les plaines d'Annùminas

Qui peut vraiment dire à quel point le langage elfique peut avoir un pouvoir apaisant. Toujours est-il qu’Ohtar Celebrin fut soulagé au plus haut point d’entendre qu’il avait laissé une cavalière du beau peuple dans son dos. Ça aurait pu être un maraudeur de la plus mauvaise trempe…

« Votre venue est providentielle elleth Je me nome Ohtar et du blessé je ne sais rien mais tout aide sera la bienvenue. »

Il se retourna.

« Mais le temps nous manque je le craint, examinez le si vous pouvez sinon il nous faut poursuivre vers la Ville.»

Lothestel s'approcha lentement du blessé et s'agenouilla. Elle ôta quelques secondes le tissu qui était posé sur la plaie pour l'inspecter. Elle retint un hoquet et reposa l'étoffe.

Passant une main sur le front de l'inconnu, elle constata que ce dernier était brûlant.

"Je crains que mes connaissances ne puissent être d'un grande aide... Il nous faut gagner la ville au plus vite et trouver guérisseur."

Puis elle se pencha plus près de l'inconnu et sa voix se fit murmure.

"Nous allons nous occuper de vous... Harn nîn gorn [courage blessé]..."

Lothestel se releva et regarda la ville au loin.

"Il faut nous hâter... Son état est plus que préoccupant... Pouvez-vous le prendre sur votre monture? Mon destrier est harassé et ne pourra supporter son poids je le crains..."

Ohtar Celebrin assura la position de l’inconnu sur Laerdal et monta derrière. Il ne pouvait se permettre d’emmener la longue épée qu’il tenait lors de sa chute et cela ne sembla pas bon au Dùnadan.

« J’espère vous revoir bientôt demoiselle inconnue et vous aussi Lothestel.

Novaer ! [Adieu !] »


Puis sa monture les emmena dans un galop régulier vers Anùnminas.

Les étendard était en berne, le silence régnait dans la ville. On sentait comme une vague de tristesse dans la belle cité des rois d'Arnor.
Quand le petit groupe pénétra par la porte un garde les apostropha.

- Le roi est mort. Vive le roi.

La nouvelle paraissait incroyable, le roi avait toujours été un bon vivant et la sécurité du palais semblait assurée... Mais la vérité était là, il n'était plus.

Lothestel resta un long moment debout, regardant l'homme nommé Ohtar s'éloigner avec son lourd fardeau. Elle se tourna vers la jeune femme qui n'avait pas esquissé un seul mouvement depuis son arrivée.

"Avez-vous besoin d'aide ou de quoi que ce soit?..."

Elle attendit un moment une réaction mais aucune n'arriva. Elle resta silencieuse un instant espérant que quelque chose viendrait. Mais la jeune femme portant le sang des siens semblaient perdue dans un monde qu'elle seule pouvait comprendre.

Après un haussement d'épaule, Lothestel se dirigea vers sa monture et lui flatta l'encolure d'un geste complice.

"Nous ne pouvons plus rien faire d'utile ici, alors gagnons le lieux de repos dont nous avons tout deux rêvé...

Elle remonta en selle et après un dernier regard à l'égarée elle mit son cheval au trot, ce dernier étant regimbé par la proximité de l'écurie.

Elle atteignit bien vite les portes de la ville et s'arrêta près des gardes.

"Pardonnez moi, mais ou puis-je trouver chambre pour la nuit"

Les gardes regardèrent Lothestel les yeux éteints... Ils semblaient perturbés par quelque chose de bien plus important.

Après avoir attendu quelquues instants, elle soupira et it sa monture au pas. Comme à l'habitude, elle allait proposer ses services au palais et ensuite elle verrait bien ou on l'enverait dormir pour la nuit...

Ardenath marcha dans la plaine. La lance pointée vers l'astre solaire... Il n'avait pas envie de combattre. La Rôdeuse Eliwen avait été sympathique, mais la rencontre avait été interrompue... Depuis maintenant longtemps, il ne savait plus quoi faire. Il n'avait eu aucune nouvelle de l'attaque. Cela faisait si longtemps... Il passait la plupart du temps dans les plaines, frappant les brigands et bandits de grands chemins, puis laisser les trésors sur place, où charognards viendront manger les cadavres et voyageurs récupéraient l'argent... si ils osent affronter les charognards et l'odeur de la mort.

"Il est temps pour moi de rentrer à Annùminas. Cela fait trop longtemps que j'erre sans but, il faut que je défende ma cité ! Et ses habbitants ! se dit Ardenath. Jamais je ne laisserai les ténèbres de l'Arnor pénétrer dans Annùminas et la détruire comme jadis."

Il marcha jusqu'à sa cité. En route, il croisa deux bandits. Le premier qui tenta de le frapper fut arrêté en plein élan par une lance. Ardenath retira son arme tandis que le second bandit s'empara du corps de son compère et le tira pour s'enfuir. Il était pitoyable, mais son sens de l'amitié toucha le soldat d'Arnor.

"S'il vous plaît, laissez-nous." pria le bandit.

"Il est blessé, et si vous ne trouvez pas de médecin, il va mourir, répondit Ardenath. Je peux abréger ses souffrances. Sinon, partez en courant, vous avez dix secondes. Passez ce délai, je n'aurai aucune pitié. Placez un cataplasme sur la blessure et attendez que ça se soigne de lui-même. Vous ne pourrez pas voler pendant ce temps là."

Le soldat d'arnor sortit cinquante pièces de sa bourse et les lança au bandit qui écarquilla les yeux.

"Voilà de quoi vous nourrir pendant quelques semaines. Et dépêchez-vous ! Un... Deux... Trois..."

Le bandit s'empara de son compagnon et partit clopin-clopant, son compère s'appuyant sur ses épaules. Ardenath les regarda s'enfuir. Il reprit sa route en direction de la cité.