plus loin dans les montagnes. Traversant une large vallée formée par la fonte d’un très ancien glacier, le Chemin était utilisé par ceux qui souhaitaient rejoindre Gundabad mais dont les montures se montraient rétives à l’obscurité des cavernes.

Zartha ricanna en pensant à l’ingéniosité de l’Epouvanteur. Quand les hommes se rendraient compte de la supercherie, ils seraient déjà retourné dans la confortable obscurité de la Grande Voie.
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