A la recherche des Ents...

Le soleil se couchait dans le monde extérieur lorsque les quatre membre de la compagnie pénétrèrent sous les arbres rameux et antiques de la forêt de Fangorn. Bien qu'ils n'avaient pas depuis longtemps quitté la lisière Sud de la forêt, tous ressentirent une impression d'étouffement, à plus ou moins grand degré. Ambremage supportait mieux cette sensation de lourdeur de l'air, ayant été habitué à pareil territoire.

De grandes barbes de lichen pendaient tristement, immobiles.

"Cette forêt est vieille, murmura Tanarith... vieille et très étendue, bien qu'elle ne représente, dit-on, qu'une infime partie de ce qu'étaient les grandes forêts du temps jadis. Les contreforts boisés des Monts Brumeux sont à de nombreuses lieues à l'Ouest, et l'orée Nord est encore plus lointaine. Nos chances de paser à côté des Ents sont d'autant plus grandes s'ils sont endormis. Aussi soyez vigilants et attentifs, servez-vous de vos yeux, mais ne traînons pas pour autant."

Le sol était couvert de feuilles et de racines tortueuses et cachées, pourtant le vieux mage semblait évoluer avec aisance dans ce milieu.

"Il se peut que je remarque la présence d'un berger de la forêt sans même disposer de la vue. C'est un avantage, dans certains cas."

Nul son ne se faisait entendre que celui de leurs pas feutrés.

Aiwendil, lui avançait en touchant les troncs des arbes et en se penchant vers eux, écoutant leur mots...
On entendait que quelques bruissement de feuilles deci delà... Mis à part ça l'impression d'étouffement se faisait plsu forte dans le silence quasi constant...Mais cela ne troubla pas les voyageurs outre mesure...
Ambremage avait vécu dans cette forêt, Aiwendil connaissait bien la nature et les arbres et Milindë avait autrefois vécu dans la Forêt d'Or aussi Fangorn était-elle pour elle un emerveillement...

Il arrivait qu'Aiwendil murmure quelque chose dans sa barbe avant de reprendre sa route...Les compagnons malgré l'importance de leur quête avançaient avec lenteur, il ne fallait pas confondre vitesse et précipitation...

"Nous sommes semblent-ils encore assez loin de l'endroit le plus actif, bien que l'expression soit peu appropriée, de la forêt. Je pense qu'en premier lieu nous devrions nous rendre vers la lisière Ouest de Fangorn, il me semble que c'est par là qu'est rentrée la première expedition vers Fangorn... Elle avait pour but d'élucider certains evenements et après la mort de Mithrandir j'y suis allé pour dire toute ma colère à Sylvebarbe... Je ne sais s'il s'est reveillé, ou si mes remarques lui sont passées outre...Il nous faudra être convaincant, lmeur aide pour nous aider a arrêter l'ennemi avant qu'il n'étende son mal au forêt..."

Aiwendil reprit son manège semblant sonder le coeur des arbres si tant est que cela en fussent...

"Qu'en dites vous Tanarith, allons nous nous diriger vers la lisière ouest et suivre les traces de la précédentes expédition ou allons nous nous rendre directement où j'ai parlé à Sylvebarbe... Maintenant que j'y pense, s'ils sont devenus somnolent on le trouvera certainement non loin de l'endroit où bnous l'avions trouvé la dernière fois, dans sa demeur au pied des montages..."

Milindë se mit alors a chanter doucement un chant elfique evoquant la forêt... Le silence se fit moins pesant, les arbres semblaient écouter la chanson...

Nul danger ne semblait devoir les atteindre, nul mal ne s'était répandu à Fangorn, ou tout au moins était-ce l'impression que donnait cette première partie du long cheminement.

Parfois, un branche morte craquait pour tomber juste derrière eux... ou bien certains arbres semblaient murmurer dans un dialecte incompréhensible, même pour Tanarith. Le phénomène s'amplifiait lorsque le deuxième Mage brun de l'expédition allait au contact de leur écorce pour, disait-il, "les écouter". Dans ces cas-là les rameaux et les branches s'agitaient lentement au-dessus de leurs têtes, malgré l'abscence totale de vent.

Ils n'avaient pas encore parcouru un grande distance lorsque se posa la question de la direction, et ce fut Aiwendil qui, le premier, prit la parole. Le choix paraissait clair, en tout cas, à défaut d'être facile à trancher: soit se rendre dans une des demeures de Sylvebarbe, soit aller à la lisière Ouest, la partie la moins léthargique de la forêt de Fangorn. Ambremage tenta de répondre:

"Si cette 'demeure au pied des montagnes', comme vous dites, mon ami, est bien la salle du jaillissement, je pense que nous aurons de grande chance d'y trouver là le plus ancien des êtres de la Terre du Milieu, ou l'un des plus anciens, qu'est Sylvebarbe; et davantage si la somnolence l'a gagné. Dans le cas contraire, il ne tardera pas à nous trouver en cours de route. Allons vers les contrefots des Montagnes, et si nous trouvons sa demeure vide, nous redescendrons vers le Sud et l'Ouest: ainsi nous serons tout proches d'Isengard. C'est l'itinéraire qui me semble le plus logique et le plus profitable puisque le temps nous est compté..."

Même pour parler, le groupe ne s'était point arrêté; aussi attendait-il l'avis de la Dame tout en marchant.

Elaïne s’était décidée a partir pour la citée blanche lorsqu’une idée la traversa… Elle n’était pas bien loin de Fangorn… Voilà une forêt qui méritait elle aussi le déplacement… On en avait tant dit… Elaïne elle même n’y avait jamais mis les pieds mais c’était une expérience tentante… Et à portée de main. Elle changea donc de route, obliquant plein sud…

Au premier village qu’elle trouva (en se repérant à l’aide de l’humeur des animaux qui laissait parfois transparaître leur vision du paysage), elle demanda le chemin de la vielle forêt… On la regarda d’un air ahuri mais on lui indiqua néanmoins la direction… A partir de là, elle parvint sans trop de difficultés à trouver son chemin…

La lisère même de la forêt laissait une impression étrange… Comme si les arbres étaient plus… Vivants… Chose normale dans un endroit pareil… Cependant, au yeux d’Elaïne le fait était frappant : l’humeur des arbre rayonnait avec plus de force que celle d’aucun végétal qu’elle avait rencontré jusqu'à présent. Et ils semblaient plus vif à mesure qu’elle s’enfonçait. L’instinct de l’aveugle lui indiqua que si elle voulait rencontrer des ents, le plus sage serait d’aller vers les arbres les plus vifs…
Aussi marchait-elle sans la moindre hésitation quant à la direction à prendre…

Soudain, elle remarqua quelque chose… Comme une légère distorsion de l’air… En temps normal elle n’y aurait pas prêté attention mais à un endroit pareil il ne semblait pas logique que quelqu’un soit assez proche pour que ses paroles soient "visibles"… Aussi, elle s’arrêta et tendit l’oreille… Elle n’entendait rien mais l’air était de plus en plus distordu… Peut-être étai-ce du aux arbres…

Puis un léger chant se fit entendre… De l’elfique… Et une voix de femme… Ce n’était donc pas un ent… Mais que faisait une elfe dans les parages ? La question resterait en suspens si Elaïne ne se décidait pas car, habillée comme elle l’était, il était peu probable qu’on la remarque (elle était en effet vêtue d’une robe enchantée par un tisseur de Lorien pour que sa porteuse se dérobe aux regards)…

Elaïne se dirigea donc vers la voyageuse sans prendre la peine de se cacher… Ne se laissant néanmoins pas aller à trop de confiance, elle glissa délicatement des aiguilles de lancé dans ses doigts et vérifia que son fouet était bien en place…

Se concentrant pour étendre son champs de vision dans la direction de la voix, Elaïne vit le groupe de marcheurs avant que ces derniers ne fassent de même… Elle se déplaça de manière à ce qu’aucun arbre ne la cache, marcha délibérément sur une brindille… Et comprit que si les marcheurs ne l’avaient pas encore vue l’un d’entre eux l’avait entendu avant qu’elle ne fasse volontairement du bruit… Car il fut le seul à ne pas paraître surpris par ce son qui annonçait la venue de quelqu’un…

HRP//Ambremage… J’espère que tu ne te sent pas offensé par le léger contrôle que j’ai exercé sur ton perso mais il semble logique qu’il m’ai entendu avant…//HRP

Milindë acquiesca aux paroles d'Ambremage.

"Allons donc vers les racines de la montagne il est en effet probable que Fangorn s'y trouve..."

Milindë se sentit soudain épiée et elle remarqua qu'Ambremage venait de sourciller légèrement...Elle ferma les yeux et se concentra quelque peu...
Un autre esprit se trouvait en ce lieu... Une femme...
C'est à ce moment que craqua une brindille provoquant la rotation des compagnons...

"Inutile de vous cacher, je ne pense pas que vous soyez opposée à nous..."
"C'est une femme Elfe elle aussi magicienne qui nous rejoint... Suis-je en train de me tromper Elaïne ?"

Aiwendil venait de prononcer cette phrase le plus simplement du monde, comme si il connaissait l'elfe qui les rejoignait...

Elaïne sourit, pas le moins du monde troublée par la réaction des personnes présentes… Elle avait reconnu en plusieurs d’entre eux des mages et connaître le nom de quelqu’un ne relevait pas de l’exploit… Aussi, Elaïne se concentra brièvement pour cesser d’irradier de magie… Aussitôt, sa "vue" disparu et elle du s’aider de la cane qu’elle avait fait en Lorien pour se guider et ne pas heurter d’arbre. Elle parla en utilisant le nom qu’elle avait vu flotter à la surface de l’humeur de la personne…

- Effectivement Aiwendil… Et si je puis me permettre Milindë, je ne me cachait pas le moins du monde… Sans quoi je n’aurais pas marché sur cette brindille…

Elaïne marchait dans leur direction et, songeant qu’elle serait bientôt assez prés des autres pour qu’ils puissent voir ses yeux, elle les plissa pour éviter qu’ils ne les remarquent trop vite. Elle enchaîna :

- Et non, je ne vous suis pas hostile -du moment que vous même ne l’êtes pas- mais comprenez que votre présence en ce lieu m’amène à me questionner…

Elaïne parlait relativement lentement pour que sa discutions n’entame pas sa concentration… Elle avait à faire à des magiciens et ne voulait donc pas révéler sa "vue" trop vite… Et elle devait donc user de ses autres sens pour repérer l’endroit… Elle songea que sa "vue" serait peut-être un atout : s’ils ne l’avaient pas réalisé précédemment c’était qu’ils se trouvaient loin d’elle mais si ils étaient proche d’elle, les flots de magie que représentait sa "vue" pourrait bien les déstabiliser…

Il n'y avait pas de doute, Ambremage avait entendu quelque chose... senti la présence de quelqu'un, plus précisément. Mais cela ne paraissait pas être un danger; aussi le vieux mage ne fit-il pas cas de cela au début, bien qu'une expression nouvelle naquit malgré lui sur son visage.

Soudain, une branche craqua derrière eux, et le reste de ses compagnons se retourna... Une Elfe, une magicienne Elfe... le bruissement des pas renseignait Ambremage sur la nature de l'être qui les suivait. Il en fut conforté par les paroles d'Aiwendil. Mais, que disait-il? Elaïne? Il s'agissait là, visiblement, d'une des connaissances du mage brun.

Tanarith se retourna, faisant face à la nouvelle-venue, avant de déclarer:

"Eh bien... Elaïne - si j'en crois les dires de mon ami -, qu'est-ce qui peut bien mener vos pas dans la forêt d'Ent, seule et à la nuit tombante? J'aimerais bien le savoir... Mais avant permettez-moi de me présenter: Ambremage, ou Tanarith, comme vous préférez."

Il s'inclina devant Elaïne, sans se douter qu'elle partageait le même "handicap", la même déficience que lui. Aussi pensait-il ne pas avoir besoin de révéler qu'il était aveugle, car la seule vue de ses paupières closes le montrait.

Il se redressa et se tourna vers Aiwendil:

"Ainsi vous ne semblez pas si surpris, mon ami..."

"Je ne me suis donc pas trompé sur votre nom... fort bien je ne suis pas si mauvais que ça..."

Aiwendil rit lentement...

"J'arrive à deviner de mieux en mieux certaines choses, il est vrai que tout ce temps passé au contact de la nature et de rien d'autre j'avais quelque peu oublié ce genre de don..."

Il s'arrêta regarda autour de lui et détailla de son regard perssant la nouvelle venue.
A quoi bon utiliser une canne elle ne semblait aps en disposer à cause d'un problème tel que des déficiances au niveau des jambes, le problème était autre...
Aiwendil n'étaiot pas le seul a se questionner, en effet Milindë elle aussi pensait que cette Elfe cachait quelque chose, rien qui ferait d'elle une ennemi, mais un quelque cose...

Les lèvres d’Elaïne s’étirèrent : tous le monde avait donc l’esprit tourné de la même manière ? Puis, tendis qu’il continuait à parler, son visage se durci : elle se tourna vers celui qui disait s’appeler Tanarith pour lui parler sur un ton acerbe tout en écarquillant ses yeux pour qu’il puisse comprendre :

- Comment voulez vous que j’ai une idée de l’heure ? Nous somment sous des arbres et les oiseaux de jours chantent toujours…

Elle se maudit intérieurement : elle s’était laissé emporté mais cela avait parfois tendance à l’exaspérer lorsqu’on lui faisait remarquer sa tare… D’autant qu’elle ne se trouvait pas en position de force… Elle enchaîna :

- Et, si je puis me permettre, j’ai déjà posé cette même question… Mais je vais répondre car vous vous trouvez en situation de force et que je n’ai rien à cacher… Je me nome Elaïne Linkal-hîth comme l’avait deviné votre ami…

L’aveugle avait utilisé à dessin son nom de famille… Chose qu’elle n’avait pas fait depuis longtemps… Mais des fois qu’ils connaissent son frère…

- Et je me trouve dans cette forêt parce que je ne l’avait jamais visité et que j’aurais apprécié de rencontrer un ent… Et pourquoi y aurait-il quelqu’un à mes côtés ? Ai-je l’air si fragile que cela ?

Elaïne avait parlé… Et son regard vide parcouru les lieux d’ou provenait les bruits de respiration… Elle attendait à son tour une réponse…

Milindë s'avança et prit la parole...

"Quand à nous, nous nous trouvons en ce lieu car la necessité le demande, un conseil a été tenu à Fondcombe et les peuples libres doivent lutter contre l'ombre qui s'avance...Aussi une armée des peuples libres est partie en direction du nord, mais il nous faut un bastion rassemblés des peuples libres avec une position assez centrale, bastion que nous voudrions établir en Isengard, mais il nous faut l'aide et l'accord des Ents...Voulez vous vous joindre à nous ?"

Aiwendil resta silencieux, il venait de comprendre ce que cachait Elaïne...

Ambremage ne put bien sûr pas prendre connaissance de " l'étrangeté " des yeux d'Elaïne, aussi lui répondit-il d'un ton calme:

"Quant à l'heure, il suffit de regarder la direction du soleil, dit-on. Moi, je me fie aux chants des merles: ils piaillent le soir, avant la disparition du jour. Voilà qui suffit à expliquer pourquoi j'ignorais si vous étiez 'fragile' ou non, car voyez-vous, mes yeux ne fonctionnent point... ou plutôt ne fonctionne plus."

Voilà qui mettait fin à cette incompréhension générale, dans laquelle les trois autre compagnons n'avaient pas joué un grand rôle d'éclaircissement, il faut le dire.

"Comme vous le dit Milindë, nous recherchons les Ents afin de leur demander l'autorisation de poster des troupe de surveillance de la Trouée de Rohan, en Isengard. Mais qui sait comment nous trouverons les rares représentants du peuples des arbres. Le Conseil nous a mis en garde: la somnolence peut les avoir atteind. Mais, dites-moi, votre nom me dit quelque chose..."

Il répéta de nombreuses fois les deux mots:

"Linkal-hîth... Linkal-hîth... Linkal... hîth... Lin... J'ai souvenir de ce nom, mais je ne puis le remettre dans un quelconque contexte. Pourtant, je suis sûr de l'avoir entendu récemment. Sans doute à Fondcombe... Mais allons, ça me reviendra. Marchons, le temps presse, et si vous voulez vous joindre à nous, contez-nous votre histoire, en passant les détails bien sûr. d'où venez-vous."

Parler pouvait détourner l'attention, mais aussi se faire remarquer des occupants des lieux qu'ils recherchaient - ou de certains qu'ils ne recherchaient point.

Ecouta la réponse d’Ambremage et répondit, le sourire aux lèvres :

- Veuillez m’excuser… Mais je n’avait pas eu le temps de voir que vous étiez aveugle tout à l’heur… Et comme, depuis que je vous ai trouvés, j’ai arrêté de "voir"… Je suis moi même aveugle de naissance… Mes yeux sont, à ce qu’il paraît, dépourvus de pupilles… De toute manière j’ai conscience de l’heur mais parfois je m’emporte lorsque les voyants… Enfin… Veuillez m’excuser…

Sur ces paroles, prononcées avec sincérité, Elaïne consciente de l’étrangeté de ses paroles laissa à nouveau la magie se déverser à travers elle et lui permettre de "voir". Elle sentit ceux qui pratiquaient la magie tiquer…

- Ne vous en faites pas… J’ai mis au point cette manière d’apprécier le monde… La magie le sonde pour moi. Je ne suis donc pas totalement aveugle… Mais je ne peut étendre ce sort sur de grandes surfaces…

Cependant, les paroles qui suivirent étaient plus graves… Les raisons de la présence de ce groupe étaient bien tristes… Elaïne répondit avec fougue à Milindë :

- Je serait heureuse de me joindre a vous… Vous portez de mauvaises nouvelles et défendez ce qui me semble être une cause juste… D’autant que votre compagnie m’a l’air agréable… Peut-être mes talents pourrons vous être utiles…

Elaïne tut qu’elle pensait être capable de tirer des ents de leur somnolence en titillant leur "humeur"… Mieux valait éviter les mauvaises surprises… Cependant, Ambremage semblait soucieux de quelque chose… Il lui semblait avoir déjà entendu le nom de l’elfe…

Le sang d’Elaïne ne fit qu’un tour : Son frère ? Cet homme avait croisé le chemin de son frère ? Ou simplement celui d’un parent ? Elle devait savoir :

- Celui qui le portait se prénommait-il Nidnama ? Enfin… Pour ce qui est de mon histoire… Je vient de partout et de nul part… Je suis née il y a plus de 1500 ans en Lindon mais j’ai quitté ma terre natale à cause de mes yeux… Difficile pour, même pour des elfes de tolérer un regard comme le mien… Non seulement je n’ai pas de pupille mais, d’après ce qu’on ma dit, mes deux yeux sont différents… L’un bleu et l’autre marron… Enfin… Toujours est-il que j’ai erré à travers le monde… Dernièrement, je suis retourné chez moi et ai appris que j’avait un frère… Nidnama… Je ne l’ai jamais vu et je me suis dit deux choses : primo qu’il fallait que je le rencontre et secondo que je m’était retiré du monde trop longtemps… Et qu’il faut que j’agisse… Voilà… Je suis passé en Lorien ou mon frère était partit s’installer puis ais décidé d’aller a Minas Tirith… C’est une simple impulsion qui m’a détournée de ma route pour passer dans cette forêt…

Plongé dans ses pensées, Ambremage essayait de se remémorer le temps à la fois si lointain et si proche où, assit sur une des chaises de bois sombre de la salle du Feu, à Fondcombe, il avait assisté au conseil et à une intervention, lui semblait-il, d'un dénommé Linkal-hîth.

Il ne cessa pourtant pas de marcher, mais réfléchit si longtemps que tous auraient été en droit de se demander si le vieux mage avait tout simplement oublié la question d'Elaïne ou s'il préférait, après tout, ne pas y répondre. Il reprit toutefois la parole, d'une voix plus sur que tout à l'heure:

"Nidnama... oui, Nidnama Kinkal-hîth, il s'agissait bien de lui. C'était un Elfe, ce qui prouve presque à coup sûr qu'il est votre frère. mais je ne puis me rappeler quelle fonction il remplissait ou quel rang il détenait... il me semble qu'il venait de la Forêt Noire, mais je ne puis l'affirmer. Qu'en dites-vous, vous autres, mes amis? Peut-être avez-vous plus de souvenir que moi sur ces détails..."

Tanarith se trompait quant au lieu d'origine de Nidnama, mais il n'y avait là aucune mauvaise intention; simplement des soucis qui venaient chasser bon nombre d'informations de l'esprit du Mage. Il reprit son discours:

"J'en suis désolé, mais il semble que votre frère, si c'est bien lui, devra affronter la guerre et peut-être la mort, là-bas, loin dans le Nord! Vous dites que c'est une impulsion qui vous a mené ici... et il se peut que cela se soit révélé bon. En tout cas pourrez-vous nous aider à accomplir notre tâche, et ainsi à aider ce Nidnama et tous les Hommes, Elfes, et autres peuples restés dans les régions du septentrion."

Le groupe s'enfonçait de plus en plus profondément dans la forêt. Là-bas, sur les plaines du Riddermark, le crépuscule limitait la vue. Ici, sous les arbres, l'obscurité était beaucoup plus opaque. D'ici peu, les trois individus "voyants" auraient autant de difficulté que les deux autres.

"Nai i anar genedia"

Milindë prononça ces mots ave cdouceur et de sa main levée fusèrent des rayons de lumières... Elle était voyante mais aurait eu des difficultées à trouver le chemin dans cette sombre masse...
De son côté Aiwendil allait toujours, tatant des écorces tantôt en fronçant les sourcils tantôt en souriant légerement...

"Je pense qu'il nous faut tenter de camper ici, on ne pourra faire le trajet d'une traite..."

//Désolé très court mais pas le moral ni le temps...//

Ce n'était pas du goût d'Ambremage... Lui aurait préféré marcher encore quelques temps après la tombée du jour, n'étant pas le moins du monde gêné par cette obscurité soudaine. Pourtant, il fallait bien faire avec les autres membres du groupes: ainsi ils prendraient du repos pour la nuit, ici même.

"Nous devrons tout de même repartir de bonne heure demain matin, pendant l'heure grise et froide qui précède l'aube. Et il nous faudra avancer bon train demain, ou les jours prochains, tout en étant attentif. Ce ne sera pas facile, mais il le faut bien. Je suis aussi d'avis d'instaurer un tour de garde cette nuit et les nuits prochaines, non qu'il faille craindre un quelconque ennemi - du moins je l'espère - mais pour ne pas passer à côté de ce que nous cherchons."

"Pour que ce que nous cherchons ne passe pas à côté de nous sans nous remarquer" aurait été plus juste. En effet, ils ne devaient pas prendre le risque de manquer de peu un Ent, même si les chances demeuraient fort minces.

"Je vais prendre en premier le tour de garde, déclara Tanarith en s'appuyant contre le tronc énorme d'un vieux chêne... Je ne puis fermer l'oeil, s'il m'est permis de dire cela. En vérité, j'ai à méditer."

Il se gratta le front et soupira, espérant que ses paroles n'enliseraient pas le groupe dans des débats sans fin au sujet de la marche forcée et du guet.

"Je réveillerai l'un de vous dans trois heures. S'il n'y a pas de volontaire, tirez au sort."

Elaïne écouta calmement les réponses de Tanarith puis, sans un mot de plus, suivit les autres dans la forêt… Ils marchaient depuis un certain temps lorsque Milindë usa de la magie… Même si elle savait à quoi s’attendre, Elaïne fut brusquement éblouie par ce déferlement de magie mais, rapidement, elle parvint de nouveau à "voir"…

Finalement, l’un des voyants demanda une pause… Bien que n’étant pas affectée par l’obscurité, Elaïne comprenait que les autres soient en mauvaise posture… Ne sachant pas générer une chose qu’elle avait du mal à concevoir autrement que par les impressions lues sur les humeurs des voyants, Elaïne ne pouvait donc pas apporter son propre savoir à la création d’une lueur… Et elle sentait de du feu serait… Inapproprié…

- N’allumez pas de feu… Il n’y a rien de dangereux par ici… Mais il ne faut pas tenter le sort… Dormez bien… Je prendrait le deuxième tour…

Sur ces mots, Elaïne se dirigea vers un arbre… Elle n’avait pas sommeil et elle voulait chercher à mieux capter leur humeur… Aussi resta-t-elle longuement concentrée… Cet arbre était profondément endormi, cependant, il avait quelque chose de plus… Un petit quelque chose… Comme une vie naissante… Elaïne comprit qu’elle avait affaire à un huorn naissant… En l’excitant mentalement, elle parvint à le faire avancer sur son chemin le guidant vers la vie… Ses feuilles bruissèrent et le silence fut brisé par les craquements de l’arbre qui se tordait vers son interlocutrice… Rapidement, Elaïne l’apaisa… Elle avait obtenu ce qu’elle voulait : Elle pourrait éveiller les ents… Elle envoya des pensées rassurantes vers Ambremage que les craquements avaient fait se retourner brusquement. Tout allait pour le mieux.

Le vieux mage avait bien cru avoir à faire à un Ent, au premier abord, mais il comprit bien vite qu'il n'en était pas ainsi: l'arbre sous lequel se trouvait Elaïne Linkal-hîth bruissait et bougeait lentement, comme stimulé par la magicienne.

* Un huorn... se dit Ambremage. Hélas, nous ne pouvons communiquer que très peu avec eux. *

Mais il se garda bien de bouger, préférant ne pas perturber l'Elfe, qui semblait d'ailleurs en osmose avec le végétal. Peut-être, après tout, apprendrait-elle quelque chose sur l'éveil ou au contraire, la léthargie de la forêt.

Il ne se passa pas grand-chose d'autre pendant ces trois heures de veille, sauf quelques craquement d'une lointaine branche et une sorte de murmure, mais peut-être était-ce simplement le vent. L'esprit de tanarith allait au Nord, vers leurs amis, mais il ne voyait que l'obscurité grandissante, et un faible rayon de lumière persistant. L'espoir restait mince...

Le guet du Mage tirait à sa fin. il murmura d'une voix douce, appelant Elaïne. Dormait-elle ou non, il n'aurait su le dire... Ambremage plongea aussitôt dans un sommeil sans rêve.

Milindë ne dormait pas, elle se tenait debout immobile dans la forêt, sans un bruit...
Que faisait-elle ? Vraisemblablement rien...Mais peut-être s'entretenait-elle avec Mithrandir bien qu'il ne soit pas présent...
Après un certains temps elle s'assit et contempla les environs toujours silencieusement... Mais un chose attira son attention... Une énorme trace sur le sol...Un pas d'Ent et plus loin un second et encore plus loin un troisième, tous les Ents ne semblaient pas endormis...

Elaïne répondit faiblement à Ambremage pour lui indiquer qu’elle prenait la relève… Elle étendit sa perception au maximum et en profita pour observer la vie qui foisonnait dans la forêt… Chouettes, rongeurs, arbres, insectes même… Mais pendant les longues heures de veilles ou elle ressentit le froid se faire plus pénétrant, rien d’inquiétant ne se fit ressentire…

Après deux heures passées à observer la vie, elle se décida à se dérouiller… Elle se leva et pris son fouet… Elaïne entreprit d’effectuer une suite de figures tout en conservant sa concentration…

Une heur plus tard, elle effleura Milindë… C’était à son tour de prendre la garde… Lorsque cette dernière l’eut remplacée, Elaïne coupa sa "vision" pour pouvoir enfin dormir… Elle ne ferait pas part aux autres de la possibilité qu’elle aurait d’éveiller les ents s’ils étaient endormis… Pas avant qu’il n’y ait plus d’autre choix.

La Lune continuait sa course céleste et inondait de sa pâle lueur les vagues vertes que formaient les prairies du Riddermark. Pourtant, sous la voûte de la forêt, seuls quelques points du sol avaient la chance d'être éclairés par l'astre nocturne et les rares faisseaux de lumière blanche qui avaient pu passer les feuilles innombrables qui formaient le "toit" de Fangorn.

Tanarith avait dormi d'un sommeil dénué de rêves pendant le gros de la nuit. Mais lorsque l'aube approcha, il lui sembla entendre, de très loin ou du fin fond de son subconscient, une sonnerie, comme d'un cor, mais vague, sourde et indistincte:

Il se réveilla.

Etait-ce un rêve, ou l'appel lointain d'une créature... l'un des bergers de la forêt? Il n'aurait su le dire, mais son coeur se mit à battre plus fort; un nouvel entrain vint en lui.

Nul autre bruit similaire ne parvint à ses oreilles jusqu'à ce que les premières lueurs de l'aube se montrèrent dans le monde extérieur. L'obscurité de la forêt se fit moins grande; dans le ciel, les étoiles disparurent.

Ambremage vit que le tour de garde était passé à Aiwendil, mais il s'abstint bien, dans le doute, de révéler ce qu'il avait ouï. Si l'appel d'Ent était véritable, le veilleur ne tarderait pas à le faire savoir sans qu'ambremage n'ait à lui en parler.

Aiwendil avait lui aussi entendu l'appel...Mais il resta impassible, c'était trop lointain pour qu'on y prête attention immédiatement...Une chose était a présent certaines, si des Ents somnolaient tous n'était pas dans le même cas... Milindë était assise à côté d'Aiwendil, elle n'avait pas besoin de sommeil pour se reposer, le seul repos spirituel lui suffisait...
Aiwendil lui reflechissait en silence en fumant de l'herbe à pipe de la Comté il s'était amassé durant son lointain temps d'errance un sotck considérable, et comme il ne fumait que rarement ce stock diminuait bien peu...Qu'il était loin le temps joyeux ou les Arbres étaient encore debout et où il avait le loisir de déambuler au pays d'Aman...
Ici tout était de nouveau sombre, les graines de malveillance et de pourriture laissée par l'infâme Melkor avait portée leur fruit... C'est à croire que jamais la Terre du Milieu ne connaitra de nouveau le repos...Le seul calme qui se faisait en Terre du Milieu était celui qui précédait la tempête ou le calme ephèmere qui après une victoire remplace un tyran par un autre...
Durant toutes ces reflexions silencieuses la lune avait poursuivie sa course tant et si bien que peu à peu une tout autre lueur emergea, donnant un nouvel aspect à la forêt...Les couleurs se firent peu à peu plus vive et l'on passa de la pâle et blafarde lumière de la Lune à la puissante lumière du Soleil...

"Allez il est temps de se lever à présent, il nous faut continuer sans trainer et toujours dans la même direction c'est par là que l'appel à eu lieu..."

Aiwendil avait certainement oublié que tous ne l'avait aps entendu quoi que cela soit peu probable étant donnée que le reste de la troupe était composée d'un Mage aveugle mais à louïe fine et de deux Elfes dont une du fait de son handicap commun à celui du Mage avait l'ouïe plus fine encore que les Elfes ordinaires...

Ainsi le son entendu tout à l'heure n'était ni un fantasme du vent dans les branches de Fangorn ni un rêve profond...

"L'appel! déclara Ambremage. L'appel! Ainsi vous aussi avez entendu une voix puissante, mais lointaine, pendant l'heure froide qui précède l'aube? Je devais être à moitié endormi, somnolent, comme qui dirait, lorsqu'il a retenti. Aussi pensais-je que cela venait du fond de ma pensée et non de l'extérieur, et dans le doute je n'osais en parler tout de suite. Mais je vois à présent qu'il n'en est pas ainsi..."

Ils repartirent sans tarder, après avoir mangé un bout de leurs provisions en un repas très frugal. Le soleil brillait à nouveau, et Tanarith sentait sa chaleur l'envahir, bien qu'une part d'ombre ne quittait jamais les sentiers de l'antique bois des Ents.

"C'était en effet de l'Ouest que venait ce cri... Tout le monde y pense, mais moi je le dis: il provenait de la bouche de l'être que nous cherchons, ou en tout cas d'un de ses 'semblables', bien que le mot soit fort inaproprié. Nous ne pouvons dire s'il s'agit de Sylvebarbe, en tout cas."

Chancun prenant son courage à deux mains, ils continuèrent leur marche soutenue à travers les méandres de ces lieux. Il sembla à Ambremage qu'un nouvel appel s'était fait entendre pendant leur route, mais plus distant ou moins puissant, il avait presque été inaudible.

Malgré l'appel entendu la forêt semblait plongée dans un état de profonde latence... Aucune agitation ne se faisait entendre... Aussi la troupe poursuivait-elle son cheminement en silence plongée dans ses pensées...
La forêt ne semblait pas malveillant mais attentive malgré la somnolence du lieu...Aussi les voyageurs s'appliquaient à être discret et silencieux...

Et la marche se poursuivit encore et encore et plus ils avançaient plus la lumière du soleil décroissait et plus les arbres se faisaient plus ombreux...

Peu à peu un sentiment d'oppression fut palpable pour tous aussi Aiwendil reprit-il son "sondage" des arbres.

"Le coeur des arbres est sombre ici...Méfiez voius et regardez ou vous mettez les pieds... Ou enfin, veuillez m'excuser... enfin bref faites attention"

La tension restait certes persceptible en ce sombre endroit, sans dute l'un des plus mauvais de la forêt pour ce qui est de se promener sans méfiance entre les traîtres racines des arbres et autres huorns éventuels.

Ambremage avait rit intérieurement et depuis longtemps pardonné la petite erreur d'expression d'Aiwendil; il s'était habitué, au fil des années de cécité, à entendre ce genre des phrses prononcées par inadvertance. Elles ne le troublaient pas le moins du monde, tant qu'il ne s'agissait pas d'une erreur volontaire...

Ici, le bon mage brun n'avait aucun dessein de ce genre, et Tanarith le savait bien. L'autre n'avait pas arrêté de se pencher et d'écouter les arbres, de "sonder" leur coeur, comme il disait... et il semblait trouver les coeurs bien noirs en cet endroit.

Parfois, une racine se levait à leur passage, et les arbres semblaient murmurer, ou en tout cas leur obturer le passage. Mais le vieux mage ne s'énervait point:

"Oui, faites attention, vous autres, et tâchons de laisser cette partie malsaine de la forêt derrière nous avant que le jour ne soit vieux!"

C'était un fait, l'orée Ouest approchait lentement à mesure que le temps passait; leur marche rapide était en train de payer... la salle du jaillissement, quoique encore assez éloignée, ne devait pas être à plus d'une journée de marche. Et il était heureux qu'ils aient Ambremage avec eux, car qui sait combien d'heures ils auraient eu à chercher la demeure - ou l'une des demeures - de l'aîné des Ents.

L’appel tira Elaïne de sa semi somnolence : non seulement elle l’avait entendu mais elle l’avait vu… Autour d’eux, l’air vibrait, les arbres avaient des sursauts de lucidité… Bref la forêt était en plein mouvement. Elle préféra taire le malaise qui l’envahit en voyant la noirceur qui jaillissait de certains arbres pour aussitôt y être à nouveau camouflé… Cependant, son visage se crispa légèrement et elle ne prononça pas un seul mot en suivant les autres…

La petite troupe avait reprit son cheminement dans la direction de l’appel… Ils s’enfonçaient dans une forêt de plus en plus sombre… Et ce même aux yeux d’Elaïne a qui les humeurs corrompues des arbres n’échappaient pas… Elle se renfermait dans son silence lorsque, excédée par la noirceur des humeurs, elle finit par couper sa vision.

Aussitôt, ses pas se firent moins surs et elle utilisait beaucoup plus sa cane et ses autres sens… Elle se glissa derrière Milindë et suivit ses pas… Lorsqu’elle aurait repris l’habitude d’être totalement aveugle elle pourrait évoluer seule et sans mal mais pour l’instant…

C’est pour cette raison qu’elle ne perçut que trop tard la racine qui s’était soudainement redressée derrière Milindë… Elle s’étala de tout son long, heurtant l’elfe dans sa chute. Elle n’avait pas encore atteint le sol que sa vision s’était rétablie et qu’elle projetait son esprit pour calmer l’arbre fautif…