Le Passage du Cavalier Noir

Le petit barraquement des soldats baignait dans l'obscurité, les étoiles étaient hautes dans le ciel, cela signifiait que la nuit allait être froide. Quelques hommes avaient ranimé une petit feu éteint depuis plusieurs heures alors que d'autres de leurs compères, plus loin, faisaient le guet en ne croyant rencontrer personne. En effet, les routes étaient devenues peu sûres, et voyager de nuit sans protection était chose risquée.

"Rien d'neuf ?", aboya le lieutenant à ses hommes, assis près du feu de fortunes, emmitouflés dans leur fourures, se rechauffant les mains. Le chef était de haute stature, typé comme les gens du Nord, faisant plus penser à une armoire qu'à un soldat.

"Rien de rien, patron, répondit le soldat le plus proche, le regard plongé dans les flammes. "Les routes sont complètement désertes, chef, aucun voyageur n'est passé par ici depuis quelques jours déjà.."

Le lieutenant cracha sur le sol et renifla l'air comme s'il sentait quelque chose. Au même instant, un grand cri retentit dans les plaines.. Un cri aigü, strident, à vous glacer le sang, à vous geler les entrailles.

*Qu'est ce que ..*

Avant qu'aucun des hommes n'ait pu deviner la provenance du cri, un soldat tressaillit en montrant du doigt la route de l'Ouest. Une silhouette avançait à dos de cheval, et rapidement, tout de noir vêtu, vers le campement. Le chef n'hésita pas une seule seconde, pas du tout rassuré.

"Dégainez vos épées !"

Mais certains des soldats furent soudain pris de panique, leurs jambes se dérobèrent sous leur poids et ils s'étalèrent sur l'herbe humide. Le Lieutenant n'eut pas le temps de s'organiser, le cavalier noir était sur eux..





***


.. Il passa tel l'orage du Mordor vers les sinistres terres de L'est, comme appélé par un sombre passé. L'air était devenu étrangement froid, et lugubre alors que la silhouette du cavalier noir n'était déjà plus visible, chevauchant à bride abbatue, à plein galop, vers Morgul.